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 Pillons la plage [Quête - PV: Arwen] (-16)

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Ven 24 Juil 2015, 15:25


Le vas et viens des vagues sur les roches semblaient bercer les flots. Assises au fond de l'océan, mes branchies bougeaient au mouvement de l'eau salée. Entre mes mains se trouvait un caillou de la taille de mon petit doigt, et je le tournais dans tous les sens pour l'observer sur toutes les coutures. Je considérais que ce qui s'échouait en mer appartenait aux flots, les épaves, les mâts brisés, les toiles déchirées, ainsi que les trésors cachés, appartenaient à l'étendue d'eau salée à présent. Tout autour de moi flottaient des amas de pièces de bateaux, des débris en  perpétuel mouvement. La mousse prenait petit à petit possession de la carcasse, cela faisait bien longtemps qu'il était là à dire vrai, mais personne encore n'avait cherché à y jeter un coup d'œil. Je ne savais pas encore que la mer en avait décidé autrement, faisant doucement remonter les objets à la surface... j'avais bien peur que cela attire les Gælyan, et j'étais prête à les accueillir de mes crocs.

En réalité, je guettai bêtement une proie qui s’aventurera ici, mais l'un des coffres de ses anciens hommes m'avait attiré. À côté de moi flotté un cadavre rongé par la mer, ayant perdu quelques membres, la chair ne tenant plus les os: "Des cailloux... c'est tout ce que vous avez ?" Jetant la pierre rouge qui roula dans le sable, son éclat attira les poissons de manière spectaculaire: "Un piège! J'en étais sûre!" Je pris le mi-squelette, mi-cadavre, par le reste de ses vêtements, et le secoua: "Vile créature! C’est pour nous attirer! Vous dispersez des pierres à l'éclat hypnotique!" Mes ondes ressentirent alors des présences alentour, et je lâchai le reste de l'homme en m'éloignant de lui.

Asseyant de ne pas faire de bruit, je me laissais guider entre les débris flottants, tentants de percevoir à quoi j'avais affaire. Je poussais silencieusement les caisses, et les voiles, m'aventurant dans la carcasse fantomatique du bateau dont le ventre avait était brisé. À l'intérieur, les objets raclés le sol, soulevant le sable fin, créant un petit nuage. Tout était rongé par le sel, envahi par les algues. La lumière ne perçait pas assez l'océan pour illuminer la pièce. Regardant par la petite fenêtre, ma queue frétillait... je pouvais percevoir de l'agitation au bord de l'eau, comme si des Gælyan mettre leurs pieds dans l'eau et ramasser les objets remontés par les eaux. Fronçant des sourcils, je murmurai: "Voleur... voleur..." Grognant presque, je ne désirai pas qu'ils piquent NOS merveilles... même si l'éclat des pierres était un piège pour ceux de la mer, j'en étais persuadée!  

Il fallait se douter que la haine ferait de moi une inculte des races de la surface, mais je n'en avais cure, le simple fait de voir un étranger me rappelait férocement le souvenir des dernières minutes de ma sœur, et de mon échec quant à la sauver. Balançant des coups de queue, je me transformai en requin, tournant d'abord en rond, essayant de canaliser ma rage pour garder un semblant de stratégie dans cette attaque. Les pieds de la femme bougeaient pour rester à la surface, et lorsqu'elle attrapa un mât qui flottait, ma mâchoire claqua sauvagement. Donnant de violent coup de queue, je me précipitai sur elle, attrapant sa jambe pour l'emmener vers le fond. Ses yeux c'était écarquillé, et ses poumons se remplir d'eau en moins de deux.

Quelques minutes passèrent, et je l'installai près de moi, exhibant des pièces d'or, puis une pierre: " Tu voulais ça peut être ?" fis-je en souriant: "Eh bien cela me va beaucoup mieux qu'à toi" finis-je en riant, plaçant la pierre comme un collier tout en tournoyant. Nul doute qu'il y aurait encore maintes victimes, ce trésor appartenait aux flots, non aux Gælyan, et seule Ailydis sait que le premier arrivé sur les lieux, sera le premier dévoré.

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Ven 24 Juil 2015, 23:08

Ce matin, le soleil traversait ma chambre de ses rayons lumineux et pleins de chaleur. Cela faisait plusieurs jours qu’il s’était absenté et avait laissé place à la tristesse de la pluie. Ce réveil des plus agréables provoqua chez moi l’envie de se promener sur la plage de sable fin en compagnie de Crapule.
La dernière fois qu’on s’y était rendue, nous avions parcouru les vastes étendues de ce lieu sans rencontrer âme qui vive pour notre plus grand regret. Ou plutôt pour le mien, puisque Crapule ne se préoccupait pas de notre entourage. Ce matin, je décidais qu’il était temps de nous  rafraichir dans l’eau et de pouvoir enfin profiter du début de chaleur.

- «  Viens Crapule, il fait beau, on va se baigner ! » annonçais-je gaiment.

Une fois arrivée sur la dite plage, Crapule et moi décidâmes de cacher nos affaire sous le même rocher qu’à l’accoutumé, afin d’éviter que des personnes mal intentionnées nous volent nos biens. Une fois toutes nos affaire pliées et rangées, nous nous dirigeâmes vers les eaux. En moins de temps qu’il en faut pour le dire au contact de l’eau mes deux jambes agiles se métamorphosaient en une belle queue de sirène et je plongeais tête la première dans les profondeurs de l’abîme.
Cette fois-ci, mon fond marin préféré n’était pas désert. Je comptais deux individus de plus, l’une était assise contre un mât tandis que l’autre, une sirène, était simplement assise à côté. L’atmosphère était indescriptible, seul le bruit des flots au dessus de nos têtes était audible. Crapule, qui s’était transformé en hippocampe avant de pénétrer dans l’eau, s’occupait à faire des petits tas de sables autour de moi, en frétillant gaiment, lorsqu’elle s’arrêta net, le cœur palpitant.

Je me dressais de tout mon long et scrutais mon environnement. Crapule avait flairé un danger. Je restais là, à me demander quoi faire.  Surement mon amie était-elle perturbée par la sirène présente à proximité.
Mon regard glissa le long du corps du potentiel danger et je réalisais qu’il s’agissait d’une sirène d’apparence simple, pouvait-elle être la cause de l’attitude de Crapule ?

Je m’avançais sur eux, sans savoir réellement ni quoi dire ni quoi faire. Quelque chose ne tournait pas rond. Je sentais l’anxiété me gagner. Le tout était de la contrôler sans la dévoiler. Je ne pouvais pas rester là dans une telle incertitude. Il me fallait agir.

En me rapprochant, je compris d’où me venait ce sentiment désagréable. La personne assise contre le mât des vestiges du bateau était en fait un cadavre fraichement mort, l’eau rougit par le sang autour de ses pieds meurtris par les crocs d’un animal. Ses cheveux flottaient au grès des courants, et ses yeux exorbités étaient vides de toute lumière. Cela ne pouvait être que l’œuvre de la sirène déjà présente sur les lieux. Elle ne semblait pas perturbée, à mon plus grand étonnement. Un cadavre gisait près d’elle, mais cette dernière ne cherchait pas à s’en éloigner. Au contraire, elle le contemplait avec rage et dédain.

Un sentiment de danger m’envahi. A l’instar de la jeune victime, je me sentais me noyer dans cette sensation. L’étrange créature était ma semblable, mais rien ne garantissait ma sécurité en cet instant. L’éclat du soleil n’était plus aussi bienfaisant ici bas. Il faisait même étrangement sombre. Cependant, peut être me méprenais-je au compte de cette créature ? Peut être qu’elle s’était uniquement défendue contre le défunt ? Comment une telle créature avait pu en tuer une autre, sans même laisser paraître le moindre sentiment de dégout sur son visage ? Peut être n’était-ce pas elle la coupable après tout.

- «  Pourquoi tu l’as tué ?  C’était une pillarde ? Il ne faut pas rester ici, des créatures peuvent rappliquer alléchées par l’odeur du sang ! Qui es-tu ? D’où vient tu ? » questionnais-je empli d’un mélange de curiosité et de méfiance.

