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 [LDR Béluas] Impossible conciliation | Event aout

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Ven 21 Aoû 2015, 15:23

Impossible conciliation

[LDR Béluas] Impossible conciliation | Event aout  Banniy13

Perchée sur l’une des plus hautes branches d’un vieil arbre qui abritait de son ombre le campement de fortune des Béluas chassés de Dhitys, la Lionne balançait ses pieds nus dans le vide. D’un regard sévère, elle observait son peuple. Les ententes se dégradaient un peu plus chaque jour. Les Chats refusaient de cohabiter avec les Cerfs, qui eux ne supportaient plus la présence des Ours et leurs incessants affrontements contre les Hyènes affamées qui s’en prenaient régulièrement aux réserves. Il ne restait presque plus d’Aigles et de Chouettes. D’un commun accord, ils avaient décidé de tenter leur chance ailleurs. Melinda soupira. Il y avait tant de Totems, de clans et de familles. Plus personne ne s’entendait et il ne s’agissait là que du peuple de la Capitale. Les tensions étaient d’autant plus lourdes et pesantes avec les villages du Rocher, découpé depuis des siècles en territoires distincts. La Reine avait déjà dû intervenir plusieurs fois. Les Loups de la ville avaient tenté d’envahir les terres des Renards. Les Eléphants avaient cherché à imposer leurs lois sur les tanières des Chevaux. Les problèmes s’enchaînaient et ils étaient plus nombreux à apparaître que la jeune femme ne pouvait en résoudre. Pourtant, elle était certaine que des possibilités existaient. Les Pandas avaient donné l’exemple en s’unissant aux Pandas Roux, aux Lapins, aux Ecureuils et aux Alpagas pour fonder un petit bourg sur les terres des Sphinx, qui avaient accepté de les recueillir au nord de la région qu’ils contrôlaient. Le cas demeurait isolé, bien malheureusement. Tirée de ses réflexions par des éclats de voix, Melinda baissa les yeux. Une Biche et un Jaguar en étaient venus aux griffes. Agacée, elle grogna et sauta de son perchoir. A peine avait-elle touché le sol que son grondement résonna à travers les bois, faisant fuir les oiseaux. Immobiles, silencieux, les gens la dévisageaient et attendaient d’elle une parole. « Votre comportement m’épuise. » articula-t-elle lentement d’une voix inhumaine, malgré qu’elle n’est pas pris forme animale. « La nature des hommes-animaux les pousse à se battre plutôt qu’à fraterniser. Cependant, je vous demande … Non. Je vous ordonne de vous accorder, d’unir vos forces, de transiger et de composer ensemble. Les Béluas doivent prouver qu’ils sont forts, qu’ils sont capables de se relever. Dhitys est tombée, pas nous. » Les fouilles avaient été longues. Ils avaient cherché à dénicher ce qui pouvait être sauvé dans les vestiges de la Cité d’antan. A présent, ils devaient tourner la page. « Les créatures à la face dorée sont de plus en plus présentes sur le Rocher et anéantissent nos villages. » Ils ne savaient pas encore que les Alfars étaient en route pour les décimer et voler leurs terres. « Nous avons trop à perdre pour continuer à nous déchirer. Pensez-y. » La Lionne était une meneuse de naissance. Cependant, elle manquait parfois de patience et de miséricorde, pour être d’un Totem peu transigeant. « Je prendrai les mesures qui s’imposent si vous vous révélez incapables de cohabiter pour le bien du peuple animal. »

Quelques secondes s’écoulèrent. Doucement, Melinda pencha la tête, la gorge courbée pour contempler les étoiles un instant, et les pâles rayons de la lune qui perçaient à travers les épais branchages de la Forêt. « La nuit est belle. Phoebe veille sur nous. Ne lui faisons pas honte. » D’un mouvement fluide, elle s’assit en tailleur. « Nous n’avons guère eu le temps de prier. Je crois que le moment est parfait pour implorer notre Déesse. » Elle tendit les bras. Presque immédiatement, elle fut rejointe par plusieurs Béluas, dont les Totems étaient aussi différents que possible. S’il y avait bien une chose qui les unissait, c’était bien la religion. Melinda le savait. Elle n’hésitait pas à se servir de cette arme pour forcer les siens à la mesure et à la tolérance.

Explications

Dans le Test IV d'Abel - qui n'est pas terminé et donc la partie dont je vous parle n'est pas écrite mais chronologiquement, elle s'est déjà déroulée - la Cité de Dhitys a été complétement détruite. Il n'en reste plus rien, que des ruines. Le gouvernement Bélua s'est effondré, puisque l'élite résidait dans la Capitale. Les Béluas sont donc encore plus désordonnés que d'ordinaire. Les cérémonies religieuses qu'ils célèbrent régulièrement ont forcément été interrompues. Les citadins sont perdus, ceux qui ne vivaient pas à Dhitys sont effrayés. Bref, ce n'est pas la joie, puisque la hiérarchie s'est complétement ramassée à cause de la destruction de Dhitys. La Reine, Mélinda, fait de son mieux pour rétablir l'ordre et gère bien la situation, mais ça reste très délicat, surtout avec les évènements de l'évent qui touche le Continent Naturel depuis cette troisième partie. Les côtes étaient déjà infestées de monstres marins depuis le début mais plus récemment, la terre tremble et les Masques d'Or rôdent dans les parages et sèment la mort, le climat près des rivages est catastrophique et la mer est déchainée. De plus, les Alfars ont décidé que le Rocher Naturel était un territoire sympathique et qu'ils aimeraient bien l'avoir, donc ils envahissent le coin avec les statues monstrueuses. C'est dans ce cadre fabuleux que ce lieu de race prend place !

Votre but n'est pas de régler une situation, seulement de l'affronter. Les résolutions viendront plus tard ^^ Vous êtes libres de vous emparer d'un élément de la situation pour le traiter. Par exemple, une famille de béluas oiseaux a tenté de fuir par les airs, voulaient changer de continent mais les vents marins sont trop violents et ils ont les ailes brisés ou bien des Masques d'Or arrivent ... [N'oubliez pas qu'ils sont puissants, difficiles à tuer, très endurants, et qu'ils n'ont pas de visage à proprement parler puisque leur tête est le masque d'or et de métal], vous piégez deux ou trois Alfars ... Vous pouvez même régler des petits conflits territoriaux entre Béluas, des problèmes parce qu'ils ont faim, peur ... Pour l'instant, pas de solution d'habitation définitive pour les Béluas ^^ Ils sont sur le Rocher, voilà.

Petit rappel : il n'existe aucun Bélua ayant un Totem d'animal légendaire ou un Totem d'animal marin.

Si vous avez des questions ou doutez de l'idée que vous aimeriez développer, n'hésitez pas à me contacter.

FAITES UN RESUME A LA FIN ^^ C'est plus sympa pour que les gens ne traitent pas le même sujet

Nombre de mots : 900 mots minimum

Gains

Gains pour 900 mots
  • Un point de spécialité au choix.


Gains pour 450 mots de plus
  • Un autre point de spécialité au choix.


  • Attention : Seuls les Béluas ou les individus possédant des compagnons Béluas peuvent participer. Vous avez jusqu'au jeudi 1O septembre, minuit, pour répondre à ce post.

Récapitulatif des Gains

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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Miles Köerta
Sam 22 Aoû 2015, 14:21

LDR – Impossible conciliation
« On n’est bien qu’à la maison… »

« Nous sommes des Hyènes, certes, a-t-elle craché entre ses dents, acide, mais ça ne fait PAS de nous TOUS des voleurs pour autant, charognard! »

Ma grand-mère pestait au visage d’un Vautour, qui avait osé prétendre que notre famille avait pigé, sans permission, dans leurs réserves de nourriture, clamant, à qui voulait bien l’entendre, l’esprit vil et avare de l’Hyène comme prétexte pour leurs accusations. Rien, pourtant, ne pouvait nous blâmer et mettre notre innocence en cause et pourtant, dès qu’il y avait un petit pépin, il fallait tout mettre sur la poire de son voisin. Ces fausses accusations, dans tous les cas, suffirent à briser les dernières lignes de patience qu’était capable de supporter cette vieille peau. Dans un grand bond, que je n’aurais jamais cru possible pour une femme d’un âge aussi avancé, elle s’était placé face au Vautour pour tenter une approche, disons, amicale et pacifique. Mais connaissant l’esprit bouillant de la vieille femme, je ne m’étonnais pas de la voir sortir de ses gonds quelques minutes plus tard, sifflant comme un Serpent au visage de l’imprudent. Le ton avait très vite monté et, de mon point de vue, il ne restait qu’une marge mince avant qu’ils ne finissent par arriver aux griffes et aux serres.

« Je ne tolèrerais  aucune accusation sur ma famille sans preuve! Nous n’avons PAS volé votre nourriture! Aller donc agacer quelqu’un d’autre, comme les Rats ou les Renards, par exemple, si vous n’êtes pas satisfait! »

Elle ne mâchait pas ses mots, l’ancêtre. Son caractère pouvait être pire que le mien à certains moments. Si j’aurais été capable de la sentir, je l’aurais trouvé impressionnante, à tenir tête face à cet homme de grande taille, au cou courbé et aux yeux perçants. Dans mon coin, retiré de cette dispute, j’observais, passif, les éclats de rage des deux partis. L’un criait aux voleurs et l’autre hurlait au scandale: ça aurait été comique, d’une certaine manière, si notre situation actuelle n’était pas aussi catastrophique. Malgré tout, ils trouvaient quand même le temps de se disputer et de s’en envoyer sur la gueule plutôt que de mettre leur énergie à trouver une solution mutuelle qui nous permette de survivre. Le problème, c’est que tout le monde travaillait dans son coin au lieu de prêter leurs forces à la cause commune. Je n’aurais jamais cru, cela dit, que les Béluas pouvaient être aussi détachés les uns des autres. Certes, il y avait plusieurs clans et familles qui ne s’appréciaient pas nécessairement – aussi, on n’est pas tous obligé de s’aimer – mais de là à se trouver des noises dans une situation aussi alarmante, je ne l’aurais jamais cru. Comme si tous les désastres qui s’étaient abattus sur nous réveillaient d’anciens conflits, qui surgissaient en cet instant, alors que plus aucune forme de gouvernement n’existait. Je soupirais, les bras croisés, secouant vivement la tête, comme à la manière d’un chien qui s’ébroue. Je sentis alors une présence s’approcher de moi et, quelques secondes plus tard, une main se déposa sur mon épaule.

« Fils? »

Un frisson parcourut ma colonne vertébrale, tandis que je levais les yeux vers la femme qui se tenait à mes côtés. Ma mère.

D’un geste sec, je me dégageais de sa poigne avant de m’éloigner d’elle de quelques pas.

« Ne m’approche pas! Et arête de m’appeler comme ça! Je ne suis pas ton fils! Je ne l’ai jamais été, alors fiche-moi la paix! »

Dans mon dos, l’Hyène s’affaissa soudainement, comme si un poids gigantesque venait de s’écraser sur ses épaules. Je savais qu’elle voulait tenter de renouer les liens avec moi, mais, dans mon cas, j’en étais incapable. C’était de sa faute si j’avais été donné à un couple de paysans. C’était de sa faute si je ne me sentais aucunement attaché à elle. C’était de sa faute si tous nos liens s’étaient brisés. C’était de sa faute si elle n’avait jamais été ma mère. Ma langue claqua contre mon palet alors que je m’arrachais, énervé.

