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 [Quête] Mille millions de mille sabords. Bachi-bouzouk! [Djinshee/Jhaïra Aluin]

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Dim 19 Avr 2015, 19:25

Djinshee se pencha vers la rambarde et ferma les yeux. Pourquoi avait-elle décidé de faire ce voyage, déjà ? A, oui. Pour connaître toutes les races de ce monde et en savoir plus sur sa géographie. C’était son deuxième voyage en bateau, et pour la deuxième fois, elle regrettait vraiment d’avoir pris cette décision.
   « Estimes-toi heureuse qu’il fasse beau, au moins… » pensa-t-elle.
   En effet, le soleil était haut dans le ciel, et par chance, il n’y avait pas trop de vent. Le bateau ne tanguait pas beaucoup et Djinshee avait donc une chance de retrouver la terre ferme sans avoir à rendre tous ses repas.
   C’était un grand bateau de voyage, qui à première vue, était capable de transporter jusqu’à une centaine de personne, à condition de se serrer un peu. L’équipage était composé d’une vingtaine de marins, et il n’y avait pas plus d’une quinzaine de voyageurs à bord, dont la plupart étaient en groupes. Elle n’avait vu qu’une ou deux personnes seules. Elle, était accompagnée d’Enderah qui était couchée derrière elle. La jeune femme avait longuement insisté pour que sa panthère reste avec elle sur le pont, au lieu de se retrouver dans la cale. La menace étant inutile, elle avait proposé de donner un pourboire au capitaine, mais s’était rapidement aperçue qu’elle n’avait pas assez d’argent. Elle avait finalement cédé pour une journée de service une fois arrivée à bon port.
   Le navire se dirigeait vers le continent mystérieux. Elle ne savait pas vraiment à quoi s’attendre, une fois là-bas. Mais peu lui importait. Elle n’avait pas peur de l’inconnu. C’était parfois même le contraire.
   Djinshee sentit des gouttelettes sur son bras. Elle sursauta et serra les dents. Décidément… elle devait choisir entre être malade en s’éloignant du bord ou rester ici et risquer de se faire mouiller. Son orgueil lui ordonna de rester là. Elle trouvait évidemment toujours aussi ridicule d’avoir peur de l’eau et elle n’avait aucune envie que les autres le sachent. En tout cas, jusqu’à maintenant, personne ne l’avait remarqué.
   Ils étaient partis depuis plus d’une heure, et il fallait dire qu’ils allaient à une vitesse incroyablement lente. Les voiles n’étaient qu’à moitié gonflées. L’Elémentale espérait que le voyage ne serait pas aussi lent tout du long, sous peine d’y passer une semaine. Une semaine entière sur l’eau ! Elle n’osait même pas l’imaginer. Toujours aussi crispée, elle leva la tête et regarda vers l’horizon. Elle pouvait voir une vague forme dépasser de l’eau, et ce n’était pas le continent naturel. Certainement une île. N’ayant rien d’autre à faire, la rousse fixa ce point. Au bout de quelques minutes, elle sentit quelqu’un arriver près d’elle et s’appuyer à la rambarde.
   -C’est beau, n’est-ce pas ?
   C’était le capitaine du navire.
   -Hmm, répondit Djinshee, qu’est-ce que c’est, là-bas ?
   -Nériona, une île qu’il ne faut surtout pas approcher. C’est bourré de pirates. Nous sommes en train de faire un petit détour pour ne pas attirer leur attention.
   L’Elémentale garda le silence. C’est vrai que l’idée de savoir une menace non loin ne la charmait pas du tout. Surtout en pleine mer. Mais son expression neutre ne le montrait pas. Les pirates en eux-mêmes par contre, elle s’en foutait complètement. Ce n’était pas une bande de sauvages abrutis par l’alcool qui allait lui faire peur. Sur terre, elle les aurait fait brûler un à un sans problème et sans aucune forme de pitié. Elle continua de regarder cette étendue bleue. Le capitaine, lui, regardait Enderah d’un air peu rassuré. Au fait, il n’avait pas un équipage à gérer, lui ? Djinshee se tourna vers lui et le dévisagea. Ce dernier lut tout de suite sa question sur son visage.
   -Tout est en ordre, ma p’tite dame. Je connais mon travail.
   -Vous devriez éviter les « ma p’tite dame ». Ca m’étonnerait d’ailleurs que quelqu’un ait un jour apprécié qu’on l’appelle ainsi.
   Le capitaine ouvrit la bouche, mais ne répondit pas. Il la dévisagea à son tour. Djinshee soupira et se remit à regarder l’horizon. De sa main droite, elle grattait nerveusement le bois de la rambarde. C’était l’une des seules choses qui trahissait son stress. Le capitaine commença à s’éloigner lentement. Sa présence ne l’avait pas particulièrement gênée, mais elle se sentait mieux seule.
   Au bout d’un moment, la jeune femme aperçut un point noir au large. Elle plissa les yeux afin d’essayer de discerner ce que c’était. Sûrement un autre navire. Le point semblait s’approcher d’eux. La jeune femme aurait parié n’importe quoi qu’il allait plus vite qu’eux. Elle se retourna et balaya le pont du regard. Le capitaine n’était pas là. Il n’y avait que les marins et les autres voyageurs, ici, et personne ne semblait se soucier de quoi que ce soit. Tout en gardant son équilibre, elle s’avança vers un inconnu, apparemment seul. Enderah la suivit.
   -Tu n’aurais pas vu le capitaine ?
   C’était un homme au physique imposant, mais qui faisait à peu près sa taille. Cependant, il n’eut pas le temps de répondre, car le chef apparut juste après, sortant de ses appartements.
   -C’est normal, ce bateau, capitaine ? Cria Djinshee
   Elle pointa du doigt le point noir, qui s’était encore rapproché. Le capitaine tourna la tête vers l’océan, écarquilla les yeux puis courut vers la rambarde. Il resta figé quelques secondes avant de hurler :
   -PIRATES EN VUE !!! A TRIBORD TOUTE !!!

   L’Elémentale regarda l’inconnu, qui n’avait pas bougé. Autour d’eux, les marins s’activaient. Le navire entama alors son virage à droite. Djinshee perdit l’équilibre et tomba par terre.

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Lun 20 Avr 2015, 05:19

Eh bien voilà, finalement il y était, sur cette vaste étendue naturelle qu’était la mer. Jamais il ne put la voir de si près. Ce fut impressionnant, voir magique.

