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 Troubler la paix (Aina)

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Ven 04 Sep 2015, 21:57

Younes passa sa main sur son front, se redressant pour fixer l'horizon. Là bas, au loin, le soleil commençait à baisser. La fin d'après-midi avait cela d'agréable qu'elle apportait une fraîcheur qui était bénéfique pour l'agriculteur. Cela faisait depuis le déjeuner qu'il travaillait la terre, fauchant les récoltes d'un geste ferme et régulier. La fatigue commençait à pointer son nez mais c'était une bonne fatigue. En y réfléchissant, depuis qu'il travaillait à Bouton d'Or, il s'était déridé un peu. Les Réprouvés étaient des gens différents... Ils n'avaient rien à voir avec son peuple d'origine. La liberté, la barbarie dont ils faisaient preuve avaient changé sa vie, considérablement. L'on disait les Orines belles, élégantes et pures. Lui était devenu sans doute un peu l'inverse de cette image. Peut-être était-il spécial aussi dans le sens où il était homme. Et puis, il avait choisi de travailler la terre. S'il y voyait une certaine forme de poésie, son corps, lui, avait changé. Ses mains étaient devenues rugueuses, sa peau bronzée par le soleil et le mode de vie des Réprouvés s'était immiscé en lui presque sans qu'il ne s'en rende compte. Aussi, avec son travail aux champs, cela faisait bien longtemps qu'il n'était pas retourné à Maëlith. Il était certain que les femmes du village ne le reconnaîtraient pas, pour celles qui y étaient restées. Il n'avait même plus la même apparence que par le passé, étant devenu un homme.

- « Hé ! Younes ! Qu'est ce que tu fais ? Tu viens à la taverne avec nous ? » demanda un Réprouvé. Au début, l'adaptation avait été dure, simplement parce que le peuple était assez méfiant vis à vis des étrangers. Mais le simple fait qu'il soit Orine avait aidé. Une fois qu'il avait été accepté, cependant, sa vie avait réellement changé. Tous ici le connaissaient et tous lui parlaient, l'invitaient. Son rapport à la bière avait été compliqué au début, ne tenant pas l'alcool, mais il avait finis par s'y habituer. Parfois, ivre, il se mettait à penser à des choses sérieuses, de celles qu'il essayait souvent d'oublier dans un coin de son esprit. Mais il savait que plus le temps passerait, plus son envie de se rapprocher de son peuple serait grande. Il l'avait en quelque sorte oublié dans un coin de sa mémoire, vivant à Bouton d'Or pour se perfectionner. Il était conscient que c'était mal mais il avait vécu comme il avait pu.

- « Non ça va aller les gars ! Je vais aller me baigner un peu ! » répondit-il en désignant d'un signe de la tête la direction des Terres d’émeraude.

- « Vous les Orines vous êtes vraiment toujours en train de vous laver ! » plaisanta le type avant de partir, faisant un dernier geste de la main en signe d'au revoir. Younes pensa alors que ce ne serait pas du luxe que les Réprouvés en fassent autant parfois. Mais bon, il vivait avec. Ce n'était pas un problème pour lui, ce mode de vie un peu rudimentaire. Il l'avait accepté depuis longtemps, même si certaines choses, comme l'hygiène, lui tenaient tout de même à cœur.

Younes finit par planter son outil dans le sol. Vu le ciel, il ne pleuvrait pas cette nuit, il pouvait donc le laisser là sans soucis. Quant aux possibles vols, cela faisait longtemps qu'il savait que ça ne risquait rien. Les Réprouvés étaient barbares et ne faisaient pas dans la dentelle pour punir ceux qui se rendaient coupables de délit ou de crime. Il n'avait donc aucune crainte. Il prit juste son haut, au cas où il aurait froid en rentrant, et partit en direction de la rivière. Elle passait dans les Terres d'émeraude et c'était là bas qu'il allait se laver trois ou quatre fois par semaine. Le reste du temps, il puisait de l'eau froide des puits et s'aspergeait avec.

Une fois sur place, le soleil était encore relativement haut. Il avait bien quelques heures devant lui pour se détendre. Il accrocha ses vêtements à une branche d'arbre avant de prendre son élan et de sauter dans la rivière. Émergeant, il soupira d'aise. L'eau n'était pas spécialement chaude mais elle suffisait amplement pour détendre les muscles de son corps. Il était loin d'avoir le gabarit des Réprouvés à vrai dire mais bon, il n'avait jamais été complexé. Il se sentait juste peu puissant par rapport à eux, plus costauds et grands. Les Orines n'étaient généralement pas très fortes de toute façon. Il n'était juste pas très viril du coup...

L'homme finit par s'asseoir sur quelques roches qui formaient un siège naturel, penchant la tête en arrière et fermant les yeux. Nu dans l'eau, il pouvait enfin laisser son esprit gambader vers des contrées inexplorées.