« Ne me suis surtout pas! »

Je m’éloignais à grands pas, frustré, tout en me frayant un passage dans la foule de gens. Les chicanes n’en finissaient plus. Tel avait fait ceci à un tel qui avait volé cela à un autre, et gnagnagnagna! C’était moi ou il ne dépensait pas leur énergie pour ce qui était vraiment important? C’était pitoyable et épuisant.

Pourtant, ils pourraient faire des efforts, rien que pour cette fois, mais il me semblait que c’était trop difficile pour eux. Me rapprochant d’un terrier, caché par la végétation, je m’agenouillais devant le trou avant de siffler trois petits coups. Ce ne fut pas long avant qu’une tête d’Ocelot apparaisse au trou du terrier.

« Est-ce que vous allez bien? »

L’animal zyeuta les alentours, avant de sortir de la petite tanière en hochant de la tête, poussant un miaulement aigu.

« Et vous en avez suffisamment? »

Un autre signe d’acquiescement, qui m’arracha un sourire.

« Tant mieux! Les adultes sont vraiment idiots! Ils passent leur temps à se disputer comme des gamins et ils ne pensent même pas qu’il y en a d’autres, ici, qui souffrent autant qu’eux. »

Mon regard s’assombrit soudainement, tandis que je m’assoyais en tailleur sur le sol.

« Les adultes sont tous stupides… Je les déteste. »

Invitant le jeune Ocelot à monter sur mes genoux, ce dernier ne se fit pas prier et grimpa agilement jusqu’à se nicher confortablement sur mes jambes. Je souris, caressant le pelage du félin. En fait, c’était un Bélua. Un très jeune Bélua. Il était orphelin, ayant perdu sa famille dans le désastre qui s’était abattu sur Dhitys. Et une chance que je le prenais en main. Pourquoi? Parce que depuis le début, personne ne faisait attention à eux. Oui, à eux, parce qu’il n’était pas tout seul. Quatre autres orphelins occupaient ce terrier, affamés, assoiffés, ne cherchant pas de conflit ou en déclencher. Ils voulaient seulement ne pas mourir.

« J’ai fait ce qui me paraissait juste. Si les adultes ne se préoccupent pas de vous, moi, je vais m’occuper de vous durant cette crise.

- C’est donc toi qui as volé la nourriture des Vautours… »

Je me retournais vivement, l’Ocelot partant rapidement se cacher dans son terrier. Mon regard, à la vue du visage de Kiri, se fit incendiaire.

« Je t’avais dit de ne pas me suivre!!

- Ça m’intriguait. Je me demandais ce que tu mijotais.

- Ce n’est pas de tes affaires! Va-t-en! »

Elle ne bougea pas. Au contraire, elle s’approcha.

« Pourquoi ne pas l’avoir dit aux Vautours?

- Vous les adultes, vous ne comprenez rien! Vous vous souciez uniquement de votre petite personne sans penser à la souffrance des autres!

- Hakiel… M’en veux-tu à ce point pour ce que je t’ai fait?

- NON! JE ME FICHE DE CE QUE TU AS PU ME FAIRE! JE M’EN FICHE! »

Pourtant, ma voix se brisa. Cependant, je repris aussitôt le fil de la conversation, allant avec plus de véhémence dans mes propos.

« Pour le moment, les choses vont bien plus loin que toi et moi. Ces enfants n’ont plus de parent et je ne veux pas qu’ils subissent le même sort, en crevant de faim. Oui, c’est moi qui aie volé la nourriture aux Vautours. Mais ce n’était pas dans mon intérêt. C’était pour eux. »

À cet instant précis, des têtes apparurent du terrier. Des visages d’animaux qui, pourtant, derrière ces moustaches, ces crocs, ces fourrures, cachaient des enfants terrifiés et apeurés par le monde qui était le nôtre. Ma mère ne dit plus rien. Elle ne bougeait pas, passant son regard sur les visages des cinq Béluas. Puis, avec élégance, elle nous tourna le dos. Mon cœur manqua brutalement un battement.

« Tu… Tu vas me dénoncer? »

Il eut un lourd silence. Puis, elle me jeta un regard par-dessus son épaule, me gratifiant d’un large sourire.

« Le devoir d’une mère est de punir son enfant lorsqu’il fait quelque chose de mal. »

Elle se détourna, continuant de s’éloigner. J’allais esquisser un pas pour la rattraper, pour lui dire de ne pas le faire, mais sa voix résonna à nouveau au creux de nos oreilles.

« Mais, ce que je vois là, ce n’est en rien un acte qui mérite que tu sois puni, Hakiel… »

Et elle s’en alla, comme si rien n’était. Pour la première fois depuis que je la connaissais, ma mère m’apparaissait comme une véritable maman.


1 416 mots

Gains: Tous les gains pour Hakiel, mon compagnon niveau 0
- 2 points d’Intelligence et 2 points d’Agilité

Résumé: Après le discours de Mélinda, t'as les Vautours qui se ramènent vers la famille d'Hakiel pour dire que les Hyènes ont volé leur nourriture (vive les préjugés! /pam/) Mais en fait, c'est Hakiel qui les a volé pour aider des petits Béluas orphelins. Voili, voilou!

Très beau LDR! happy
Merci beaucoup!



[LDR Béluas] Impossible conciliation | Event aout  Signat16
Merci Léto ♪:
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Mer 26 Aoû 2015, 17:10

Dhitys. La cité d'espoir qui lui apporterait les réponses qu'il cherchait concernant ses origines. Actuellement cela ressemblait plutôt à un tas de ruine. Asgeïr avait préféré s'isoler un peu en déambulant entre les restes de chaumières qui jonchaient le sol, abattu. Non seulement il était loin d'obtenir les réponses qu'il cherchait, mais en plus de ça, il assistait à la panique général en ville. Il comprenait la décision de ses parents de vivre dans un lieu reculé, loin d'un tel peuple. Les siens étaient tous en train de se disputer, se voler, et de se battre entre eux. Il voyait même plusieurs petits animaux courir entre les débris, sans doute de jeunes béluas ayant céder la place à leur totem.
La paix qu’il avait trouvée en arrivant ici une semaine auparavant avait laissé place au chaos.

Le jeune loup cherchait désespérément une solution à cette situation tandis qu’il avançait le regard vide. Il avait promit refuge à sa sœur ici, et ils allaient devoir fuir une fois de plus. Il fut brusquement tiré hors de ses pensées lorsqu’il percuta un jeune homme.

« Tu peux pas regarder où tu vas ?! »

Visiblement, il semblait lui aussi sous tension. Il avait l’air plus jeune de quelques années,et sa chevelure rousse tombait le long de ses épaules.

« T’es muet en plus de ça, on t’a jamais appris le respect ?! » Il s’interrompit quelques instants avant de présenter un sourire nerveux « Attends, tu ne serais pas un loup toi ? »

L’interpellé eut d’abord un regard interrogateur, avant de lancer un regard noir au rouquin.

« Qu’est-ce que ça changerai si j’étais un loup ? »

« Tu fais partis de ces fumiers qui ont profité du chaos pour prendre nos terres, ne fais pas l’innocent avec moi ! »

Asgeïr n’eut pas le temps de répliquer, son interlocuteur s’était rué sur lui, et ils s’étaient tout deux écrasés dans les décombres d’une chaumière derrière eux. La chute lui provoqua une douleur dans le dos, ce qui le fit réagir instantanément. Il repoussa son assaillant d’un coup de pied dans l’estomac, avant de lui plonger la tête dans les morceaux de planches qui trônaient par terre.
Il comptait vraiment lui apprendre le respect ? Ce mioche qui lui avait sauté dessus sans prévenir, malgré leur différence d’âge et de gabarit qui ne jouaient clairement pas en la faveur du plus jeune. De plus, au vu des évènements, ce n’était pas vraiment le bon moment de lui chercher des noises, il était d’humeur assez maussade et la seule chose dont il avait envie à présent, c’était de passer toute sa rage et sa déception sur le premier venu.
Ils avaient soulevé de la poussière hors des débris à tel point que cela piquait les yeux du loup. Il allait lui assener un coup supplémentaire, pour lui faire regretter son geste malheureux lorsqu’il décolla brusquement du sol. Il se retourna pour comprendre qu’un homme bien plus massif qu’eux les soulevait tous les deux par la tunique. Contre toute attente, le nouvel arrivant envoya d’abord voler le jeune renard

« Dégage tout de suite gamin, et arrête de chercher des ennuis au premier venu, tu fais honte à notre totem en ces temps difficiles ! »

Après avoir lancé un regard noir aux deux autres hommes, le garçon tournait les talons pour s’éloigner. Asgeïr fut posé sur le sol quelques instants plus tard, sans subir le même sort que son assaillant.

« Merci pour ton aide. Je n’ai pas vraiment compris pourquoi il s’est rué sur moi. Il doit êtr- »

« Ne t’inquiète pas, ce n’était pas spécialement contre toi. Ce petit n’a pas eu la vie facile dernièrement. »

Alors qu’il l’avait coupé, son interlocuteur s’était assit par terre, contre un morceau de mur qui tenait encore debout. Il fit signe à Asgeïr de s’asseoir près de lui. Il devait bien mesurer un peu plus de deux mètres, et vu la silhouette, devait peser deux fois comme l’ainé Fjordson. Ses cheveux longs, attaché en arrière à l’aide d’un bandeau de fortune, étaient blanc comme neige.

« Tu sais, il est venu ici en tant que réfugié, il misait beaucoup sur Dhitys »

« Comme ça on est deux… » Ne put s’empêcher de grommeler Asgeïr

« Je me doutais bien que tu n’étais pas du coin. D’où viens tu, que viens tu faire ici ? »

Après quelques secondes de méfiance, le jeune homme lui conta brièvement son voyage jusqu’à aujourd’hui sans trop rentrer dans les détails. Après tout, il ne savait même pas où il serait demain, ni si il mangerait, et encore moins si il rentrerait un jour, au diable la méfiance.

« Eh bien tu vois, lui non plus n’était pas d’ici au départ. Il vient d’un petit village au sud de Dhitys. Un endroit où il faisait bon vivre sans doute. Il à été totalement rasé, il y a quelques jours de cela. Détruit par des créatures au visage doré semble-t-il. Les corps de ses parents sont encore là bas, tu n’as sans doute pas besoin d’explication nécessaire quant au sort qui leurs à été réservé. Et à peine arrivé ici, tout comme toi, il assiste à la destruction de la cité. Nous l’avons donc recueilli nous, totem du renard,  et avons fais preuve de solidarité. Cependant, certains représentants du totem du loup ont décidé de venir prendre les terres que nous avons au sein de ce qu’il reste de la cité. Il n’a pas la sagesse nécessaire pour se contrôler et faire la part des choses.»

Asgeïr était perplexe, il n’était au courant de rien. Le conflit entre les loups et renard, les créatures à la face dorée. Son ignorance faisait peine à voir. Lorsqu’il avait vu la reine Melinda prendre la parole, il n'était même pas sur que c'était bien elle. Il ne savait rien de la hiérarchie, rien de la religion, rien des évènements qui l’entourent. Rien.
Alors qu’il continuait de lui raconter ces évènements, le vieux renard voyait le visage du jeune loup s’assombrir de plus en plus.

