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 L'enfant et son Cauchemar ~ Solo ( libre )

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Jeu 01 Jan 2015, 16:12


L'enfant et son Cauchemar ~ Solo ( libre ) Aafu



Tout était du passé. Absolument tout. Ces sentiments que j'avais pu chérir, ceux que j'avais élevé au rang de 'besoins' au lieu de 'désirs', ou encore l'homme que j'avais été ces deux dernières décennies. Je devais tout abandonner.. Non pas par choix, mais bien car on m'y forçait. On m'y avait contraint même. Luka ne m'avait pas donné le choix.. Son départ avait été soudain, et l'au revoir inexistant. Ça me frappa de plein fouet, et je pleurait les cicatrices que cet abandon laissa derrière. « Pourquoi est-il parti ? » Une première prière, du fond de l'âme venue. Il ne m'avait pas prévenu, ne m'avait pas donné l'occasion de me repentir, de chercher à comprendre, ni même de m'y préparer. Il s'était simplement.. évaporé du jour au lendemain, comme un mirage dans le désert le plus aride, qui reprend des airs de réalité, et qui du coup cesse toute influence illusoire sur l'esprit fatigué du pauvre voyageur. Là.. c'était la même. J'avais vécu dans un monde de rêve avec lui à mes côtés. J'avais souffert, et le vampire, de par son extrême gentillesse et son touché tendre, m'avais aidé à guérir de mes blessures, de ces plaies saignantes qui me faisaient perdre de vue tout ce qui m'entourait. Cet abandon m'avait reclus du reste du monde, avait déclenché des barrières que je n'aurais jamais érigé autrement.. Oui.. mais à quel prix ?

Pourquoi avoir accomplit une telle chose si c'était pour reproduire le geste de l'humaine à peine deux ans plus tard ? Pourquoi tant de mots doux, des mots qu'il réservait à ceux qu'il considérait intimes, famille, si c'était pour au final me faire comprendre que nous n'étions rien d'autre que des étrangers ? J'avais fouillé, de fond en comble, tous les endroits par lesquels il était susceptible d'être passé, ceux que ce vampire avait l'habitude d'effleurer de sa magnificence admirée. « Mais où est-tu donc parti ? » Une deuxième s'en était suivie, très vite. Mais rien n'y fit. Comme il fallait s'y attendre.. L'attente était vaine, la recherche d'autant plus. Il fallait que je me rentre ça dans le crâne.. Je n'y comprenais rien, et me torturais l'esprit avec maintes questions dérisoires, et qu'en plus.. je savais futiles. Des questions perdues dans un tumulte de pensées ambigües.. Elles le resteraient certainement ainsi à tout jamais, vu que je ne cherchais plus à les obtenir.  J'étais bien trop fière pour ça. Sans que Luka n'en ai jamais conscience, et moi.. Moi.. Je m'efforçais de l'oublier au plus vite.

C'était ce qu'il y avait de mieux à faire, et je refusais de souffrir une seconde fois, surtout que celle-ci resterait plus profondément encrée que ces crocs auxquels j'avais déjà échappé. « Et pourquoi sans prévenir ? » Cette troisième achevait le discours intérieur, montrait la dépendance que je nourrissais inconsciemment à son égard. Je tenterais de mettre derrière moi toutes ces belles promesses, qui au final n'aboutiraient jamais. Celle de se rendre, nous deux, à la capitale alfar ou elfe pour y critiquer des œuvres d'art, et acheter quelques bouquins.. Celle de m'emmener de nouveau au village des orines.. Celle de me faire voler, et de me faire découvrir comme il disait 'les bienfaits d'un tel abandon de soi'.. Celle de me coudre son premier costume en tant que tailleur de métier.. Celle de me faire goûter sa cuisine une fois celle-ci devenu comestible par les êtres vivants.. Tout cela, il s'en était débarrassé on ne peut plus facilement. Tout était parti en lambeaux, et si facilement en plus.. J'affrontais alors la réalité, et mon petit coeur brisé, je me consolais et me contentais des maigres excuses et réponses lacunaires que voulait bien me fournir la bête noire avec laquelle je partageais mes quartiers…

