Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Partagez
 

 Les Yeux d'Agate [Métier - Solo]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11262
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Lun 22 Juin 2015, 20:00

Un adage disait que le diamant était le meilleur ami de la femme. Pour Mancinia, cette affirmation était fausse ; n'importe quel bijou était le meilleur ami d'une femme. Si elle était ouvragée correctement, n'importe quelle monture en métal pouvait mettre en valeur les atouts d'une personne. Cependant, l'essence même des métiers de Joaillerie était de mettre en avant la valeur des pierreries. Pour se faire, un Joaillier recourait au sertissage, une étape déterminante dans la réussite de son oeuvre. Pourquoi ce métier était-il si méconnu, alors qu'il était à la base même de l'Orfèvrerie ? Cette question demeurait sans réponse. Sans eux, les Sertisseurs, toutes ces personnes abordant de somptueuses parures se retrouveraient avec des joyaux sans le moindre éclat. Qu'il soit réalisé par un Joaillier ou par le Sertisseur qu'il emploie, cette étape était-celle du succès ou de l'échec. Et son rêve, à Mancinia, c'était de devenir la meilleure Sertisseuse que ces terres eut portées ! Sans doute était-ce prétentieux ou complètement irréalisable, mais on n'avait rien sans en fournir les efforts nécessaires : elle se devait d'être la meilleure, que se soit pour la reconnaissance de son travail ou la réputation de son employeur. Au détail près qu'elle n'avait pas d'employeur et, ce qu'elle savait de ce métier, n'était dû qu'à un héritage familial et ses propres connaissances : elle n'était donc pas capable de réaliser ses ambitions.

Chaque matin, Mancinia avait à un rituel : courir auprès des employeurs potentiels pour voir qui avait besoin de quoi. Servir dans une taverne suite à l'absence inopiné d'une serveuse, distribuer du courrier urgent, porter des sacs lourds sur son dos pour aider tel ou tel commerçant à aller plus vite dans son travail, une fois, elle avait même réussi à se faire embaucher dans une boulangerie pendant trois jours. Un exploit en soi. Il fallait bien que l'argent rentre pour pouvoir subsister à Utopia, surtout qu'elle se devait de prendre soin de sa mère et que l'argent ne rentrait que trop peu si Mancinia ne travaillait pas - sa mère faisant parfois le ménage chez des nobles de la ville. Ce n'était pas une vie. Un travail stable leur garantirait un meilleur statut et une rentrée d'argent plus régulière. Pour cela, elle devait travailler chez un Joaillier, comme Apprentie et découvrir les ficelles du sertissage qu'elle ne maîtrisait pas encore. Pour cela, elle devait convaincre Darren, dont l'Atelier tournait depuis plus de dix ans et dont la réputation n'était plus à faire au sein des murs de la Capitale. Faisant sa toilette, la jeune femme se vêtit d'une chemise en cainsil surmontée d'un long surcot en daim ainsi que d'un pantalon du même étoffe, mais c'est en brossant ses longs cheveux et en se regardant dans le miroir pour vérifier qu'elle était fin prête, qu'elle eut envie d'aller en face de Darren, de rentrer de force dans son Atelier et de lui prouver ce qu'elle valait.

Darren était un homme têtu et acariâtre, mais il devait quand même lui donner sa chance au lieu de se moquer d'elle et de la faire sortir dès qu'un client entrait. Il avait tendance à dire que sa place n'était pas dans son Atelier, mais Mancinia était convaincue du contraire. Peut-être que le moment était venu de foutre le bordel ? Kamiya étant partit chasser sa nourriture pour se dégourdir les ailes, c'était l'occasion rêver de se rendre au Lux'or et de demander...Ou plutôt d'exiger de Darren un essai ! Sa décision était prise. Après avoir avalée son déjeuner et dit au revoir à sa mère - qui lui souhaita bon courage - Mancinia prit son carnet de croquis, le plaça dans sa sacoche qui contenaient aussi ses outils de travail et partit s'aventurer dans les rues d'Utopia, qui s'éveillaient à peine de la nuit. En marchant résolument, Mancinia repensait à tout ce qu'elle aimait dans ce métier : avant de se retrouver magnifié sur un doigt ou autour d'un cou, le bijou est passé par de nombreuses étapes de fabrication et diverses mains d'artisans toujours passionnés par cet univers joaillier. Du dessin à la maquette, en passant par la sortie de fonte, le polissage, le sertissage ou les finitions spécifiques ; chaque bijou prend vie à la suite d'une succession d'étapes de réalisation. Mancinia côtoyait ses détails précieux et agréables, elle avait le privilège de se sentir plus proche d'un bijou que quiconque et connaître son histoire.