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Lun 16 Nov 2015, 02:09


Le soleil commençait à baisser à l’horizon et, assise sur le porche blanc de la maison, je dénouais mes cheveux en compagnie de mes deux amies, Jün et Huÿil. Elles m’aidaient à enlever délicatement les fleurs blanches ornant mes tresses, les faisant tomber sur le sol immaculé. Il faisait bon, à Maëlith – comme toujours. Une douce brise venait balayer les pétales égarés et les poussait sur le sol, devant ma maison. Les voix familières de mes deux amies d’enfance étaient douces à mon oreille et je me peinais que l’on doive se quitter. Des moments comme celui-ci, paisibles et tranquilles, où notre trio aura le loisir de discuter paresseusement et de profiter de la caresse du vent sur notre peau, n’arriveront plus très souvent. J’étais nostalgique avant même d’avoir dit au revoir.

«Eh bien, Aina, pourquoi fais-tu cette tête? »*

Jün s’était penchée par dessus mon épaule, sa joue frôlant la mienne. Les mains habiles de Huÿil continuaient de secouer mes boucles, démêlant les nœuds qui avaient permis de faire tenir les fleurs dans ma coiffure. J’attrapai la blanche main de Jün et lui adressai un sourire contrit.

« Je n’ai rien, Jün. J’ai tout simplement peur pour nous, c’est tout. »*
« Que veux-tu dire?»*

Sur le coup, j’aurais voulu leur faire part de toutes mes inquiétudes par rapport au futur. J’aurais voulu leur raconter comment la peur me tenaillait, lorsque je pensais à mettre les pieds hors de Maëlith. J’aurais voulu leur dire que je d’avoir été choisie en tant que Riya me mettait une pression énorme sur les épaules et que je ne savais pas si j’allais être à la hauteur du mandat. J’aurais voulu leur confier que sans les conseils de Mère, je me sentais plus démunie que jamais.

Mais la vérité, c’est que je ne pouvais rien leur dire. Toutes deux étaient excitées de partir en de nouvelles Terres, de partir accomplir leur devoir et de trouver un Maître à servir. Quant à mes appréhensions envers mon engagement dans l’Ordre ancestral des Geishas, elles ne comprendraient pas. Pis : Huÿil me jugerait négativement, sans aucun doute. Elle s’était rendue à Orihime, elle aussi, pour prétendre devenir élève et servante des Arts; hélas, mon amie est repartie bredouille. Je ne pouvais partager mes études quant à ma sélection en sa présence, pas avec son visage qui deviendrait immédiatement froid et distant, comme  lorsqu’elle m’avait adressé, les lèvres pincées, quelques mots de félicitations. Alors je serrai la main de Jün dans la mienne et répondit, la gorge serrée : «Rien. Pardonne-moi, je ne sais plus ce que je dis.»

Huÿil passa sa main à travers mes boucles dénouées une dernière fois et les secoua aux racines. «Voilà, déclara-t-elle, il ne te reste plus qu’à les laver.» «Merci, Huÿil.»

Je me retournai vers elle et lui prit la main pendant quelques brèves secondes. Nous aurions fait un superbe tableau : trois nymphettes vêtues de blanc, se serrant les mains sous le coucher de soleil, les cheveux se ballotant doucement au creux du vent. Je sentis les larmes monter et, avant qu’elles ne débordent, je me levai prestement, à la surprise de mes consoeurs qui ne s’attendaient pas à un mouvement aussi rapide.

« Je vais aller laver mes cheveux au bord de la rivière»*, déclarais-je, passant ma main dans mes cheveux ébouriffés.
«Très bien, laisse-nous t’accompagner.» Huÿil esquissa un mouvement pour se lever, mais je l’en empêchai.
«Non! Non erhm… Restez ici.» Un regard interrogateur « Je veux me rendre à celle passant par les Terres d’Émeraude. Ça ne devrait prendre que quelques minutes. Restez ici, s’il vous plaît.»

Je leur adressai un dernier sourire et, avant qu’elles n’aient eu le temps de répliquer, je pris le chemin menant vers la sortie du village. Elles avaient dû me trouver étrange, mais peu importe. Je ne voulais pas gâcher nos derniers moments ensemble en parlant du fait qu’ils étaient nos derniers moments. Et puis, il est vrai que passer un peu d’eau sur mon visage me ferait du bien.

Arrivée la frontière du village, je fus stoppée par l’Aédé, la Muse des Arts et du Combat. Elle semblait bloquer l’entrée à Maëlith, mais elle me faisait dos. Je m’éclaircis donc la gorge et murmurai son nom pour attirer son attention. Elle se retourna, les sourcils froncés, puis son visage s’éclaira en me reconnaissant.