Tant de questions me taraudaient. Il me fallait savoir qui elle était et quelles étaient ses intentions. J’attendis avec impatience que cette créature mi-femme mi-poisson réponde à mes questions afin de comprendre à qui j’avais affaire réellement. Mon intérêt était focalisé dès lors sur elle. Je m’empressais de lui poser toutes mes questions en espérant que mon initiative ne me mette pas en péril.
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Sam 01 Aoû 2015, 15:58

Chantonnant, toujours la pierre dans la main, je sentis une présence approcher grâce à mes ondes. Sa corpulence m'indiquait qu'il ne s'agissait pas d'un animal quelconque, mais d'une de mes semblables ou d'un bipède immonde. Me retournant violemment, je pus l'apercevoir enfin, m'assiégeant de questions, comme si elle possédait la moindre autorité sur ma personne. "Pillarde ?" répétais-je, lâchant ma pierre précieuse qui roula sur le sable: "Des voleurs oui... Voleur! Voleur!" fis-je dans un élan de pure démence, ma queue bougeant dans tous les sens. Fronçant des sourcils, je tournais autour d'elle, regardant sa nageoire scintillante, je croisais les bras: "Au vu de ta délicatesse quand tu t'adresses à moi, et lorsque tu te déplaces, je suppose que tu viens de la Cité engloutie ? Ce joyau submergé par les eaux, blablabla... ennuyant..." j'avais levais les yeux au ciel, levant les bras en l'air. Je m'assis alors près du cadavre, prenant son visage dans mes mains: "Paaaaauvre petite bipède..." dis-je d'une moue moqueuse, avant de revenir vers la sirène: "Dis-moi, tu t'insurges de sa mort, mais tu n'as rien fait pour l'aider... A quoi bon t'indigner maintenant, alors que sa vie vient de la quitter ? Qu'il n'y a plus rien à faire ?" Je lui tournais le dos, trifouillant le sable pour trouver quelques trésors à prendre.

Les courants me faisaient déplacer à mon insu, et je battais de la nageoire pour rester sur place. Je n'avais pas répondu à toutes ses questions, mais qu'importe, d'où je venais et qui j'étais ne la regardait pas. "Les seules créatures que cela pourrait attirer sont surement les requins, tu sais... et ils seraient de fabuleux gardiens contre ces Gaelian¹ de malheurs" attrapant quelques bijoux envahis par les algues, je les mis dans une besace que j’avais emportée, et qui trainait par terre. Rapidement, mes ondes mentales s’affolèrent, et je regardais vers la surface : " Tu vois, les bipèdes ont eu vent des trésors enfuis ici, parce qu’ils refont doucement surface… et il ne faudra pas longtemps avant qu’ils ne se les approprient… alors qu’en réalité, tous ces biens appartient à la mer et à ses enfants. " J’avais les idées bien tranchées, et personne ne pouvez me faire croire l’inverse. Les humains, les magiciens, les sorciers ou que sais-je, étaient des voleurs, des pilleurs et des tueurs d’enfants.

Soufflant, je pouvais percevoir les Gælyan bouger les morceaux d’épaves sur la plage. J'hésitais alors à monter les flots pour les happer et les amener vers le large, là où je pourrai les attaquer sans craindre de représailles. Le fait d'attaquer sous la forme d'un requin était aussi pour ne pas que l'on me prenne en chasse, on croyait alors qu'un requin c'était tout simplement approché trop près du rivage, et que ceci avait été là au mauvais endroit, au mauvais moment. Tournoyant de rage, regardant vers la plage de sable, je me demandais comment je pouvais les empêcher de dévaliser les biens échoués. Ce qui était certain, c'était que jamais personne n'arriverait à atteindre ceux du fond, sans se faire attaquer. Pour le moment, ils étaient donc en sécurité sur la terre ferme. Je n'étais de toute manière pas prête à attaquer en surface, n'ayant moi-même jamais vu mes jambes de bipèdes. "Toi là" fis-je en m'adressant à la rousse: "Faisons quelque chose pour arrêter ça! N’importe quoi! Déchainons les flots pour qu'ils croient qu'il est maudit, jetons ce cadavre prêt d'eux pour les effrayer.... n'importe quoi!" finis-je par crier en donnant un coup de queue dans le corps du bipède mort.

Faire croire que le trésor était maudit pouvait être chose aisée, les bipèdes n'ayant pas un brin d'intelligence. Du moins, c'est ce que je croyais... et c'est bien le piège de la haine, car nous avons la sacrée habitude de rabaisser nos ennemies, et de les sous-estimer. "Faisons croire que des esprits règnent en ce lieu ! Les anciens marchants du navire pourrez nous aider!" Nageant jusqu'à la plus grosse épave, je me mis à faire un tas de cadavres, où la chair ne tenait presque plus les os. Je ramassai alors leurs tibias ou autres, qui trainaient au sol, et les rattachèrent avec des algues: "les voilà prêts!" Manquait plus de savoir si elle était d'accord ou si je devais faire le travail seule.

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¹ Ceux qui vivent sur la terre ferme.
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Dim 27 Sep 2015, 20:39

Bouleversée, je restais sur mes gardes. Comment une de mes semblables pouvait avoir fait subir ce genre de chose à un humain ? Je sentais mon estomac se nouer, mes membres se figer et mon rythme cardiaque s’affoler. En plus d’avoir tué une personne innocente, elle m’accusait de n’avoir rien fais pour aider cette pauvre fille.
Soudain, la culpabilité m’envahie. Cet individu avait raison, j’étais restée immobile à regarder la scène. Je savais que la jeune fille allait se noyer, mais je n’ai rien fais. Je l’ai laissé mourir…

Etais-ce de ma part, de la faiblesse ? De la peur face à ce requin ? Où alors étais-je fascinée par la déchéance, l’agonie et finalement la mort ?
Révulsée par cette pensée, je tentais désespérément de me convaincre que je n’étais pas comme elle, que je n’étais pas une sadique.
Mon corps commençait de nouveau à me répondre, petit à petit je me sentais lâcher prise, me détendre. J’observais les mouvements agités de ma semblable, en écoutant ses grognements incessants, ces accusations et sa haine envers les humains. Je ne pensais pas que l’on pouvait autant haïr quelque chose. Quelques part, j’avais envie de l’aider à se sentir plus sereine, plus apaisée, mais d’un autre côté, une envie irrépressible me tenaillait, celle de lui rentrer dedans, de la secouer, de lui faire comprendre qu’on ne tue pas les gens comme ça, impunément ! C’était la première fois pour moi que je sentais une telle violence en moi.

Je décidais de la questionner sur sa répugnance à l’égard des humains :
« Je comprend que l’on puisse avoir des affinités avec des individus et pas d’autres, mais de toute mon existence, je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi, quelqu’un ayant une haine si forte envers une espèce entière.  Oui, les humains s’accaparent les objets qui ont une fois appartenus à la mer. Mais tu sais, ils ne sont pas la seule espèce qui ait des défauts de la sorte. Nous aussi, sirènes, avons nos tares, et ce n’est pas une raison pour laisser la haine nous envahir et tuer tous les gens que l’on ne porte pas dans nos cœurs ». Je savais mon discours niais à souhait, mais je ne voyais pas comment je pourrais m’adresser à elle d’une autre manière. Elle me fascinait presque autant qu’elle m’inquiétait à dire la vérité.
Quelque part, j’espérais d’elle une réponse plus sympathique que les premières qu’elle m’a balancé cruellement à la figure.

« Sinon, comment tu t’appelle ? Que fais-tu par ici ? ». Je tentais d’amorcer une discussion plus sereine et qui pourrait possiblement aboutir sur une relation positive.

Je me sentais plus légère, malgré la situation. Crapule continuait de se cacher derrière mon épaule, balançant son regard successivement entre le cadavre, la sirène et nos alentours. Elle n’était manifestement pas rassurée par la situation. Je la pris dans mes bras afin de lui donner confiance.
Le courant se fit sentir plus puissant, et mon interlocutrice s’énerva à nouveau de la présence d’humains à la surface. Elle énonça à haute voix son intention (ou plutôt sa volonté) de créer du grabuge afin de faire croire aux humains que le lieu dans lequel nous nous trouvions était hanté. L’idée ne m’enchantait pas plus que ça lorsqu’elle l’invoqua, cependant, après quelques minutes, je lui répondis avec entrain :
« Va pour le grabuge et ton idée de malédiction. Je veux bien t’aider, mais en échange, tu ne tueras aucune des personnes présentes au dessus de nous. On leur fais peur toutes les deux, elles prennent la fuite et c’est terminé. Quitte à revenir ici si elles reviennent. Cela te convient-il ? ». J’espérais à nouveau qu’elle soit clémente et réfléchie, et qu’elle accepte. De plus, cela ferrait surement une occasion de passer un peu de temps ensemble ! Peut être que l’on pourrait s’apporter mutuellement des choses toutes les deux. Elle pourrait m’apprendre à m’endurcir, et de mon côté, je pourrais peut être lui apprendre la tolérance.

