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 La caverne de Mammon [Quête ϟ PV Gabish :3]

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Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

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◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Ven 03 Juil 2015, 19:21

    Difficile de croire qu’il fut un temps où le Désert était un lieu accueillant, semblable aux Terres d’Emeraude, avec sa végétation luxuriante et variée. Désormais, les grains de sable recouvrent tout. Ils ont dévasté les plantes et les plaines, pour ne laisser que des dunes arides où la vie est loin d’être paisible pour les moins débrouillards. Lorsque les tempêtes de sables vous laissent la paix, il faut se méfier des mirages et des bandits, qui se feront un plaisir malsain de vous revendre en échange d’une coquette somme. Sans oublier les bêtes sauvages qui vous prennent en chasse pour leur dîner, ou la déshydratation et le froid des nuits obscures.

    Pourtant, c’est dans ce paysage désolé, où l’on a vite fait de se perdre, que Babelda a grandi. Le désert, cet endroit sournois qu’elle appelle sa « maison ». Heureusement, le groupe des Voyageurs avec lequel elle grandit prit soin de lui donner toutes les clefs pour qu’elle puisse se diriger entre les dunes, ou tout du moins pour ne pas totalement s’égarer. A cela s’ajoute une étonnante résistance aux variations de températures brutales, un contraste saisissant entre les journées sèches, étouffantes, et les nuits glacées, paralysantes, qu’elle supporte étonnement bien. Ainsi bien sûr qu’une monture docile capable de traverser pour elle des kilomètres de sable brulant.

    Confortablement installée sur la bosse d’Esme’Rah, son fidèle destrier, Babelda voyageait donc dans ce territoire familier et pourtant hostile. Cachée sous une longue cape de voyage qui ne laissait entrevoir que ses yeux verts, elle somnolait à moitié, s’assurant de temps à autres de boire quelques gorgées de l’eau qu’elle gardait précieusement dans une gourde. Ses pensées vagabondaient, s’attardant un instant sur les souvenirs de la semaine passée avec son vieux père, avant d’en changer et de se préoccuper de sa destination et des raisons qui la poussaient à s’y rendre.

    La Rehla avait profité d’une petite semaine pour rendre visite aux Voyageurs qu’elle avait quitté depuis maintenant un certain temps. Peu habituée à un tel éloignement avec le groupe, elle avait fortement apprécié ce retour aux sources et ses retrouvailles avec son père, qui lui avait énormément manqué –comme elle se l’était imaginé. Huit maigres jours à traverser le désert en compagnie du groupe, à supporter les remontrances du vieux magicien, et à écouter les nouvelles trouvailles que les plus curieux avaient pu faire. De vieux souvenirs remontaient à la surface, aussi douloureux que réconfortants. Ce petit séjour avec sa famille lui avait paru trop court, mais les affaires devaient continuer, et elle s’était remise en route. Seule…

    Enfin, à un détail près. Si un étranger l’apercevait, il ne se douterait nullement qu’elle devait supporter la bien désagréable compagnie d’Asgard. En effet, à part elle-même et son dromadaire, on ne distinguait personne à des kilomètres. Mais si l’on s’attardait un peu plus sur son convoi, on pouvait remarquer l’inhabituelle importance de ses paquetages. Deux nouveaux sacs étaient apparus sur la bosse de son animal. Le premier était remplis à craquer de parchemins, des rouleaux précieux que son père lui avait légué, une partie de son savoir qu’elle approfondirait dans quelques temps. Le second, beaucoup moins imposant, cachait un tableau des plus spéciaux.

    Un simple coup d’œil ne permettrait pas de remarquer à quel point ce tableau se trouvait être original. C’était un portrait, peint avec beaucoup de finesse, des coups de pinceaux mesurés, habiles. Il représentait fidèlement un jeune homme d’une trentaine d’années aux traits doux et harmonieux. Il pouvait paraitre beau aux yeux de certaines demoiselles, avec son air princier et sa longue chevelure brune, soigneusement brossée. Il revêtait des vêtements onéreux et colorés, avec quelques bijoux en or. Un attirail qui avait toujours intrigué Babelda –comment donc ce diablotin avait-il réussi à dégoter tout cela, alors qu’il n’avait pas un sous ? Le portait de l’élégant Asgard. Plus encore, ce tableau se trouvait être le réceptacle du génie qu’il était devenu.

    Ainsi donc, enfermé dans sa cage dorée, il ne semblait pas pouvoir importuner la jeune demoiselle. Pourtant, le simple fait d’avoir conscience de sa présence, de sa proximité, mettait les nerfs de l’érudit en pelote. Et le voir soudainement apparaitre derrière elle, devant supporter ses commentaires désobligeants, l’agaçait au plus haut point. Malgré une relation conflictuelle avec l’être des désirs, le père de Babelda avait lourdement insisté pour qu’elle l’emmène avec elle –peut-être s’était-il lassé de l’entendre sans cesse, et avait-il décidé de léguer ce fardeau à sa fille unique. Un héritage empoisonné dont elle se serait volontiers passé mais qu’elle ne pouvait refuser. La brune se trouvait donc forcée de le trimballer avec elle.

    Mais pour le moment, il lui laissait un moment de répit –trop faible pour rester en dehors de son habitacle plus de quelques minutes d’affilées… Elle avançait tranquillement en direction de la somptueuse demeure de Mammon. Elle avait déjà entendu parler du service qu’il rendait à ses clients. Mais ce n’était pas gratuit, bien évidemment, Mammon était un marchand, Babelda allait donc marchander pour obtenir ce qu’elle souhaitait : une place pour entreposer les parchemins qu’elle venait d’acquérir. Peut-être pourrait-elle ajouter le tableau d’Asgard ? Une idée délicieuse mais elle n’était pas certaine que son cher père apprécie la sournoiserie.

    Après plusieurs heures de dromadaire, Babelda aperçut le repère de l’homme d’affaire. Un palais immense. Et juste à côté, la porte dont elle avait tant entendue parler. Le passage jusqu’à l’entrepôt. Une porte bleue finement décorée avec des ornements dorés, tenant debout comme par magie, faisant presque le double de la demeure de Mammon. Arrivée près de la maison, Babelda fut accueilli par deux hommes cachés sous des tenues extravagantes. « Veuillez nous suivre, Monsieur Mammon vous recevra dans un instant ».

    Ils la conduire à l’intérieure du palace, où une fraicheur agréable l’enveloppa, et l’emmenèrent jusqu’à une « petite » salle d’attente. Elle était richement décorée, des tentures masquant les murs, le sol recouvert par un long tapis bleu, avec des coussins à même le sol pour s’assoir et patienter. Des vases étaient mis en évidence dans des corniches, et des tableaux étaient accrochés çà et là. Les deux gardes qui l’avaient accueilli refermèrent les lourdes portes derrière elle.

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Ven 03 Juil 2015, 22:19

Utopia était un endroit calme à sa façon, une mouvance paisible, un immobilisme sans cesse changeant, à l'image de ses environs. Le désert, en effet, changeait constamment tout en restant similaire malgré tout, immuable autant qu'imprévisible. Lieu de vie des hardis où de ceux qui finiront par nourrir les charognes de tous types. Personne ne se serait amusé à mesurer l'étendue sablonneuse qui avait su faire sa place dans le paysage, mais les plus logiques ne peuvent s'empêcher de songer à l'espace qu'elle prend, prenait, et surtout, prendra ... Le désert se fait de plus en plus grand, c'est une évidence qu'il est difficile de nier.
A l'instar des humains qui le peuplaient, le désert s'étendait, menaçant la tranquillité de ses voisins par sa simple présence et stérilité, conquérant silencieux qu'il est difficile d'ignorer mais plus difficile encore à réellement dompter. Parmi les humains vivant dans ce paysage rigoureux se trouvait un jeune homme, qui tout comme le désert dans lequel il naquit, était doté d'une ambition dévorante et d'une envie d'aller toujours plus loin.

Gabriel était né dans le désert, bien que ses origines lui soient en grande partie inconnues il n'avait jamais pu remettre en question l'évidence, le lieu qui l'avait vu naitre était celui dans lequel il avait toujours vécu, et ce fait était pour le jeune homme une bien cruelle marque apposée en lui lors de sa naissance. Pour lui Utopia, et par extension, le désert, était une prison, une prison immense dans laquelle la liberté n'était qu'une illusion servant à dissimuler les chaines.
Y avait-il un réel choix ? Était-il possible de vivre aussi bien, voir mieux, ailleurs ? Quelqu'un avait-il réellement choisi le désert, sans contraintes, aucune ? Gabriel ne pouvait donner de réponse, et si il pouvait s'en permettre une vous l'aurez certainement deviné.

Cela faisait désormais des années que Gabriel étudiait le désert, ses possibilités, ses dangers, ses richesses, ses caprices et ses rumeurs. Toutes les sources d'informations avaient un intérêt, que ce soit les voyageurs de passage, les habitants, le ciel, l'horizon ou de simples commérages, tout pouvait indiquer les activités récentes, la proximité de dangers ou des découvertes à faire.
Après quelques timides excursions le jeune homme était désormais capable de se repérer avec une certaine précision, en réalité il était capable de se souvenir précisément de la direction dans laquelle se trouvait Utopia. Ce n'était certes pas une science parfaite, il n'aurait jamais pu faire une carte du désert ni aurait pu repérer un point précis, mais il pouvait toujours identifier les directions, et dans un lieu aussi changeant que le désert, où les points de repères sont au mieux rares et au pire trompeurs, savoir comment rentrer à l'abri des murs était une capacité appréciable au possible.

Parmi les histoires de richesses et aventures du désert se trouvait une assez particulière, en effet, nombreux sont ceux qui parlent d'un palais au sein même du désert, un palais étrange, ou n'était-ce qu'un manoir luxueux ? L'importance n'est pas tant dans la dénomination que dans le contraste de cet endroit avec ses alentours. Qui aurait pu construire une bâtisse de luxe au milieu d'un désert ? Le mystère n'en était pas vraiment un, car tout le monde savait déjà que la réponse était aussi évidente que délirante. Mammon, un "marchand", "type louche", "collectionneur", "homme d'affaires" ou "bandit", selon les personnes, vivait en cette antre de l'opulence. Il était aussi dit qu'il proposait volontiers ses services commerçant en vendant des espaces de stockage, espaces bien particuliers car ils pourraient contenir une infinité de choses et dont la clé serait un pouvoir, celui de déposer et prélever à volonté ce que l'on désire... Mais tout à un prix ...

Pour Mammon le prix, en soit, n'avait aucune importance, en effet, ce dernier n'avait aucune raison de s'en soucier, il était largement à l'abri du besoin, mais comme tout le monde le sait, le besoin n'est pas l'envie, et personne n'est à l'abri de l'envie. Mammon était un collectionneur aussi avide que riche, et sa soif de raretés constituait ses tarifs, rendant les perspectives d'un marché avec lui aussi abordables qu'hors de prix, paradoxe qui n'avait de cesse d'alimenter les rumeurs tout en attirant les plus aguerris... Ou les plus curieux ...