«Ah, Aina. Bonjour.»
«Bonjour, Myūzu Aédé,» lui répondis-je en m’inclinant bien bas. Je m’étais toujours demandé comment les Muses faisaient pour retenir le nom des Orines. Elles semblaient toujours être au courant du qui et du quoi, en tout temps.
«Je suis désolée, Aina, tu ne peux pas sortir, ce soir.» À mon regard interrogateur, elle répondit simplement «Mesure de sécurité.»
«Plaît-il?»
«Plusieurs se sont plaintes d’une étrange apparition sur les Terres d’Émeraude. Tu as dû en entendre parler…»

J’avais effectivement eu ouïe d’une rumeur s’apparentant à ce que l’Aédé décrivait. Une créature maléfique hantant les bois aurait blessé une Orine et provoqué la mort d’une autre. J’avais été horrifiée sans trop y croire. Notre peuple était protégé par la forêt et par les Grands Protecteurs; il était impossible que nous étions sous attaque.

«Enfin, poursuivi l’Aédé, se tournant vers l’horizon, il est dangereux de sortir après le coucher du soleil.»
«Je comprends, Myūzu, fis-je. Et je suis désolée d’insister, mais j’ai laissé un artefact près de la rivière courant à travers les Terres d’Émeraude. Je dois aller le chercher avant que la nuit tombe, je ne voudrais pas me le faire voler, mentis-je.» Il était grave de mentir à une Muse; mais je devais absolument aller prendre l’air en dehors du village. Elle sembla considérer mes dires un moment, puis me demanda «Quel artefact?»
«Une broche ayant appartenu à ma Mère, répondis-je du tac au tac. Je sais exactement où je l’ai oublié, je devrais être de retour dans dix minutes, tout au plus.»
L’Aédé réfléchit quelques instants, puis poussa un soupir et s’écarta du chemin. «D’accord. Fais vite.»

Je m’inclinai une nouvelle fois très bas vers l’Aédé, puis je courus en direction de la rivière. Je n’avais pas menti; elle n’était qu’à quelques minutes de marche. Quelques rayons du soleil filtraient toujours  au travers des branches d’arbres, et je ne fis halte que lorsque j’aperçus une forme dans l’eau. Le dos ne pouvait pas être celui d’une de mes consoeurs, les épaules étant trop larges et les muscles trop marqués pour appartenir à une femme. Était-ce un Réprouvé venu se balader un peu trop près du village?

J’étais tout de même contrariée. Je n’osais pas m’aventurer plus loin du village, ayant tout de même un peu peur de la présence maléfique qui rôdait toujours, d’après les dires de l’Aédé. Je m’approchai donc timidement du rivage, essayant de faire le plus de bruit possible en approchant afin que l’étranger couvre ce qu’il avait à couvrir. Parce qu’il était un homme. Le premier homme que je voyais depuis des mois. À la pensée des choses qu’il devait couvrir, je me mis à rougir. Arrivée à quelques centimètres du rivage, à distance pudique de l’homme qui se baignait toujours, je me penchai vers l’eau et aspergeai mon visage avec mes mains en le fixant du coin de l'oeil.

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Ven 29 Jan 2016, 22:51

Younes réfléchissait, les yeux fermés. Les bienfaits de l'eau sur son corps n'étaient plus à prouver. Il pouvait détendre ses muscles. L'Orine ne pesait presque plus rien baigné dans le liquide, se détachant du poids de la gravité. Quand on avait piocher toute la journée, c'était réellement agréable. Les Réprouvés devraient essayer de temps en temps. Quoi que, l'homme n'était pas sûr qu'ils acceptent la chose. C'était délicat de se laisser pleinement aller, surtout dans un endroit public où tout pouvait arriver. Il avait conscience du danger qu'il courait car, ici, les yeux fermés, la tête en arrière, il était une cible facile pour quiconque voudrait assouvir une soif de vengeance. Il pouvait également se faire voler ses vêtements, comme ça lui était déjà arrivé par le passé. Seulement, Younes avait beaucoup de mal à être sur ses gardes tout le temps. Peut-être pensait-il, dans le fond, que si son destin était de mourir, alors il mourrait, quoi qu'il fasse pour essayer de s'en sortir. Il préférait donc profiter de chaque moment que la nature voulait bien lui offrir. Il sourit, bougeant doucement son cou pour faire craquer sa nuque. Ça aussi ça faisait du bien. Plus il prenait des muscles, plus il avait besoin de faire craquer ses articulations. Il ne savait pas si c'était lié, et peut-être pas, mais c'était un mauvais réflexe qu'il avait pris. Cela faisait longtemps, en plus de cela, qu'il n'avait pas pratiqué son art. L'Orine croyait en une énergie qui entourait chaque être, sans doute quelque chose de divin. Il n'avait pas approfondi la question mais comptait y réfléchir plus amplement quand il aurait un peu de temps. Le temps qui succédait aux récoltes lui laissait toujours plus de liberté.