Sans parler de toutes ses années de pratique. Tout ce qu'elle savait sur le monde merveilleux de la Joaillerie lui venait de sa mère ; elle lui avait apprit à maîtriser les différents outils, à savoir les reconnaître, les nommer, apprendre à choisir et utiliser celui qui sera le plus adapté à l'exécution d'une oeuvre, à savoir les fabriquer dans le cas où l'un d'entre eux se briserait. En plus de son sens de l'habilité manuelle, Mancinia lui devait aussi sa maîtrise du geste, des techniques et du savoir-faire du sertissage : cette pratique était l'une des bases pour comprendre et bien préparer un futur bijou. Sa mère lui avait transmit sa connaissance des métaux et les précisions sur les différents alliages, des pierres fines et précieuses et lui avait donnée ce carnet de croquis qui contenait la description des gemmes utiles pour établir un sens harmonique. Ce carnet contenait aussi ses idées, allant des motifs à la création d'oeuvres inédites, c'était son héritage et son trésor, elle ne s'en séparait que rarement. Ce qu'elle devait à elle-même ? Sans doute son goût, ainsi que sa créativité. Elle avait peaufiné son esprit d'analyse et de réflexion, sans compter vivre dans la nature lui avait enseigné la patience et la rigueur. Oui, elle aimait se lancer des fleurs, mais si elle n'avait pas confiance ni en elle et ni en son travail, qui l'aurait ?

Alors pourquoi avait-elle besoin de travailler pour lui, alors qu'elle fabriquait elle-même ses parures ? Ceci ne tenait qu'en un seul mot ; l'expérience. Le travail de Darren l'avait toujours fasciné. Que se soit sa manière de repenser un bijou, de retravailler les matières précieuses, de créer des pièces uniques et réinterpréter les classiques. Son approche artistique et conceptuelle qui s'amuse des codes traditionnels pour une réinterprétation. Créer une pièce aux lignes épurées et légères, empreintes des textes brutes et organiques. Darren était sur un piédestal, car il était celui qui avait initié sa mère, durant son adolescence, après qu'elle eut quittée la Communauté dans laquelle elle vivait. Quand elle l'avait recroiser dans leur nouvelle Communauté, lors de son enfance, Darren avait montré quelques astuces à la fille de son ancienne Apprentie, mais il ne la supportait pas : aigri par les âges et les insultes répétés des autres races, il ne voulait rien entendre. Lui aussi, il était revenu dans la Communauté, après cette partie de chasse, pour la découvrir à moitié anéantie : sa fille et son petit-fils avaient disparus. Sa fille n'était jamais revenue, mais Jean, bien que marqué, avait été libéré. Seul reliquat de cette vie de servitude, était qu'une de ses mains avait été endommagée, l'empêchant de faire plusieurs choses de la vie quotidienne. Darren le formait, lui, même s'il ne pourrait jamais devenir Joaillier. En un sens, même s'il était son ami, Mancinia le jalousait d'avoir cette chance.

Car cette expérience, si précieuse aux débutants, elle ne pourrait que l'acquérir en observant un professionnel. Bien sûr, elle avait sa propre expérience, après tout, combien de fois n'avait-elle pas assisté au spectacle grotesque d'une nigaude refusant une parure, d'excellente facture qui plus est, sous prétexte que la pierre n'était pas assez précieuse à son goût ? Les Joailliers n'échappaient pas à ce triste constat ; les personnes pauvres se contentaient de pierres ornementales, tandis que les plus riches débourseraient des sommes folles dans l'achat de parures coûteuses, parés de perles, de pierres précieuses ou semi-précieuses. Quand l'une d'entre elles exigeait un diamant, les Joailliers étaient bien réticents à le travailler. Le diamant était bien trop rare et bien trop coûteux pour qu'une femme à la beauté déclinante n'en vêtisse un sur une peau fripée - et les Orines, qui en faisaient si peu commerce, le comprenait sans doute fort bien. Mais comme tout bon commerçant, les Joailliers exécutaient la demande et les Orines livraient, ainsi fonctionnait une économie bien portante. Non ? Pourtant, cette expérience n'était pas suffisante dans un monde aussi secret. Étant un métier risqué, fondé sur la réputation, les fournisseurs étaient souvent confidentiels et les contacts avec les plus grands, restreints : une recommandation de son Joaillier était un gage de qualité.

Sans recommandation, personne ne savait avancer plus loin que les bijoux faits maison, d'où l'obligation d'insister plus que de raison. Si son but n'était pas d'être Joaillière, mais une Sertisseuse reconnue, rien ne l'empêchait de visé cet objectif. C'est en visant le meilleur que l'on donne le meilleur de soi. De plus, travailler avec un négociant lui permettrait aussi de connaître sur le bout des doigts les procédures pour acheter ou vendre avec toutes les devises et aux meilleurs taux, gérer efficacement des stocks et savoir tâter des pierres encore plus précieuse qu'à l'accoutumé. Comment convaincre Darren, qui ne voyait en elle qu'une future épouse entourée de dix enfants, à la prendre comme Apprentie ? En y allant à nouveau, qu'est-ce qui changerait ? Son agacement lui donnerait-il envie d'essayer ? Ou bien son envie véritable était de totalement la dégager de cet univers qu'elle aimait tant ? Car un Joaillier qui débute, quel qu'il soit, reste au sein de l'Atelier où il travaille. Et Darren voulait qu'elle s'aventure un peu dans le monde avant d'être vielle et toute ridée, mais elle en avait assez vu du monde hostile pour savoir que sa vie était à Utopia. Après tout, le constat était très simple : si elle obtenait ce travail, sa vie s'améliorerait. Mancinia aurait enfin l'impression d'avoir le métier qui lui convenait, réalisant un rêve d'enfant.