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Sam 24 Oct 2015, 16:00


Les cadavres étaient presque près, et j’écoutais cette sirène philosopher sur le monde, relevant parfois la tête vers elle. « Il n’y a pas que les humains qui arpentent l’Océan en quête de trésors, tu sais ? Chaque être qui foulent cette étendu est une insulte à la mer, ils pillent, nous tus pour nos écailles… je le sais, je l’ai vu. » Un des crânes tomba d’entre mes mains, et je le replaçais convenablement, passant les algues dans les orbites vides. « Qu’ils restent sur terre, c’est là qu’ils sont nés, qu’ils vivent… pourquoi vouloir tout conquérir ? Tout posséder ? Qu’ils nous laissent à l’Océan, nous les laisserons sur la terre ferme. » Je soufflai, et quelques bulles sortirent de mes branchies : « Ma haine est ce qui me fait vivre, leur avarice est aussi ce qui les guides… où est le mal à ça ? Pourquoi devrais-je m’inhiber pour ceux qui ne feraient rien pour nous ? Pis, qui nous écailleraient sans remords pour s’enrichir ? » Je fis assoir les cadavres sur le mât tombé sur le sable, leur dos retenu par la coque détruite du bateau.

Je contemplais ses macabres marins, rongés, abimés, il n’y avait pas de mot suffisamment fort pour décrire leur état. La femme continua à parler, a posé des questions : « Nalvyna, c’est mon prénom… et comme tu as pu le voir, je chasse les intrus de notre territoire » Je tournai la tête vers la rouquine : « Un jour, ils ne bafoueront plus notre Océan, ils ne voleront plus ses trésors… ils auront si peur de l’eau qu’ils laisseront leurs bateaux à quais, de peur d’être engouffré par les vagues et la houle. » Je lui fis un sourire sincère, mon état secondaire étant maintenant un lointain souvenir : « Qui es-tu toi ?  Tu viens de la Cité Engloutie ? » Je tournai autour d’elle, donnant des coups de queue. Je ris aux propos qui suivirent : « Ne leur faire aucun mal… ? » Je m’approchai d’elle, posant mes deux mains sur ses épaules : « Tu es bien trop gentille avec eux… et tu as de bien trop jolies écailles pour ne pas te méfier de ces marins d’eau douce. » Je pris entre mes doigts la fin de sa queue, ses nageoires qui partaient au grès des courants : « Je n’ai pas d’écailles contrairement à toi… » Ma peau était une armure, je n’étais pas élégante en nageant, j’étais un prédateur : « Je n’ai plus à me méfier d’eux, vois-tu ? Ils ont déjà pris ma sœur, et ma seconde sœur n’a pas d’écailles non plus… mais toi, tu devrais en avoir peur… peur de leurs filets, parce qu’un jour, ils viendront te chercher et t’arracheront à ce monde pour un bon petit pactole. » Je revins face à elle : « Tu souhaites les épargner ? Fort bien, épargnons-les alors… mais souviens-toi de mes paroles quand ils passeront la lame sous tes écailles. »

À nouveau souriante, je nageai vers les cadavres : « Allons-y ! » Mettant un mort sur mon dos, je le ramenai vers la surface. Les jambes des bipèdes pataugeaient dans l’eau pour ramener les trésors à eux. Mes mains saisir les bras du cadavre, le manipulant de sorte que le haut du corps sorte de l’eau. Je touchai les bipèdes par surprise, et la main cadavérique sur leur peau eut l’effet escompté, puisque des cris s’élevèrent dans le camp des voleurs : « MORT VIVANT ! » cria une femme en nageant vers la plage. De toute évidence, pour le moment, ils devaient se contenter de ce qu’il y avait sur la plage… même si l’idée ne m’enchantait pas. Les trésors qui n’avaient pas encore fait surface et brillaient à la surface, bien posé sur le sable, nous appartenaient encore. Je revins vers la rouquine, laissant mon cadavre se poser sur le sable : « Je n’aime pas l’idée qu’ils aient encore ceux sur la plage… mais bon… et sans doute les plus courageux vont se jeter à l’eau pour récupérer ceux qui sont sur le sable au fond des mers »  Dans tous les cas, il fallait attendre, et je regardais en l’air pour pouvoir revenir à la charge ensuite. Je m’attendais à des hommes armés pour la prochaine vague, et nul doute que quelques femmes se joindront aussi à eux dans cette chasse aux morts vivants… Seule Aylidis savait à quel point l’avarice pouvait mener les êtres à se perdent eux-mêmes… la chose que j’ignorai encore, c’était que la haine ne nous conduisait pas à un destin bien diffèrent.

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Sam 24 Oct 2015, 20:24

« Tous les bipèdes ne sont pas des tueurs. J’ai été en contact avec énormément d’individus de ce type, et jamais un seul n’a levé la main sur une créature de la mer, quelle qu’elle soit. J’imagine que tes sœurs et toi avez vraiment vécu un enfer, mais ils ne sont pas tous mauvais comme l’ont été ceux à qui vous avez eu affaire », commençais-je, sous le choc des paroles de la prédatrice. « Mais tu as en partie raison, je suis trop naïve, je ne vois le mal nul part, et en effet cela risque de me jouer des tours à l’avenir, cependant mon instinct me fait défaut ». En repensant à cette phrase, je réalisais qu’elle était en grosse partie erronée, je n’avais pas réellement d’instinct à proprement parler. Je ne me méfie de rien, je ne réalise jamais le danger dans lequel je me trouve, et pire que cela, une fois dans la situation à risque, je suis incapable de m’en dépêtrer toute seule. Peut être que Nalvyna avait raison dans sa façon de penser, je n’irai pas jusqu’à cautionner tous ces morts, mais après tout, ne valait-il pas mieux être le loup que la brebis ? Cette soudaine pensée me mis à nouveau mal à l’aise. Que penseraient mes parents d’une telle idée ? Eux qui m’ont élevé dans l’amour de mon prochain, qu’importe son origine …

Les déplacements de la sirène autour de ma personne me ramenèrent à la réalité. Elle poursuivit son raisonnement, m’indiquant qu’une sirène comme moi pouvait être une cible de choix pour des individus avides de richesses. Prise d’un sentiment de panique, je réalisais à quel point elle visait juste. Finalement, je culpabilisais un peu moins à l’idée de chasser tout le beau monde au dessus de nous. Après tout, elle n’avait pas tord, ces biens ne leur appartenaient pas, au même titre que les écailles des sirènes.

Un peu confuse, je poursuivi Nalvyna qui remontait déjà à la surface, le sourire aux lèvres et un cadavre sur le dos. Je décidais à mon tour de me camoufler dans un amas d’algues vertes et d’atteindre la limite de la surface le plus discrètement possible afin de ne pas éveiller le soupçon. Seule cette tenue serait crédible à leurs yeux, car je n’avais physiquement rien d’effrayant.  
Au moment où ma collègue laissa apparaître le mort au dessus des flots, j’attrapais un pied pataugeant près d’elle, toujours camouflée. Le bipède hurlait et nagea à toute vitesse vers la plage, suivi de toutes les personnes qui se baignaient auparavant tranquillement.

Je rougis de ressentir une certaine joie à cette action. Ce n’était pas dans mon habitude de causer du tord à autrui, mais j’admis que cette fois-ci, j’en pris un malin plaisir. Puis nous n’avions blessé personne ! On pouvait le percevoir comme une sorte de blague …

Nalvyna demeurait cependant sur sa faim, et je le sentais. Elle aurait aimé les éliminer afin de nettoyer toute la plage de ce qu’elle considérait comme de la vermine, mais pour aujourd’hui, elle devrait se contenter d’avoir assaini momentanément la mer. Elle m’averti qu’il y aurait très probablement d’autres vagues de bipèdes, cette fois bien avertis et potentiellement armés. L’idée ne m’enchantait guère. Mais que faire ? Partir ?