« Il t'a dit quoi au juste avant de s'en aller ? » J'acquiesçait de cette mine abattue, le regard perdu dans des lointains souvenirs. Toujours les mêmes questions.. et à ces interrogations, le loup semblait fournir toujours les mêmes réponses, comme si sorti d'un discours appris par coeur, un dont il n'avait plus à articuler la locution, qui était fait pour être récité. « Combien de fois vas-tu encore me faire répéter avant d'en être satisfait ? » fit le loup d'un souffle d'exaspération. Il n'avait pas de pitié pour le petit être que j'étais.. Il m'avait peut-être jalousé dans un premier temps, moi qui m'était introduit dans leur havre de paix, à deux, qu'il croyait jusque là inébranlable. Cependant.. À ce jour précis, il n'avait pour moi que du mépris, et je le savais pertinemment bien. Tout ça.. car je ( grossier en apparence, délicat de l'intérieur ) me mentait continuellement à moi-même, et sans vergogne en plus. J'étais en plus du genre lâche, à mettre la faute sur les autres, et à ne jamais avouer mes propres faiblesses. Comment lui en vouloir ce comportement.. ? « 'Reviendrai bientôt, promis'.. MAIS.. ça ne rime à rien tout ça.. Il reviendra.. Peut-être, mais quand ? Dans un an ? Dans quelques jours ? Avec qui ? Après avoir traversé mille dangers, ou avoir pris une pause avec son amant à la con ? » Je fis claquer la porte derrière moi, et dans la chambre restée froide, la chambre qu'il n'était plus là pour réchauffer, non pas de son corps ou de son souffle, mais de sa douce présence, le loup prononça quelques mots que je n'entendis jamais, trop pris par ma rancune intérieure.. Si j'avais pris le temps d'y faire cas, aurais-je pu éviter ce qui s'en suivrait ?


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Jeu 01 Jan 2015, 16:13


L'enfant et son Cauchemar ~ Solo ( libre ) Aafu


Mes pas claquaient sur les pavés mal nivelés. La nuit tombée, je ne rentrais plus chez moi. Cette demeure n'était plus la mienne. Comme je l'avais dit, ça ne rimait plus à rien. Il m'était inutile d'y revenir.. J'aurais même pu qualifier ce retour comme une torture vivante, une qui s'enclaverait sous la peau, pour s'y loger, et ne plus revenir. Ça tombait bien finalement.. Sa disparition coïncidait avec ma résolution de trouver un maître digne de ce nom qui puisse me prendre en charge, et auquel je pourrais me dévouer sans en craindre les conséquences.. Je m'y étais préparé toute ma vie, et pendant de longues années j'en rêvais le soir, voire même éveillé. C'était un accomplissement que je visais avec une ardeur toute particulière. Nombreux avaient été ceux à se croire dignes de ce poste, mais très peu étaient ceux que j'avais pu accepter. Ce nombre se réduisait à néant quant à ceux à qui j'exposai mon énigme.. Jamais on ne m'avait permis d'en arriver à là. Peu importe ma dévotion, ou l'amour fou que je manifestais à leur égard. J'avais beau les aimer, cela ne semblait pas suffire. Jamais. La dernière fois, ce dernier se vit jeté aux enchères ; celle-ci, il m'avait donné le choix d'y mettre un terme.. C'était pas mal comme contrat.

J'entrai dans une ruelle malfamée, le danger m'étant nécessaire. Je l'avais dans la peau après si longtemps, bien qu'au final je n'avais  aucunement conscience de ce que je risquais de rencontrer sur place.. J'étais un enfant, à mon grand dam, dans bien des sens. J'ouvris grand la porte d'entrée du bar de fortune que je visitais dernièrement. Je n'avais aucune envie de me fatiguer avec des voyages inutiles, et ne pouvait donc pas m'offrir le grand luxe auquel je m'étais fait. Une fois de plus, l'envie n'y était pas, et j'en étais venu à trouver cet endroit grouillant d'ivrognes, de sang asséché collé au par terre, et des effluves alcoolisées presque dérangeantes, assez attrayant. Surtout.. qu'il me poussait à revenir continuellement.. J'avais une silhouette à y admirer, et je ne n'aurais pu me lasser de cette vision ensorcelante. Il était tout ce à quoi j'aspirais.. Assis à la même table que d'ordinaire, je fis venir l'aubergiste à qui je donnai, de suite, une pièce pour le service, faisant la même commande que tous les autres jours. J'ingurgitai le maigre repas assez rapidement, pour enfin passer à une boisson assez légère.