Il entendit un bruit, devenant bien plus attentif à ce qu'il se passait autour de lui que dans sa tête. Il y avait quelqu'un. Une personne était là et le faisait savoir. Il ne bougea pas, attendant de voir si elle allait parler ou non. Un voleur ou un meurtrier aurait été bien plus discret que ça. C'était comme si l'inconnu voulait être sûr qu'il sache qu'il n'était plus seul. Néanmoins, quoi qu'il en soit, Younes ne pouvait pas réellement bouger. Il prit donc le parti d'attendre un peu avant d'évaluer la situation. Il ne tarda pas à se sentir observé et tourna la tête sur le côté. Il y avait effectivement quelqu'un, une jeune femme. Elle était sans doute venue ici pour se laver un peu aussi. Ça tombait plutôt mal du coup. Younes n'était pas spécialement pudique mais il comprenait la gêne de l'autre. Il la regarda un moment avant de prendre sa décision. Il ne pouvait pas juste retourner à ses pensées comme ça, comme si de rien n'était. D'un autre côté, lui dire simplement bonjour lui semblait un peu étrange. Il y avait assez d'eau dans la rivière pour qu'il puisse cacher ses parties facilement. Debout, le liquide devait lui arriver au milieu de la taille. L'observant un peu plus, il se demanda s'il ne s'agissait pas d'une Orine. Il n'était pas très loin de Maëlith. Il n'y avait pas pensé précédemment puisqu'il n'y allait plus réellement, mais...

- « Bonsoir ! »

Il préférait la prévenir de son arrivée. Il quitta donc la chaise naturelle que les rochers formaient pour se mettre debout dans l'eau. Il s'avança lentement vers elle. L'objectif n'était pas de l'effrayer mais bien de pouvoir discuter un peu. Il se demandait ce qu'elle faisait là au juste et puis, après tout, parler de tout et de rien avec une parfaite inconnue était une expérience agréable.

- « Je ne pensais pas que quelqu'un arriverait sinon je serai resté un peu plus vêtu. Désolé si ça vous met mal à l'aise. Seulement, ça va être un peu compliqué pour moi de me changer tout de suite. Il faudrait que je sorte de l'eau et que je me sèche un temps avant de pouvoir remettre mes vêtements... Le mieux c'est peut-être que je reste dans l'eau le temps que vous finissiez ce que vous avez à faire... ».

Il parlait mais il ignorait tout des causes de sa venue ici. Il ne voulait pas l'effrayer, encore une fois. De manière générale, il pouvait être qualifié de « bon gars », celui qui ne ramenait aucune femme chez lui le soir après avoir un peu trop bu. Il était rare qu'il se laisse aller à l'ivresse en réalité.

- « Je m'appelle Younes. Je vis à Bouton d'Or et suis venu ici pour me rafraîchir un peu après une journée de travail. Et vous ? ».

Au moins, elle pouvait voir qu'il n'était pas une sorte de pervers qui attendait les jeunes femmes, nu dans la rivière, pour leur sauter dessus ensuite.

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Ven 05 Fév 2016, 23:38


Les mains toujours en coupelle devant mon visage, j’observai l’inconnu alors qu’il quitta sa position assise sur les rochers pour entrer dans l’eau. L’homme devait être d’humeur sociable et je relevai la tête lorsqu’il me souhaita le bonjour d’un ton enjoué. Surprise, je me redressai vivement. Anticipant que nous allions tout simplement nous ignorer mutuellement, je n’avais pas prévu qu’il m’aurait adressé la parole, surtout de manière si avenante. Il s’avançait tranquillement vers la rive où j’étais agenouillée, l’eau sillonnant doucement sur son passage. Il s’était de toute évidence arrangé pour ne pas que je puisse apercevoir son intimité, dissimulée sous les volutes d’eau de la rivière. Il est vrai que de telles précautions me rassuraient. Cependant, en jeune innocente que j’étais, sevrée de présence masculine pour la vaste majorité de ma vie, la seule vue de son torse sculpté exhibé ainsi, parcouru de quelques gouttelettes faisant leur chemin vers ses hanches, suffit à empourprer mes joues. Moi qui avais voulu me rafraîchir au bord de la rivière, peut-être même de m’y baigner, afin de méditer un peu dans la solitude… Voilà que je me trouvais dans une situation assez à l’opposé de mes plans. Sans la décrire comme déplaisante, disons qu’elle me semblait assez incongrue. Je ne possédais aucune échappatoire; ignorer l’inconnu, ou partir sans demander mon reste, m’était exclu. De plus, il fallait que je me ressaisisse. Je venais d’avoir dix-sept ans. Cet homme n’était ni le premier, ni certainement le dernier que j’allais voir dans ce type de conditions. Prenant une grande respiration avant d’essuyer le mince filet d’eau qui dégouttait de ma tempe droite, je lui adressai un mince sourire avant de déglutir. «Bonsoir.