C'est ainsi que Gabriel fit route en direction de cette prétendue "demeure de luxe", traversant le désert d'un pas décidé et prudent, en veillant attentivement à conserver des provisions ... Et son arc à portée de mains.
Lorsque la demeure fut en vue Gabriel ne pu en croire ses yeux, et en effet il y avait de quoi ... Dans la distance il était difficile de distinguer un objet dans le lointain, et le vent brûlant du désert, associé au sable, n'arrangeait rien, qui aurait donc pu deviner qu'en place d'une bâtisse c'est un porte que l'on peut apercevoir ? Que derrière cette porte se trouve une habitation plus petite ? Il était facile de se dire que la vue joue des tours dans le désert, et pourtant cela était bien réel, et une certaine appréhension gagna le coeur du jeune homme lorsqu'il s'approcha d'un pas lent en observant alentour, se questionnant sur la raison d'être du lieu et la méthode utilisée pour le construire ... Et lui permettre d'exister en tant que tel.

Assez rapidement il fut tirer de ses pensées et réflexions, une voix résonna un instant, vibrante comme un gong.

« Veuillez nous suivre, Monsieur Mammon vous recevra dans un instant ».

Lorsque Gabriel tourna le regard dans la direction de la voix il pu comprendre l'étrange intonation, deux hommes se tenaient debout à proximité, le regardant d'un air impatient, comme l'on pourrait regarder un invité en retard à une soirée importante. Ils avaient tout l'air de gardes bien que leurs vêtements n'avaient aucunement l'air d'être conçu pour protéger, et tout en eux était synchronisé, de leurs gestes à leurs attitude en passant par leur souffles, il aurait été impossible pour un aveugle d'entendre le mouvement de deux personnes, si ce n'est une légère dissonance née de leurs différences.

"Veuillez m'excuser, je vous suis."

Gabriel s'était excusé par instinct, il se sentait étrangement coupable, comme si il avait fait preuve d'une grande impolitesse et que se rattraper serait tout juste suffisant. Il avait entendu dire que Mammon était capable de tout deviner d'une personne, de ses désirs à ses secrets en passant par sa personnalité, ce qui le rendait redoutable en terme de marchandage mais aussi incroyablement doué pour trouver les tâches les plus adaptées aux talents et envies de ses collaborateurs, et cette idée dérangeait Gabriel, il devait absolument se débarrasser de son sentiment de culpabilité, mais l'expression radoucit des hommes en face de lui ne parvint qu'à attiser cette sensation, la sensation que Gabriel était attendu, en retard et en plein test. Il s'empressa d'emboiter le pas jusqu'à une salle d'attente.

Le lieu était confortable, certes, mais semblait aussi dire "Mes possessions n'ont pour limites que mon ambition, si vous n'avez rien à me proposer votre présence n'est ni requise ni voulue.".  Le confort apparent ressemblait à une flatterie faite avant la demande d'un service, une flatterie sur-jouée d'ailleurs, sauf si l'on considérait que les notions du propriétaires étaient démesurées.
Partout on ne pouvait admirer que possessions matérielles, le sol était caché par un tapis, les murs par des tapisseries, le plafond lui-même n'était que dorures et tableaux.

Pour la seconde fois Gabriel fut surpris, alors qu'il observait la salle avec un vif intérêt et une certaine curiosité les portes s'étaient refermées, mais cela, il ne s'en étonna pas, l'étonnement vint d'une présence, assez discrète pour que le jeune homme n'y fasse réellement attention qu'après avoir constaté le luxe hautement ostentatoire des lieux.
Un peu gêné, et surtout très curieux, Gabriel s'installa sur un des coussins, veillant à avoir toutes les portes en vue mais aussi sa compagnie, il observait, cherchant des traits caractéristiques, étudiant les mouvements, les sons, la morphologie et les possessions de l'inconnu. Il ne voulait plus se laisser surprendre, et préférait la rude prudence de celui qui dévisage à l'inconscience de la pudeur.
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Babelda
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Babelda
Lun 06 Juil 2015, 12:39

    Ses yeux jouaient les yoyos, jonglant entre les tableaux, les tapisseries et les objets rares que le propriétaire des lieux affichait ostensiblement aux yeux de tous. Un moyen de montrer clairement à ses clients le genre d’œuvres qui l’intéresseraient. Au moins, on ne pouvait se leurrer sur les prix extravagants du marchand. Babelda avait entendu dire qu’il pouvait se montrer très capricieux, et que son désir d’argent n’était rien comparé à son caractère de collectionneur compulsif. Ceci dit, en observant la bâtisse, on avait vite fait de comprendre pourquoi l’argent le désintéressait. Un homme capable de bâtir un tel monument était loin de la menace de la pauvreté. Sans doute trompait-il l’ennui en cherchant à se procurer des biens tous plus uniques les uns que les autres.

    Babelda referma la bouche qu’elle avait, le temps de sa contemplation, laissé entrouverte. Elle était impressionnée par le raffinement de ces œuvres ainsi exposée. Elle qui s’était montrée jusque là certaine d’avoir quelque chose à offrir en échange d’une petite place dans l’entrepôt, commençait soudainement à avoir des doutes. Elle serra contre elle le sac rempli de rouleaux usés par le temps qu’elle avait emporté avec elle. Il y aurait bien un parchemin qui pourrait l’intéresser, non ? Dans le cas contraire, elle avait peur de repartir bredouille, courant le risque de se faire dérober quelques-unes de ses merveilles.

    Mais il ne servait à rien de s’inquiéter inutilement. Plus vite elle rencontrerait Mammon, plus vite elle serait fixée. Alors elle fit la dernière chose qu’il lui restait à faire : elle patienta. Posant délicatement sa sacoche de toile à même le sol, elle prit ensuite le temps d’ôter son capuchon, dévoilant un visage rosé sous la chaleur, tout en continuant d’observer ce qui se trouvait autour d’elle. Elle prit place sur les coussins installés là à l’intention des visiteurs. Elle ressemblait à une enfant, visiblement émerveillée par ce qui l’entourait, ses petits pieds chaussés d’une paire de souliers blancs et élégants dépassant de sa cape de voyage.

    Perdue dans sa contemplation, elle fut interrompue par la réouverture des lourdes portes par lesquelles elle était entrée. Un jeune homme à l’air ingénu fit son apparition dans la salle luxueuse. La rehla se demanda un instant s’il s’agissait là du célèbre Mammon, avant de se détromper elle-même : Il n’avait rien de l’apparence d’un riche marchand. Et il sembla aussi absorbé qu’elle l’avait été par la décoration de la pièce. Les portes se refermèrent une seconde fois, laissant les deux inconnus en tête à tête. Encore le nez en l’air, le nouvel arrivant ne sembla pas la remarquer tout de suite. La jeune femme en profita pour l’observer attentivement. Il ne sortait pas vraiment de l’ordinaire. Ni trop grand, ni petit. Quoi qu’un peu gringalet, ayant l’air chétif de ceux qui ne se nourrissent pas avec abondance, il avait malgré tout l’air en forme. Son visage ne fit pas grande impression à la brune. Bien qu’elle trouva la couleur de ses yeux agréable, ce visage aurait vite fait de s’effacer de sa mémoire.

    Son nez redescendit à une hauteur humaine, et il sembla enfin l’apercevoir. Babelda lui adressa un signe de la tête polie en guise de salutation, et ne le quitta pas des yeux tandis qu’il prenait place en face d’elle. Elle s’attarda encore un peu sur sa silhouette, puis plongea le nez dans son sac pour en soir un parchemin, qu’elle se mit à examiner. La salle était plongée dans un silence gêné, qui ne déstabilisa nullement la demoiselle, trop occupée à décrypter les propos couchés sur le papier d’une écriture penchée et soignée. Quelques minutes s’écroulèrent ainsi.

    Ce fut une fois de plus le son des battants d’une porte que l’on ouvre qui lui fit relever la tête. Un homme bien portant, à la peau sombre et au sourire faux entra dans la salle, escorté par deux gardes semblables à ceux qui l’avaient accueilli. Le marchand, vêtu d’une longue tunique aux couleurs vives, dans des tons chauds, et coiffé d’un turban cachant son crâne, ouvrit ses bras à ses deux visiteurs. « Bienvenue dans mon humble demeure ! » s’écria-t-il, d’une voix claire et enjouée. Sa barbe blanche et grise bougeait au rythme de ses paroles. « Que puis-je faire pour deux braves personnes comme vous ? »

    Babelda, qui s’était mise debout en l’entendant arriver, esquissa un pas dans sa direction et baissa sa tête pour le saluer avant de s’adresser à lui. « Bonjour, monsieur. » La jeune marchande marqua une pose polie, avant d’éclaircir la raison de sa présence, qui était pourtant évidente. « Je souhaiterai vous acheter une place dans votre caverne, pour y entreposer des biens qui me sont chères, et que je veux savoir en sécurité. J’ai entendu dire que vous possédiez la meilleure cachette pour des objets de valeurs. » L’homme gloussa avant de reprendre, de sa voix assurée : « Oh oui oui, c’est ce qu’ils veulent tous n’est ce pas ? » Il semblait s’adresser à une personne invisible. « Et bien mon enfant, sachez que ces rumeurs sont totalement vraies ! Ma caverne est l’endroit le plus sûr que vous puissiez trouver sur ces terres ! » Se rapprochant de quelques pas et se penchant vers Babelda comme pour lui révéler un secret, il murmura d’une voix parfaitement audible à tous « J’y ai moi-même placé quelques pièce de ma collection personnelle ! » Il partit dans un nouveau rire, qui fut accueilli par des sourires, puis se tourna vers le garçon.

    « Et que puis-je faire pour vos, jeune homme ? »


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Sam 18 Juil 2015, 16:33

La prestigieuse salle avait tôt fait de lasser Gabriel, le luxe alentour n'avait qu'un intérêt bien limité, celui d'une vitrine, d'une présentation, celui de ce que l'on veut montrer, ors Gabriel montrait un plus grand intérêt aux choses que l'on veut cacher. Le propriétaire des lieux était, à sa façon, une énigme, en effet, aucun effet personnel n'était présent, rien ne pouvant être directement relié à son possesseur, rien qui ne puisse indiquer un goût particulier, si ce n'est pour le luxe et la rareté. Mammon n'avait rien laissé au hasard dans ces choix de décorations, tout semblait avoir été conçu ou placé dans le seul but de faire transition vers l'objet suivant, invitant le regard à se perdre, sans réellement s'attarder, accroissant l'effet de la fastueuse salle et faisant oublié, ne serait-ce qu'un instant, le propriétaire lui-même. En ce sens, le mystère était habilement tissé, celui qui venait en ce lieu serait mis à nu bien avait qu'il n'est eu l'occasion d'étudier son interlocuteur, et le côté clinquant des lieux ne pouvait faire naitre que préjugés.

Ce fut en partie la raison de l'attention du jeune garçon envers la personne qui attendait aussi, une personne qui semblait avoir coutume des voyages et un grand intérêt pour les parchemins, ou tout du moins pour leurs contenu. Avait-elle prévu de marchander auprès de Mammon ? C'était plausible, et sensé, avoir quelque chose à proposer était très probablement une excellente idée.

