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 Chimère où es-tu? [Quête – Nausicaa]

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Ven 29 Mai 2015, 14:34

Chimère où es-tu?
« Bloody Night… »

« C’est une femme… Pas vrai? »

Il ne réagit pas. Ou plutôt, il ne parut pas réagir de mon point de vue. Toujours aussi calme, aussi posé qu’un pape, il ne prit même pas la peine de se retourner pour me dévisager. Mais ce n’était plus nécessaire à ce stade: j’avais reconnu son regard entre milles. Pariez si vous doutiez, mais de mon côté, je ne pouvais être plus certain. Si au tout début, la curiosité, face à ce mystérieux personnage, me cachait quelques secrets, j’étais, à présent, en mesure de les distinguer dans ses yeux. Constamment voilés par une obscurité sournoise, je crus qu’il s’agissait de colère, d’haine, de ressentiment. Mais à force de sonder son regard, d’y prêter une attention toute nouvelle, un regard plus éclairé, je compris qu’il dissimulait un sentiment encore plus virulent que toute la fureur que je pouvais lui soupçonner de posséder.

La tristesse. Pas celle qui nous prenait l’estomac lorsqu’on voyait un être cher dépérir juste devant nos yeux. Non, cette fois, la peine qui se reflétait dans ses yeux était différente, plus poignante. Étrangement, j’en étais venu à la comparer à la détresse qui avait assailli mon père lorsque Mère mourut, à la même tristesse qui m’avait étranglé lorsque je compris que je ne la reverrais plus… Ce ne pouvait être qu’une femme, car elles étaient les seules à nous détruire, à briser nos cœur et nos âmes…

Pourtant, malgré tout ce que je pouvais dire sur ma perspicacité, sur la théorie que j’avais si habillement esquissé et sur laquelle je me basais pour glisser quelques propos infondés – même si j’y croyais fermement – le principal intéressé ne bougea pas pour autant, restant de marbre sur le siège du divan élimé qui traînait dans notre petit salon. Il n’avait même pas tiqué. Même sa tête, continuellement penchée, ne s’était pas relevée. Il ressemblait à un cadavre: aussi immobile que la mort, aussi désintéressé que l’indifférence. Or, tout ceci n’était que des apparences, car je savais qu’il m’avait entendu et qu’il portait un soudain intérêt à mes paroles. Alors je me permis de poursuivre, après une longue et lente respiration:

« Écoute, je ne suis plus un enfant. Je connais ces choses-là: je les ai moi-même vécu. Donc, si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis prêt à te donner un coup de main. Je peux te prêter mon oreille pour t’écouter ou mon visage si tu as besoin de te défouler… »

Il eut un rire, son dos secoué par un léger gloussement. Un sourire, quant à moi, s’étira sur le pan de mes lèvres. J’esquissais un premier pas dans la direction du géant aux cheveux rouges, toujours assis néanmoins.

« Je sais que tu cherches quelque chose, mais quoi exactement? Je l’ignore… Serait-ce la femme que tu as perdue et que tu cherches à retrouver pour reconquérir son cœur? »

Il ne pipa mot, mais sa tête se redressa lentement, ce qui me fournissait un semblant de réponse. Peut-être vague, mais c’était déjà mieux que rien. Je continuais d’avancer dans sa direction, continuant de lui faire connaître le fond de ma pensée.

« C’est une femme qui a disparu? Que tu cherches à travers les Terres? »

J’étais à un mètre approximativement de son dos, observant sa nuque qui s’allongeait.

« Ou essais-tu plutôt de te venger de cette femme qui a brisé ton cœur? »

Cette fois-ci, il se leva du siège avec lenteur et désinvolture. Pourtant, lorsqu’il se retourna vers moi, je pus facilement y lire un mépris que je lui avais rarement vu. Il s’approcha, à son tour, de ma position, que je préférais conserver dans ces circonstances.

« Qu’est-ce que tu connais de moi de toute façon? »

L’œil sombre, il conserva le contact visuel pendant plusieurs secondes, enfonçant si profondément ses yeux dans les miens que je me sentis repousser par le regard sauvage, comme s’il forçait mes jambes à reculer, à reculer, à reculer… Pourtant, je ne bougeais pas d’un pouce, cillant que très légèrement à cette réaction, sans pour autant détourner mon regard de ces pupilles de fauve.

« Pas grand-chose…

- Alors, à l’avenir, abstiens-toi de tout commentaire. »

Je plissais des yeux, ouvrant déjà la bouche pour argumenter, mais il me contournait, s’avançant dans le couloir qui nous amenait vers les chambres. Sûrement, allait-il voir Père, clouer dans son lit de fortune depuis des semaines.

« Et si jamais je voudrais te connaître? »

Je fis volte-face rapidement, assez pour voir son dos disparaître dans le couloir, sans aucune autre réponse que le bruit de ses pas qui s’éloignaient progressivement de ma position.

•••••••••••••••••••••••••••

Raah! Il avait vraiment le don de m’énerver grave celui-là! J’essayais d’être sympa avec lui, je voulais l’aider, le connaître un peu mieux, mais jamais, il ne m’offrait d’opportunité. Si j’en voyais une, il se décidait rapidement à la boucher pour ne plus me permettre d’y pénétrer. Que voulait-il cacher de si important? Pourquoi ne me faisait-il pas confiance? C’était enrageant. Enrageant et frustrant. Enrageant et désolant aussi. J’étais prêt à lui dévoiler tous les maux qui m’oppressaient, toujours, il m’écouterait, j’en étais convaincu. Mais dans son cas, pas question, par contre, d’entendre ce qu’il avait à dire, pas question d’entendre crier son cœur. Je soupirais. Peut-être, aussi, m’y prenais-je de la mauvaise façon? Peut-être étais-je trop pressé de connaître la vérité qu’il n’était pas encore prêt à me dévoiler… Je soupirais à nouveau, frappant avec la pointe de mes souliers un malheureux caillou qui se trouvait sur mon chemin.

J’avais préféré sortir de la maison pour me promener et respirer l’air frais de cette douce soirée. Les étoiles éclairaient faiblement cette nuit noire, mais aidées de la brillance offerte par la Lune, leur éclat n’avait son pareil dans tout l’Univers. Je fermais les yeux quelques secondes avant de les ouvrir et de continuer d’admirer ce ciel étoilé, me demandant combien de temps avait passé depuis que je n’avais pas prêté attention au firmament. Ces derniers jours, je me surprenais à ne voir que le sol dallé de la cité, le sable fin des régions qui entouraient Médigo ou l’herbe rafraichie par ces journées de pluie que je foulais lors de mes quelques sorties de la ville. J’en avais presque oublié à quel point le ciel pouvait être magnifique, malgré tout ce qui chamboulait mon esprit et qui le torturait. Les étoiles, elles, parvenaient à panser ces cicatrices pour me permettre de m’émerveiller devant leur beauté céleste. J’en venais même à cesser mon pas de marche pour m’arrêter au beau milieu du chemin pour observer la voie étoilée qui s’élevait au-dessus de moi.

1 106 mots



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Mar 09 Juin 2015, 12:52


Agacer. Exaspérer. Vexer. Tout un ensemble de sentiments semblables qui s'entremêlèrent pour ne former qu'un sombre désarroi. Perdu dans un songe dès plus mouvementé, Nausicaa ne parvenait pas à s'apaiser dans les bras d'Harabella. Bien que le soleil avait troqué sa place avec l'astre lunaire, qui était fièrement dressé dans la voûte céleste depuis plusieurs heures déjà, l'Æther des Rêves ne semblait pas être désireuse de l'accueillir dans son limon. Prise d'insomnie, l'Alfar c'était installée sur un divan qui était disposé contre un mur fenêtré. Son regard voilé d'amertume, fixer l'ouverture étoilée que lui offrait le vitrage coloré, sans pour autant contempler les lucioles qui s'étaient prisent dans la toile bleutée de la nuit. Envahie par une colère noire qui lui était familière, elle frappa de son index le rebord du vitrail. Soucieuse, ses pensées se concentrèrent sur une rédemption, ou sur une quelconque solution d'apaisement, pour faire taire sa capricieuse frustration. Auparavant, jamais elle n'était venue à Megido. Jamais son père n'avait accepté de l'emmener avec lui lors de ses voyages professionnels. En somme, jamais elle ne c'était aventurée hors de sa ville natale, Drosera. Sauf en ce jour. En cet unique et dernier jour. Pour la première fois de son existence, son père maléfique lui accorda la permission de l'accompagner, c'est donc ainsi qu'ils arrivèrent dans la capitale des Orishas.  Destinations quelque peu suicidaire à son humble avis. Tout être en ce monde avait bien conscience qu'entre les Sorciers et les Orishas, ce n'était pas un conte de merveille qui les liées, mais plutôt des faits divers d'antipathie et d'hécatombe. La raison qui poussait son père à venir régulièrement ce jeter directement dans la gueule des ennemies,  c'était tout bonnement car  quelque un de ses "investisseurs" vivaient en ce lieu. Si la situation pouvait paraître ironique et comique, la suite ne l'était guère. Rien de ce qu'avait imaginé la fille du Sorcier ne concordé avec ses attentes. Le problème n'était pas la ville en elle-même, non. Le principal souci était que son père refusait catégoriquement qu'elle parte explorée la ville. Pour cause, même sous sa couverture de Mage Banc, il restait constamment sur ces gardes et évitait les sorties dans l'enceinte de la ville. De ce fait, le deuxième jour où Nausicaa était enfermée dans cette maison empruntée, s'achever en cette belle nuit étoilée qu'elle détester. Elle qui ne supportait guère rester enfermé, à ne rien faire, l'a voici comblé d'horreur. La demoiselle avait les nerfs à fleur de peau.

Prendre l’air, se dégourdir les guibolles et évacuer ses infects pensée. Oublier tous ses démons qui la rongeaient de l'intérieur et qui petit à petit, se frayaient un chemin jusqu'à cette part de noirceur qui vivait en elle. C'était sans aucun doute pour ces raisons ordonnaient, qu'elle décida de passer à l'action. Une mission audacieuse, qui consister à s'évader de cette prison dorée qui lui servait de tanière. Une simple balade, voilà ce qu'elle désirait. Une méthode des plus simple pour découvrir cette environnement qui lui était inconnu à sa mémoire. « Dis-moi Ariön... » Nausicaa se retourna vers son compagnon d'infortune qui avait déjoué les desseins de la faucheuse. Enchaîné dans une camisole de fer, ses deux mirettes lumineusement blanches avaient attiré toute son intention. « ...Si je te passe par-dessus bord, penses-tu réussir à amortir ma chute ? » En règle générale, le zombie se contentait de souffler une respiration saccadée et de temps à autre, il mâchonnait dans le vide en signe de famine - situations qui arriver constamment -. Toutefois, lorsque sa propriétaire s'adressait à lui, il arrivait parfois que ce dernier prononce des grognements incompréhensibles en guise de réponse. Réaction qu'il reproduisit une fois de plus, suite à la question qui lui était adressé. « Hum évidemment que non. Tu en profiterais pour me grignoter sans la moindre gêne. » Tout en examinant le zombie, elle évalua les possibilités qui s'offrait-elle. Les classant des plus probable au plus audacieuse. Quelques minutes s'écoulèrent, avant qu'elle ne se décide à opter pour la solution dés plus élémentaire : s'enfuir par la fenêtre de sa chambre, mais sans utiliser Ariön comme amortisseur.

▲▼▲

La mise en œuvre de son plan ne c'était pas exécuté comme sa volonté l'aurais désirée, mais qu'importe, le résulta était bien présent. Nausicaa était belle et bien dehors, même si la paume de ses mains et ses genoux, c'étaient écorchés contre la pierre froide du sol. Désireuse d'assoiffer sa soif de savoir, elle s'éloigna de la demeure pour rejoindre un chemin dallé qui conduisait vers d'autres domiciles et autres bâtiments dont elle ignorais l'utilité. À peine quelque pas plus tard, au loin, Nausicaa discerna dans la pénombre un individu bien plus imposant qu'elle. D'où elle se tenait, elle ne pouvait le décrire plus amplement. Au premier abord, elle songea à rentrer en quatrième vitesse dans son cocon familiale. Puis, après une courte réflexion, elle décida de passer à ses côtés. Là tête haute, l'Efle de la nuit voulait démontrer qu'elle se fichait éperdument de la présence de ce dernier - quand bien même, elle désirait attirer son regard -. Hélas, une fois encore, son projet ne se passa pas comme elle l'aurais espérer. Son pied s'entrechoqua contre un obstacle non localisé auparavant, ceux qui eu pour effet de la faire basculer droit devant elle. Un couinement fut prononcé avant l'achèvement de sa chute imminente et avant même qu'elle n'en prenne conscience, son corps était étalé sur le sol. Tous ses membres étaient au collé contre le terrain dallé, à l'exception de ses jambes antérieur, qui restèrent en suspension sur l'obstacle quelque peu plus flasque. Nausicaa bougonna un juron, souhaitant injurier l'objet accusateur de sa perte d'équilibre. Mais lorsqu'elle tourna la tête pour le maudire des yeux, elle eut la merveilleuse surprise de contempler un visage. Inerte. Étendu sur le sol. Ventre à terre. La peau blafarde. Les yeux grands ouverts. Le sang ruisselant entre ses lèvres. Tâchant vêtements et sol. Cherchant sans doute son membre manquant.

Nausicaa était "tombée" sur un beau cadavre comme elle avait l'habitude d'en voir.