« Allez broie pas du noir comme ça, c’est seulement un récit, ce qui est fait est fait. Retourne plutôt voir les tiens maintenant, et profite d’eux chaque jours où tu auras la chance de voir le soleil se lever, c’est ça vivre mon garçon. »

Sur ces paroles, l’homme le salua et se leva lentement, avant de s’éloigner d’une démarche fatiguée. Il ne se retourna pas une fois, laissant seul le jeune loup. Cet homme, il ne connaissait même pas son nom, mais celui-ci avait choisit de lui parler, comme deux êtres civilisés, malgré les différents de leurs totems. La situation arracha un sourire à Asgeïr, finalement, malgré la panique évidente en ville, les béluas avaient bel et bien un coté humain et pouvaient bel et bien faire preuve de sagesse.


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Jeu 27 Aoû 2015, 23:23


« CALLIO ! Reste à la maison, ne va pas dehors ! » tonna Mila, la mère du petit bélua. Il se précipita dans ses bras et tous les deux s’enfermèrent dans la maison. Plus tard dans la soirée, des gens vinrent toquer brutalement à leur domicile, non loin du fleuve de la Varenda. C’était Ophale et Tolreen, couverts de sueur et de poussière. Ils vinrent tous les deux s’affaler péniblement autour de la grande table à manger. Ophalee mit un certain temps avant de reprendre son souffle, Tolreen aussi. Ils se regardèrent un instant dans le blanc des yeux avant que Mila ne vienne demander des informations sur les événements passés. Ophalee avait du mal à reprendre sa respiration, Tolreen commença « Nous nous sommes inquiétés pour vous, nous avons fait le plus vite possible. Nous avons attendu la fin du discours de la Déesse Totem avant de nous précipiter ici. «  Mila ne sembla pas comprendre pourquoi son frère s’y était ramené. Il était magicien. Tolreen lui rappela toutefois « Et notre père était bélua, je vis ici, avec vous, depuis que je suis toute petit. On ne peut pas me reprocher de m’intéresser à ce peuple ! » Il était épuisé, la route l’avait exténué et pourtant il l’avait fait de nombreuses fois. Ophalee le coupa quand il voulut faire de nouveau l’éloge du sang qui l’habitait. «  En bref, … ça a fait ‘Boom’, Dhitys n’est plus sous le contrôle de … La Déesse Totem. Ils ont tous fuis. » Ce n’était pas une nouvelle pour Mila, qui était déjà au courant. Tous les villages environnants étaient tenus en alerte. Ophalee finit sa phrase en rouspétant, on sentait dans sa voix la méprise pour ceux qui gouvernaient l’ancienne Dhitys. « Ils ne savent rien faire, ils ont tout gâchés. » Tolreen se retourna vers la bélua «  Et toi, tu penses que tu aurais pu faire mieux, hein ? » dit-il sur un ton énervé. La fatigué lié au stresse conduisait forcément à la colère. Ophalee haussa les épaules, préférant éviter ce manège humain « Personne ne peut le savoir. On entend beaucoup de choses depuis que les Hommes de Roc ont foulé les terres. Quoiqu’il en soit Mila, tu as de la chance que ton village soit en retrait par rapport à l’avancée des Masques d’Or. Mélinda se tient sur le Rocher avec tous ses fidèles, il serait plus sage de les rejoindre pour vous protéger d’un éventuel assaut. Des Hommes de Roc ou des Masques d’Or. Phoebe veille sur vous, mais avec l’anéantissement de Dhitys, je pense que l’Aether aura encore beaucoup de choses à faire. Les infidèles se réveillent, ça a du bien les secouer une telle catastrophe. » - « Toi, ça ne t’a rien fait ? Toutes ces familles… ?  Tu chasses des monstres, tu ne dois pas pourtant en devenir un Ophalee. » - « Pour ta gouverne j’ai dit Adieu à la ville depuis longtemps, depuis qu’ils M’ONT Brûlé, alors ils peuvent bien se faire cramer un peu, je m’en fous, ça leur fera du bien. Des prédateurs chassés, ça rafraîchit parfois. La Lionne et ses concubins ont enfin quelque chose de bien à faire, ils se soucient enfin de nous. » Elle se leva brusquement. Sa voix tendue était redevenue soudainement calme. Elle avait fermé les yeux. Louve aimait bien titiller quand l’occasion se présentait. « Il faut que vous partiez. En communauté, vous serez plus en sécurité qu’isolé. Je vous attends dehors. » Elle claqua violemment la porte.

Ophalee caressait la bague qu’elle avait au doigt. Son dos était appuyé contre le mur. Toute la famille fut bientôt réunie et se regroupa devant l’entrée de la Maison. Ophalee daigna à peine les regarder. Tolreen essaya de lui parler calmement, une nouvelle fois, sans succès. Elle s’était fermée comme une huître, la conversation avait déplu à tout le monde mais raviver des souvenirs la piquait énormément. Ophalee avait tout fait pour échapper à la vie normale béluaque. Elle avait aussi tout fait pour disparaître, ce qu’elle avait en parti réussi. Mais il semblait aujourd’hui que le titre autrefois obtenu la rappelle de nouveau. Gardienne de Phoebe. Ces lettres raisonnaient comme une attaque à ses oreilles. Elle sentit les poils s’hérisser. Là n’était toutefois pas le moment de se plaindre ni de se lamenter des titres obtenus. Jusque-là, la vie lui avait donné la chance de continuer et la force de persévérer. Elle n’allait laisser personne tomber comme autrefois, non, c’était hors de question. Alors elle prit la tête du petit groupe sans demander l’avis aux intéressés et fonça sur le chemin jusqu’au Rocher. Ils la suivirent sans broncher, après tout, elle avait aussi bien vécu dans la nature que Berli ou Tolreen, elle avait aussi bien fait le trajet un millier de fois. Elle ne les perdrait pas et emprunterait des chemins sûrs. Son instinct guidé principalement par son ouïe et son odorat puissant lui permettrait d’écarter rapidement les zones de danger. Une fois un objectif en tête, personne ne pouvait l’arrêter dans sa course. Bien qu’elle ait eu détesté Mélinda et ses partisans, Ophalee n’en restait pas pour le moins persuadé de la sécurité dont la femme pouvait faire preuve. Si Phoebe croyait véritablement en Elle, Ophalee les guiderait jusqu’au camp de fortune pour les délivrer de l’insécurité et de la Mort rôdant à chaque pâté de village. D’autres voyageurs apeurés suivirent le mouvement. « Nous nous sommes perdus dans la forêt. Nous ne savons plus où aller. » - « Suivez-nous jusqu’au Rocher, c’est là où nous nous rendons. » disait souvent Ophalee. « Pourquoi tu fais ça, Ophalee ? Tu aurais pu partir, seule tu as plus de chance qu’un groupe d’être attaqué par ces Sournois… » chuchota Tolreen pour ne pas inquiéter le petit groupe derrière eux. Tous avaient des baluchons, des ustensiles de cuisines et quelques victuailles. D’aucun n’avait pris leur forme animale car personne n’envisageait la possibilité de fuir. Du moins, ceux qui s’étaient déjà transformés étaient certainement loin à l’heure qu’il était. Louve cognait dans la poitrine d’Ophalee. La peur était palpable à bien des moments mais bientôt l’odeur du sang raviva l’animosité de la femme au demi-visage. Personne ne s’en était encore aperçu car ils étaient loin du sentier menant droit vers le Rocher. Ophalee s’arrêta. Le fait de se stopper marqua le groupe qui en fit de même. « Il y a des gens par-là le petit Bosquet. » Elle fit quelques signes à Tolreen pour faire comprendre que l’odeur du sang était très présente. Cela leur permettait aussi de communiquer en toute discrétion, obligeant les personnes qui les regardaient à comprendre leur langage manuel. Tolreen communiqua quelques mots à Berli et à Maugreen, l’Ancien chef du Village. Ils décidèrent d’aller se cacher assit derrière des hautes fougères. Ophalee et Berli continuèrent leur route menant droit au grand Sentier. Le vent venait de changer de direction. La bélua grimpa agilement un Pin qui se dressait à deux pas de la fameuse piste ensanglantée. Avec un appui pareil, elle pouvait se vanter d’avoir un regard étendu sur le Monde. Quoiqu’il en soit, elle finit par apercevoir un petit groupe dont les masques reflétaient le soleil. Ils partaient dans une direction inverse à celle du Rocher. Je fis des signes à Tolreen et redescendit de mon piédestal. « Ils partent par là-bas. Je propose que nous continuions dans les bois, ce sera plus sage et moins risqué. » Ils se mirent d’accord sur la voie à emprunter et allèrent chercher la famille de Tolreen et leurs amis. Ensemble, ils continuèrent leur marche dans les hautes fougères jusqu’à déboucher sur une clairière trop dangereuse au goût d’Ophalee. Ils la contournèrent et pénétrèrent enfin la forêt de Chênes qui bordaient une grande partie du rocher. Le sens de l’orientation n’échappait pas à la bélua qui avait des centaines de fois, si ce n’est des milliers, parcourus le territoire béluaque de long en large pour faire affaire ou tout bonnement rencontrer de nouvel personne. Bientôt les odeurs familières de centaines de repas et du musc incontestable des béluas mâles se présentèrent aux narines « Nous sommes bientôt arrivés, d’autres n’auront certainement pas cette chance. » affirma la belle au demi-visage. Certains la remercièrent, dont la famille de Tolreen, Mila et Berli principalement. « Je ne peux rester avec vous. » Tolreen l’attrapa par le bras. « Tu crains quoi en restant parmi nous ? Reste. » Elle voulut se dégager de la poigne de son ami. « S’il te plaît. » persista-t-il. Ophalee craignait de revoir d’anciens visages, elle voulait les oublier, tous. Néanmoins elle ne pouvait éternellement refuser l’accueil que Tolreen et sa famille lui offrait. Elle accepta et les accompagna jusqu’au campement provisoire, elle l’espérait, de centaines de familles abandonnées. « Sa tâche sera rude. » - « A qui ? » - « A Mélinda. » - « En effet, mais nous pouvons l’y aider . »



Mots = 1 500
2 points de charisme s'iou plaît !


