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 Troubler la paix [Solo - Davina&Bellone]

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Sól
~ Réprouvé ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 2030
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Sól
Lun 29 Aoû 2016, 12:48

L'inconnue laissa résonner son rire cristallin à travers la nuit douce des terres d'émeraude. Elle se sentait si bien, tellement heureuse depuis qu'elle avait entendu la nouvelle de son retour... Il lui semblait que son ami était parti pour la guerre depuis maintenant des siècles. Cette croisade aura duré trop longtemps pour elle,  mais ça n'avait plus d'importance désormais. Car ce soir, elle le retrouverait. Ce soir, il serait de nouveau sien, et ce pour l'éternité qui les attendait. Elle passa une main dans ses cheveux bouclés et tournoya sur elle même, ne pouvant retenir ses émotions qu'elle exteriorisait. Elle glissa un pied fin à travers la paroi miroitante du lac, et soupira de bien être en sentant l'eau remonter le long de sa cheville. Puis deux mains se posèrent délicatement sur ses épaules. Elle ferma les yeux, émue, pour ne pas verser de larme. Les bras s'enroulèrent tendrement autour de son coup et un souffle chaud lui chatouilla le cou, lorsque l'homme vint y déposer des baisers avides. "Vous m'avez fait attendre..." accusa-t-elle sans conviction, tout en dégageant sa gorge nue à son amant. "Nous devrions sans doute rattraper tout ce temps perdu, dans ce cas." La jeune femme rit de nouveau, puis se retourna, enlaçant l'homme avec grâce. Insouciante, elle se laissa embrasser fougueusement, puis força son compagnon à reculer de quelques pas, de telle sorte qu'il lui laisse accès à la petite maison. Taquine, elle dénoua le noeuds qui retenait sa robe et laissa le tissu tomber à ses pieds, se retrouvant totalement nue. Sans se retourner, elle avança jusque sur le perron, sachant pertinemment que son amour la dévorait des yeux, la convoitait du plus profond de sonnetre, puis s'appuya contre l'encadrement de la porte. "Je m'offre à vous... Toute entière." Elle même ne pouvait taire le désir qui l'habitait, tout son corps semblait le supplier de venir la faire crier comme il le faisait autrefois. Sans se faire prier, le voyageur s'approcha et plaqua sa femme contre le mur, qui arracha ses vêtements. Il la souleva, écartant ses cuisses pour qu'elle entoura de ses jambes sa taille musclée. Puis il entra dans la vieille demeure, sans se douter de ce qui l'attendait.

Personne ne t'avait remarquer, là haut à ta fenêtre. Tu avais assisté aux retrouvailles en silence, immobile, ton regard intense braqué sur eux tendit qu'ils s'étreignait. Elle n'y était pour rien. Elle ne savait pas ce que toi même avait vu. Aussi tu l'épargnerais. Mais lui avait péché. Il avait oser tromper les liens sacrés qui les unissait, il avait bafoué ses sentiments, et continuait à déshonorer les vertus de sa compagne en lui cachant la vérité. Mais tu arrangerais ça. Tu rétablirais l'ordre et lèverais le voile des mensonges. Elle souffrirait sans doute un peu au début mais elle comprendrait tes actes et, éventuellement, finirait par te pardonner. Car tu ne pouvais laisser la vie sauve à ce menteur. Tu l'avais surpris hier avec une autre femme. Juste ici, devant le lac. Tu l'avais regarder embrasser une autre qu'elle, une catin, une femme de petite vertue qui s'offrait au corps séduisant de l'impur en toute connaissance de cause. Tu avais entendu la femme demander à son complice si son épouse était au courant et, abasourdie, tu l'avais ensuite entendu répondre que les retrouvailles ne se feraient que ce soir. Dégout. Haine. Rage. Tu avais alors fait le serment de venger cette pauvre inconnue, ingénue, à qui l'on avait fait des cachotteries. Et il était temps que les masques tombent.

Lentement, tu sortis de la chambre d'enfant d'où tu avais tout observé. Autrefois dormait ici ta petite fille, ta douce et tendre Octavia. Mais elle n'était plus là depuis bien longtemps, alors que toi, tu étais prisonnière de cet endroit, forcée à errer entre ces quatre murs pour trouver la rédemption qui te sauverait... et la voilà, cette libération... Sa vie serait ton tribut pour trouver ton salut. Une fois dans le couloir, tu écoutas  les bruits que faisaient tes deux visiteurs. Ils étaient toujours en bas. Sans un bruit, tu te concentras et te fondis dans l'obscurité, l'ombre t'accueillit et tu ne fis plus qu'un avec elle. Tu étais une part consciente de l'ombre. Tu ne savais pas comment tu avais réussi à développer cette faculté, tout ce que tu savais c'est que tu en étais capable. Et tu en avais profité ces derniers jours... Tu te déplaças à travers le noir, à travers les ténèbres de la bicoque, et te retrouvas en quelques secondes devant l'entrée. Telle un fantôme, tu émergeas du néant, retrouvant consistance le temps de pouvoir fermer la porte. Puis tu te laissas de nouveau engloutir par le vide. La femme, attirée par ce claquement, tourna la tête vers toi mais trop tard, tu avais déjà disparue. Sans doute croyait-elle à un coup de vent. Erreur mais ça, elle ne pouvait le comprendre. Elle retourna sagement à ses préoccupations. Toi, tu t'approchas un peu d'eux. Ils étaient près de la cheminée, sur la vieille carpette. Bien des souvenirs auraient pu remonter à ta mémoire mais tu étais trop concentrée sur ta cible pour que cela n'arrive. Tu te glissas à leurs côtés, sans qu'ils ne te voient. Tu souris, mais cela ne fit que te rendre plus effrayante, car ce rictus là n'avait rien de rassurant. La femme vivrait encore longtemps, plusieurs siècles, en revanche tu sentais que le temps qu'il restait à l'infidèle filait à toute allure, chaque seconde était un engrenage qui le conduirait à sa propre mort. Tu tirais de ce sentiment une satisfaction morbide. Il serait le premier à payer le prix mais pas le dernier, tu le savais. Hier, tu avais enfin compris la mission qui t'incombais. Tu ne pouvais pas rester les bras croisés à regarder toutes ces femmes se faire trahir... Tu devais agir. Ils payeraient tous de leur vie les infidélités commises.