Si il n’y avait pas eu ce "PIRATE EN VUE !!!", un cri assourdissant selon lui. En plus de cette femme "rouge" qui cherchait le capitaine... Ah oui cette femme, étrange personnage, après l'avoir regardé tombé à la renverse, Jhaïra l'observa un moment. La seule chose qu'il décela pour l'instant, c'était cette espèce de chaleur étrange qui semblait émané d'elle, il déduit donc que ce n'était pas une humaine comme la plupart des membres de ce bateau.
Si son raisonnement s’avérait juste, cette femme "rouge" comme il disait, lui serait d'une aide plus que précieuse pour ce qui allait arrivé.

Rien d'amusant ça, cela était certain.

Suite à l'annonce de l'arrivé des pirates, la panique commençait à s’infiltrer dans tous les esprits, les marins tentaient tant bien que mal de sauver le peu de cohésion qui restait dans l'esprit de ses pauvres âmes. La panique continuait de monté en intensité, l'orine, bras croisé sur son torse, jeta un coup d’œil à la foule puis regarda le bateau et son pavillon qui se rapprochait, noir, ne laissant nul place au doute.

Il allait découvrir pour la première fois ce qu'était un pirate.

Un marin vint l'abordé quelques instant après.
  - Vous ne devriez pas resté là, pour l'instant nous avons reçu l'ordre de mettre tout les passager à l'abri.

Sur un ton tranquille, il répondit.

- Ne vous en faite pas pour moi, il y a plus urgent je pense, mais dite moi, qu'est-ce que des pirates?

Le marin écarquilla ses yeux et afficha une mine des plus étonnés. Un homme qui ne savait pas ce qu'était un pirate relevait surement pour lui de la plaisanterie, de mauvais goût vu l'instant, ou d'une ignorance au-delà de l'imaginable pour lui. Il ne devait surement pas connaitre les orines celui-là. Reprenant ses esprit, il répondit.
   - Vous plaisantez, j'espère? Les pirates sont des bandits sans aucune pitié, pour la majorité et qui se contente juste de piller et de tuer, voire pire pour les survivants de leurs attaques. Bien des carnages portent leurs signatures et il ne laissent que dans leur sillage une mer écarlate.

L'orine fronça les sourcils. Au fond, cette réponse était celle qu'il craignait.
 - Et je suppose que la seul option qu'il nous reste, c’est le combat, hein? Le vent joue en leur faveur, ils arriveront à notre rencontre peu importe la manœuvre d'évitement, d'ailleurs, il ne sont pas à plus d'un kilomètres ou six cents mètres de nous, suffisamment a portée.

Il tourna son regard vers la femme "rouge" qui l'observait quelques minutes avant, elle s'était relevée. Il s'approcha du rebord du bateau, ramassa son arc et son carquois. Il encocha une flèche et banda son arc. Le marin le regarda d'un air hébété.
  - Suffisamment à porté de votre flèche?!!? NE FAITES PAS ÇA. N'aggravez pas notre si....

L'orine lâcha sa flèche. Une très belle courbe. Mortelle. Le vent se contentait de lui ouvrir le passage.
Droit sur le sur le plexus solaire de la vigie des pirates. Mort sur le coup sans prononcé un son.

Le marin s'enfuit en courant en hurlant visiblement, complètement pris de panique par cet acte qui ne semblait que pur folie pour lui. Le capitaine continua ses manœuvres d'évitement, ce qui permis de gagner un peu d'avance mais pas assez pour se tiré d'affaire. Ce n'était qu'une question de temps avant l'abordage.
   - Avec leur vigie en moins, ils auront plus de mal à évaluer notre distance. Stratégiquement nous avons un avantage mais ils sont sans doute plus nombreux que nous. Au moins le message aura le mérite d'être clair. Ces humains ne laisseront pas l'équipage mourir. Et non pour le capitaine, je ne l'ai pas vu. dit-il à la femme "rouge"

Il se déplaça pour aller rejoindre l'attroupement des passagers. On pouvait lire leurs incompréhensions sur leurs visages mais aussi la peur. Ils n'avaient pas voulu ça, pour la grande majorité, ces personnes souhaitaient juste voyagé, voire un autre continent, peut-être même rendre visite à leurs parents éloignés. Le destin avait-il vraiment prévu cela pour eux. Si oui, que faisait les dieux? En bon observateur,  Jhaïra aperçut une petite fille blessé au niveau de son avant-bras, un peu de sang mais pas d'hémorragie. Sans rien dire, il agrippa le bras de la petite et posa sa main droite sur la blessure.

Tout d'abord effrayé, la petite prit peur et se débattit mais progressivement, la chaleur de la magie commençait à envahir sa blessure, en la faisant disparaître comme un tas de cendre emporté par le vent. Une fois les soins terminé, sans attendre de réponse, il s'en alla.
Les marins avaient réussi à ramener le calme chez les passagers, mais cela n'allait pas duré. Le reste des marins se préparaient pour la défense à venir, se saisissant de toutes les armes disponibles. Ils attendirent.

Après avoir observé cette scène, notre orine revint à la place qu'il avait quitter. Son regard se planta alors sur l'étrange animal qui accompagnait la femme "rouge". La bestialité se dégageait de chacun de ses muscles. "Un félin" déduit-il, mais il n'en avait jamais vu avec des plaques alors que la plupart portait des poils. Étrange animal, mais cela n'enlevait en rien son côté sauvage et élégant.

Il entendit les hurlements et les voix tonitruantes des pirates que le vent transportait. L'abordage allait être lancé dans peu de temps, très peu de temps même.

   - Je préférerais mille fois avoir affaire à ta panthère plutôt que de me confronter ces vulgaires humains pirates. dit-il en soupirant.