« Que fait-on Nalvyna ? On s’en va et on les laisse croire à cette histoire de fantôme ? On se manifeste sous notre vraie forme ? J’imagine que tu vas vouloir les éliminer un à un, mais ca n’est pas la solution la plus adéquate pour régler définitivement ce problème de pillage. D’autres reviendront et se vengeront ». En énonçant cela, il me paru nécessaire de faire perdurer l’idée des fonds hantés, afin d’inciter les personnages malveillants à se tenir loin de cette plage et de ce qu’elle recèle. Mais comment procéder ? Nous ne sommes que deux, et la plage est si vaste… Peut être pourrions nous faire appel à la magie afin d’augmenter cette illusion de maléfice autour du lieu ? Dans tous les cas, aux vues de mon niveau de magie, ce n’était pas sur moi qu’il fallait compter.

« Tu te débrouilles bien en magie, toi ? » questionnais-je subitement mon interlocutrice. « Nous pourrions en utiliser afin de les faire fuir à jamais. Nous pourrions créer une illusion de présence maléfique, et ce, même lors de nos absences ? ». L’idée me plaisait, mais reste à savoir si elle est envisageable et surtout, réalisable.
Je fixais la sirène en attente de son avis.


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Jeu 29 Oct 2015, 18:19


Mes sourcils se froncèrent à ses dires, comme si la jalousie m’avait saisie par de simples mots : «Au fait, où vis-tu pour n’avoir jamais connu la violence ? » Ils étaient restés encrés en moi, comme une pique insaisissable et inexplicable. Mon père m’attaquait aujourd’hui, transformé en requin ou pas, j’étais sans cesse en proie à la colère et à la férocité. Ses inquiétudes naquirent soudainement, et je secouai la tête pour oublier les souvenirs qui petit à petit émergeaient : « S’en aller ? Surement pas ! » Fis-je d’un ton catégorique, donnant de violents coups de queue pour réfléchir, me déplaçant de droite à gauche : « Je n’ai pas la magie nécessaire pour une telle illusion, et quand bien même je l’aurai eu, je n’ai pas le pouvoir adéquate… » La situation était plus compliquée qu’elle ne le paraissait, j’aurais bien évidemment voulu tuer tous ceux qui s’y trouvaient, sans distinction, mais la rouquine ne me laisserait jamais faire un tel carnage. Soufflant, je posais une nouvelle fois les mains sur ses épaules : « Je vais t’emmener dans un endroit où… où tu seras en sécurité » Je la pris par l’avant-bras, l’intimant de venir. Entrant dans la coque du navire, je bouchai quelques trous avec les meubles rongés par les flots : « Voilà, comme ça… » J’hésitai, mais continuai : « Ils mettront plus de temps à te trouver ? » Je ris d’un rire franc, mais c’était une vérité indéniable.

Je sortis par l’un des trous, raclant ma queue sur quelques planches brisées. Ma haine envers ceux de la surface n’était pas sans fondement, pourtant, j’hésitai un instant face à ce que j’avais décidé de faire. Si cette femme ne partageait pas mon avis à leur sujet, c’est que quelque part, il me manquait des éléments pour un avis parfaitement impartial. D’un côté, qui se soucié de l’impartialité ? Tout ce que je savais s’était qu’ils avaient tué ma sœur, et qu’ils étaient tous responsables pour ça, qu’importe ce que pensaient mes congénères à ce sujet. Prenant ma forme de requin, je me mis à roder, attendant patiemment leur venue. Les trésors nous appartenaient, tout simplement parce que leur prendre ce qui auparavant était en leur possession me faisait jubiler, mais aussi parce qu’ils pourrissaient notre eau de leur cadavre, de leurs bateaux, et de tout de bipèdes. Si ils désirent vraiment reprendre ce qu’ils leur appartiennent, qu’ils prennent aussi les déchets qu’ils jettent à la mer. Ce n’était qu’un pur retour des choses.

L’un plongea, le plus vaillant sans doute, celui qui voulait impressionner les autres. Sa masse musculaire était impressionnante, mais il coulait plus qu’il ne semblait nager. Mes yeux ronds de Selachimorpha dardèrent l’homme, tournoyant dans les décombres du bateau. Il sembla apprécier l’or qui était sur le sable, beaucoup plus important que celui qui s’était échoué sur la plage. Il ne tarda pas à me repérer, mais garda son calme, se contentant de ne pas me faire dos, pointant vers moi une sorte de lance. Il jeta un coup d’œil aux alentours, je voyant que des cadavres inanimés. Sans doute ne comprit-il pas tout de suite, remontant lentement vers la surface, tandis que je frôlais le sol. Je me retrouvais alors sous lui, et tandis que son regard contemplait une dernière fois la surface, je donnais un violent coup de queue. Ma mâchoire attrapa ses jambes, et je sortis de l’eau due à la force d’attaque, replongeant en le relâchant pour m’éloigner. Les jambes broyées, il était bon pour se noyer et servir de repas aux poissons. Un nuage de sang dansait autour de lui, et son regard alarmé lui donna la force de battre des cuisses pour rejoindre la surface, respirer encore un peu avant de sombrer.

Les autres s’étaient déjà préparés à plonger, et lorsque la tache de sang apparut, ils s’engouffrèrent dans l’eau sans réfléchir, sûrs de leur force. Ils avaient surement raison de croire en eux, et j’avais tort de penser que tous les bipèdes étaient faibles. Je coulai l’homme blessé, ne m’occupant pas pour le moment de ceux qui arrivaient. Je sectionnai l’une de ses jambes, la baladant de droite à gauche comme un vulgaire morceau de viande. Le sang m’enivrait d’une frénésie sans nom, m’exaltait au point d’en oublier ma maigre force. Je tournai autour du groupe, qui eux, était prêt à me bondir dessus. Je me sentais invincible, ne faisant qu’un avec mon environnement… eux, dépendant de l’air, ne pouvaient rien faire… et pourtant, si j’avais su. Me tapissant au fond, je refis une tentative de la même attaque. Cette fois, ils esquivèrent et me meurtrirent de leurs armes. Ma peau épaisse s’ouvrit près de mon aileron, et mon adrénaline augmenta de plus belle. Je les voulais entre mes mâchoires, je voulais les briser, les déchirer… Je tentai des attaques plus rapides, plus féroces. Ma peau s’ouvrit une nouvelle fois, et je reculai face à ces bipèdes. Je me tapis dans l’ombre des squelettes de bois, parmi les cadavres.  Blessée, je rejoignis ma congénère, comprenant que les trois ayant plongé savaient respirer sous l’eau, et qu’ils nous traqueraient pour récupérer l’or et venger ce qui leur avait été fait. Je me dirigeais vers tous les trous du navire, jetant un coup d’œil à chacun: « Je crois qu’il est temps de montrer le potentiel des sirènes… et leur montrer que certaines de leurs légendes sont fondées. » Ma plus grande plaie se situé sur mon dos, une balafre qui partait de ma nuque et allait jusqu’en bas du dos. Ils allaient comprendre en me voyant que le requin n’avait été autre que moi.

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Ven 30 Oct 2015, 21:46

Un sentiment d’échec m’envahi lorsque Nalvyna répondit à ma question. J’étais toute fière de mon idée d’illusion. Elle nous aurait permise de ne blesser personne tout en obtenant ce pour quoi mon interlocutrice désirait, à savoir protéger les biens de l’océan. Cependant mon désarrois n’eut le temps de se prolonger, la sirène me pris par les épaules et m’annonça me diriger vers un endroit sur. J’imaginais qu’elle serait restée avec moi, que nous nous serions abritées un moment, le temps que les intrus s’en aillent. De cette façon, elle ne prenait pas la fuite et ne tuait personne.

M’attrapant le bras, nous nagions jusqu’à la cale du navire le plus proche de nous. Elle était manifestement très agitée, elle déplaçait des meubles activement sans jamais hésiter dans ses mouvements. Quelque part, je l’admirais. Elle était si sure d’elle, si confiante… Alors que moi je commençais à avoir peur. Je ne connaissais rien aux dangers du monde, j’étais bien trop naïve. La voir s’activer de la sorte me mettais mal à l’aise. A quoi allons avoir à faire ? Si elle-même cherchait à se cacher, c’est qu’il y avait matière à s’inquiéter. Je commençais amèrement à regretter d’être sortie me promener sur la plage le matin même. Ce matin qui me semblait si loin, alors qu’à peine une heure avait du s’envoler depuis que nous étions Crapule et moi sorties de la maison familiale.
Une fois toutes les entrées potentielles bloquées, Nalvyna fonça à travers la coque du bateau avec impatience, sans même m’expliquer quoi que ce soit. « NALVYNA ?! » appelais-je inquiète, « Où vas tu ? Ne me laisse pas en plan comme ça ! ».