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Miles Köerta
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Miles Köerta
Sam 13 Juin 2015, 08:32

Chimère où es-tu?
« Bloody Night… »

D’où je me tenais, un calme étrange et une tranquillité sereine m’envahit. Rares étaient devenus ces instants d’évasion à l’état pur, qui me procuraient un bien-être qui me fuyait depuis longtemps – trop longtemps peut-être, pour que j’en devienne aussi nostalgique. Je ne qualifierais pas cela de passion, mais les étoiles m’avaient toujours fasciné d’une certaine façon. Leur éclat, leur disposition dans le ciel… Je me souvenais – mélancolie me rattrapant – quand j’étais qu’un gosse aussi haut que trois pommes, à observer le firmament tout en écoutant les histoires que me contaient Père, que je me demandais comment s’était véritablement créé le ciel. Une chose aussi belle, un tableau aussi parfait, n’aurait jamais pu exister autrement que par l’imagination fertile du plus grand artiste de tous les temps. Ah! Douce innocence d’enfant. Même si, aujourd’hui, en contemplant les milles facettes que m’offraient cette toile bleue, je cherchais encore la réponse, je savais qu’elle ne pouvait être l’œuvre ultime d’un simple artiste aux coups de pinceau maîtres et aux doigts de fée. Je souris à cette image, de celui qui aurait monté aussi haut dans les cieux pour le peindre, avant que mes souvenirs ne cessent brusquement de remonter, suite à un bruit soudain qui me fit sursauter, tant je m’étais évadé de la réalité. Je me retournais vers la source de tout ce tapage en pleine nuit, cherchant dans la pénombre à discerner les formes que je voyais étendues au sol. Une collision? Non, pas vraiment en fait. Ma vision nocturne me montrait, avec plus ou moins de clarté, qu’un premier individu, celui aux longs cheveux, n’avait pas aperçu la seconde personne qui dormait à ses pieds avant de se prendre une belle gamelle et de rencontrer le sol de plein fouet. Par instinct, je me rapprochais des deux silhouettes, distinguant mieux les contours des corps et les visages dans leurs plus fins détails. Celle qui était tombée était une jeune fille qui possédait une chevelure d’une couleur que j’avais rarement eu la chance de croiser: le joli mauve de ses cheveux s’accordait avec une singulière perfection au teint nacré, presque violacé, de sa propriétaire.

« Est-ce que tu t’es blessée? »

Elle n’émit aucune réponse, bien trop concentrée à observer l’autre homme qu’elle venait de «bousculer» - voyez ici un faible mot pour décrire la situation, à mon avis. Je me penchais vers les deux individus, tendant ma main vers la jeune fille en premier.

« Besoin d’un coup de main? »

Avant de tourner mon regard en direction de l’homme étendu par terre, et qui n’avait pas bougé depuis le début. Si, au départ, je crus qu’il s’agissait d’un sans-abri qui dormait au milieu de la rue – et qui devait avoir un sommeil sacrément profond pour ne pas s’être éveillé suite au choc – je compris bien assez tôt que son manque de réaction allait bien au-delà d’une simple sieste à la belle étoile. Je fronçais sourcils, remarquant peu à peu des détails qui m’avaient échappé; comme le sang, caché par les ombres, par les deux corps couchés au sol; comme le visage aux traits qui me paraissaient momifiés dans une expression de terreur pure; comme les yeux blanchâtres du cadavre, qui semblaient avoir roulés dans leurs orbites; comme la position dont avait été disposée le cadavre, les bras – ou enfin, ce qui lui restait de bras – et les jambes tombés dans des orientations inimaginables pour un être humain – mais pas pour une vulgaire poupée qu’on jetterait au sol. Prenant soudainement la jeune fille par le bras, je l’incitais à se relever pour l’éloigner du mort.

« … … Qu’est-ce que ça veut dire? »

Me tournant en direction de la noire, je lui demandais avec empressement:

« Est-ce que tu vas bien? »

Je l’examinais rapidement, notant au passage que du sang s’était collé à ses vêtements en raison de sa chute sur le cadavre. Mais rapidement, je remis mon attention sur le mort, calme en apparence, choqué sans aucun doute, mais extrêmement paniqué à l’intérieur. Pourquoi un cadavre se trouvait-il ici? Et ces blessures! Tout ce sang! La position dans laquelle il était mort! Qu’est-ce que c’était que cette histoire?! Mon regard sonda les parages, perçant la nuit, autant grâce à ma vision d’aigle qu’à ma capacité à voir avec plus ou moins de précision dans le noir, sans rien trouver de très concluant. Des meurtres? Aussi barbares? En plein cœur de Médigo? Non, non. Partout ailleurs, je pouvais bien le croire, mais pas ici. Pas avec une telle violence et une telle sauvagerie. J’avais l’impression qu’il s’agissait de l’œuvre d’une bête.

« Mais quel monstre peut tuer un homme de cette manière? »

Je me penchais lentement vers le corps immobile, trouvant, cependant, quelque chose qui pourrait peut-être nous donner une piste. Étrangement, à voir la nature de cet indice, je ne savais pas comment réagir: devais-je être content ou terrifié?

« Des traces de pas… »

Je suivis du regard le chemin laissé par les marques de sang qui tâchaient le sol.

« D’énormes traces de pas… »

Presque d’un mouvement mécanique, ma tête pivota lentement, quasiment avec drame, en direction de la jeune fille aux cheveux violets. Sans me soucier véritablement de son expression, tout ce qui roulait dans ma tête n’était pas les images qui se trouvaient devant moi, ni même les pensées sauvages envers la personne qui avait commise pareil crime. Mais plutôt, je songeais à savoir quel fléau allait nous frapper à présent.


910 mots



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Ven 26 Juin 2015, 14:55


Certes, la nuit était magnifique pour se débarrasser d'un cadavre encombrant. Toutefois, il aurait été préférable de le jeter dans un endroit quelque peu plus adéquat et non de s'en défaire comme lorsque l'on jette un tas d'ordures dans une ruelle. Car, soyons honnête, c'était exactement le cas actuellement. Nausicaa avait eu la chance d'apercevoir un travail d'amateur, ce qui eut le don de l'agacer d'avantage. Son antipathie contre le cadavre fut de courte durée, puisque ce sentiment amer fut très vite rapporté vers le jeune homme, qui l'avait attrapé par le bras, pour l'obligeait à se relever en quatrième vitesse. Est-ce sa manière à lui d'attirait l'intention de la demoiselle ou cherchait-il simplement à se venger du silence de celle-ci, qui n'avait pas dénier répondre à sa marque de politesse ? Qu'importe, Nausicaa avait horreur d'être brusqué et il allait en faire les frais. Une fois sur ces guibolles, du revers de la main, elle dépoussiéra sa robe de soie, ignorant volontaire la seconde interrogation de l'inconnu. Puis, lorsqu'une troisième question lui fut adressée, elle n'eut autre choix que d'y répondre pour faire taire ses absurdes interrogations. « A votre avis, comment ce sens une jeune femme, après s'être ridiculisée dans une pathétique chute et de découvrir que son unique sauveur n'est autre qu'un cadavre disloqué ? » Dans sa voix, aucune mépris ne pouvait être distinguée. Elle citait juste une vérité incontestée, qu'elle trouvait inutile de rappeler. Tout ceux-ci n'étaient qu'un perte de temps. L'Elfe noir avait bien des projets pour cette soirée et jouait aux devinettes n'en fessait pas partis. Irriter, elle espérait qu'en se montrant sous son plus mauvais jour, cela décourageait l'adolescent dans sa probable initiative de vouloir l'embarquer dans cette histoire farfelue.

Incontestablement, elle était celle qui avait découvert le corps, mais ça contribution dans cette affaire se limiter à ce coup du sort. Il était hors de question qu'elle s'occupe de l'autopsie de ce mort - même si cette activité pouvait sembler fort intéressante - ou qu'elle reste en compagnie de ce vagabond au teint pâle. Le jeune homme - qui semblait beaucoup moins impressionnant qu'elle ne l'avait pensé - aller devoir jouait au enquêteur seul. Par ailleurs, l'Alfar souhaitait réprimander ce dernier, pour sa manière peu gentleman de l'avoir aidé, quand bien même il était venu immédiatement à son "secours". Cependant, sa quatrième interrogation l'en dissuada. Quel monstre pouvait tuer un homme de cette manière ? Probablement Ariön. Serrait-il le coupable de cet acte barbare ? Un vent de panique effaça toute ses songes désagréables dédiés à l'adolescent. Si celui-ci décidait de dénicher le coupable, elle allait être obligeait de le suivre. Et s'il s'avérait que son zombie domestique était bien le meurtrier, elle allait devoir se débarrasser de l'enquêteur. Cette idée ne lui plus guère, elle n'aimait pas se salir les mains, mais dans le cas présent, l'Elfe de la nuit n'aurait pas d'autre choix. Personne ne devait apprendre l'existence de son zombi. Préférant éviter cette dernière option, elle songea à un autre stratagème pour éviter le pire. Dans le meilleur des cas, elle pouvait fausser ses idées, dériver les indices, en guidant l'enquête sur de mauvaises suppositions. C'était sans aucun doute la meilleure chose à faire. Cependant, dans tous les cas, elle serait obligeait  de ce coltiner le bavard, ce qui la désespéra d'avance.

Toujours silencieuse, les mirettes de Nausicaa se baladèrent entre les détails du cadavre et les mouvements de l'homme. Sans broncher, elle le laissa examiner le corps, attendant sa conclusion, qui déterminera la suite des événements. Le premier indice fut des plus agréable. Des traces de pas. Où plus exactement, d’énormes traces de pas, comme il aimait le spécifier. Ça ne pouvait être les empruntes du mort-vivant, lui, qui aimait traîner des pieds et laisser une substance flasque sur son passage. En y réfléchissant, c'était pourtant évident : Ariön ne pouvait s'échapper de la demeure, de plus, il avait passé toute la journée avec elle, juste avant qu'elle ne s'éclipse. À quel instant aurait-il pus fuguer et avoir le temps de mordiller quelqu'un sans que l'on ne le voie ? Et puis, si l'homme avait effectivement rencontré le cadavre ambulant, la rencontre ne s'en serait surement pas résulter par un cadavre désarticuler, mais plutôt par de multiples morsures sur son corps, et peut-être même qu'il n'en resterais plus que des os... Face à cette merveilleuse révélation, un soupir de soulagement s'échappa de ses fines lèvres empourprées de la demoiselle. Réaction peu appropriée lorsque l'on découvre un mort et un premier indice sur le meurtrier. Cette erreur, Nausicaa ne la comprit que lorsque l'inconnu la dévisagea. Elle ne ferait affirmer si son visage de dépressif - fidèle à celle de Caenis - était dû à son comportement ou à la graviter de la situation. Gênée par la délicate situation, l'Elfe noire préféra suivre du regard les traces sanguinaires qu'elle n'avait pas réussi à discerner au premier abord - il est toujours plus évident de trouver quelque chose une fois que l'ont vous à dis l'emplacement -. Dans un court instant d'hésitation, elle jeta un bref coup d'œil derrière elle. Il était fort probable qu'elle prenait la mauvaise décision, qui par ailleurs, contraster littéralement avec toutes ses précédentes résolutions, mais la demoiselle était ainsi : capricieuse et indécise. « Alors, qu'est-ce que l'on attend ? » Sans attendre l'accord de son tout nouveau partenaire, qu'elle venait verbalement de forcer à la suivre, Nausicaa se dirigea d'un pas décidé vers le tracer qu'avait laisser les marques rougeoyantes du sol. Plus rien ne l'obligeait à continuer cette histoire, mais eu final, cette mystérieuse créature l'intriguer. « Oh ! Avant toute chose... » D'un pirouette, quelque peu maladroite, elle se retourna vers son interlocuteur. « Puisque nous allons faire équipe, je me nomme Nausicaa. Maintenant que vous avez connaissance de mon prénom, je vous interdis formellement de m'attribuer des petits surnoms grotesques. » Son timbre, très formel, était volontairement sec, elle ne désirait en aucun cas être prise pour une petite fille innocente et naïve. C'était une future femme qu'il fallait apprendre à respecter. Ravie de sa prestation digne de son éducation, elle ponctua la fin de sa phrase par un grand sourire éclatant, avant de retourner le dos à son interlocuteur, pour reprendre sa traque aux traces de pas.

Il ne fallut pas bien longtemps aux deux adolescents, pour découvrir un second cadavre, qui avait subit approximativement le même sort que le premier.




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Miles Köerta
Mar 30 Juin 2015, 06:43

Chimère où es-tu?
« Bloody Night… »

Je ne savais pas si son mauvais caractère pouvait s’expliquer par le fait qu’elle s’était prise les pieds dans un cadavre, mais je pouvais vous le dire de suite, comme première impression, ce n’était pas des adjectifs mélioratifs qui me venaient à l’esprit lorsqu’il fallait songer à la jeune fille. Est-ce qu’un « merci » lui aurait coupé la langue? Est-ce qu’un simple sourire, signe de sa gratitude, l’aurait fait vomir? Une enfant de riches, sans aucun doute. Présomptueuse et excentrique. Mais ne nous énervons pas. J’avais bien d’autres choses à faire que de me mettre en colère contre cette gamine capricieuse et impolie: ce n’était pas parce que tu t’exprimais avec le langage des poètes, avec des expressions de duchesse, que cela faisait de toi quelqu’un de respectable et de courtois, loin de là. Enfin, dans mon attitude de simple petit bourgeois et des préjugés que je nourrissais à l’égard de cette classe sociale – autant ne rien vous cacher – je ne pouvais voir autrement ces gens bien éduqués que d’une manière dérisoire, presque avec cynisme et sarcasme. Je les trouvais si ridicule à certains moments…

Comme maintenant.  
Car je ne pouvais m’empêcher de rire contre et envers cette jeune fille, qui, d’une voix haute, s’adressait à moi comme si j’étais l’un de ces petits chiens qui baissaient la tête lorsque leur maître les réprimandait. Un rictus, cynique, s’étira sur le pan de mes lèvres, tandis que je croisais les bras et que j’affrontais son propre sourire du regard. Se prenait-elle déjà pour une Grande de ce monde, alors qu’elle m’arrivait à peine aux épaules? Malheur! Combien d’enfants de son espèce se prennaient-ils pour des gens qu’ils n’étaient pas? Déplorable…

« Peut-être que dans ton château ou dans ton manoir, on se presse à tes pieds pour accomplir le moindre de tes désirs, Nau, mais ici, on n’est pas chez toi. Je ne vais pas courber l’échine à tes ordres. On est chez les Orishas, je te rappelle. Alors tes petits airs de prétentieuses, tu peux te les garder », soupirais-je en amenant mes deux bras sur ma nuque et en employant, volontairement, un diminutif à son prénom.