Résumé : Alors Ophalee revient du Discours de Mélinda. Elle va à un village sain où vit la famille de son mentor chasseur (car oui, Ophalee est une chasseuse donc il lui faut un mentor pour apprendre) et décide de les emmener au près de Mélinda.
Donc aucun affrontement ni acte héroïque, juste de la route à pied pour sauver une famille et quelques villageois d'un possible massacre. De la sécurité, rien que de la sécurité ! \o/



[ A venir : Hénar Sombrois - bélua compagnon ]
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Ven 28 Aoû 2015, 23:06

J'étais en train de dormir, ayant enfin trouvé un endroit adéquat. Ce n'était pas évident par les temps qui courraient. Les enfants ne me regardaient plus de la même manière et il était quasiment impossible de les faire sourire par un tour dont j'avais le secret. Des familles entières avaient été décimées et le fait de le savoir me rendait malheureux. J'étais un gardien, un chien fait pour surveiller, chérir et protéger ceux qu'il avait sous sa garde. Parfois je pensais à Malice et j'espérai que rien ne lui était arrivé. Cette petite fille à la peau noire était d'une gentillesse sans nom et elle était de loin ma meilleure compagne de jeu. Mais l'heure n'était plus à l'amusement. Mon pelage était sale, le blanc ayant fait place au marron boueux. Tous les jours, je cherchais à manger en effleurant le sol de ma truffe sableuse. Je trouvais des restes parfois, mais je n'étais pas le seul à les convoiter. Le continent naturel s'était mis à trembler il y avait peu mais la panique y était bien présente depuis longtemps. Je n'avais pas pour habitude de vraiment m'occuper de politique ou de géographie, mais j'étais au courant de certaines choses. Au début, je ne les avais pas cru, mais il avait bien fallu me rendre à l'évidence : les Masques d'or et les monstres marins étaient bien réels. Depuis, ma vie n'avait pas vraiment changée : je vivais toujours au jour le jour, mais c'était un peu plus délicat. D'ailleurs, je ne dormais pas beaucoup. Bien sûr, en tant que chien j'avais toujours un œil ouvert comme on dit, mais il y avait également ma partie humaine à contenter et, parfois, mes instincts s'effaçaient un peu et je sombrais dans un sommeil profond. Ce n'était pas le cas aujourd'hui car dès qu'un moineau se posa à côté de moi, je sentis sa présence. Ce dernier me fixa avec un étrange regard avant de prendre forme humaine. « J'étais sûr que vous étiez un Bélua. » dit la jeune femme qui venait d'apparaître totalement nue devant moi. Je me mis à remuer la queue devant elle. La nudité n'était pas pour moi source de fantasme, j'avais l'habitude. Je mutai également afin de pouvoir avoir une conversation entre « hommes ». « Que me voulez-vous ? ». Elle sembla surprise devant mon questionnement et hésita un peu avant de soupirer pour m'annoncer la nouvelle. « La cité de Dhitys est tombée. Le continent vient de se mettre à trembler mais ce n'est pas le pire. Là bas c'est l'anarchie. Les différents Totems se battent entre eux pour une parcelle de terrain. Et puis... il y a ces Masques d'or... ». Je n'en revenais pas, tout simplement. Avec ma main, je me mis à me gratter frénétiquement la tête. Sans doute quelques puces se trouvaient dans mes cheveux, y ayant trouvé refuge après ma mutation. Mais la texture ne devait pas réellement leur convenir. D'ailleurs, elles avaient laissé leurs traces sur ma peau, des petits ronds rouges y étant apparus. Ces maudites puces... « Attendez là... vous me dîtes que Dhitys a été détruite ? ». « Oui... ». « Mais... comment ? ». « Je l'ignore... ». « Et la reine ? Et mes... ». Mes parents. « La reine va bien je pense. Le mieux est de vous y rendre pour voir comment vont vos proches. Je sais que certains Béluas ont préféré fuir la capitale pour aller tenter leur chance ailleurs... ». « Pourquoi me dîtes-vous ça ? Pourquoi moi ? ». Je ne comprenais pas pourquoi elle s'était arrêtée. « J'essaye de répandre la nouvelle. Je pense qu'ils ont besoin d'aide au Rocher. La votre, celle de n'importe qui. Et puis, c'est votre Totem... vous êtes un chien de berger alors je me suis dit que vous pourriez protéger notre territoire... ». Je n'avais jamais eu de responsabilités. Ce n'était d'ailleurs sans doute que folie de vouloir m'en donner. Mais j'avais pris ma décision : j'irai. De toute manière, j'étais trop inquiet pour mes parents, je devais savoir s'ils allaient bien.

Une fois sur le territoire Bélua, je pris conscience de la gravité de la situation. J'arrivai d'ailleurs juste à temps pour assister au petit discours de la reine que je voyais pour la première fois. Elle me faisait réellement froid dans le dos et quand elle ordonna le calme, les autres lui obéirent, se mettant à prier d'un même mouvement. J'en fis de même, n'ayant pas envie de m'attirer les foudres de la dame. Et puis, Phoebe était notre déesse. Dans ces moments de douleurs et de chaos, l'idée de la prier était excellente : peut-être nous viendrait-elle en aide ? Je l'espérai. Voir que Dhitys n'existait plus était un véritable choc pour moi. J'y avais vécu une partie de mon enfance. Cependant, je préférai perdre la cité que le Rocher dans son ensemble. Il était le symbole de notre peuple et je le chérissais comme je chérissais mes proches.

A peine quelques temps après la prière, les combats et conflits d'intérêt reprirent. Au début, ce n'était que des regards, mais je vis bien au mouvement que faisaient certains que les choses pouvaient dégénérer d'un moment à l'autre. Mélinda avait beau être un lion, il me semblait que réussir à contenir tout ce monde seule relevait de l'impossible. Enfin... après ses paroles, je n'aurai pas osé lui désobéir en ce qui me concernait. Elle m'impressionnait et un mot d'elle aurait eu sur moi l'effet d'un coup de poignard en plein cœur. Quoi qu'il en soit, je devais trouver mes parents et j'avais ma petite idée sur la question. En arrivant, je fus assez surpris de la situation. Mes géniteurs étaient en train d'en démordre avec deux Béluas loups à l'allure carnassière. Forcément... le chaos qui régnait ne favorisait pas la démocratie et l'égalité. En temps normal, les choses étaient déjà complexes, mais à présent que Dhitys n'existait plus, la loi du plus fort devait régner en maître. Néanmoins, j'avais l'avantage de l'apparence. Un chien contre deux loups, cela pouvait paraître ridicule mais j'étais grand, charpenté et mon pelage était si long qu'il me protégeait des morsures éventuelles.

Sortant de nulle part, je m'interposai entre le bouc et la chèvre et les deux loups, aboyant puissamment. « Wouaf ! ». La queue baissée vers le sol, je montrai alors les dents. Mon instinct avait pris le dessus et je n'avais plus peur. Mon sang circulait dans mes veines à une vitesse impressionnante en raison de l'adrénaline qui faisait son œuvre. Dans ce genre d'état, j'étais prêt à tout, à mordre, à attaquer, à défendre, à arracher !

Finalement, le combat n'eut pas lieu, les loups préférant battre en retraite. Le contexte jouait beaucoup. Les Béluas avaient de moins en moins d'énergie avec les vivres qui manquaient et peut-être que Mélinda avait raison : il valait mieux garder nos forces pour se battre contre une plus grande menace, une menace extérieure à notre peuple. Plus tard, mes parents et moi nous réunîmes sous forme humaine. Les retrouvailles avaient été chaleureuses mais nous devions discuter de choses plus sérieuses. A vrai dire, je n'aimais pas ce qui était sérieux mais dans de telle circonstance, je ne pouvais pas faire autrement. « Ton père et moi envisageons de quitter la région le temps que les choses se calment. ». « Pour aller où ? » demandai-je. « Nous pensions aux terres d'émeraude. Là bas le pâturage est presque infini. C'est un territoire Orine et nous pourrions y être à l'abri... du moins, nous l'espérons. C'est si grand que les Masques d'or ne s'y rendront sans doute pas. Il n'y a pas de cités sur ces terres hormis Stenfek mais nous en resterons éloignés... Ici les tensions sont trop grandes, nous risquons de nous faire tuer. ». « Surtout que depuis que le gouvernement est tombé, Mélinda gère tout seule. Lui enlever quelques sujets lui facilitera les choses. Quand tout sera plus calme, nous reviendrons mais pour l'instant, nous pensons que ce sera bien mieux comme ça. ». Je ne pouvais pas véritablement les contredire. Moi-même n'avais jamais eu l'intention de vivre à Dhitys. Je ne savais pas ce qui allait succéder à la cité, si quelque chose serait reconstruit, mais je tenais à ma liberté. « Peut-être que je pourrai vous y accompagner ? Comme ça, nous chercherons un endroit sûr pour vous, ensembles. ». Sa mère sourit. « Tu es bien notre fils ! » dit-elle en lui ébouriffant les cheveux.

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Lun 31 Aoû 2015, 23:10


FLAMICHE : C'est ça ! Tu vas le regretter !

La bélua-guêpe s'en va et elle ne se retourne pas : elle sait que Flamiche ne la retiendra pas. Elle a vu clair dans son jeu ; ici, intimider n'est pas la bonne solution. Le nez en vrac à cause de la bagarre inutile dont elle s'est mêlée, la bélua ne sait plus où aller. Elle vient de perdre sa dernière parcelle de territoire. Flamiche est définitivement perdue. Pour la première fois de sa vie, elle a rejoint les personnes qui étaient être censées les siens, et pourtant, elle ne comprend absolument rien à leur mode de vie. Il faut croire que sa mère a manqué de lui donner une éducation comme l'entendent les béluas...

INCONNU :  Voilà ce qu'on gagne, quand on cherche des noises à ses voisins.

Flamiche se retourne vers la voix inopportune. Il s'agit d'un homme plutôt jeune, mais dont la carrure impressionne la bélua. Elle doute pouvoir lui faire face en cas de désaccord. De toute façon, elle est presque plus faible que tout le monde, ici : appart les enfants, elle est certainement la seule à ne s'être encore jamais transformée. Tout ça à cause de sa maudite maladie... néanmoins, malgré son énième échec cuisant, Flamiche ne se laisse pas abattre. Il lui reste encore assez de miettes de fierté pour tenir tête à celui qui pense lui faire la leçon. Affichant un air fier, elle commence à répondre, mais il la stoppe en plein élan et réveille une nouvelle fois sa colère.

INCONNU :  T'as quel Totem, pour nuire aux autres comme ça ? La teigne ?

Elle s'approche de lui, les poings serrés. En guise de réaction, ce dernier se transforme en son animal Totem : un magnifique boa. À la vue de cet animal si redouté par les humains, Flamiche a un moment de recul, mais elle reprend vite ses esprits. Elle ouvre la bouche une nouvelle fois, prête à lancer sa réplique cinglante, mais elle est encore interrompue : une voix s'est élevée dans le grand refuge des béluas. D'un seul mouvement, tout le monde lève la tête vers ce signal. Plus aucun bruit ne peut perturber son intervention. Au-dessus de tout le monde s'élève une femme. qui semble être très respectée. Est-elle la souveraine des béluas ? Si ce n'est pas le cas, elle bénéficie sûrement de grands pouvoirs dans leur hiérarchie. En tous cas, en commençant son discours, elle n'a pas la peine de se présenter : tout le monde sait qui elle est. Tout le monde sauf Flamiche, évidemment.

