Allongé à même le sol, voyant son bien le plus précieux s'éloigner, le démon entra dans un état de rage qui contrastait tant avec son allure habituelle d'homme réfléchit et précis. Plus rien ne comptait à ces yeux, et tous ceux qui allaient l'empêcher de se rapprocher de son Orine allaient en payer le prix fort. Il était prêt à tuer, massacrer l'intégralité des personnes et animaux présents à cet instant dans la Bibliothèque des Parchemins du Temps, pourvu qu'il retrouve Phsysalia en un seul morceau, dans ses bras. Il dégaina son épée principale de son fourreau massif, qu'il portait toujours dans son dos... acte rare qu'il évitait de faire tant l'arme était... Gourmande. Étrange arme démoniaque que voilà, ressemblant à deux immenses mâchoires pourvues de milliers petites dents aiguisés. Elle semblait être faite pour attraper votre peau et la déchiqueter en quelques claquements rapides. Tous les bandits autour de l'Ancien Alfar s'écartèrent à la vue d'une telle monstruosité. « Laissez-moi passer, ou vous allez y goûter. » En position d'attaque, son regard avait rarement été si mauvais... et si sérieux... Entre ses mains, son épée sembla soudain prendre vie, s'agiter, et se mit à tendre furieusement vers ces hommes intrus. Tel un chien fou, elle tentait, comme munie d'une propre volonté, de se jeter sur leurs corps appétissants. Tous ici étaient tendus dans une expression de crainte mêlée de doute. Mais un imbécile sursauta soudain à un hurlement lointain.. et bougea assez pour être à portée... de ces crocs. Malgré les efforts du Démon pour la contenir, l'épée arracha net le bras du pauvre pleutre, déclenchant une panique sans nom. Possédé, voyant là un moyen de se rendre plus rapidement auprès de son Orine chérie, le Maître se précipita à sa poursuite, se contentant d'éviter les coups de sa propre arme, la laissant se repaître de la chaire de tous ceux passant à sa portée. Et il finit par la retrouver, elle qui venait juste de sortir de ce lieu, probablement guidé par son instinct si particulier.

Ainsi, Phsysalia et son Maître sortirent tous deux à quelques secondes d'intervalle l'un de l'autre de la Bibliothèque. Il lui restait encore à calmer son arme, avant qu'elle ne blesse sa plus jolie fleure. Mais cette dernière semblait s'être parfaitement repue, et comme à son habitude, s'endormit. Le démon en profita pour l'enfermer de nouveau dans son étuis. Il était visiblement épuisé par toute cette cavale, mais aussi par toute l'énergie que lui demandait le maniement d'une telle monstruosité, qu'il avait acquis auprès d'un étrange collectionneur... qui ne parvenait plus à l'endormir. Respirant difficilement, son cœur eut un raté aux mots du Déchu. Pour qui se prenait-il, ce petit impudent ? Sa colère lui rendit une part de son énergie. Il était prêt en découdre avec ce moins que rien, à lui déchiré ces petites ailes minables et les lui faire avaler pour avoir oser mettre en doute sa fiabilité en tant que protecteur de Phsysalia. Mais... il aperçut alors le regard de sa petite protégée, qui eut pour don d’annihiler toutes ses mauvaises émotions. Elle rayonnait, comme la plus belle des roses d'un jardin de Reine, et ne quittait pas l'Ange Déchu des yeux. Se pourrait-il que cette dernière ait choisit ? Dans ce cas, le Démon ne pouvait faire de mal à cet homme. Lui avait-elle déjà posé sa question ? Il l'ignorait, mais sa fierté personnelle l'empêchait de poser la question. Ainsi se contenta-t-il de suivre ce nouveau couple, en silence, ravalant toute sa rancoeur. Tout était acceptable pour l'épanouissement de sa perle rare.

« Dites monsieur le bel oiseau ? Où allons-nous ? » C'est alors qu'un tremblement se fit sentir. La jeune fille se recroquevilla sur elle même, agenouillée près du sol, et commença à verser quelques larmes de terreur. « J'ai peur ! » Instinctivement, le démon alla se placer à ses côtés, mais décida de laisser le déchu agir. Était-il capable de prendre soin d'elle ? Il voulait s'en assurer. Mais lorsque les secousses cessèrent, il prit immédiatement la parole, d'un ton ferme et autoritaire. « Nous ne pouvons pas rester sur ce Continent. Il va se détruire comme le Dévasté. Il faut aller trouver refuge ailleurs. Sur le Continent Naturel. Je nous ferais embarqué. »Pas un mot sur le Lien qui était en train de se former entre l'Orine et l'Oiseau. Il ne le pouvait pas tant qu'il n'était sûre de rien. Tout ce dont il était certain était l'attachement que Phsysalia avait développé à son égard... Et cela l'inquiétait au plus haut point. Était-elle seulement prête à accepter ces sentiments ? A les comprendre ? Il restait en retrait, la regardait sourire de plus en plus fort, rire en toute simplicité, parler de ces loisirs, d'Olwë, de sa maison. Elle était heureuse, et cela se lisait intégralement sur son visage et son corps. Mais que se passerait-il si tout cela s'évanouissait ?