En travaillant avec quelqu'un comme Darren, reconnu au sein d'Utopia, peut-être même aurait-elle-même l'occasion de travailler pour des personnes un peu plus noble qu'elle ? Ce serait merveilleux de concevoir une dizaine de parure pour une Noble à qui elle aurait tapée dans l'oeil. N'est-il pas vrai que certaines Dames avaient même la réputation d'avoir une parure assortie à la couleur de chacune de ses tenues ? Et « certaines » voulait sans doute dire la Dame des Abysses en personne ! On ne comptait plus les rumeurs à son propos : ses tenues magnifiques, ses parures inestimables, de sa beauté et de son charisme. Comme toutes rumeurs, Mancinia les voyaient exagérés, mais qui sait, elle savait se le permettre, après tout. Avec un sourire amusé devant son empressement, Mancinia se dit qu'avant de rêver à côtoyer les grands, elle allait essayer de convaincre son potentiel futur patron de l'embaucher, n'est-ce pas ?


1 810 mots

Résumé:


Les Yeux d'Agate [Métier - Solo] Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhardt-
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11262
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Lun 22 Juin 2015, 20:20

A Utopia, les arabesques signalaient les entrées des bâtiments appartenant à plusieurs grandes places accueillant les marchés, en effervescence tôt le matin jusque tard le soir. Dans la journée, les marchands ne possédant pas d'ateliers préfèraient se mettre à l'ombre des grands bâtiments. L'établissement de Darren, le Lux'or, était situé dans les rues marchandes. Mancinia observa la bâtisse durant un instant, elle la connaissait si bien. Darren avait associé son atelier de fabrication avec sa propre boutique, elle-même installée près d'un cours d'eau traversant la Capitale, pour que la force motrice de l'eau actionne la roue à aube, qui elle-même entraînait les différents fours et meules nécessaires à la taille et au polissage des pierres. Darren, on en parlait un peu partout dans les marchés, même si ce n'était pas le seul Joaillier de la ville, son travail était reconnu en raison de l'ancienneté de sa boutique. On murmurait aussi, ce matin, qu'il envisageait de recruter un ou deux Apprentis supplémentaires pour répondre aux demandes de ses clients et, qu'après tout, la vente et la réparation représente une part importante de son activité. D'autres disaient que cela était dû à son expansion prochaine à Utopia ou sur un autre territoire. Cela fit pousser des ailes invisibles dans le dos de Mancinia, c'était une occasion unique ! Une chance inespérée qu'elle ne devait pas laisser filée !

En entrant au Lux'or, encore désert à cet heure-ci, Mancinia eut un sourire. Elle était habituée à cette boutique qu'elle considérait presque comme sa seconde maison. Une véritable caverne aux trésors. Ensevelis sous une multitude de boîte où étaient rangées perles et fermoirs, des colliers, des bracelets, des bagues ou des accessoires pour cheveux ; l'imagination trouve maintes occasions de s'exprimer. Elle avait réellement envie que Darren l'embauche, car elle savait que, au sein de son Atelier, elle pourra traiter les bijoux avec la plus grande attention du début à la fin, mais aussi s'assurer un travail propre et fiable sur le long terme. Tout cela, Darren le savait. Pourtant, il se refusait de céder. Deux têtes de mule dans la même pièce, c'est assez amusant à observer. Une voix austère s'éleva dans les airs, la tirant de ses observations ;

Que m'veut la meilleure Sertisseuse de ce trou à rat, hein ?

Mancinia se retourna vers son propriétaire, les yeux pétillants et un sourire de défiance :

Tu me poses encore la question ?
Par les Saintes Miches de Drejtësi, t'es vraiment impossible !

Après s'être défiés du regard pendant de longue secondes, Darren se relâche en soupirant, avant de s'avancer vers elle, de la prendre par le tissu qui se trouvait sur son épaule et de l'entraîner à l'arrière de la boutique. Jean et Maude, qui travaillaient tout deux dans l'Atelier annexe, abandonnèrent leurs obligations respectives pour se retourner vers eux, surprit, alors que le Joaillier la libérait. Aux côtés de Darren, Jean travaillait en tant que Lapidaire-Glypticien, il était celui qui transformait les pierres brutes en pierres taillées ou améliore une pierre taillée pour en dompter la lumière et la couleur. Avec sa formation, il savait même pratiquer l'intaille et faire des sculptures sur les pierres. Il tenait aussi le rôle de Chef d'Atelier et remplaçait Darren durant ses rares absences. Maude était une Elfe venue d'Earudien et dont la famille tenait une entreprise horlogère. Pour parfaire sa formation de Graveuse, elle parcourait le monde tout en développant des techniques de ciselures magnifiques. Avec Darren, Maude n'avait pas dû faire des efforts pour se faire engager, car elle avait une recommandation sérieuse de plusieurs Orfèvres, mais c'était en ce lieu qu'elle avait apprit à créer des chaînes de qualité. Un choix de carrière avant tout pour la diversité. Balayant son propre Atelier de la main, l'homme eut un air dégoûté et une voix méprisante ;

Tu veux travailler dans cet endroit moisi, Mancinia ? J'te comprends vraiment pas...
Je suis faite pour ce métier, Darren.
C'est ce que tu crois ?