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Mar 21 Avr 2015, 11:23

Djinshee se releva.
   « Enderah ! » Fut la première chose à laquelle elle pensa.
   Elle fit un tour sur elle-même pour la repérer, et la trouva deux mètres derrière elle. Stimulée par la panique des autres passagers, elle grondait. L’Elémentale lui fit signe de la suivre, puis elle s’approcha de la rambarde. Ce n’était pas possible… Il fallait qu’elle parle de pirates avec le capitaine pour qu’ils apparaissent ? Les battements de son cœur s’accéléraient. L’autre navire, plus sombre, était en assez mauvais état par rapport au leur. D’ici, elle entendait déjà des cris de guerre que lançaient les pirates.
   L’inconnu auquel elle avait parlé quelques minutes avant alla se placer à côté d’elle, et prépara son arc. Il ne semblait pas très paniqué, contrairement à elle qui était figée. Ses ongles s’enfonçaient dans le bois du bateau. Derrière eux, un marin hurlait. Il suppliait l’homme de ne pas tirer, mais il n’eut même pas le temps de finir sa phrase qu’il était déjà passé à l’offensive. Après avoir fait une belle courbe, la flèche se planta précisément entre les yeux de l’un des bandits. Le matelot se mit alors à paniquer et s’enfuit – bien qu’il n’y ait pas vraiment d’endroit par où partir – en criant on ne sait quoi.
   « Il faudrait que je m’y mette aussi. » Elle n’avait pas pu s’empêcher de se dire ça, tant cet homme maîtrisait bien son arme.
   Un autre marin arriva derrière eux. Il s’approcha de Djinshee et lui prit le bras.
   -Mademoiselle, il faut vous mettre à l’abri !
   -Lâches-moi !!! Lui hurla-t-elle en se retournant.
   C’était parti tout seul. Elle était tellement stressée… Surpris, il s’éloigna d’eux et partit aider les autres voyageurs. Les vas et viens du bateau rendaient la jeune femme à moitié malade, mais c’était une bonne technique pour gagner du temps. L’inconnu s’adressa alors à elle. Il semblait très focalisé sur la stratégie, bien qu’elle soit de moins en moins décente. Il la laissa ensuite seule, comme si de rien n’était. Elle ne prit pas la peine de savoir ce qu’il faisait, elle continua de regarder ce navire qui n’allait pas tarder à les aborder. Elle serrait la rambarde aussi fort qu’elle le pouvait, car elle savait que si elle la lâchait, on la verrait trembler.
   « Qu’est-ce que tu fous ? Tu vois bien qu’on va tous se faire massacrer si tu restes là à rien faire ! »
   Djinshee s’insulta mentalement. Qu’est-ce qu’elle pouvait être idiote, des fois ! Elle n’était même pas foutue de passer à l’offensive, comme l’inconnu l’avait fait ! Ce dernier revînt d’ailleurs à sa place. Ses yeux étaient rivés sur Enderah qui s’étirait avant de se mettre en position de combat. L’homme fit un commentaire. Elle répondit par un rire nerveux.
   -Ne parles pas trop vite, elle ne ferait qu’une bouchée de toi.
   Sur ce, L’Elémentale décolla ses mains de la rambarde et lança un rayon incandescent vers l’une les voiles du galion. Celle-ci commença à brûler, mais cela ne les empêcha pas de continuer. Elle s’attaqua aux voiles les plus proches. Il y en avait trois, et chacune prit feu. Satisfaite, elle s’intéressa ensuite à la coque. Les autres voiles étaient trop loin pour être touchées. Mais cette fois-ci, il s’avéra qu’elle était bien plus difficile à brûler. Les vagues humidifiaient le bois, qui en plus de cela devait être très solide. Elle se rendit vite au fait qu’il ne servait à rien d’essayer. Elle contrôlait sa magie, certes, mais elle n’était pas encore très puissante et ses tirs n’allaient pas bien loin. De plus, elle se fatiguait assez rapidement. Elle décida donc d’utiliser sa télékinésie. Tout en maintenant son équilibre, une main sur la rambarde, elle tendit l’autre vers le navire et tenta de le repousser. Elle savait que quelque chose de cette taille lui était toujours impossible à porter, mais peut-être que l’eau serait avec elle, cette fois ? C’était tout ce qu’elle pouvait faire, de toute façon. La force invisible les sépara de deux mètres tout au plus.
   Djinshee commençait à fatiguer et elle décida à regret de faire une pause. Elle aurait très bien pu continuer jusqu’à tomber par terre, mais si elle ne parvenait pas à les éloigner définitivement, qu’adviendrait-il d’elle ? Elle serait certainement tuée, or, ce n’était pas ce qu’elle voulait. Elle n’avait pas encore vécu assez longtemps. Ce n’était pas la première fois, en quelques mois de vie, qu’elle avait frôlé la catastrophe, mais ce n’était pas maintenant qu’elle n’allait pas encore une fois lui échapper.
   Des barques descendirent du galion, toutes pleines à craquer de pirates. Ceux-ci brayaient comme des sauvages. Elle tendit de nouveau sa paume et en incendia une. Mais il y en avait des dizaines ! Combien étaient-ils sur cette épave ?! Elle en brûla trois autres. Même ces petits bateaux étaient durs à détruire ! Cette fois, elle commençait sérieusement à s’épuiser. Contrôler son feu n’était pas de tout repos. Surtout à cette distance.

   Elle entendit un bruit dix mètres plus loin et tourna la tête. Une échelle en bois s’était accrochée au navire. Un pirate, puis deux, puis trois, surgirent et brandirent leurs armes, beuglant en cœur une sorte de chant de guerre qui annonçait le feu et le sang.

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Mer 22 Avr 2015, 04:58

Acier et Sang



Violence et Désespoir



Ce qui ne devait être qu'un voyage en mer se transformait en bataille ouverte. Avec une conclusion plus que claire. La mort.

Les pirates débarquaient et sans attendre, ils croisaient déjà le fer avec les marins qui organisaient la défense. Tout n'était que braillement, cris et pleurs, ce début de chaos résonnait déjà assez fort dans les oreilles de Jhaïra. D'ailleurs, ce dernier commençait a être désemparé, la situation devenait plus que critique et aucune idée ne germait en lui pour y remédier. Ce qui renforçait sa peur, c'était qu'il n'avait jamais eu affaire à autant d'hommes avec des intentions meurtrières. Jamais, il n'avait pensé une seconde que des hommes pouvaient dégénérer dans cet état de folie meurtrière.

Voilà ce qu'était un pirate
Et notre orine avait à présent une parfaite démonstration sous yeux.

Il resta dans cet état durant quelque secondes, une éternité dans sa tête.

Un pirate vint à sa rencontre, brandissant son sabre courbé sur la tête de l'orine. Si cette énergumène n'avait pas beuglé si fort, Jhaïra serait mort. Le sabre s'abattait, l'orine effectua un pas sur coté et laissa la force du coup entraîné le pirate dans le vide, se qui le déséquilibra. Il profita de cet avantage pour plaqué la tête du pirate contre le sol en bois. Revenu à cette violente réalité, il s'éloigna du pirate, il jeta rapidement un regard autour de lui, rien d'exploitable, juste une pleine confusion. Mais la première des choses à faire était de rassembler une autre force et de repousser les envahisseurs à défaut de les tuer tous.

Trop nombreux.