Avec intérêt, je continuai de détailler l'idylle des yeux. Une longue chevelure aux tons violets qu'il attachait, dressait en chignon quand celle-ci le dérangeait sur son épaule droite. Dans un costume, parfaitement ajusté, d'une couleur assez sombre, on ne distinguait que les manches retroussées, et la chemise dont il avait déboutonné le col. Il respirait le charme, alors qu'il faisait tinter sur les bords de son verre les glaçons qui le constituaient, même sans boisson à l'intérieur. Je pouvais rester ainsi, immobile à le détailler de mon regard avide, des heures durant, sans que cela ne me gêne en aucune façon, et que je ne reparte, les mains dans les poches au petit-matin, pour voir la bête m'accueillir d'un air nonchalant. « Tu trouves pas que tu vas trop loin ? Tu vas te ruiner la santé avec tes sorties nocturnes.. Que peux-tu bien faire de si intéressant, dehors, alors que tu ne bois pas, et que tu ne t'intéresses pas aux danseuses des cabarets ? » Le loup m'attendait sur le pas de la porte. Je ne pus ne serais-ce qu'entrer avant de me voir livré à ce sermon distant, et sans réelle affection. Je soupirais, profondément. « C'est pas tes oignons. Me fais pas croire le contraire. T'inquiète, je risque pas de te poser problème en te mourant sur les bras. » Me voyant m'allonger sur le lit aux draps frais, je n'entendis de sa part qu'un souffle d'exaspération, tandis qu'il s'isolait dans une zone d'ombre, pas loin.

Cette scène se reproduisait, presque identique, depuis quelques nuits, mais cette fois, je risquai d'être ravis du tournant que prendraient les événements…



L'homme se leva pour partir, bien plus tôt que prévu. Tournant son regard vers l'orine, il esquissa un sourire au coin, tandis que d'une main distraite il tenait les pans de sa veste par dessus son épaule. Il sortit de l'établissement, laissant quelques pièces au garçon en tant que pourboire. Pourquoi partait-il si tôt aujourd'hui ? Pourquoi le préservait-il de son petit plaisir, alors qu'il n'en avait nulle part ailleurs, et nul autre dorénavant ? Déposant deux ou trois pièces sur la table de bois, Kyle sortit, prit le même chemin que cet 'objet' de convoitise. Ce qu'il ignorait jusque là, c'est que ce dernier, le dos contre une des poutres qui constituaient la bâtisse de l'extérieur, s'attendait à ce qu'il le suive. « Puis-je quelque chose pour toi, ma poupée ? » Son corps bondit dans sa poitrine, et son visage, jusqu'à ses oreilles, se teint d'un rouge vif. Même le ton de sa voix était parfait.. Avec des accords graves, sans en devenir écoeurante comme l'était, souvent, celle de tant d'autres hommes. Caverneuse. Il était son modèle de perfection, l'élégance qu'il aurait voulu atteindre si sa stature et corpulence le lui avaient permis. C'était, par ce seul intérêt, qu'il avait commencé à le regarder.. Depuis quand attendait-il un peu plus ?

« Je.. je.. ne cherchais pas à vous épier.. JE.. suis désolée.. J'ai été bien grossier.. Je M'EN VAIS ! Bonsoir à vous ! » Il essaya de faire demi-tour, mais l'homme le fit venir contre lui. Coiffant ses mèches rebelles que l'orine, en essayant de s'excuser, avait mis en bataille, il s'empressa de rapprocher son visage du sien, tandis qu'une main était venue s'encrer à la sienne. Tous deux, maintenant dans une zone d'ombre toute proche, étaient très proches, leurs regards perdus dans celui de l'autre, s'y noyant presque. Coiffant une dernière mèche qui encombrait son visage, il sourit, charmeur. « Ne sois pas désolé comme ça.. Cela détruit tous mes maigres efforts. Ce n'était pas simple de me faire remarquer tu sais.. » Kyle tressaillit, au vu des paroles qu'il avait prononcé tout près de son oreille. Il lui fit comprendre qu'il devait partir, du moins pour ce soir, mais cela n'était en rien synonyme de rejet, ni quoique ce soit.. « Tu reviendras demain ? Je t'attendrai au comptoir, quoiqu'il en soit.. » Et déposant un baiser sur sa main pâle, il finit de prononcer ces mots. « Ou..uu..i ! Je serai là.. aussi » souffla l'orine. Revêtant de nouveau la veste de son costume, l'homme garda un œil sur le personnage, avant de s'engouffrer dans les ténèbres qu'emplissaient les rues. Kyle tremblait de tous ses membres. L'homme avait une telle prestance, une telle présence.. Mais à aucun moment il ne fit de réflexion quant à son caractère, ou encore son entourage.. Cela ne l'intéressait pas, c'était loin d'être de l'amour, mais qu'est-ce qu'il en savait ?