Mancinia aimait, effectivement, se croire Sertisseuse de naissance. Sa spécialité. Cette technique, d'une rigueur absolue, est un art. Ce métier consiste à fixer les pierres précieuses dans les alliages, mais le sertissage des bijoux exige également beaucoup de patience, de concentration et une extrême minutie. Les connaissances techniques fondamentales sont rapidement acquises, cependant, plusieurs années de pratique sont souvent nécessaires avant qu'une personne puisse exercer ce métier à satisfaction. Ce travail représente une forte tension nerveuse, car un coup de trop suffit à brisé une pierre ! Il fallait savoir se montrer résistant, mais elle aimait le travail sur la matière et sur l'esthétisme du bijou. Son action dépassait le pur serti, puisqu'elle aimait participer à la composition de la pièce et faire évoluer son aspect visuel. Darren s'évertuait à la rabaisser, puisqu'en comparaison de lui, elle n'était rien dans ce domaine. Des personnes qui fabriquaient leurs parures sans percer dans le milieu, il y en avait des milliers ! Pourtant, Mancinia n'en démordait pas.

J'en suis convaincue.
Ouais, mais ton travail reste basique. Et t'as pas dû beaucoup progresser depuis ton retour à Utopia, vu comment tu cours partout, que tu te balades partout...

Elle ne répondit rien. C'était un test. Rien que cette conversation était un test, elle en était convaincue. Darren s'amusa de son silence.

Et t'as appris à faire quoi d'autre depuis l'temps ?
J'ai appris à faire des gravures dans les métaux.
Oh, vraiment ?
C'est encore assez modeste, mais rien n'empêche l'amélioration.
Bah voyons ! Et c'est qui qui paiera tes c*nn*ries ? Moi ?
Tu ne perdras rien dans l'histoire, admet-le.

C'était comme ça depuis des années ; l'un posait des questions, l'autre répondait en ironisant. Darren l'analysa du regard avant de mettre ses deux mains sur son bassin, comme en pleine réflexion sur son cas, cette bizarrerie de la nature qu'elle incarnait. Durant un instant, le coeur de Mancinia cessa de battre avant de littéralement exploser.

Je vais te laisser une seule chance, petite prétentieuse.
Je n'en aurais pas besoin d'une autre, affirma-t-elle.
C'est ce qu'on verra, ricana le Joaillier. Si t'échoues, t'as intérêt à avoir des contacts en dehors d'Utopia pour te faire un nom !

Il s'avança de quelques pas dans son Atelier, se dirigeant vers un établi de travail et lui désignant de la main.

J'te laisse une journée pour me faire un bijou, dit-il posément. T'as jusqu'à ce que je ferme boutique pour me prouver que t'es capable de maîtriser la conception du début à la fin !
Mais ma spécialité, c'est le sertissage ! protesta Mancinia. Je suis incapable de confectionner un bijou !
Tu m'l'as feras pas, rit Darren. Je connais ta mère tout autant que toi. Tu connais toutes les étapes, c'est certain. T'sais l'importance de chacune d'entre elles. Si tu n'es pas capable de faire un bijou, tu n'as rien à faire ici !

C'était rude à entendre, mais ce n'était que la stricte vérité. Mancinia le savait, protester encore ne serait que la révélation d'un échec personnel. Elle se le refusait alors que Darren lui offrait une chance de faire ses preuves. Après s'être assuré d'un regard qu'elle fût résignée, il reprit ;

Tu vas donc me construire un bijou, celui de ton choix, utilise tout c'qui se trouve dans l'atelier. Peu m'importe. Sache que t'as jusque ce soir, pas une seconde de plus, pour terminé ce travail.

Et Darren l'a planta là, à l'arrière de l'Atelier, avec le reste de sa fine équipe. Il y eut des soupirs de soulagement et des sourires ravis.

Ça y est, Mancy, sourit Jean. Il te laisse enfin ta chance !
Fais de ton mieux ! l'encouragea Maude. Si tu as besoin de quoi que ce soit, demande-le !

Mancinia eut un sourire avec leurs encouragements, elle était à l'essai, même sans assurance finale d'être embaucher en cas de succès, ce n'était pas si mal ! Et puis, elle avait à disposition tout ce que le magasin pouvait offrir. Ça incluait, normalement, les pièces préparées d'avance, mais si Darren lui avait demandé chaque étape fait de sa main, ce n'était pas pour profiter de celles-ci. Un essai était un essai, elle se devait de plier aux règles. Prenant une grande inspiration, elle alla s'installer sur sa nouvelle table de travail, attachant ses longs cheveux, histoire d'éviter d'être gênée. A partir de maintenant, la jeune femme devait se concentrer plus que d'habitude. Tout d'abord, il lui fallait commencer en réalisant les premières ébauches ; l'étape du dessin, réalisé à main levée, doit être la plus complète possible, avec les caractéristiques complètes de ce que l'on désire faire, annotations à l'appui. Imaginer les motifs, choisir la forme, la couleur, la matière des pierres et esquissé un premier croquis, sans oublier de marquer les mesures et les précisions sur l'alliage choisi. Construire ce prototype en procédant par étapes, en ajoutant, modifiant la construction du bijou et donnant peu à peu vie à son modèle. Alliant patience et créativité, son oeuvre trouve son plein accomplissement dans cette phase de recherche. Ses sources d'inspiration sont multiples ; qu'il s'agisse d'un détail, d'une forme, d'une structure ou d'une personne, Mancinia se laisse guider par son instinct et expérimente. Elle aimait le moment où elle se devait de rendre son idée visuelle, où les idées commencent à prendre forme.

