Nathaniel continuait de fixer Raphaël, inquiet de son état. Trop utilisé de ses pouvoirs pouvaient rapidement épuiser quelqu’un, et il s’inquiétait de savoir si son état risquait d’empirer s’il continuait de s’approcher de Mancinia. Son anti-magie n’était peut-être pas très élevé, mais vue sa fatigue, elle pourrait bien lui absorber le reste de ses forces. Mais il semblait bien s’en ficher, ce qui énervait le dragon. D’ailleurs, l’Elémental l’ignorait tout à fait, observant les anciens prisonniers. Ces derniers remerciaient la jeune femme, semblant la préférer à lui. Ou peut-être qu’ils évitaient simplement de s’approcher à moins de dix mètres du dragon. Une bonne chose pour lui, car il n’aimait pas être agressé de remerciements, et encore moins quand il était entouré d’une quinzaine de personnes. Il détestait être le centre d’attention, préférant rester dans l’ombre. Il se faisait souvent remarquer à cause de ses bêtises, mais se faisait également rapidement oublié. Ou alors il prenait la fuite. C’était toujours ce qu’il faisait prendre la fuite quand les responsabilités étaient trop importantes. Bien sûr, il ne s’en souvient pas toujours, mais cette partie de son caractère semblait être immuable.

Kamiya les guida vers la sortie. Raphaël s’appuyait sur la patte de Nathaniel, qui évitait de faire des mouvements brusques pour ne pas le faire tomber. Bien que son pas soit hésitant, il reprenait quelques forces. Ce n’était pas grand-chose, mais il fut rapidement capable de marcher sans l’aide de son ami. Il s’avança jusqu’à Mancinia, qui faisait une déclaration par rapport à la tempête. N’étant pas un expert, contrairement à elle qui avait sûrement passé une bonne partie de sa vie dans le désert, l’Elémental ne la contredit pas. La tape sur l’épaule fit faire un pas en avant à Raphaël, qui manqua de tomber. Il se tourna vers lui, et sourit. « J’attends que ça ! ». Mancinia s’était éloigné, et assise contre le mur, dans le sable. Raphaël voulut la rejoindre, mais fut rapidement agressé par les êtres à nouveaux libres. Il secoua les mains devant lui, un sourire gêné au visage, essayant de fuir la masse. Les ex-prisonniers tenaient à lui serrer les mains, ou le toucher, comme s’il était un véritable sauveur. Le dragon s’approcha du groupe, qui s’éloigna aussitôt de Raphaël. Soupirant de soulagement, et remerciant rapidement le dragon, il partit s’asseoir à côté de Mancinia.

Raphaël ne put retenir un rire face à la pique qu’envoya Kamiya à la jeune femme. Puis il posa la tête contre le mur et réfléchit quelques secondes. Qu’est-ce qu’il avait à faire de toute façon ? Il n’avait jamais rien de prévu, et il était seul, à part Nath. S’il était venu dans le désert, c’était simplement pour continuer son voyage. Cette vie de nomade pouvait paraître un peu étrange, et assez lourde. Mais pour quelqu’un qui n’avait aucune mémoire, il n’en souffrait pas. Ou rarement. « J’ai rien de prévu, et visiter Utopia me tente bien, alors autant que ce soit avec quelqu’un qui connait ». Ca lui éviterait de se perdre. Bon, il avait un assez bon sens de l’orientation, mais lui, et ses bêtises le faisaient souvent courir, et donc se perdre parce qu’il n’avait pas le temps de retenir le chemin. Il se demandait si elle l’avait entendu, car la jeune femme était en train de s’endormir, sa tête dodelinant. Il fit en sorte de rester éveiller, observant la tempête. Malgré sa fatigue, il était curieux de voir un tel déploiement de puissance. C’était magnifique à regarder. Et de loin la chose la plus intéressante ici. Car toutes les conversations étaient, pour la plupart, insignifiantes, et qui encombraient plus l’esprit qu’autre chose. Il n’en avait pas besoin avec son peut de mémoire.

Il fut le  premier à remarquer que la tempête s’arrêtait. Il se leva, attrapant le bras de Mancinia. Elle ouvrit les yeux, un peu déboussolé, puis il l’aida à se relever. Il faillit s’effondrer, mais tint bon, car il avait repris un peu de force. Mais dormir lui ferait un bien fou. Dehors, ils furent éblouit par le soleil, le temps que leurs yeux s’habituent. La chaleur l’abrutissait plus qu’autre chose. Il vit soudain Nathaniel ouvrir les ailes, en même temps que Kamiya. Ouverte, les ailes du dragon projetait une ombre gigantesque, et ne serait-ce que les déployés créer une bourrasque. Raphaël était étonné, et avait du mal à s’en remettre. Nathaniel n’avait jamais essayé de voler depuis qu’il le connaissait, et il savait pourquoi. L’une de ses ailes était déformée, l’os mal ressoudé. Raphaël avait beau avoir fait de son mieux le soigner, ses connaissances  en matière de médecine étaient limitées. « Mais Nath, tu sais bien que tu peux pas voler. Ton aile est… ». Dit l’Elémental, tandis que Mancinia essayait de convaincre Kamiya. Le dragon tourna la tête vers lui, le regard légèrement triste. Il le savait, mais avait voulu essayer. S’il retrouvait son envie de battre sa peur, peut-être qu’il finirait pas revoler si Raph lui trouvait un médecin. Les deux animaux ailés finirent par rabattre leurs ailes. L’Elémental soupira. Si le dragon s’était mis à  battre des ailes, il aurait soulevé assez de sable pour déclencher à nouveau une tempête. Il eut à peine le temps de se remettre, que Kamiya dit une chose qui l’interpella. Il ne put l’interroger, que l’oiseau lui posa une question.  Raphaël leva un sourcil, surpris. Pourquoi le corbeau lui posait cette énigme ? Pour lui faire confiance ? Non, répondre à une simple énigme ne pouvait pas fournir ce genre de lien. Beaucoup de gens intelligent était mauvais. Pourtant, il fit en sorte de réfléchir, et d’y répondre. Il croisa les bras, puis leva une main devant lui, pliant et dépliant les doigts. Puis il sourit, et regarda Mancinia et Kamiya. « J’te dis la réponse quand on sera à Utopia ». Dit-il avec un sourire malin sur le visage.