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 L'Ange Exterminateur... [PV: Kohei]

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Mar 13 Oct 2015, 18:18


Les rayons du soleil, ayant percé la cime des arbres, entrèrent péniblement dans la chambre. La cité ne s’était qu’à peine éveillée, que déjà mes yeux s’étaient ouverts, contemplant le sang sec qui parsemait les draps. Aglakh s’était paisiblement endormie après cette nuit avec Kohei, et toutes frustrations s’étaient envolées avec ses caresses. Ma main vint effleurer la joue de l’Alfar couché à mes côtés, et avant même que mon torse ne touche sa peau, mon désir se réveilla. Je glissai mes lèvres dans son cou, un sourire naissant, et un brin de malice dans le regard. Alors que ma main était postée sur son ventre, le ramenant vers moi, une porte claqua et des bruits de pas se firent entendre. Mon visage devint de marbre presque instantanément, et un voile d’agressivité tomba sur mes yeux. Rejetant frénétiquement les draps, j’enfilai un bas avant d’ouvrir la porte et me pencher sur la rambarde.

Shalk me toisa de haut, arpentant ma peau nue dont les traces de sang étaient bien visibles. Il détourna le visage, jetant un : « Vous ne devriez pas vous promener ainsi… les enfants pourraient vous voir » Descendant les escaliers, je souris d’un air malsain : « Et tu ne devrais pas être ici » L’Orine fronça des sourcils, il ne comprenait pas vraiment ce retournement de situation : « Tu débarques à l’improviste après des mois sans nouvelles, croyais-tu vraiment que j’allais t’accueillir sans les moindres remontrances ? » Il sourit à mon visage froissé : « À vous entendre, on croirait presque que je vous ai manqué… » Il reprit un air sérieux, me jetant les clefs que j’attrapai à la volée : « Je viens juste chercher le reste de mes affaires… » « Tu pars pour de bon alors ? » Il arrêta sa progression : « En quelque sorte… vous m’aviez dit que je pouvais prendre mon temps avant de revenir non ? » Je lui barrais la route, conscient que ce qui l’attendait dans la chambre n’allait pas lui faire plaisir. Le regardant dans les yeux, je continuai la discussion : «  Tu m’avais dit que tu réglerais le problème de Naraë… l’as-tu fait ? Non… alors, pourquoi revenir sur mes paroles si tu n’es pas capable de tenir les tiennes ? » Il regarda un instant la main qui s’était posée sur son torse, comprenant que les seules fois où je posais la main sur lui, ce n’était en général que les prémisses d’une longue dispute, ou d’une maltraitance physique sans précédent.

Le sang sec sur mon visage était un indice non négligeable pour lui, et il me connaissait assez bien pour tout de suite comprendre : « Vous n’avez pas perdu votre temps… » dit-il d’un ton amer, comprenant que Kohei avait finis dans sa chambre, puisque Léto occupait mon lit : « Je suppose que je n’ai pas vraiment besoin de ces affaires de toute évidence. » Il donna un coup sur mon bras, brisant le contact. « Là où je vais, je n’en aurai pas l’utilité » Je fronçai des sourcils, ne sachant pas où il voulait en venir : « En vous laissant perpétué vos vices, je me suis salis les mains en même temps que vous… j’aurai aimé qu’il en soit autrement, mais je suis aussi tâché de sang d’innocent que vous ne l’êtes ! » Ses traits c’était durcit, et je souris à peine, les yeux aussi noirs que le charbon : « Vraiment ? Cela ne semblait pourtant pas te déranger quand tu m’as ouvertement déclaré ton béguin ! » Il ne se radoucit pas, continuant dans sa lancée : « Une erreur de ma part vraisemblablement… Et je compte bien me racheter de tout ça, implorer les Aetheri pour qu’ils me pardonnent cette docilité à votre égard ! Je me purifierai de vos actes ! » Je jetai les clefs sur la table : « Et bien, va ! Je ne te retiens pas Shalk ! » La colère l’emporta sur tout le reste, ne cherchant même pas à savoir comment celui-ci comptait faire pour se laver de tout ça : « Qu’as-tu cru en venant ici ? Que je te retiendrai peut-être ? C’est toi qui es entré dans ma vie, qui a décidé de rester ! Purifie-toi de tout si cela te chante ! Je m’en contrefous ! » Je me rapprochai de lui en parlant : « N’oublie pas que c’est toi qui es venu à moi, pas l’inverse… ne m’incombe pas de TES erreurs… parce que ta culpabilité ne me touche pas le moins du monde. » Son visage se crispa, et je ne sus dire si cela était du dégout : « Comme d’habitude, le désarroi des autres ne vous effleure même pas ! J’ai tout fait ici ! J’ai tout donné, j’ai même défendu votre propre fille de vos colères ! D’Aglakh ! J’ai mis mon corps entre votre bestialité et elle, mon énergie pour vous tenir la tête hors de l’eau! » Shalk criait maintenant, et si certains dormaient, ce n’était plus le cas : « Et vous me jetez comme si tout cela pouvait être effacé d’un revers de la main ?! » Son visage était rouge de haine, ses yeux chargés d’une colère sans nom : « Rendez-vous compte ce que vous faites vivre à ceux qui vous entours ?! Vos filles méritent mieux ! Léto également ! Et quant à votre Alfar de passage, vous savez pertinemment que vous finirez par le tuer ! Vos vices vous détruiront, autant qu’ils le détruiront lui ! » Ma main serra précipitamment son cou, et sa tête tapa violemment le mur : « Tu n’as pas idée de ce que tu risques de réveiller par ces propos… » La mâchoire serrée, cela ressemblait plus à un murmure. Shalk crispa son visage, les deux mains sur mon poignet : « J’ai une brève idée du monstre qui se trouve devant moi… ne vous en faites pas… » Mes doigts le lâchèrent petit à petit, reculant, les sourcils froncés. L’Orine posa sa main sur son cou : « Je vais sur le continent du matin calme, au monument religieux… des messes si tiennent à qui se voue au culte. J’en fais partie. Elle me purifiera de tout… de vous surtout » son calme était revenu, mais pour mon cas, il ne s’était qu’accentué : « Va-t’en… » Voyant qu’il ne bougeait pas, je saisis une chaise avant de la jeter dans la pièce : « Dégage ! » Il ne se fit pas prier.