La bélua ne prête plus aucune attention au boa provocateur : elle boit les paroles de l'intervenante. Si quelqu'un peut encore la guider en ce monde, c'est bien elle. Son discours s'avère être un sermon. En l'écoutant, Flamiche se sent parfaitement visée, et la culpabilité commence enfin à prendre le pas sur sa colère. Cela l'oblige à penser à ses actes depuis qu'elle a quitté Dhitys. Qu'a-t-elle fait vraiment ? Elle a suivi tout le monde tout en se cachant, puis quand ils s'arrêtèrent ici, elle tenta égoïstement de faire croire qu'elle était meilleure que les autres, juste par peur de n'avoir droit à rien. Flamiche boit les paroles de la femme jusqu'à la fin et imite tout le monde quand elle les invite à prier... "Phoebe". Quelle est cette tradition ? Tout ce que Flamiche sait, c'est qu'elle serait l'incarnation de la lune. A-t-elle un lien spécial avec les béluas ? Honte d'être aussi ignorante, elle ne laisse trahir aucune émotion et suit le mouvement. Et curieusement, elle se prend plutôt bien au jeu ; elle est même... émue quand tout cela se termine. Les activités reprennent leur cours dans le grand refuge, et une atmosphère paisible semble avoir calmé les esprits. Pour sa part, Flamiche ne ressent plus aucune colère, même pas quand elle se tourne vers le bélua. Il a abandonné sa forme de reptile et il lui sourit, ce qui ne manque pas de la surprendre.

INCONNU :  Je suis Nolan. D'où tu viens ? Tu es une de ces cavaliers solitaires, hein ? Une petite teigne perdue dans la forêt ?
FLAMICHE :  Ha ha ! On peut dire ça. Je n'ai jamais été entourée d'autant de... béluas. Ce n'est pas de tout repos, je te le dis...!
INCONNU :  Amène-toi.

Tout en répliquant, elle a montré au certain Nolan son nez ensanglanté. Il rigole de bon cœur et leur début de dispute est déjà oublié. Flamiche le suit sans savoir où il l'emmène, mais elle a le sentiment que cela va jouer dans son intérêt. Finalement, elle arrive dans un groupe qui semble être la famille de Nolan. Le regard qu'il leur lance confirme sa théorie ; il y a le père, le frère et plusieurs personnes âgées. Trop pour n'être que des grands-parents.

NOLAN :  Voilà, j'ai trouvé quelqu'un pour nous escorter !

Flamiche tique; vient-il tout juste de l'embarquer dans une combine sans lui demander son avis ? Elle se promet de lui en mettre une plus tard, mais pour le moment, elle se contente de jouer le jeu, en essayant de garder sa surprise pour elle. Une escorte, ça veut dire voyage et communauté : c'est ce dont Flamiche a besoin pour prendre un nouveau départ...  et survivre. Peut-être.

NOLAN :  Maintenant, nous pouvons partir !
FLAMICHE :  Quoi, maintenant ?

Elle s'étrangle. Est-ce qu'il est fou ? De ce qu'elle a entendu, des ennemis sans pitié rôdent partout dans le continent. Se retrouver face à eux est une pensée encore plus horrible que d'imaginer les tremblements de terre. De plus, Flamiche sera plus un fardeau qu'une aide pour eux... mais à quoi pense-t-il ? Il a bien vu sa défaite cuisante face à l'effrontée de tout à l'heure.

NOLAN :  Oui, je te l'ai dit tout à l'heure... jusqu'à l'autre bout du camp, pour nous préparer à aller aux cascades cristallines.

Un regard insistant lui fait perdre la parole ; elle hoche la tête hypocritement et elle les suit. Contrairement à eux, Flamiche n'a rien à emporter. Pas même de quoi manger. Sur le chemin, Nolan lui explique les choses, avec une pointe d'amusement qui lui déplaît ; il compte sur son culot pour éviter que certains profitent d'eux sur le chemin. Il semble particulièrement craindre les loups. Mais depuis qu'il y a eu le discours, tout le monde est plus calme ; elle doute devoir intervenir de toute façon... alors elle marche tranquillement, notant mentalement qu'il lui en devra une, lui aussi.

NOLAN :  Donc ? Pourquoi tu es toute seule ici ?

Après s'être moqué d'elle et l'avoir recrutée sans son avis, voilà qu'il veut faire la conversation !

FLAMICHE :  Les... personnes avec qui j'étais sont parties. Toute seule, j'ai décidé d'aller à Dhitys. Après tout, c'est censé être un refuge pour moi... je ne m'attendais pas à la trouver en ruines. *Je me demande encore comment j'ai survécu jusqu'ici, d'ailleurs.*
NOLAN : Ah, d'accord. C'est pas grave, tu pourras venir voir les cascades, ça c'est quelque chose à voir dans une vie..

Dans le sourire que le garçon lui jette, elle entrevoit de la pitié. Cela ne la réconforte pas du tout, mais elle l'accepte et continue sa marche en silence. Désormais, c'est de ça que le monde est fait. En-dehors de ses montagnes natales, tout est différent. Flamiche commence à réaliser, et surtout, elle commence à s'y adapter. Finalement, elle se surprend à discuter amicalement avec les membres de la famille de Nolan. Elle apprend qu'ils sont tous des serpents et quand on lui retourne la question, elle affirme qu'elle est un chien. Elle ment évidemment, puisqu'elle n'a toujours pas vécu sa première transformation. Et puis personne ne se méfie des chiens...

Quand la troupe arrive, elle rejoint un autre groupe de béluas qu'ils semblent connaître depuis longtemps ; Nolan lui révèle qu'il s'agit d'une famille de fouines. Ce sont des totems si différents qu'elle se demande ce qui a bien pu les réunir. Ces derniers agissent en parfaite harmonie ; ils sont déjà en train de se répartir les tâches. Les plus âgés décident d'aller s'organiser avec leurs "voisins", mission délicate, tandis que les autres restent pour planifier leur future épopée ou compter leurs rares vivres. Flamiche tente de se rendre utile tant qu'elle le peut, mais trop de pensées traversent son esprit pour qu'elle soit concentrée. Que devient sa famille ? Etincelle est-elle vivante ? Et Ovilyn ? Elle tente de repousser tout cela, mais ses inquiétudes reviennent sans cesse. Peut-être que la clé se trouve vraiment dans les mains de Nolan, maintenant.

Etc:
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Mer 02 Sep 2015, 21:45





Le message


Depuis que la cité fut détruite, j'avais perdu ma maison. Tout ce qui m'avait été très utile à la chasse, ou bien tous les souvenirs que j'avais de mon père, tous mes petits plaisirs avaient disparus. Je n'avais même plus un seul lieu adéquat à la prière : chaque petit recoin de la forêt, d'une pleine ou d'une rivière, était rempli par différents groupe de Béluas qui ne réfléchissaient à rien d'autre que de se quereller. Ils pouvaient se préparer pour la guerre qui se menait contre les Alfars qui essayaient de prendre notre propre territoire. Ils pouvaient aussi fuir, ou alors se cacher et se préserver de quoi se nourrir pour un certain temps... Au contraire, ils n'étaient pas plus butés les uns que les autres.

C'était la panique, le désarroi total. Le seul endroit calme que l'on pouvait trouver - et encore - ne pouvait être que la cité de Dhitys en ruine. Certains Sang-Pur cherchaient en silence les restes de leur vie passée. On écoutait avec un sentiment d'insécurité les combats qui se livraient près du Rocher. Je pouvais voir au loin les combats qui se livraient. Je n'avais pas une seule pointe de motivation quant à l'idée de me joindre à eux. La prière était plus importante à mes yeux.

D'ailleurs, je m'étais déjà plongée dedans. Je sentais mon esprit envolé dans une seconde dimension. Je ne priais que pour la Lune Phoebe, c'était la seule en état de nous sauver de la misère. J'essayais de me mettre à sa place. J'imaginais son esprit, là haut, observant le massacre. J'essayais de compatir, je lui envoyais quelques mots de ma pensée. Je voulais la rassurer, lui dire que tout allait bien se passer, que tout s'arrangerait un jour. Je souhaitais qu'elle ne fut pas triste. J'étais calme. Dans mon élément. J'avais mon oeil droit fermé, j'appréciais cet instant de complicité absolue. Je ne reçus bien sûr aucun message de retour, mais c'est bien la seule activité que je supportais en terme de patience : un jour, il y aura un retour.

De mon oreille, j'entendis un grognement. Il résonnait dans toute la forêt, sur toute la terre des Béluas. N'ayant pas pour habitude d'être dérangée durant mes prières, étant donné que je choisissais toujours le bon endroit pour prier, un profond sentiment d'ennui me submergea. Mon esprit revint rapidement sur terre. Je pris un petit moment avant d'ouvrir mon oeil. J'avais presque oublié que je ne pouvais pas utiliser mon oeil gauche. Je remarquai aussi que je n'avais pas le tissu puissant recouvrir mon oeil. Il avait une fois encore disparu. Décidément, mon être m'avait laissé négliger ce détail... J’arrachai un bout de tissu de ma robe pour le porter autour de ma tête, et pour ne recouvrir qu’un oeil.

Je soupirai en me rappelant le grognement.

« Ahhh... Il se passe quoi encore... soufflais-je, agacée.

Je décidais d'aller jeter un coup d'oeil à la scène. Je pouvais observer une biche affolée et un jaguar en colère. La biche saignait, et repris sa forme humaine. C'était une femme, elle avait l'air douce et inoffensive. Le jaguar se transforma presque en même temps. C'était aussi une femme, plus docile, plus musclée, elle regardait l'innocente d'un air agressif. Ah. Ainsi une dispute entre ces deux Béluas aurait donc éclaté... Et enfin, la Reine s'était manifestée. En effet, je la voyais les observer, mécontente.

- Votre comportement m'épuise, dit-elle.

Je réagissais tout de suite par un commentaire insolent, peut-être, mais je ne pouvais pas m'en empêcher :

- Eh bien. C'est que maintenant que tu te bouges le c** ?

Bien sûr c'était très mal venu de ma part. Pourtant, je n'avais aucun soucis avec la vulgarité. La notion de politesse avait perdu de son sens pour moi. Ma mère n'était pas là pour me le rappeler non plus.

La Reine continua son discours.

- La nature des hommes-animaux les pousse à se battre plutôt qu’à fraterniser. Cependant, je vous demande … Non. Je vous ordonne de vous accorder, d’unir vos forces, de transiger et de composer ensemble. Les Béluas doivent prouver qu’ils sont forts, qu’ils sont capables de se relever. Dhitys est tombée, pas nous.
Elle marqua une pause.  
- Les créatures à la face dorée sont de plus en plus présentes sur le Rocher et anéantissent nos villages. Nous avons trop à perdre pour continuer à nous déchirer. Pensez-y...  Je prendrai les mesures qui s’imposent si vous vous révélez incapables de cohabiter pour le bien du peuple animal.

Elle annonçait qu'il valait mieux s'unir et faire honneur à notre race, non pas lui faire honte. Malgré le fait que sa réaction fut plus ou moins tardive, et que je trouvais Melinda ridicule parfois, j'étais tout à fait d'accord avec ce qu'elle avançait. A titre personnel, je n'étais pas du genre à chercher une bagarre avec qui que ce soit. Ce n'est qu'avec ma mère que des malentendus pouvaient faire surface de temps en temps, car nous n'étions pas sur un bon terrain d'entente. Heureusement, depuis que j'avais atteint une certaine autonomie, je n'avais plus ses regards ou ses remarques sur le dos, ce qui m'avait libéré d'un poids immense. Depuis la mort de mon père, cette saleté était plus qu'insupportable. Je pensais aussi secrètement que c'était elle qui lui avait retiré son âme, si douce, si charnelle autrefois, de mon père. Je n'avais cependant aucune preuve pour le démontrer. Il était doté d'un totem plus faible que celui de ma mère, ce qui me paraissait plus évident.