Enervée, je m’apprêtais à sortir quand Crapule m’attrapa la queue. Je me retournais, la dévisageant et je compris la situation. « Elle est partie tuer les bipèdes qui braveront les flots voir s’il y a vraiment un esprit qui rôde ?! » m’écriais-je à Crapule. J’exprimais cette phrase sur le ton du questionnement, alors qu’en fait j’étais sure de moi... La Rugia continuait de me fixer droit dans les yeux sans me lâcher, et je compris qu’elle ne me laisserait pas quitter le navire.
Tout était clair maintenant. Nalvyna m’avait mise en sécurité d’une part pour s’assurer que je n’irais pas l’empêcher d’attaquer, et d’autre part afin de me préserver de tout risque.
L’inquiétude fit place à la culpabilité : C’était moi qui était à l’origine de cette idée stupide de leur faire peur. C’est à cause de moi qu’ils vont revenir plus nombreux, afin de régler la situation. Je ne pouvais pas laisser Nalvyna toute seule face à tous les individus qui allaient débarquer.

Après quelques minutes de panique, je décidais de faire confiance à ma congénère, et de l’attendre le plus sereinement possible. Après tout, je n’étais pas responsable de ces morts, et moi-même je ne pouvais rien faire face à un pseudo requin. Et de plus, je n’étais tout bonnement pas capable de tuer quelqu’un, je ne lui aurais donc été d’aucune aide. Je ne voulais pas lui causer du tord en lui trainant dans les nageoires alors qu’elle devait déjà assurer sa propre survie.

D’un coup, j’entendis des coups de nageoires arrivant en notre direction, cela ne pouvait être qu’elle, il n’y avait personne d’autre que nous trois qui pouvions nager aux alentours. Rassurée, j’agrandis légèrement le passage afin de lui faciliter l’entrée. J’étais à la fois mécontente, à la fois rassurée. Mécontente qu’elle ne m’ai pas fait par de ses plans et qu’elle ai potentiellement été attaquer ces gens, mais rassurée qu’elle soit de retour en un seul morceau.
D’un mouvement puissant, elle franchi l’entrée de la coque, un halo de sang flottait autour d’elle. Tout son dos avait l’air ouvert, c’était vraiment moche à voir. Affolée plus que fâchée, je la saisi par le bras droit, la forçant à me regarder : « Que s’est-il passé ?! Comment on va faire pour te soigner ? Je suis mauvaise en soin, et toi, tu ne peux pas atteindre ton propre dos ! Crapule, trouve moi de quoi la recoudre provisoirement. Un fil et une aiguille, qu’importe leur matériel. Il faut juste que ça tienne ». Crapule se changea en crabe et parti précipitamment.
Mon regard se plongea à nouveau dans celui de la sirène. Avant même de répliquer quoi que ce soit au sujet de ses soins, folle de rage, elle préparait déjà des plans de vengeance. Elle ne les avait donc pas tous éliminés, et ils allaient arriver d’une minute à l’autre … « Comment veux-tu t’y prendre ? Peut être que nous pourrions tenter de les hypnotiser et les faire partir loin ? ». J’espérais qu’elle n’allait pas songer à les faire s’entre-tuer plutôt qu’à les faire fuir, mais il était déjà trop tard pour que cela se termine sans effusion de sang. Elle continuait de s’agiter, le corps meurtri. Elle ne manifestait aucun signe de douleur, cependant je préférai l’immobiliser afin qu’elle ne perde pas plus de sang inutilement.

Lorsque Crapule revient, elle tenait dans sa pince droite un bout de filet de pêche et dans son autre pince un coquillage assez fin et pointu pour servir d’aiguille. Prenant mon courage à deux mains, et en essayant de cacher ma crainte, j’enfilais un bout de filet dans le coquillage, et tremblant le moins possible, je commençais à la recoudre la blessure de mon amie le plus adroitement possible. J’avais mal pour elle. « Je suis vraiment désolée, ça doit faire un mal de chien, mais on ne peut pas attendre avant de te réparer tout ça ! ». Mon travail était grossier mais, satisfaite de moi je constatais que les points tenaient. Je m’efforçais de lui parler afin d’essayer de lui donner l’impression que la mauvaise expérience se déroulait plus rapidement « Encore quatre ou cinq points et j’ai fini… Plus que trois, deux … Voilà c’est terminé ! » annonçais-je en achevant de serrer le dernier point. Je craignais sa réaction. A vrai dire, je ne lui avais pas réellement laisse le choix. Elle aurait pu me mettre en pièces, mais elle était assez intelligente pour savoir que je faisais cela pour elle. « Tiens, prends ces algues et couvre toi le dos avec. Il ne faut pas qu’on puisse te reconnaître ».
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Dim 08 Nov 2015, 14:12


L’émail de mes dents crissé au fur et à mesure que ma mâchoire serrait. « Un coquillage… sérieusement… » Parvenais-je à articuler. Je n’étais même pas certaine que l’Ondine connaissait le moindre rudiment de médecine. Le sel brulait ma plaie, mais en réalité, je remerciais ma ressemblance avec celle du requin, et non celle d’un frêle poisson… dans le cas contraire, l’entaille aurait été plus importante et plus grave, alors qu’ici, mon armure naturelle avait évité le pire. « Une Ondine avec un filet de pêche dans le dos… quelle douce ironie. » Les courants dispersaient mon sang dans les environs, et lorsque le dernier point fut fini, je me dégager de son emprise, jetant les algues a terre sans en posé une sur mon dos : « L’hypnose… » Répétais-je en bougeant dans tous les sens, réfléchissants. Je m’arrêtais soudainement, plongeant mon regard dans le sien : « les courants... nous pouvons former des courants qui les fraierait ou même les empêcherait d’avancer ! Je ne sais pas comment tu hypnoses, mais j’ai peur que tu sois contrainte à t’approcher de trop près, et ta peau ne résisterais surement pas à l’une de leurs armes… » Je m’approchai d’elle : « À moins que tu sois d’accord pour avoir quelques cicatrices ? » Reculant d’un coup de queue, je me mis à regarder par les trous de la coque où nous étions réfugiés.

Nous étions prises au piège comme des rats, et notre seule faute était de vouloir protéger les océans des pilleurs. Ma main glissa mollement sur le bois, et mon regard s’orienta vers le sol. Je bullais, et mon dos me fit de plus en plus mal. Me retournant, je me dirigeais vers le trou béant de la coque: « Nous pourrons créer des courants toutes les deux avec notre contrôle de l’eau, assez puissant pour les arrêter, où les envoyer loin… lorsque je verrai une ouverture, je me changerai en requin et commencerai à les attaquer… » Je penchai la tête sur le côté, un air désolé flottant sur le visage : « Je sais que tu ne voulais aucun mort, même si je ne suis pas amène de comprendre… je peux toujours respecter ce choix. » Je détournais le regard un bref instant : « C’est pourquoi tu te contenteras juste de faire les courants… je ne te contrains pas à tuer qui que ce soit, mais n’oublie pas, si ta vie est en réel danger, ne réfléchis pas à ce que tu penses être juste, ou il sera trop tard… agis simplement, tu auras tout le temps d’y méditer ensuite. » Je nageai dans l’océan, essayant d’oublier le filet de pêche tirant ma peau. J’étais toujours d’attaque à dévorer quelques Gaelyan, toujours prête à défendre ma vie, l’Océan et Aylidis elle-même si elle me le permettait.

Une rage prenait petit à petit possession de mon corps. La même qui jadis m’avait mené à avoir une cicatrice longue des genoux à la cuisse, la même qui m’avait valu l’exclusion de ma propre famille… Si tout cela resurgissait maintenant, c’est parce que l’image de Llaalsa flottait maintenant dans mes pensées, et c’était cette colère qui me rendait plus difficilement atteignable. Ma blessure était oubliée, et maint supplice ne serait pas venu à bout de l’adrénaline qui coulait dans mes veines. Mon regard se portait ver l’arrière, tandis que je nageais entre les épaves des bateaux, un cimetière qui allait être celui d’un des camps. Je gardais un œil sur l’Ondine, celle qui ressemblait tant à cette sœur perdue. Attrapant en chemin un poignard d’un des marchands, j’attendis que l’Ondine passe à côté pour nager près d’elle : « Tiens » fis-je en lui tendant « Au cas où qu’il faille te sortir d’une mauvaise passe… tu seras contente de l’avoir au bon moment. » Je fermais sa main dessus, et m’en allai devant d’un coup de queue. Lorsque nous arrivâmes, je me cachai derrière l’une des épaves, et en face de nous, les hommes et femmes commençaient déjà à ramasser un trésor qui ne leur appartenait guère. Je fis un geste de la tête vers l’Ondine, signifiant que c’était le moment, puis, sans attendre, créa un courant avec le contrôle de l’eau.