Ma respiration n’avait cessait d’accroitre, et mes poings étaient serré à m’en faire saigner. La porte claqua sur l’Orine, et je reculai, portant une main à mon visage. Une chose était certaine, il avait raison sur toute la ligne… tout en moi, pourtant l’appeler, voulant lui dire de revenir vivre ici. Sa docilité l’avait amoché, mais ma brutalité m’avait égaré. Il voulait se purifier, fort bien, qu’il en soit ainsi… de toute évidence, à ce stade de notre relation, je n’avais plus mon mot sur grand-chose. Je m’assis sur une chaise, penchant la tête en arrière, je n’avais encore presque rien perdu… mais le compte à rebours venait de se mettre en route.

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Mar 13 Oct 2015, 21:05

Maussade. C’était le mot. Shi était complétement maussade. Le déroulement de sa vie en était à un virage, suffisamment conséquent pour que son cœur le sente passer, suffisamment rapide pour qu’elle en ait la nausée. Trop de question lui trottaient dans l’esprit. Trop de prises de consciences aussi. Shi, une Fae, vivait avec Kohei, un Alfar. Il n’y avait juste… aucun sens à cela. Mais l’un comme l’autre savaient parfaitement pourquoi cette relation était née, et savaient pertinemment que jamais ils n’iraient la révoquer. Ô grand jamais. Alors pourquoi se sentait-elle malade ? Pourquoi sa gorge se nouait-elle ? Shi était si bénéfique, si gentille, si douce, attentionnée que vivre avec Kohei, un pur criminel sans moral la faisait se poser de plus en plus de questions ? La faisait regretter, se sentir coupable ? Est-ce que le fait que sa race était antagoniste à la nature lui faisait ressentir une immense douleur à la poitrine ? Ce genre de pensées parasite lui piquait de plus en plus le nez. Elle sentait que le blond et elle tendaient à s’éloigner chaque jour, même si l’amour fraternel y était toujours. Elle savait qu’un jour tout finirait mal, que cette relation ne pouvait durer. Même si Kohei était enfin revenu, la petite fille ne se sentait toujours pas heureuse. La tristesse la gagner de jour en jour, et elle se languissait de plus en plus de sa sœur à ce jour disparue et toujours pas retrouvée. Mais la petite brune ne voulait pas que tout se finisse mal. Son souhait le plus cher était que chaque jour se répètent jusqu’à la fin, chaque jour où elle était insouciante avec Kohei.

Elle voulut le voir. Elle le savait chez Aëran. Elle savait son frère mauvais comme la peste dans ces lieux théâtre de ses mauvais agissements. Il fallait qu’elle le voit, qu’elle lui livre une bonne fois pour toute tout ce qu’elle gardait au fond de a conscience dans ce silence disloquent son pauvre cœur devenu bien fragile à force de verser des larmes parce que rien n’allait plus. Sa joie… elle voulait la retrouver. Coûte que coûte, quitte à faire de lourds sacrifices. La bleutée fonçait vers la demeure de l’amant de son précieux frère, laissant derrière elle trainait sa poussière azure parfaitement rectiligne, en raison de la vitesse qu’elle avait adopté. Ses yeux froncés, ses poings serrés, elle souhaita plus que tout retrouver Kohei pour entretenir cette discussion qu’elle tenait comme hautement importante.




Une douce sensation de chaleur vint le réveiller dans toute sa tendresse, et ouvrant lentement les yeux vers son amant, un sourire vient animer les lèvres ensanglantées de Kohei ainsi que quelques paroles doucereuses. « Bonjour, Aëran. » Une bien simple salutation à laquelle le blanc répondit par un baiser au cou. La main de l’Alfar se posa sur la longue chevelure nacrée qu’il caressait alors qu’il profitait pleinement du réveil, douce expression au visage. Les intentions de celui qu’il aimait lui plaisaient toujours autant, même malgré la douleur matinale qui lui parcourait le dos ou encore le coup. Kohei posa sa main sur la joue d’Aëran, contemplant les blessures qu’il avait lui aussi reçues. Leurs nuit étaient teintées d’une atmosphère que beaucoup qualifieraient de lugubre et dérangeantes, mais pour le blond, elles n’étaient que l’accomplissement d’un amour aussi profond que le sang bouillonna dans leurs veines. Ils s’étaient bien vite endormis, la fatigue prenant le pas sur le reste, et avait malencontreusement omit l’état dans lequel ils étaient. Mais qu’importe. Rien ne comptait plus aux yeux du versatile que la belle vision de son amant le sortant du sommeil.

D’un mouvement lent Kohei se redressa, se revêtant légèrement, et essuyant les traces les plus visibles par la même occasion. Autre chose venait animer cette matinée brumeuse – comme chaque jour à Drosera – et le blond cru bon de rester en dehors. Aussi, il ne bougea pas de la chambre, assit sur le lit de celui qui intervenait, le bras posé sur le genou. Son sourire avait disparu, l’impassibilité reprenait le dessus, au même titre que les hurlements entraient en jeu. La dispute fut si vive, que l’on entendait les clameurs depuis l’extérieur de la maison. Shi, effraye par la chose n’osa entrer, se contentant d’observer la scène yeux écarquillés depuis une fenêtre. Elle en oublia les raisons de sa venue, et fut obnubilée par le sujet de la prise de tête. Aëran l’effrayait de plus en plus, mais c’était aussi sa part d’humanité qui finissait par apparaître. L’Orine qu’elle avait vu lors de sa dernière et seule venue semblait être le centre des propos. Et ce qu’il disait… Ce qu’il disait la secoua toute entière, du plus profond de tout son être. Se purifier… Quelle… Quelle aubaine. Sa conscience, mise en jeu depuis trop de temps semblait avoir une chance de se reteinter d’un pur blanc qu’elle voyait se souiller peu à peu du sang que son frère avait sur les mains. Se purifier ! Bon sang ! Son cœur battait la chamade, un sourire triste naissait sur les fines lèvres. Toutes les informations y étaient ! Elle partit, sur le champ, suivant l’Orine qui s’était éclipsé, une aveugle béatitude provocant des papillons dans le ventre. Shi était-elle complétement folle ? Etait-elle complétement perdue ? Désespéré ? Elle n’en savait rien, elle savait seulement qu’elle fonçait bêtement vers l’inconnu, mais qu’avait-elle à y perdre ? Son amour pour Kohei ne pouvait pas lui permettre de le quitter, alors, redevenir pure l’aiderait-elle à rester à ses côtés ? La petite fille jeta un bref regard en arrière, alors qu’elle était encore proche de la fenêtre, observant Aëran, espérant qu’il ne la remarquât pas, pour ne pas inquiéter Kohei.
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Mer 14 Oct 2015, 09:37