De toute façon, me connaissant, ça n’allait pas prendre deux heures avant que je lui refile un surnom rapide à penser et à dire, alors pourquoi attendre jusque-là? Il fallait bien le lui dire un jour, à cette gamine, qu’elle ne vivait pas dans un conte de fée, où tous les hommes et les femmes s’accordaient à suivre ses caprices ou à se masser autour d’elle lorsqu’elle levait le petit doigt. Raah! Ça m’horripilait! Pourtant, je n’allais pas m’énerver pour si peu. Il y avait des choses bien plus importantes que de commencer une joute verbale avec cette fille de la nuit. D’un mouvement, je me permis d’ignorer le regard incendiaire qu’elle me lança, tournant mon entière attention sur les traces de sang qui marquaient le sol. De formes et de contours indistincts, je ne pus dire exactement à quelle sorte de monstre nous avions à faire, mais ce qui était sûr, c’est que ce n’était pas humain: trop gros, difforme et puis, la bestiole,  qu’elle quel soit, marchait à quatre pattes, comme nous le prouvait le tracé, bien défini pour cette caractéristique.

Nous les suivions dans un silence plus ou moins tendu, suite à mon soudain excès de voix, jusqu’à ce que nos regards se posent sur une nouvelle silhouette étendue par terre. Nous n’avions pas besoin d’un devin pour comprendre qu’il s’agissait, encore là, d’un cadavre fraîchement mutilé. Jambe droite et bras droit négligemment arrachés, cou pendu dangereusement vers l’arrière, comme si une poigne de fer, des mâchoires d’acier, aurait réduit en poussière les cervicales de cette pauvre dame. Je fis un pas dans la direction du cadavre, remarquant la bave et le sang qui dégoulinaient, en petite goutte, de la bouche de la victime endormie, à tout jamais. Je fronçais des sourcils, songeant que ce n’était, décidément, pas l’œuvre d’un homme. Mais d’un autre côté, un homme pouvait tout aussi bien ressembler à un monstre qu’un monstre à un homme.

Discrètement, je portais mes iris sur la silhouette menue et fragile de la fille à mes côtés. En elle, j’avais reconnu les signes particuliers d’une Alfar – les oreilles, la peau foncée et, oui, ce caractère hautain, même si nous étions plusieurs à le posséder celui-là – mais également les traits d’une petite capricieuse égocentrique sous ce masque d’ange au teint nacré et aux cheveux améthyste. Comme quoi, nous ne pouvions jamais nous fier aux apparences, qu’importe ce qu’ils arboraient : ils nous montraient uniquement des façades et c’était à nous d’en percer les simulacres, séparer la vraie figure du faux-semblant. Et ce conseil, maintenant que j’y songeais, ne me ferait pas trop de mal si je l’appliquais, cette pensée, bien malgré moi, sortant totalement du sujet actuel, s’en allant vers des horizons bien lointains de ces meurtres perpétrés dans la Cité, en pleine nuit, et dont les victimes étaient lâchement et horriblement abandonnées dans la rue. Vivement, je secouais la tête, revenant à la situation, reprenant la marche en allongeant le pas.

« Cette fois-ci, on ne soupire plus? », glissais-je narquoisement, observant ainsi, avec curiosité, sa réaction.

Je me rappelais que trop bien cet espèce de soulagement évasif qui s’était peint sur son visage au moment où l’on détaillait plus minutieusement les blessures du premier cadavre. Je ne savais pas de quoi elle avait eu peur ou de quelle inquiétude elle s’était drapée, mais suite à ces découvertes, elle s’était sentit libérée, sans aucun doute. De quoi? C’est ce que j’aimerais bien savoir…

Cinquante mètres plus loin, nous tombâmes sur un troisième cadavre. Même mode opérateur, seulement que celui-ci semblait être plus… « détruit » que les deux précédents. Comme si le démon qui s’était acharné dessus l’avait secoué, écrasé, mâchouillé avant de le recracher suite à une déception de mauvais goût. Cette fois, je ne pus réprimer complètement une grimace de dégoût face à la scène. C’était répugnant. Et sauvage.

« Lui, il a morflé en tout cas... »

Rapidement, mon regard se mit à balayer les environs. Mais tout ce que je vis n’était que de la pénombre. De long en large. Sans interruption. Avec les lampadaires de la ville, la lumière des chandelles des maisons, la scène à laquelle nous assistions se trouvait doublement embellie par l’horreur de la chose. Et pourtant, aucun signe de la créature, du monstre, du démon, qui avait pu causer pareil carnage. Cependant, si les traces de sang s’étaient tenus à un rythme qui ressemblait à de la course, ici, les marques qui se poursuivaient en traîné sale et ensanglantée, étaient complètement désordonnée, comme si l’animal s’était mis à courir plus vite, à sauter et à...

« En voilà un autre… »

À peine cinq mètres plus loin, un autre corps. Je courus à toute vitesse là où un cadavre s’étalait sur l’un des murs d’une maison. Sa tête avait explosé. La victime, peut-être, avait tenté de fuir le monstre… Je serrais les dents à cette vision, contractant mes doigts en poing. Mais quelle bête avait-on lâché dans la ville?

« Ça va? On va tenir le coup, Nau? »

Ma voix n’avait plus rien de sarcastique ni même de moquerie. Je commençais seulement à mesurer la gravité de la situation, qui s’accroissait, qui augmentait… Et ça ne me plaisait pas beaucoup, surtout en reconnaissant les vêtements que le mort portait: un soldat de la ville.

« Il… difforme… », chouinait alors une voix dans les ténèbres.

Je cessais brusquement de respirer avant de promener mon regard aux alentours. Mais je n’eus pas à chercher bien longtemps, car sortie des ombres, une vieille femme s’approcha de notre position. Ses yeux tressautaient follement alors que ses mains, portées contre sa bouche, comme pour réfréner un hurlement, tremblaient d’une manière complètement hallucinante.

« Le… monstre… Par Antarès! »

Elle n’eut même pas la force d’esquisser son dixième pas. Dans un cri de terreur, à la vue du garde décapité, elle s’effondra sur ses genoux, pleurant sous l’assaut de la peur.


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Mar 30 Juin 2015, 15:46


Comme à sa grande habitude, son géniteur avait eu gain de cause. Ce présumer Orisha était la copie conforme de la description que son père lui avait brièvement contée sur ce peuple. Des êtres ne détenant aucun éducation qui, sous prétexte de leur macabre passé, se permettaient de s'élever contre toute autorité. Ce ne sont que des créatures au caractéristique bestiale sur-développée, dont la force est une particulière plus valorisante à leurs yeux que la réflexion. En somme, ce n'était qu'un peuple de barbare qui reflétaient un semblant de civilité dans une politique médiocre. Il n'était pas étonnant que cette race soit réduite à l'esclavage. "Nau" ? Quel surnom abject. Pour cet affront, elle aurait volontiers planté son pique à cheveux dans la veine jugulaire du prétentieux. Malheureusement pour elle, Nausicaa était sortie sans ce dernier, laissant sa chevelure tomber en cascade sur ses épaules - situation peu courante -. Elle n'eu donc d'autre choix que de renonçais à son âme vengeur. L'Alfar aurait aimé répliquer contre cette humiliation verbale que venait de lui faire subir l'inconnu. Mais au final, elle préféra s'abstenir, estimant qu'il serait superflu de vouloir lui expliquer les diverses raisons qui l'obligeraient à lui dédier tout le respect qui lui est dû. Elle se contenta donc de le maudire du regard et d'avançais silencieusement à ses côtés. Son esprit écrivait divers malédictions tout spécialement dédier à l'Orisha. Au fil des secondes, Nausicaa se sentie morose, en prime d'une rancœur naissante, une part de culpabiliser entrava son cœur. À chaque nouvelle rencontre, hors de son cadre familiale, elle avait toujours opté pour son mauvais côté, en terme de première impression. Quand cette dernière cherchait à se montrer bienveillante et plaisante, son interlocuteur la chasser, la repoussant dans ses retranchements les plus malveillants. À l'inverse, quand Nausicaa laissait exprimer sa véritable nature, on l'a rabaissé pour lui réclamer plus de douceur. Les êtres vivant étaient tous des insatisfait et ingrat. À ses yeux, comprendre le désir d'autrui était un savoir inexistant qui l'embarrasser de jour en jour. Devenant presque un fardeau bien trop lourd à porter.

Pourtant, rien n'était encore perdu. L'Elfe de la nuit pouvait encore sauver sa relation avec l'inconnu - qui avait dénier lui dire son nom -. En guise d'excuse pour son comportement "déplacer", elle pouvait l'inviter dans sa demeure et lui proposer divers rafraîchissements ou bien comestible. Son père ne serait probablement pas contre... D'obtenir l'obtention d'un nouveau cobaye. Ou s'il ne trouvait pas grâce aux yeux d'Ardwick, Ariön se ferait une joie de le déchiqueter, sous les yeux vengeurs de l'Alfar. Manifestement, dans l'esprit de la demoiselle, tout espoir était perdu d'acquérir une relation amicale avec le jeune homme. Son cœur ne battait que par la rancœur.

La découverte de la seconde victime, dissipa, temporairement, sa volonté de mettre à exécution son funèbre projet, préférant découvrir quelle mystérieuse créature était sur le point de devenir un serial killeur. La disposition du corps désarticulé l'a laissa de marbre, quand bien même l'assassina c'était commis avec bien plus de cruauté. Descendante d'une linier de Sorcier, elle avait vu des actes bien plus cruels dés son plus jeune âge. L'horreur était en quelque sorte son quotidien. Peut-être que cette situation pouvait justifier son manque d'empathie. Quand les mirettes de la demoiselle croisèrent ceux du jeune homme encore vivant, une pouffer de rage l'envahie. Levant les yeux vers le ciel étoilé, un nouveau soupira fut prononcé, mais à l'instar du précédent, ce fut un souffle d'agacement et non de soulagement.  « Comment ne pas soupirais quand on vous pose des questions aussi absurdes ? Maintenant, soyez gentil, adressez-moi la parole seulement si cela est nécessaire. » Détournant son regard, elle suivit à son tour les traces qui les guidèrent vers de nouveaux indices. À chaque nouvelle victime, l'acte meurtrier se distinguer avec plus de violence et de hâte. Hélas, sur les deux cadavres qu'ils découvrirent encore, ils n'obstinèrent pas plus d'indications, qui permettrais de rendre décisives la suite de l'enquête. Tous ceux que Nausicaa peut constater, c'était que la créature avait un certain goût en matière d'esthétisme pour les décorations morbide.  Soyons honnête, le cinquième corps avait été disposer magnifiquement, donnant à la cruauté du décor un charme certain. Nausicaa en oublia rapidement qu'il s'agissait là d'une véritable scène de crime, dans le cas présent, elle n'y voyait plus qu'une œuvre peinte avec dextérité qu'elle admirait.  « Je... En réalité... » Une voix dans les ténèbres la fit tressaillir, l'obligeant à revenir à la terrible réalité. Cette vieille femme inquiétait bien plus l'adolescente que tous les cadavres réunis. Pire encore, elle l'a terrifié. Sa chevelure mal peignée, où s'ébahissaient quelques mèches laiteuses et argentées, dévoiler l'étendue du massacre que le temps avait causé impunément. Sa figure était plissé, recouvert d’innombrables rides qui s'imprimaient sur les traits rudes d'une vie austère. Il en disait long sur les difficultés qu'elle avait dû éprouver dans sa vie. Son teint basané faisait ressortir à outrance ces sillonnes d'antan. Elle semblait portait toute la misère sur son dos légèrement arrondi. Ses sueurs de terreurs, ses turpitudes, erraient dans le dédale de la prunelle de ses yeux décoloré, projetant sur l'écran de sa vie, les guerres qu'elle avait mené et l'horreur que la vie lui fessait revivre en cette nuit. Les nerfs à crans, drapées de ses habits noirs comme son antre, elle s'écroula sur le sol après quelque mot prononcé. Nausicaa resta quelque seconde pétrifier face à cette scène qui n'avait pourtant rien d'effrayant. La raison était toute autre... Il lui fallut un bien trop long moment d'absence, pour qu'elle reprenne ses esprits et porte secours à l'ancienne en détresse.

De toute évidence, à cause de sa première chute, sa robe se retrouver importable en public, de ce fait, elle n'eut donc aucun crainte de l'abîmer lorsqu'elle s'agenouilla prés de la vielle femme. « Allons, allons, calmez-vous, je vous prie. » Délicatement, elle déposa sa main sur l'épaule de son interlocutrice, la bernant en lui contant multiple mot rassurant. Sa voix n'était qu'un simple murmure, aux intonations limpides, désireux de se faire chaleureux. Elle cherchait à l'apaisait, faire diminuer sa probable crise d'angoisse. Elle ne cessa de lui répéter qu'elle était en sécurité, que rien ne lui arriverais et que tout se terminera bien. Son changement d'attitude n'était pas un acte de bienveillance, mais une manipulation intéressai. Ce numéro dura de longues et interminables minutes. La patriarche commençait tout juste à mordre l'hameçon, seulement ils perdaient un temps précieux. Le meurtrier continué sans aucun doute son œuvre en ce moment même - non pas que cela avait une importance pour elle -. Sa patience arrivant à ses limites, Nausicaa décida de pousser le destin. « Regardai moi... Tout ira bien. » Soigneusement, elle retira les mains qui couvraient les yeux larmoyant de la femme, ce qui interpella cette dernière, qui regarda l'Elfe noir dans les yeux. D'un grand sourire bienveillant, l'Alfar laissa son Parfum de la candeur envahir la proie. Il n'était pas très glorieux de profiter de la faible d'autrui, mais dans le cas actuel, c'était pour la bonne cause, donc, aucune culpabilité au l'horizon. « Raconter-nous ce que vous aviez vue, s'il vous plait. » - « Le monstre... Il était là... Je l'ai vue. » bredouilla-t-elle enfin dans un souffle. « Une sorte... de... chimère. Je n'avais jamais rien vu de tel ! » Les larmes n'en finissaient pas de couler le long de ses joues creuser. « C'est horrible... Ô par Antarès ! L’Eorishaze... Il faut les protéger... Tous. » Elle secoua la tête, à bout de mot. « Il... était là... juste là. » Répéta-t-elle. « Il... n'avais rien d'humain... nie d'animal. Si seulement... l'Orishala... » Et dans un énième sanglot, elle marqua la fin de ses propos. « Là, tout va bien. Rentrer chez vous. Attendez que le jour ce lève, ne sortez sous aucun prétexte. Nous allons nous charger de lui. Ne vous en faites pas. » Cajolant une dernière fois son ainée pour lui donner le courage de retourner à son domicile, elle se releva pour faire face à son partenaire d'enquête. Ses mirettes, vacillant entre le verdoyant et le bleuâtre, interrogea en silence ce dernier, qui, elle l'espérait, avait connaissant du lieu dont l'informatif parler. « Il ne vaut mieux pas perdre de temps. Les traces sanglantes, nous guiderons surement vers le lieu prononcer par l'ancienne. » Nausicaa prit la mauvaise habitude de soupirer dés que quelque chose la contrarier. Toutefois, ce soufflement fut une nouvelle fois différente de la création de ces congénères précédents, car ce dernier évacué sa crainte naissante. « Visiblement, l'Æther du temps joue contre nous. Plus les aiguilles tournent, plus la créature sombre dans une folie meurtrière. » Cette situation commençait sincèrement à l'inquiéter. Le court des événements semblait lui échapper.




