La ruse de faire les statues s’entre-tuées n'avait pas été un franc succès, forçant l'Orisha a poser de nouveau pieds au sol avant de ne plus avoir la force de se garder en lévitation. Une fois sur la terre ferme, il observait la situation aussi vite qu'il pu mais la quantité impressionnante d'archer lui semblait déroutante. Déjà que ceux du côté de l'ennemi ne savaient pas où donner de la tête entre l'effet de la pierre et les ordre de leur chef, le temps allait bientôt manquait pour profiter de cette situation. Ethan réfléchissait tout en combattant, usant de son poignard et son agilité pour passer en vitesse parmi les rangs adverses, coupant autant que possible des cordes sur les arcs, taillant quelques avant-bras au passage et ainsi faire bon usage de leur réticence à tirer. Geste à la fois simple et précis mais qui permettait de nuire à l'efficacité de l'ennemi.

Il y eu un assaut massif, la défense du côté bélua s'en prenant vivement à la troupe d'archer adversaire.  Un délectable carnage que de voir les alfars subir autant de perte, non sans le prix de plusieurs vie dans l'autre camp également, la guerre apporte son lot de sacrifice pour atteindre son but. Ethan était parmi les assaillants, usant du corps à corps pour se battre, déstabilisant les archers qui ont besoin de distance pour attaquer avec leur arme avec efficacité. Des corps et encore des corps, les pertes s'annonçaient lourdes, lourde de sens mais aussi symbole de la ténacité d'un peuple à protéger ce qui lui appartient.  

L'Orisha songeait à la demoiselle qu'il avait amené à l'écart pour aider à sa survie, quelqu'un avait-il prit soin d'elle ? Acte vain ou salvateur, il doutait voir craignait le pire alors qu'elle avait été celle qui avait permis de créer l'ouverture vers le succès de ce combat. Il devait en avoir le coeur net, plaçant de nouveau son médaillon autour du cou et lévitant pour se placer en hauteur. Regardant en direction de l'endroit où il l'avait laissée, voyant un déchu et une autre jeune fille à ses côtés. Il s'approcha assez pour entendre et mieux voir ce qui se passait. La flèche avait été retirée, les saignements quasi inexistant. Il échappa un soupir de soulagement bien que la victime semblait toujours inconsciente. Le Déchu les mena l'une et l'autre à l'abri grâce à ses ailes, la plus jeune veillant sur Edwina... il ne restait qu'à espérer la guérison. Ethan remit les pieds au sol, devint visible à nouveau et retournait aussitôt dans les rangs pour se battre, profitant pleinement de la situation pour laisser déferler rage et colère qui couve en lui.

Les statues bougeait lentement, désorientées par l'absence de leur guide, semblant représenter une menace moindre mais qui devait être anéanti tout de même. Question de priorité, les Alfars présent sur ce sol se devaient d'être réduit à néant, en totalité, pour faire comprendre le message que cette région n'était pas libre ni facile à envahir malgré l'état de chaos présent quasi partout. La majorité des forces se concentrèrent sur les archers tandis qu'une poignée s'acharnait à essayer de briser la base des statues, créer un déséquilibre pour les faires tomber.  Chacun travaillait avec acharnement à sa tâche, chacun aidant et soutenant ceux de chaque côté, autant par l'effort et l'acharnement que la protection.

Du combat et encore du combat, l'Orisha se fatiguait, bras et jambes couverts de sang, une partie était le sien et le reste celui de ses victimes. Quelques flèches l'avait touché mais entaillant seulement en surface sa peau, lésions désagréable mais qui ne l'empêchait pas de se battre. Fort de ses convictions sur la liberté, le combat était très bien choisi pour en appliquer les préceptes, prenant plaisir à réduire au silence quiconque s'opposait à sa progression sur le champs de bataille. Soudain, Ethan s'arrêta net alors qu'une flèche venait de lui frôler le cou, ayant senti les plumes lui caresser la peau, une fine entaille laissant perler le sang par petite goutte. «C'était moins une...»  Se trouvant un coin plus tranquille, s'adossant à un arbre, il ferma les yeux un instant avant de prendre un peu de temps pour essuyer ses plaies à l'aide d'un bout de tissus. Le sang ne coulait plus et la cicatrisation avait commencé malgré les mouvements continuel de l'Orisha. «C'est pas du naturel ça... je sais pas ça vient de qui ou quoi, mais j'ai rien contre.» Soulagé, il se remit sur pied avec son épée à la main pour reprendre l'assaut et mettre un terme à cette invasion.