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Dim 08 Nov 2015, 21:32

Nalvyna était dans une telle fureur qu’il lui était impossible de la garder pour elle. J’avais constamment l’impression, en la voyant, d’avoir affaire à un animal pris au piège dans un espace restreint. Cette pensée m’était douloureuse car finalement, nous étions réellement piégées dans la coque de l’épave. D’ailleurs, il était plus que probable que les agresseurs de ma congénère nous aient déjà repérés. Leur arrivée pouvait avoir lieu d’une minute à l’autre. Son agitation commençait à me gagner et à mon tour, je nageais d’un point à un autre du navire en prenant soin de ne pas lui tourner autour, afin de ne pas l’énerver davantage.
Soudainement, elle s’arrêta. Instinctivement, je fis de même. Elle me fixait à présent, et me proposait un autre plan de défense que l’hypnose : Créer des courants. Cette solution me plaisait, car elle impliquait une certaine distance entre ces individus hostiles et nous, et me permettait d’expérimenter les avantages et les limites de ma magie.

Nous quittâmes le navire. J’étais satisfaite de ne pas avoir à tuer quelqu’un, bien que Nalvyna insistait sur le fait qu’il soit possible que je  puisse ne pas y échapper, dans le cas où ma vie serait en danger. Je ne m’imaginais pas du tout tuer quelqu’un volontairement, mais un réflexe est malgré tout bien vite arrivé… C’est à ce moment que Nalvyna me tendait un poignard. J’en avais déjà eu deux en ma possessions, mais il est vrai qu’ils m’étaient plutôt des objets de décoration dans ma chambre, voire de protection dans mon sac, mais je n’en avais jamais utilisé un contre quelqu’un. C’était plus histoire d’intimider ou d’effrayer que de vraiment me défendre. Quelle étrange coïncidence, quand on y pense. Elle aurait pu me tendre n’importe quelle arme, il a fallut que ce soit un poignard, comme si c’était le destin, comme si un jour je devrais forcément m’en servir contre quelqu’un.
Cette pensée parasitait mon esprit, mais je la mis de côté tant bien que mal, « Je ne dois pas me laisser distraire. Si je rate ma manœuvre, pas sur que Nalvyna puisse tenir le sort toute seule, et nous serions perdues… ».
Je la voyais me lancer quelques regards par dessus son épaule. S’inquiétait-elle pour moi ? Je secouais la tête afin de me défaire de ces pensées. J’arrivais à côté d’elle, à l’endroit où nous allions frapper.

La sirène me fit signe de commencer. Nous joignîmes nos forces afin de créer un courant qui soit digne de ce nom. « Ca marche ! » murmurais-je heureuse à l’intention de ma coéquipière de galère. Le courant secouait les épaves, déplaçait les trésors les plus légers dans un premier temps. Puis même les coffres commençaient à osciller. Confiante, je maintenais ma concentration. Je comptais six humains qui résistaient à notre union de force. C’était les six mêmes qui respiraient sous l’eau. La tâche se complexifiait.
« Plus fort ! » encourageais-je Nalvyna bien qu'elle n'eut pas besoin d'encouragements. Elle  était animée d’une rage que je ne soupçonnais même pas. Je m’efforçais de décupler mon sort tant bien que mal, mais j’étais pratiquement à mes limites.

Un courant d’une puissance effarante emporta quatre de nos six opposants. Je lançais un regard discret vers Nalvyna qui me confirmait qu’elle était bien entièrement responsable de ce déchainement de flots.
Mon appréhension augmentait au fur et à mesure de nos tentatives contre les deux énergumènes restantes. Il était manifeste à présent que nous ne pourrions pas leur faire connaître le même destin que leurs compères. Il nous fallait trouver une solution, et ce très rapidement, sinon c’était la mort assurée pour nous trois.

« Nalvyna, qu’est ce qu’on fait ? Je ne peux pas faire mieux, je ne suis pas très douée en magie, je suis vraiment au maximum » m’excusais-je. Je guettais sa réaction, inquiète de la décevoir à nouveau.
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Mer 11 Nov 2015, 13:43

/!\ Passage Violent /!\


Spoiler:
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Mer 11 Nov 2015, 20:18


Je continuais de maintenir mon emprise sur les courants tant bien que mal. La fatigue se faisait sentir, je n’étais pas habituée à exploiter la magie, et encore moins à maintenir un sort si longtemps. Ma respirations s’accélérait, mes membres tremblaient : C’était bientôt la fin.

Deux choix s’offraient à moi. Je pouvais continuer à maintenir ces courant pendant que Nalvyna s’occupait des individus agressifs. Cette solution allait surement nécessiter tout le reste de mon énergie, et je ne savais pas dans quel état j’en sortirai. Je manquais de pratique, je ne pouvais prédire le résultat.
L’autre solution ne m’enchantait pas le moins du monde, mais me paraissait cependant inévitable : Venir en aide à Nalvyna en éliminant un opposant. Cette idée que je repoussais tellement de ma tête revenait sans cesse depuis le début de notre aventure, à un tel point que je commençais à me demander si ce n’était pas une malheureuse fatalité.

Je demeurais indécise, continuant de déchainer les flots contre nos assaillants. Je pensais à ma famille, à ce qu’ils allaient penser de moi si je commettais un meurtre. Ils m’ont toujours enseigné l’amour de mon prochain, qu’importe son attention envers moi. Mais j’imagine que si ma vie en dépend, comme pour le cas présent, il y avait exception. Je ne voulais pas causer de dommage à quelqu’un, mais l’idée de mourir ainsi, loin de tous les gens que j’aime alors que j’ai la possibilité, voire même la capacité de survivre m’était insupportable. Perdue dans mes pensées, je ne m’étais pas rendu compte que j’avançais d’un pas décidé vers nos ennemis tout en maintenant mon emprise sur mon milieu. Inconsciemment mon choix était fait : Je voulais vivre. Qu’importe les choses que j’aurais besoin de faire pour y parvenir. D’ailleurs, n’étais-ce pas tout simplement un instinct ? De plus, je n’y serais pas obligé si ces individus nous avaient seulement laissé tranquille en premier lieu. Je n’avais pas grande chose à me reprocher finalement. Je donnais un coup de nageoire décidé vers l’un d’eux, ne sachant pas encore exactement ce que j’allais faire. Il était évident que j’allais lui nuire, mais allais-je le tuer ? Ou simplement le contenir le temps que Nalvyna arrive et se charge du « sale boulot » ?
« Que je le tue personnellement ou que ce soit Nalvyna, la faute m’en incomberai, alors autant assumer ! »

J’arrivais à sa hauteur. Je ne pouvais plus maintenir le sortilège plus longtemps et décidais donc d’économiser mon énergie pour l’épreuve à venir. J’étais terrifiée par ce que je m’apprêtais à faire. Je glissais ma main droite dans mon dos afin de saisir l’arme que m’avait tendu Nalvyna auparavant. Energiquement, je lançais mon bras armé dans le ventre de mon assaillant. Cette action ne dura qu’une demi seconde, mais je n’avais pas été assez rapide. Lui aussi était armé d’un couteau, qu’il dirigea plus vite que ce à quoi je m’attendais. Il m’entailla le dos de la main si bien que j’en lâchais mon poignard. Un sentiment de peur m’envahi presque autant que ma rage à son égard. Je ne me contrôlais plus. Je sentais ma mâchoire se déformer, mon corps prenait un aspect que je ne connaissais pas. Je n’eu pas le temps de réaliser ce qui m’arrivait que je poussais un cri indescriptiblement effrayant et plongeais sur l’homme qui m’avait blessé. Des canines avaient remplacées mes jolies dents, et broyèrent la tête du malheureux. Noyée dans ma rage, je ne pensais plus à rien d’autre que d’éliminer le seul individu que Nalvyna n’avait pas eu le temps de dévorer. J’étais devenue une arme vivante.
Ma cible repérée, je donnais un puissant coup de queue qui me projeta directement contre son corps. Je lui détachais la tête du corps d’un seul coup de mâchoire. Son corps sectionné coula lourdement rejoindre ceux de ses compères. Cette vision me donnait plus de satisfaction que mille vœux exaucés.