Vous avez des agates ? demanda-t-elle.
Nous en avons reçus la semaine dernière, tu comptes t'en servir ? lui demanda Jean.
Oui. Je pense que ça serait parfait.
Que comptes-tu faire exactement ?

Mancinia lui tendit son croquis, qu'il étudia pour voir comment elle comptait s'y prendre. Maude observa d'un oeil curieux par-dessus son épaule et eut les yeux pétillants.

C'est d'une subtile élégance ! s'enthousiasma-t-elle.

Son croquis ? Un collier d'argent et d'agates. Rien de bien transcendant sur le papier : à elle de rendre ce bijou étincelant ! Pourquoi choisir cette pierre plutôt qu'une autre ? En raison de légendes anciennes affirmant que l'agate rendait les personnes qui la portaient invisible. Même si cette fable s'était éteinte au fil du temps, l'agate restait très populaire en raison d'une rumeur farfelue disant que lier une agate à chaque corne d'un boeuf permet de s'assurer une bonne récolte. Une pierre qui attire la chance, en somme. Et il lui fallait mettre toutes les chances de son côté !

Je vais immédiatement en travailler quelques unes ! dit Jean. Donne-moi une heure ou deux !

Mancinia acquiesça, ravie d'avoir un tel partenaire dans cet atelier. Tandis que Jean délaissa ses saphirs au profit des agates, la jeune femme passa à la réalisation de la maquette en enfilant son coutil. Qu'elle soit en cire ou directement en métal, la maquette était la base du bijou, à la base même de leur métier au même égard que le sertissage. Réalisée selon le dessin, elle reprend les dimensions indiquées et les emplacements nécessaires aux pierres qui seront ajoutées par la suite à l'étape du sertissage. Son bijou sera sculpté dans la cire, ce qui va servir à préparer une fonte à cire perdue. S'ensuit le moulage, car ce bijou en cire doit être disposé dans un cylindre métallique et enrobé d'un revêtement en plâtre résistant à la chaleur. Cet ensemble est ensuite placé dans un four à haute température pour permettre l'élimination de la cire, qui est fondue et brûlée, pour se rapprocher de la température de coulée de l'alliage. C'est à cette étape que l'on obtient une empreinte négative en plâtre de l'ensemble du bijou. Le four en question était très élaboré, dans un socle de pierres refermé à la manière d'une cheminée, un feu assez grand était allumé, faisant chauffer continuellement les bols nécessaires aux diverses fontes et faire gagner du temps aux travailleurs. Mancinia sourit au souvenir de son modeste feu et de son chaudron dépassé, celui qui mettait huit heures à faire fondre un alliage de faible qualité.


1974 mots

Résumé:


Les Yeux d'Agate [Métier - Solo] Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhardt-
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11262
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Lun 22 Juin 2015, 20:45

Pendant que le four s'occupait de sa structure, Mancinia s'attela à la préparation de l'alliage. Elle opta pour un mélange d'argent fin et de cuivre pour obtenir de bonnes propriétés mécaniques. Ce mélange est ensuite chauffé dans une étuve encore plus chaude que le précédent, c'est à cette température qu'il est injecté dans le moule en plâtre par le procéder d'aspiration : il reprend la forme initiale laissée par la bague en cire en refroidissant. Après un dernier tour dans le l'âtre bouillant pour obtenir un assemblage solide, on retire le squelette à l'aide d'une pince. On dissout ensuite le plâtre à l'aide de la Galvanoplastie, qui permet de récupérer la pièce brute, il s'agit d'un bain qui enlève les résidus cristallisés et désoxyde les bijoux après une coulée de métal à cire perdue. Ce bain est réalisé à l'aide d'un mélange, très efficace, d'eau et de sel. Et si elles semblaient simples, rien que ces trois premières étapes lui avaient demandées plusieurs heures...Mancinia se rendit alors aux côtés de Jean qui, amusé, lui tendit la barquette où reposaient, sur un nuage de soie, les pierres fraîchement laminé par ses soins. Les agates qu'il lui tendait avaient des bandes translucides et des motifs fluides : de vraies oeuvres d'art. Si Jean avait laissé les deux derniers doigts de sa main gauche lors de sa captivité, cela ne l'empêchait pas d'être un génie dans son domaine.

Shizuoka nous à livrer d'excellentes gemmes, choisis celles que tu veux pour ton travail.