Il se dirigea alors vers la femme "rouge". Allait-elle bien? Il préférait croire que oui, pas de pessimisme, surtout pas maintenant. Un autre pirate à sa gauche, il évita le coup de sabre mais son épaule gauche fut tout de même touché . Il retint un juron. Il empoigna par le bras cette autre énergumène et le fit basculer à terre en le déséquilibrant. Une fois à terre, l'orine écrasa son plexus solaire. Souffle coupé. Il poursuivit sa route dans cette cohue meurtrière.

   - Allez bande cafaaards!!! Pillions! Détroussons ces angelots!!! Aaaahahaha!!!"

   - Tenez bon. Repousser-les!!! Ne leurs céder rien!!! hurla le capitaine.

Cette violence. Elle était difficilement supportable. Il devait d'abord trouver la femme"rouge", il ne voyait qu'elle pour l'aider à renverser la situation et essayer de sauver un maximum de personnes. Chaque corps qu'il voyait lui donnait un amer gout de regret, il pouvait les soigner. Mais il ne pouvait les soigner si il était pris pour cible à chaque instant de soin. Seule, cette femme pouvait lui offrir la situation dont il espérait la venue.

Du moins, dans le cas ou son hypothèse sur les pouvoirs cachés de cette femme s'avérait juste.

"Un espoir sur une hypothèse. Je suis vraiment désespéré" pensa t-il

Après s'être frayer difficilement un chemin, il parvint finalement à la retrouver. Les pirates n'osait même pas l'approché pour une raison toute simple. La panthère était là, elle restait près de sa maîtresse. Même à cette distance, on pouvait sentir son agressivité meurtrière et nul doute qu'elle serait plus rapide que n'importe qu'elle homme sur ce bateau.

Violence et élégance. Qu'est-ce qu'elle était belle à cet instant.

Il se dirigea en courant vers la femme. Cette dernière semblait épuisée. Avait-elle croisé le fer? Dans tous les cas, elle était en vie, c'était le principal. Quand il s'approcha, la panthère émit un grognement sourd. Un avertissement. De mort. Effrayant, mais il ne pouvait pas reculer même si cette dernière serait prompt à le tuer sur place plutôt que laisser quinconce s'approcher de la femme "rouge".
Jhaïra s'approcha de la panthère.

   - Écoute-moi. Nous n'avons plus le temps. Toi aussi tu la senti et si tu ne me laisse pas aider ta maîtresse, on ne pourra plus rien faire. Nous risquons nos vies et je comprends très bien ce que tu ressens, mais tu dois me laisser l'aider. Je t'en prie.

La panthère fixa l'orine dans ses yeux. Nul ne saura ce qu'elle chercha mais l'ayant trouvé, elle le laissa s'approcher. Il posa ses mains sur les épaules de la femme et il commença à soigner ses éventuelles blessures, du moins si elle en avait. Mais durant les soins, il analysait les causes de son épuisement et hormis quelques petites contusions qu'il guérit, la véritable cause était dû au fait qu'elle avait utilisé trop de magie. Sa maîtrise des soins étaient limité aux blessures, pas à l'épuisement mais il devait essayer. Il dériva le flot de magie vers...la magie de la femme"rouge"!
Du coup sa magie régénéra l'énergie magique perdue responsable de son épuisement. Ce nouveau dérivé du soin qu'il inventa n'était sans doute pas sans risque. Pour l'instant, il ne ressentait aucun effet secondaire. La panthère fixait l'orine. Surveillant surement chacun de ses gestes.

Sa présence seule avait suffi pour les protégées.

   - Voilà. Normalement, tu devrais être en pleine forme. Reste en vie. On doit essayer de les repousser, ces espèces d'homme pirates. J'ai besoin de vous, car pour l'instant, vous êtes la seule personne à faire usage de la magie. Essayer de l'utiliser que quand cela s'avère nécessaire. D'ailleurs, essayer de canalisé votre feu dans toutes votre main, cela réduira le coût en magie, ainsi vous aurez un avantage certains au corps à corps.

Il se releva et s'écarta juste un peu de la femme, encocha une flèche et tira. La flèche atteignit sa cible puis de nouveau il encocha une flèche.

Cible après cible. Au moins treize était tombé sous ses flèches.

Sur le pont, le capitaine ferraillait ferme. Plusieurs de ses marins étaient tombés sous les assauts des pirates. Il peinait à trouver la force de lutter dans ce chaos qui n'en finissait pas.

Jhaïra luttant aussi pour sa propre vie. Totalement dégoûté de ce chaos.


Non loin d'eux, un étrange pirate observait la femme"rouge" ainsi que l'orine. Qu'avait-il en tête? Et surtout, que voulait-il?

   - Les dieux ne sont vraiment pas avec nous, aujourd'hui. songea l'orine.