Quelques minutes s’écoulèrent pendant lesquelles rien d’autre ne me préoccupait. Je me sentais redoutable, invincible, je me sentais aussi puissante que les flots. Puis la tension de mon corps diminuait pour enfin s’achever ; je retrouvais mon apparence initiale, mes pensées et ma morale. Terrifiée par ce qui venait de m’arriver, je ne savais plus que faire. Tremblante, je regardais Nalvyna, la honte débordant de mes yeux.
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Dim 29 Nov 2015, 17:45


Brisant les flots avec mon museau, je me rapprochais de l’endroit où j’avais laissé Arwen. Mes ondes me firent savoir que la proximité des assaillants et la sienne étaient trop rapprochées, je compris très vite qu’un combat pour la survie était en train d’avoir lieu. Puisant dans mes dernières ressources, je donnai de plus puissants coups de queue, accélérant la nage. Je sentis ma peau se tirer, jusqu’à sentir quelques centimètres ce déchirer : les points venaient de se défaire, et la plaie se remit à saigner, laissant une traînée rouge sur mon passage. Lorsque je fus à portée de vue, je repris ma forme initiale, voyant le cadavre des hommes lentement couler vers le fond. Le regard d’Arwen semblait s’emplir de larme, ou du moins une forte émotion semblait la tenir et ne plus vouloir la lâcher. Un bref instant, elle me fit penser à ma petite sœur, et je bullai nerveusement. Ma main se porta vers mon dos, crispant le visage : « Tu as bien fait, ce n’est pas la peine de te sentir coupable pour quoi que ce soit… » De toute évidence, sans doute serais-je arrivé trop tard. Ce n’était que de la légitime défense.  Mon regard se porta sur les trésors à demi enfouis par le sable puis sur l’Ondine. Lentement, mesurant ma douleur pour ne pas qu’elle ne s’aggrave, je me postai près d’Arwen. Posant l’une de mes mains sur son épaule, j’exerçai une faible pression : « Nous devons terminer ce que nous avons commencé… Nous devons protéger l’océan de ces Gaelyan, défendre ce qui nous appartient ou ils nous prendront tout ! » Je relevai la tête vers la surface : « Ils ont déjà presque tout, mais les terres ne leur suffisent pas, ils prendront les flots, ils nous prendront nous… pour nos écailles, pour les mythes qui nous entoure… pour eux ce n’est qu’un risque à prendre pour être riche, ou même célèbre. L’avidité des Gaelyan n’a aucune limite. » La pression de ma main s’était accentuée au fur et à mesure que mes paroles c’étaient chargé en haine. Bullant une dernière fois, je lâchais son épaule : « Aide-moi » finis-je par dire en un murmure de tristesse.

Balayant le sable de mes mains, je libérais une grande assiette d’or du sol. Je souris en regardant mon reflet. J’avais perdu mes limites au moment même où l’on m’avait tout pris… je pouvais tout détruire autour de moi, si cela pouvait vaincre le monde de la surface. Je pouvais déverser un torrent de sang et de larme, si l’on pouvait me certifier que les Gaelyan en payeraient le prix fort. Je n’avais plus de limite, je ne ressentais plus les frontières, j’étais devenu une femme haineuse, prête à tout pour gagner un litre d’eau salé. Rapidement, je fis d’une voile un baluchon ou j’entassais les trésors. Il y avait certaines choses que j’ignorais encore, des choses sur mon futur, et mon passé, qui aurait pu calmer mes excès de colère, mais pour le moment, je m’enlisai dans une animosité qui me liais de plus en plus au Gaelyan. « N’oublions rien Arwen » fis-je en fronçant des sourcils : « Je ne veux rien laisser à ces saletés ! » crachant mon venin, la suite des propos ne fut que des murmures d’injures. Trainant la voile pleine à craquer, je me rendis vite compte que nous ne pouvions tout emporter. Grognant, je lâchai violemment le bout de tissus : «On ne peut pas leur laisser ! On ne peut pas ! » Tournant comme un prédateur, mélangeant sans doute plusieurs émotions à la fois, je fis un tri de ce que nous avions pris. Je tendis une fourchette en argent : « ça on peut leur laisser… ce n’est pas comme si c’était de l’or blanc… » Je la jetai au loin, saisissant encore et encore certains objets sans grande valeur : « Allez ! » Fis-je en tirant sur la voile qui se mit à bouger, très vite arrêté par l’amas de sable qui fut poussé en même temps. « Si on ne part pas, d’autre risque d’arriver… Il y a trop de sang à cet endroit ! Ça va attirer le regard ! Peut-être même quelqu’un est parti chercher de l’aide ! » Précipitamment, je déchirai une autre voile, faisant un deuxième tas à peu près équivalent : « Chacune une part, et sortons d’ici ! » Mon sang tapait violemment au bout de mes doigts, angoissé de devoir me rebattre avec une plaie rouverte et totalement fatigué de la précédente bataille. Le trésor plus léger, je pus m’extirper beaucoup plus loin, le jetant dans une crevasse sombre. Mes ondes percutèrent une forme de vis plus loin, et je pris Arwen par le bras pour m’engouffrer avec elle dans les abysses. L’eau y était de plus en plus noire, et la vue de l’Ondine devait être obscurcie. Tout était plus frais aussi, et un courant glacé nous percuta : « S’ils entrent ici, je les sentirai… ou même si une présence s’approche tout bonnement de nous… » Protectrice, j’avais pris Arwen dans mes bras, comme si ma petite sœur venait de renaitre de ses cendres. « Merci de m’avoir aidé » finis-je par dire en desserrant mon étreinte, réalisant que ce que je voulais ne pouvait mettre donné. Bullant tout doucement, je portai l’une de mes mains à mes cheveux,  entortillant une mèche entre mes doigts, comme une enfant : « Tu ne partages peut être pas ma façon de penser, mais tu l’as quand même fait… » Mes ondes percutèrent l’ondine, et je portai mon regard vers elle, sans que, peut-être, elle ne puisse me voir : « Je suis désolée que tu es du tuer des hommes… je sais que tu ne le voulais pas » regardant maintenant ailleurs, je continuai : « Je ne me souviens pas de mon premier meurtre… je suis un requin, mon père m’a appris à écouter mon instinct, ce ne fut pas un problème pour moi. Pour toi, c’est surement différent… » Je me raclai la gorge, consciente que je n’étais pas doué pour parler émotion. Je me détournai donc, essayant de capter la moindre présence, avant de pouvoir partir pour de bon.

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Mar 08 Déc 2015, 20:36


Nalvyna avait du sentir ma détresse car cette dernière n’avait pas perdu de temps avant de me rejoindre. Une succession de sentiments se bousculaient dans ma tête, chavirant entre la honte, la peur mais aussi la satisfaction tout de même d’avoir réussi à me sauver toute seule. Une fois n’est pas coutume, n’ayant pu compter que sur ma personne, je m’étais surpassée afin de protéger ma vie, telle n’importe quelle autre ondine. Cette pensée me procurait des sensations paradoxales, malgré mon étonnement quant à mon attaque, j’étais finalement assez fière de moi.
Les réconforts de Nalvyna m’étaient d’une grande aide, son intervention m’aidait à relativiser la chose, après tout je n’avais fais que me défendre. Si je n’avais rien tenté, je serais sans doute morte à l’heure qu’il est. L’ondine m’exposait à nouveau son point de sur les bipèdes, je savais qu’elle ne les portait pas dans son cœur, mais peut être que sa haine envers eux était peut être un peu plus légitime que ce que je pensais ce matin. Elle m’expliquait à quel point ils étaient avares, avides de posséder toujours davantage de choses. En mon fort intérieur, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il s’agissait très probablement que d’une minorité, mais comme bien souvent ce sont les minorités les plus infâmes qui vont parler d’elles et qui dégradent l’image que les gens se font d’eux. Je décidais cependant de ne pas lui faire part de cette pensée personnelle, estimant que la situation ne se prêtait pas à de telles jérémiades. Le temps nous était compté.