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Miles Köerta
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Miles Köerta
Mer 01 Juil 2015, 16:38

Chimère où es-tu?
« Bloody Night… »

Comme c’était étrange. On aurait pu confondre cette scène avec une nonne qui prêtait sa main salvatrice à un jeune malade, tant ses mots résonnaient avec confiance, tant ses gestes paraissaient doux et délicats, tous dirigés vers l’ancienne en pleurs qui peinait à retrouver un peu de calme. Nausicaa s’exprimait avec une voix totalement différente de celle que je l’avais connu: des intonations pures et soyeuses coulaient de ses lèvres. Tirées en un merveilleux sourire, celui-ci nous inspirait la confiance, la sérénité, le besoin de la croire et de l’écouter, en silence. C’était assez troublant, au vue des derniers événements que j’avais pu partager en son « agréable » compagnie et des paroles que nous nous étions échangées avec plus ou moins de tact. Mais pour la vieille dame, qui la voyait pour la première fois, cette jeune fille au doux sourire, au visage ravissant, devait certainement ressembler à un Ange. Drôle d’ironie quand je savais ce qui se trouvait derrière ce masque de bienfaitrice sous laquelle elle  se cachait pour approcher la paniquée. Pourtant, je la laissais continuer sa comédie – parce que ça ne pouvait qu’en être une – et peut-être que nous pourrions retirer certaines informations à cette femme.

Mais le processus fut long, trop long, tellement long que je commençais à grincer des dents. Le coupable de tous ces ravages profitait de ce temps pour s’éloigner, pour nous échapper, même s’il n’avait aucunement conscience qu’une traque s’était déjà préparée pour l’arrêter. Cependant, l’ancienne n’était pas capable de se soustraire à cette détresse, à cette angoisse, à cette panique qui la prenaient et qui enlaidissaient sa figure déjà rongée par le temps. Elle continuait de verser des larmes, de pousser des gémissements plaintifs, écoutant les paroles de Nausicaa – sans doute – mais n’étant pas en mesure de les appliquer avec le peu de raison et de calme qui lui restait. Je finis par détacher mon regard de notre aînée pour le poser sur le dos de la jeune fille, espérant attirer son attention. Le temps pressait. La bête courait toujours dans les rues de Médigo. Il fallait accélérer les choses sinon quoi, la ville comptera plus de morts civils qu’en pleine guerre. Et comme en écho à mon impatience grandissante, la dame finit par répondre aux questions de la noire. Ses paroles tremblaient à la sortie de ses lèvres, comme une voix vacillant entre les sanglots et les hurlements, mais l’essentiel put facilement être entendu par nos oreilles. Un monstre qui n’avait rien d’humain ni d’animal. Un monstre qui ressemblait à une sorte de chimère. Un monstre qui se dirigeait tout droit vers le palais de l’Orishala. Je déglutis avec force me détournant des deux femmes pour observer l’horizon, meublé de maisons, de lumière, de ténèbres apaisantes en cette douce nuit. Qui aurait pu imaginer que sous ce ciel étoilé, des cadavres couvraient les rues: ensanglantés, mutilés pour la plupart, décapité pour un, mais tous morts sous l’assaut sauvage et furieux d’une créature meurtrière et affamée.

« Plus besoin de suivre les traces. On va vers l’Eorishaze. »

D’un air grave, je finis par regarder la jeune fille par-dessus mon épaule avant de lui faire signe de me suivre, mais cette dernière examina une dernière fois nos arrières, histoire de voir si la vieille dame s’en était vraiment allée ou si elle se noyait encore dans ses pleurs et sa terreur. Heureusement, seul le silence et la quasi-noirceur se trouvait derrière nous. Et sans plus attendre, nous partîmes au pas de course en direction du fameux palais. Le cœur battant à mille à l’heure, j’espérais que nous n’arriverions pas trop tard.

••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••


Si, dans les ruelles, tout était plus ou moins calme, plus nous nous rapprochions de l’Eorishaze, plus une foule dense et agitée se massait autour de nous. La découverte des cadavres, dans ce secteur de la ville, avait vite fait le tour des habitants et la panique avait gagné la majorité d’entre eux. Ils tentaient de fuir un ennemi qui ne voyait pas et les soldats, de garde cette nuit-là, n’eurent d’autre choix que de condamner les rues, renvoyant tous les citoyens à leur chaumière jusqu’au levée du jour. Le peuple tremblait sous la peur, peu rassuré par les événements, mais obtempéra sans discussion aux ordres des soldats. Il avait confiance en la force des hommes de l’armée, mais à cause de leur propre terreur, ne voyait pas les craintes qui assombrissaient le regard de certains gardes. Cette créature des Enfers – ils le savaient – était en train de se battre contre plusieurs de leurs frères, mais ils ne pouvaient se permettre de les rejoindre, prenant le risque de mettre la population en danger si la bête parvenait à les défaire et à ne pas se contenter des soldats contre lesquels elle livrait combat.

Ce fut donc dans cette angoisse, cette horreur pure, que nous arrivions aux alentours des quartiers riches, où tout était calme – du moins, en apparence. Nous courrions à en perdre l’haleine, et du coin de l’œil, j’étais en mesure de distinguer des silhouettes derrière les fenêtres des maisons. Elles regardaient le dehors d’un œil terrorisé.

« Halte-là! »

Je ralentis instantanément mon pas, observant les gardes qui se pressaient devant nous. Ils étaient plus  d’une vingtaine, armés jusqu’aux dents, dont les regards étaient tournés en direction du palais. Comme le cœur chez un homme, l’Eorishaze se trouvait au centre de la cité, long et large de par son architecture, et aujourd’hui, le cœur de la ville était atteint par ce monstre sauvage. Pour le bien de la population civile, ils ne pouvaient décemment pas laisser entrer quelques jeunes au cœur téméraire et à l’esprit héroïque se jeter dans la gueule du loup.

« Vous ne pouvez pas passer!, reprit le soldat, inébranlable.

- Mais nous devons…

- Non! Rentrez chez vous et laissez-nous nous en occuper. Ce n’est pas un jeu pour les enfants. »

L’ordre était sans appel. Il planta ses yeux dans les nôtres et j’aurais beau le défier, il ne flanchera pas. Surtout que, devant ce soudain élan de sa voix, quelques soldats se détachèrent des rangs pour voir de quoi il s’agissait. Aussitôt, je me raidis avant de me détourner et de regarder la jeune fille de la nuit.

« Viens, Nau. On s’en va », murmurais-je en jetant, à la dérobée, un regard en direction des gardes.

Doucement, je la poussais pour qu’elle avance avant de juger de la distance qui nous séparait des soldats, et qui se creusait toujours plus au rythme de nos pas. Et dans un sourire sombre, je rajoutais, presque indistinctement:

« J’espère que tu aimes grimper. »

J’espérais, surtout, qu’elle sache grimper. Parce que je connaissais un raccourci pour passer, ni vue ni connue, à travers ce blocus et nous diriger vers le palais des Orishas.


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Dim 12 Juil 2015, 18:31


Nausicaa n'avait plus la foi. Son désir d'exploration c'était estompé, ne laissant de son départ, qu'une sensation inquiétude qui se voulait être avouée. Elle avait le sentiment de ne pas être à sa place. C'était son peuple à lui et non le sien. Leurs affaires ne la concernée en rien. L'Alfar regrettais amèrement son choix, d'avoir désiré mener une enquête. Elle aurait dû suivre son instinct premier et partir de son côté. Mieux encore, elle n'aurait jamais dû s'échapper de chez elle, suivant les conseils de son père. À la penser de ce dernier, une pointe de panique piqua au vif son self-control. Nausicaa n'avait toujours pas eu la bonté d'esprit de songer aux conséquences de son affront. Et à l'heure actuelle, c'était bien le dernier sujet qu'elle souhaitait débattre. Ce laissant sombrer dans des songes tourmenteurs, l'Elfe noir suivie son "protecteur" dans le plus grand des silences. À aucun moment, elle n'avait cherché à le provoquer ou à l'interroger. Elle se contenta de le suivre, bien docilement, en quête de réconfort. Au fil de leur avançait, au même rythme que l'agitation de terreur se fessait ressentir dans les rues, Nausicaa se rapprocha du présumer Orisha. Se mettant à courir à un cadence équivalant à la sienne, quand bien même cet effort lui était insupportable. Redoublant d'effort pour ne pas créer une trop grande distance entre elle et le jeune homme, sa tenue vestimentaire était un véritable calvaire. Ce n'était pas sa robe le véritable problème, mais ses chaussures qui étaient surélevé par un épais talon. En somme, c'était des souliers qui étaient loin d'avoir été créer pour la course à pied. Si en plus, on rajouté à l'équation de la difficulté, toute sa maladresse et sa faiblesse... Tout jouet contre elle. Ses pieds, aimant s'entrechoquer à chaque foulée, la ralentissaient au fur et à mesure que sa musculation la suppliés d'éteindre le feu qui brûlé en elle, due par un effort qui lui était inconcevable de réaliser. Elle manqua à plusieurs reprises de s'écrouler sur les dalles de pierres, mais elle n'abandonna pas sa course pour autant. L'adrénaline et la peur qui coulaient dans ses veines lui donnèrent un second souffle sportif.

Lorsqu'ils arrivèrent devant l'immense bâtisse, elle finit par attraper un morceau du haut de son binôme, en signe d'indication qu'il devait attendre avant de reprendre leur chemin. La demoiselle avait déjà atteint ses limites. Trouvée un instant de repos, aussi infime soit-il, était sa seule volonté actuelle. Elle était épuisée, tout aussi bien physiquement qu'émotionnellement. Ses jambes semblaient vouloir la lâcher à chaque instant, tout comme son souffle, qui trouver un rythme de plus en plus anarchique. Si elle avait eu toutes ses capacités, sans aucun doute, elle aurait pesté contre les gardes qui les avaient congédiés de force. Elle aurait crié au scandale et autre calomnie, pour leur donner une chance qui leur permettrait peut-être de passer. Mais elle n'en avait nie la motivation, nie le courage. Ses dernière forces, elle les dédia à son partenaire, qui lui fit perdre son appui en tissu et l'obligea à reculer. Elle souffla un bref grognement de protestation, qui démontrer tout son épuisement. Malgré cela, elle le laissa la pousser, pour avançais jusqu'au l'endroit convoiter. Un lieu isolé des regards anxieux, où personne ne sembler vouloir se soucier. Une localité où les soldats n'avaient que faire de surveiller dans cette heure de massacre. Leur prioritaire étaient les sorties probables d'où pourrait s'échapper la créature, jamais ils n'auraient pu songer que des inconscients désireraient pénétrer dans la bâtisse par une entrée improvisée.

Au premier abord, Nausicaa songea réellement que l'adolescent se moquer d'elle. Ses mirettes, grandes ouverte, lui jetèrent un regard à la fois interrogatif et soucieux. De ses deux mains, elle lui fit signe de regarder son gabarit, ainsi que sa tenue vestimentaire. « A votre avis ? » Sachant qu'elle n'avait pas été capable de courir sur une courte distance, pensait-il sincèrement qu'elle détenait des caractéristique sportif. « Vous m'avez obligé à courir et maintenant, vous me demandez de savoir escalader ! Et la prochaine épreuve sportive serait quoi, la natation ? » Partager entre la contrariété et l'infamie, elle détourna rapidement son regard estomaqué de l'idiot de service, ignorant copieusement sa réaction face à son opposition. Ses songes, elles les ciblèrent sur la façade extérieure, qui était taillés dans un marbre anthracite, sans le moindre ornements : autrement dit, aucune prise. Si déjà, elle était incapable de gravir à l'aide de prise, imaginait donc la situation lorsqu'il n'y a pas le moindre appui... Pour l'Elfe noir, la situation était peine perdu. Elle allait probablement devoir rester au sol et attendre que son partenaire se fasse déchiqueter par la chimère, une fois qu'il sera à l'intérieur de l'Eorishaze. Une perspective bien réjouissante qui ne plus cependant guère au caprice de la demoiselle en détresse. C'est alors, quand dans sa phase de vexsitude, le jeune garçon lui fit remarquer la plante plutôt peu commune. Il lui expliqua que ce végétal avait des rêves de grandeur, qui le poussèrent à décider d'escalader de sa propre volonté le mur de pierre, cherchant à l'élever toujours le plus haut possible. Une bien jolie histoire, qui lui arrangea ses affaires. « Grimpez donc en premier. Je serais me débrouiller, puisque vous m'y obligez. » Suite à une attitude qui était propre au Libéré, elle ne put résister à l'envi de rire, quand bien même la situation ne s'y prêter point.