Quelques secondes s'étaient écoulées après son discours, et elle reprit tranquillement, voyant qu’elle avait touché une partie des Béluas qui l'avaient écouté, moi y compris.

- La nuit est belle. Phoebe veille sur nous. Ne lui faisons pas honte. Nous n’avons guère eu le temps de prier. Je crois que le moment est parfait pour implorer notre Déesse. »

Son discours était beau. J'avais finalement quitté une prière pour en rejoindre une nouvelle, en groupe. Je n'avais jamais prié en groupe auparavant, et j'étais ouverte à cette nouvelle possibilité. La Reine avait tendu les bras au ciel, et tous les animaux l'avait rejoint. Je choisissais également de me joindre à cette prière. Nous étions des Beluas. Il fallait en effet se reprendre en main. Il fallait montrer au monde entier notre potentiel. Montrer que l'on savait se battre. Nous pouvions nous en sortir contre les Alfgars qui nous attaquaient, le moment même. C'était la première réunion depuis que la cité avait été détruite. Enfin, si on peut appeler ça une réunion... Ce rassemblement de Belua signifait beaucoup pour moi. C'était un nouveau départ. Bien sûr, tous les Beluas n'étaient pas présents. Il devait y en avoir une quinzaine, mais c'était bien suffisant. J'espérais que la lune puisse entendre nos appels. J'y croyais.

❧❧❧

Si la prière avait calmé les esprits de quelques-uns, ce n'était pas le cas de certains. Je pris mon temps pour retourner au lieu où je me trouvais : la cité. Je croisai beaucoup de Sang-Mêlés. Ils s'étaient rendus autour de la cité depuis sa destruction. Bien qu'ils avaient du mal à se faire une place au sein de la population de Sang-Pur, ce lieu était important car c'était presque la capitale de notre terre... Mais je n'appréciais pas les Sang-Mêlés. Non, j’avais simplement du mal à accepter le fait qu'un de leur parents ne soient pas un Belua. Pour moi, et c'est un principe encré dans ma famille depuis bien longtemps, il était impossible d'être un Belua si un des deux parents biologiques ne le sont pas Beluas. La majorité des Sang-Pur étant de cet avis, les Sang-Mêlés avaient du mal à se faire une place près ce la cité.

Décidément, ils ne pouvaient pas rester tranquilles... Cela m'agaçai davantage, et ma patience avait une certaine limite. J'observais de loin à travers des buissons deux Beluas se disputant - il m'avait semblé qu'ils aient pour totem le serpent et un lapin, et je pris donc la décision de les séparer et transmettre le message qui avait été donné par notre Reine. D'un pas ferme, je me dirigeai vers eux. J'urlai.

« Vous n'avez pas fini les deux ! Et d'ailleurs tous ceux qui se trouvent autour de moi !

Le totem serpent se transforma. C'était un petit homme. Il avait d'ailleurs du mal à s'exprimer.

- Qui es... Qui es tu pour nous faire... la... la loi?

- Je m'appelle Zaphira Daetrius. Je suis ici pour vous partager un message, celui de la Reine.

Le lapin repris sa forme humaine. C'était une enfant, elle était terrifiée. Bien qu'elle soit sang-mêlée, j'éprouvais un minimum de compassion.

- Et qui es-tu pour te nommer messagère de la Reine?

Soudain, une voix derrière moi. Je la reconnaissais, c’était celle de ma mère. Mais p*****, qu'est-ce qu'elle foutait là?

- Ta g*****.

- Peu importe. Excusez moi, mes amis. Zaphira est ma fille et je me dois de la ramener dans le droit chemin.

- Bordel, c'est du foutage de gueule tout ça... T'as pas entendu? La Reine s'est manifestée tout à l'heure, de là où on est, c’est évident, ça ne peut être qu’elle… et personne d'autre, alors toi qui es aussi un Belua, et comme toi, et toi encore petite, tu vas écouter le message qu'elle a transmis.

Nous étions tous Béluas. Nous ne pouvions pas nier le rugissement de notre Reine, nier son message. Même ma mère. Ils étaient obligés de m'écouter, et j'aimais ça. C'est ce qu'ils firent.

- Notre Reine nous a ordonné d'unir nos forces. Elle ne peut plus supporter vos comportements honteux. Comment pensez vous que notre Lune réagit, en ce moment même ? Sortez de votre égoïsme et réagissez. La Reine, le peuple Belua doit montrer qui il est, nous sommes forts et capables de nous battre ! Nos ennemis nous terrasserons comme ils ont terrassé notre cité, s'ils nous trouvent comme telle. Nous avons l'obligation de nous relever, nous unir.

Je pus observer ma mère, qui avait plus ou moins de mal à cacher ses émotions. Elle m'observait d'un oeil noir, serrant les dents. Elle était jalouse, elle aurait voulu être à ma place. C'était un privilège d'avoir prié avec la Reine. Mais elle était obligée de se comporter en mère responsable et aimante devant ces deux Beluas. Ces derniers m'avaient écouté avec toute leur attention du monde.

- C'est... un très très beau di... discours, que vous offrez là. Le petit homme parla, ce qui avait cassé le silence étrange qui avait pris place pendant quelques secondes.

- Ce n'est pas le mien, mais celui de notre Reine. Faites passer le message à votre famille, vos amis. C'est important.»

La petite fille s'approchai de moi. Je ne comprenais pas ce qu'elle voulait faire au début. Elle avait ouvert les bras pour me serrer très fort autour de mes jambes. Ce geste me toucha, je lui rendit. Elle en fit de même au petit homme. C'était très beau. Elle voulu l'appliquer sur ma mère, qui avait beaucoup de mal à l'accepter, elle qui avait tant horreur de l'amour. Mais ça, j'étais la seule à savoir.

Une fois que les deux étaient partis, j'étais seule avec ma mère, qui était tellement jalouse qu'elle se transforma. Son totem était l'aigle. Je la détestais pour ça. Gabrielle s'envola au loin, vers une destination m'étant inconnue.  







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Nice ce petit rp ^^
Voici les Gains + resumé en spoil :)
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Lun 07 Sep 2015, 01:58

L'impossible Conciliation
Fen'Harel, le Bélua monstre

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Fen’ court, ne laissant aucunement le temps à ses poumons de lui permettre de souffler. Ses pattes de loup le propulsent vers l’avant, et il sent chacun de ses muscles le pousser un peu plus vers l’avant. Mais son corps à mal de cet exercice poussé, si peu habitué ces dernières années à donner autant d’effort depuis qu’il avait pris Élone sous son aile. Mais il n’a point le temps de penser à sa petite protégée, parce que ses poursuivants ne s’arrêteront pas par pure charité. Le Bélua monstre avait cru bon de revenir par ici, il avait été si proche de sa terre natale qui avait décidé de revenir un peu, voir comment sa famille et la ville allait, mais il ne c’était certainement pas attendu à ceci. Il était vrai que les tremblements de terre l’avaient alerté, que les ‘asques d’or et les monstres de pierre lui avaient effleuré l’esprit, mais il avait été si longtemps dans son monde avec Élone, qu’il en avait presque oublié le reste, jusqu’à ce que des rumeurs viennent le taquiner…

La Cité de Dhitys s’était effondré, brisée, détruite par les monstres. Mais si la ville était tombée beaucoup d’autres étaient tombées, et il n’imaginait même pas la pagaille que tout ceci apportait à la reine, si elle était toujours en vie, mais une petite voix lui soufflait de ne pas s’en faire avec elle. Mais la flèche qui siffla proche de son oreille le ramena au moment présent, il était vrai, ses poursuivants étaient toujours là, comment avait-il pu les oublier ? Ses pattes de loup glissèrent sur la mousse, le faisant déraper et poussant encore son corps, il prit de la hauteur, sautant sur une roche pour battre des pieds contre une paroi, s’accrochant du haut de son corps pitoyablement, puis réussit enfin à ce hissé en haut. Il se tapit dans un buisson, sentant déjà la malédiction qu’il ne pouvait contrôler se mettre à l’œuvre. Décidément, il détestait l’idée d’être venu ici, tous les éléments étaient contre lui, au moins la pluie avait arrêté depuis un moment.

Et dire qu'Élone l’avait supplié de venir, il était bien heureux en ce moment même d’avoir refusé et d’avoir su tenir le bout du bâton, elle ce serait surement fait tuer ici même avec les Alfars qui patrouillaient dans le coin. Serrant sa gueule-de-loup, il entendit ses os se craquer, apportant une onde de douleur qui le traversa complètement la métamorphose prenait effet. Il pria intérieurement Phoebe, lui demandant de lui donner la force de résister à cette onde de douleur qui le traversait. En ce moment, tout l’irritait, et ce, littéralement, le vent sur sa peau, les feuilles qui le chatouillaient et lui laissaient l’eau de pluie s’écraser contre la surface sensible, ses doigts et ses orteils qui s’enfonçaient dans la terre, tout comme son visage crispé par la douleur qui s’enfonçait dans la terre molle et mouiller. Quand enfin le tout se calma, sa respiration saccadée lui revient aux oreilles, le laissant dans un état d’épuisement temporaire, mais les voix qui lui parviennent le ramenèrent et réveillèrent son instinct animal, cette fois-ci qu’il n’avait plus peur du changement, il pouvait se défendre un minimaux.

-Où est-il ? Demande l’une des voix, masculine.
-Où veux-tu que je le sache ? Tu ne l’avais pas dans ta mire ? Demande la voix irritée d’une femme.
-Séparons-nous et fouillons les alentours, il ne doit pas se rendre au campement avant l’armée… Déclare un autre.

Tapis dans les feuilles de son buisson et dans la terre, Harel observe silencieusement. Il n’était pas le meilleur combattant, mais il avait un avantage, il pouvait user de surprise, surtout sur la dame qui semblait rester sur place. Il bougeait doucement la main, attrapant la grosse pierre. Son corps frissonna sous la froideur du sol et pourtant son sang bouillonnait, l’excitation animale montait doucement en lui, son cœur battait la chamade et le sang frappait à ses tempes, il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas tué un être vivant autre que les lapins. Doucement, il se rapprocha de sa proie, faible créature qui ne s’attendait pas à se faire prendre de dos. Écraser contre le sol et sur le rebord de sa faible corniche, hauteur bien suffisante, il finit par bondir, atterrissant lourdement sur les épaules de la femme qui perd immédiatement l’équilibre, il y avait rien de gracieux, il frappa à la tête et tous deux roulèrent sur le sol, ais pourtant l’un des deux ne se releva pas. Il frappa à nouveau, éclaboussant son visage et le haut de son corps pour s’assurer que la femme ne se relèverait pas, puis lui prit les faibles vêtements qui pourraient lui faire, un pantalon bouffant de toile sombre, un foulard qu’il passa autour de son cou et lassa retomber sur sa poitrine et prit la ceinture avec la dague. Puis il fouilla la femme, trouvant une pochette ou des papiers importants si trouvait, des ordres de l’armée. Puis sans attendre davantage, il détala comme un lapin, laissant la bête se régaler du sang versé.