Gabriel, lui, n'avait rien à offrir en échange, mais il avait une toute autre idée en tête, le riche marchand était célèbre pour ses services autant que pour son intérêt pour les raretés, et beaucoup de rumeurs laissaient à penser que les objets dignes de son intérêt, outre leur valeur exubérante, était particulièrement difficiles à obtenir, et que Mammon savait parfaitement où trouver ses caprices du moment. Avide d'aventures et de découvertes plus que de richesses Gabriel souhaitait donc proposer ses services afin de récupérer ce qui pourrait satisfaire l'homme d'affaires, un mercenaire ne serait certainement pas de refus, principalement pour un homme peu enclin aux dangers et difficultés.

Le silence, et les pensées du jeune homme, fut rompu par le bruit des portes, lorsqu'un homme entra il était facile de remarquer le désert en lui, de ses vêtements à sa peau, en passant à ses manières aussi fausses que prudentes, il était clair que le riche marchand, si c'était bien lui, avait vu et vécu bien assez de choses pour ne pas avoir acquis sa fortune par de simples mouvements du poignet.
D'une certaine façon il était bien moins extravagant que ce que l'on aurait pu attendre de lui, il lui restait un sens pratique que l'on aurait pu croire rendu inutile pour un tel personnage, mais Mammon, sans cacher sa richesse, portait pourtant des vêtements qui démontraient un intérêt pour le fonctionnel.

Derrière son expression chaleureuse se cachait une vivacité à toutes épreuves, son regard avait rapidement parcouru les deux invités et son attention s'était rapidement tournée vers la demoiselle, avec un sourire implacable et une attitude débonnaire il avait pourtant démontrer ce qu'aucun tableau ni aucune sculpture ne pouvait prouver : Cet homme savait parfaitement ce qu'il faisait, à qui il parlait, la raison pour laquelle quelqu'un viendrait le voir et le prix que l'interlocuteur serait prêt à poser sur la table.

Gabriel ne se leva pas, restant à observer la situation, pensant que la courtoisie n'était pas la qualité que Mammon cherchait le plus chez ses partenaires, bien sur c'était un risque, le risque de vexer, et de voir une opportunité s'échapper, mais le culot avait bien souvent la faculté d'éveiller l'intérêt, tandis qu'un air servile peut orienter une négociation vers des eaux dangereuses.

"Que puis-je faire pour vous ?"

Le jeune homme esquissa un sourire, décidant de se lever, avec patience, en fixant son regard dans celui de son interlocuteur. L'objectif était de ne pas laisser une sensation d'ascendant entre les interlocuteurs, Gabriel voulait être vu comme un égal, une personne tout aussi capable, avec la capacité d'emplir largement sa part du marché et surtout autant à gagner et moins à perdre. Le pari était risqué, mais Mammon était un homme habitué à jouer sur la supériorité de sa situation, le jeune homme, lui, ne voulait certainement pas laisser au commerçant le plaisir de décider du tarif, l'échange serait équivalent, ou il n'y en aurait tout simplement pas, après tout, l'un souhaitait simplement la découverte et l'aventure tandis que l'autre aurait bien plus à y gagner.

"Bien étrange question, vous avez dit, non sans justesse, qu'ils viennent tous pour la même chose. Je suis sincèrement impressionné, vous l'avez parfaitement compris,, contrairement aux autres je ne viens pas réellement profiter de vos services ..."

Les mots suivants furent accompagnés d'une révérence respectueuse et humble, Gabriel avait déjà montré bien assez d'impertinence et pensait avoir su prouver son attention et esprit d'analyse, maintenant qu'il avait laisser apparaitre ce qu'il pouvait proposer pour sa part de l'échange, il était tant de l'annoncer.

"... Mais je viens vous offrir les miens, je me nomme Gabriel et serais heureux de vous assister dans la récupération et livraison d'objets susceptibles de combler vos désirs et goûts."

Le besoin et l'envie, en ces deux mots se trouvent les motivations de n'importe quel être pensant, Mammon faisait partie de ceux qui s'avèrent à l'abri du besoin, le rendant cependant très vulnérable à l'envie, qui tourne bien souvent à l'avidité, l'addiction, se rapprochant du besoin pour le compenser. Et ce genre de personne pourrait difficilement résister à une opportunité susceptible d'assouvir ses envies, Gabriel le savait, et sur le tapis des négociations il était largement avantagé.

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Babelda
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Babelda
Mer 05 Aoû 2015, 13:40

Le regard de Babelda se tourna vers le second visiteur. Si dans un premier temps il resta aussi neutre qu'à son arrivée, bien vite ses yeux se voilèrent d'agacement, créant un pli entre ses perles vertes lorsqu'elle fronça les sourcils. Elle se demanda ce que cet adolescent pouvait avoir à proposer, comme service. Il était à peine plus épais qu'une brindille, alors qu'esperait-il en proposant d'aller chercher pour Mammon les objets de ses désirs ? Il se ferait croquer à peine sortie du palace... ceci dit, il était parvenu à traverser le désert pour trouver le marchand. Peut être l'avait-elle jugé trop hâtivement, peut être dissimulait-il des capacités magiques ou un goût profond pour la stratégie. Peut être n'était il pas aussi démuni que son apparence le laissait croire. Ou alors il était totalement suicidaire. Babelda retrouva son air impassible et reporta son attention sur leur hôte.

Celui-ci ne partageait visiblement pas ses craintes, car il semblait charmé par le discours du jeune homme. A la fois amusé et intéressé, comme s'il attendait de voir le résultat sans trop vraiment y croire. Pourtant, ses yeux brillaient d'une lueur avide, tel un enfant admirant un jouet qu'il désire ardemment. Le sourire au visage, il passa sa langue sur la lèvre inferieur pour humecter sa bouche, ses doigts remuant entre eux tandis qu'il évaluait la proposition du mercenaire. Puis il fit vibrer sa gorge par un rire. "Eh bien eh bien, en voilà une proposition intéressante... Votre temerite vous emmenera loin, jeune homme, et j'aime ça. Ma foi, je ne vois aucune raison pour refuser vos services, mon brave. Et si vous me rapporter ce que je vous demande, je vous donne ma parole que vous serez récompensé, d'une manière ou d'une autre." Il passa un de ses doigts bagué dans sa longue barbe avant de se retourner vers la nomade. "Et vous, jeune fille, êtes vous prête à participer à l'aventure ?"

Babelda haussa un sourcil. S'enroler dans une quelconque quête ne faisait pas partie de ses projets. Elle avait suffisamment passé de temps loin de Javaah et elle devait se hâter de rejoindre sa camarade pour l'aider dans la vente de thé. Sans oublier que si elle avait eut des doutes dans les capacités du jeu e homme, elle en avait bien plus encore en ce qui la concernait elle. Elle ne pouvait s'imaginer luttant pour obtenir un objet qui ne l'intéressait même pas. Alors, de sa voix timide, elle s'exprima en ces mots : "Je ne suis pas sûre d'être taillée pour l'aventure, j'en ai bien peur. Mais j'ai amené avec moi quelques roulots d'une valeur inestimable, qui feront votre bonheur, j'en suis certaine, et j'espère que cela me dispensera de devoir accompagner ce... courageux combattant." Mammon jeta un regard poli plus qu'intrigué sur la marchandise que lui montrait la Rehla. Avec un sourire courtois, il répondit "Je suis désolé mon enfant, mais je ne trouve aucun intérêt en ces parchemins, bien qu'il possède une valeur à vos yeux." Il lui accorda une courbette pour s'excuser, même si rien ne laissait croire qu'il se sente coupable de quoi que ce soit. Après tout, les affaires c'est les affaires, et tout le monde ne peut y jouer. Amer, Babelda se força à lui rendre son sourire. Elle ne pouvait renoncer à cette place dans la caverne. Elle en vaut besoin, et il était banni qu'elle baisse les bras. "Bon et bien, je suppose que dans ces conditions, je n'ai d'autre choix que de me joindre à vos folies." Mammon acquiesça.

Il demanda à ses invités de le suivre et s'engagea dans son bureau, en passant par la porte par laquelle il était arrivé. Comme on pouvait s'y attendre, la piece etait toute aussi luxurieuse que les aures, décorée par ses acquisitions rarissimes. "L'objet que je cherche à ajouter à ma collection est, comme chaque pièce du puzzle, très recherché et extrêmement rare,  pour ne pas dire unique. Vous me semblez être des personnes... raisonnable. A quelques heures de marche, se trouve un village dans le desert. Régulièrement, des tournois y sont organisés, et le gagnant reçois une récompense des plus généreuse. Je veux cette récompense. Apporter la moi, et j'honnorerai notre marché. Mais ne dites pas que vous venez sur mon commandement. Est ce clair ?" Comme il ne rencontra aucune objection, il continua "Parfait. J'ai demandé à mes hommes de vous préparer de nouvelles montures. Les vôtres doivent être fatiguées du voyage. Sur ce, bonne chance." Il leur indiqua la sortie où de nouveaux gardes les escortèrent jusqu'aux écuries.

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Mer 05 Aoû 2015, 19:26

Le marchand semblait satisfait de l'offre, ou du moins il l'accepta sans s'attarder sur les détails, ce qui aurait dû paraitre inquiétant pour Gabriel, mais ce dernier ne pensa pas un instant au fait que tout avait été bien trop facile, comme si c'était exactement ce qui avait été attendu de lui.
L'attention de l'homme d'affaire se tourna ensuite sur la demoiselle qui était restée silencieuse par la suite, et les mots qui suivirent furent surprenants, tant pour l'étrange et supposée érudite que pour Gabriel lui-même.

"Et vous, jeune fille, êtes vous prête à participer à l'aventure ?"

La réponse aurait pu tenir en trois lettres "non", mais de toute évidence ce n'était, quoiqu'il arrive, pas une réponse valable. La tentative de négociation de la jeune femme fut balayée en un revers, de toute évidence il n'était pas question de négocier, d'ailleurs aucune chance n'avait été laissée en la matière, la dernière offre avait été posée, avec douceur et, en apparence, compréhension. Le prix, immuable, était fixé, à prendre ou à laisser, et ce prix ... Fut accepté.

Au final la discussion avait tournée court, mais cela n'avait rien de surprenant. Au vu de la réaction et l’accueil des gardes il semblait évident que Mammon était bien au courant de l'arrivée de ses invités. Le prix avait très certainement déjà été fixé, du moins Gabriel ne croyait pas un instant qu'il puisse y avoir une telle coïncidence.
Le marchand s'était composé une équipe, avait trouvé un événement et préparer des montures, les possibilités de hasard s'avéraient bien trop limitées. En réalité, soit une main, ou plusieurs, s'amusait à écrire les événements pour leur faire prendre forme, soit Mammon lui-même avait su tirer les bonnes ficelles pour obtenir ce qu'il voulait.

Gabriel ne s'était pas rendu compte d'un fait, pourtant assez évident, et ce n'est que lorsqu'il se trouva face aux chevaux dans une écurie qu'il s'en aperçu. Le marchand ne recherchait pas qu'un objet, mais aussi du divertissement, le plaisir d'envoyer des gens en quête et la saveur de leurs péripéties. Le chemin avait pour lui autant d'intérêt que la destination, et il n'avait certainement pas choisi le chemin le plus simple et tranquille pour les deux nouveaux compères.