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Mer 22 Avr 2015, 12:17

Djinshee dégaina son épée double. Si elle ne voulait pas finir dans l’eau, il était temps d’agir. Enderah restait près d’elle. Elle n’avait pas l’intention de laisser seule sa maîtresse. Les pirates avaient envahi l’entièreté du pont, et d’autres continuaient même d’apparaître. Elle entendit un cri derrière elle et se retourna. Un bandit courait vers elle, son sabre ébréché au-dessus de sa tête. Sans réfléchir, elle se décala sur le côté et fit une rotation avec son épée. Le pirate lâcha un hurlement de douleur et s’écroula sur le bois rougi, une main sur la profonde entaille dans son abdomen. Elle le laissa agoniser, l’ombre d’un sourire s’affichant sur ses lèvres. C’était plutôt plaisant.
   Pendant ce temps, Enderah s’occupait de quelqu’un d’autre. Il avait l’air plus coriace que le premier. L’Elémentale courut l’aider et lui transperça la poitrine, déjà lacérée de griffures. Elle posa sa main sur la tête de la panthère. C’était un signe d’affection qu’elle avait l’habitude de faire. Au fil des mois, elles avaient plus ou moins inventé un langage de signes pour se comprendre.
   Maintenant qu’ils avaient vu de quoi était capable le fauve, la plupart évitaient de l’approcher. Seuls les plus courageux – et les plus idiots aussi – osaient brandir leur arme. Mais ils se faisaient tout de suite massacrer par le duo. Autour d’elles, il y avait maintenant une énorme flaque de sang. L’odeur devenait étouffante. Essoufflée, Djinshee s’arrêta un moment. Elle reprit alors conscience qu’elle était sur un bateau. C’était une catastrophe. Comment allaient-ils repartir, une fois cette bataille terminée ? Allaient-ils couler ? A cette dernière question, il n’y avait qu’une réponse : non. Le simple fait de couler était inconcevable pour elle. Ce serait mourir dans sa phobie.
   Elle vit l’inconnu s’approcher d’elle. Plus il avançait, plus Enderah grondait. Il fallait croire qu’elle avait un mauvais pressentiment, ou alors à cause des évènements elle ne faisait plus confiance en personne. Une fois arrivé à sa hauteur, l’homme s’adressa au fauve. La jeune femme le laissa faire, bien qu’elle trouve cela bizarre. Mais à sa grande surprise, elle se calma. Il avait peut-être le pouvoir de parler aux animaux ? Il posa ensuite ses mains sur les épaules de l’Elémentale. Elle ne savait pas ce qu’il allait faire, mais elle le laissa. Etrangement, elle sentit une chaleur apaisante émaner de ses bras. Elle les regarda. Des blessures qu’elle n’avait même pas vues se refermaient d’elles-mêmes ! Pendant cette opération, elle semblait aussi reprendre en vigueur. Cet inconnu était donc un guérisseur. Au lieu de le remercier – ce qu’elle détestait faire – elle lui sourit vaguement. Après lui avoir adressé quelques mots, il repartit au combat, utilisant son arc.
   Djinshee alluma ses paumes et lança un rayon enflammé sur l’ennemi le plus proche. Celui-ci se roula par terre en espérant s’éteindre, mais finit par crever lamentablement. La jeune femme sourit encore plus et oublia de nouveau la mer. Elle repartit dans la foule de combattants. Elle décapita un homme, puis éventra le suivant, Enderah toujours sur ses talons. La panthère se débrouillait bien. Elle sautait sur les pirates et les écrasait de tout son poids avant de les déchiqueter. Personne ne parvenait vraiment à la blesser à cause de ses plaques. La jeune femme regarda autour d’elle. Pratiquement tous les marins étaient morts, et les autres passagers avaient disparus. L’inconnu était un peu plus loin et ne semblait pas avoir besoin d’aide. En revanche, le capitaine si. Il s’acharnait à contrôler seul le navire tout entier. Il évitait de prendre part aux combats. Mais il était actuellement face à deux énergumènes armées jusqu’aux dents. L’Elémentale appela sa panthère et monta dessus. Il fallait absolument garder le capitaine en vie, s’ils voulaient remettre un jour les pieds sur la terre ferme. Elle galopa jusqu’à lui et sauta par terre, tandis qu’Enderah continuait et sautait sur l’une des vermines. Quant à la seconde, Djinshee la désarma en lui brûlant les mains, puis le prit par le cou. Le pirate cria. Sa paume était toujours allumée. Une fois qu’elle fut certaine que son cou était bien calciné, elle le laissa tomber par terre. Elle se tourna vers le capitaine, qui la regardait, effrayé. Enfin non, il regardait plus le ciel.
   La jeune femme fit volte-face. Au même moment, un énorme craquement se fit entendre. Des pirates descendaient précipitamment du mât, qui s’approchait de plus en plus d’elle. Elle resta figée. Enderah rugissait. Elle entendit une voix, puis sentit qu’on la poussait violemment. Il y eut un énorme choc et sa tête cogna plusieurs fois le bois. Noir…
   Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle était… Autre part. Elle n’avait aucune idée d’où. Un mal de crâne la prit. Elle entendait encore des cris et des entrechocs métalliques, mais moins forts. Il y avait aussi un grondement. Elle tourna la tête. C’était Enderah. Elle était debout et fixait un homme. Il était habillé comme un pirate et avait de fraiches cicatrices sur son visage. Attends… Un pirate ?! Djinshee se mit debout et dégaina son épée.
   -Non, s’il vous plaît, calmez-vous ! Dit-il.
   -Tu vas crever comme les autres.
   Le pirate se mit à genoux.
   -Je vous en prie…
   -Tu nous pries de quoi ? S’énerva la jeune femme. Tu n’es qu’un vulgaire pirate pourri qui ne pense qu’au fric et au sang inutile.
   -Je suis ici pour vous sortir de ce carnage. Je ne suis qu’un « apprenti », comme ils disent. Je ne suis qu’un prisonnier qu’ils ont contraints à intégrer l’équipage. C’était ça ou la mort.
   Djinshee se tut. Elle jeta un œil autour d’elle. Elle remarqua alors la présence de l’inconnu. Elle fit signe à la panthère de se taire.
   -On est où ?

   -Dans les appartements de votre capitaine. Un mât est tombé et a cassé une partie du navire.

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Mar 05 Mai 2015, 03:27

Critique. Il n'y avait pas d'autre mot.

La situation était totalement hors de contrôle, rien ne semblait stopper ce chaos et encore moins ce carnage. L'orine devait son salut à cet apprenti, qui l'avait abrité dans la cabine du capitaine. Les pirates étaient trop nombreux et biens trop rodés à cet "art" qu'il maîtrisait trop bien.

Ils étaient battus. Il n'y avait pas d'autre mot.

L'apprenti avait aussi transporté la femme"rouge" avec elle. Cette dernière avait subi un choc après s'être cogné le crane, elle devait aussi son salut à cet apprenti homme pirate qui ne semblait pas pirate du tout. La panthère aussi était là, elle n'avait aucune blessure apparente, intérieurement, il était soulagé. Sans attendre, il se dirigea vers la femme et comme tout à l'heure, il posa ses mains sur ses épaules et commençait ses soins. Sans encombre, le flot de magie parcouru le corps de la femme. Ses blessures avaient sans doute déjà disparu, il fit de même pour l'apprenti et la panthère, bien que cette dernière sembla un "rechigné" les soins magique de Jhaïra, ce qui n'était pas sans lui plaire.

Une fois tout le monde sur pieds, il revint à la dure réalité qu'il avait pu ignorer durant le bref instant où ils soignaient ses compagnons de voyage, ils étaient toujours coincés. Soient ils sortaient, ils se faisaient tuer à coup sûr, certes non sans posé une farouche résistance mais le nombre l'emporterai aisément. Si ils tentaient un passage en force, ils réussiraient surement à passer mais même si il parvenait à subtilisé à l'ennemie un de leurs canots, ils étaient sur de se faire capturé ensuite. Malgré les différents plans qu'il échafaudait, les nombreuses analyses qu'il effectuait, tous aboutissaient à une mort certaine.

   - "Allez, il faut qu'ont prennent le large. Le bateau ne tiendra plus."