L’homme continuait alors d’avancer vers moi, toujours aussi lentement, me parlant d’une voix douce et s’excusant de ne pas être vêtu décemment. Son timbre de voix était agréable à l’oreille et j’hochai la tête, un peu plus rassurée qu’auparavant. L’écoutant distraitement, je mis l’index dans la rivière et le tournoyai, créant une ondulation à la surface de l’eau. «L’ennui, entamai-je, c’est que j’étais moi aussi venue me baigner un peu.» La solution la plus simple s’imposa alors à moi, mais, trop timide pour l’articuler pleinement, je me contentai de pousser un léger gloussement nerveux. Serait-il incongru que je me débarrasse de mon kimono pour le rejoindre? Je chassai l’idée de ma pensée et redirigeai mon attention vers les paroles de mon interlocuteur. Il disait s’appeler Younes. «Younes?» répétai-je, fronçant les sourcils. Ce prénom me disait quelque chose, mais je n’arrivais pas à le replacer. Je secouai la tête, reprenant le fil de la conversation. «Enchantée, Younes de Bouton d’Or. Je me prénomme Aina.» Je portai la main à ma nuque, la massant légèrement.

Notre conversation m’avait permis de faire un examen plus poussé de Younes. Il me parut étrange que l’homme ne ressemble pas du tout à l’idée que je me faisais des Réprouvés. Stenfek étant la grande ville la plus près de mon village natal, les hommes auxquels j’avais été le plus exposée avaient été des Réprouvés. Or, l’inconnu qui me souriait à présent avait une carrure plus moindre que les membres de cette race. De plus, fait compromettant, je l’avais surpris à se laver. Loin de moi l’idée d’avoir des préjugés sur une race que je n’avais, au fond, pas réellement pu côtoyer, mais les souvenirs que je gardais des Réprouvés peuplant Bouton d’Or et Stenfek comprenaient tous une…hum… forte odeur. Bref, une hygiène douteuse. Même enfant, alors que je n’étais que témoin de conversations entre Orines plus âgées détaillant un voyage à Bouton d’Or, la mention de la compagnie de Réprouvés déclenchait toujours en elles maints froissements de nez moqueurs.

L’envie de plonger à l’eau me repris. Serait-ce si inconvenable? Après tout, j’en avais le temps. Je venais tout juste d’arriver, l’Aédé ne devait pas avoir trop de soupçons jusqu’à présent. Autant me baigner alors que j’en avais encore l’opportunité. Il serait dommage que cette conversation soit avortée par mon empressement à regagner la cité Orine. Je pris une grande respiration. «Younes, pourriez-vous vous tourner un instant?» Accompagnant le geste à la parole, je me levai et fis quelques pas en direction opposée de la rive, mes mains défaisant nerveusement l’obi simple de mon kimono blanc, juste sous ma poitrine. Une fois que les manches eurent glissé de mes épaules, vêtue uniquement de ma combinaison de soie en guise de sous-vêtements, j’aperçus les vêtements de Younes accrochés à une branche d’arbre. Je m’y avançai donc, accrochant mon kimono, puis finalement ma combinaison sur une branche voisine, jetant un coup d’œil vers la rivière pour m’assurer que l’homme ne me regardait pas. Une brise d’air fit frissonner ma peau nue, me donnant la chair de poule. Je revins alors à pas furtifs vers la rivière, m’assis sur la rive, puis fit glisser mon corps dans l’eau. Poussant un soupir d’aise, je m’assurai d’être toujours à distance respectable de Younes. «Vous me pardonnerez mon impolitesse, m’excusai-je en croisant mes bras sur ma poitrine, mais vous êtes très différent des Réprouvés qu’il m’ait été donné de rencontrer jusqu’à présent.» J’accompagnai mes paroles d’un sourire poli, qui s’évanouit alors qu’un bruit sonore se fit entendre à ma droite. «Ah!» Je me figeai, mon esprit vaguant soudainement vers la menace qui m’avait été décrite par l’Aédé. Les yeux grands ouverts, je fixai la direction d’où le son semblait avoir provenu.


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Mer 10 Fév 2016, 17:53

Younes regardait la jeune femme, de plus en plus certain qu'il s'agissait d'une Orine. Ses vêtements étaient assez caractéristiques à vrai dire, ainsi que son comportement. Les femmes de Maëlith étaient élégantes et on leur apprenait à se comporter d'une certaine façon. Proches des arts et de la beauté, elles passaient rarement inaperçu. Ce n'était pas pour rien, à vrai dire, que beaucoup d'hommes se battaient pour faire l'acquisition de l'une de ces charmantes créatures. Lui était un cas assez spécial, il en avait conscience. L'existence même des Orines masculines était peu connue. Il se rappelait même d'une femme qui lui avait ri au nez lorsqu'il lui avait avoué le peuple auquel il appartenait. Finalement, ce n'était pas plus mal. Au moins, il était considéré comme ce qu'il était, et non comme une marchandise, un esclave ou un trophée. Aina, il ne savait pas pourquoi mais il avait envie de la protéger. Il n'avait pas envie qu'elle tombe sur un homme cruel qui se servirait d'elle. Cependant, il connaissait la force du lien et l'amour qu'elle lui porterait, quand bien même il pourrait la maltraiter. Ce désir de protection était né récemment. Il ne se l'expliquait pas vraiment. Sans doute que vivre avec les Réprouvés l'avait forgé. Ils étaient un peu comme ça, même s'ils avaient tendance à détruire ce qu'ils souhaitaient préserver des fois. Il avait quitté son peuple, comme tout le monde mais, plus le temps passait, plus il avait envie de faire des choses pour les Orines. Enfin, peu importait à vrai dire. Il valait mieux qu'il n'y pense pas car, à chaque fois, il tombait dans une sorte de mélancolie. Heureusement, la demande de la jeune femme le fit revenir à la réalité.