Le jeune homme regardait le cheval, posa avec douceur sa main à son encolure. Il n'avait jamais monté, tout ce qu'il lui avait été permis c'était de s'occuper des chevaux d'aventuriers de passages contre quelques vivres ou piécettes.
Le cheval était nerveux, il renâclait comme après s'être débattu. Gabriel restait à l'observer, le caressant, lui parlant. L'animal avait été harnaché en hâte et semblait avoir refusé de se laisser faire, la lutte fut courte mais inéquitable et finalement il avait pu être entièrement équipé.
Le jeune homme régla les étriers, trop bas pour lui à l'origine, puis il se hissa, essayant de rester droit et s'habituer à cette position dont il n'avait pas l'habitude, tout en laissant à la monture l'occasion de s'habituer au poids de son cavalier.
C'était un hongre alezan, puissant et très certainement endurant. Sa musculature laissait à penser qu'il avait été éduqué pour être aussi rapide qu'implacable, la castration aidant à le contrôler. Un destrier très certainement, dressé pour les tournois et escortes, ce qui correspondait parfaitement à ce que l'on pourrait attendre pour les événements à venir, ce qui n'était pas pour rassurer son nouveau cavalier.

Ils devaient récupérer un objet inconnu en guise de récompense pour la victoire d'un tournoi, jusque là tout semblait simple, si l'on oubli le fait qu'un tel tournoi et un tel prix devait attirer une foule habituée à ce genre d'action et certainement mieux préparée, mais y penser plus amplement ne pouvait rien apporter.

Une fois stabilisé et se sentant prêt Gabriel inspecta les alentours, tout avait été préparé pour le départ, sauf peut-être les deux compagnons qui avaient été laissés seuls avec leurs montures, aucune idée de l'objet à récupérer ni de sa taille et sa méthode de transport.

"Ainsi donc nous voilà en route pour un tournoi, au moins ce n'est pas une épreuve mortelle qui nous attend."

Il tendit la main vers son interlocutrice, tenant de son autre main les rênes de la monture qui en profita pour s'ébrouer bruyamment.

"Je me nomme Gabriel, habitant d'Utopia, enchanté de faire votre connaissance, mademoiselle ... ?"
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Babelda
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Babelda
Ven 07 Aoû 2015, 10:11

Babelda suivit docilement le mouvement, ne pipant mot, trop occupée à ruminer pour faire attention à ce qui l'entourait. Elle n'avait pas apprécié que son offrande soit ainsi refusée, comme s'il s'agissait de vulgaires écrits, alors qu'ils renfermaient un savoir qu'elle même était avide de posséder. Pourtant, il n'y avait que des objets, des biens materiels qui sucitaient le désir du marchand ! Cette façon de penser déconcertait et agaçait à la fois la jeune nomade, qui avait passé sa vie à essayer d'acquérir de nouvelles connaissances, entourée des chercheurs et des scientifiques des Voyageurs. Mais soit, cela lui permettrait de profiter plus tard du savoir que ces écrits contenaient. En y réfléchissant, ce n'etait pas si mal, elle était même plutôt gagnante, même si elle allait devoir se salir un peu pour gagner ce qu'elle voulait.

Ils arrivèrent bientôt auprès de leurs montures : deux chevaux qui, comme tout ce qui se trouvais ici, devait sans doute valoir une fortune. Malheureusement, Babelda ne connaissait pas grand chose à propos de cette race, elle n'en avait d'ailleurs pas souvent vu, ni même jamais chevauché. Elle ne pouvait donc apprécié les animaux à leur juste valeur, ne leur prêtant qu'une vague attention. Au lieu de faire comme son compagnon et de monter directement sur son cheval, la demoiselle demanda à voir son dromadaire, qu'ils avaient placé ici pendant leur entretient. Elle aurait préféré pouvoir faire le trajet sur son dos, mais comme l'avait dit Mammon, la bête avait besoin de repos. Babelda se contenta donc de troquer ses parchemins contre la besace contenant le réceptacle d'Asgard. Son père lui avait fait promettre de ne pas s'éloigner de la sournoise créature, et elle ne pouvait rompre son engagement. Ne sachant pas à quoi s'attendre, elle se munit également de son arc et de ses flèches,  bien qu'elle ne fut pas certaine de savoir s'en servir en temps voulu.

Une fois équipée, elle retourna vers les chevaux que l'on avait âpreté pour eux. L'un des gardes, voyant qu'elle ne savait comment s'y prendre avec l'animal, l'aida à monter et à régler les étriers. Aussitôt fait, les gardes se retirèrent, laissant les compagnons seuls au milieu de l'écurie. Babelda allait se mettre en route, lorsque le garçon lui adressa la parole. Elle posa son regard perçant sur lui, écoutant patiemment ce qu'il avait à lui dire. Un sourire s'afficha sur ses lèvres lorsqu'il déclara que leur quête ne serait pas mortelle. Après tout, ils ne savaient rien de ce qui les attendait, peut être le tournoi évoqué était-il plus dangereux que ne l'avait laisse entendre le marchand. Mais elle ne prit pas la peine de contredire le jeune homme, ne voulant pas détruire son espoir et sa détermination,  ni même rendre le danger réel. Elle l'écouta ensuite se présenter et lui lâcha son nom du bout des lèvres : "Babelda." Puis, reportant son attention sur leur tâche, elle donna un coup de talon sur le flanc de son destrier, le faisant avancer. " Nous devrions nous mettre en route. Mammon à prédit plusieurs heures de routes pour atteindre le village."

Ils quittèrent donc l'écurie, commençant leur periple tranquillement. Son jeune acolyte devait sans doute sentir l'excitation l'envahir, mais Babelda, qui avait autant envie de se rendre là bas que d'entendre la voix d'Asgard, se sentait prise d'un ennui grandissant. Se fiant à la carte que leur employeur leur avait fournit, les deux aventuriers se guidèrent à travers les dunes de sable. Le silence qui raignait entre eux deux était reposant, et la jeune femme aurait volontier conservé cette absence de parole durant tout le trajet, mais elle jugea plus avisé d'en apprendre un peu plus sur son partenaire. Après tout, ils allaient jouer la réussite de cette mission sur leur entraide. A moins qu'il ne préfère tout bonnement travailler en solitaire. Quoi qu'il en soit, elle se força à entamer le dialogue. "Et bien, Gabriel, puisque nous sommes désormais seul, allez vous me dévoiler votre véritable motivation ? Voyez vous un quelconque intérêt caché à aider cet homme, ou êtes vous simplement altruiste ? Pourquoi préférer quitter les murs de votre ville pour risquer votre vie ? Les divertissements d'Utopia ont-ils fini par vous lasser ?" Elle ne pouvait croire qu'il fasse cela par bonté de coeur, mais après tout, peut être se trompait-elle.

Bien évidement, même si cette question l'intriguait, ce n'était pas réellement ce qu'elle cherchait à savoir. Ce qui l'inquiétait d'avantage était de connaître ses capacités physique, et s'il allait l'aider. Elle même ne se faisait pas de souci pour des épreuves intellectuelle, elle pourrait conter sur sa personne et les nombreux ouvrages que sa mémoire avait emmagasiné. En revanche, elle ne serait nullement capable de se battre contre un autre adversaire. Il lui serait donc becoup plus utile que ce jeune homme sache manier un épée. Écoutant distraitement la réponse à sa première réponse,  elle embraya sur la suite de l'interrogatoire. "Et puis-je croire que votre habilité au combat soit aussi grande que votre témérité ?"

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Ven 07 Aoû 2015, 19:18

Les deux compères s'en allèrent à pas doux, peu pressés d'arriver à destination et moins pressés encore d'épuiser leurs montures à cette tâche. Les chevaux n'avaient pas eu de difficultés à s'habituer à leurs cavaliers, mais ce fait n'était pas vraiment réciproque car il était évident qu'aucun des deux n'était habitué à monter, ce qui pourrait s'avérer handicapant lors des épreuves à venir.
Gabriel avait pu noter que sa compagne de route possédait elle aussi un arc et des flèches, un autre désavantage, le fait d'avoir deux archers dans la même équipe n'était pas forcément le meilleur point stratégique, mais cela pouvait tout aussi bien se révéler utile en fonction des situations.
Le vent lourd et chaud caressa bien vite le visage du jeune homme qui décida de se couvrir le nez et la bouche, faute d'aimer respirer le sable. Les journées dans le désert étaient longues, mais aussi longues soient-elles les chances d'arriver au crépuscule étaient grandes, ils leurs faudrait donc trouver un lieu où s'abriter et de quoi se nourrir, mais cela leurs permettrait aussi de se renseigner.

Durant le voyage le jeune homme observait avec attention les gravures sur son arc.
si vous lisez ceci sachez que je vous retrouverais
Les gravures, courbées tout autour de l'arc lui donnait une apparence vraiment particulière, mais l'arme n'en restait pas moins artisanale et courte ... Sa souplesse et sa taille le rendant parfaitement adapté à une utilisation rapide et peu précise avait toutefois un défaut : L'arc manquait cruellement de panache. Bien entendu il était amplement suffisant pour chasser, pour prendre par surprise, et éventuellement se défendre, voir tuer un humain, mais la moindre cuirasse ou armure pouvait le rendre parfaitement inutile. Heureusement, avec le soleil mordant du désert, les armures et cuirasses n'étaient pas des protections privilégiées, bien au contraire.

Durant un instant Gabriel se demandait si son père était un combattant, et si c'était le cas il se demandait quelle genre d'arme celui-ci porterait, et quelle genre d'armure ? Il aimait à se l'imaginer massif et violent, armée d'une arme contondante qui mettrait l'accent sur sa force et sa brutalité, et une armure de métal aussi dénuée de finesse et subtilité que son possesseur.
Parfois il le voyait comme un sorcier, arrogant et hautain malgré une faiblesse physique évidente, rusé et intelligent à souhait, pour le plus grand malheur de son entourage qui ne serait qu'outils pour un tel être.
En réalité, le jeune homme pouvait imaginer tout et n'importe quoi hormis une ressemblance, il ne pouvait imaginer un homme qui aime la paix et préfère éviter le combat ... Ou le finir avant qu'il ne commence.

Ces pensées laissèrent place à la réalité, dans le désert, pourtant si vide, se détacha un instant une silhouette. Un vieil homme, du moins Gabriel l'estimait vieux, marchait lentement dans la même direction qu'eux, le jeune homme l'observa un instant. De toute évidence c'était un bossu, il marchait tout de même avec une certaine hardiesse, s'appuyant sur, à la grande surprise de Gabriel, une épée et non pas une canne, qui s'enfonçait sans un bruit dans le sable avant d'en sortir avec le bruit métallique de la lame qui sort de son fourreau.
Un moment seulement, durant un moment leur regard se croisa, mais Gabriel ne pu s'empêcher de détourner le regard, il n'aimait pas cette sensation, ce regard plein d'une sorte de haine, ou de colère, mêlé aux bruits de l'épée, comme si elle était destinée à mettre fin à ses jours.

Après cet événement, court mais bien assez intense au goût de Gabriel le silence était plus pesant que jamais, mais le jeune homme n'avait aucune envie de parler, bien au contraire, il se complaisait dans ce silence et cette contemplation.
Babelda, tel était le nom de la compagne de route infortunée, ou du moins le nom qu'elle avait donné, en tout cas cette personne avançait un oeil sur la carte et un oeil sur l'horizon, ce qui convenait parfaitement à Gabriel qui n'avait aucun intérêt pour ces détails et préférait se concentrer sur d'éventuelles présences alentour. Jusque là ils avaient eu de la chance, la plupart des créatures détalaient en entendant les martèlements des sabots, mais d'autres se regroupaient, bien assez silencieusement pour démontrer leurs capacité à chasser, et trop peu pour montrer une éventuelle crainte des voyageurs.
La jeune femme ouvrit finalement la bouche, pour poser des questions bien entendu, ce qui était logique au vu de la situation.