   - "Ah ouais, j'oubliais presque ce maudit mat brisé, nous z'vons pillé tout ce qui y a. Laissons ce rafiot coulé, la poiscaille se chargera de ronger leurs os"

Jhaïra, blême et horrifié par la révélation qu'ils entendirent tous. Le temps et l'état du bateau jouaient contre eux. Ils commençaient à paniqué et cela devaient sans doute se voir. Sans un plan, ils couraient droit au cimetière. Il n'arrêtait pas de faire les cent pas, rien ne lui venait à l'esprit. En repensant un peu plus, il posa une question à l'apprenti.

   - Comment vous-êtes-vous retrouver hom... non...pirate? Dépêchez-vous de répondre!!!

 - Eh bien, c'est-à-dire que... J'étais fait prisonnier à l'origine et je n'ai pas eu le choix, je les ais rejoins et encore, j'ai eu de la chance d'être....

  - Ça suffit, inutile de perdre notre temps à tergiversé. La solution est là. Nous devrons être vos prisonniers. Vous êtes des leurs ça marchera. A vous de les convaincre de nous emmener en tant que prisonnier.

  - Vous savez que ça risque d'échouer, votre plan?

Jhaïra regarda l'homme d'un air sévère, il n'avait vraiment pas envie qu'on remette en question la seule solution qui lui restait. Il ne voulait tout simplement pas abandonner cette femme et sa panthère ainsi que le marin qui les avaient sauvés sans aucune raison valable, bien que ce dernier commençaient vraiment à l'exaspéré.

  - OUI JE SAIS!!! MAIS JE N'AI RIEN D'AUTRE. dit-il en élevant la voix. Maintenant à moins que.... que...qu'ils soient assez stupide pour ne pas nous reconnaître si nous nous déguisons. C'est peut-être ça, si on se déguise, nous avons une chance sur deux pour que ça marche. C'est la seule chose que je vois de plus.....logique. Navré mais je n'ai pas d'autre idée à part coulé avec le bateau.

L'apprenti déglutit mal la réprimande sévère de l'orine. Il ne savait même pas ce qu'en pensait la femme derrière elle. D'ailleurs, pour son animal, il ne savait pas comment ils allaient faire pour l'emmener. Il n'y avait que des problèmes et très peu de solutions. Il ne restait plus qu'à prier les dieux pour que le plan de l'orine réussisse.
Il poussa légèrement la porte de la cabine et essaya de déshabillé deux cadavres de pirates qu'il trouva au alentour et tenta de les dévêtir le plus discrètement possible, enfin plus facile à dire qu'à faire. Après qu'il se soit revêtu en vitesse des "habits" de pirate, il apporta des vêtements à sa camarade. Jhaïra, la femme et la panthère sortaient les premiers, suivit de l'apprenti derrière eux. À première vue, il ne restait plus grand chose de ce qu'était le bateau. Tout n'était que ruine et bois en morceau, il n'y avait pas non plus de survivants apparent, il s'en mordit la lèvre de devoir assisté à tout ça en étant impuissant, mais que devait pensé la femme"rouge" alors? Que ressentait-elle à présent? Autant de formulation sans réponse qui lui permettait de s'évader l'esprit de ce guêpier des plus sordide.

Ééééééh, attendez-nous!!! hurla l'apprenti.

Les pirates restants vinrent à sa rencontre.

   -  Vous fichiez quoi? Ce bateau prend la flotte!

   - Belle trouvaille ce...ce enfin bon mille sabordels, attachons le chat et vendons le, on pourra en tiré quek choz.

   - J'ai pas confiance, qui dit qu'ils n'essaieront pas de nous enfumé? Baaaah de toute façon, la plupart de ces angelots sont morts. Déguerpissons en vitesse. ALLEZ!!!

Tous suivirent les pirates. Non loin de leur position, se tenait le vaisseau principal des pirates. Il était tout de même assez grand bien que le bateau qu'il avait réduit en miette l'était beaucoup plus. Un petit ponton en bois avait été dressé pour y facilité l'accès au dernier retardataire. Ils avancèrent tous vers le ponton. Jhaïra passa en premier suivi de la panthère et de la femme "rouge", les pirates fermaient la marche. Une fois cette escale terminée, ils jetèrent le ponton à l'eau, désormais il n'y avait plus de retour possible. Durand leur marche, Jhaïra n'avait pas remarqué la trace du capitaine. Sans doute avait-il succombé? Encore, il se mordit la lèvre.

  - On allons-nous au juste?

   - La cale, y a du sacré boulot et vous y attacheré c'te chat.

L'apprenti, leur adressant un dernier regard plaintif, suivit les deux autres pirates.

Une fois arrivé à destination, deux pirates ouvraient une trappe en bois d'une grande largeur. Cela devait être la cale. Un endroit sans aucune issue ni échappatoire que celle par ou il y pénétrait. Nos deux faux survivants pénétrèrent dans cet enchevêtrement de cordes et de barils et autres objet des plus étrange, la panthère suivit son maître. L'hospitalité ne devait surement pas faire partie de leur prérogative. Au moins ils étaient en vie et avait gagné bien plus que du temps. L'endroit, la cale était un endroit parfait. C'était bien plus qu'il ne lui en fallait pour échafauder un second plan. Leur stupidité, à ces maudits pirates n'avait fait qu'aidés nos prisonnier.


La contre-attaque n'allait surement pas leurs faire plaisir.



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Ven 08 Mai 2015, 19:47

Ce ne fut pas sans dégoût que Djinshee prit les vêtements sales et encrés par le sang que lui tendit l’homme. Mais au fond, il avait raison. C’était la seule solution. Ce bateau allait couler de toute façon, et ces pirates ne les laisseraient sûrement pas en vie s’ils les voyaient. C’était des habits d’homme… Elle allait donc devoir faire croire qu’elle en était un. Elle avait vu une ou deux femmes parmi eux, mais leurs habits étaient totalement différents. La jeune femme déchira un pan de la chemise en lambeaux qu’elle avait reçu et banda sa poitrine, serrant du mieux qu’elle pouvait. Elle enfila ensuite sa tenue. Ca ne sentait pas la rose, loin de là. Mais elle allait devoir faire avec. L’ensemble était sombre, sûrement à cause de la saleté. La seule couleur visible était celle du sang.