Shizuoka était le nom de l'Orine qui marchandait avec Darren. C'était une Gemmologue réputée de la Cité des Mirages et s'assurait elle-même des transactions. Ce terme signifiait qu'elle maîtrisait tous les tenants et aboutissants des pierres qu'elle vendait. Mancinia observa d'un peu plus près le travail de Jean, car il ne s'était pas contenter de tailler les pierres.

Je sais que le but était d'avoir les pierres, mais je me suis permis de réaliser la gravure que tu as dessinée.
Oh, c'est parfait !

Mancinia avait, en effet, dessiner une gravure sur les pierreries qu'elle voulait ajouter à son collier, mais elle ne savait les réalisées. Jean l'avait fait pour elle et ainsi sublimer son bijou au mieux. Elle savait que Darren ne serait pas dupe, mais il lui fallait travailler en équipe : elle n'y arriverait pas autrement. Puis, la jeune femme observa l'Elfe qui se dandinait sur son tabouret, attendant d'entrer en scène.

Maude ? demanda Mancinia. J'aurais besoin de ton aide.
Demande-moi tout ce que tu veux !

En vérité, on voyait bien qu'elle n'attendait que ça. Mancinia eut un léger sourire avant de lui remontrer son croquis : elle avait besoin d'un oeillet. Ce dernier serait fabriqué avec le restant de l'alliage qui lui avait servit pour sa chaîne, c'était une méthode couramment utilisé pour éviter le gaspillage. En s'assaillant près d'elle et discrètement, l'Humaine lui demanda ;

Tu t'es habituée à ta perte de magie ?
Oui ! ...Enfin, pas tout à fait ! Je ne sais plus utiliser ma télékinésie. J'en oublie où je suis quand je suis prise par mon travail. C'est ridicule, non ?

Mancinia lui fit non de la tête, cela faisait moins d'un an qu'elle était à Utopia et pour un être magique, être privé autant de temps sans devenir fou relevait de l'exploit : cela montrait à quel point elle aimait son métier et souhaitait progresser. Reprenant où elles en étaient restées, la jeune femme lui présenta la chaîne d'argent unie, où Maude y installa un oeillet, lui montrant une partie de sa technique pour le concevoir. Cet oeillet serait indispensable pour qu'elle puisse y rattaché le pendentif et y fixer les pierres à venir. Jugeant son travail en posant le collier contre la paume de sa main et l'éloignant un peu, Maude sembla satisfaite et lui tendit, souriante ;

A toi de jouer, maintenant !

Cet encouragement, Mancinia sentait qu'elle en avait besoin. La base de son collier était finalisée, les pierres attendaient sagement d'être utilisées, mais avant d'entamer le sertissage, les Joailliers se devaient apposer leur marque. En l'occurrence, celle de Darren. Cette histoire de réputation à défendre n'était pas une blague : c'était très sérieux. Cette opération consistait à garantir l'origine et la composition du bijou. Ce Poinçon de Maître d'Ouvrage symbolise l'Artisan Bijoutier-Joaillier qui l'a fabriqué. Ce dernier doit absolument être apposé sur une partie métallique intérieur du bijou. Darren à choisit deux formes triangulaire se faisant face, dont le milieu arborait fièrement sa race ; < H > ! Cela ne lui prit que quelques minutes, pour être sûr de l'emplacement : ni trop visible pour ne pas gâcher le bijou à la vue du client, ni invisible si on recherchait le fabricant. C'était la dernière étape avant le sertissage et ce, afin d'éviter toute casse de la gemme lors du choc du poinçonnage. Se détendant après cette nouvelle étape, Mancinia eut un sourire face à celle qui l'attendait. La jeune femme, en tant que Sertisseuse, serait le trait d'union entre un Lapidaire et un Joaillier. Assise devant son établi, elle montrait ses agates sur son alliage, conçu préalablement, de manière à ce qu'elles reflètent correctement la lumière, alors mise en avant par Jean.

Mancinia était à l'étape où elle ne pouvait échouer.

Donner tout son éclat et toute sa beauté au métal. Enchâsser et sertir les pierres précieuses pour les présenter sous leur meilleur jour. Apporter la touche finale à ce travail de longue haleine. C'était ça son métier. Enfin, non, c'était beaucoup plus complexe : sa tâche était de fixer les pierres sur tout type de bijou et dans le jargon, on appelait cela « une mise en pierre » Il n'est bien sûr point concevable de coller les pierres à la monture avec une pâte : celles-ci tomberaient irrémédiablement. On à donc recours à des techniques plus complexes, où l'élément métallique de la monture vient jouer le rôle de fixateur. Sertisseuse, à toi de démontrer tes talents ! Il faut savoir que l'activité de Mancinia se déroule en position assise, penchée sur un établi sur lequel tous les outils utiles sont disposés et à portée de main ; marteau, limes, burins, échoppes, poinçons, lunettes grossissantes ou loupe binoculaire. Et pour lui porter chance, elle avait saisit ses propres armes dans sa sacoche. La Sertisseuse vient ajuster le positionnement de la pierre à l'aide d'un outil spécialisé, que l'on nomme onglette. Armé d'une loupe, elle perce et ajuste la portée aux mesures exactes de la gemme à insérer sur la monture du bijou. Pour être sertie, chaque pièce est enchâssée dans un étau de bois, appelé la poignée et protégée par une couche de cire chaude, appelée aussi le « ciment du sertisseur », chauffée afin d’en épouser la forme et de la maintenir correctement.