Les coudes sur les genoux, je restai un instant inerte,  réfléchissant aux dires de l’Orine. Il n’avait pas eu peur de moi cette fois, et je sentais un changement se profiler de loin. De la fenêtre, je vis la petite fée de Kohei, sans doute avait-elle tout entendu, mais je m’en désintéressai aussitôt. Me relevant, regardant la table où devaient se trouver les clefs, je restai surpris de ne pas les voir. Me frottant les yeux, je réalisai qu’il avait profité d’accaparer mon attention pour me les prendre… nous savions tous les deux que la raison se trouvait dans la pièce d’à côté, dans sa cellule. Soufflant, je commençai à monter les marches, sentant que Mozaga était derrière sa porte, l’oreille collée à celle-ci. « Va te coucher… » Fis-je simplement à son intention, et des petits pas précipiter se fit entendre. La clameur du jour n’était pas encore à son apogée, il était très tôt en réalité, et surement personne n’osait se lever maintenant que mon humeur était massacrante.

Entrant dans la pièce où se trouvait Kohei, je le vis assis sur le lit, dans son éternelle inhibition : « Shalk est à nouveau parti » dis-je d’un ton las : « Je suppose que c’est normal après ce que je lui ai craché. Ceci dit, il n’a pas été mal non plus » Le ton amer, je m’assis sur le coin du lit, m’allongeant pour me perdre dans la contemplation du plafond : « Il m’a parlé du monument religieux sur le continent du matin calme… Qu’il aille en enfer, je n’ai cure de ses regrets » C’était vrai, tout en étant faux : « Et Shi a s’en doute entendu ses propos, je l’ai vu collé à la fenêtre. » Je levai le bras, touchant du bout des doigts ma pommette ouverte. Heiko n’y était pas allé de main morte, mon dos lacéré continuant de me brûler. Certaines Ecchymoses s’étaient formées, et j’évitai tout contact. Me levant en plissant le visage, je lâchai un : « Je vais me laver. » L’invitation était lancée bien évidemment, et ce fut plus tard que j’en sortis, laver de toute trace de sang.

Une obsession resta fixée dans mon esprit, une intuition qui ne me lâcha pas. Regardant par la fenêtre, je me tournai vers mon amant : « Ces messes dont il parlait, elles me disent quelque chose… j’en ai déjà entendu parler, j’en suis certain… » Je cherchai dans mes souvenirs, une bribe de conversation me vint, celle du premier plateau au marché, retransmis par des inconnues de la cité : « Ces messes sont sur invitation… ne rentre pas qui veux. On dit que ceux qui y sont allés n’y sont jamais ressortis, comme une sorte de disparition groupée. Pourtant, les fidèles continuent d’y aller… une femme aux paroles prenantes, poignantes, elle sait accaparer l’intérêt. » Je sortis de mes songes : « Shalk aurait très bien pu y croire, cet idiot invétéré pense que c’est sa dernière chance d’avoir l’âme en paix. » Me précipitant vers la fenêtre, je regardais le ciel : « ça doit faire des lustres qu’il est parti, on le rattrapera jamais » Une petite voix se leva du haut des escaliers : « Parce que tu  t’en soucies ? »  Mozaga descendit les escaliers, prenant un fruit entre ses mains : « Après ce que vous vous êtes dit, ça m’étonnerait qu’il veuille rentrer de son plein gré sans avoir au moins essayé cette stupide messe. » Elle croqua dedans, regardant Kohei d’un œil noir. « Tu as sans doute raison, mais je doute qu’il veuille ne plus revenir… Naraë est encore ici, et… il a pris les clefs de la maison en partant. » Mozaga me regarda, inquisitrice : « Peut-être bien… » Dit-elle simplement.

Mon regard se tourna vers Kohei : « Shi a entendu ce qu’il a dit… Nous avons le même problème tous les deux avec eux, il se peut qu’il l’ait entrainé là-dedans, c’est ce pas ? » Sans raison apparente, mon sang ne fit qu’un tour. J’étais inquiet pour Shalk, moi qui levais sans cesse la main sur lui… Mes doigts tambourinèrent le rebord de la fenêtre… je n’avais pas envie de l’avouer, ni de le dire, alors d’un ton provoquant et avec un semblant de décontraction, je lançais : « Il va falloir aller chercher ces deux idiots, je suppose. »  

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Sam 31 Oct 2015, 19:43

Les yeux de Kohei restèrent posés sur le vide tandis qu’il écoutait Aëran énoncer le problème. L’Elfe noir n’y avait jamais réellement songé, mais l’Orine devait être bien tourmenté en réalité. Il s’était toujours fichu de son sort, depuis la seconde où il l’avait rencontré, et qu’il avait compris que jamais il ne s’attirerait ses faveurs. Il en aurait soupiré, tant il s’en fichait, et à vrai dire, il ne le voyait que comme un jeune homme frustré et inintéressant, mais son sort sembla préoccuper le blanc. Tentant d’écarter son manque cruel d’empathie, il démontra ses efforts par une question toute simple, toute bête, sur un ton bien trop commun : « Et où va-t-il ? » La réponse fut bien rapide d’ailleurs, mais s’accompagna d’un fait qui le bloqua un instant, yeux écarquillés. « Shi tu dis …? » Lorsqu’Aëran tourna les talons, il n’observa même pas les blessures qui auraient pu lui arracher une bien belle réaction, toujours obnubilé par ce qu’il venait d’entendre. Il se leva tout de même, le suivant pour en faire de même.