Tu le sentis de nouveau monter. Sans que tu ne puisses le contrôler,  il vint chatouiller ta gorge et, lorsque tu sentis que tu ne pourrais plus le retenir, tu le laissas exploser : un cri. Tu hurlas, toujours dissimulée dans l'ombre. Pourtant ce cri fut effroyable, intense, désespéré,  on y entendait percer tous les malheurs du monde. Il était aussi triste qu'effrayant. Les amoureux furent stoppés net dans leur ébat, tous deux relevant la tête pour trouver la source de se bruit, qui ne se révélait toujours pas à leur perception. "Qu'est ce que c'était que ça ?" La terreur transparaissait dans le murmure de la femme, qui écarquillait les yeux approximativement là où tu te trouvais. "Je... Je ne sais pas. Reste là je vais jeter un oeil." Il se leva, prudent, attrapant au passage une pierre qui trainait sur le sol poussiéreux. Sa femme essaya de le retenir par le bras mais il se dégagea de son étreinte et s'avança un peu plus vers la porte qui donnais sur la pièce voisine. "Non je t'en supplie reste avec moi !" Il aurait sans doute mieux fait d'écouter la demande de sa femme mais l'inconscient l'ignora et continua vers la cuisine. Tu l'y retrouvas en un battement de cils. La pièce semblait vide mais contenait des escaliers. "Je monte à l'étage. Toi, reste en bas." L'homme monta quelques marches grinçantes. Puis tu le lu dans son regard... il avait été envoûté. Ton cri avait fait effet. Bientôt, il comprendrait ce que la trahison faisait. Mais pour le moment, il continua de grimper.

Tu te matérialisas au fond du couloir. Là, tu vis l'étranger arriver et regarder autour de lui. "Il y a quelqu'un ? " demanda-t-il. Tu ne répondit rien, attendant qu'il te trouve par lui même. Il sembla poser les yeux sur toi et t'aperçu enfin. "Oh mademoiselle... vous allez bien ?" Il fit quelques pas dans ta direction puis s'arrêtas. "Mais vous... vous êtes blessée ! Vous allez bien ?" Il avait les yeux rivés sur ta robe de chambre, imbibée de sang. Tu gardas le silence et, le regardant en coin, tu te détournas de lui pour continuer dans un couloir. "Attendez, il faut trouver un médecin !" Tu entendis ses pas se rapprocher. Satisfaite, tu allas jusqu'au bout du couloir. Tu fermas les yeux un instant. "Qu... Je... euh..." Tu te tournas sensuellement vers l'homme. Il ne te voyait plus, enfin plus vraiment. Tu apparaissait maintenant sous une forme tout à fait différente,  la jeune femme blessée avait laissé place à une séduisante demoiselle. Sourire, regard en coin, tout était pensé pour qu'il te tombe dans les bras. Tu l'attiras dans une chambre ou il te suivit, curieux de la trouvaille qu'il avait fait. "C'est vous qui avez crié ?" Tu t'approchas, muette, et posa ta main froide comme la mort sur son torse. Te levant sur la pointe des pieds, tu parlas d'une voix doucereuse. "Regarde devant toi..." Il s'exécuta.

La terreur sur ses traits fut délicieuse. Ce qu'il n'avait pas vu en entrant le frappait désormais de plein fouet, et il ne pouvait plus détourner le regard. Gardant ta main sur son corps, la baladant le long de son torse, puis dans son dos, tu te mis derrière lui, lui barrant toute retraite. "Qu'est ce que... Non... Ce n'est pas possible... C'est un cauchemar, ça ne peut pas être vrai..." L'eprouvé essaya de reculer pour s'éloigner du corps inanimé, mais tu l'en empêcha. Il fit volte face. Dans son regard, plus aucune once de désir,  simplement de la peur et du dégout. "Vous ! Que lui avez-vous fait !" Tu pris ton air le plus innocent. "Je n'y suis pour rien voyons... C'est toi qui lui a fait ça..." Incrédule, l'homme recula en secouant la tête. "Non c'est faux, je n'ai rien fait !" Tu le regardas avec compassion...  "Pourquoi ne comprenez vous pas ? Tout est de votre faute et pourtant, vous continuez à nier... Les preuves sont pourtant là... N'est ce pas la femme avec qui vous avez rompu les engagement sacré du mariage ?" L'homme sursauta en t'entendant. "Comment... Qui êtes vous ?" - "Je suis celle qui te délivrera de tes pêchers." Le souffle était presque inaudible et pourtant, il sembla être hurlé dans la pièce silencieuse. A chaque pas que tu faisais vers lui, il en faisait deux pour t'échapper. "Que me voulez-vous ?" Pour toute réponse, tu passas ta mains dans ton dos. Tu sortis d'un pan de ta robe un long couteau à la lame argentée. Il comprit rapidement tes intentions. "Non pitié, pitié ne me faites pas de mal..." Il se mit à genoux, liant ses mains devant son visage et t'implorant des yeux. "Vous ne sentirez rien." promis tu. Tu posas une main sur son front et, aussitôt, il s'évanouit. Il revivait ses propres cauchemars. Tu trancha sa gorge et le regardas se vider de son sang.