Avec toute la passion qu'elle y met, je ne doute pas qu'elle y parviendra !

La Sertisseuse détermine ensuite le type de sertissage le plus adapté, dans ce cas-ci, Mancinia choisit le serti clos - qui consiste à ajuster la pierre dans le métal dont le bord est ensuite martelé sur la pierre, ce serti clos entour ainsi entièrement la pierre - à défaut de ne savoir maîtriser le serti invisible inventé par les Élementals, qui rend le métal totalement imperceptible. Une partie de la pression se relâcha et elle se concentrait à essayer de déterminer l'emplacement exact des pierres en fonction de leur diamètre, de leur forme et de leur couleur. Puis, elle va les fixer par différentes techniques. C'est sans doute l'opération la plus longue, requérant beaucoup de patience, de concentration et de dextérité. Puis elle monta et enchâssa celles-ci en s'aidant du marteleur, d'échoppes et de burin. Elle ajuste la pierre, rabat le métal sur elle, puis arrondit et lime les rebords du bijou sous une paire de lunettes-loupe. Un véritable travail de minutie. Pour ne pas risquer de casser sa pierre, la Sertisseuse se devait de maîtriser les diverses propriétés de chaque pierre : Mancinia n'ayant pas eut souvent l'opportunité de toucher des pierres d'une telle qualité, alors elle s'adaptait au mieux. Où qu'elle soit, la Sertisseuse qu'elle était défendait une qualité, une réputation. Elle se devait d'être la meilleure. Où qu'elle soit. Constamment.

Son sertissage terminé, Mancinia observa son collier si peu reluisant avec la poussière qui le salissait. Elle se devait de faire disparaître les traces et obtenir un état de surface de haute qualité et en faire ressortir le poli. Utilisant du papier émeri, des brosses, des fils et des pâtes à lustrer, la jeune femme travailla son oeuvre jusqu'à ce que la surface du bijou soit étincelante, sublimant la surface du métal d'un effet satiné. C'est une étape des plus importantes en termes de présentation : si un bijou est bien fait, mais son poli mauvais, alors il perdra une partie de son cachet. Aussi, elle se concentra sur cet avivage, qui assurait le lissage et le brillantage de la surface d'une pièce, afin d'en affiner l'aspect visuel et la qualité. Après avoir offert son éclat final à la parure, cette dernière est ensuite nettoyée et lustrée. C'était terminé. Son collier était un tour de cou en pendentif d'argent, composé d'une grosse agate ocre transparente, de six perles à facettes et de six amétrine parsemée sur l'oeillet. Mancinia laissa retomber ses mains sur ses hanches, qu'importe si ses doigts noirs tâchaient son tablier. C'était terminé. Enfin, ce n'était pas tout à fait exact. Il lui restait une dernière étape : Darren. Ce dernier se tenait d'ailleurs derrière elle, comme aux aguets.

Ça y est, t'as fini ?

Se redressant et se retournant vers lui, tout en lui tendant son travail, Mancinia attendit le verdict. Épuisée et le coeur battant. Darren l'observa d'un oeil critique, mais eut lieu de se mettre à parler, il lui tourna le dos et retourna à l'avant de la boutique. Surprise, Mancinia resta attachée aux planches de bois, avant d'entendre sa voix doucereuse s'élever depuis le comptoir ;

Désolé pour l'attende, mademoiselle. Voici un bijou qui sort du moule. Qu'en dites-vous ?

Mancinia ferma ses yeux, son coeur cessa de battre. Quelle meilleure juge qu'une cliente après tout ? Sa manière de faire n'en restait pas moins rude, car elle n'avait aucune chance face à la beauté du travail d'un véritable Joaillier. Était-ce sa manière à lui de la dégoûtée du métier ? Elle en aurait des contacts en dehors d'Utopia pour lui faire payer ça...

C'est super joli ! Je ne sais pas si ma maman aimera !

Mancinia resta muette. Cette vois était si fluette : elle devait appartenir à une petite fille.

Je vous dois combien ?
Ce que tu auras sur toi, petite.

Se rendant à l'avant de la boutique, ouvrant le tapis qui cachait l'Atelier se situant à l'arrière, la jeune femme observa l'enfant qui était en train de payer. Une Orisha, sans aucun doute. Une enfant de marchands qui était de passage dans la Capitale des Humains, supposa-t-elle. Mancinia observa la fillette partir en prenant soin de ne pas faire tomber l'emballage où reposait son bijou. Son travail d'une journée, partit et envolé entre les mains d'une enfant qui allait l'offrir à sa mère, qui le parerait. Rien que de savoir ça, elle était fière, rêveuse. Que penserait sa mère ? Serait-elle contente ? Le trouverait-elle beau ? Revenant à la réalité, elle vit le regard de Darren posé sur elle, mais il ne souffla mot, mais Mancinia était impatiente.