Il savait la petite Fae particulièrement dans le vague et ce depuis bien longtemps, et n’était pas sans ignorer que ses pensées et ses réflexions la menaient sans cesse à croire qu’elle menait mal sa vie, qu’elle était dans le faux, et qu’elle allait réellement mal tourner. Pourtant, Kohei n’avait jamais trop rien dit, se contentant de la réconforter quelque peu en disant que de toute façon elle n’avait jamais rien fait de mal, bien au contraire, mais c’était comme pour tout, il n’avait pas l’étoffe de ce genre de personne bienfaitrice, et savoir maintenant que Shi avait pu entendre les propos de Shalk le mettait dans le mal. Et si lui venait l’idée de le suivre, et si elle avait été si facilement influençable et désespérée qu’elle l’avait bêtement suivit ? La peut montait doucement, les craintes s’accumulaient… Si Kohei était bien sûr d’une chose le concernant, c’était que de toutes les choses qu’il avait faites au début de son voyage, le seul acte qu’il n’avait pas regretté, c’était d’avoir accueilli Shi. Il tenait tellement à elle, que la seule idée qu’elle puisse se détourner de lui le laissa de marbre. Finalement, les yeux collés au sol, il finit par avouer à Aëran ce qui lui trottait dans l’esprit depuis ces quelques minutes : « Et si elle l’avait suivi… ? » Quel mystère était au cœur de la relation entre cet Alfar et cette Fae ! Personne ne devait être en mesure de comprendre pourquoi ils étaient si attachés l’un à l’autre, mais les faits étaient là.

« Tu en as entendu parler ? Comment ça ? » Sa question avait succédé la remarque de son amant à une vitesse faramineuse, montrant clairement que l’histoire commençait à réellement le préoccuper, égoïstement, simplement parce que Shi était sûrement mêlée à l’affaire. Croisant les bras, digérant les informations, il pensa que si l’entrée n’était pas possible d’accès à ceux qui n’étaient pas invités, il n’y avait pas grand-chose à craindre en ce qui concernait Shi. Le blond releva la tête vers Aëran, lui soufflant légèrement une réponse. « Crains-tu pour sa vie ? » Si tel était le cas, Kohei pouvait parfaitement le comprendre. Et aussi tourné sur lui-même qu’il était, il ne pouvait résolument pas laisser les choses en l’état. Lorsque le regard de la petite se posa sur lui, il ne fit même pas mine d’y répondre, ignorant totalement les prise de tête qu’une gamine pouvait bien lui faire. Il se contenta alors simplement de répondre à l’inquiétude masquée d’Aëran par la sienne qu’il n’hésitait pour ainsi dire pas à montrer. « C’est même certain. Je ne pense pas que ça te fasse plaisir de laisser Shalk risquer sa vie, et de mon côté, il est hors de question que je laisse Shi mourir aussi. Elle est si… » Faible. Il ne voulait pas le dire, simplement parce qu’il refusait de le croire. Kohei l’avait toujours vue comme la gamine pleine d’esprit et d’humanité qu’elle était, alors pour rien au monde sa faiblesse était supposée la faire croire à des élucubrations.

Prenant ses quelques affaires, rapidement, il fut vite près à s’en aller. Le plus tôt était le mieux, et dans l’optique de limiter le plus possible le danger, le plus sage était de ne pas attendre un jour de plus. « Prépare-toi, on va retrouver ces deux-là. On va leur apprendre à agir de manière aussi inconsidérée. » Il n’avait pas vraiment de plan, mais plutôt que de rester là à se tourner les pouces, il valait mieux agir. Cependant, ses deux azurs continuèrent de scruter les yeux de son amant, un léger sourire naissant à ses lèvres. Il lui prit le menton, avant de l’embrasser sans crier gare. « Tu sais, si tu t’inquiètes pour Shalk, tu n’as pas besoin de le cacher. » Ce n’était pas comme si cet Alfar qu’était Kohei était en train de cacher ses inquiétudes pour une Fae, après tout.

Finalement, ils se retrouvaient déjà sur le chemin, avançant depuis plusieurs heures dans un silence monotone, entrecoupé par seulement quelques échanges. Il fallait bien l’avouer aussi, l’attention de Kohei était déjà bien accaparé à formuler quelques plans, à trouver quelques solutions pour détourner ces deux idiots aveugle de cette stupide route qui n’allait que les mener tout droit vers une falaise. « Comment va-t-on faire si on n’arrive pas à les retrouver avant qu’ils n’arrivent là-bas ? » S’infiltrer ? Quelle idée saugrenue… Mais ils auraient peut-être à aller jusque-là…
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Mar 10 Nov 2015, 18:53


Je restais songeur, même après que Kohei se soit levé, prenant précipitamment ses affaires. Regardant par la fenêtre, je me fis surprendre par l’Alfar, par son baisé, mais aussi par sa phrase : « Je me contre fou de cet idiot… je te rappel que c’est de moi qu’il veut se purifier. » C’était une insulte en quelques sortes, c’est lui qui avait décidé de rester, je ne l’avais forcé en rien. Je soufflais en relâchant la pression : « Dépêchons-nous alors… avant que toute la maison ne nous voit faire les preux chevaliers. » Je pris mes armes, embrassant Mozaga sur le front : « On revient dans quelques jours. » Elle ne dit rien, continuant de manger son fruit, un regard noir vers Kohei. La porte claqua, et son regard s’orienta vers la table, boudeuse. De l’autre côté, je lançais un dernier coup d’œil vers mon amant : « Bien, allons-y. »

Durant l’heure qui suivit notre départ, les paroles se firent rares, sans doute tous les deux étions plongé dans le souvenir de nos compagnons, qui allaient droit vers un piège certaine : « Nous ne savons pas ce qu’il se passe réellement dans la bâtisse… Nous n’avons entendu que des palabres de passant, de commère. » Je réfléchissais, encore et encore, sans rien trouver : « Nous devons nous faire inviter, nous ne pouvons pas nous infiltrer ainsi sans attirer l’attention… surtout si finalement, rien ne s’y passe. » Le mensonge, voilà à quoi nous étions mêlés encore une fois. « Quand nous arriverons à destination, il faut trouver le moyen d’avoir une place pour la messe qui s’y tiendra. Si Shalk est partie maintenant, c’est que nous avons encore du temps devant nous. » L’Orine était prévisible, je le connaissais par cœur… Il prenait toujours une marge de temps assez longue pour tout imprévue… et en l’occurrence, il avait une fée à ses trousses qui allaient tenter de s’inviter, elle aussi. Après quelques minutes de silence, je rajoutais : « Et je n’ai aucune compatie pour cette stupide Orine qui se fait passer pour l’un des nôtres. » La phrase était cassante, comme une défense parfaitement visible : « Arrête de penser des trucs pareils » finis-je dans un regard sombre. Par la suite, nous prîmes un navire pour le continent du matin calme.