- « Oui, bien sûr. ».

Il avait faillis lui demander pourquoi mais il avait bien vite compris qu'elle souhaitait venir avec lui dans l'eau. Ça ne le dérangeait pas. Les femmes Réprouvées étaient tout sauf pudiques et lui savait garder contenance. Il avait grandi entouré de femmes alors il avait l'habitude, même s'il était rare que les Orines se découvrent en public. Il s'exécuta donc, jouant avec l'eau. Il aimait bien bouger ses mains dans le liquide, le courant massant sa peau doucement. Après une journée de travail, c'était un réel plaisir. Levant ses bras au dessus de sa tête, il noua ses mains entre elle pour s'étirer, paumes vers le haut. Après un craquement caractéristique, il se sentit mieux. Il se retourna quand il l'entendit parler de nouveau, faisant attention à ne pas la regarder directement. Il ne souhaitait pas la mettre mal à l'aise mais, curieusement, le sens de ses paroles le fit rire. C'était la première fois qu'on le prenait pour un Réprouvé et il ne savait qu'en penser. D'un côté, il trouvait que ça sonnait plutôt comme un compliment. Il avait beaucoup de respect pour ce peuple. Il se mit à baisser les yeux vers son propre corps. C'est vrai qu'il avait pris quelques muscles récemment et que sa peau avait un peu bronzée à cause du soleil qui le frappait quand il travaillait aux champs. D'un autre côté, elle le trouvait différent des habitants de Bouton d'Or. Ça le fit rire de nouveau. Il n'était pas aussi grand que la plupart de ces derniers et puis, ses manières n'étaient pas aussi rustres, même s'il trouvait que ça faisait leur charme. Il allait répondre mais un bruit étrange se fit entendre, en totale opposition avec la tranquillité des lieux. Ni une ni deux, l'homme s'avança vers Aina, se plaçant devant elle, l'un de ses bras légèrement tendu pour lui dire de rester derrière lui. Il attendit quelques secondes. Le calme était revenu. Il fronça les sourcils, perplexe. Il n'aimait pas ça. Cependant, ce n'était peut-être rien. Il se détendit un peu, se retournant.

- « Je ne sais pas ce que c'était mais je n'ai jamais entendu un bruit semblable en venant ici. Désolé. ».

Il se recula un peu pour que la distance entre eux redevienne acceptable.

- « En réalité, je vis à Bouton d'Or mais je ne suis pas un Réprouvé. Je suis une Orine. Comme vous, non ? ».

Younes préférait se risquer à demander plutôt que de rester dans le doute. Il n'arrivait pas à se détendre totalement. Ce bruit était trop étrange à son goût et il avait un mauvais pressentiment. Il finit par la questionner.

- « Êtes-vous au courant d'une activité qui se déroulerait pas très loin ? ».

Peut-être qu'il s'inquiétait pour rien en réalité. C'était plutôt fréquent qu'il y ait des festivals ou d'autres événements sur les terres d'émeraude. Il y avait plusieurs petits villages en plus de cela, avec des coutumes différentes.

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Jeu 30 Juin 2016, 03:13


Passez la souris sur le texte en Niseis pour la traduction.

Le déplacement rapide de Younes dans la rivière avait provoqué un léger bruit sourd dans la le cours d'eau. La position de l’homme qui avait pris les devants – un bras protecteur soulevé vis-à-vis ma poitrine – me rassurait quelque peu. Si nos peurs s’avéraient fondées, je ne serais pas seule pour faire face à ce qui errait aux alentours. Malgré ce maigre réconfort, mon cœur ne cessait de battre à tout rompre contre mon torse. Mille et une pensées se bousculaient dans mon esprit, chacune plus affolante que la dernière. Étais-je en danger? Le bruit qui venait de résonner avait-il simplement été causé par la faune abondante qui sillonnait les Terres d’Émeraude, ou avait-il des origines plus sinistres? Pendant les quelques secondes où mes yeux restèrent fixés vers la direction du froissement qui avait attiré notre attention, je me maudis de ne pas avoir écouté la mise en garde de l’Aédé. Peu importe ce qui rôdait dans les ombres de nos Terres, plusieurs Orines en avaient déjà été la proie. Pourquoi avais-je pensé être si différente des autres filles de mon peuple, pensé être à l’abri d’une menace qui avait été jusqu’à faucher la vie de l’une d’entre nous? Rester à l’intérieur des frontières de Maëlith aurait été mille fois plus sensé. Hélas, j’avais tourné le dos aux paroles emplies de sagesse de la Muse pour prêter oreille à mes propres égoïstes désirs qui me semblaient infiniment puérils désormais.