Alors ? demanda-t-elle.
Alors ? répéta Darren. T'as vendu un bijou, t'es pas contente ?
Je voulais savoir ce que tu en pensais, toi, dit-elle en secouant la tête.
Tu veux mon avis ou tu veux seulement être embauchée ?
C'est du pareil au même, non ?
Ça dépend. Tu le trouvais comment toi ?

Inspirant une bouffée d'air, Mancinia se mit à parler d'une voix qu'elle ne se connaissait pas. Comme si elle était admirative de sa propre réalisation.

Je trouve ce travail magnifique. J'ai très bien réussit mon alliage, Jean à taillé les agates de sorte à améliorer mon sertissage et Maude m'a conseillée sur la manière de placer mon oeillet. Dans ce métier, si on ne sait pas tout faire soi-même, il faut absolument compter sur les autres.

Le silence qui s'ensuivit ne lui disait rien qui vaille.

Tu vas me dire que ce n'est pas ta vision des choses ?
Bécasse, tu as compris le nécessaire. Dans ce métier, quand on débute, on doit fonctionner en équipe. Même ceux qui, comme toi, débute dans leur enfance doivent passer par cette étape. Sinon, ils ne seront jamais des Joailliers dignes de ce nom.

Mancinia eut un sourire ravi.

Néanmoins, ton bijou était nul à chier !

Oui, c'était trop beau, mais la jeune femme avait plus envie de rire ou de pleurer de joie qu'autre chose. Elle n'en tient pas rigueur à Darren : c'était sans aucun doute la vérité.

J'ai vu ta motivation dès l'instant où la rumeur à couru. Un Humain qui ouvre une succursale pour répondre à la demande, ce n'est pas courant.

Elle observa Darren, papillonnant des yeux, comme en comprenant où il voulait en venir.

Ah ?! s'exclama Mancinia. Mais alors... !
Ouais, c'était une rumeur. Je n'ai rien fait pour la démentir, car la succursale ne sera pas ici. Je compte l'ouvrir ailleurs.
Mais, c'est...
Pour l'instant, c'est impossible. J'suis d'accord. Je ne renoncerais pas pour autant. L'idéal serait de l'ouvrir près des d'un territoire des Orishas. Je les aime bien. Où chez les Orines...Elles sont moins capricieuses que les femelles sous-marines !
Peut-être, mais en tout cas, ces Sirènes sont très douées pour nous fournir les meilleures perles.

Mancinia sourit, mais ne dit rien. Les Sirènes ne savaient pas seulement fournir les meilleures perles des ces terres, elles avaient aussi des plantes véritablement miraculeuses. C'étaient elles qui fournissaient la pommade que sa mère se mettait sur le visage pour calmer la douleur des blessures infligées par les Sorciers. Au bout de quelques années, sa peau avait même perdu de son teint rougeâtre. Elle se demandait même si les dernières compositions n'avaient pas inclus une nouvelle substance. Darren l'observa après avoir remis Maude et Jean à l'arrière de la boutique.

Tu es embauchée le temps de te trouver une autre place. Ne tarde pas trop, ma petite...Si tu foires un seul de tes travaux, tu es dehors !

Le plancher en devint vermoulu et le sourire de Mancinia chancelant. Sa voix émit une nouvelle protestation.

Darren, enfin... ! Je ne peux pas entrer chez un Joaillier comme ça et qui plus est, tu es l'un des rares qui travaille à Utopia !
Je m'en moque. Tu n'as qu'à retourner sur les routes et te trouver un mari Joaillier, tiens !

Mancinia n'eut pas le loisir d'émettre une nouvelle protestation que Darren lui offrit son dos en ricanant de sa remarque. Résignée et soupirante, la jeune femme s'en retourna à l'arrière de l'Atelier et reçut des compliments de la part de ses amis. De ses nouveaux collègues. Après avoir discutés avec eux quelques instants, elle prit ses affaires et s'en alla avant que Darren ne leurs mettent pieds aux fesses, souhaitant fermer et aller pioncer. En sortant, Mancinia leva ses bras en l'air en s'étirant, le Soleil déclinait derrière le Palais Royal et il lui tardait de raconter sa journée à Kamiya et à sa mère. Demain, ce serait le début de sa nouvelle existence !


2 573 mots

Si vous désirez avoir une idée du bijou. Celui que Mancinia réalise est en argent, avec une agate d'un jaune ocre, son oeillet est également en argent, agrémenté de perles et d'amétrines.

Résumé:

Nombre de Mots ; 1 812 + 1 942 + 2 573 = 6 327 mots
Métier ; Sertisseuse - Apprentie Joaillière [Rang I - Connaisseur]


Les Yeux d'Agate [Métier - Solo] Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhardt-
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Les Yeux d'Agate [Métier - Solo]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» La découverte d'un art | Métier - Solo
» Infirmière/masseuse [solo-rp de métier]
» Ses yeux de feu m'embrasent et me hantent | solo
» Le poids des mots et des couleurs [Métier - Solo]
» [Rehlas] - Les étoiles se reflètent dans vos yeux | Solo
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Désert de Näw :: Utopia-