Si son binôme n'était pas très dégourdi dans ses paroles, ses gestes, quant à eux, rattrapés largement cette faible. Les mains plaquées sur le granit, il explora chaque prise, ses doigt courant sur la pierre avec agilité et précision. Il vérifia l'aspect de la végétation grimpante et au bout de quelque secondes, il banda ses muscles pour entamer l'ascension de la fortification. La fluidité avec laquelle son corps évoluait le long de la paroi était proprement spectaculaire. Comme animés par un volonté qui lui était propre, ses pieds et ses mains semblaient trouver des prises invisibles à l'œil nu. L'Elfe de la nuit était en admiration face à l'agilité et la force dont fessait preuve l'homme qu'elle médisait. Puis, lorsqu'il parvient à ouvrir la fenêtre par un stratagème qui lui était inconnu, il lui indiqua qu'il était temps qu'elle le rejoigne. S'agrippant à tige grimpante de la plante, en la passant entre ses bras, elle demanda à cette dernière de bien vouloir se mouvoir pour lui venir en aide. Ses mains firent des ronds dans le vide, pendant que ses doigts effectuèrent une danse énigmatique. Les yeux rivés sur la tige qu'elle détenait de la plante fanant, Nausicaa ne dis plus un mot. Elle était bien trop concentrée sur le flux magique qu'elle allait employer et qui ne lui était pas aisé de contrôler. À l'aide de son Envoûtement, l'Amoureuse de la nature détester par tous, donna vie au végétal, qui de ses multiples tentacules feuillues, l'aida à s'élever vers les étoiles. Malheureusement pour elle, sa magie était encore trop imparfaite. À peine avait-elle saisi la main tendu de l'Orisha, que la plante perdit son humanité et reprit une forme inanimé. À une fraction de seconde près, si l'homme n'avait pas était là, Nausicaa aurait fait une chute qui lui aurait était peu profitable. L'Albinos l'aida - ou plus exactement la tira - pour atteindre le rebord de la fenêtre. Une fois remonté, en sécurité sur le sol, l'Alfar s'agrippa instinctivement aux épaules de son sauver. Quelque peu sous le choc que ce qui venait de se passer, elle jeta un bref coup d'œil vers l'extérieur pour évaluer si sa chute lui avait était fatale ; elle conclut rapidement que oui, sans l'homme, elle serait en ce moment même disloqué dans l'herbe humidifiée par la rosé de la nuit.

Nausicaa regarda intensément les yeux unis de son héros. Elle ne cherchait nullement à le charmer, un simple geste de compassions lui suffirait pour la rassurer. Cependant, avant même qu'il ne put tenter quelque se soit, elle se dégagea de lui. « Mer-... Merci... » Ses joues prissent une teinte rosie et en aucun cas, elle ne désirait recroiser son regard. Elle avait honte de sa fragilité. Mais il n'y avait pas le temps pour les états d'âmes, un bruit lourd et sourd d'une support métallique raisonna dans toute la pièce. Nausicaa ne put contenir un couinement de peur, au même instinct que son corps avait sursauté d'effroi. « Qu'est-ce que c'était ? » Murmura-t-elle. Dans la pénombre que leur offrait la pièce, elle ne pouvait distinguer la source du bruit. Mais peut-être quand réalité, il n'avait rien à voir.


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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Lun 13 Juil 2015, 07:25

Chimère où es-tu?
« Bloody Night… »

Posant mes coudes sur le rebord de la fenêtre, je penchais ma tête vers le bas pour voir comment la jeune fille allait s’en sortir. J’avais bien remarqué qu’elle ne pourrait me montrer de prouesses athlétiques, tant à cause de son physique, qui était loin d’être musclé, qu’à cause de sa tenue, peu adaptée pour de telles acrobaties. Déjà que je l’avais vu se débrouiller à la course: les résultats n’étaient pas très glorifiants. Alors l’escalade? Je ne m’attendais pas à admirer de grands exploits venant de sa part. Cependant, je n’avais pas eu d’autre idée que celle-ci pour parvenir à entrer dans le palais. Au vue de la situation, je savais que dans les rues avoisinant l’Eorishaze, les soldats ne patrouillaient plus, ou alors très peu. La grande majorité devait se masser autour des entrées principales et secondaires du domaine, au cas où la bête, s’étant amusée du carnage qu’elle avait causé à l’intérieur, aurait l’envie de s’attaquer aux restes des habitations de la ville. Ils ne laissaient rien au hasard, des gardes s’étant postés au sol et d’autres sur les toits, attendant avec appréhension que le monstre sorte par les portes du palais. Si leurs camarades parvenaient à faire sortir la bête de l’Eorishaze, ils la forceraient certainement à passer par l’une des entrées principales, là où ils savaient que le reste des troupes l’attendait avec impatience, disposées à tuer, à la première ouverture, le monstre qui s’attaquait aussi impunément à leur peuple. D’un autre côté, si la bête parvenait à tuer tous les effectifs postés à l’intérieur du palais – ce que personne ne souhaitait au fond d’eux-mêmes – elle sortirait sûrement de ce dernier par les mêmes portes.

Dans un cas ou dans l’autre, elle sortirait, presque à cent pour cent, par les entrées. Suivant cette logique, il nous avait simplement fallu, à Nausicaa et à moi, éviter les zones susceptibles de regrouper une forte concentration militaire pour nous faufiler jusqu’aux façades extérieures du palais des Orishas. De là, je connaissais un secteur où se trouvait une plante qui, au fil des années, s’était étendue sur la façade jusqu’à grimper le long du mur. Ses lianes s’entremêlaient en désordre de mousse et de feuilles qui, dans les conditions actuelles, nous offraient des perspectives plutôt avantageuses pour la suite que je nous avais imaginé. Malgré la réticence évidente de la jeune fille de la nuit ainsi que sa contrariété, moi, je me trouvais plutôt emballé par cette idée. Ce n’était pas l’exercice physique qui me faisait peur et me salir un peu les mains, au risque de me les écorcher par endroit, ne me procurait qu’un plus grand plaisir.

« S’il se trouve que la créature ait décidé de se cacher dans les bains du palais, pourquoi pas?, avais-je rigolé, ignorant complètement la vexation qui peignait les traits fins de la jeune fille aux lèvres pincées. En plus, je ne t’oblige à rien, c’est la situation qui nous le contraint: tu peux toujours passer par les portes si tu en as envie! Et puis, je suis sûr, de toute façon, que tu rêves d’être sauvé par ton prince charmant », avais-je conclu en souriant narquoisement.

J’avais bien saisis son manque d’enthousiasme face à cette nouvelle épreuve, mais je n’étais pas mesquin au point de la laisser démunie. J’allais lui offrir mon aide si je la voyais en difficulté et – diable! – si elle se vexait encore plus, tant pis pour elle; moi, j’aurais fait ma part et c’était à elle de laisser de côté sa fierté. Pour l’instant, nous nous trouvions sur mon terrain de prédilection, et je me sentais un peu responsable de sa sécurité. Même si elle était une véritable peste, cela ne me permettrait pas de la laisser comme ça. Mais d’un autre côté, maintenant que je me trouvais en sécurité à l’intérieur du palais, après avoir crocheté la fenêtre grâce au Lien du Destin, rien ne m’obligeait à ne pas rire un peu des quelques maladresses dont je serais témoin. Voyons voir ce qu’elle nous réservait.

Mais au lieu d’exploiter sa force physique pour ce nouvel effort, elle opta plutôt une approche un peu plus différente que celle que j’avais songé. S’accrochant à une tige, Nausicaa se mit à dessiner des signes dans l’air. Je penchais doucement ma tête sur le côté, intrigué. Quelle Magie allait-elle mettre en œuvre? Je n’eus pas à attendre bien longtemps avant de connaître la réponse à ma question, lorsque les lianes de la plante s’animèrent soudainement contre le corps de l’Elfe noire. Sous mes yeux, je la vis se rapprocher rapidement de ma position. Quand elle arriva à ma hauteur, je poussais un sifflement, impressionné. Dans le même temps, je lui tendais ma main pour l’aider à se hisser jusqu’à la fenêtre.

« Joli tour. »

Mais, j’eus seulement le temps d’attraper sa petite main, que la plante perdit brusquement la Magie qui la faisait mouvoir comme un être doué de vie. L’Elfe tomba, mais une chance que je la tenais solidement, je la retins fermement pour lui éviter une chute dramatique. Prenant une grande inspiration, bandant mes muscles de manière à les pousser au maximum de leur capacité, je tirais la jeune fille pour lui permettre de se hisser par l’encadrement de la fenêtre. Une chance qu’elle ne pesait pas plus gros qu’une plume: j’aurais eu de la difficulté sinon. Mais avec un corps si fin, si petit, presque rachitique, le contraire m’aurait réellement surpris. Après l’avoir aidé à enjamber la fenêtre, je poussais un soupir de soulagement.

« On l’a échappé b… »

Sans crier gare, Nausicaa s’attacha à mes épaules et, étonné par ce soudain élan, je ne compris pas tout de suite ce qui lui prenait. Son visage, choqué par l’incident qui venait de se produire, s’était brièvement tourné en direction du dehors avant de pivoter dans ma direction, son regard aux teintes incertaines, hésitant entre le bleu marin et le vert forêt, se posant avec insistance dans mes yeux. Battant rapidement des paupières, je ne sus comment réagir, me sentant soudainement envahi par son regard, comme s’il m’attachait et m’emmenait à me plonger dans les profonds reflets qui dansaient à travers ses pupilles. C’était troublant, sentant un malaise monter en moi, et bien vite, l’enfant de la nuit brisa ce contact, me remerciant d’une voix faible. Aussitôt, je repris contenance, arborant un sourire moqueur, passant une main derrière ma tête pour me frotter la nuque.

« Y’a pas de quoi, Nau. »

Je l’observais quelques secondes, me demandant où se trouvait l’arrogante Alfar de tout à l’heure, celle qui semblait n’avoir jamais baissé la tête devant autrui et dont la langue claquait aussi sournoisement que celle d’un serpent. C’était intriguant d’un côté, car sous ses airs de princesse capricieuse, dont l’apparence laissait croire à une personnalité forte et intraitable, elle ne restait qu’une jeune fille fragile, délicate, qui ne pouvait s’extirper des effrois qu’elle essayait de camoufler… Mais mes pensées furent brusquement coupées lorsqu’un son, sourd et métallique, résonna fortement dans la pièce. Comme si quelque chose venait de tomber au sol, se fracassant par terre pour libérer ce bruit cauchemardesque. Je sursautais en même temps que l’Alfar, le couinement terrifié en moins, mais le cœur battant tout autant, avant de regarder les alentours, réalisant, pour la première fois, l’endroit dans lequel nous nous trouvions. Vaste et plongée dans le noir le plus profond, la salle ne nous offrait aucune chance de voir à travers les ténèbres qui nous entouraient, mais mon regard, capable de percer l’obscurité, était en mesure de distinguer certaines formes dans le noir, certains contours, qui me fit immédiatement penser que nous nous trouvions dans une sorte de salon. Mais il n’y avait aucune présence, excepté la nôtre, dans cette pièce. Seul le mobilier prenait l’espace et, j’en conclus finalement que la source du bruit ne pouvait provenir de notre salle. Du moins, je l’espérais…

« Je crois que ça venait de l’extérieur. Le domaine doit grouiller de gardes et de domestiques paniqués. Ça ne m’étonne pas qu’ils fassent tomber des choses… »

Je pris les devants, me guidant dans le noir pour atteindre ce qui me paraissait être une porte. Je laissais ma main glisser sur le bois, avant d’attraper la poignée et de tourner. Elle resta coincée. Barrée. Je soupirais, avant de faire appel, une seconde fois, au Lien du Destin pour déverrouiller la porte. Cette dernière s’ouvrit alors, sans bruit, tandis que je la poussais doucement pour jeter un regard à l’extérieur de notre pièce. Je promenais mon regard de droite à gauche, découvrant une longue allée éclairer par des bougies, surveillée par des gardiens de métal et d’acier. Les armures, positionnées de part et d’autre du long couloir, resplendissaient à la lueur des flammes dégagées par les bougies, mais je notais rapidement une anomalie dans cette suite symétrique. Une place, entre deux armures, où aurait habituellement dû se tenir une trois autres armures, était vide, et pour cause, les gardiens de métal s’étaient effondrés au sol, leurs membres s’éparpillant ici et là à travers le couloir, comme si un corps massif les avait bousculé avant de déguerpir en quatrième vitesse.

« Quelque chose est passée par ici…

- La chimère est parti de ce côté! Dépêchez-vous!

- m*rde! »

Des pas accouraient dans notre direction, et sans plus tarder, je refermais la porte devant moi, posant mon oreille contre cette dernière pour écouter l’avancement des soldats. Quelques secondes suffirent avant que le claquement de leurs bottes ne passe juste devant notre porte. Nous pouvions même entendre le choc entre leurs armes et les halètements s’échapper de leur bouche entrouverte. La bête leur donnait du fil à retordre, sans aucun doute. Lorsque j’ouvris de nouveau la porte, en un petit entrebâillement, j’examinais minutieusement les lieux avant de la pousser et de nous offrir une plus grande ouverture.

« Allons-y. On va les suivre. »

J’étais prêt à courir pour rejoindre les soldats – sans me faire apercevoir, bien sûr, sinon, ils allaient nous renvoyer de là où nous venions – mais je songeais aussitôt à Nausicaa, derrière moi. La dernière fois que nous avions courue, elle avait peiné à suivre le rythme de ma cadence. Je la détaillais rapidement, m’arrêtant finalement sur ses pieds et sa robe tâchée.

« Ça va pas pouvoir le faire… », soufflais-je en remarquant les talons de ses souliers et la longueur de sa robe, qui ne lui conférait pas la complète mobilité de ses jambes.

Je réfléchis rapidement, me pinçant les lèvres.

« Soit tu ôtes tes talons, soit… »

Je lui tournais rapidement le dos, pliant mes jambes avant de passer mes bras derrière moi, comme pour lui offrir la possibilité de grimper dans mon dos. D’ailleurs, c’était exactement ce à quoi je pensais.