Un temps passa, dans le silence le plus complet. L’homme qui m’accompagnait abaissa son bras tranquillement, puis se retourna vers moi. Il devait penser que le danger était passé. J’étais du même avis que lui, mais ma respiration eut du mal à retrouver son rythme normal rapidement. Néanmoins, le fait qu’il fasse dos à l’endroit où le bruit tenait sa source me rendait nerveuse. Je m’attendais presque qu’une infâme créature sorte de l’ombre à tout moment, bondissant sur Younes et l’attaquant avec des crocs acérés pour étancher une soif de sang intarissable. L’homme brisa alors le silence qui s’était installé, s’excusant d’avoir réagi aussi vivement au bruit qui s’était révélé anodin. Je lui adressai un sourire reconnaissant tout en essuyant les quelques gouttelettes qui m’avaient éclaboussé le visage lors du mouvement vif de mon interlocuteur. «Ce n’est rien, ne vous inquiétez pas. J’ai moi-même réagi de façon disproportionnée.» Je remarquai que Younes était en train de reculer pour rétablir une distance convenable entre nos deux corps. Je ne le laissai guère paraître, mais cette attitude me satisfaisait au plus haut point. Si quelques doutes nébuleux subsistaient toujours dans mon esprit au sujet des intentions de l’homme à mon égard, ce simple geste de pudeur respectueuse les balaya entièrement. Ramenant le fil de mes pensées à la frousse que nous avions eu plus tôt, j’agitai mes mains sous l’eau. «Je vous remercie d’avoir eu de si bons réflexes, d’ailleurs.» Je baissai la tête sobrement en signe de reconnaissance.

L’homme changea de sujet, adressant mon interrogation de plus tôt. J’écarquillai les yeux en apprenant qu’il appartenait lui aussi au peuple Orine. Une lumière se fit alors dans mon esprit. Alors, voilà pourquoi son nom me semblait familier! Enfant, à Maëlith, j’avais déjà entendu parler de lui. Bien qu'il n'était pas l'unique Orine mâle des Terres, le fait d'être homme ainsi qu'Orine était assez pour que son nom se soit rendu jusqu'à mes oreilles. Je le détaillai une nouvelle fois du regard. Il est vrai que sa carrure était moins robuste, moins bancale que la plupart des Réprouvés. Il existait une douceur à son expression, une sorte d’aura qui n’aurait pu appartenir qu’à un membre de la race Orine. En fait, maintenant que je connaissais ses origines, le prendre pour un Réprouvé semblait être une erreur grossière. Je compris mieux son accès de rire lorsque, plus tôt, je lui avais fait part de ma surprise quant aux différences qui existaient entre lui et les Réprouvés. Tout de même, il était la première Orine mâle que je rencontrais. Je lui adressai un large sourire, heureuse de la tournure des évènements. « Pardonnez-moi pour mon erreur, Younes! Oui, je suis également Orine.» Le retour au Niseis s’effectua automatiquement. Songeant qu’il était fort possible que mon interlocuteur avait oublié la langue de la capitale des Arts, je répétai mes paroles à mi-voix, en commun cette fois. «Votre intuition ne vous mens pas. Je suis également Orine.» J’inclinai la tête sur le côté, les yeux pétillants. «Pardonnez-moi mon indiscrétion, mais pourquoi avez-vous choisi de vivre à Bouton d’Or? Est-ce l’endroit de résidence de votre Maître – enfin, de votre Maîtresse?»

Younes rapporta alors mon attention au bruit étrange que nous venions d’entendre, celui que j’avais presque oublié. Mon sourire flancha alors. «Ah…» Je pris une grande respiration. Je n’avais pas très envie de partager mes inquiétudes avec mon interlocuteur. J’éprouvais l’intuition puérile que, si je mentionnais le danger dont l’Aédé m’avait fait part, il deviendrait on ne peut plus réel. Pourtant, cacher cette information à Younes ne serait d’aucun secours, si jamais nos craintes s’avéraient fondées. «J’ai bien peur de ne pas avoir eu ouïe d’aucun festival ou activité des villageois des Terres. Par contre, déglutis-je péniblement, une présence maléfique rôde aux alentours.» Je tentai de peser mes mots pour être bien comprise, mais ma nervosité m’empêchait d’articuler convenablement. «Plusieurs d’entre nous ont été blessées et l’une d’entre nous… et bien… a payé de sa vie.» Je marquai une pose. «Normalement, toutes les Orines sont confinées dans Maëlith, mais, je baissai les yeux honteusement, je suis passée entre les mailles du filet.»  

Je m’interrompis, tentant de sonder l’esprit de mon interlocuteur. Je ne souhaitais pas l’affoler, mais j’étais moi-même de moins en moins sereine. Il serait peut-être temps pour moi de repartir en direction de Maëlith, songeai-je, en donnant un regard furtif en la direction de mon kimono, accroché à côté des habits de Younes, sur une branche d’arbre.