Arrivée à bon port, quelques jours déjà s’étaient écoulés. J’eus une brève envie d’espérer être arrivé à temps, ou encore que ces deux idiots n’aient pas eue d’ennui lors de leur traversée, mais elle s’envola bien vite aux bruits des vagues tapant contre la coque des bateaux. « Il faut savoir quand a lieu cette foutue messe… » Lâchais-je, presque murmurant au côté de Kohei : « On se retrouve à l’auberge. » M’éclipsant aussitôt dans la foule, abaissant ma capuche sur ma tête, je traversais la rue, épiant la moindre bride de discussion. Je m’avançais dans la rue commerçante, frappant de mon épaule une jeune fille qui passait par là, sa faiblesse largement visible. Elle ressemblait à l’une de ses filles prudes que l’on promettait aux hommes orné d’un titre : « Toutes mes excuses » fis-je tout en m’accroupissant, ramassant les fruits qui roulaient plus loin. Elle s’accroupit à son tour, contrarié, ne disant mot. Bien évidemment, je fis étendre mon attraction sans tarder, et voyant son visage s’adoucir, m’approchais d’assez près pour qu’elle m’entende murmurer : « Une messe à bientôt lieu au monument religieux, j’ai besoin de savoir quand, et comment on y rentre… » Sa bouche bougeait comme un poisson hors de l’eau, je l’avais tout bonnement sous-estimée, car elle tentait de résister à l’hypnose. Voyant que les passants devenaient suspicieux, je lui intimais de ramasser ses fruits, ce qu’elle fit. Je continuais donc : « Réponds-moi… » Mes doigts enlevèrent une mèche de cheveux qui lui barrait les yeux, et tout en lui rendant son panier, je plongeais mon regard dans le sien: « Réponds-moi où je te promets de t’emmener là où personne ne t’entendra crier… » « Da…dans trois jours… » Elle continuait de résister, plissant son visage. Nous nous relevâmes, mais ma main maintenait toujours le panier : « Comment obtenir les invitations ? » Sa bouche se rouvrit, mais aucun son n’en sortit. Mes doigts se serrèrent sur ma prise : « Parle ! » murmurais-je un peu plus fort : « Soyez fidèle à l’Aether Purificateur… » Relâchant ma main, je grognais avant de disparaitre dans la foule.

Voulant retrouver Kohei, je m’assis sur une des tables, et commandai un remontant. Je pensais aux dernières paroles de la femme… fidèle ? Voilà quelque chose que je ne pouvais guère promettre, et encore moins à un Aether de la Purification dont je n’avais jamais entendu parler. Lorsque le tenancier arriva à moi, je lui donnais quelques pièces, réservant en même temps une chambre pour deux, durant quelques jours. Je portais alors mon verre à mes lèvres, réfléchissant à un plan.

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Ven 11 Déc 2015, 22:39

Plongé dans le regard d’Aëran, Kohei buvait les paroles du blanc qui tentait de conjecturer les informations qu’il avait sur la situation dans laquelle ils étaient. « L’idée est bonne. Je ne vois pas comment nous pourrions faire autrement. Mais se faire inviter va être difficile. » Finalement, le bond ne fit que réagir de la manière la plus évidente qu’il fut. Pourtant ses mots n’étaient ponctués que par une attention fragile, ses pensées étaient surtout centrée sur la méthode qu’ils allaient devoir employer. Aussi, il n’avait parlé que très machinalement. Mais très vite, cette réflexion s’écourta lorsqu’Aëran reprit la parole pour encore une fois marquer son désaccord face aux remarques de Kohei. Celui-ci ne répondit cependant que d’un très léger sourire. Non pas qu’il se fichait bien d’avoir tort ou raison par rapport aux sentiments d’Aëran, mais il avait bien d’autre choses à penser que rebondir sur cette conversation. Son côté impassible prit alors le pas, effaçant la moindre expression qu’il pouvait bien montrer du visage, et il se remit à penser à Shi pour qui il s’inquiétait réellement.

« A tout à l’heure. » Répondit-il simplement à son aimé avant de prendre lui aussi une direction totalement différente. Son pas fut lent, mais son regard vif. Il observait chacun des passants d’un regard se voulant discret, épiant leurs moindres humeurs, leurs moindres réactions. Il pensa alors que ceux qui voulaient participer à cette stupide messe devaient être du genre aussi désespérés que la Fae. Mais ce n’était pas le genre de chose qui se lisait facilement dans un visage, n’importe qui pouvant faire bonne figure en public et dissimuler son mal être. Kohei se savait cependant capable de contrôler les émotions des autres, et en profita donc pour amplifier du mieux qu’il le pu la mauvaise foi des passants, bien que ceci s’avérait compliqué. Une sorte de frénésie s’empara pourtant de lui lorsqu’il vit le visage d’un homme se déformer par la tristesse, et sa magie faiblit au même rythme que son regard se chargea d’une folle lueur. Il laissa alors tomber l’exercice de son pouvoir et se dirigea droit vers sa cible sans pour autant lui accorder le moindre regard. « Veuillez m’excuser monsieur. » Il ne souriait pas, et jouait une sorte de rôle alors qu’il entamait la conversation. « Je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer le mal-être dans lequel vous sembliez plongé. Je peux faire quelque chose pour vous ? » Le regard du dément ne se posait toujours pas sur celui de son interlocuteur. Il avait en réalité peur que celui-ci trahisse son petit jeu, en conséquence, son ton se voulait dénué de toute vitalité. « Ce n’est pas le genre de problème que l’on peut régler… » Sa main s’agrippa à la manche de Kohei. L’homme, désespéré, ne l’observait pas non plus, les yeux rivés au sol, encore tout troublé par la magie qu’il avait subi. « J’ai… fait trop de choses impardonnables… » Kohei posa ses azures sur l’homme, nourrissant l’espoir que celui-ci ne relèverait pas ses yeux vers lui, et lui murmura, tristement : « Avez-vous entendu parlé de messes purificatrices se déroulant au monuments religieux ? »« Vous insinuez que je devrais me repentir ?! »« Pardonnez-moi d’aller à de conclusions trop hâtives. Mais ce n’ai pas seulement en ce but que je tenais à vous en informer. Je pense sincèrement que l’Aether à l’origine de ces messes est merveilleuse ! Elle nous sauvera, qu’importent nos pêchers. Sa parole est juste. »