« Soit, je t’embarque sur mon dos. Dépêche-toi! Sinon, on va les perdre. »


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Chimère où es-tu? [Quête – Nausicaa] Signat16
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Lun 13 Juil 2015, 11:50


À en juger par ces capacités de crochetage, Nausicaa en déduisit qu'elle avait probablement à faire à un voleur ou à autre délinquant de cette trempe. Idée qui ne la réjouissais pas. Mais cette découverte ne l'inquiéta pas pour autant. C'était bien connu, le peuple des Orishas n'était pas reconnu pour leur culture et civilisation. Si le jeune garçon avait de la visibilité sur l'extérieur de la pièce, ce ne fut pas le cas de Nausicaa. Sa vision étant entravé, elle n'eut d'autre choix que de recourir à son ouïe et la seule sonorité qu'elle parvenait à discerner était une résonance de déplacement vive. Des pas, qui accouraient vers eux, mais qui ne semblaient pas vouloir se stopper à leur hauteur. L'Elfe noir ne dit mot. Attendant les indications de son binôme, dont elle devait bien l'admettre, maîtrisé bien mieux la situation qu'elle-même. Après une décision de poursuite, alors qu'elle se dirigea vers l'ouverture qu'offrait la porte, l'Orisha lui barra le chemin. Étant devant le passage - et n'ayant aucun autre moyen de passer- elle dus supporter le regard de l'homme qui était insistance sur sa personne. De coutume, elle aimait plaire et séduire. Par ailleurs, elle aimait en jouer. Lorsqu'un homme déposaient ses yeux sur elle, l'Alfar se sentait flattée et si ce dernier lui sembler prêt à vouloir lui faire des avances, elle faisait tout son nécessaire pour que cela arrive le plus tôt possible. Ainsi, elle lui brisait le cœur avec un facilité déconcertante. S'arrangeant toujours pour laisser une séquelle profonde dans le cœur des hommes. Oui, Nausicaa n'était pas une personne de bien. Quoi qu'il en soit, dans la situation actuelle, le regard de l'homme la mettait plutôt mal à l'aise. Ce n'était nie le lieu, nie le moment de roucouler ou de lui présenter des excuses pour c'être montrer peu gentleman envers elle. Et lorsqu'il lui demanda de retirer ses chaussures, elle songea sérieusement à être tombée sur un fétichiste des souliers. Mais bien heureusement, ce ne fut rien de tel. Toutes ces illusions de charme, de rédemption ou de sociopathe s'évanouirent quand elle comprit la nature de sa demande. À la fois soulagé et déçu, elle le regard se pencher en avant pour lui offrir la possibilité de grimper sur son dos. Acte qui était tout bonnement à proscrire. Elle avait un minimum d'honneur à conserver et il était hors de question que l'on la porte de cette manière. De plus, la distance n'était pas dés plus impressionnante. Nausicaa avait beau paraître faible, elle était tout de même capable d'aller d'un extrémité d'un couloir à l'autre. Sans la moindre hésitation ou protestation, elle retira ses souliers. « Redresse toi, comment veux-tu les rattraper si tu portes une charge supplémentaire ? » Il lui fallut un court instant pour prendre conscience de son erreur grammaticale. Ce n'était pas dans ses mœurs de se montrer aussi familière. Alors pour faire diversion, elle poussa légèrement l'épaule de l'homme pour lui faire signe d'avancer.

Dans une main, elle détenait ses chaussures, dans l'autre, elle soulevait sa traînée. Dans ces conditions, il lui était bien plus aisé de pratiquer cette activité qu'elle détestait tant : la course. Si le monstre courait après une proie, les soldats, eux, courraient après le monstre et si l'Orisha courrait après les soldats, Nausicaa, elle, courrait après le jeune homme. Une scène, quelque peu comique si on la regardait avec du recul, mais qui hélas - ou heureusement pour la forme physique de l'Elfe sombre -, ne dura pas. Après quelques minutes de course-poursuite, dans divers secteur du palais, la traque prena fin. Les hommes en armures prirent conscience que leur course était vaine, car leur cible avait une nouvelle fois disparue. « Mais c'est pas vrai ! C'est au moins la vingtième fois que ça se produit ! » Ils étaient tous à bout, aussi bien physiquement, que mentalement. Voilà bien des heures qu'ils chassaient une monstruosité sans le moindre résultat positif. Tout ce qu'ils découvraient, c'était les restes de leurs frères qui se voulaient être valeureux dans leur acte protecteur. Leur poids de leur amure se fessait à chaque instant ressentir, comme le poids qui reposait sur leurs épaules d'arrêter le carnage. « Allez ! Ne baissez pas les bras et surtout restez sur vos gardes ! » - « Nous ferrions mieux de revenir sur nos pas, il ne peux pas être bien loin. » Sur ces mots, on pouvait lire la panique sur le visage des deux adolescents, qui eux, n'étaient justement pas bien loin de la cavalerie. Ils avaient beau avoir pris des distances, si les soldats regardaient derrière eux, ils les remarqueraient et les congédieraient sans aucun doute d'où ils venaient, avec un bon coup pieds aux fesses pour leur indiscipline. Finale qui ne convenait pas au projet des jeunes adultes. Bien avant que Nausicaa ne réfléchisse à un échappatoire, elle sentit une force la tirer vers une zone sombre. Son partenaire de mésaventure, avait décidé d'entrer dans une salle qui était ouverte à leur proximité, juste avant de la condamner derrière eux. Un belle échappatoire. Tandis qu'il surveillait la porte, Nausicaa, elle, ressentit un mauvais pressentiment, dans cette pièce faiblement éclairer aux bougies. Le chant qui bercer son esprit, c'était vigoureusement agité.

L'Elfe nocturne resta pétrifier par les tonalités graves et vives que son chant lui chantonné. Il lui signalait un danger imminent qui aller probablement lui coûter la vie. Il ne lui fallut pas diverger sur la cause du danger, pour comprendre la cause de cet affolement. Lentement, elle se retourne et ce qu'elle vue, elle aurait préférait ne jamais le revoir. La fameuse chimère meurtrière était là, juste à quelque mètre d'eux, en pleine dégustation d'une nouvelle victime qui avait probablement tenté de fuir son bourreau. En vue de ses vêtements, ce n'était pas un soldat. Il s'agissait probablement un domestique ou d'un fouineur comme l'étaient Nausicaa et le voleur. Qu'importe ce qu'il était auparavant, maintenant, il n'était qu'un cadavre n'ayant pas eu de chance.

Le cœur battant bien trop vite pour ses sens, l'Elfe de la nuit n'était plus apte à bouger le moindre muscles. Elle aurait aimé crier, mais aucun son ne sortait de sa gorge. Sa vision était le seul atout qui lui servaient encore et qui au passage, lui permirent d'analyser à bête : il détenait le corps d'un Thêor, dont la carrure, fin et musclé, faisait purement sortir les os au niveau de la colonne vertébrale. Ce corps, qui sembler rachitique et faible, était surplombé par une boîte crânienne écailleuse. Des plaques d'ébène solidifiées contre tout acte métallique, dont du sang coulé entre chaque coque forgé dans le métal. Le crâne du félin, semblable à celle des panthères à plaque, disposait comme patte avant, les bras ailés des Drac' et comme pattes arrière, des sabots, dont il était difficile de déterminer la provenance animale. Une chimère digne de sortir tout droit des enfers, à qui le créateur avait probablement eu l'envie d'y instaurer une pointe d'humour. Un véritable paradoxe de cette être sombre et froid , lorsque l'on découvrait une longue queue, toute touffue et colorée, qu'était digne de celle des Pashas. Quant à sa taille, il était difficile de l'évaluer, puisqu'il était affaissé à dévorer un cadavre. Mais une chose était certaine, sa tête était un bouclier incassable, sa carrure était celle d'un animal redoutable, capable de tuer à peu près n’importe quoi qui passerait entre ses griffes acérées. Son seul point faible sembler être son ventre. En somme, on ne pouvait qualifier cette créature comme étant un être d'une incroyable beauté. A ses yeux, il était une superbe créature.  Son chant était toujours en alterne maximal, mais sa vision lui offrait un véritable spectacle de toute beauté. Peu à peu, elle retrouva la foi et la capacité musculaire qui lui avait fait défaut quelque instant avant.

Nausicaa voulait prévenir l'homme qui l'avait accompagné depuis le début de l'histoire, néanmoins, elle ce souvenu qu'elle ne connaissait toujours pas son prénom. « Hum... L'Idiot ? » Ce dernier ne ce sentie visiblement pas concerner par son murmure. Dans cette situation de crise, qui demandait la plus grande dès discrétion, l'Alfar tendit son bras sur le côté, pour essayer de toucher le jeune homme qui tourner dos au funèbre spectacle. Son regard ne quitta pas la créature, elle avait bien trop peur que lorsqu'elle détournerait le regard, le monstre disparaisse ou s'attaque tout simplement à elle, dans une élancée que l'on ne pouvait bloquer. Elle avait beau le trouver magnifique, elle ne lui confierait pas sa vie pour autant. « L'Orisha, c'est à toi que je m'adresse... » Comme unique réponse, il lui somma de bien vouloir garder le silence, de peur que les soldats ne les entendant. Requête qu'elle ne pouvait certainement pas satisfaire dans cette situation. « C'est important... Il-... » L'Orisha lui ordonna une nouvelle fois de bien vouloir se taire, avec en supplément, une onde d'agacement dans la voix. « Écoute-moi... » Demande qu'il rejeta. « Regard alors... » Seconde demande qu'il rejeta. Là, Nausicaa avait les nerfs à cran et elle n'avait plus la moindre envie d'être docile. Déjà qu'elle ne supportait pas qu'on lui refuse quelque chose, si en plus sa vie en dépendait. « Tourne-toi immédiatement ou je te tord la nuque ! » Et dans un grognement ultime, il accepta d'obéir, ce qu'il regretta quelque peu quand ses mirettes lui permirent enfin d'apercevoir la chimère en plein déjeuner.




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Miles Köerta
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Miles Köerta
Mar 14 Juil 2015, 17:43

Chimère où es-tu?
« Bloody Night… »

Lorsque je lui jetais des regards par-dessus mon épaule, je ne pouvais m’empêcher de songer à la misère que devait avoir eu cette fille à bouger avec de telles échasses dans les pieds, un peu plus tôt, alors que nous traversions les rues de Médigo à la même vitesse que présentement. Au moins, pour cette course à pied, elle avait choisis de les enlever et de remonter sa robe de manière à ce qu’elle ait une plus grande liberté dans ses mouvements. Je vous épargnerais les détails, tant la voir ainsi me faisait sourire: elle n’avait rien d’une aventurière et dans une telle posture, je pensais qu’elle ne pouvait être totalement à son aise, même si sa course devait être plus facile maintenant que sa traînée et ses talons ne l’encombraient plus autant. Néanmoins,  cela n’enlevait rien au comique de la situation, qui avait quelque chose de plutôt loufoque malgré les circonstances qui nous conduisaient à nous aventurer de la sorte dans le palais de l’Orishala. Je refrénais l’envie qui me prenait de me moquer, continuant de poursuivre les soldats devant nous. Les cliquetis produits par leur armure étouffait le bruit de notre progression, ce qui nous permettait de réduire la distance entre nos deux groupes, sans toutefois que l’on s’en approche au point qu’ils prennent connaissance de notre présence. Cependant, après plusieurs minutes de course-poursuite, nous devions nous rendre à l’évidence: la bête semblait avoir disparu. Alors que le pas des soldats ralentit considérablement, je stoppais brusquement le nôtre, alerte. Il suffisait qu’ils se retournent pour nous apercevoir, au milieu du couloir, à fouiner là où nous ne devions pas. Nous restions figés sur place durant plusieurs secondes, jusqu’à ce qu’un premier soldat témoigne aux autres sa frustration, parfaitement partagée avec ses frères d’arme. À les entendre, nous pouvions parfaitement comprendre que ce n’était pas la première fois, depuis que la bête s’était manifestée, qu’elle parvenait à leur filer entre les doigts. Ils étaient à bout de nerfs et l’épuisement commençait à se faire sentir à travers leur corps.

Lentement, je reculais de quelques pas, creusant la distance qui séparait nos deux petits groupes, jusqu’à ce que je me rende compte qu’ils avaient dans l’intention de faire demi-tour. Réagissant au quart de tour, j’attrapais l’Elfe noire avant de l’amener avec moi dans la première échappatoire que j’aperçus: une salle plongée dans le noir dont le battant des portes étaient grandes ouvertes sur le couloir. Précipitamment, avant que les soldats ne se mettent à l’œuvre, je nous y engouffrais sans plus tarder, refermant les portes derrière nous, avec douceur. Les battants se refermèrent sans un grincement et j’exhalais un profond et long soupir de soulagement à ce constat. Nous étions passés à deux doigts de nous faire pincer. Mais ce n’était qu’une question de temps avant que nous reprenions notre aventure. J’avais dans l’idée de nous faire attendre ici quelques minutes, histoire d’être certain que nous ne tomberions pas dans le champ visuel des soldats. Dans ce cas, je m’agenouillais devant les battants, posant doucement ma joue contre le bois poli et verni des portes, mon oreille sensible aux bruits provenant de l’extérieur de la salle. Si la progression des militaires se trouvait moins bruyante que tout à l’heure, j’étais tout de même en mesure de les entendre et de les situer, avec plus ou moins de précision, dans le couloir que nous venions d’abandonner, Nausicaa et moi. Ils se rapprochaient de notre position, sans l’ombre d’un doute, mais ne semblaient pas s’arrêter à la hauteur de la salle dans laquelle nous nous étions réfugiés. Un sourire s’étira sur mes lèvres. Parfait.

« Hum... L'Idiot ? »

Si je tournais brièvement mon regard dans sa direction, je ne m’attardais pas très longtemps sur la jeune fille. Si c’était encore pour se plaindre, alors là, j’vous jure, elle avait vraiment mal choisi son moment. Gardant le dos tourné de l’Alfar, continuant de prêter toute mon attention aux gardes à l’extérieur, je sentis une main chercher à m’agripper et la voix de Nausicaa résonner faiblement à mon oreille. Mes dents se serrèrent entre elles, tandis que je repoussais lentement, mais fermement, sa main.

« Chut! Les gardes vont t’entendre », murmurais-je d’une voix quasiment inaudible.

Je ne voulais aucunement qu’ils nous débusquent. Les soldats se trouvaient non loin de notre position. Si Nausicaa commençait à faire trop de bruits, c’en était fini de notre super cachette. Bordel, pourquoi elle décidait de faire sa crise maintenant?

« Tais-toi bon sang! C’est pas le moment!

- Écoute-moi…

- Silence, s’il-te-plait, lui demandais-je avec toute la politesse dont je pouvais faire preuve dans une telle situation.