"Et bien, Gabriel, puisque nous sommes désormais seul, allez vous me dévoiler votre véritable motivation ? Voyez vous un quelconque intérêt caché à aider cet homme, ou êtes vous simplement altruiste ? Pourquoi préférer quitter les murs de votre ville pour risquer votre vie ? Les divertissements d'Utopia ont-ils fini par vous lasser ?"

Gabriel observa froidement la jeune femme, il ne ressentait pas véritablement de condescendance dans son ton, mais ses mots en revanche s'avéraient déplaisants à souhaits pour bien des raisons.

"Eh bien madame, je suis ravi de savoir que vous trouvez Utopia divertissante, bien qu'un peu surpris à cette idée. La cité n'est pas bien riche, pour l'heure, en matière de documents, et une érudite telle que vous ne doit y trouver que peu d'intérêt.
Pour ce qui est de mes motivations, sachez que j'aime découvrir, et l'on découvrir bien plus de choses en voyageant que l'on en apprend entre des murs, j'imagine que vous ne serez pas en désaccord avec moi sur ce point."

Il aurait été difficile de dire avec plus de délicatesse "Mêle-toi de ce qui te regarde le rat de bibliothèque, je n'ai pas moins de raisons que toi.".
Mais de toute façon cela ne semblait clairement pas intéresser l'interlocutrice qui répliqua, avec au moins autant de finesse :

"Et puis-je croire que votre habilité au combat soit aussi grande que votre témérité ?"
Ce à quoi Gabriel n'hésita pas à répondre.

"Je n'ai pas le souvenir d'avoir vu en entendu parlé d'un vétéran dont l'expérience est innée, ni imparable. Je vous rassure donc, je connais mes faiblesses et comment les compenser.
Afin que vous puissiez en faire autant, sachez que je ne suis pas le plus habile des bretteurs, que ma physionomie ne cache pas des ressources secrètes et que j'ai une forte préférence pour l'effet de surprise, surtout lorsque c'est moi qui l'impose."

Le regard de Gabriel se fit plus glacial que jamais.

"Et afin que je puisse aussi m'adapter à vos forces et faiblesses, seriez-vous encline à me les révéler ? Je peux constater que vous posséder un arc, je pourrais donc sans doute compter sur vos capacités pour nous assurer que rien ne puisse nous surprendre d'assez près pour s'avérer fatal ?"

Sur ces mots le jeune homme talonna sa monture avec légèreté, juste assez pour lui faire hâter le pas, car les bruits alentour se trouvaient désormais à leurs côtés, et l'idée d'être encerclé ne plaisait que peu à Gabriel, il préférait, et de loin, garder d'éventuels poursuivants à l'arrière, et si possible atteindre la civilisation avant d'avoir pu confirmer ou infirmer ses craintes.

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Babelda
Lun 10 Aoû 2015, 18:43

La réponse de l'humain, sous les formules de politesse et les tournures plus délicates que celles de son interlocutrice, restait néanmoins sèche. Sans doute à cause du ton qu'il employa, réfrigérant à travers les rayons solaires du déserts. Babelda l'avait visiblement titillé de trop près. Elle avait encore du travail à faire sur sa diplomatie, mais ce n'était pas le moment de s'en inquiéter, et elle n'avait nullement l'intention de s'exercer ici. Continuant donc sur sa lancé, ne se rendant pas compte un instant qu'elle aggravait son humeur, elle aborda donc le sujet qui lui brûlait les lèvres : pourrait elle compter sur lui lors de ce tournoi ? La réponse ne fut pas exactement celle qu'elle avait espéré, et sa déception se marqua aussi tôt sur son visage, en une moue contrariée, tel un enfant à qui l'on aurait refusé un caprice. Les ætheri les avait réuni pour combattre ensemble, pourquoi diable ne lui avaient-ils pas offert un vrai guerrier ?! Avaient-ils décidé de l'abandonner à un destin plus cruel ? Et bien qu'il en soit ainsi, elle réussirait, par ses propres moyens, à atteindre son objectif, quand bien même elle aille à l'encontre très des décisions divines.

Gabriel, comme on pouvait s'y attendre, lui retourna sa question, et il serait au moins aussi déçu qu'elle ! Elle inspira un grand cou pour lui annoncer ses médiocres compétances au combat. "Et bien..." commença-t-elle, avant d'être interrompue par un rire sournois, qui s'élèva dans les airs d'on ne savait trop où. Babelda en reconnu immédiatement l'auteur, et ne fut point surprise d'entendre dans son dos un léger "ploc" raisonner. Asgard venait d'apparaître dans une explosion de poussière dorée, continuant de ricaner. La Rehla senti la présence  indésirable de son génie, perché sur la croupe de leur monture. Aussitôt, ses épaules se raidirent, ses mains se crispèrent sur les reines et ses narines palpitèrent sous la fureur grandissante. "Voyons voyons, mon ami ! Imaginez vous sérieusement un seul instant, que notre amie commune soit capable d'utiliser cet armement ?" Il repartit dans un grand rire moqueur qui ne fit qu'allimenter la colère de sa victime. "Non non non ! La demoiselle ne serait même pas capable de tirer sur une cible immobile ! Croyez moi, vous feriez mieux de ne pas trop compter sur ses compétences !"

Le rose était venu colorer les paumettes blafardes de la concernée, qui avait commencer à trembler de rage. Devinant que l'intrus était entrain de rouvrir la bouche pour en rajouter une couche, elle se hâta de le devancer, déclarant d'une voix crispée : "Ne vous a-t-on jamais appris qu'il est impoli de couper la parole ?" - "J'ai peut être été mis au courant, en effet." Agacée, elle manifesta sa frustration par un claquement de langue sonore. Elle était impuissante face à son venin, et Asgard le savait parfaitement, il en tirait profit pour dire toutes les méchancetés possibles. "Peut être serait-elle plus avisé de lui donner quelques leçons de tire avant d'espérer vous lancer dans un tournois à ses côtés. Je suis sûr que vous êtes plus malin que vous ne l'admettez. Tenez par exemple, vous avez réussi à repérer ces choses qui rôdent autour de nous, n'est ce pas ? Tandis qu'elle, elle n'a même pas perçu leur présence." Sur les mots de son compagnon, la nomade tira brusquement sur les reines pour faire stopper l'animal.

Que venait-il de dire ? Des choses avançaient près d'eux ? Tournant la tête frénétiquement pour s'assurer que personne n'allait les attaquer dans l'immédiat, Babelda renonça toute fois à apercevoir quoi que ce soit. Une vague de chaleur l'envahit, l'opressant, cela n'avait rien de réconfortant. Elle étouffait. Dans un geste rageur, elle arracha le capuchon qui avait dissimulé son visage jusque là. Elle planta son regard vert sur son camarade de route, accusatrice. Elle avait remarqué qu'il accélérait la cadence. Était-ce pour cette raison ? "Vous le saviez, et vous ne m'avez rien dit ?!" Sa voix tremblait, tout autant que ses mains. Était ce de rage ou de peur, cela restait à voir. Se rendant compte qu'elle attaquait injustement son compagnon, elle reprit, d'une voix plus douce et qu'elle maîtrisa mieux : "Désolée, je ne voulais pas être aussi injuste. C'est juste que... disons que l'idée que nous puissions être suivi ne m'enchante pas particulièrement." Sa gorge nouée et clairement mal à l'aise, elle jeta un second coup d'oeil circulaire autour d'eux, comme pour essayer de percevoir les intrus évoqués.

Mais rester sans avancer n'était pas une bonne tactique, aussi pressa-t-elle son destrier d'avancer. "Nous devrions continuer, la nuit risque d'arriver bientôt."

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Lun 10 Aoû 2015, 19:58

Gabriel écoutait paisiblement, les sabots des chevaux ne laissaient qu'un bruit étouffé dans le sable tandis que les prédateurs étaient bien plus silencieux, ce qui faisait sens, peu de créatures s'avèrent bruyantes dans le sable, les rendant audibles mais difficiles à dénombrer ou localiser. La conversation n'intéressait que peu le jeune homme, du moins jusqu'à ce qu'une troisième voix se mêle à la conversation. Il y avait définitivement quelque chose d'étrange chez cette personne, et que ce soit une autre personnalité ou une entité de petite taille ce n'était apparemment pas une personne ayant une forte sympathie pour la demoiselle.
La voix était bien différente, moins palpable, moins humaine ... Et particulièrement moqueuse. Au moins il était désormais certain que la femme n'avait pas simplement joué de timidité, elle n'était pas une combattante et ce périple avait donc toutes les raisons de la mettre mal à l'aise, Gabriel pouvait le comprendre, après tout ses seules raisons d'agir avec décontraction étaient le manque d'intérêt de la nervosité et l'idée qu'il faut un début à tout. Pourtant, cette personne avait déjà bien assez voyagé et survécu pour être en mesure de se tenir en vie, ce qui est déjà un point hautement positif dans un monde où la vie peut basculer en une fraction de seconde au détour d'une mauvaise rencontre. Ce qui intéressait Gabriel c'était cette troisième personne, considérant que l'on peut se permettre de juger les capacités d'autrui lorsque l'on connait les siennes, et au vu des railleries proférées, cette personne devait savoir se battre, ou au moins connaitre les ficelles du combat.

Lorsque la question des créatures fut mise sur le tapis Babelda décida de s'arrêter ... Entendant le renâclement du cheval le jeune homme serra les dents, il aurait été ravi de crier :
"Qui serait assez idiot pour décider de s'arrêter au milieu du désert lorsqu'il se sait traqué ?"
Mais il se retint, l'important n'était pas là, et l'intervention venue de nulle part semblait avoir pas mal secoué la femme. Au moins cette personne, ou être, ou autre, savait faire attention à ce qui l'entoure, et derrière ce ton railleur se trouvait un intérêt réel pour le bien-être de Babelda, pour quelle autre raison aurait-il révélé la présence des prédateurs ? Cela n'avait aucun intérêt si ce n'est la prévenir, mais dans ce cas précis la sagacité de l'acte était discutable.
"Vous le saviez, et vous ne m'avez rien dit ?!"
L'éclat de colère était subite, était-il né du comportement de Gabriel ? Des railleries de la troisième voix ? Du sentiment d'être chassé ? Ou bien d'autre chose, plus profond encore ? Finalement, et après des excuses qui n'avaient rien de nécessaire, le trio se remit en route, ce qui était certainement une excellente chose.
"Encore me faudrait-il le temps d'identifier un peu ce qui nous entoure et de vous en parler."
Les paroles du jeune homme étaient calmes, dénuées de toute agressivité, il évoquait simplement un fait, il était vrai que son habitude du désert, particulièrement si loin des murs, était faible, ses connaissances lui venaient principalement des discussions d'aventuriers. Repérer une traque était assez simple lorsque l'on traquait soit-même, identifier le type de traqueur s'avérait bien plus délicat.