Pourtant, il fut intercepté à nouveau, une flèche qui vient le percuter au niveau de l’épaule. Il grogna sous la douleur, et se laissa rouler au sol, attendant les pas se rapprocher pendant qu’il faisait le mort. Retenant sa respiration, il attendit patiemment de sentir une main sur son épaule, signe qu’on voulait le retourner et il bondit, la panique le poussait à tuer sans gêne et la lame vient s’enfoncer dans le cœur d’un autre Alfars, heureux que ce soit bien ceci. Il repoussa sa cible et attendit quelques secondes, essayant d’appréhender la douleur du métal dans sa chair. Puis il la retira, brusquement en tirant sur le foulard pour panser grossièrement la plaie, il n’avait pas le temps de faire la sieste. Même si son peuple le rejetait de par sa nature, il ne pouvait tous les blâmer d’avoir peur des monstres. Il y avait quelque exception, comme Élone. Une fois l’information partagée à la reine, il quitterait, déjà qu’il regrettait amèrement d’être venu ici, mais en ayant cette information en main, il ne pouvait reculer, pour tout le Béluas, il ne pouvait se permettre d’être égoïste, autant pour lui-même que pour Élone.

Il se jeta au sol, évitant de justesse la lame de l’épée qui visait sa tête quelques secondes plus tôt. Serrant la mâchoire, il sent la bête gronder, rugissant au travers sa gorge, un son qui lui fait toujours étrange. Il n’avait jamais su bien contrôle le monstre qui guettait le moment e sortir et de pouvoir prendre le dessus. Son regard sembla légèrement changer, virant au rouge sang dans une douleur insoutenable, signe que son corps essayait encore de se changer partiellement. Il ressentit une vive douleur à la bouche, sentant ses dents changer et il bondit sur sa cible, claquant pour lui arracher une oreille. Laissant le goût du sang chaud couler dans sa bouche et tâcher sa peau qui virait au noir. Tant bien que mal, il essayait de retenir le flot d’émotion qui le frappait de pleins fouet, la peur, la rage, la colère, la faim, la frustration… Sautant loin de son adversaire, il repart à courir, n’appréciant point ce qu’il ressent, il fonce tel une flèche sentant sur sa nuque l’haleine de l’homme. Puis il voit la lumière qui vient de l’orée de la forêt, puis brusquement, il sent l’homme se jeter sur lui et ils roulent vers l’extérieur, mais dans un cri de rage, Fen’ reprend le dessus, tirant sa dague, il frappe l’homme au sol, n’offrant aucune pitié pour l’homme qui avait essayé de le tuer quelques secondes plutôt, laissant la fureur dévorées ces traits et laisser apparaitre le monstre qu’il était. Plus calme, il sent enfin les regards sur sa personne et lève les yeux, se retrouvant près de plusieurs Béluas qui l’observent avec dégoût, réalisant son statut de maudit.

Il grogne à nouveau, pour lui-même et épuisé de tout ceci, pourquoi défendait-il des gens qui le méprisait ? Pourquoi prenait-il la peine de vouloir aider ceux qui l’avaient rejeté ? Pourtant, il n’avait pas demandé à devenir un monstre, il n’avait pas demandé à ce qu’un Béluas le morde et le laisse presque pour mort ! Prenant une grande respiration, il se relève, ne prenant même pas la peine d’essuyer le sang qui souille son corps et attrape l’Alfars par la tignasse, le trainant sans la moindre gêne vers la reine, jusqu’à ce que des hommes à la stature impressionnantes l’intercepte, avaient-ils peur qu’il souille leur précieuse reine ? Jetant le corps à leurs pieds, c’est d’une voix caverneuse et brisée par la bête qu’il s’exprime :

-Les Alfars vont attaquer… Vous devriez, vous teniez…
-Tais-toi monstre, un de ces corps n’est pas suffisant pour prouver tes dires ! Clame l’un des hommes…
-C’est le troisième que je tue…
-Ça ne change rien, ce ne sont peut-être que des rôdeurs… Le coupe, un autre avec une voix dédaigneuse.

Fen’ grogne une nouvelle fois, trouvant beaucoup plus dure de contrôler ses émotions devant de telles abruties qui restaient cacher derrière leurs préjugés… Il finit par sortir le bout de papier qu’il tend vers la dame, signe de sa bonne volonté, mais l’un des hommes le lui arrache, le repoussant violemment et ceci semble être la goutte qui fais déborder le valse.

-Si vous désirer tant que ça crever comme des chiens et bien ignorez mon avertissement, mais sous peu, cet endroit croulera sous les Alfars si vous ne faites rien ! Moi, je quitte et m’en lave les mains…

Et sans plus attendre, il s’éloigne, il semble entendre quelques grognements et des avertissements, mais quelqu’un semble les retenir, maintenant qu’il avait fait son travail, il pouvait rentrer chez lui ‘’satisfait’’. Il était déçu de voir que malgré le temps qu’il ‘était écoulé, les esprits n’avaient pas changé.

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Lun 07 Sep 2015, 20:50




Alors que le soleil glissait doucement vers l’horizon, Abel avançait lentement entre les arbres d’une des forêts du rocher au clair de Lune. Aujourd’hui, point de chevauchée sauvage et effrénée, point de panthère lancée à vive allure, serpentant entre les buissons et plongeant dans la sylve dense en faisant vrombir la terre du martellement de ses pas. Aujourd’hui, le cœur n’y était plus. Le bélua trainait ses pattes le long du chemin qu’il avait décidé de suivre sans grande conviction. Dhitys n’était plus, détruite par la fureur des hommes, et lui était là, pauvre animal à la fierté blessée, panthère meurtrie et honteuse de son impuissance. Il n’avait rien pu faire pour protéger les siens. A cette pensée, il ralenti encore quelque peu le pas, n’avançant plus que par à-coups, errant sans bien savoir quel était son but. Depuis que la belle Dhitys était tombée, c’était comme si le temps s’était arrêté. Plus rien n’avait de sens autour de lui. Les alfars, les hommes d’or, les créatures des mers et même la terre elle-même semblait s’en prendre à ce qu’il restait du peuple animal. La panthère s’arrêta et baissa la tête. Elle sentit Amarel descendre de son dos et la vit s’accroupir devant elle. Derrière eux, Alia émit un petit miaulement triste. La pauvre féline ne comprenait pas ce qu’il se passait, mais elle pouvait sentir le poids qui pesait sur le cœur de ses amis, elle pouvait percevoir le désespoir qu’ils ressentaient et, faute de pouvoir l’apaiser, elle le partageait. Saphir restait silencieuse, montée en amazone sur le dos d’Alia, perdue dans ses pensées.
La dryade prit délicatement la tête d’Abel entre ses mains. Le bélua tenta de s’en défaire durant une seconde, puis renonça. Le contact rugueux des mains de la nymphe des forêts s’accentua et elle le força à la regarder dans les yeux. Ses prunelles brunes étaient chargées de larmes lorsqu’elle s’avança pour déposer un baiser humide sur le front de la panthère. Abel vint poser sa tête contre l’épaule d’Amarel dans ce qui se rapprochait le plus d’une étreinte pour sa forme animale, avant de se reculer, tentant de forcer un sourire qui ne parvint jamais jusqu’à ses lèvres.
« Je sais que tu es affligé, nous le sommes tous, mais il faut aller de l’avant. La Lune ne voudrait pas que nous abandonnions. Les temps sont durs, nous sommes assaillis de partout. Tu es un gardien de Phoebe, Abel. Souviens-toi de ce que cela signifie ! Tu es l’un des défenseurs de ces bois. Pense au clan… Nous devons aller à leur rencontre, tu dois les mettre en sécurité. Imagine ce qu’il se passera si les hommes aux masques parviennent jusqu’à Bois-Lune… Il y a eu assez de massacres. »
« La prochaine fois, c’est eux qui paieront. »
La voix spectrale de la banshee s’était élevée dans l’air, forte de ses multiples échos, comme un cri de vengeance qui laissa rapidement le silence reconquérir la forêt. Il y avait de la colère en elle, et des remords. Elle ne supportait pas de voir ses amis dans cette situation et, bien qu’elle eût essayé, elle peinait à ressentir de la tristesse pour les habitants de Dhitys. Les seuls êtres qui comptaient aux yeux de Saphir étaient ici, avec elle, et le reste du monde pouvait bien brûler que cela lui serait totalement indifférent. Mais ce qui les atteignait finissait par l’atteindre aussi, car elle ne vivait qu’à travers eux.
La panthère ferma les yeux. La rage vengeresse de Saphir lui mettait du baume au cœur, presque autant que la compassion d’Amarel. Alors que le bélua fermait les yeux, cherchant au fond de lui cette présence qui se faisait bien discrète depuis la destruction de Dhitys, il ressentit une force sauvage envahir son corps et se répandre dans tous ses membres, jusqu’aux extrémités de ses pattes. Abel fit glisser ses plaques les unes contre les autres, et un grondement bestial jaillit soudain de sa gorge, durant plusieurs longues secondes avant que l’esprit animal ne lui rende le contrôle de ses faits et gestes. Amarel grimpa à nouveau sur son dos, et, mu par une vigueur nouvelle, la panthère s’élança vers l’ouest, vers son territoire. Ils avaient peut-être eu Dhitys, mais ils n’auraient pas Bois-Lune.

Il faisait presque nuit quand l’étrange cortège arriva aux abords du village natal d’Abel. Tout semblait calme en apparence. Pas un bruit, pas une lueur dans le hameau qui paraissait profondément endormi. Les huttes vétustes qui se dressaient çà et là se distinguaient à peine dans la pénombre, mais les yeux félins du bélua les voyaient comme en plein jour. Sa vision, habituée à repérer les mouvements, ne tarda pas à lui donner une sensation étrange. Il avait beau être tard, il était surprenant qu’il n’y ait plus personne dehors, et pour cause, Abel ne tarda pas à comprendre : le village était vide. Les huttes étaient désertes, comme si tout le monde était parti. La panthère à plaques entra en toute hâte dans plusieurs habitations, manquant de désarçonner Amarel par sa hâte, et le bélua poussa un feulement discret. Bientôt, un hurlement de loup se fit entendre, semblable à une longue plainte étouffée. Amarel, Saphir et Alia commençaient à se demander si tout ceci était normal.
« Abel ? »
Le bélua se détendit et se tourna vers Saphir, sans cacher son soulagement. Un instant, il avait cru le que le pire était arrivé.
« C’est Inga Eivin, la louve du clan des Aigles de Phoebe. C’est la fille du chef, et une bonne amie. Ils sont des nôtres. »
Ses amies se décrispèrent quelque peu. Les aigles autrefois rivaux des Loups de Bois-Lune s’étaient ralliés à eux depuis la disparition de Crin-Noir. Abel avait plus ou moins su fédérer les deux clans, qui veillaient à présent conjointement sur Bois-Lune.
Les deux panthères s’élancèrent vers les falaises du Nord. Les félines n’eurent aucun mal à retrouver la trace du petit groupe qui s’était formé à l’écart sur les hauteurs. Une vingtaine de béluas attendaient, la plupart sous leur forme animale, observant les alentours avec des yeux inquiets. En arrivant, Abel reconnu plusieurs membres des Loups de Bois-Lune qui le saluèrent en baissant la tête. La panthère à plaques les imita, avant de venir s’immobiliser devant un ours brun à la taille impressionnante. A ses côtés, un petit peu en retrait se tenait une louve qui salua Abel, contrairement à son père. Derrière eux, plusieurs béluas aux totems variés regardaient Amarel, perchée sur le dos de la panthère, sans cacher leur désapprobation. Mais la dryade brava leurs regards en les toisant avec fierté, la fierté qu’elle éprouvait d’être ici aux côtés de ceux qu’elle aimait, les seuls pour qui elle avait envie de se battre. Voyant la fougue presque provocatrice de la nymphe, plusieurs d’entre eux ne tardèrent pas à détourner le regard en soufflant. Les tensions étaient encore vives entre les deux clans, cela prendrait sans doute du temps de réconcilier des adversaires ancestraux, mais la chute du précédent chef des Loups avait clairement amélioré la situation à Bois-Lune.
La panthère à plaques fixa l’ours de ses yeux jaunes sans ciller. Inga, mal à l’aise, laissa échapper une plainte sourde. Elle mourrait d’envie de montrer à Abel combien elle était heureuse de le retrouver sain et sauf, mais son père devait maintenir les apparences auprès de son clan. Il ne pourrait gouverner que s’il donnait l’impression de tenir tête aux Loups. Après plusieurs secondes, Abel brisa le silence.
« Engir, parlons. »
L’intéressé fit quelques pas pour dépasser la panthère à plaques et Amarel mit pied à terre. La panthère croisa le regard d’Inga et lui fit un signe de tête entendu, avant de suivre son père un peu plus loin, là où ils pourraient s’entretenir seuls.