- Regarde alors… », continuait-elle avec insistance.

Cette fois, au lieu de gaspiller ma salive, je préférais encore ne rien dire, conscient que les soldats se rapprochaient, se rapprochaient, inexorablement.

« Tourne-toi immédiatement ou je te tord la nuque! » S’énerva la jeune fille, une pointe de panique dans la voix.

Je poussais un soupir, qui s’apparentait plus à un grognement qu’à un relâchement de mon souffle, avant de me redresser et de pivoter sur moi-même pour lui faire face.

« Mais qu’est-ce que tu ne comprends pas dans le mot silen… Oh non… »

Mes yeux s’écarquillèrent lorsque j’aperçus une haute silhouette, tête penchée vers l’avant, produisant de dégoûtants bruits de mastication. Mon corps tout entier se paralysa, tandis que la bête, sous nos yeux terrifiés, s’évertuait à arracher la peau de l’innocent qu’il tenait entre ses pattes, avant de l’engloutir avidement, son museau farfouillant dans la chair de l’homme avec un plaisir évident. Divertissement que je ne pouvais lui partager, mon cœur se soulevant brusquement à cette vision de pure horreur alors que la créature s’excitait à déchiqueter les entrailles de la victime. Comme un cri silencieux, mon instinct me hurla de fuir, fracasser la porte derrière moi pour prendre mes jambes à mon cou. Mais ce que mon bon sens me demandait de faire, mon corps, lui, n’en était tout simplement pas capable, figé dans la peur que m’inspirait ce monstre sanguinaire, hideux de par les différents mélanges d’animaux qui le constituaient. Je ne saurais même pas vous dire quelles espèces pouvaient bien se trouver au cœur de cette bête, mais ce que je pouvais être sûr, c’est qu’il n’était pas question de rester ici une seconde de plus avec cette monstruosité. Je baissais la tête, apercevant mes mains trembler, mon corps ne souhaitant pas bouger. m*rde! m*rde! Jamais auparavant, je n’avais senti une peur aussi lancinante me prendre l’estomac. C’était terrifiant et déstabilisant.

Lorsque je relevais la tête, j’aperçus soudainement le regard de la créature se tourner dans notre direction, comme si elle dégustait avec ferveur la panique qui se reflétait dans nos regards. Je déglutis difficilement, une boule restant coincée au creux de ma gorge. La bête se leva soudainement, faisant tourner son corps de manière à nous faire face. Elle fit un pas, je reculais sans même m’en rendre compte. Mais je ne pouvais faire plus de pas en arrière, les portes m’empêchant toute tentative de fuite. Une langue crochue s’échappa des babines du monstre, et plus il se rapprochait, plus les flammes dansant dans ses yeux devinrent avides, affamées. Et sans crier gare, la bête bondit, toute griffe dehors, crocs sorties, dans un cri terrifiant. Un courant électrique traversa mes veines et sans hésiter, j’attrapais Nausicaa avant de nous jeter au sol. Un bruit effroyable se fit entendre, alors que les gonds qui soutenaient les battants des portes explosèrent. Le bois se fissura sous le coup de la bête, projetant des éclats que je tentais au mieux de nous protéger.

« La chimère! Venez vite!! »

La cacophonie qui venait de se produire ne tarda pas à alerter les gardes, qui accouraient à toute vitesse jusqu’à l’entrée de la salle. Dans notre coin, alors que je nous relevais doucement, je tournais mon regard vers la jeune fille de la nuit. Je ne pus, cependant, lui demander si tout allait bien, la chimère se tournant à nouveau dans notre direction, prête à nous avaler tout rond. Ma mâchoire se contracta et sous l’emprise de l’adrénaline, je me levais en écartant les bras. Déjà, je pouvais sentir le courant électrique traverser mes muscles, mes veines, ma tête, la gonflant d’un sentiment de puissance qui faisait écho à ma peur, mais dont je voulais taire tous bruits pour me concentrer à cent dix pour cent sur cette créature des Enfers.

« Aller, approche… »

La chimère poussa un hurlement effroyable, prête à se jeter sur moi. Des éclairs apparurent subitement dans le creux de mes mains, s’étendant de part et d’autre de mon corps pour le parcourir d’un courant électrique qui grésillait fortement au creux de mes oreilles. Mais avant que moi ou la bête puissions réagir, les soldats s’attaquèrent au monstre à l’aide de leurs armes, l’entourant de manière à ce qu’il ne puisse plus s’échapper. Furieuse, la bête cria de plus belle, envoyant ses pattes difformes dans toutes les directions, balayant un soldat pour l’envoyer valsé contre l’un des murs de la pièce.

« Reculez tous les deux! Et vous, ne faîtes pas de quartier! Tuez-moi cette bête! »

L’offensive se préparait. Mais dans mon sang, dans mon crâne, l’adrénaline, elle, était loin de s’être estompée, la Foudre enveloppant toujours mon corps. Je me tournais lentement vers Nausicaa. Je ne pouvais pas rester là sans rien faire, sans réagir, et observer des gens me sauver la peau.


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Chimère où es-tu? [Quête – Nausicaa] Signat16
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Dim 13 Déc 2015, 11:23


Au premier abord, il était plus qu'évident que jamais elle ne pourrait apprécier l'Orisha. Ce n'était un délinquant, dépourvu de la moindre classe et galanterie. Un roturier de bas étage, qui ne connaissait rien aux mœurs et aux étiques. Une chaire sans valeur, qui n'était qu'une manière première juste bonne pour être exploitée dans les mains expertes de son géniteur. En somme, ce n'était qu'un misérable Orisha parmi tant d'autres. Nie plus, nie moins. Incontestablement, dans un premier temps, le binôme de Nausicaa n'avait aucun valeur à ses yeux et il était très peu probable que cette image puisse se métamorphoser avec le temps. Néanmoins, plus leur aventure évoluait, plus cette image dégradante s'effriter. Laissant ainsi fleurir dans l'esprit de l'elfe de la nuit, la possibilité d'accorder une chance au jeune homme de lui montrer sa véritable valeur. Hélas, il fallut que cette idée de "seconde chance" effleure la raison de la demoiselle juste avant que la mort ne décide de la faucher sur son passage. Bien heureusement pour elle, cet homme, en phase de rédemption pour ses pensées, intervenu dans son tragique destin pour la maintenir en vie avec lui. Si l'Orisha n'avait pas était présent, sans aucun doute que sa gorge aurait fini entre les crocs de la chimère. Or, à l'heure actuelle, ils étaient tout deux contre le sol, dans un coin reculé de la pièce qui était plongé dans la pénombre, à l'abri pour l'heure d'un second assaut périssable.

L'Orisha, essayant de ne pas brusquer l'Alfar malgré la gravité de la situation, l'aida à se relevais. Une fois remise sur ses jambes tremblotantes, Nausicaa se précipita pour se cacher derrière son sauveur. La tête collée contre son dos, s'agrippant de toute sa misérable force à son haut, elle ferma les yeux pour fuir la suite des événements. Voulant rester lâche jusqu'au bout et ne pas affronter la mort droit dans les yeux, comme elle avait eu le malheur d'essayer quelque instant plus tôt. Elle était terrorisée, le fil de ses pensées lui échapper, tout comme le contrôle de son corps frêle. Dépourvues de sa vision, ses oreilles typiquement elfiques lui renvoyaient les accrocs du combat qui s'était lancé entre les soldats et la chimère. Elle parvenait à y discerner des râlements de douleur qui ne pouvaient être étouffés, des hurlements effroyables qui n'avaient rien de mortel, un vacarme insoutenable d'objet se brisant et puis, tout prêt de la demoiselle, un bruit électrifiant commençait à raisonner. Prise d'effarement, Nausicaa se détacha rapidement du vêtement de son allié. Quel ne fut pas sa surprise de voir des ondes électriques parcourir le corps de se dernier. Mais sa stupeur ne fut que plus grande lorsque ses mirettes croisèrent celle de l'homme foudroyé. Dans son regard, on pouvait clairement y déceler l'envie de se battre. Ce qui fut tout l'inverse de ce que désirais faire l'adolescente. Son esprit lui supplia de rester auprès d'elle et de ne pas risquer sa vie inutilement. Mais aucun son ne sortit d'entre ses lèvres. L'elfe noir lui implora donc du regard, mais elle comprit bien vie que de toute évidence, rien de ce qu'elle pourrait lui dire ne le ferait changer d'avis. Son regard était rempli d'une détermination qu'elle n'avait jamais vue auparavant. Il était flagrant qu'il ne voulait rester impuissant face à son futur destin funeste. Chose qu'elle ne pouvait accepter. La jeune femme ressentait l'irrésistible envie de le gardait auprès d'elle. Est-ce par égoïsme de le vouloir comme garde du corps ou est-ce par sympathie à son égard. Dans l'urgence de la situation, elle ne pouvait répondre à cette interrogation intérieure. Pour l'heure, tout ce qu'elle désirait, c'était de gagner du temps. Le regard de la demoiselle dériva sur le combat sanguinaire qui se dérouler juste sous leurs yeux. Des lames brisées gisaient près de l'abomination animalière, des plaques d'armures se retrouvaient disloqué un peu partout dans la pièce, certain homme était déjà à terre, simplement blesser ou à l'agonie, tendis que d'autre persisté à relancer l'assaut, encore et encore. Si elle ne c'était pas retrouvé dans cette arène, sans aucun doute l'elfe de la nuit aurait trouver cette scène déplorable et pitoyable. Cependant, elle faisait bel et bien partie de ce spectacle mortel. Le regard des deux complices se croisa à nouveau, à sa plus grande déception. Nausicaa avait parfaitement conscience qu'elle ne pourrait le faire changer d'avis, elle ne pouvait également pas le suivre dans la bataille et encore mois parvenir à le protéger d'une quelconque manière. « Son ventre. » Sa gorge brûlante était nouée par une boule qui ne voulait se détendre. Les larmes naissantes troublèrent sa vision, alors que son hystérie intérieure et ses frayeurs la firent trembler de tout son long. Mais malgré toutes ses marques de faiblesse, elle se força à lui communiquer sa penser. « Son corps... Il est recouvert d'une... D'une sorte de solide carapace... Sauf à cet endroit. Focalise-toi sur cette cible. » C'était tout ce qu'elle pouvait faire pour lui. A présent, il ne lui restait plus qu'à pleurer et prier pour son âme.


Nausicaa lui murmura un "soit prudent", mais avec le vacarme du combat et ses sanglots qui censuraient sa voix, elle ne serait dire s'il l'avait entendu ou non.


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Miles Köerta
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Miles Köerta
Mer 16 Déc 2015, 04:06

Chimère où es-tu?
« Bloody Night… »

D’habitude, l’on aimait dire que les yeux représentaient la fenêtre de l’âme. C’était par les yeux, par le contact visuel, que nous parvenions à toucher une infime partie de l’esprit de l’autre, pouvant y voir à travers aussi bien les détresses que les petites joies de la vie quotidienne. Étrange théorie, pas vrai? Seulement, à cet instant précis, je ne pouvais nier une telle explication, imagée peut-être, fabuleuse sûrement, mais qui m’apparaissait pourtant très réaliste quant au moment que je vivais présentement. Parce qu’au fond de ses yeux, de ces mêmes yeux qui n’avaient pas hésité à me regarder d’un air hautain, à me lancer des œillades sévères, je pouvais y voir des choses qui ne m’auraient peut-être jamais parues aussi explicitement si elles auraient été dîtes autrement. Du choc, ou bien de la peur – en fait, je n’en savais pas grand-chose – coulait de son regard améthyste, me laissant voir à l’intérieur de ses fenêtres une vague déferlante de détresse que je n’aurais jamais soupçonné la présence. Je détaillais chaque morceau de ce que ces fenêtres me permettaient de voir, chaque image que mon  esprit parvenait à assimiler dans ce laps si court de temps, car il n’avait point oublié la bête déchainée qui se trouvait non loin. J’y voyais des lettres, des mots, des messages, passer à travers ses yeux. Je comprenais le sens de chacun d’eux, sa terreur m’apparaissant avec plus de force que j’aurais pu l’imaginer. Mais pour qui s’inquiétait-elle vraiment? Je ne saurais le dire; tout était confus, tout était mis en branle-bas par la peur qui, soudainement, l’enveloppait comme une seconde couche de peau. Cependant, je me disais que la seule personne ici qu’elle devait véritablement vouloir protéger, c’était elle-même. Ces petites filles de bourgeoisie ne connaissaient vraiment rien d’autre à part leur petit nombril. Rapidement, je détournais le regard, sentant une frustration incongrue m’étreindre la poitrine. Si je pouvais voir à travers ses fenêtres à elle, j’imagine qu’elle n’avait eu aucune difficulté à lire également en moi, à y découvrir mon implacable décision à vouloir me jeter dans la mêlée pour venir en aide à ces soldats.

Malgré tout, les secondes défilaient sans que je ne bouge. L’Électricité qui parcourait, au début, mon corps avait brusquement diminué en intensité et une vague de faiblesse me prit soudainement, sans que je ne me prépare à encaisser le choc. Je titubais doucement, mais parvins à retrouver un semblant d’équilibre sans que, je l’espère, Nausi’ ait remarqué quoi que ce soit. Non, en fait, il ne me fallut que quelques secondes pour reposer mon attention sur ce que la Noire regardait avec tant d’appréhension et d’effroi. Devant nous, un massacre se perpétrait. C’était un véritable bain de sang, et tandis que l’effectif militaire s’épuisait considérablement sous les assauts de la bête, celle-ci, au contraire, gagnait en puissance, sa colère explosant de plus bel lorsqu’on osait s’approcher trop près d’elle. La scène se déroulait devant mes yeux, presque au ralenti, sans son, sans bruit, comme si l’image, uniquement, suffisait à faire naître la panique en moi. La créature difforme ressemblait alors à un vrai monstre et je dus reconnaître, dans l’horreur du moment, que le courage qui m’avait si intensément brûlé le ventre venait, tout à coup, de se refroidir, comme une lame que l’on plongerait brusquement dans un seau d’eau après l’avoir retirée des flammes.