Alors que les troupes reçurent les ordres de faire tomber les statues, l'Orisha fonça pour atteindre la base de l'une d'elle, faisant signe à ceux qui l'entoure de pousser pour provoquer la perte d'équilibre. Suggérant à d'autre de se placer en demi-cercle derrière eux pour assurer leur protection. Les archers ennemis avait beau être en déroute et ne plus savoir où donner de la tête, il ne fallait pas être négligeant pour autant. Ethan s'éleva jusqu'à la tête de la statue pour y pousser autant que peu, y croisant des anges qui s'appliquait au même travail. Un peu à l'écart, Clarabelle était en plein combat avec celui qui coordonne les archers après avoir provoqué le dernier soupir du manipulateur des statues. L'orisha ne regardait que du coin de l'oeil le duel, concentrant ses efforts sur les monstres de pierres, déterminé à en faire tomber au moins une avec l'espoir qu'elle percute la seconde pour un effet domino.

De plus en plus poussait au sommet pour faire le balancier tandis que presque plus personne ne restait à la base, combattant et s'éloignant pour ne pas se retrouver dans la trajectoire de chute. Ethan eu soudain l'impression de pousser dans le vide, perdant son équilibre au point d'en arrêter de léviter. S'écrasant contre la pierre et descendant avec cette chose qui vient de percuter sa voisine, provocant sa chute et celle de la suivante. Trois sur cinq venait d'être mise hors d'état de nuire mais l'orisha était couché sur les débris à demi conscient et le sourire aux lèvres. Fermant les yeux, il laissa son esprit divagué au fil des songes, bercé par l'inconscience qui le submerge.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, le corps endolori par sa chute, il était à son tour au pied de l'arbre où il avait vu Edwina se faire mettre en sécurité. Un ange lui interdit de se lever en posant la main sur son torse alors qu'il essayait de se redresser, soupirant et lâchant prise, il ne put que rester calme.
- Je ne ressens pas de douleur, je peux y aller.
- C'est la magie qui t'enlève la sensation de mal.
- Je me suis cassé un truc ?
- Seulement une jambe un peu amoché.
L'orisha voulu se redresser pour voir mais la fraction de seconde suivante il avait une main sur les yeux et retenu allongé.
- Tu as été chanceux de ne pas subir plus de dégâts que ça. Donne moi un peu de temps et tu pourra marcher mais avec ce délai, il te faudra regarder la fin du combat d'ici.
- Nous gagnons ?
- Oui, les deux dernières statues sont sur le point de subir le sort des trois autres, Clarabelle se fait soigner ses blessures après la victoire sur l'alfar. Ceux encore en vie chez l'ennemi prennent la fuite, pourchassés par les béluas pour n'en laisser aucun retourner vivant.
- Génial, merci des informations et merci pour les soins.
Ethan ferma les yeux de nouveau, laissant l'ange s'occuper de sa guérison, sombrant dans un sommeil bien mérité, satisfait de cette victoire qui remontera assurément le moral de plusieurs.

Émergeant de son sommeil, ouvrant les yeux lentement, il s'accouda pour regarder autour de lui. Le combat était terminé, l'heure était venue de nettoyer pour redonner son état naturel au lieu. Trouver et soigner les blessés, amener les morts dans un endroit précis en vu de leurs rendre hommage. Récupérer les flèches pour garnir l'armement, chaque petite chose comptait. Ethan se leva, signe de la main à ceux autour de lui en guise de salutations. Il était temps pour lui de retourner à la maison et se reposer, même si il savait trop bien que traverser les étendues d'eau pouvait être encore dangereux. Vivre au jour le jour, apportant son lot de surprise et de déception, tel était sa vie.

