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 La Voie du Dragon I | Solo (Rackham)

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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

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◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Mer 08 Juil 2015, 23:11


« Nous y voilà, gamin. Bon. Tu vas me payer maintenant ? ». Les yeux de l’humain pétillèrent alors qu’il englobait du regard la fontaine aux sept sources, la colline aux coquelicots, le chemin vers le Temple des Esprit. Rien qu’avec cette vision en tête, il avait de quoi composer des dizaines de sonnets. Jamais aucune vacance ne lui avait parue plus rentabilisée qu’en cet instant. Sauf peut-être cette fois, quand… « Hé ! T’écoute ? ». Rackham cligna des yeux et pivota sur lui-même, en inspirant profondément, le sourire aux lèvres. « Ah, oui… À propos de ça… Vous allez rire. ». Quelques secondes plus tard, il prenait ses jambes à son cou, poursuivi une fourche particulièrement bien aiguisée, et à son bout, un paysan en rogne. Mais la poursuite ne dura pas longtemps ; l’homme était trop vieux, et trop dépendant de sa charrette et de ses chevaux pour les laisser sans surveillance. Botter le train d’un jeune brigand n’en valait certainement pas la peine. Pourtant dans le doute, et même après l’avoir entendu abandonner, le jeune barde continua de courir aussi vite que ses jambes pouvaient le porter, jusqu’à atteindre l’entrée du Temple, à bout de souffle. Entre deux expirations à en cracher ses poumons, il se retourna et lança : « Désolé ! Un jour, je vous rembourserais, promis ! ». De ça, il en était persuadé. Le vieillard qui l’entendit – vaguement – dans le vent, lui, n’en était pas aussi sûr. Il beugla dons en réponse une bordée d’injures imagées, de quoi faire rougir une Réprouvée. Rackham écarquilla les yeux et le suivit du regard, tandis qu’il reprenait la route. Ce n’était pas vraiment son genre de jouer les détrousseurs à la basse semaine, mais il n’avait simplement pas les moyens de se payer le trajet de Basphel au Temple des Esprits, alors tous les moyens étaient bons. Un jour, il serait un Ménestrel reconnu, et il payerait toutes ses dettes. « Un De Luerne paye toujours ses dettes ! ». Voilà qui ferait une excellente devise ! Il dégaina son carnet de voyage et la nota dans un coin.

Puis il pivota sur lui-même et leva les yeux vers la fontaine. Magnifique. Sans attendre, il s’y plongea. Il avait déjà tout lu sur le sujet. Il connaissait les voies et le nom de quelques-uns des esprits ; même s’il doutait de pouvoir en croiser un. Ceux-ci n’apparaissaient – selon la légende – qu’aux êtres « élus ». Toutefois chacun s’accordait à dire que l’intérieur de ce monument était tel qu’on ne pouvait le décrire sans y passer une vie. Peu importe ! Même s’il n’arrivait pas à donner à ce lieu la chanson parfaite qu’il méritait, il ne pourrait pas s’empêcher d’essayer. Un air guilleret aux lèvres, il se saisit de son instrument et joua quelques notes. Le couloir qui s’ouvrait à lui n’avait pour l’instant rien de particulier, il était de son devoir de l’égayer quelque peu. « Dans le temple, sous la terre, je contemple, un univers ! Avec les esprits, sous la terre, me voici, dans mon univers ! Cherchant le salut, sous la terre, je l’ai vu, cet univers ! ». Et les dalles de pierre défilaient encore et encore ; tandis qu’il ajoutait sans fin un nouveau couplet à sa chansonnette. Concentré sur les cordes qu’il effleurait, il ne vit d’abord pas la différence de luminosité, mais s’arrêta net lorsque ses pieds quittèrent la régularité du marbre pour fouler une terre meuble. Il redressa la tête, et sa mâchoire se décrocha. Le couloir sombre venait de laisser la place à une grotte séculaire, aux murs et plafond incrusté de milliers de gemmes toutes semblables à des étoiles, une infinité de soleils faisant chatoyer leurs rayons colorés sur la partie argentée sa cithare elfique.

Il en perdit ses mots, et, balbutiant, fit quelques pas à l’intérieur de ce havre de paix et de silence hors du temps. « C’est… ». Une voix s’éleva dans son dos. « Joli, n’est-ce pas ? ». Il se retourna d’un bloc, le cœur agité. « Joli ? Joli ?! Une fleur est jolie, un tableau est « joli » ! Ceci est au-delà de ce que nos mots peuvent transporter. Peut-être qu’une autre langue pourrait, mais… Non, je ne pense pas. Laissez-moi essayer de donner du sens à ce mot. ». Il écarta les bras, inspira, fit une révérence, et souffla : « C’est… Joli. ». À une oreille non attentive, la situation était grotesque, mais il avait placé du respect et de l’emphase dans ce simple mot, à tel point qu’on aurait pu s’attendre à voir son souffle prendre vie pour venir décorer les gemmes d’un nouvel éclat. L’esprit, qui avait pris pour l’occasion l’apparence d’une femme – raison première de l’assurance dont faisait preuve le jeune homme – émit un petit rire amusé. Engaillardi par le succès qu’il semblait provoquer, il ajouta, avec un nouveau salut poli : « Mais je m’emporte. À moins que mes yeux ne me trahissent, ce port altier et ce visage doux ne peuvent cacher qu’une seule personne. Seriez-vous Méli, connue aussi comme la Naturaliste ? ». « C’est en effet ainsi que l’on me nomme, dans votre monde. Et à qui ais-je l’honneur ? ». Il lui servit son plus beau sourire, et pinça une corde en harmonie avec sa voix : « Je me nomme Rackham de Luerne ; apprenti barde et ménestrel en devenir ! ». Elle le considéra en penchant la tête, amusée : « Je vois. Et que venez-vous faire ici, Mestre De Luerne ? Êtes-vous élu, héros ou roi ? ». À ces mots l’humain se raidit quelque peu. Héros ou roi, il en était loin. Mais dans les livres, ceux pour qui se manifestaient les Ætheri du temple étaient… « Élu » était un mot fort que leur époque avait galvaudé. « Si par « Élu » vous entendez « Qui possède une quelconque valeur », alors oui, je suis de ceux-là. Je venais composer quelques sonnets sur votre demeure, mais maintenant que je m’y trouve, les mots me manquent. ». « De la valeur… Cela, ce sera à moi d’en juger. En attendant, profitez de votre visite, et acceptez ce cadeau, en récompense pour m’avoir… Et bien, divertie ! ». Une lueur intense irradia soudainement de sa mandoline. Rackham laissa échapper un cri de surprise, mais ses mains refusaient de lâcher l’instrument. Ça ne dura que quelques secondes, puis la lumière s’évanouit. « Mais qu’est-ce que… ». Lorsqu’il redressa la nuque, la femme avait disparue. Une fois de plus, il était bouche bée, seul avec son instrument. Quelque chose venait de se produire, mais il n’était pas certain de comprendre quoi.


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