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Jeu 01 Jan 2015, 16:14


« Je ne suis pas 'tu' ni 'toi'. Appelle moi Seth » Un bras autour de sa taille, l'orine rougit de l'attention que lui portait ce bel homme. « Seth.. Quel beau nom.. aux consonances dangereuses si tu veux mon avis.. » L'homme affichait un sourire en coin, alors qu'il dévorait des yeux les gemmes écarlates de l'orine. Ses cheveux raides avaient appris la douceur de ses doigts, son tendre touché, tandis que son oreille et son cou, avaient eu droit à son souffle, et au contact de ses lèvres. « Les apparences sont trompeuses, tu sais bien, ma poupée » Il lui avait conté tant de récits à travers ces dernières, certains aux airs plus fantaisistes que d'autres, et le petit homme en était venu à le connaître réellement, croyait-il. Son enfance, ses liens familiaux rompus, sa richesse récente dont il usufruit maintenant, de par ses nombreux efforts.. Tant de vérités douloureuses révélées qui le firent s'ouvrir à son tour. Il lui fit part de ses expériences, toujours dans la cage dorée de ses bras puissants qui lui donnaient de l'assurance. « Et toi alors.. Pourquoi continues-tu de m'appeler poupée, alors que je t'ai déjà dévoilé mon vrai nom.. ? » s'enquit-il d'une timidité presque maladive. « Car je trouve que ce nom te sciait davantage que celui qu'on t'a attribué à la naissance. Ta peau est de porcelaine, tes cheveux trop soyeux pour que la plus belle des femmes puisse t'envier quoique ce soit.. Je jalouse celle qui pourra faire de toi son orine » Il répétait ces confidences  sans arrêt, s'acharnait à les inculquer au petit être qui y croyait de plus en plus. Il voulait oublier ce Luka qui l'avait trahi, ce Luka qui ne l'aimait plus, et qui voulait s'en débarrasser. Il voulait oublier cette douleur, la fuir en somme, en la remplaçant par une plus douce, plus paradisiaque. « Je ne t'aurais été d'aucun avantage, même si j'avais pu être ton orine.. Surtout toi, dont les serviteurs coulent à flots, et dont les concubines doivent être fort nombreuses.. C'est mieux ainsi » Le jeune avait gardé la tête baissée, essayant d'éviter le jugement, et qui sait la désapprobation de l'homme qui lui faisait face. Il ne pouvait pas se donner si facilement.. et pourtant il n'opposait pas beaucoup de résistance. « Pour qui me prends-tu, Kyle ? Crois-tu que mes 'avances' ne sont que mensonges et tours de passe-passe ? » , « NON ! » , « Ce n'est pourtant pas ce que tu viens de dire.. Tu sais, Kyle, ces serviteurs ne sont que des pantins. Ils obéissent à mes ordres contre rémunération, mais cela s'arrête bel et bien là. Ils n'ont aucune compassion, ne cherchent pas à me rendre heureux. Ils n'ont que faire de mon état, tant que je ne leur ordonne pas d'y remédier. En ferais-tu de même avec moi ? » Une mine déçue, blessée sur le visage, une larme stratégique. L'orine ne pourrait s'empêcher de le plaindre, d'essayer de le consoler.. de tomber dans ses filets. Plus qu'un petit geste, une petite poussée, et le tour était joué. « BIEN SUR QUE NON ! » s'écria-t-il comme prévu. « Nous, orines, sommes complètement fidèles à notre maître. Son bonheur équivaut au nôtre, et nous veillons à accomplir ses moindres désirs. Je ne suis pas du tout comme ces ingrats ! » L'homme sourit. « Et c'est justement pour ça que je voudrais de toi à mes côtés. Car, je ne serais plus seul. Je n'aurais plus à rester enfermé dans ce manoir glacé, avec des sourires factices pour seule compagnie. Voudrais-tu.. bien faire ça pour moi ? » Nul doute possible, ou restant. Il avait réussi, haut la main. « Oui, avec plaisir » Et Kyle, quant à lui, avait touché le grand lot.



J'ouvris la porte de l'auberge, un sourire béat sur mon visage. Je resplendissais de bonheur, alors que, bras dessous, bras dessus, je marchais à ses côtés. Il n'essayait pas de cacher notre lien fusionnel, malgré tous les regards braqués sur nous. Je souriais bêtement, je le savais, mais j'étais incapable de me retenir. Cet homme, ce prince de toute beauté et à l'influence non négligeable, m'avait accepté comme j'étais, et voulait de moi à tout prix pour l'accompagner, faire de moi celui à le sauver de la solitude dévastatrice. Il me somma dans sa demeure, pour de plus amples discutions, et je ne vis aucune raison de refuser telle invitation, prononcée avec tant d'attaches émotionnelles, tant d'attentions affectives. Passé le portail de fer, forgé dans un métal noirci mais d'une élégance modèle, nous parvînmes dans sa chambre. Ample, et sans grands artifices, elle était assez vide niveau contenu, mais les meubles plaqués en or, les chandeliers de diamant pendus au  plafond montraient bien la noblesse régnant dans la pièce.