Dans ton dos, la femme repris connaissance et respira avec difficulté. Tu te retournas. "Tiens, tu es encore en vie ?" Les nombreuses blessures que tu lui avait infligé avait rendu beaucoup de sang et l'avaient affaiblie. Tu ne pensais pas qu'elle puisse survivre à tant de blessures, et pourtant... elle était bien là. "C'est ton jour de chance." Tu avais de nouveau disparu dans les profondeurs des ténèbres.
1963 mots
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Sól
Mer 26 Oct 2016, 09:54


Seule. Abandonnée. Trahie... Perdue dans tes sombres pensées, tu déambules à travers les couloirs sombres de la maison. Que dois-tu faire à présent ? Tu n'en as absolument aucune idée. Tu pensais que la mort de cet imposteur t'apaiserait, que le voir souffrir réduirait un peu ta propre peine, peut être même que tu y trouverais une certaine satisfaction en prenant ta vangeance, mais ça n'avait fait qu'attiser ta haine, que renforcer ton dégout pour ces hommes traîtres à leurs engagement... Ceux qui mentaient comme ils respiraient. Tu ne serais satisfaite qu'une fois qu'ils auraient tous disparus, qu'une fois que tu leur aurais fait payer les  torts qu'ils infligeaient aux femmes. Tu avais déjà pris ta décision, il fallait que quelqu'un les empêche de nuire. Pourtant personne ne réagissait, personne ne faisait jamais rien pour les arrêter de faire souffrir vos coeurs amoureux... Et si personne ne comprenait l'importance de cette mission, alors ce serait à toi de la mener à bien. Peut être était-ce pour cela qu'Ezechiel t'avait fait revenir de son royaume, ramenée à la vie... Peut être t'avait-il chargé de cette mission, peut être était-ce ton devoir ? Lui apporter tous ces vils serviteurs de Xaraxus ? Mais tu es piégée ici. Pourquoi t'aurait-il enfermé ici s'il t'avait élit pour mener à bien sa volonté ? Tu resterais coincée entre ces murs pour l'éternité, prisonnière comme un animal en gage, forcée à tourner en rond en attendant que quelqu'un ne vienne se perdre chez toi.... Ou peut-être pas ? Tu repenses à cet étrange homme qui était venu jusque chez toi... Tu ne savais rien de lui, ni comment il s'appelait, ni d'où il venait ou encore ce qu'il était. Enfin si, il te l'avait dit, même si tu n'avais pas compris. Il vous avait appelé des Ombres. Il avait avoué à mis mots que vous étiez plusieurs... Il avait laissé entendre que quelq'un devrait te trouver pour t'expliquer ce que tu devais faire... Alors avais-tu vu juste ? Étiez vous vraiment les envoyés d'Ezechyel, revenu sur ce monde pour accomplir ses désirs ? Peut être bien, après tout tu étais là seule à vraiment comprendre ce qu'il attendait de toi, la seule à pouvoir achever cette mission divine... Cet autre homme, lui, parvenait à se déplacer là  où il le voulait. Il était venu de loin et n'avait eut aucun mal à repartir... Cela signifiait sûrement que l'æther de la mort attendait encore quelque chose de toi avant de te laisser partir, qu'il voulait que tu accomplisse quelque chose ici, dans ta maison.

Comme prise d'un élan de vivacité, tu émerges des ombres et apparaît à la vue de tous. Tu n'étais que fumée et mirage, aucun corps de chaire et de sang, ton meurtre t'avait demander trop d'énergie pour que tu ne puisses de nouveau utiliser un corps... Mais apparaître comme cela te donnait l'impression de revivre dans ce monde,  de ne pas être qu'un pâle souvenir de ce que tu étais autre fois. Tu marches, traverses les murs sans hésitations -tu as finalement compris qu'il ne te servait à rien de continuer à passer par les portes- et fouilles la maison à la recherche de ce qu'Il pourrait vouloir de toi. Tu arrives dans la salle où le meurtre à eut lieu. Le corps est toujours là. Lorsque la catin avait hurlé à l'aide, l'innocente avait accouru. Elle avait d'abord pleuré la mort de son bien aimé -mais elle s'en remettrait- avant d'apercevoir la victime, aux portes de la mort après avoir perdu tout ce sang. Elle l'avait décroché de ses liens et tu les avait laissé repartir. Personne n'était venu cherché le corps depuis. Sans doutes étaient-elles trop effrayées de ce qu'elles avaient vécu pour revenir ici... Tu soupires en passant une main dans tes cheveux poisseux. Ce cadavre commence à sentir très mauvais. Une semaine qu'il moisi là. Tu t'aproches lentement. Oui, c'est sans doute ça qui importune la Mort. Que la dépouille d'un traître repose dans l'un de ses nouveaux temples... Comment n'y as-tu pas pensé plus tôt ? Mais comment faire pour le sortir d'ici ? Tu ne peux pas utiliser de corps tangible, donc pas moyen de le traîner dehors... Des murmures attirent ton attention. Ils viennent de dehors. Tu glisses jusqu'à la fenêtre et les vois. Ils sont quatre. Trois hommes et une femme. La catin. Cette fois, elle a recouvert ses charmes et ne sembles pas vouloir en user. "C'est à l'étage... La chambre du fond... De toute façon,  vous pourrez vous guider à l'odeur." Elle plaqua une main contre son nez et prit une mine dégoûtée. Les hommes entrèrent dans ta demeure. Tu te mélange aux ombres le temps qu'ils embarquent le corps et qu'ils repartent jusqu'à leur village. Voilà qu'Ezechiel t'avait aidé pour ta première mission.