L'idée de continuer la route était somme toute raisonnable et bien venue, aussi Gabriel conserva le silence, mais ses oreilles n'étaient désormais plus très utile, aussi il se décida à parler, indiquant ce qu'il avait pu découvrir ... Et désireux de poser bien des questions.

"Pour ce que je sais nous sommes traqués par une meute, ils longent nos flancs à distance en formant un V, nous n'avons pas d'autres échappatoires que d'avancer, aussi vite ou plus vite qu'eux. Pour le moment ils ne s'approchent pas, ils nous observent, mais désormais vous devez les entendre."

En effet, les créatures émettaient des sons, entre aboiements et rugissements, à la manière de chiens de chasse. La technique semblait tout aussi similaire, ils voulaient épuiser leurs proies, les faire paniquer, les pousser à l'erreur et profiter d'un repas facile. Se tenant dans les angles morts des oeillères ils maitrisaient parfaitement leurs effet sur les montures, se dissimulant tout d'abord avant de les inquiéter une fois les flancs couverts. C'était d'une efficacité redoutable, les chevaux accélèrent le pas sans demander leurs reste, et sans se soucier de leurs cavaliers, quitte à se mener à l'épuisement si les bêtes s'avéraient plus endurantes.

"Il existe deux types de prédateurs dans le désert, ceux qui attaquent en usant de leurs forces et ceux qui rusent, cela utilisent la ruse, ils ne sont probablement pas dangereux un à un, mais ils peuvent faire emballer les chevaux et si nous sommes mis à terre où que les canassons s'épuisent nous serons bons à servir sur un plateau."

Les bruits se rapprochaient, les chevaux accéléraient, le rythme était trop rapide, les rugissements trop rauques. Soit les animaux se lassaient de la chasse soit ils étaient trop fatigués pour poursuivre les chevaux, c'était l'ultime tentative, une tentative diablement efficace car les chevaux, sous cette chaleur et avec leurs fardeaux, commençaient à montrer des signes de faiblesses.

"C'est à peu près tout ce que je sais, dans l'idéal il nous faudrait atteindre la ville au plus vite, je doute que ces créatures s'approchent de trop près, elles semblent plus habituées à chasser les voyageurs."

Désormais elles étaient visible, des espèces de chiens d'assez grande tailles à la peau nue et sombre, proche du cuir, courraient en une "escorte" . Leurs babines retroussées et la bave aux lèvres leurs donnaient l'apparence d'animaux enragés, mais en réalité ils approchaient de leurs limites. Gabriel pu voir l'un d'eux d'assez près, bien assez pour remarquer une blessure fraiche au visage. L'animal s'était battu récemment, le jeune homme n'y avait pas pensé, mais il était vrai que bien des prédateurs ne s'attaque qu'à des proies faibles ou sans défenses, fuyant celles qui résistent.
Dans sa précipitation il ne pensa pas à la silhouette du vieillard qu'il avaient croisé, ni de l'épée qu'il utilisait comme une canne, il ne s'intéressait qu'à une chose : Le troisième membre du groupe.

"Si on peut en blesser un ou deux ça devrait les calmer, au moins un moment. Monsieur le compagnon improviste pourrait-il se saisir de l'arc qu'il devrait avoir à proximité et montrer que ça ne sera pas un repas si facile ?"

Gabriel espérait sincèrement que l'homme serait un archer suffisamment accompli, il était le seul à ne pas avoir de rênes en mains, le seul en mesure d'utiliser un arc sans s'improviser acrobate... Du moins si il n'était pas une seconde personnalité, une voix désincarnée ou un être miniature ...
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Babelda
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Mar 11 Aoû 2015, 00:20

Le sang froid dont faisait preuve son camarade sembla apaiser la Rehla. Gabriel s'exprimait d'une voix calme, comme si l'idée qu'ils soient traqués, suivi par quelque chose de plus fort qu'eux et qui visiblement se léchait les babines à la possibilité que ce petit duo finisse dans leur estomac, ne l'inquiétait pas le moins du monde. Il se contentait d'évoquer les fait. Cette attitude eut pour effet de détendre la demoiselle, qui se sentit bien idiote face à lui. Elle pouvait sans doute affirmer sans se tromper avoir vécu le double de ses années, probablement même plus. Elle devrait donc se montrer plus mâture, plus sûre d'elle, elle devrait être l'adulte et le rassurer, prendre les décisions avec le calme de ceux qui savent se maîtriser. Et au lieu de cela, elle se comportait en véritable fillette, la peur lui enserrant la gorge, les larmes au bord des yeux. Sans parler du fait qu'elle avait vécu toute sa vie, ou presque, dans cette étendue sablonneuse. Elle avait donc déjà subi ce genre d'assaut. Mais le nombre imposant de nomade avait dissuadé les bêtes et ils avaient réussi à parer les attaques des brigands. Et que faisait elle, durant les combats ? Et bien, ce qu'elle rêvait d'être en mesure de faire en cet instant : se cacher dans sa roulotte.

Mais le fait de bouger, et le self contrôle de son voisin calma ses nerfs tendus. Après tout, rester en mouvements les éloignait de la menace, ou tout du moins gardait une certaine distance entre eux. Malgré la présence d'Asgard près d'elle, son corps se relaxa, car la présence devint elle aussi rassurante. Même si cette créature était désagréable et semblait tout faire pour la pousser à bout, elle n'en restait pas moins protectrice envers elle, gardant un oeil sur sa protegée et la  tirant du pétrin lorsqu'elle semblait ne plus pouvoir se débrouiller seule. Elle ne comprenait d'ailleurs pas ce comportement à son égard,  et lorsqu'elle l'avait questionné à ce sujet, il était resté mystérieux, enveloppant se récits de mensonges que Babelda ne se fatigua pas à décrypter. Ainsi, inconsciemment, elle se rendit compte qu'elle ne risquait rien. Enfin, l'espérait-elle au plus profond de son coeur.

Babelda fut impressionnée par le travail du blondinet. Comment avait il pu en apprendre autant alors qu'elle même ne s'était pas douté un seul instant de rôdeurs potentiels ? Elle se rassura en prétextant,  en son fort intérieur, une concentration dirigée vers la carte et l'itinéraire qu'ils empruntaient, son esprit avait tout bonnement été occupé, il ne pouvait s'occuper des détails alentours. Oui ce devait être cela... toujours était il qu'elle appréciait la surprise que lui avait caché l'humain. Il était réelement plus doué que ce qu'elle avait fini par penser. Ainsi, elle écouta le conseil de l'expert et tendit l'oreille. Comme on le lui avait prédit, elle perçu les aboiements, haletements, grognements et autres claquements de mâchoires.

Les informations qu'il leur indiqua par la suite ne rassura pas Babelda, car ils semblaient ne pas être le genre d'ennemis dont on pouvait se débarrasser facilement. Mais ne voyant toujours pas Gabriel s'inquiéter, elle jugea inutile de s'affoler de son côté, et se contenta de serrer étroitement les reines pour mieux diriger le canasson qui partait dans un galop voltigent. "C'est à peu près tout ce que je sais, dans l'idéal il nous faudrait atteindre la ville au plus vite, je doute que ces créatures s'approchent de trop près, elles semblent plus habituées à chasser les voyageurs." Un sifflement impressionné derrière elle lui indiqua qu'Asgard avait écouté attentivement les dires de son nouvel ami. "Et bien, très impressionnant. Je n'en attendais pas autant d'un jeunot comme toi. A qui ai-je l'honneur ?" Ce n'était pas exactement le meilleur moment pour des présentation qui, de surcroît, avaient déjà été faites. Mais il obtient sa réponse, qu'elle provienne de Babelda ou de Gabriel lui importait peu. "Et bien en tout cas, tu devrais en prendre de la graine ! Si seulement tu pouvais être aussi douée que lui, ma mignonne !" - "Je ne suis pas ta mignonne !" - "Mais oui mais oui. Fait plutôt attention, voilà l'une de nos amies qui s'approche."

Et, en effet, l'une des bêtes les avait rattrapé. Elle était arrivé à leur hauteur, et Babelda observa avec horreur son corps rachitique, sa peau sombre embrassant ses os. De la bave dégoulinant de sa gueule claquante, comme si la faim la tiraillit depuis si longtemps que la vue d'un festin la faisait saliver abondamment. Visiblement, le canasson avait également repéré le chien démoniaque,  car il partit dans une grande embardée pour éviter le prédateur, manquant de peu de déloger sa cavalière qui hurla tout en s'agrippant aux crins de l'animal.

Gabriel, voyant la situation devenir critique, demanda de l'aide au tableau magique. Aussitôt, le nuage de poussière qui avait flotté dans le dos de Babelda depuis tout se temps sembla trouver une consistance, s'agitant pour former une silhouette humaine. Un jeune homme au sourire carnassier, installé sur la croupe du cheval, apparu. "Et bien, cela dépend. Est ce ton souhait le plus cher ?" - "OUI !" Explosa Babelda dans un cri hystérique, strident. Si elle avait réussi à conserver un semblant de calme, sa presque chute lui avait remis les nerfs en pelotes et des larmes avaient finalement réussi à déborder de ses yeux. "Oui, c'est ce que l'on veut ! Débarrasse nous des ces choses !" Le sourire d'Asgard se fit plus malsain encore, enfin si toute fois cela était possible. "Très bien, je ne peux rien vous refuser, ma chère." Il claqua des doigts et s'empara des armes de sa maîtresse.

Pendant ce temps, la main droite de Babelda se mit à picoter. Puis à brûler, devenant très dérangeant. Si elle avait baissé les yeux sur la zone douloureuse, elle aurait aperçu un cercle se dessiner dans sa chaire. Une poussière dorée se serait graver dans sa main, une flèche décorant le centre de ce cercle parfait. La preuve qu'Asgard était en train de réaliser l'un de ses voeux. Une fois que le dessin fut terminé, la douleur se calma, remplacée par une démangeaison. Le même phénomène avait sans doute lieu sur Gabriel. Après tout, lui aussi avait formulé un désir.

Le génie obéit docilement aux ordres de ses clients. Tenant avec toute l'incompétence du monde cet arc et l'une des flèches, il visa distraitement l'animal sauvage, et tira. Pendant un instant, il sembla que la flèche allait manquer sa cible. Puis, au dernier instant, le bâtonnet remonta et alla se ficher dans la boîte crânienne du chien géant, laissant derrière lui une traînée de poussière. L'instant suivant, son corps se dématérialisait pour se réformer derrière Gabriel, ou il répéta le même procédé. Il joua encore quelques secondes, abattant deux autres proies, avant que leurs congénères ne repèrent le danger et abandonnent leur festin. Une fois sa mission accomplie, Asgard déposa les flèches là où il les avait trouvé. "Je fais un bien meilleur tireur que toi" informa-t-il la Rehla. "Je pense avoir mérité un peu de repos. Monsieur, la gamine, passez une agréable journée." Avec un "ploc" similaire à celui de son apparition, l'enfant de Pandore s'éclipsa en une poussière de rêve, pour retrouver son habitacle.