   Une fois déguisée, l’Elémentale ramassa un miroir, fracassé par terre pendant l’assaut. Il y avait un problème : son visage. C’était clairement celui d’une femme. Et ses cheveux aussi. Bien trop propres. La longueur importait peu. Djinshee arracha le bois du cadre et le brûla. Elle tenta ensuite de durcir ses traits avec la suie et en appliqua sur ses cheveux avant de les ébouriffer. Elle dégaina son poignard et fit quelques entailles sur ses bras. Rien de grave, juste pour donner l’impression d’avoir combattu. L’illusion n’était pas parfaite, mais c’était mieux. Elle dit à l’inconnu de se maquiller aussi et lui lança le morceau de bois. Il ne restait plus qu’Enderah. Comment faire ? Elle balaya la salle du regard. Tout était sens dessus dessous. Et il fallait une corde. Malheureusement, il ne semblait pas y en avoir. Le temps manquait pour fouiller. La jeune femme détacha sa ceinture pour faire office de « laisse » à la panthère. Il fallait faire croire qu’elle – ou plutôt qu’il – l’avait matée. Ce n’était pas très crédible, mais elle ne pouvait pas l’abandonner. Enderah ne comprit pas ce que sa maîtresse tentait de faire. Elle commença à gronder et à s’agiter, et elle dut la rappeler à l’ordre plusieurs fois. Le félin n’avait jamais été habitué à l’emprisonnement. La ceinture lui était difficile à supporter.

   Une fois prêts, ils sortirent des appartements. Ils étaient les derniers sur le navire, en plus de quelques-uns qui s’apprêtaient à rejoindre le galion.

   Le vaisseau du voyage n’était plus qu’un misérable cimetière à moitié éventré par le mât. Les corps gisaient, tous aussi blafards. Un à un, Djinshee les regarda. Etrangement, le spectacle la rendait indifférente. C’était malheureux, certes, mais c’était ainsi. Elle se demanda où avait bien pu passer le capitaine. Elle ne l’avait pas vu depuis son réveil. Elle osa aventurer ses yeux sous le mât…  Elle visa juste. Il était bien là, enfin, ce qu’il restait de son corps, c’est-à-dire son corps… Sans la tête. Non pas qu’il était décapité, plutôt que son crâne – ou bien les restes – devait se trouver quelque part, éparpillé sous cet énorme tronc qu’était le mât. L’ « apprenti » parla à quelques pirates, puis ils passèrent tous ensemble sur l’étroit ponton qui reliait les deux vaisseaux. L’Elémentale pria pour ne pas tomber. Apparemment, ses prières furent entendues, bien qu’elle ne portât de culte à quiconque. Elle passa sans problème avec sa panthère. Elle était soulagée de savoir qu’Enderah était sauve.

   Un pirate les chargea justement d’aller attacher le « chat » dans la cale. Ils comptaient le vendre. Ils comptaient, mais ils allaient surtout avoir des surprises pour la suite. C’est ce que la jeune femme pensa, bien qu’elle n’ait encore aucun plan en tête. Le vaisseau avait commencé son retour vers le repère de ces bandits, mais il n’allait pas très vite. C’est vrai qu’elle avait brûlé des voiles. Ca leur permettrait de gagner du temps, donc. Elle se dirigea vers la grande trappe, ouverte, quand elle sentit une main de géant la prendre par l’épaule.

   -Eh, toi. J’te connais pas.

   Le pirate était très grand et costaud. Djinshee lui lança un regard noir, prit une voix grave et un peu enrayée. Elle enchaina avec un sourire sarcastique.

   -Ah ! C’est la meilleure, celle-là ! Tant k’tu bois k’tu m’connais pas ! On voit c’est qui les rats sur l’rafiot !

   Autour d’eux, les pirates se mirent à rire, tous de la même façon : se décrochant la mâchoire et beuglant, comme si le but était de faire le cri le plus immonde possible. Son interlocuteur fit de même. Il lui fit une violente tape dans le dos.

   -T’as ptet raison ! En tout cas, tu m’plais, toi, t’as du cran. Ce soir, j’te promets ma tournée, camarade de beuverie !

   Sur ce, la jeune femme rejoint l’inconnu. Imiter leur voix et leur accent n’avait pas été si simple. Elle sauta dans la cale. Enderah y était déjà. Elle grondait de plus en plus. La trappe se referma sur eux. A l’intérieur, ce n’était qu’un énorme bazar. Il devait y avoir de tout : des tonneaux, des cordes, des vieilles lampes, des armes, de la nourriture…

   Djinshee resta immobile quelques secondes. Au-dessus, les pirates « chantaient » des chansons barbares aux paroles incompréhensibles. Et sur les côtés, on entendait le clapotis régulier des vaguelettes sur le bois. Elle eut un frisson. Techniquement, ils étaient dans l’eau, voire sous l’eau. Mais elle ne devait surtout pas céder à la panique.

   -Et maintenant ?... Chuchota-t-elle, d’une part pour ne pas se faire entendre du dessus, mais aussi pour éviter que l’homme ne devine trop facilement sa peur.

   « Il faut faire croire qu’on attache Enderah… »

   Elle s’approcha de son compagnon et émit un grondement. Le félin l’imita, puis rugit. Elle posa sa main sur sa tête. C’était exactement ce qu’elle attendait d’elle. Elle profitait de sa nervosité. Mais elle ne devait pas l’énerver pour autant. Ca n’aurait fait qu’empirer la situation.

   Ils ne voyaient pratiquement rien, ici. Djinshee prit le risque d’allumer sa paume et alla attraper une lampe. Le verre était cassé, mais ce n’était rien. Au moins, ils voyaient ce qu’ils faisaient, bien que la lumière n’aille pas très loin. Elle s’agenouilla près de son fidèle compagnon et la regarda dans les yeux. Elle fit voler une longue corde jusqu’à elle et l’enroula doucement autour du félin. Elle devait être attachée, s’ils voulaient être crédibles.

   « Les ordres sont les ordres… »

   Enderah ne comprenait pas. Pourquoi sa maîtresse s’en prenait-elle à elle ? Elle rugissait de plus belle mais n’osait pas l’attaquer.

   -Enderah… Chuchotait régulièrement la rousse. Fais-moi confiance.