Dehors. Tu regardes autour de toi. Dans ton dos la maison, à ta droite le lac. Devant toi, le vieil arbre que ton defunt mari et toi avez planté en arrivant ici. C'est lui, ton objectif, cet arbre. Tu n'as jamais réussi à l'atteindre depuis que tu es revenu. Tu inspires profondement. Un pas. Un second. Tout semble se passer normalement tandis que tu continues d'avancer. Puis les choses commencent à se corser. Un pas de plus. Tu sens que quelque choses te retiens en arrière. Comme un poids invisible qui te tire dans le sens opposé. Tu l'ignomes malgré tout et continues à avancer. Mais bien vite, tu comprends que les choses ne se passeront pas comme tu l'espérais. Chaque pas devient un véritable  supplice à lui seul. Tu souffres. Physiquement. Tu ne pensais pas que c'état encore possible, et pourtant, même si tu n'es qu'illusion,  que mirage, tu ressens la douleur, comme si en avançant, ta peau se décollait lentement de ton enveloppe charnelle... Ça commençait par le dos, puis remontait le long des épaules, le long des bras... Mais cette douleur là, ce n'était rien comparé à la torture psychologique qui t'assaillait. Les visages de tes proches défunts te revinrent en mémoire. Leurs corps ensanglantés. Leurs cris de douleurs. Et ta douce Octavia... Silencieuse dans ses derniers instants... SI belle, et si jolie... Leurs voix raisonnent dans ta tête. "C'est ta faute, Davina..." "Maman... Arrête, pourquoi tu nous fais ça..." "S'il te plaît maman, ne nous tue pas..." "Maman... J'ai été sage... Pourquoi tu me fais mal ?" "Davina... Pourquoi tu nous trahis..." Tu t'effondre au sol, à bout de force. Ta gorge se serre, comme si tu étais sur le point de pleurer. "Non... Ce n'est pas moi... Je ne voulais pas... Ce n'est pas moi qui vous ai trahi... J'ai été victime de mes actes... Pardonnez moi..." Un sanglot te bloque la respiration. "Je ne voulais pas... Mes bébés... Pardon... Pardon..." Tu rampes à présent. Tu y es presque. à moins d'un mètre. Tu tends le bras pour le toucher. Tu es tellement proche du but...

Un battement de cil. C'est tout ce qu'il fallut pour que tes espoirs se brisent, que tes efforts soient balayés. Un battement de cil, et tu n'étais plus au pied de l'érable. Tu étais de nouveau devant le lac. Tu te laissas aller à la peine, au désespoir qui menaçait d'éclater. Tu hurlas tout l'air que tu avais dans les poumons. Puis, à bout de force, tu t'étalas totalement au sol. Tu ne pleurais pas, tu en étais incapable. Mais la douleur était bien présente. Même si les larmes ne traçaient pas de sillon sur tes joues, ton coeur saignait abondemment. Qu'est ce que tout cela signifiait ? Pourquoi te retenait-il ici contre ta volonté ? Pourquoi te faisait-il souffrir ainsi ? Tu souhaitais oublier. Tu ne voulais plus te souvenir de ce moment, de ces corps, de leurs plaintes... Tu voulais que cette journée s'efface de ta mémoire. Ton protecteur ne pouvait-il pas faire cela pour toi ? Ne pouvait-il pas annuler cette journée ? Si, il en avait les pouvoirs... Mais alors pourquoi continuer à te torturer ainsi ? Était-ce un test ? Eh bien tu ne l'avais pas réussi. Tu n'étais peut être pas assez puissante, finalement, pour exhausser le voeux de ton créateur... Car tu ne pouvais pas recommencer... Tu ne voulais pas... Les souvenirs te hantaient encore. Insoutenable vérité. Tu te roulas en boule, pour essayer de te protéger de ces flash,  de ces cauchemars...

Tu restas longtemps ainsi, allongée sur le sol. Le temps passait sans que tu n'essaye de bouger.  Tu étais à bout de force, sans pour autant ressentir le besoin de dormir. Ce que tu donnerais pour pouvoir dormir quelques heures... C'est sur cette pensée que l'importun vint te déranger. "Que fais tu ?" "Tiens tu es de retour ?" Depuis la visite de l'étranger, l'esprit avait disparu. Tu ne l'avais pas revu depuis. Mais en l'entendant, ta conscience sembla s'apaiser... Comme si ses jérémiades incessantes t'avaient manqué, et que le retour du fantôme t'apportait un semblant de réconfort. Depuis qu'il s'était éclipsé, tu t'étais sentie anormalement seule... "Tu essayes de t'échapper de cet endroit ?" Tu l'ignores, même si tu ne veux pas le revoir partir. Tu dessines des symboles dans la boue. "Tu n'y arrives toujours pas ?" "Non... Je ne sais pas... Peut être que je n'ai pas essayé assez fort..." "Alors essaie encore." "Pourquoi ferais-je ça ?" "Parce que j'ai besoin de ton aide." Un rire froid lui répond. "Et pourquoi t'aiderais-je ?" Le fantôme apparaît devant toi. "Parce que tu te trompais... Armanda ne va pas bien. Et c'est de ta faute." Tu te redresses brusquement. "Comment ça ma faute ?! Si tu n'avais pas été t'amuser entre les jambes d'une fille de joie, je n'aurais pas eut à te tuer, et elle n'aurait pas eut à souffrir ! Mais voilà, tu n'es pas différent des autres ! Tu ne sais pas tenir en place !" "C'est amusant, cette façon que tu as de parler des hommes... On croirait en t'entendant que nous sommes les seuls à découcher hors du lit conjugal... Comme si nous épouses étaient toutes de oies blanches..." "Mensonge... Vous êtes les traîtres, c'est vous qui vous éloigné du droit chemin..." A son tour de rire, sans qu'aucune joie n'égait son visage sévère. Mais tu ne veux pas entrer d'as son petit jeu. Tu n'as pas à t'excuser, ni même expliquer tes choix. "Et tu te trompes... Ta femme est forte. Elle s'en remettra." "Alors pourquoi essaie-t-elle d'en finir avec ses jours ?!" Sa voix tremble de rage, tandis que tu restes interdite. "Comment ? Je... Elle..." "Je suis mort. Elle ne peut plus me voir ni même m'entendre. Alors c'est à toi d'aller la voir. A toi de lui parler. Comme tu le disais, elle est innocente... Je suis le seul à devoir payer le prix de ma liaison... A toi de réparer tes erreurs."