Nos trois protagonistes avaient finit par regagner le Port, se cachant d'étranges bandits aux masques d'or, qui semblaient profiter de la situation pour piller les innocents... Et malgré la terreur de bon nombre de marins, du fait de la violence des vagues et de la présences de nombreux monstres en mer, ils finirent par trouver un bateau qui accepta de les embarquer à bord et de prendre le large. C'était peut-être le dernier vaisseau qui accepterait de partir des côtes, il ne fallait pas le rater, peut importe les conditions météorologiques extrêmes, la peur et le manque probable de vivres à bord... Et c'est ainsi qu'un démon, Phsysalia et Wisely se retrouvèrent tous trois coincés sur un navire marchand, dont la barre était tenue par un Orisha, avec pour objectif : atteindre le Continent Naturel... mais surtout, rester en vie.

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Il ne c'était pas écoulé plus d'un jour ou deux depuis la sortie du petit groupe des parchemins du temps pourtant, ces deux journées avaient semblé s'écouler avec une lenteur interminable. Ce qui n'était pas vraiment pour déplaire au déchu. Il avait ainsi pu profiter de la présence de ce qu'il jugeait comme étant sa nouvelle possession, son nouveau bien et plus que tout, l'un de ses bien les plus précieux. À ses côtés la jeune Orine semblait rayonner, presque revivre ou au moins découvrir la vie et malgré la présence du démon qui ne les lâchait pas d'une semelle Wisely comptait bien en profiter. À ce moment précis, il n'avait pas encore pris conscience que l'adoration de la fillette n'avait rien d’anodin, et ce qu'il prenait pour une simple curiosité enfantine couplée à un brin d'amour frôlant le fanatisme était en réalité quelque chose de plus important. De bien plus important. Il s'agissait en réalité de la création du lien. Ce lien unique régissant la vie de toute les Orines et dont aucune ne peux s'en défaire. Ce lien qui allait lier à vie cette jeune femme naïve et ce déchu irresponsable.

Quoi qu'il en soit et au final, peut importe les pensées du déchu et de sa compagne, quelques jours après leur départ de la bibliothèque, les trois compagnons de fortune arrivent enfin sur le port non sans avoir au préalable pris un certains nombres de risque sur la route, nottament en évitant d'étrange individus au masque d'or, les mêmes individu ayant attaqué quelques jours plus tôt les parchemins et commençant à faire parler d'eux à sur tous les continents. Une fois sur le port, malgré la violence des flots et des créatures marines, seul une pensées trotte dans la tête du démon. S'enfuir d'ici. Néanmoins, quant à savoir s'il cherche à fuir afin de se protéger lui ou s'il agit dans le but de préserver son trésor, il n'y a aucun moyen d'en être sûr.

C'est ainsi qu'il trouve une embarcation et que le petit groupe embarque sur un navire se faisant balader librement au gré des vents, des vagues et des assauts des monstres marin. Sur le pont de ce navire, une Orine tremblotante, un démon regardant la scène et le comportement du déchus avec insistance et une curiosité presque malsaine et Wisely, ne sachant pas réellement ce qu'il fait la, cherchant juste à trouver une solution afin d'éviter le maximum d’ennuis possible. « Dans la situation ou nous sommes, je serais tenté de dire qu'il vaudrait mieux que vous cachiez votre fleur dans une cabine afin de lui éviter d'avoir à vivre tout cela cependant… » Quelques secondes de pause pendant lesquels il se retourne vers Physalia et la gratifie d'un grand sourire qu'il veut le plus rassurant possible. « Elle n'accepteras pas de se cacher et voudra rester avec moi. Je me vois donc contraint de vous demander une faveur. En cas d'attaque, je ferais tout pour la protéger elle et vous éviter d'avoir à combattre. Néanmoins, si a un moment je me retrouve dans l'impossibilité de lui venir en aide, pourriez-vous le faire ? » La tentions est lisible sur le visage du déchu, et il ne faut pas chercher bien loin pour comprendre à quel point cela lui coûte de demander de l'aide au démon. Pourtant, Wisely est loin d'être bête, il sait qu'il est incapable de se protéger plusieurs personnes en même temps et s'il veut préserver cette jeune fleur innocente, il n'a d'autre choix que de demander de l'aide.

Quelques secondes à peine après qu'il ai terminé sa phrase une violente secousse fait tanguer le bateau et alors que la jeune fille est sur le point de tomber, il la rattrape et le colle contre lui, repliant ses ailes autour de ses épaules afin de l'enfermer dans un carcan de plume et de la protéger du monde extérieur, même si cela n'est qu'éphémère. « Alors, votre décision ? Nous avons le même objectif, protéger cette petite. A cela et même si je sais que vous n'en avez pas besoin, je vous propose mon aide. Que voulez vous-faire ? » Alors que les mots franchissent ses lèvres, un mouvement derrière le démon lui fait relever les yeux intrigué. Dans les secondes qui suivent, une main dégoulinante se pose sur la rambarde du navire et une sirène aux yeux d'or se traîne à sa suite. « Je pense qu'il est dans votre intérêt de choisir vite. Quelque chose me dit que nous allons bientôt recevoir des hôtes n'étant pas vraiment ce qu'on peut appeler des gens sympathique ou bien doté de bonnes intentions. » Comme en écho à ses paroles, plusieurs sirènes arrivent sur le bateau et très vite, l'équipage ainsi que le groupe se retrouve encerclé. Sans prendre la peine de regarder autour de lui, un sourire sur les lèvres, le déchus serre légèrement plus fort sa petite protégée et plonge son regard dans celui du démon.