Heiko aurait pu facilement exploser de rire face à ce petit jeu, s’il ne se forçait pas un minimum à garder son sérieux. Il restait calme, son ton était lent, et derrière cette tristesse apparente se cachait une prudence excessive qu’il maintenait dans le simple but d’arriver à ses fins : se faire inviter. Toutefois, la peur que son interlocuteur ne connaisse rien de ce culte montait petit à petit. « J’y suis déjà convié, merci bien. Je n’étais étonné que par enthousiasme, mais je suis d’une humeur étrange aujourd’hui, je suis désolé que mon exclamation ai été mal interprétée. Je prierais pour qu’elle nous sauve. Vivement la prochaine messe. »« Je donnerais ma vie pour pouvoir y participer ! »« Comment ? Vous n’y avez pas été invité ? Avec votre foi apparente » Le blond hocha de la tête, souriant intérieurement. Ce pari stupide le mènerait peut-être à la solution. La clé était de se montrer fidèle, il venait de le comprendre. « Retrouvez-moi ici même lorsque la nuit sera tombée. » Fit-il après avoir balayé son regard de droite à gauche. « Pour être invité à participer aux messes, il faut être invité par l'Aether elle-même. Je ne peux donc pas vous transmettre l’invitation comme ça, de plus, il paraît que l’affaire ne doit pas trop s’ébruiter, j’ignore pourquoi. Mais bref, je vous guiderais à elle. »

Il ne fallut que quelques minutes à l’Alfar pour rejoindre Aëran, nonchalant. Il se retrouva alors à l’auberge, observa le blanc un peu plus loin, assit, verre à la main. « Je vais pouvoir nous faire inviter. » Murmura-t-il, quelque peu enthousiaste. « En revanche j’ignore totalement si Shi et Shalk seront là-bas, ni quand. As-tu trouvé quelque chose ? » S’enquérit-il, finalement. « Tout à l’heure, dans une rue non loin de là, un homme devrait pouvoir nous aider. J’ai dû jouer les fidèles pour qu’il se permette de me proposer de les rejoindre. Peu importe, allons-y. » Le soleil commençait déjà à disparaître dans l’horizon, les rues étaient un peu moins bondée. Le moment était parfait pour y retourner, et trouver le billet qui les mènerait droit à leur but. « Vous revoilà. » Fit-il le ton de nouveau faussement las, face à l’homme de tantôt dont le désarroi était un peu moins apparent.
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Sam 23 Jan 2016, 18:10

Les rayons du soleil caressaient maintenant les toits, prêts à descendre pour laisser place aux étoiles, et à la nuit. Faisant tourner mon verre, je regardais le liquide ambré refléter les poutres qui surplombaient l’endroit. J’étais pensif, je m’étais finalement attaché à cet Orine, plus que je ne l’avais imaginé, et pourtant je l’avais mainte fois piétiné… pour un mot, un geste, pour peu que mes nerfs se calmassent dans cet acharnement. Il me fuyait aujourd’hui, avait même abandonné Naraë, promettant quelque chose qu’il était incapable de faire. Se purifier ne lui apporterait rien, il y aurait toujours les souvenirs, la honte puis le regret… qu’on lui pardonne ses erreurs n’y changerait pas grand-chose. Soufflant, je relevai la tête vers la porte de la taverne. Kohei fit son apparition, enjambant les quelques mètres qui nous séparaient pour venir en face de moi. Ses paroles furent brèves, et j’en fis de même avant que nous partions : « La messe se tiendra d’ici trois jours. » Et c’était tout ce que j’avais pu récolter de cette femme, peut être aurais-je du l’emmener dans une de ces ruelles où j’aurai pu la faire parler, puis finalement taire.

La nuit nous enveloppa de son souffle glacé, et je fis taire un frisson. Les rues étaient tantôt animées, tantôt silencieuses, et ce fut dans l’une de ces ruelles que nous rejoignîmes celui qui allait nous conduire à cette messe emplie de mystère. L’homme était fin, maigre, sans doute voyait-on ses os sous ses vêtements propres. Il était rongé par la culpabilité, désagrégé de l’intérieur par ses propres regrets. Des cernes mauves plombaient ses yeux, trompant un manque apparent de sommeil, incapable de fermer les yeux sans que les images de ses crimes, de ses mensonges, ne l’envahissent à nouveau. Son regard était animé de ses angoisses qui ne vous lâchent qu’une fois dans la tombe, et cette purification paraissait être sa dernière carte avant le suicide. Imitant ses expressions, je le saluai la tête basse, semblant en proie à mes propres crimes. L’homme salua Kohei d’une voix qui s’avérait brisé, un ton qui en disait long. Pourtant, l’homme sourit, désirant ne pas montrer un désarroi maintenant moins flagrant : « Heureux ceux qui dans leurs regrets se rendent compte de leurs erreurs, cela signifie qu’ils ont encore une conscience, une morale » Mon visage resta de marbre, continuant à garder ce masque de culpabilité, mais en réalité, je me retins de rire. Si seulement il se rendait compte de ses dires, et surtout à qui il les disait… nous étions très loin du modèle dont il parlait. « Je ne comprends pas notre Aether, comment a-t-elle pu passer à côté de vous… Mon ami, vous semblez en grande souffrance… » Sa main osseuse et ridée se posa sur mon épaule, je n’avais qu’une envie, c’était de lui enlever un morceau de peau de mes dents, et de lui planter ma lame dans le gosier. Je baissai la tête dans un semblant de honte : « Je ne comprends pas non plus… Il semblerait que certains ont plus à se faire pardonner, ou peut-être est-ce un signe pour nous dire que nous ne méritons pas de l’être… » Ses doigts exercèrent une pression, et il se pencha sur moi : « Oh non, ne dites pas ça, vous semblez tout deux fin prêt à laisser derrière vous vos actes, et vous tourner vers un chemin beaucoup plus beau, comme celui de la bonté ! » Il se releva sûr de lui. « Je vais vous dire où se déroulera cette messe ! Je pense que quand elle posera ses yeux sur vous, elle comprendra mon geste et ne m’en tiendra pas rigueur… après tout, elle est l’Aether purificatrice, un être de justice et de bonté. » Il se tourna vers Kohei, lui indiquant le Monument Religieux. Ce n’était pas une surprise, d’ailleurs, le lieu avait déjà était entendu comme berceau de ces messes, mais il était nécessaire d’en être sûre. Mon masque ne se brisa pas tout de suite, j’attendis qu’il nous dise au revoir, susurrant quelques phrases de rédemption à notre égard qui me firent saigner les tympans.  Lorsque la nuit l’engouffra, je ne pus retenir un petit rire : « Si tous ses fidèles ressemblent à ça, je ne tiens pas particulièrement à en être entouré… Chantant les louanges d’une Aether dont je n’ai jamais entendu parler, et qui ne semble exister que dans l’imagination des faibles d’esprit ! » Je soufflais, crachant : « Et dire que cette stupide Orine en fait partie, et a été invité… je n’ose même pas l’imaginer en train de lever les bras aux ciels, espérant être pardonné pour ce qu’il n’a jamais fait. » Je tournais la tête vers l’Alfar : « Je ne sais pas comment ta fée va entrer là-dedans, espérons qu’elle se fasse rejeter dès l’entrée… » Nous ne savions pas comment elle allait procéder, ni si finalement elle en faisait partit, peut-être même connaissait-elle Shalk via cette soudaine foi à cette Aether. « Rentrons à l’auberge, nous avons trois jours pour échafauder un plan… » Mes paroles se perdirent dans la nuit dans un ton désespérant.