1924 mots
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Sam 05 Nov 2016, 16:39


Tu observais l'auberge, à quelques pas de ton perchoir, attendant simplement que quelque chose te pousse à agir. Au pied de l'arbre sur lequel tu t'étais perché, Thosac faisait les cent pas, tournant en rond tout en se questionnant à voix haute. "Et si c'était trop tard, si elle avait déjà mis fin à ses jours ? Si elle était... Déjà morte..." Tes pieds se balançant dans le vide, tu soupiras. "Elle est toujours en vie. Tu l'as vu, toi aussi, elle va parfaitement bien." Le fantôme se tut un instant, s'arrêta pour regarder dans la même direction que toi, avant de continuer son manège. "Oui mais, et si elle ne te croyais pas ? Si ça précipitait sa décision et qu'elle se suicidait ? Qu'est ce qu'il se passerait ?" Lasse de l'écouter se torturer l'esprit, et par la même occasion te casser les oreilles, tu levas les yeux au ciel. "Si c'est cette fin qu'elle choisit, réjouis t'en : vous pourrez partager l'éternité et la mort... Tout le monde ne peut pas espérer passer ce temps avec la personne qu'il aime." Il fut un temps où toi aussi, tu aurais voulu partager l'éternité avec quelqu'un, mais c'était il y a des décennies. Et tu ne l'avais jamais recroisé, depuis ce funeste jour. Ni lui, ni tes enfants. Pourtant, ils devaient être là, eux aussi, quelque part. T'évitaient-ils ? T'en voulaient-ils toujours pour ce que tu avais fait ? Oui, sans doute ne pourraient-ils jamais te pardonner ces actes, et tu ne pouvais les blâmer pour cela. Toi même tu préférais ignorer cette réalité, oublier, faire comme s'il ne s'était jamais rien passé, plutôt que d'y repenser. Tu ne te pardonnerai jamais d'avoir oser faire cette terrible chose... "Il ne faut pas, il ne faut surtout pas, tu dois absolument la convaincre !" Tu baissa les yeux sur la silhouette translucide, qui s'agitait sous toi. Thosac semblait tellement inquiet, si préoccupé... si vivant... Toi, tu n'étais qu'une coquille vide, même en le regardant. Tu n'arrivais plus à t'imaginer à sa place, plus à ressentir ce que les autres pouvaient éprouver. Tu étais creuse, sauf lorsque la culpabilité te rongeait à nouveau. "Penses-tu qu'elle te croiras ? Qu'elle acceptera cette dure réalité ?" L'esprit leva le visage vers toi, te regardant, implorant une réponse pleine d'espoir.

Tu descendis de ta branche, te laissant tomber dans le vide, sans craindre de te faire mal, même à cette hauteur. Tu touchas le sol avec maladresse, puis t'avanças vers l'auberge que vous surveilliez depuis maintenant plus d'une heure. "Que fais-tu ?" Sans lui répondre, tu te dirigeas vers la porte du bâtiment d'où s'échappait les sons d'activités humaines, et des senteurs exquises qui auraient sans doute fait grogner ton ventre d'envie si tu ressentais encore la fin. Tu avais fini par abandonner cette idée, de retrouver l'apétit. Tu poussas la porte et entras, le brouhaha diminuant légèrement tandis que les curieux t'observaient prendre lace à une table libre. Tu ne leur retournais pas leur regard, à vrai dire tu n'accordais d'intérêt à aucun de ces badours... Non, ton regard était braqué sur la serveuse... "Armanda..." Le soupir de l'amant te surpris, mais tu ne sursautas pas comme tu l'aurais fait avant ta mort. "Voici donc la femme pour qui je me donnes tant de mal..." Et ce n'était pas peu dire. Tu avais passé la semaine, avant de parvenir jusqu'à ce petit village. Ça  t'avait prit nuit et jour -heureusement que tu n'avais plus à te préoccuper des besoins des vivants-, chaque instant avait été dédié à ce but : retrouver la veuve. Ça avait été d'abord compliqué, comme si le lieu Maudit te retenait prisonnière, comme s'il ne voulait pas lâcher le dernier fragment d'une vie autrefois heureuse, te rappelant sans  cesse que tu étais damnée. Mais tu avais fais une étrange découverte... Tu t'étais rendu compte que quand l'épuisement te gagnais, la nature autour de toi fânait... Mais lorsque cela se produisait, te retrouvais alors toute l'énergie que tu avais dépensé. C'est comme cela que tu avais pu avancer, t'échapper, et grâce à cela également que tu avais pu faire apparaître ce corps d'emprun, ce faux. Tu en avais profité pour essayer de punir certains infidèles, mais utiliser ta magie avec ce corps te demandait beaucoup trop d'énergie, et tu n'arrivais jamais à terminer le travail... Voici donc pourquoi iI t'avait fallut tant de temps pour arriver à ce petit village.

La jeune serveuse, que tu ne quittais pas des yeux. Elle était belle, vraiment. Peut être en aurais-tu été jalouse si tu étais encore capable de ressentir cette envie. Ses longs cheveux blonds ondulaient tandis qu'elle marchait, dansait pour les clients, riait aux blagues pourtant nulles... Elle semblait ravissante. Pourtant, sous les sourires et l'énergie qu'elle laissait transparaître,  l'épuisement la rongeait, petit à petit, la consumant. "Je ne peux rien faire pour elle, si elle meurt de fatigue." constatas-tu calmement. "Je sais ce que j'ai vu ! Ce n'est pas que de la fatigue... Elle est... Enfin elle était sur le point de..." Il ne parvint pas à terminer sa phrase, sa voix se brisant. Finalement, la veuve remarqua ta présence. Ignorant les hommes qui l'appelaient, elle se dirigea vers toi pour prendre ta commande. "Je n'ai pas faim, merci." Ta réponse ne sembla pas lui convenir. "C'est que... Vous devez consommer pour rester ici." Tu réfléchis une seconde et demanda la première chose qui te passa par la tête. "Apportez moi un peu de thé, dans ce cas." Ta demande, peu typique dans cet endroit, fit grimacer la serveuse. "Je vais voir ce que je peux trouver." Elle fit demi-tour et disparue dans les cuisines. "Ce n'est pas ici que je pourrais lui parler... Il vaut mieux attendre qu'elle ait fini." Tu disparus dans les ténèbres, tandis que la blonde réapparaissait pour t'apporter ce qu'elle avait déniché.