Leurs poursuivants les ayant perdu de vue, Babelda s'autorisa à ralentir. Glissant à moitié de sa scelle, elle reprit place dans une position légèrement plus confortable, tandis que sa monture continuait de trotter en direction du village. Le soleil entamait sa descente, tandis que le regard de Babelda se posait sur l'ombre de leur destination. "Gabriel, regardez là-bas ! C'est le village !" Le répit, enfin ! Ils étaient presque arrivés. Se dirigeant donc vers le tournoi, Babelda glissa une oeillade vers sa main. La marque du pacte s'était évaporé, ne laissant qu'une légère rougeur qui disparaîtrait également. Encore une fois, Asgard avait veillé sur eux.

Ce qu'elle ne savait pas, c'était que le génie ne pourrait les protéger du nouveau danger qui s'avançait dans l'ombre, ce danger qu'ils ramenaient avec eux. Un peu plus loin, le vieillard les suivait toujours.

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Mar 11 Aoû 2015, 07:52

La situation s'était emballée assez rapidement, les bêtes étaient prêtes à rabattre et déterminées à le faire, la faim au ventre était une motivation plus qu'amplement suffisante pour repousser ses limites et ne pas se soucier de l'équilibre de son régime alimentaire.
Gabriel, lui, était concentré, se remémorant les récits guerriers qu'il avait pu entendre, les rapports de caravanes à leurs employeur du moment, les "conseils avisés" des mercenaires éméchés. D'une certaine façon on aurait pu dire que toute sa vie défilait devant ses yeux, une vie dont le propriétaire déroulait rapidement la pellicule, se fermant à toutes émotions qui n'auraient aucun intérêt ou impact positif, autrement dit se fermant à tout ce qui n'est pas une arme, une armure ou une tactique.
A côté de lui Babelda s'en sortait à merveille, les chevaux filaient à toute allure, naviguant d'un côté comme de l'autre à l'envie de leurs prédateurs qui les poussaient à accumuler le maximum d'efforts inutiles, mais la cavalière restait en selle, gardant un contrôle amplement suffisant sur sa monture, tandis que le jeune homme tenait mollement les rênes, qui ne faisaient que peu partie de ses réflexions.

Les chevaux étaient désormais dans un état de panique, lorsque les bêtes furent dans leurs champ de vision il ne restait plus de temps pour la réflexion, et ni l'arc ni le couteau de Gabriel ne pourraient servir ne serait-ce qu'à blesser l'un des animal, durant un instant le jeune homme se mit à envisager l'abandon des montures, jeter à terre sa compagne de route en espérant que les chevaux seraient plus appétissants ou au moins gagner assez de temps pour se défendre. Une tentative désespérée en somme, et il fut assez soulagé de ne pas avoir à y recourir ...

Le troisième larron semblait être prêt à aider, ce qui, étrangement, inquiéta Gabriel. Cette aide, bien que prévisible, avait augmenté sa quantité de questions, quelque chose était décidément étrange, et la situation ne permettait que trop peu de se pencher sur le sujet.
Un troisième voyageur qui jusque là n'avait pas pipé mot et n'était surement pas partit avec les autres, une personne voyageant aux côtés de Babelda, sur le même cheval, mais sans aucune réaction de l'animal, une voix étrange ... Oui, Gabriel avait des questions, l'adrénaline bouillonnait dans son sang, car sa sensibilité au danger n'était certes pas remarquable, mais le jeune humain ne pouvait pas résister à ce qu'il ne comprenait pas.

Lorsque l'homme se décida à intervenir un imprévu se fit sentir, une douleur cuisante, qui apparu avec douceur avant d'atteindre le seuil où des connaisseurs de la torture auraient certainement reconnu une marque au fer blanc... Mais la douleur était-elle réellement imprévue ? Non, Gabriel s'attendait à souffrir à tout instant, à ressentir des crocs le saisir pour le désarçonner. La surprise ne venait pas non plus du couinement, des jappements ni même des talents d'archers de celui qui taillait dans la masse de la meute avec une efficacité redoutable.
La véritable surprise fut lorsque le cheval de Gabriel se mit à hennir, s’ébrouant rapidement, forçant le jeune homme à maintenir les rênes avec fermeté. Quelqu'un était désormais derrière lui, l'archer venait de se placer dos à l'humain et il était évident qu'il n'avait pas montré ses talents d'acrobates pour ça, il était installé comme si il avait toujours été là, comme si sa présence était somme toute naturelle, que l'étonnement de la monture et du cavalier n'avait aucunement lieu d'être.

L'humain ne s'en formalisa pas, il avait l'habitude de la raison, si quelque chose arrivait ce n'était donc pas impossible, passer du temps à s'outrager de l'impossibilité des faits était ridicule, dangereux et montrait un manque de flexibilité et d'adaptabilité qui n'a d'intérêt que pour marchander, pour ce qui est de survivre le fait d'accepter les choses faisait office de loi, car impossible ou non, une chose qui tente de vous tuer le fera, votre avis n'est ni requis, ni souhaité.
Le "ploc" sonore confirmait par ailleurs l'évidence, cette personne n'avait rien de naturel, et Gabriel était prêt à donner sa main à couper que la sensation de brulure qu'il y ressentait avait un lien avec cette apparition, là encore, les questions s'entassaient, et au vu de la situation, il espérait que Babelda serait disposée à y répondre.

"Gabriel, regardez là-bas ! C'est le village !"

Elle avait raison, le village était désormais à portée de vue, le soleil était encore assez haut. La folle cavalcade avait au moins eu l'avantage de leur permettre d'atteindre le village à temps pour chercher un abri avant la tombée de la nuit.
Un petit village à quelques heures de marche ? Bien sur ... Si l'on oubli les prédateurs du désert ... Et les campements autour du village.
Malgré l'heure tardive un bon nombre de personnes était affairé aux alentours, il était désormais clair que le tournoi n'était pas un petit évenement local réservé à quelques connaisseurs, que la récompense n'était pas une petite babiole peu demandée.
Le jeune homme n'était pas habitué aux émotions, moins encore à les montrer, mais alors qu'il descendait de sa monture ses dents étaient serrés, son visage glacial.

"Bien joué Mammon, en effet, quoi de plus rare et désirable que de voir deux étrangers se lancer bêtement dans le danger ?"

Les mercenaires, soldats, combattants et marchands de potions, onguents, sortilèges et autres charmes accueillir le duo de voyageur d'un oeil critique, évaluant le danger qu'ils représentaient, de toute évidence à la baisse. Les chevaux étaient de bonne facture, mais bien trop épuisés pour avoir été menés par des cavaliers et combattants accomplis, de toute évidence de la viande fraiche venait de se joindre à la fête, mais saura-t-elle en profiter ?
Les montures étaient bruyantes, ressentant le contre-coup de la cavalcade, Gabriel lui-même n'aurait pas dit non à un repas et du repos, le prochain objectif était tout trouvé, il ne restait qu'à mettre la main sur un lieu sûr et privé, car beaucoup d'interrogations devaient être levées.
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Mer 12 Aoû 2015, 19:48

Des campements installés tout autour des remparts indiquaient que le village avait été envahi par une population inhabituellement élevée, des visiteurs prenant d'assaut les chambres de l'auberge locale pour être certain de pouvoir assister au spectacle. A l'idée que, dans quelques heures à peine, Babelda serait le sujet de leurs acclamations ou, plus probablement, de leurs sifflements, son estomac sembla s’alourdir, comme si elle avait avalé des pierres pour le dîner. Elle ne se sentait pas prête à amuser la galerie, mais elle n'aurait guère le choix, et malgré toute sa volonté, lorsque le moment serait venu, elle serait bien obligée d'agir, se transformant en divertissement. Les deux compagnons arrivèrent bientôt à niveau des premières tentes, et ils eurent tout le loisir d'observer les visages qui se tournaient face à eux, pour les observer, les juger. Savoir s'ils avaient une chance de remporter ce tournoi, en tant que participants potentiels. Parieurs avides de nouveaux talents ou concurrent féroce, la question importait peu mais le résultat était le même : elle se sentait comme un morceau de viande que l'on lancerait à des chiens affamés, comme si l'épisode du désert n'était pas encore terminé.

Mais le malaise de la Rehla fut bientôt dissipé par la nécessité de la situation. Le voyage l'avait épuisé autant qu'il l'avait affamé, et son estomac commençait à se faire entendre disgracieusement. Elle posa une main sur son ventre pour le faire taire, en vain. Relevant le nez, elle chercha des yeux un endroit où se restaurer et crécher pour la nuit. Le village était plus petit qu'elle ne l'avait imaginé. Des remparts haut de trois mètres environ encerclaient quelques maisonnées. Celles-ci entouraient une place centrale, où trônaient une fontaine et un marché nocturne. Les deux compagnons se dirigèrent donc sur l'agora. S'ils devaient trouver une auberge, c'est ici qu'elle se trouverait.

Descendant de leurs chevaux pour continuer à pied, Gabriel lâcha un commentaire boudeur qui fit rire la brune. Elle était aussi remontée que lui contre Mammon. Elle avait simplement eu le voyage entier pour se faire à l'idée du danger. "Bon, il ne nous reste plus qu'à trouver un restaurant ou une taverne..." Les deux étrangers s’avancèrent au milieu de la foule qui, malgré un soleil à moitié caché, restait encore compacte. Babelda promenait son regard sur les étalages qui affichaient tour à tour des fruits secs et des épices colorées, ou des talismans et autres grigris vaudou (qui charmèrent la superstitieuse, bien qu'elle ne s'arrêta pas pour les acheter), puis des armes mortelles, sans doute pour équiper les participants du tournoi. Ça n'augurait rien de bon.

Finalement, au lieu de trouver leur auberge, ils tombèrent sur une enseigne miteuse, qui avait pourtant attiré bien des gens depuis ces derniers jours. Un homme se tenait négligemment assis derrière le comptoir, occupé à tailler ses ongles de pieds. Au dessus de sa tête, une banderole de fortune indiquant "Inscription, ici" se faisait malmenée par les brises violente, maintenue en l'air grâce à deux bâtons. Surprise, la Rehla pila en apercevant le stand, se faisant percuter par d'autres visiteurs qui râlèrent -"Ca va pas de s'arrêter comme ça ?". Elle tapota l'épaule de son partenaire pour attirer son attention, tout en pointant la banderole du doigt. "Je pense qu'on devrait y aller, avant qu'ils ne les ferment."

Arrivés devant le stand, Babelda inspira profondément avant d'attirer l'attention de l'homme. "Bonjour, nous voudrions nous inscrire." Une fois encore, les deux combattants se firent observer, scruter, et après avoir lâché un "Hum" dédaigneux, l'organisateur attrapa un bout de parchemin, ainsi qu'une plume de sous son étal. "Noms et signatures, ici et là. Les auberges n'ont plus de chambre mais elles offrent des tentes et un repas gratuit aux participants." De nouveau, l'homme alla farfouiller sous la planche qu'il utilisait comme présentoir, mais en sortit cette fois-ci deux morceau d'écorce, gravés d'une coupe. "Montrez leur ça." Dès qu'il eut récupéré les formulaires et que Babelda eut déposé quelques pièces pour les frais d'inscription, il retourna à sa pédicure, sans plus leur accorder un regard.