Engir Eivin était un homme droit, sûr de lui. Il avait toujours combattu vivement les idées suprémacistes de Crin-Noir, mais les rivalités entre les deux clans de Bois-Lune étaient quelque peu plus complexes, et même l’avènement d’un sang mêlé à la tête des Loups de Bois-Lune n’avait pas tout résolu. Abel comprenait cet état de fait, il l’avait accepté, et même si l’ours lui opposait un mur froid et impénétrable, la panthère savait qu’au fond de lui, elle avait gagné son respect.
« Quelles nouvelles de Bois-Lune, seigneur Ours ? »
« Trêve de flatteries, Abel. Nous n’avons pas de temps pour cela. Par la grâce de Phoebe les visages d’or n’ont que peu sévi sur nos terres, mais nos ennemis se bousculent à nos portes. Les alfars, ces chiens fourbes marchent vers le village. Plus au Nord ils ont déjà pillé plusieurs fermes, nous comptions les surprendre ce soir en leur opposant une résistance à laquelle ils ne sont pas habitués. J’ai hâte de voir leurs têtes quand la charge de nos béliers, nos loups et nos lions s’abattra sur eux telle la colère de la Lune. Ce soir, Phoebe sera fière ! »
L’ours peinait à garder son calme, alors qu’il faisait signe à Abel de regarder vers le village. De petits points lumineux apparaissaient à l’horizon, puis disparaissaient. Les torches du groupe armé en marche. Abel plissa les yeux pour tenter de mieux les voir, puis suivi Engir vers le reste du groupe.
« Nous sommes le rempart de Bois-Lune. Nous ne faillirons pas. »


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Mar 08 Sep 2015, 14:07

Je revenais à peine de Taelora, ce nouveau territoire, ou continent, qui me faisait un peu peur, avec des animaux bizarres aux pouvoirs étranges. Je n’étais pas prête à y retourner dans ces terres de terreurs. J’avais fait une croix dessus, et ce ne serait pas Erine qui me dira autre chose de ces terres. Alors que j’étais revenue sur le continent naturel, je pus comprendre que la cité des Béluas avait été  détruite entièrement, complétement rasé et en peu de temps à ce que j’avais compris. Le gouvernement n’existait plus tellement, tout le monde était désorienté et beaucoup de choses avaient cessé de se faire chez les Béluas. Je devais me dépêcher pour savoir ce qu’il s’était réellement passé dans cette cité et pour comprendre et savoir de mes propres yeux. Depuis le temps que j’étais devenue une Bélua, j’avais pu créer des liens avec certains d’entre d’eux comme Paely, Felis, Taikisha, et je me demandais ce qu’elles étaient devenue aujourd’hui. Et j’espérais qu’elle n’était pas sous les décombres de cette destruction totale.

Je décidais de me téléporter directement aux restes de notre cité et j’arrivais juste à temps pour un discours de la reine en personne. Je pense que c’était la première fois que je la voyais. J’entendis autour de moi, qu’elle s’appelait Melinda, et qui était du totem du Lion. Elle faisait un discours aux autres béluas, en disant qu’elle avait marre de notre attitude car nous ne combattions pas, elle voulait que nous sommes autres choses de ce que nous sommes maintenant. Elle nous ordonnait d’unir nos forces, pour aider les autres, pour prouver au monde que notre race était puissante et qu’il ne fallait pas s’abattre comme cela. La déesse Phoebe nous protégeait tout le temps.  De plus, elle nous disait que les masques d’or était présent, beaucoup trop dans nos territoire et qu’il fallait faire attention à nous. Avant de partir pour aider les pauvres âmes en détresse, elle voulait qu’on prie ensemble notre déesse, je fis comme tout le monde, même si je n’étais pas encore apte à comprendre leur rituel. Il fallait vraiment que je me mette dans le bain et prendre connaissance de la puissante religion dans notre race. Je fermais les yeux et j’imitais les autres pour implorer de l’aide à Phoebe et sa puissance.

Il était l’heure de partir dans le territoire des Béluas pour aider des personnes ou bien repousser des ennemis en quête d’extension des territoires.  Une fois que la prière était terminée, je pris le chemin pour trouver ces personnes. Je marchais dans le rocher du clair de lune, avec précaution et détermination.  Dans la forêt, le danger était présent un peu partout, je vis d’autres Béluas courir à travers les arbres, d’autres volaient et guettaient le danger par les airs. Moi, je restais sous ma forme humaine pour l’instant, car je ne voyais pas l’utilité de le faire. Je continuais de marcher à mon rythme et je pus apercevoir des masques d’or venant dans notre direction. Mince, ce n’était pas bon signe ! J’avais vu dans mes voyages que nous ne pouvions pas battre les masques d’Or et donc, il fallait réellement éviter ces personnes. Ces personnes, non je ne pouvais pas qualifier cela d’humain et de vivant. C’était des monstres qui n’avaient qu’une envie, était tuer et de détruire tout ce qu’il y avait sur leur passage.

Je me cachais derrière un arbre avec agilité, j’avais cru qu’il m’avait repéré. Mon cœur battait très vite et mon esprit me disait que je devais me cacher ou bien fuir dans une autre direction que celle des masques d’Or.  Je me transformais en aigle Royale et je décidais de fuir par les voies aériennes pour aller plus vite. Je volais avec une vitesse vertigineuse, car je n’avais pas encore réellement su comment voler. Cela faisait maintenant huit mois que j’étais devenue une Bélua et je pouvais bien me transformer avec une certaine agilité, comprendre le monde des Béluas. Mais la seule chose dont je devais encore apprendre était les cérémonies en rapport avec notre Déesse de la Lune.  

Alors que je pensais à tout ce que j’avais fait en tant que Béluas, je vis des Alfars avancés dans nos terres. Je baissais mon allure pour les survoler doucement et pour me rapprocher d’eux en même temps.  Je me posais sur une branche non loin, et je les observais d’un œil silencieux. C’était un groupe de trois Alfars, qui tentait d’explorer le rocher. Ils avaient bien envie que cela devienne leur territoire, mais ils pouvaient toujours rêver. Ils marchèrent avec des pas sûrs mais lents. Je ne savais pas ce qu’il voulait réellement faire maintenant, mais ce n’était pas gagné pour eux. Je ne pouvais pas sur ma branche, je continuais de les observer jusqu’à que je comprenne qu’il fallait que je les arrête. Beaucoup trop de choses s’étaient passé en peu de temps et franchement, cela me tapait sur les nerfs : notre belle cité avait été détruite, des Béluas avaient disparu en nombre à cause de cela, nous étions un peu éparpillés, les masques d’or qui détruisaient tout en peu de temps et maintenant des Alfars qui voulaient prendre nos terres. C’en était trop de tout cela !

Il aurait bien une résolution plus tard, une solution à tous ces problèmes que nous avions.  Je chassais ces idées de mon esprit et je me concentrais sur les Alfars en quête de nouveaux territoires. De toute façon, il fallait bien les arrêter au bout d’un moment. Je repris ma forme humaine tout en restant sur la branche qui était bien solide pour mon poids. « YOUHOU !! Les petits et mignons Alfars !! Je suis là ! » Les Alfars se retournèrent vers moi et se mirent sur leur défense.  Ils sortirent des armes, prêts pour le combat, et d’autres créèrent des sorts pour m’atteindre en hauteur. Je descendis de l’arbre pour aller au plus très d’eux. L’un des alfars créa des ronces près de moi pour m’emprisonner afin de me tuer au plus vite et en silence. Des ronces s’enroulèrent autour de moi et me serrèrent mes bras et mes jambes. Je levais un sourcil : « Tu es sérieux ? »

Je créais de la glace dans mes mains qui étaient libres encore et je le rependais sur les ronces. La nature ne supportait pas le froid et le chaud, donc la glace et le feu. Je ne savais pas contrôler le feu mais la glace… N’oublions pas que j’étais une ancienne esprit élémentaire de la glace et donc même si j’avais perdu ce titre, je pouvais toujours créer et contrôler la glace comme je le voulais. Une fois que les plantes étaient glacées entièrement, elles se brisèrent. Je pris mon arme, l’Estoc Trempée, la seule lame que j’avais reçue de la Reine Takias. La lame se liquéfia immédiatement pour après reprendre sa forme initiale lorsqu’elle aura trouvé un corps vivant. Les Alfars n’avaient pas vu ma lame se liquéfier, donc ils commencèrent à m’envoyer des sorts que ce soit de la glace ou bien des sorts raciaux comme des dessins qui reprennent vie.  Je les évitais avec l’habitude, car il était bien lent. Je créais une violente bourrasque dans leur direction, ce qui les avait envoyés assez loin de moi. Je me téléportais devant eux aussi rapide que la foudre pour éviter qu’ils ne se relèvent pour m’attaquer encore une fois. « Franchement arrêtez venir dans notre territoire ! Ce n’est pas marrant de vous combattre, vous êtes si faibles ! Nous n’avons pas peur de vous et de ce que vous êtes aujourd’hui. Les Béluas sont puissants lorsqu’ils sont nombreux et unis, ne les sous estimez pas alors ! »

Une fois que j’avais dit cela, je leur touchais leur corps et je gelais complètement leur corps. Ils crièrent, ils hurlèrent très fort à travers la forêt, mais personne ne pourrait les aider maintenant. La glace les avait recouvert complétement, ce n’étaient que des statues de glace. Je les laissais comme cela, sans les briser pour prévenir les autres Alfars qui passèrent par-là, qui seraient susceptible de mourir à leur tour. C’était une mise en garde contre eux.  Je les regardais encore une fois et je me retransformais en Aigle Royale prête à repartir pour aider d’autres personnes qui avait besoin de moi. Les Béluas étaient ma nouvelle famille et donc je ne pouvais pas les laisser en danger et en besoin d’aide.

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[LDR Béluas] Impossible conciliation | Event aout

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