⊙•⊙•⊙•⊙•⊙

Tu ne supportais plus son absence... Il état partit tout ce temps, pour sévir son souverain, affronter les traîtres,  se battre contre les fanatiques... Tu avais eut si peur, pas une journée,nue heure, une seconde ne se passait sans que tu ne craignes le pire. Un coup d'épée dans le dos, une seconde d'inattention, une hésitation,  et tout pouvait se finir... Ton bien aimé pouvait perdre la vie, sans que tu ne puisses rien y faire. Alors tu attendais, impuissante, priant pour le retour du guerrier, pour le retour de ton époux. Tu était anxieuse lorsqu'il te laissait sans nouvelle, terrorisée d'est qu'une missive te parvenait, craignant l'annonce d'une mort indésirée. Mais non. Il était revenu. Sympan te l'avait rendu, sain et sauf. Tu avais pu le revoir, le retrouver, te laisser réconforter par ses bras et sa chaleur, sa tendresse, te laisser bercer lar ses mots envoûtants, savourer une nuit avec lui... La dernière que vous auriez. Le Destin était parfois si cruel. Te faire éprouver tant de peur, puis tant de joie, avant de t'arracher tous tes espoirs... Comme si l'on t'arrachait le coeur. Tu avais cru mourir en le voyant, par terre, assassiné...

Tu regardas l'éclat argenté de la lame. Cette fois, c'était décidé... Tu le rejoindrais. Tu le retrouverais dans l'après, dans la mort. Prenant fermement le couteau entre tes mains, tu posas le tranchant contre ta gorge. Une larme coula le long de ta joue, puis une seconde... Tes mains tremblèrent en même temps que tu sanglota. "Thosac... J'arrive, ne t'en fais pas... Je serais bientôt là... Attends moi..." Tu fermas les yeux, comme si cela pouvait t'aider à franchir le pas. Tu appuya un peu plus la lame contre ta gorge. Tu le reverrais. La douleur te fit serrer les dents. Qu'y avait-il derrière ce voile sombre et mystérieux ? L'arme perça ta peau. Retrouverait ton bien aimé, ou ne serais-tu qu'accueilli par les ténèbres ? Tu le découvriras bientôt...

Le fracas de la porte qui s'ouvre te fit ouvrir les yeux et arrêter ton geste. Une tornade fonça sur toi et, avant que tu ne puisses réagir, elle envoya la lame au loin, la faisant voler dans les airs. Des mains froides sa plaquèrent sur ta gorge. Tu te laissas tomber contre le mur. Tu ne compris pas tout de suite ce qu'il se passait. Peu à peu, un visage se dessina devant le tien. Tu la reconnue, c'était la jeune fille qui t'avait demander du thé, à l'auberge... Tu te demandas vaguement ce qu'elle fabriquait ici, avant de perdre conscience.


⊙•⊙•⊙•⊙•⊙

"Elle va s'en sortir n'est ce pas ? Elle n'est pas morte ? Elle respire encore ?" Thosac s'assit au chevet de sa femme et posa sa main sur la sienne, mais aucun contact ne fut possible. Il la traversa simplement,  comme si elle n'avait pas été là. Tu regardais la jeune femme, assoupie. "Oui, elle se repose simplement... Mais elle n'est pas en danger." En réalité, sa coupure n'avait pas été mortelle, elle ne s'était qu'égratiner. Tu te soupçonnais d'être la raison de son malaise. Lorsque tu étais entrée, tu avais tout envoyer voler et, dans l'hypothèse d'une possible hémorragie, tu avais enserré son cou. Et cette étrange sensation t'avait encore regagné... Comme si tu recevais soudain une puissance extérieure... C'était la première fois que tu pouvais faire cela sur un humain, tu ne l'avais fait jusqu'alors que sur des plantes. Mais sans que tu ne contrôles rien, tu avais aspiré son énergie à elle. Heureusement, tu t'étais retirée avant que les choses ne deviennent mauvaises pour ta victime.

La dormeuse s'agita dans son sommeil, puis cligna des yeux. Elle venait de se réveiller. Tu allas t'asseoir auprès d'elle. "Je... Je suis morte ?" - "Non, pas encore..." - "Oh..." Tu perçus une pointe de regret dans sa voix. Tu devais reconnaître que tu n'avais pas imaginé que les choses se passeraient ainsi... Tu l'avais surestimé. A moins que tu n'as sous estimé les sentiments qu'elle avait pour lui. Tu inspiras profondément, t'aprettant à énoncer le laïus que tu avais répété, sous les ordres de l'esprit. "Je suis chamane, et je suis venue vous voir sous le demande de Thosac... Il... Il vous a vu essayer de mettre fin à vos jours et ne souhaitait pas cela pour vous... Il souhaite, et je cite, que vous viviez heureuse... Que vous retrouviez quelqu'un et que vous refasse votre vie... Qu'il vous attendrait mais que, pour vous, ce n'était pas encore le moment de le rejoindre..." Au lieu d'apaiser l'âme tourmentée, ton discours sembla la bouleverser. Elle se mit à pleurer, et te prit dans ses bras. "Oh... Merci... Merci de m'avoir transmit son message... Est ce... Est ce qu'il est ici, avec nous ?" Tu hocha simplement la tête. "Serait-il possible... Que vous fusionniez avec lui ? Que je puisse lui parler une dernière fois ?" - "Je ne suis pas encore capable de faire cela, Pardonnez moi... Mais, il vous entendra..." Tu te redressas, sur le point de partir, mais elle te retint par le poignet. "Merci... Je... Je ne sais comment vous remercier..." Tu ne savais quoi lui répondre et, tandis que tu la regardais, tu remarquas quelque chose qui t'avais jusqu'ici échappé. Une lueur bleuté, dans le creux de son ventre... Tu en avais déjà vu quelques unes, dans la gorge des vivants. Tué n'es les percevait pas toujours mais cette fois-ci, tu la voyais clairement. Et tu sus, comme si c'était une évidence. Tu ne pouvais te tromper,  comme si ton instinct te le disais... Tu posas une main tendre sur le ventre de la femme. "Promettez moi d'être une bonne mère,  pour l'enfant que vous portez en vous..."