Il me fit m'asseoir sur un sofa rougeâtre, prenant place à mes côtés un autre verre à la main. « En prendrais-tu une goutte ? C'est une liqueur qui apaise, et qui n'est pas très forte. Elle devrait te plaire » Attendri, le jeune homme lui adressa un énième sourire. Prenant le verre, il le ramena à ses lèvres. « Ça sent bon.. C'est quoi le nom ? » Il en ingurgita presque la totalité d'une seule traite, calmement, avant de tourner un regard, voilé, vers le 'roi' à ses côtés. « Tu n'as pas besoin de le savoir, poupée. On va faire un tour. Tu ne seras pas déçu du voyage » Mon champ de vision devint hasardeux, et bientôt je ne contrôlais plus ce corps qui était le mien. Mes doigts bougeaient à peine un stricte nécessaire, tandis que mes jambes essayaient de m'assister dans ma fuite. Je ne comprenais rien, mais j'avais chaud. Mon anatomie frêle était bouillante, et je crus sentir mes os de fondre, et mon corps se liquéfier sur place. Avant de m'en rendre compte, j'avais croulé dans un lourd sommeil, duquel j'étais pas prêt de sortir. Et à l'arrivée, je risquais même de le regretter, tant la réalité serait plus effroyable que celle de mes rêves et illusions…


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Jeu 01 Jan 2015, 16:58


L'enfant et son Cauchemar ~ Solo ( libre ) Aafu


J'ouvris mes paupières, une douleur aigüe traversant mes membres pour atteindre mon cerveau. J'entendis un cri au loin, suivi de rires stridents mais machiavéliques, qui me sortirent de mon état second. J'essayai de fixer la seule source de lumière disponible, mais quelque chose sembla la restreindre soudainement. Je laissai ma tête tomber, se coller au sol, pour me rendre compte que celui-ci n'était pas fixe, et que sous mon corps inerte, incapable de se mouvoir, quelque chose tremblait. Le sol tremblait. Les semblant de murs tremblaient dans un même mouvement, pas prêt de s'arrêter. Je fis alors attention à la cacophonie impressionnante, bruit répétitifs provenant des roues de bois sur les chemins de terre battue. Je tendis une main, cherchant hasardement de quoi me relever. Cette dernière sentit un contact humide, et s'agita pour voir la source de l'élément aqueux. Mon cerveau ne semblait pas avoir retrouvé tout de ses facultés, et j'eus peine à déchiffrer l'identité des écailles aiguisées sous mes phalanges frêles. Des pleurs finirent de m'activer. Je pris place alors, à moitié debout, mes mains sur mes deux genoux, alors qu'au loin j'apercevais le visage d'une femme. Je manquai d'écraser d'un pied distrait sa queue de poisson, avant que celle-ci ne disparu, et que je la vis à moitié nue. La petite, recroquevillée dans un coin, pleurait à grosses goutes. Je m'en éloignai un maximum, lui tendant le maigre gilet qui trônait sur mes épaules, et qui pourrait recouvrir une part de son corps dénudé. Je me retournai, et, maintenant lucide, je compris de quoi il était question. Des barreaux m'avaient empêché de fuir. Une cage nous tenait prisonniers.

Nous n'excédions pas les vingt, mais nous étions déjà bien assez pour que ça en devienne macabre. Nous allions être vendus en tant qu'esclaves, que bêtes de foire supposées entretenir un certain publique, et les satisfaire jusqu'à en perdre notre personnalité, voire même toute rationalité. Ils se foutaient bien de ce qui pouvait nous arriver tant qu'ils recevaient leurs dus, et que les pièces d'or tintaient dans leurs poches pleines. J'opprimai un cri de terreur, sachant ne pas être le seul en panique. J'étais impuissant, et je le savais bien. Je me savais incapable de fuir, de me sortir de là seul. Je savais que sans eux deux je serais mort depuis longtemps.. cette peur m'envahit. Je n'en voulais pas. Je ne voulais pas mourir.. J'avais encore tant à vivre.. Mais je préférais encore cette fin, plutôt qu'une vie d'esclavage et de servitude forcée. La mort me faisait peur, me paralysait, me faisait agoniser.. mais une de sourires mielleux pour remplacer les torrents de pleurs que je voulais verser, une vie de torture quotidienne, une vie de mauvais traitements, de folie, me disait encore moins que la première, plus brève. Prenant place au sol, veillant à ne pas froisser la jeune sirène avec qui je partageais ma cellule, je vins poser ma tête sur mes deux genoux, attendant mon bourreau. Cet homme ne me traversa, à aucun moment, l'esprit. Il n'était pas si important finalement.. Qui avais-je voulu duper autre que moi-même ? J'avais simplement envie qu'on m'aime, et il m'avait semblé le parfait candidat. On avait profité l'un de l'autre, sans aucun doute, sauf qu'il nourrissait de plus de noirs desseins, que moi je ne ferais jamais. J'étais résigné. C'était bien ma vaine, mais je m'étais fait avoir comme un débutant…