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Sam 30 Jan 2016, 14:12


La scène qui se déroulait sous le regard de Kohei fut hilarante. La tentation d’éclater de rire fut trop forte, aussi il se contentait simplement de sourire à l’abri des regards. Le vieil homme usé par la vie était en train d’adresser des mots emplis de compassion et de tristesse à Aëran. C’en serait ridiculement touchant, si dans les yeux d’Aëran le blond n’y lisait pas un atroce dégout. Il préféra éviter le regard du blanc. Il savait qu’il ne contiendrait pas bien longtemps un fou-rire s’il se risquait à le croiser plus longtemps encore. Comme si malgré tous leurs soi-disant « pêchers », ils allaient chercher à se faire pardonner. Comme si c’était dans leur optique de trouver le repentir. Haha. La bonne blague. Cet homme puait la faiblesse comme il était rarement permit. Ou alors, faisait-il en quelques sortes preuve d’une certaine force ? Tout dépendait de sa vocation à vrai dire. Kohei soupira. Qu’est-ce qu’il s’en fichait finalement ! Tout ce qu’il voulait, c’était s’infiltrer pour créer le désordre au sein de cette stupide messe. Mais attention à créer un désordre intelligent.

Mais la réponse du vieux à Aëran, c’était la goutte d’eau. Kohei laissa s’échapper un léger rire. « Prêt à laisser derrière vous vos actes » se répétait-il. C’était totalement stupide. Comme si Kohei avait envie de laisser pour toujours de côté sa raison de sourire comme un démon. Il pourrait prétendre laisser ses actes derrière lui le seul jour où il aura poussé son niveau de folie plus loin encore. Là l’Alfar pourra ouvertement insinuer que son passé n’était que des plus dérisoires. Mais pour l’heure, il devait surtout rattraper son rire mal placé. « Pardonnez-moi ma nervosité, mais je doute vraiment que nos crimes auront une chance d’être aussi facilement pardonnés. » Il se retourna, regarda l’homme droit dans les yeux, laissant de côté son amusement pour encore jouer le rôle du désespéré. « Pourtant, nous allons tout essayer. » Faire passer un rire des plus moqueurs par un simple tic causé par le stress n’était pas si difficile. Finalement, l’homme les laissa sur quelques dernières paroles, les guidant vers le monument religieux. Effectivement, toutes les pistes semblaient les guider vers cet unique lieu, et ils avaient maintenant une information supplémentaire, à savoir, comment se faire inviter. Rien ne parut plus évident à présent pour Kohei que de se rendre au monument dans les plus brefs délais.

« Une chose est sûre, si l’on réussit à s’infiltrer et qu’on voit Shalk et Shi là-bas, il faudra vraiment se retenir de rire. » Il disait cela le ton plein d’humour, mais au fond de lui, le cœur n’y était pas tant que cela. Et s’ils n’arrivaient pas à entrer dans cette messe ? Comment feraient-ils chacun pour retrouver leur compagnon ? « Plus sérieusement, j’aurais du mal à supporter un tel comportement de la part de Shi. Pour qui elle se prend de rejeter son mode de vie comme ça ? En aucun cas elle n’est responsable de mes actes, cette idiote. Depuis longtemps elle se traine ce genre d’idées bizarres. » Kohei s’était finalement mis à ruminer. « J’imagine que pour Shalk aussi c’est la même chose ? » Qu’ils étaient pathétiques avec toute leur bonne volonté… Si seulement ils étaient là devant eux… Kohei et Aëran pourraient leur remettre un peu de plomb dans la cervelle. Mais pour vouloir participer à un truc aussi débile qu’une messe, ce n’était pas que de cela qu’ils manquaient… Cette pensée le refroidit, au point qu’il n’était plus d’humeur joueuse. « Nous avons trois jours, oui. Mais d’ici là, il faudrait déjà se faire inviter. Demain matin, il faut que nous allions au monument religieux. Nous aurons peut-être la chance d’y trouver cette soi-disant Aether. Tu en penses quoi ? » C’était effectivement un objectif non négligeable. En attendant, il valait mieux penser à se reposer un peu. La nuit, c’était fait pour dormir. Leur journée avait sans doute était un peu bizarre, et dans cette logique, il le fallait un peu de temps pour réfléchir. Surtout à un plan, comme le suggérait Aëran. « On retourne à l’auberge ? »

L’Alfar ne parvenait pas à trouver le sommeil. Il n’était pas très fatigué, et savoir quelle autre étrange journée l’attendrait encore le lendemain ne lui facilitait pas la tâche. « Quelle idiote » se répétait-il encore depuis tantôt. Comment Shi pouvait-elle se mettre de telles idées dans le crâne sérieusement ? « Qu’est-ce qu’on devrait faire une fois infiltré ? » Demanda-t-il à son aimé. Discuter d’un plan tant qu’ils avaient ces trois jours de libre était une bien bonne idée. Que feraient-ils une fois sur les lieux ? Ils iraient, tête baissée, massacrer l’ange ? Stupide. Il fallait trouver mieux.
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Jeu 04 Fév 2016, 13:56