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Ven 25 Nov 2016, 19:28


"Et que penses-tu des grenouilles ?" La blonde releva la tête et regarda sa partenaire d'un drôle d'air. "Les grenouilles ?" répéta-t-elle, incertaine de l'avoir bien comprise. "Oui, les grenouilles." répondit simplement la brune, comme s'il s'agissait d'un sujet tout à fait normal. "Moi je les trouves très divertissantes. Il y en a de toutes les couleurs, de plein de tailles différentes... Autant d'espèces que l'on peut en imaginer. Elles sont ridiculement petite et pourtant, certaines sont capables de nous tuer, nous les géants." La pipelette, inconsciente du regard que lui portait sa camarade, attrapa une brosse et commença à peigner ses longs cheveux, avec soin et délicatesse, fixant son reflet dans la coiffeuse. Elle ne cessa pas de parler pour autant. "Elles sont tout aussi jolies que les chenilles mais bien plus intéressantes que les papillons." Elle marqua une pause, semblant réfléchir sérieusement, avant de reprendre : "Oui, les papillons tout le monde en parle mais au fond ils ne sont pas plus intéressants que les coccinelles ou les libellules..." Nouvelle pause tandis qu'elle se débattait avec un nœud tenace. "Non vraiment, les papillons, très peu pour moi. Et toi tu en penses quoi ?" Son interlocutrice, qui n'avait cessé de la regarder étrangement, hésita un instant pour réfléchir à la question avant de répondre. "Je penses... Que les papillons sont bien plus beaux que les grenouilles, que les escargots ou les araignées." Bellone reposa sa brosse sur le meuble et observa son amie à travers le miroir. Elle finit par hausser les épaules et se releva, sautillant jusqu'à son armoire. Elle ne se formalisa pas quand à la réponse de sa partenaire. Elle avait finit par comprendre que sa vision de la beauté n'était pas exactement la même que celles que son peuple aurait voulu lui inculquer. Oh bien sûr, elle apprenait ses leçons par cœur et elle savait feindre d'apprécier les oeuvres que l'on voulait lui faire aimer. C'était devenu une démarche indispensable si elle ne voulait pas se faire réprimander mais dès qu'elle échappait au regard des muses elle oubliait de cacher ses véritables intérêts, qui avaient tendance à déranger ses sœurs. Personne ne la comprenait vraiment sur ce point là, car personne ne partageait son opinion, mais elle avait fini par se faire une raison, même si elle espérait encore trouver dans ses amies quelques complices pour admirer avec elle la beauté méconnue et incomprise de ce monde. "Oui mais tu ne dis ça que par ce que les autres orine t'ont appris à penser de cette façon... Si elles t'avaient dit que les papillons étaient en fait répugnants et horribles, je suis certaine que tu aurais préféré mes grenouilles." insista-t-elle tout de même, la tête plongée dans sa penderie tandis qu'elle farfouillait à l'intérieur. "Si tu le dis." soupira la spectatrice en reprenant son exercice de broderie. Elle avait fini par s'accommoder aux goûts extravagants de son amie. "Dis moi Mélyssandre, tu n'aurais pas vu mon kimono ? Tu sais, celui avec les pétales de cerisier." Ses tenues vestimentaires étaient bien les seules choses que le commun de mortels pouvait trouver "ordinaire" : sa mère s'était assuré que sa fille ne ressembla pas à une vagabonde, à porter des vêtements troués comme elle le voulait parfois. L'orine avait finit par se faire à cette mode, jugeant que, de toute manière, si elle ressemblait à une souillon, son maître ne voudrait probablement jamais d'elle. C'était triste à dire ais les hommes ne posaient les yeux que sur les belles plantes, comme Mélyssandre ou sa mère, mais ils rechignaient à s'intéresser à des personnes trop simples comme elle. Du moins c'est ce qu'elle pensait. "Celui qui traîne en boule sous ton lit ?" Bellone se jeta à terre et glissa sous son matelas, puis ressortit triomphante avec son vêtement. Sans pudeur aucune, elle se déshabilla avant de glisser sur ses épaules l'étoffe soyeuse du kimono.