Je faisais uniquement attention à quelques bruits m'entourant. Tout le reste semblait inintéressant, tout bonnement. Quelques chevaux chevauchés accompagnaient, de part et d'autre, le convoi. Dans une calèche assez grande, quatre cages occupaient l'espace total de la voiture. Qui sait combien d'autres nous précédaient, et combien d'autres arrivaient encore derrière… Une voix que je reconnus retentit non loin. « J'espère que la transaction se passera pour le mieux. Vous n'avez pas intérêt à être en retard. Si je puis avoir l'appui de mes clients, et leur soutien à toute épreuve, c'est bien dû aux transactions irréprochables » fit le premier, dont j'étais sûr de l'identité. Je ne lui portais que mépris, voire une haine maladive, mais je savais être responsable de mon propre emprisonnement.. Il m'avait seulement pris pour cible, j'étais celui que le lui avait permis… « Vous'inquiétez pas, m'sieur le génie. Le client n'arrivera qu'en soirée, nous serons là bas largement avant. » fit le deuxième en réponse au premier, d'un ton assez moqueur. « C'est ça oui.. Rappelez-moi de nouveau qui vous fourni vous esclaves, et les fonds pour un tel projet.. Vous apprendrez à me parler correctement !! » L'homme ricana face à son arrogance, mais avoua la réalité. « Désolé, m'sieur le trafiquant ! Je savais pas que vous aviez un tel honneur, et une telle image à tenir ! Surtout parmi nos rang » Je me déconnectai de leur échange. Il ne m'intéressait pas..

Je me concentrai sur mon malheur…
Je ne voyais plus que lui..
Je m'y noyais lamentable..
Je voulais pleurer..
Je me mordis la lèvre inférieure, dégoûté.
J'étais inconsolable.

Une voix me sortir de ma rêverie cependant. J'ouvris grand mes deux yeux, entendant en plus de cette dernière des cris de terreur, des cris de danger, des cris 'au loup'. La calèche s'arrêta presque simultanément, après qu'on ait entendu deux cris en provenance des deux sièges qu'occupaient les deux guides. Tous tremblaient de peur, croyant que nous serions les prochaines victimes de cet assassin venu s'en prendre au reste de l'équipage. J'étais le seul fixant les rideaux qui couvraient l'entrée de cet endroit. Je vis une main les ouvrir, pour s'engouffrer à l'intérieur. Une masse de cheveux noirs sur la tête, un corps bronzé et bien musclé. Des tatouages noirs d'ébène recouvraient tout son corps, et sur les coins de sa bouche on pouvait encore voir des traces de sang. Il grognait, cherchait de ses yeux jaunes dans le noir de la pièce. Il s'empressa de me rejoindre, ouvrant la porte de la prison douloureuse. Lançant à l'intérieur de la cade adjacente le trousseau de clés, il me ramassa pour sauter hors de la chose. Je m'agrippai à son cou, à tout son corps, ne voulant pas le quitter. J'avais trop peur, et j'avais encore à m'en remettre. La fuite s'exigeait qui plus est.. « T'as rien à dire pour ta défense ? » fit-il, taquin. « Merci.. Venom ? » , « Si tu crois que c'est suffisant, tu t'es gouré mon vieux » Revenu à son apparence de loup géant, il m'installa sur son dos robuste, et reprit sa course jusque dans l'auberge. Pétrifié, gardant quelques séquelles de l'incident, je ne sortais que pour des besoins majeurs, ou quelques courses rapides. J'avais besoin de calme par dessus-tout.. mais une fois de plus, ça n'allait pas durer.