1481 mots

Résumé:

« Ne bougez pas. » marmonna une Elfe qui, lasse et fatiguée, perdait en courtoisie et en amabilité. De ses doigts froids, elle effleurait les plumes du Déchu, devenues pourpres à force de traîner dans le sang, parfois le sien. Malgré l’épuisement, Tristan scrutait le champ de bataille d’un œil avide, loin d’être résigné à l’idée d’abandonner les affrontements. « Vous avez à peine eu le temps de cicatriser. » remarqua-t-elle. « Heureusement que l’on vous a promulgué quelques soins. Vous êtes un mauvais patient. » Elle sourit. « Rien de grave ? » demanda-t-il d’une voix basse. « Je vous déconseille de retourner vers ses maudites statues. Vous avez eu votre compte. Ne mourrez par orgueil. » Il étouffa un hoquet cynique. Son pêché causerait sa perte sans aucun doute et ce serait un honneur de trépasser pour lui. Comprenant quel était le vice de son malade, l’Elfe eut une petite moue désolée et honteuse. « Pardon. » murmura-t-elle, les joues rouges. Elle fit quelques pas sur le côté, avisant le torse nu du jeune homme, parcourut de larges balafres sanglantes. Usant de magie et de soin, elle effaça aux mieux les plaies, pour qu’il ne reste que de vagues traces. « Comment vous sentez vous ? » - « Ça ira. Merci. » Il se releva dans un soupir. « Si je puis me permettre, encore une fois … » - « Ne vous inquiétez pas, je ne compte pas réellement me battre, seulement retrouver quelques personnes. » Il observa un instant le visage blême de l’Elfe. « Tâchez de vous reposer aussi. » Il s’envola, désireux de retrouver Romance et de s’assurer de l’état de l’Ultimage. Pourtant, il ne put s’empêcher de ressentir le besoin d’intervenir lorsqu’il vit les statues monstrueuses, oubliant les limites de sa force et de son corps. Le regard fuyant, il scrutait les monstres de pierre tout en continuant à battre des ailes vers l’arbre où patientaient les deux Magiciennes. C’est alors qu’il aperçut une toute jeune fille, une demoiselle qui n’avait rien à faire au beau milieu d’une guerre. Avec ses longs cheveux blonds et sa peau claire, elle lui rappelait Kaédé. Elle venait de tomber, prête à se faire massacrer par l’une des dernières bêtes des Alfars. Sans réellement réfléchir, il piqua vers elle. A peine posé près d’elle, il lui attrapa les épaules pour repartir aussi vite. « Qu’est-ce que … » souffla-t-elle, les yeux écarquillés. Elle peina à tourner la tête pour voir ce qu’il se passait. Un instant plus tard, elle fut près des cimes des grands arbres, sur une branche. D’un air hébété, elle dévisagea son sauveur. « Où sont tes parents ? Ta famille ? » S’enquit Tristan en se penchant près de la jeune fille. « Euh … » bégaya-t-elle, encore sous le choc. « Non, je .... » finit-elle par articuler en secouant la tête. « Je suis toute seule. Je ne sais pas où ils sont tous. J’ai perdu de vue les miens après la chute de Dhitys. » Une Bélua, donc. « Quel est ton Totem ? » Cela le renseignerait sur le territoire éventuellement prisé par les gens comme elle. « La Panthère, mais je suis de Sang-Mêlé. » - « Où pourrais-tu aller ? » - « Je … Je ne sais pas trop … » Il y eut un temps de silence. « Je vais t’aider, sois sans crainte. Comment t’appelles-tu ? » - « Isy. »  

Romance aura sûrement fais les cent pas si elle n’avait pas été perchée sur une branche en pleine guerre, aux côtés de sa Reine inconsciente. Nerveuse, elle frôlait l’angoisse et ne savait pas quoi faire, se bornant à scruter les cieux à la recherche d’un Tristan qui reviendrait. « Je suis là. » entendit-elle enfin. Dans un sourire, elle se retourna vivement – un peu trop même, manquant de tomber. « Oh ? » La Magicienne vit qu’il n’était pas seul. « Pouvez-vous vous occuper d’elle ? » Il incita la jeune Panthère à se rapprocher. « Elle est seule. » La Mage sourit. « Bien évidemment. » - « Comment va la Reine ? » - « Je ne sais pas. Je … ne sais pas. » Répéta-t-elle. « Que puis-je faire de plus ? » - « La blessure est beaucoup moins grave. Ça devrait aller. » - « Oui mais si j’avais commis une erreur … Si j’avais empiré les choses et camouflé la plaie sans la soigner … Si … » - « Respirez, Romance. Je vais nous faire tous redescendre. » En quelques allers-retours, ils rejoignirent la terre ferme.

767 mots : Merci pour l'évent ^^