La porte de l’auberge tapa contre le mur à notre arrivée, et je montais les marches à l’allure de vieux bois, craquant sous chacun de mes pas. La clef tourna dans la serrure, et la porte s’ouvrit dans un sinistre grincement. « Shalk… » Murmurais-je en pensant aux dires de l’Alfar. « Une épine dans mon pied, rien de plus, rien de moins. » Cela sonnait tellement faux que je ne jetai même pas un regard vers mon interlocuteur, de peur d’être à découvert. Entrant dans la pièce, nous pouvions y voir qu’un lit aux draps crème, le matelas trop mou et abimé par la venue de maints voyageurs. L’endroit était plutôt sinistre, parsemé de toile d’araignée. Une commode se trouvait à droite, et à gauche était posé un bain en bois, recouvert d’un tissu pour se protéger des échardes. Je claquai la porte : cela était suffisant pour trois jours. M’asseyant sur le pan du lit, je posais mes coudes sur mes genoux, le regard vers Kohei. Je n’avais pas répondu à ses questions précédentes, trop accaparé par mes pensées. L’Alfar avait cela de bon qu’il ne se vexer pas de mes mutismes. Cependant, il était temps de rebondir sur les idées de Kohei : « Attaqué de front ? Est-ce cela ton idée ? » Je lui souris, dévoilant un regard pétillant de malice : « Je ne te savais pas si audacieux. » Soufflant, je m’affalai sur les draps poussiéreux : « On ne va pas se faire inviter. » Finis-je pars dire simplement. « Qui qu’elle soit, et si elle arrive à convaincre la foule aussi aisément, elle ne sera pas aussi stupide que ses fervents fidèles. J’ai peine à croire que notre petit manège puisse marcher sur elle… Deux Alfars cherchant la rédemption… ce n’est rien de moins qu’une mauvaise comédie. » Je me redressai pour ôter ma cape, la laissant choir sur le lit. « Ce qu’il faut savoir, c’est comment les fidèles se reconnaissent, est-ce qu’ils portent des tissus spéciaux ? Une broche peut-être… nous ne nous inviterons que lorsque nous serons tout ça, et nous glisserons dans la foule. » Je me relevai sur mes deux pieds, faisant glisser ma chemise par-dessus ma tête. « Nous verrons cette Aether bien assez tôt… on ne peut pas aller là-bas sans informations supplémentaires. » Il ne fallait pas laisser de trace, et la femme que j’avais tantôt violentée me revint à l’esprit. J’aurai tout bonnement dû la faire disparaitre, prétendant une agression dans une ruelle, sans  qu’il n’y ait de lien avec cette messe. J’espérai qu’elle est eu assez peur pour ne rien divulguer à quiconque, mais je me promis de revenir la voir et de m’occuper d’elle après lui avoir soutiré quelques informations. Je me souvins qu’elle portait un tablier et que son panier, en plus des mandarines, était garni d’œuf et de farine, les traces de poudre sur ses habits, ainsi que la pâte qui collait à son vêtement de travail, trahissaient son emploi. Je jetai négligemment mon haut sur les draps, perdu dans mes pensées. Tournant la tête vers Kohei, je le contemplai un cours moment, continuant cette discussion qui s’éternisait : « Nous agirons selon ce qu’il s’y passe… Que les rumeurs soient fondées ou pas n’ont pas d’importance, nous ne sommes pas là pour réellement arrêter cette démente, mais veiller à ce qu’il n’arrive rien à nos… » J’hésitai, ne sachant pas quel mot employer. Je passai ma main dans mes cheveux, soufflant en balançant la tête : « Dans tous les cas, voyons ce qui est responsable de la disparition de ses fidèles. »

On toqua à la porte et je me hâtai d’ouvrir. « C’est pour l’eau… » Fit une voix cristalline, tenant un seau d’eau chaude. À ses pieds, trois seaux étaient là, fumants de l’eau brulante qui s’y trouvait. Je m’écartais, la laissant faire son travail. Ses joues s’empourprèrent d’elle-même lorsqu’elle me frôla, et une seule question me vint à l’esprit : avait-elle écouté à la porte ? À quel point les murs de cette auberge étaient-ils fins ? Lorsqu’elle vint pour sortir avec son dernier seau, je claquai la porte, posant ma main dessus pour ne pas qu’elle puisse l’ouvrir, la surplombant : « Depuis quand êtes-vous derrière la porte ? » Mon souffle était allé chatouiller son oreille et son cou. Serrant son seau, elle se toisa, balbutiant : « Je n’ai rien entendu du tout… » Ma main vint alors glisser sur le bois de la porte, avant d’ouvrir celle-ci. Je ne proliférai aucune menace, mais elle était plus silencieuse qu’autre chose finalement. La pauvre enfant embarqua ses seaux sans même se retourner. Je soufflai en fermant la porte, m’approchant de Kohei : « Essayons de parler plus doucement dorénavant, nous n'avons aucune idée de l'épaisseur de ces murs. » Enlevant mes bottes, assis sur le lit, je rejoignis une nouvelle fois l’Alfar, les yeux pétillant de malice : « Bien, un bain nous attend, et après ce long voyage, je ne demande qu’une chose… » Je voulus dire : "être décrassé", mais finalement, je me rapprochai de Kohei pour poser mes lippes sur les siennes, changeant du tout au tout le sens de ma phrase.

Je fis tomber sa cape sombre sur le sol, ne lâchant pas la pression de mes lèvres. Le faisant tourner, je le fis reculer, cherchant activement à garder le contact de sa peau. Son haut fut enlevé avec précipitation, mon ventre grondant d’un désir qui ne s’assouvissait finalement jamais. Les pulsions éveillaient les instincts de la bête, sauvage et agressive, totalement incontrôlables. Pourtant, je le fis taire d’un mouvement de recul, mon regard froid trahissait mon envie d’être rassasié tout de suite et maintenant, trahissait aussi ce monstre qui veillait à posséder chacune de mes envies… cependant, c’était bien la seule que nous avions en commun, ce désir irrépressible de chair qui nous unissait Aglakh et moi. Sa ceinture fut enlevée, mon bas, lui, ôté, et je murmurai dans un ton qui indiquait mon empressement : « Dans l’eau… »

Nous avions encore du travail, et je comptais bien sortir cette nuit pour continuer à chercher des informations, commençant par les boulangeries du coin, pour retrouver cette fille que j’avais laissée en vie. Cependant, pour le moment, je ne m’occupais que des désirs que Kohei réveillait en moi.

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L'Ange Exterminateur... [PV: Kohei]

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