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Jeu 01 Jan 2015, 18:08


L'enfant et son Cauchemar ~ Solo ( libre ) Aafu


« Je vous remercie mon brave. J'espère que les affaires vont bien ? » « Très bien, jeune homme ! Et tenez ! Un petit bonus de ma part ! Haha » L'homme lui tendit un sachet plein de brioches fourrées aux fruits, et le jeune homme remercia grassement ce geste. Il traversa l'artère principale, creuse, au petit matin. Les marchés venaient tout juste d'ouvrir leurs portes, et les hommes baillaient encore après une nuit des plus agitées. Son enlèvement ne datant que de la veille, les rumeurs étaient parvenues, même jusque dans ce village reculé, perdu entre deux forêts conséquentes. Le petit homme n'avait pas pu fermer l'oeil de la nuit, trop occupé à maudire son sort, et sa naïveté extrême, et à sauter à cet homme de se faire prendre, bien que sa position influente soit capable de le sortir des plus risquées des situations.. Il ne paierait jamais pour ses crimes.. Il ne regretterait jamais le mal qu'il avait commis, ni les victimes qu'il avait traumatisé.. Il n'essayerait jamais de se repentir, et cette idée, seule, répugnait l'orine. Il voulait se venger, mais comment aurait-il pu alors qu'il se haïssait lui-même tellement plus que ce génie, cette oie de mauvaise augure ?

Il s'engouffra dans un chemin, se prépara à rentrer. Le loup noir s'était absenté, aussitôt que Kyle se fut endormi dans la chambre d'auberge qu'ils avaient loué. Il n'avait plus donné de signe de vie, et cela était bien égal aux yeux du petit être. Il ouvrit la porte du logis, et en traversa le seuil. S'adressant à l'aubergiste, il demanda.. « Est-il rentré ? » .. en pensant à la bête. L'homme le regarda, hébété, quelques instants, avant de répondre d'une voix anxieuse : « Euh.. oui.. Mais il est étrange m'sieur ! Il y a quelque chose qui va pas.. Il a l'air changé.. » Kyle leva un sourcil, prêt à éclater de rire. Il n'y avait pas moyen que cette tête de mule ait changé quoique ce soit en si peu de temps.. et il mit alors ce changement sur l'inconscience de l'homme qu'il salua du revers de la main, après lui avoir donné deux des brioches dont on lui avait fait cadeau. « Donnez l'autre à votre femme. Elles sont délicieuses » Il se précipita alors dans les escaliers, les dévalisant on ne peut plus rapidement. Ouvrant d'un grand geste la porte de leur chambre, il rentra. Il y trouva.. pour son plus grand étonnement, une entité qu'il ne s'attendait pas à recroiser. Cette dernière, dans un kimono aux nuances de noir et de violet, se tenait dans un coin de la pièce, faisait face à la bibliothèque. Elle feuilletait d'une main distraite quelques bouquins, sans pour que pour ne lui échappe une miette de sa lecture, ne se retournant guère pour vérifier celui qui était entré.

« Dis donc ! Venom ! Tu m'as fait bien attendre ! Je croyais que c'était une urgence, du coup je suis venue au plus vite.. Et voilà que je ne trouve rien en arrivant. J'ai senti que tu avais utilisé mon pouvoir de changement d'apparence hier.. Pourquoi ça ? Tu as eu des problèmes ? J'espère que non.. Et.. » Il laissa le silence prendre part à la conversation, avant de l'interrompre, et reprendre son monologue égaré. « Kyle va bien lui aussi j'espère ? Je m'en veux de l'avoir endormi lors de mon dernier passage.. Je ne pensais pas qu'il ne dirait de telles choses.. Est-ce que j'ai réellement bien fait de.. ne pas lui avoir parlé de mon changement en femme ? Bien que temporaire.. je ne voulais pas lui mentir.. Mais j'appréhendais encore plus sa réaction.. » Il ferma d'un coup le livre qu'il tenait entre les mains pour le remettre à sa place. Croisant ses deux mains au niveau du bas ventre, elle se tourna enfin.. « Tu pourras faire genre d'être intéressé, tu pense.. » .. avant d'interrompre son mouvement. Elle prit quelques minutes avant de prononcer son nom.. « Kyle » .. et ne dit rien ensuite. Elle venait de lui avouer la vérité de la pire façon qui soit, et le jeune homme ne semblait pas esquisser le moindre geste à son égard.. Elle resta alors là, immobile, comme un prisonnier qui attend son jugement.