Retournant se mêler au flot des visiteurs, Babelda commenta d'un "Très aimable, ce bonhomme. Vraiment." avant d'ajouter "Bon et bien, nous savons ce qu'il nous reste à faire..." et continua la visite à la recherche de ce repas qui se faisait attendre. Finalement, ils trouvèrent la bâtisse et s'y engouffrèrent, s'installant à une table miraculeusement vide. Comme promis, on vint leur servir un repas sans qu'il n'aient à sortir leur bourse, et furent équiper d'une tente. Une seule et unique tente. Gagnée par un élan de pudeur, Babelda interpella le gérant, pour réclamer un toit supplémentaire. "Désolé ma petite dame, c'est la dernière qu'il nous reste. J'avais dit à cette vieille bique de ne pas prendre autant de participants mais il n'a pas voulu m'écouter... Vous allez devoir la partager avec votre ami." Pâle comme un spectre, la demoiselle rejoignit Gabriel qui avait déjà attaqué son repas. "Ils n'ont plus que ça." déclara-t-elle d'une voix tendue.
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Mer 12 Aoû 2015, 21:20

L'arrivée dans le village se fit sans difficultés, l'accueil fut au moins aussi chaleureux que ce qu'il pouvait être d'un village dans le désert qui aurait pu être "à l'ombre d'Utopia" ... Mais l'ombre aurait certainement été bienvenue, là le village n'était de toute évidence qu'un lieu de passe dans lequel les voyageurs mettaient les pieds faute de mieux.
Le tournoi, accompagné de toutes ces petites festivités et commerces accessoires, était certainement l'événement principal ici, beaucoup semblaient l'attendre avec impatience, d'autres semblaient se lasser de voir leurs habitudes bousculées. Gabriel n'avait pas vu de marchands vendant du linceuil, mais toute la panoplie du parfait petit charlatan était déployée. Tout laissait à penser que le tournoi apporterai son lot de blessures, certainement mortelles, et de décès, bien entendu les marchands avaient tous de quoi s'en prémunir, armes magiques ou de facture formidable, remèdes, poisons ... Le jeune homme avait même vu un large mercenaire dont l'apparence de la hache ne faisait pas d'ombre à l'ampleur de sa moustache, ce dernier proposait avec force moulinets une formation accélérée pour les participants peu sûrs d'eux.

Les deux (supposés) jeunes gens avait pu s'inscrire, ils étaient certainement parmi les derniers, bien que quelques personnes tentaient encore d'attirer l'attention de l'homme qui semblait succomber de plus en plus à sa concentration, il faut dire que ses activités devaient déployer des trésors de précision au vu de son acharnement à ignorer les plus timides et les plus brutaux.
Le jeune homme avait lu le papier qu'il fallait signer, il avait été étonné de ne pas voir Babelda devenir rouge comme une pivoine et l'entendre hurler, elle avait signé la décharge avec un calme souverain. Gabriel lui-même, bien qu'un peu trop optimiste, avait pâlit en lisant qu'aucun remboursement ne serait offert en cas de mutilation ou blessure incapacitante, que les participants étaient bien conscients des risques de mort et que l'organisation du tournoi ne prendrait aucunement en charge les mesures nécessaires pour prévenir les proches. Le morceau de papier avait tout du moins le mérite d'être clair, un petit "Les pierres tombales ne sont pas fournies, merci d'apporter les votre" aurait presque été de trop.

Gabriel s'était attaqué au repas gratuit que l'auberge offrait à l'occasion du tournoi tandis que Babelda semblait déterminée à négocier quelque chose qui n'avait pas réussi à franchir la barrière des pensées du jeune homme.
Il mangeait mécaniquement, son corps se déplaçant plus par habitude et mémoire musculaire que de façon consciente.
Tout autour d'eux les gens se regardaient, s'évaluaient, murmuraient ... L'ambiance était assez normale pour une auberge, à deux détails près :

- Des représentants d'un certain nombre de races, dont certaines était difficile à identifier, étaient présents. Le village, contrairement à Utopia, n'était pas chargé d'anti-magie, les humains y étaient plus rares, et des races plus "guerrières" se trouvaient donc attablées, observant avec férocité, étonnement ou calme absolue, d'autres mangeaient avec une respectable ferveur, ce qui ne fait pourtant pas office de couverts, Gabriel pu d'ailleurs reconnaitre assez facilement ces membres de la race des béluas.

- Dans une auberge, en temps normal, il n'est pas autant question d'accidents, il semblerait que les participants s'avèrent bien maladroits, car à en écouter les rumeurs, plus de la moitié risqueraient quelques blessures pouvant mettre à mal leurs participation ... Ou durée de vie.

Le jeune homme pu entendre sa compagne de route lui parler, quelque chose comme "Ils n'ont plus que ça.", il n'avait pas suivi les négociations, mais de toute évidence elles s'étaient mal passées, tandis qu'il mangeait nonchalamment il pensa rapidement à ce dont il pouvait être question.
L'homme de "l'accueil" avait déjà prévenu qu'il n'y avait plus de chambres, que des tentes, donc elle n'avait certainement pas négocié des chambres, de toute évidence hormis une cruche d'eau à l'aspect relativement douteux mais certainement buvable (du moins l'espérait-il) il n'y avait que la nourriture. C'était certainement le sujet, après tout il ne connaissait pas le régime alimentaire de la femme, peut-être avait-elle des choses qu'elles n'aimait pas ou ne pouvait pas manger ? Il est vrai que le repas n'était pas fameux, bien qu'assez copieux, ce qui suffisait amplement à Gabriel pour qui un repas gratuit est en soi une merveille absolue. Par politesse et empathie il se décida donc à répondre après avoir prit soin d'avaler un morceau de ce qu'il pensait être de la viande, particulièrement caoutchouteuse qui lui avait fait penser un instant aux chiens du désert, pour une raison qu'il préférait ignorer.

"Malheureusement nous n'avons pas le choix, il va falloir faire avec, après tout c'est mieux que rien, et qui sait, tu aimeras peut-être ça ? On ne peut rien dire sans essayer non ? Personnellement j'en suis très content, d'ailleurs je pense que certains autour de nous sont jaloux."
Il était vrai que les participants seulement avaient droit à un traitement de faveur, les "clients normaux" avaient une nourriture moins ragoutante encore, des récipients d'un niveau d'hygiène qui ne mérite même pas ce terme et regardaient en direction de Babelda comme pour lui dire "Tu devrais être contente de ce que tu as petite, nous on a du payer pour dormir à la belle étoile".
Encore aurait-il fallu que le jeune homme ai suivi la conversation et soit sur la même longueur d'onde que celle qui, de compagne de route infortunée, allait devenir compagne de chambre pas moins infortunée.
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Dim 16 Aoû 2015, 22:36

Le voyage l’avait totalement épuisé, et il n’avait pas dû laisser le jeune humain au meilleur de sa forme non plus. Après tout, ce n’est pas tous les jours que Babelda faisait du rodéo à dos de cheval tout en se faisant poursuivre par une meute de chiens sauvages affamés ! La seule chose qui la réconfortait après cette longue journée, c’était de pouvoir prendre un bon repas sans avoir à se ruiner, et pouvoir se coucher pour une douce nuit reposante, avant d’avoir à affronter les nouveaux dangers du lendemain, qui leur barrerait la route pour obtenir le gain principal. Et voilà qu’on lui annonçait que sa nuit serait ruinée à cause d’un problème d’organisation ! Hors d’elle, elle était donc venue chercher un peu de réconfort auprès de son partenaire. Malheureusement, il avait une drôle de façon d’essayer de la consoler.

Sans doute tenait-il ces propos sans mauvaise pensée… Pourtant, on ne pouvait faire moins ambiguë ! Etait-ce… Un genre de proposition ? Des avances ? Tout à fait choquée, la nomade posa ses perles sur le visage innocent de Gabriel. Son cœur battait la chamade, tambourinant dans sa poitrine au rythme effréné du galop des chevaux qu’ils avaient monté. Son visage affichait alors une grimace répugnée, apeurée et l’expression que l’on aurait si l’on était sur le point de faire un arrêt cardiaque. Tout ça à la fois –si si, c’est possible. Jamais de sa vie on n’avait osé lui dire quelque chose d’aussi mal placé ! Et, bien que dans un premier temps elle fut incapable de dire le moindre mot –laissant le silence retomber sur la conversation- elle se ressaisit bien vite, se laissant de nouveau submergé par ses émotions.

« Co-Comment osez-vous ! » Sa voix s’envola dans une gamme d’aiguë qu’elle-même pensait ne jamais pouvoir atteindre. Un petit cri de souris à travers le brouhaha des discussions sauvages, qui attira quelques regards peu engageants. « Je n’en crois pas mes oreilles ! » Avec un levé de menton princier –qu’elle avait observé sur Asgard, et réussit à reproduire à la perfection- elle quitta la table, laissant en plan son coéquipier. Elle en oublia même son repas, sans doute quelqu’un d’autre en ferait bon usage. Mais son coup de sang semblait lui avoir fait changer ses priorités ! Elle s’était bien évidement emparé de leur tente, quand bien même elle ne soit pas sûre de savoir la monter seule. Elle quitta l’auberge en s’assurant de claquer la porte.

Une fois à l’extérieur, Babelda retrouva son chemin jusqu’au cheval qu’elle avait laissé. Elle récupéra le canasson et partit chercher un emplacement où monter sa tente, près du campement extérieur. Bien évidemment, ça ne fut pas aussi facile. Avec un animal à diriger, un bagage plus grand qu’elle et ses deux pieds gauches, elle parvint à bousculer une bonne quinzaine de gens sur son passage, tous râlants, lui criant parfois même dessus –l’un deux parut extrêmement agressif, et elle se demanda s’il allait se jeter sur elle pour lui arracher la tête. Elle regretta amèrement de ne pas avoir acheté un talisman repoussant les hommes grincheux.

Finalement, toute chamboulée par ce qu’il venait de se passer, elle s’installa sur un bout de terre sèche, à l’écart des autres chambres en toile. Elle se mit à la tâche, s’emmêlant les pinceaux aussi rapidement qu’elle avait quitté le repas. D’ailleurs, son ventre lui faisait payer de ne pas avoir avalé un petit quelque chose. Tout semblait fichu. Elle était sur le point d’abandonner, se disant qu’elle ferait bien mieux de dormir à la belle étoile, lorsqu’un indésirable se présenta de nouveau. « Ah toi alors ! On ne peut pas dire que tu sois des plus débrouillardes. » Grinçant des dents, elle ne trouva rien de mieux à répliquer que « Fiche moi la paix, ce n’est pas le moment ! » Avec un soupir, elle aperçut Asgard s’approcher des débris qu’elle avait laissé en plan. « Tu pourrais être plus gentille ! Je vous ai généreusement secouru, toi et ton ami l’humain ! D’ailleurs, il m’a bien épuisé, ce canaillou ! Son anti-magie a bien failli me faire rater mon petit tour… Et puis tu m’as abandonné au milieu d’une foule ! On aurait facilement pu me dérober sans même que tu t’en soucie. » Et voilà qu’il se plaignait, maintenant ! Alors qu’elle ne l’avait pas sonné ! « Et bien ils auraient dû ! Et puisque tu es si fatigué, tu n’as qu’à rester dans ton stupide tableau ! » s’emporta la brune. « Oh mais non, grande empotée ! Tu as besoin d’un petit coup de pousse. Encore. » Un claquement de doigt plus tard, la tente était montée.

Sans un mot de remerciement, elle entra à l’intérieur, et s’allongea à même le sol.

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