HRP:


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Mar 29 Nov 2016, 17:38

Ainsi, appartenait-elle au peuple Orine ? Younes en avait été presque certain en voyant cette jeune femme sortir de nulle part, habillée d'un kimono, vêtement traditionnel de sa race. Bien entendu, certaines jeunes femme se plaisaient à en acquérir et à en porter mais les tissus de Maëlith et le savoir faire n'étaient jamais égalés ; du moins, de son point de vue. Sans doute sa patrie lui manquait-elle parfois. En écoutant Aina parler, il se demanda si elle avait déjà fêter ses dix-sept ans. Peut-être venait-elle tout juste de les avoir et découvrait le monde pour la première fois ? Il n'en savait rien mais se sentait responsable de cette jeune fille. Cela faisait bien longtemps qu'il avait lui-même quitté le village source. Parfois, il en oubliait les contours, comme s'il s'agissait d'un vieux rêve qui ne lui était plus apparu depuis des ères.

- « Non ce n'est pas pour elle. » répondit-il à la question de sa comparse.

Parler de sa maîtresse était difficile. Tout ce qui les concernait était complexe et il n'était pas sûr lui même d'être en pleine possession des tenants et des aboutissants de cette relation. Tomoe lui manquait. Il préférait ne pas en parler. Il sourit tout de même, passant l'une de ses mains dans ses cheveux, comme s'il était en train de réfléchir à ce qui l'avait poussé à Bouton d'Or.

- « J'imagine que je cherchais un emploi proche de la terre et que l'endroit m'a paru se prêter à mes espérances. J'ai eu du mal à m'intégrer mais maintenant je peux dire que j'ai trouvé à Bouton d'Or comme une deuxième famille... avec des mœurs légèrement différentes mais je m'y suis fait. ».

Orines et Réprouvés étaient le jour et la nuit. Cependant, Younes s'était adapté à ce peuple difficile d'approche. Chaque race avait ses secrets et ses blessures et du passé s'expliquaient les comportements du présent. Sans doute espérait-il, quelque part, être une sorte d'ambassadeur de son peuple auprès des êtres aux ailes bicolores. Il ne voulait pas que les relations se détériorent entre les deux races et espérait y contribuer, à son échelle, aussi petite soit-elle.

Bien entendu, il n'oubliait pas l'étrange bruit. Lorsque Aina lui révéla qu'une présence maléfique rôdait sur les Terres d'Émeraude, il ne put s'empêcher de lever les sourcils. Il était étonné car le paysage était, la plupart du temps, des plus paisibles. Quand elle évoqua la mort d'une Orine, il passa de nouveau la main dans ses cheveux, plutôt anxieux. Cela faisait longtemps qu'il ne s'occupait plus vraiment des affaires de son peuple mais plus le temps passait et plus ses désirs convergeaient vers lui. Il n'aimait pas savoir qu'une force maléfique pouvait s'en prendre à n'importe qui sur des terres qui lui étaient chères.

- « Vous vous êtes enfuie de Maëlith ? ».

Il n'en croyait pas ses oreilles. Il avait du mal à savoir si cette jeune fille était encore en apprentissage dans le village ou si elle avait eu le malheur d'avoir un maître parti trop tôt. Elle n'avait pas l'air enceinte mais il n'aimait pas penser que les Orines de Maëlith auraient pu laisser filer l'une des leurs sans lui courir après ensuite. Si le danger existait bel et bien, il ne pouvait pas simplement rentrer chez lui en laissant Aina ici. Il s'en voudrait toute sa vie si jamais il arrivait malheur à quelqu'un qu'il aurait, peut-être, pu protéger.

Alors qu'il attendait une réponse, un nouveau bruit se fit entendre et une silhouette commença à se dessiner. D'abord sombre et floue, elle ne tarda pas à révéler les traits d'un enfant. Younes fronça les sourcils. La nature autour de lui semblait s'écarter, se faner, se refermer sur elle-même. Était-il seulement maléfique ou simplement abandonné ? La solitude pouvait parfois ronger l'esprit et attirer le pire. D'un geste lent, l'Orine sortit de l'eau dans son plus simple appareil afin de s'approcher de l'apparition effrayante. Il ne pouvait pas s'empêcher d'être anxieux mais ne rien faire n'améliorerait certainement pas la situation. Depuis le temps qu'il vivait avec les Réprouvés, il avait appris qu'il était toujours bien plus sain d'affronter les et ses démons que de les fuir. Il espérait juste que cet enfant étrange ne lui sauterait pas dessus. Il commença à chanter une chanson de guerre Réprouvée qu'il essaya de modifier pour la rendre plus douce à l'oreille. S'il pouvait réussir à ramener le calme en cet être qui semblait en colère, ce serait déjà ça de fait. Il priait presque les Dieux pour que ça marche. Malheureusement, il n'était sûr de rien et agissait selon son instinct plus que selon sa raison. Il espérait qu'Aina ait profité de ce temps pour repartir se cacher à Maëlith.

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Troubler la paix (Aina)

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