« Pourquoi ? » Il baissait les yeux. « C'est débile de pas m'en avoir parlé.. POURQUOI ?? Explique toi ! Reste pas là sans rien dire ou faire !! » « J'appréhendais ta réaction.. Si tu savais ce que je m'apprêtais à faire, et pourquoi.. tu m'en aurais voulu ! Tu me laissais pas le choix ! » « Tu me laissais le choix toi peut-être ?? De vivre sans toi le temps d'un voyage dont tu ne m'avais pas donné la moindre info ? Pour combien de temps ? Dans quel but ? Si t'allais me mentir, autant le faire jusqu'au bout non ?? » Il s'approcha, sauvagement, et l'apprécia de près. « C'est donc ça que tu es devenu.. Pourquoi ? Essaie au moins de me fournir une raison valable qui m'empêchera de te garder rancune.. J'ai cru que tu m'avais abandonné.. crois pas que je vais accepter que tu reviennes juste comme ça » La vampire était restée de marbre. Elle n'avait pas honte de ses choix, et encore moins de ce dernier. Elle l'assumait complètement. Elle avait essayé d'éviter les conflits en partant sans rien lui dire, mais c'était juste une mesure de précaution. Elle s'en fichait bien de tout casser. Elle s'en fichait bien qu'il renie le bonheur que représentait ce choix. Elle n'y aurait pas fait cas de toute manière. Mais l'orine était fier.. Il avait un honneur, malgré sa faiblesse d'esprit et de corps. Il détestait la trahison avant tout.. mais en était venu à en faire une véritable obsession. Au final, il se méfiait beaucoup d'autrui, et essayait tant bien que mal de les garder un peu à l'écart, avant d'être sûr et certain de leur droiture, de leur affection à son égard. Et parfois.. de par tant d'émotions recluses, il pétait un câble. Comme celui actuel. Faisant légèrement pression, le calmant doucement avec son contrôle des émotions, la vampire le fit s'asseoir à ses côtés. « Reste silencieux, et écoute moi. » Elle soupira. « Ce dernier moi.. je l'ai passé à Mégido. » Le petit homme comprit immédiatement de quoi il en retournait. « Tout a commencé.. le soir du bal de Mégido. Après que je t'ai laissé dans le patio, je suis monté à l'étage attendre Cocoon. J'avais eu une terrible 'révélation', qui au final m'a fait me disputer avec lui.. Nous nous sommes blessés mutuellement par les mots, par les gestes, et au final.. J'osais lui parler de ce que je désires depuis toujours, depuis que je l'ai connu. Je lui ai demandé un enfant. Bien qu'abasourdi au début, il a accepté ma requête, et m'a rendu femme. Je voulais.. un avenir à ses côtés. Je voulais.. un lien, quelque chose de concret qui ne serait pas toujours menacé par son genre, chose qu'il avait du mal à accepter. Il m'a aimé malgré nos différences.. Et je voulais enfin rendre libre notre couple. Et je ne regrette rien. Pas même si tu m'en veux pour ce que j'ai fait. » Elle avait annoncé la couleur, et s'en foutait bien des remarques qu'il aurait à lui faire. « T'avais besoin de te changer pour lui ? Il t'acceptait pas pour ce que tu étais ? » Cette affirmation resta en suspens, et il savait que la femme n'allait rien rajouter à ce sujet. « MAIS put*i* en te voyant aussi décidée, et aussi heureuse, j'aurais pas pu t'en vouloir !! J'ai limite envie de le faire juste parce que tu n'a pas daigné m'en parler.. » Il boudait. « T'a pas pu nous rendre visite ?? C'est pas juste qu'il te prenne pour lui tout seul.. L'égoïste » Elle sourit à cette dernière remarque. « Je suis pas prêt de te pardonner tu sais.. Tu devras toujours courir. Tu sais pas ce que j'ai traversé pour.. Ce qui m'est arrivé.. Si Venom n'avait pas été là je.. » Il ne voulait pas en parler à Luka.. Il venait de réaliser qu'il l'avait trahit, d'une certaine façon. Il l'avait tellement maudit, tellement anéanti dans ses pensées, allant même jusqu'à se trouver un homme pour le remplacer.. Comment le lui raconter.. Comment lui faire comprendre toute sa peur et souffrance intérieure.. Il fallait bien commencer par quelque part, maintenant qu'ils s'étaient retrouvés. « Mais il s'est passé quoi au final ? Vous allez finir par m'en parler ? » Venom fit acte de présence pile au bon moment, faisant comprendre à l'orine qu'il était bel et bien déjà au courant du changement, sauf que lui s'en fichait éperdument. « C'est une très longue histoire.. Mais avant tout ça.. Je.. dois.. t'appeler comment maintenant ? » Elle sourit. « Lucrezia » Il sourit de même. C'était un très beau prénom, et elle était.. magnifique.

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L'enfant et son Cauchemar ~ Solo ( libre )

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