Je déglutis, ne laissant pas les griffes de la peur s’accrocher à moi et à mon cœur cependant. Après tout, je restais un homme, un homme qui pouvait être facilement conquis par le plus primitif de tous les sentiments. Mais le plus courageux des hommes, disait-on, c’était celui qui parvenait à dompter et maîtriser cette peur glaciale, sournoise, qui n’attendait que le mauvais pas de notre part pour nous paralyser, comme un puissant tranquillisant. Allais-je être comme ces soldats qui, en oubliant leurs peurs, affrontaient jusqu’à l’épuisement cette machine déchaînée? Comme si elle allait pouvoir me fournir la réponse, je me tournais une seconde fois vers Nausicaa, croisant ses mirettes violettes et, durant une fraction de seconde, je me dis que je pouvais vraiment le faire. Je n’étais pas le plus courageux, ni le plus fort, ni le plus habile, mais n’est-ce pas là le plus grand plaisir qu’un homme puisse se féliciter de goûter un jour, celui de l’amélioration?

« Son ventre » Entendis-je soudainement.

Brusquement, c’est comme si je retrouvais l’essence de la réalité. Le bruit des lames, les hurlements décadents de la bête me parvenaient avec une clarté horrible et cruelle. Un léger grésillement persistait au fond de mes oreilles, dû à l’Électricité qui léchait tout doucement les parcelles de ma chair.

« Son corps... Il est recouvert d'une... d'une sorte de solide carapace... Sauf à cet endroit. Focalise-toi sur cette cible » Poursuivit-elle sur un ton faible.

Mais ce qui me choquait le plus, c’était l’humidité soudaine de ses pupilles et je dû prendre sur moi pour ne pas la laisser me duper. Elle était une comédienne, je le savais, elle l’avait prouvé avec la vieille femme que nous avions croisé dans les rues de Médigo, et même si les yeux étaient les fenêtres de l’âme, l’on voyait que ce que le propriétaire désirait que l’on y voit, n’est-ce pas? Alors pouvais-je vraiment me fier à elle? Pouvais-je vraiment lui faire confiance sans que je ne doute constamment de l’authenticité de ses mimiques, de ses sourires ou bien, comme ici, de ses larmes? Je respirais fortement, me détournant de ses yeux qui baignaient dans un océan de larmes, cherchant à repérer, sous la grosse bête, la faiblesse qu’elle lui avait trouvée. Effectivement, lorsqu’on y faisait attention, l’on pouvait constater que la totalité de sa peau était recouverte d’une solide matière que l’on pouvait voir reluire, à certaines occasions, sous le faisceau des Lunes qui brillaient au dehors. Mais pas son ventre. Son ventre, lui, semblait plus mat, moins brillant, et légèrement plus mou que le reste de son anatomie. Au moins, pour ce coup-là, je pouvais affirmer qu’elle ne m’avait pas menti…

« Merci… » Soufflais-je faiblement, m’élançant rapidement vers l’animal et les soldats restants.

Me voyant arriver, l’un des soldats me cria aussitôt de rester à l’écart, de ne pas m’immiscer dans la bataille, mais je répliquais aussitôt, leur hurlant au visage avec force:

« Attaquez son ventre!

- Quoi? »

Ce court moment d’hésitation permit à la chimère de faucher un énième soldat et, furieux, je leur pointais le ventre de la bête.

« Viser son p*tain de ventre si vous voulez la battre! »

Aussitôt, les soldats restés debout mirèrent leur regard sur le ventre qu’exposait de temps en temps la bestiole énervée.  

« Faut qu’elle se cambre, les gars! Faut la faire cambrer! Arrêtez de l’attaquer de front! Il faut la surprendre! Dépêchez-vous! Tous en position! »

Les soldats blessés, mais qui pouvaient toujours se tenir sur leurs jambes, se joignirent au reste de la troupe et de mon côté, je me plaçais à côté d’eux, jetant un dernier regard en direction de Nausicaa. Je me demandais à quoi elle pouvait bien songer, qu’est-ce que ses larmes, que j’avais vu perler au coin de ses pupilles tantôt, pouvaient bien représenter.

« Si tu veux aider ta copine là-bas, concentre-toi sur l’ennemi! »

Ne prêtant aucune attention à ce qu’il venait d’insinuer, je fis ce qu’il me demandait de faire, tournant mon entière attention sur la chimère. Celle-ci, voyant le soudain redressement de la troupe, se mit à souffler fortement de ses naseaux et, sans crier gare, elle se rua vers le groupe.

« TOUT LE MONDE SUR SES FLANCS! »

Comme un seul homme, les soldats entourèrent de nouveau la bête et cette dernière, cherchant sa prochaine proie, tournait sa tête de tous les côtés.

« Flanc droit! »

Dans un même bond, ils foncèrent sur la créature qui les braqua aussitôt de son regard incendiaire. Elle leva sa patte pour les écraser, mais tous s’écartèrent à temps, fracassant leur lame sur la carapace de la bête. Comme l’avait si bien dit Nausicaa…

« Flanc gauche, c’est à nous! »

Mon cœur sauta dans ma poitrine et, tentant de suivre le mouvement commun, je me jetais sur la bête qui essayait encore de se défaire des soldats qui attaquait son côté droit. À notre assaut, elle poussa un hurlement strident et se retourna vivement, agacée. Mais aussitôt, comme un signal, les soldats du flanc droit se remirent à la frapper, de tous les bords et de tous les côtés. Bien rapidement, la bête ne sut où donner de la tête et, dans un grand cri, elle se souleva sur ses pattes, balançant sauvagement ses pattes avant dans les airs.

« C’est maintenant ou jamais! Amir!

- Oui chef!

- On aura besoin de tes muscles pour l’empêcher de tous vous écraser! Une dizaine de soldats avec lui! GO! GO! »

Tous s’activèrent rapidement, juste avant que la bête ne décide de se laisser choir. Les dix soldats en soutien, le grand Amir au centre, levèrent aussitôt leur épée pour transpercer la bête, mais cette dernière, comme en ayant prévu le coup, courba plutôt son dos à la manière d’un chat, évitant de la sorte la pointe acérée des lames en-dessous de son ventre, pour frapper violemment le sol.

« Deux soldats sur chacune de ses pattes! »

Ils s’activèrent comme des fourmis dans une fourmilière. Moi, un peu mis à l’écart, les regardait d’un air fasciné, surpris par leur si belle cohésion. Les lames n’attendirent point longtemps avant de s’enfoncer dans les pattes de la bête, qui poussa un cri à s’en faire exploser les tympans. Tous, à ce son, grimacèrent. Mais la bête tenait bon, crachant et sifflant. Je courus alors vers l’un des soldats qui venait de planter son épée dans la patte de la bête.

« Pousse-toi! »

Il se décala un peu, me laissant la place. Je déposais ma main sur l’épée et, concentrant le peu de Magie que je sentais encore fourmiller en moi, je la libérais brusquement. La Foudre se glissa dans un grésillement sur l’épée avant de se répandre le long du corps de la bête. La créature, électrocutée, s’affaissa subitement, son ventre s’enfonçant dans un bruit écœurant sur les épées des soldats qui étaient restés sous son ventre. Le fameux Amir soutenait du mieux qu’il le pouvait le poids de la bête et son visage, même s’il était foncé, parut virer au rouge écarlate tant l’effort qui lui était demandé était grand.

« À mon signal, je veux que tout le monde s’éloigne de la bête! Ceux qui sont sous son ventre, vous partirez dès que j’aurais amorcé le compte à rebours! Sauf Amir et Kenrad! Kenrad, tu téléporteras Amir avec toi! TOUT LE MONDE A SAISI?  »

Des signes d’acquiescement parcoururent la troupe et aussitôt, le chef compta. À un, les soldats sous le ventre s’écartèrent rapidement de la bête. À deux, le visage d’Amir risquait d’exploser. À trois, tous s’étaient éloignés et la créature, dans un bruit fracassant, s’effondra au sol, les épées qu’elle avait dans le corps s’enfonçant encore plus dans sa chair. Elle agonisait, poussant des râles effrayants.


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Miles Köerta
Dim 24 Avr 2016, 19:39

Chimère où es-tu?
« Bloody Night… »

L’ambiance qui s’ensuit fut… troublante. Nous restions tous silencieux autour de la bête agonisante, la regardant s’entortiller sur elle-même pour retirer les lames d’acier qui transperçaient son être. Ses pattes battaient l’air avec soudainement moins de vigueur, moins d’énergie et bien rapidement, elle finit par s’immobiliser, sa tête retombant mollement sur les carreaux en marbre de la pièce. Elle expira un dernier souffle et… est-ce que cela marquait la fin de tout ce bordel? Personne ne semblait le croire. Or, un soldat choisit de s’avancer jusqu’à la bête, ne baissant pas pour autant sa garde, s’armant de l’épée d’un de ces frères pour s’approcher sans trop de danger. Tâtonnant le plancher avec la pointe de ses pieds, il esquissait pas après pas avec une prudence maladive et excessive, ne quittant la créature difforme et énorme des yeux. Peut-être était-elle douée d’une intelligence plus vivace que nous l’aurions soupçonné et qu’elle feignait désormais la mort pour échapper à une véritable fin. Mais le soldat continuait d’avancer, rapidement suivi et épauler par quelques autres guerriers, qui choisirent de le couvrir en cas de nécessité. Pourtant, morte ou vivante, faussant la mort avec une habileté qui me surprendrait moi-même, la bête ne bougeait décemment plus. Même sa poitrine, empalée par plusieurs épées, ne se soulevait pas. Dans de telles conditions, la créature pouvait-elle vraiment être encore en vie? J’en doutais fortement. Soulagé, comme libéré d’un poids énorme, mes épaules s’affaissèrent et j’exhalais un soupir entre mes lèvres, bien content que ce monstre affreux et répugnant soit trépassé. Et maintenant… Fallait filer!

Je me retournais discrètement vers Nausicaa, la noire étant restée en retrait tout le long du combat contre la chimère et je lui fis un vague signe de la tête pour lui indiquer qu’il était presque le temps de partir. La concentration des soldats étant toute tournée vers le cadavre de la bête, c’était le moment rêvé pour prendre nos clics et nos clacs et partir fissa hors du palais royal. Nous n’avions rien à faire là et je n’avais pas vraiment envie de me faire passer un savon par la garde orisha pour avoir pénétré illégalement dans l’Eorishaze – et peut-être nous donneraient-ils de viles intentions en prétextant que nous avions profité de la panique dans le palais pour nous faufiler et accomplir quelques sombres et nébuleux desseins dans l’ombre. Ou peut-être pas aussi – j’avais une bonne dose d’imagination à revendre comme vous pouvez le constater – mais comme dit le dicton: prudence est mère de sûreté, et la prudence en cet instant, c’était de partir au triple galop hors de l’Eorishaze sans nous faire prendre à nouveau la main dans le sac.

Reculant à pas lents et silencieux, je finis par rejoindre Nausicaa et à nous deux, nous nous rapprochâmes de la porte ouverte, glissant dans l’entrebâillement, comme des ombres, avant de partir à courir à travers les corridors du palais. Quand je fus certain que nous fûmes suffisamment loin des soldats et des problèmes, je me permis d’exhaler un franc éclat de rire, jetant un regard pétillant à l’égard de l’Alfar.

« Ouf! Victoire! C’est pas aujoud’hui où j’irai passer quelques jours dans la prison de l’Eorishaze! » M’exclamais-je avec bonheur, bien content d’échapper à la garde et à la menace perpétuelle de la chimère, dont le cadavre, désormais, recouvrait le plancher de cette vaste salle.

Nausicaa me talonnant, je tentais, grâce aux souvenirs que je me faisais de cet endroit, de nous ramener à la fenêtre par laquelle nous avions réussis à infiltrer le palais – infiltrer est un bien grand mot, mais vous saisissez l’essence de cette pensée. Cela dit, la noire était bien la première à douter de mes capacités à retrouver cette fameuse fenêtre, et cette vigne qui nous avait porté, et je soupirais une énième fois à son commentaire, tournant mon visage vers elle.

« Je ne te savais pas aussi pessimiste! Fais-moi confiance et tais-toi: je nous ai embarqué dans cette galère, je nous sortirai de cette galère. »

Et le regard qu’elle me lança… Je ne pus qu’esquisser un nouveau sourire à ce constat, éclatant de rire, ce qui parut l’énerver davantage, mais je ne m’en plaignais pas: c’était plutôt marrant de l’énerver, ses mimiques étant tout simplement mystiques! Et puis, il y avait également un peu de cette satisfaction à rabaisser un grand qui me plaisait assez bien dans le contexte actuel, ce qui ne pouvait que me rendre soudainement gai et bienheureux.

Après plusieurs minutes de recherche où je dû, bien malgré moi, admettre ma défaite, Nausicaa parvint à retrouver notre entrée improvisée. Descendant par la fenêtre, nous piquâmes immédiatement une course hors des limites du palais, en faisant bien attention à ne pas être repéré par les gardes orishas, toujours en alerte et sur leurs gardes, la nouvelle de la mort de la chimère n’ayant peut-être pas fait chemin jusqu’à eux, encore.

Lorsque nous fûmes de nouveau au centre de la ville des Libérés, nous nous permîmes de ralentir l’allure folle de notre course, exhalant des respirations courtes et saccadées suite à l’effort dépensé.

« Pfiou! On l’a échappé bel en tout cas! Riais-je en posant mon regard sur le visage de porcelaine de la jeune fille. Et… Hum… Merci pour ton aide… Ça nous a vraiment sauvés la vie. » Rajoutais-je en me passant une main sur la nuque.

Je n’avais pas l’habitude de remercier de la sorte de petites prétentieuses, mais pour Nausicaa, je pouvais bien faire une exception à la règle… ‘Fin, je crois.

« Enfin, tâche de ne pas te perdre encore une fois dans la cité, Nau’! »

Elle me fusilla de nouveau du regard et je souris, sachant pertinemment à quel point elle détestait ce surnom. Et sans me soucier des prochains poisons qu’elle me lancerait au visage, je partis, une fois encore, me perdre dans les rues de Médigo. Ma ville, ma maison, mon chez-moi qui, d’aucune façon, je ne permettrais la destruction, peu importe les forces et les éléments mis en œuvre pour sa perdition.


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