Je m’empressais d’exécuter les demandes de ma collègue, je cherchais dans le sable des objets, des « trésors » afin de les acheminer en lieu sur, et qu’aucun profiteur ne tombe dessus. J’observais Nalvyna, la fureur l’avait gagné à nouveau lorsqu’elle constatait que nous ne pourrions pas tout emporter avec nous. J’amassais le plus de petits objets possible dans mon baluchon de fortune, puis je le nouais de façon à empêcher toute pièce de s’en échapper. Enfin, je l’attachais une dernière fois autour de ma taille, désirant garder mes mains libres dans le dans où nous subirions une nouvelle attaque. Cette fois-ci, peut être que je réussirai à utiliser mes poignards au lieu de me transformer sans le désirer. Je gardais cette option dans un coin de ma tête, déterminée à ne plus me mettre bêtement en danger.
Surprise de remarquer une telle diversité d’objets de ce côté de la plage, j’essayais de récupérer un maximum d’éléments différents plutôt que d’entasser le même modèle d’objet. J’avais bien compris également que nous ne pourrions pas tout mettre en lieu sur, par conséquent j’optais pour la dissimulation de certains trésors dans le sable ou sous des algues de façon à les faire disparaître de la vue de tous, de plus rien ne nous empêcherait de venir les récupérer plus tard.
Lorsque mon attention se portait à nouveau sur Nalvyna, cette dernière me donnait l’impression d’être une furie. Elle s’excitait de tous les côtés, rageant de ne pas pouvoir faire exactement ce qu’elle avait prévu, et pestant d’être légèrement ralentie par sa blessure. « Quelle femme remarquable … » pensais-je un peu malgré moi. Elle avait beau être blessée, elle continuait à s’acharner contre les sacs de fortune fabriqués à partir de voile et les déplacer presque comme si de rien n’était, comme si elle n’était pas amochée et que ces baluchons ne pesaient pas grand chose alors que moi je me contentais de les trainer dans le sable.
Je chargeais mon deuxième contenant, cette fois-ci sur mon épaule, lorsque l’ondine me saisit le bras et m’entraina dans une crevasse. Je n’avais pas réalisé de suite ce qui se tramait, mais j’avais déjà encodé l’idée auparavant que ma camarade n’agissait jamais inutilement, si elle nous avait caché dans ce gouffre c’est qu’il y avait danger. Etonnée du fait qu’elle me prit soudainement dans ses bras, je voyais mon hypothèse se confirmer silencieusement.
Elle me prit à nouveau au dépourvu lorsqu’elle me remerciait d’avoir agit pour le bien de l’océan malgré ma volonté d’éviter le conflit.
« En tout cas tu peux être certaine que je n’oublierai jamais notre aventure. C’est bien la première fois que je rencontre quelqu’un comme toi ». Bien que j'offrais un sourire à l'ondine, cette dernière ne me le rendit pas. Prenant conscience que ma déclaration pouvait avoir été mal interprétée, je m’empressais d’enchainer.
« Enfin, je te vois comme quelqu’un qui se met en danger volontairement afin de défendre une cause je veux dire. C’est une qualité qui se perd ». J’hésitais à ajouter un « malheureusement » à la fin de mon exclamation, mais je n’en fis rien, pensant que le comportement le plus adéquate dans notre situation était de me tenir tranquille et muette afin de permettre à Nalvyna de se concentrer.

Personnellement, je ne sentais pas la présence d’autrui aux alentours, je n’étais sans doute pas assez entrainée à ce genre d’exercice, cependant cet atout me semblait primordial dans la survie d’un individu. Je décidais de porter une attention particulière à mon environnement, me forçant à tendre l’oreille le plus loin possible, mais je n’entendais rien. Je portais nerveusement ma main à mes cheveux, les frictionnant dans tous les sens comme à chaque fois que mon niveau de stress devenait handicapant. Je m’évertuais cependant à paraître calme, je ne voulais pas déconcentrer ma consoeure, qui elle avait de réelles aptitudes pouvant nous éviter une attaque.
Je m’adossais à la paroi du gouffre afin d’alléger le contenue de mes sacs et par la même occasion soulager mon dos. Patiemment, je m’en remettais entièrement aux perceptions de l’ondine.

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Sam 19 Déc 2015, 18:12


Mes ondes percutaient les parois râpeuses et sombres qui nous entouraient. Elles s’abattaient contre les récifs, contre les poissons et les crustacés, s’arrêtant là où elles tapaient. Je ne pouvais prévoir la suite, ne sentant que ce qui nous encerclait, et non ce qui se passer au-delà de la crevasse. Personne ne vint pour autant, mais l’on entendait au loin le sable remuer, les mouvements des pilleurs faire bouger les objets qui frappaient contre les coques brisées des bateaux… « Moi non plus je n’oublierai pas… » Mon regard se porta sur l’ondine. Ses paroles, ses mots, tout était faux. Des admirations, des convictions, mais il n’en était rien en réalité. Je me battais pour faire taire ma haine, je me défendais de celle qui me rongeait de l’intérieur, de celle qui avait décidé que l’océan devait être nettoyé de tous bipèdes. Je souris dans la pénombre : « tu peux lâcher les trésors, laisse-les sombrer, ici, personne n’ira les chercher… » Dans un noir des plus total, j’agrippais le bras d’Arwen pour remonter la crevasse, nous éloignant des ennemies.

La lumière fut de plus en plus présente, jusqu’à totalement nous éblouir. Les rayons tapaient la nappe d’eau salée, et la pénombre était maintenant loin derrière nous. Au loin, nous pouvions voir des mâts s’élever fièrement vers la surface, où briser à maints endroits, les voiles battus par les flots. Sans doute n’y avait-il plus rien à présent que ces carcasses gigantesques, ce cimetière de navires. « Ils ne nous laissent rien de beau, ne font rien de bien ici. » Envahis par le monde de la surface, nous ne pouvions que nous enfoncer dans les flots pour espérer retrouver une beauté brute et sauvage, celle de l’océan, de cette nature indomptable, imprenable. « Un jour Arwen, je remuerai la mer pour la rendre encore plus magnifique… intouchable des Gaelyan » alors que mon regard se perdait dans la contemplation de l’horizon, je me concentrai sur l’ondine : « Je n’habite pas Mynayiænis, pour moi ce ne sont rien de moins que des Ondins qui ont abandonné leur propre race… qui ont trahi les fonds marins. J’habite dans les eaux sombres et froides, les plus éloignés de la cité. » Des hommes et des femmes qui vivent tel des Gaelyan, à la différence que leur terre se trouve sous l’océan. La haine recommença à monter petit à petit : « Des parias, Ailydis même devrait les punir… » Je souris à l’Ondine, ravalant ma colère : « Je n’habite pas dans un lieu empli d’or ou de vitraux scintillant, juste dans un lieu encré dans les récifs, dans la pierre. C’est l’une des tribus sauvages, je ne suis pas la seule à vivre ainsi, en dehors de Mynayiænis. Viens me rendre visite si à l’avenir tu as besoin de chasser quelques bipèdes, je serai ravi de t’aider. »  Ma main se posa sur son épaule, exerçant une légère pression : « Je vais rentrer, je dois me faire soigner avant d’attirer tous les prédateurs à moi. » Un dernier sourire fut lancé, avant que je ne m’éloigne d’elle.

La plaie me brulait avec le sel, notre chair n’était pas différente de celle des Gaelyan. Nous avions tous deux du sang qui coulait dans nos veines, et le sel ne nous épargnait pas non plus. Chaque blessure faite était une attaque envers eux, et j’étais prête à tout enduré pour les blesser ne serait-ce qu’un peu. De retours dans la tribu, Zula s’occupa de ma meurtrissure, la recousant avec soin avant d’y appliquer quelques algues aux vertus cicatrisantes. « Tu ne me demandes pas ce qui s’est passé ? » Sans un sourire, elle plaça la dernière algue sur mon dos : « Eh bien… tu t’es battu avec des Gaelyan, je suppose… pourquoi poserai-je la question ? C’est toujours pour la même chose finalement… et tu en crèveras Nalvyna, un jour, tu te feras tuer. »  Et peut être avait-elle raison, mais à cette heure, je ne fis que me moquer de sa soudaine attention à mon égard. Un jour j’en mourrai, mais ce jour n’arrivera que lorsque j’aurai réalisé mon plus grand rêve.


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Pillons la plage [Quête - PV: Arwen] (-16)

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