"Que veux-tu faire aujourd'hui ?" Mélyssandre reposa son ouvrage sur la chaise à côté de la sienne : elle ne pouvait pas se concentrer avec quelqu'un d'aussi excité auprès d'elle. "Je ne sais pas. Et toi qu'as tu envie de faire ?" demanda-t-elle, faussement intéressée. Le sourire mesquin que lui adressa son amie ne la rassura pas, et elle comprit qu'elle regretterait bientôt d'avoir posé la question, avant même d'avoir entendu la réponse. "Tu as entendu parler de ce qu'il se passe sur les terres d'émeraude ? Cette enfant qui ne cesse de terroriser les villageois... Certaines mères ont décidé d'aller voir de quoi il s'agissait, elles ont trop peur que ça ne vienne jusqu'au village..." Le silence qui suivit prmit à la plus sage des deux de comprendre où l'autre voulait en venir. "Non." - "Mais pourquoi ?" - "Non c'est hors de question, c'est bien trop dangereux ! Cette chose à déjà tué plusieurs personnes je te signale, ce n'est pas pour rien qu'elle terrifie les villageois et qu'un groupe de combattantes va partir à sa recherche." - "En fait, elle n'a réussi à tuer qu'une seule personne, les autres sont simplement bien amochés..." rétorqua la plus jeune d'un air pensif, en jouant avec une mèche de cheveux. "Ma réponse est toujours non." - "Oh allé Mély ! Ne fais pas ta rabat-joie ! Un peu d'aventure, ça ne va pas nous tuer !" - "Si, justement !" - "Mais nous sommes deux, elle sera seule ! Et puis elle ne s'en est prit à aucune orine, et même à aucune femme -ou presque. Et les golems ne s'en sont pas encore pris à elle, elle ne nous veut donc pas de mal !" - "[color#cc9966]Pas encore mais ça pourrait bientôt changer, si tu commences à fourrer ton nez de partout, même là où  tu ne devrais pas.[/color]" Bellone soupira, déçue et se jeta sur son lit. Pendant de longues secondes, les deux amies restèrent silencieuses, la brune vautrée sur le ventre, la blonde l'observant. "Tu ne vas pas me dénoncer, tout de même ?" - "J'y songe. Pour ta propre sécurité." - "Menteuse..." Mélyssandre se releva sous le coup de l'émotion. "Si tu le prends comme ça... Vas-y, vas te faire tuer ! Mais ne compte pas sur moi pour te pleurer." Puis elle tourna les talons, s'en alla et claqua la porte derrière elle. Bellone ne bouge pas, plongée dans ses réflexion. Elle n'aimait pas froisser Mélyssandre, elle s'en voulait toujours ensuite. Mais elle voulait à tout pris savoir ce qu'il se passait là dehors... Derrière les frontières du village.

La brune se redressa et commença à faire ses affaires. Elle n'avait plus beaucoup de temps avant que sa mère ne rentre. Peut être encore moins que ce qu'elle espérait, maintenant que la blonde connaissait son plan. Elle attrapa quelques vêtements qu'elle jeta en boule dans un sac. Allant dans la cuisine, elle récupéra quelques provisions, vola quelques pièces dans la bourse que sa mère cachait dan un pot en terre cuite pour ses économies, puis sortie par la fenêtre... Ca n'avait pas vraiment d'utilité mais cela lui donnait l'impression d'être une fugitive, une rescapée, une aventurière allant combattre l'inconnu. Une fois dehors, elle marcha, encore et encore, tenant dans sa main une carte qu'elle avait préparé et où elle avait annoté l'emplacement du village où le supposé spectre faisait parler de lui. Elle marcha longtemps, un peu trop à son gout et plusieurs fois, elle pensa rentrer à Maëlith, avant de se souvenir ce qui l'avait motivé à s'aventurer aussi loin... Par chance, elle regagna une route où elle croisa un vieux paysan. "Pourriez-vous me conduire à ce petit village ?" demanda-t-elle en lui indiquant le cercle sur sa carte. "Oh non, je ne fais plus de commerce avec ces gens là... Vous n'êtes pas au courant de ce qu'il arrive là bas ?" Bellone lui répondit que si, elle était très bien informée et que c'était justement pour cela qu'elle cherchait à s'y rendre. Cette révélation ne sembla pas enchanter le vieillard qui la regarda étrangement. Bellone ne tiqua point. Elle avait l'habitude. "Bien ma fille, bien... Puisque c'est comme ça, monte à l'arrière de ma charrette, je n'irai pas jusqu'à ton village mais je pourrais au moins te soulager de plusieurs heures de marches..." Profitant de la gentillesse de cet étrange inconnu, elle monta derrière lui et se laissa promener à travers les pleines verdoyantes, sous l'éternel soleil...

Bellone s'était assoupie. Elle ne s'en était même pas rendue compte, mais elle venait de se réveiller en sursaut. C'est donc qu'elle avait fini par se laisser bercer par les mouvements de la charrette, et qu'elle avait rejoint le monde d'Harabella. Mais elle ne s'offusqua pas de ce manque de politesse, quelque chose d'autre la préoccupait bien plus. Le cri. Quelque chose de tout à fait singulier, qu'elle ne saurait décrire, à la fois proche et lointain, envoûtant et effrayant... Mais une chose était certaine, en l'entendant, elle ressentit comme un poids sur son cœur, une tristesse inouïe. Elle repensa à son amie, avec qui elle s'était disputée... Mélyssandre était l'une des seules orines encore capable de la supportée, et pourtant, elle avait encore réussi à se la mettre à dos. Bien évidement, son amie lui pardonnerait si elle revenait en vie de son expédition, mais même si elle ne voulait pas y penser, elle se sentait responsable, coupable de l'avoir trop taquiné et de s'être ainsi attiré ses foudres. Mais soudain, tout son remord, tout son malheur s'envola, elle se sentit comme lavée de tout sentiment négatif... Elle eut soudain envie de sourire et, sans pouvoir s'en expliqué la cause, elle se mit à rire. Elle ne pensait plus à la dispute avec Mélyssandre, elle ne s'imaginait plus les yeux horrifiés de sa mère en apprenant qu'elle était partie seule dans une zone aussi dangereuse... Non, elle ne pensait plus qu'à sa nouvelle mission, sa recherche et l'étrange fantôme, l'enfant abandonnée dont tout le monde parlait...

Un bruit sourd la fit se retourner. Au sol, le vieux paysan se tordait de douleur. "Monsieur !" Bellone descendit de la charrette et courut à ses côtés. Non, il ne souffrait pas... Il semblait comme... endormi. Et pourtant, son visage se crispait, sans que la brune ne comprenne pourquoi. "Il vous aurait fait du mal." L'orine redressa la tête. une enfant se tenait debout, devant elle. C'était une jolie jeune fille, un peu plus jeune qu'elle. Le fantôme... "C'est vous." Les yeux bleus, perçants, se posèrent sur elle. Et avant qu'elle ne puisse réagir, l'enfant disparut dans le néant.

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Troubler la paix [Solo - Davina&Bellone]

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