   Elle peinait à faire les nœuds. Elle tremblait beaucoup, mais elle ne voulait aucune aide de personne. Elle ne voulait pas que l’autre soit blessé. La panthère ne le connaissait pas et dans la colère les blessures qu’elle infligeait pouvaient être conséquentes. Quand elle eut enfin fini, elle s’éloigna. Elle avait pitié de sa pauvre amie qui était couchée sur le ventre et ligotée, mais elle n’avait pas le choix. Elle brûlerait les liens si nécessaire. Mais en attendant, elle devait la laisser comme ça… Elle se tourna vers l’inconnu. Ses yeux rouges étaient comme des points lumineux dans cette semi-obscurité. Elle réfléchissait à un plan. Ils avaient plusieurs possibilités : 1) se planquer ici attaquer les pirates au bon moment, c’est-à-dire si ils viennent les chercher ou quand ils seront à Nériona, puis s’enfuir ; 2) se planquer ici et installer une barricade en essayant de trouver un compromis avec les pirates, puis s’enfuir d’une façon ou d’une autre ; 3) sortir et participer à la vie de ces énergumènes jusqu’à Nériona, puis s’enfuir ; 4) sortir et participer à la vie de ces énergumènes, puis trouver un plan avec l’apprenti, puis s’enfuir.

   -Bon,… Plusieurs choix s’offrent à nous, dit-elle avant de lui expliquer chacune de ses propositions.

   Ses plans étaient tous plus foireux les uns que les autres, mais pouvait-on parler de stratégie depuis le début de ce fiasco ? C’était la chance ou la mort, après tout.

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Mer 23 Nov 2016, 20:09

Djinshee n’avait aucune envie de remonter, autant qu’elle ne voulait pas rester aussi près de l’eau. Le navire tanguait aussi un peu trop à son goût. C’était maladif. Terrible.

  -Rester ici nous permettrait de nous faire oublier, et d’éviter de se faire griller… Pas que nos costumes soient pourris, mais ils sont pourris.

  Ca lui faisait mal de dire ça, car elle risquait de passer le pire moment de toute sa vie, mais elle se voyait mal remonter. Elle réfléchit encore un peu. Oui, ils allaient rester ici et leur tendre un piège. Ils pourraient bien en garder un ou deux en vie pour les aider à rentrer… Comme l’apprenti, par exemple. L’Elémentale soupira. Elle se demandait souvent pourquoi elle s’embarquait dans ce genre de choses. Elle s’était assise, mais décida de se mettre en action. Peut-être cela ferait-il passer son mal de mer ou sa peur. Elle avait tellement peur qu’elle avait l’impression d’avoir froid. Pourtant, elle en était sûre, sa température était supérieure à la normale. Elle le sentait, au fond, son feu qui carburait. Elle balaya l’endroit à la lumière de la lanterne et décida d’aller visiter, laissant seul son compagnon de galère. Elle passa par-dessus un baril, enjamba des tas de cordages jusqu’à l’une des extrémités du bateau, qu’elle devina comme étant l’avant de celui-ci. Il n’y avait rien d’intéressant de ce côté. Du moins, elle ne trouvait rien susceptible de monopoliser ses pensées, histoire qu’elle arrête d’analyser chaque clapotis contre la coque, et de perdre inutilement de l’énergie à trembler et à avoir froid. Elle cherchait, pourtant. Elle soulevait les filets, les instruments métalliques, les toiles… tout. Et rien. Elle s’attardait encore. Ils étaient censés ne pas perdre de temps, mais elle voulait plus que tout au monde qu’il passe et vite. Elle ne cherchait rien d’autre que du temps qui passe. Elle alla ensuite de l’autre côté. Là-bas, la cale ne se terminait pas en pointe ; il devait y avoir une pièce, des appartements ou autre chose du genre, et ce n’était pas accessible par ici. Dans son dos, Enderah émit un miaulement rauque. Djinshee se réactiva. Elle découvrit une malle poussiéreuse au verrou rouillé. Elle donna un coup de pied dedans et il sauta aussitôt. Elle ouvrit. Contrairement à ce que certains auraient pu croire, le coffre ne s’ouvrit pas sur un trésor, ou sur un quelconque objet de valeur. Une odeur pestilentielle agressa d’abord ses narines, si bien que la jeune femme eut un haut-le-cœur. Le malaise de trop, presque. Un squelette. Ses os étaient encore dans le bon ordre, et d’après sa position, on l’avait enfermé là en guise de torture. L’intérieur du couvercle était gratté, et le fond du coffre était couvert d’une couche noirâtre… dont on ne voulait pas connaître la provenance, pour être honnête. Djinshee regarda Enderah, puis remit son attention aux ossements.

  -Tant qu’à faire des plans pourris… Viens voir.

  Elle avait une main près de la bouche au cas où son estomac aurait la merveilleuse idée de rendre. C’était vraiment un plan nul…

  -Tu sors ce squelette et je détache Enderah.

  Ca commençait à faire un moment qu’ils étaient là. Ils ne connaissaient pas leur ennemi. C’était un problème : allaient-ils les oublier ou finir par aller voir ce qu’ils foutaient ? Djinshee redoutait en même temps qu’elle attendait cette seconde possibilité. Elle gratta la panthère derrière les oreilles et trancha ses cordes à l’aide de son poignard ; elle avait trop peur de foutre le feu. Le félin se mouvait aussi pour s’en débarrasser le plus vite possible. Elle grondait sans s’arrêter.

  -C’est bon ? Demanda-t-elle à son acolyte.

  Ne pas vomir, ne pas vomir… Sa gorge, et tout son ventre était serré. Elle passa quelques obstacles pour l’aider à terminer le travail et à disposer le corps correctement. Ce mort n’était pas tout jeune, il n’y avait pas besoin d’être savant pour le voir, mais avec la lumière et dans la précipitation, ils y croiraient. Djinshee s’assit près d’Enderah. Elle la caressait, silencieuse, maintenant concentrée. Elle devait être pâle comme un linge, l’autre homme ne devait pas savoir comment se comporter. En ce moment-même, elle l’enviait. Elle l’enviait horriblement. Il n’avait pas l’air trop malade ici. Bordel, mais comment faisait-il ?! Si seulement c’était si facile… Elle respirait fort. Elle avait trop mal… Y avait-il quelque part où elle pourrait ne pas tout dégueulasser ?

  -Je…

  Elle se leva et se précipita vers la malle. Son ventre se contracta et elle crut un moment qu’elle allait vomir toutes ses tripes et crever. C’était à la fois affreux et soulageant.

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Mer 23 Nov 2016, 22:29

Djinshee referma le coffre dans un claquement sec et s’affala par terre. Les larges rouleaux de cordes lui faisaient un oreiller et un matelas anormalement confortable. Sa respiration était toujours aussi bordélique. Elle ferma les yeux, profitant de cet instant de libération, puis, aussi sournoisement qu’il était arrivé la première fois, le mal reprit. Elle émit un soupir fatigué et désespéré.

  -Comment tu fais… pour rester aussi calme et à l’aise ? Demanda-t-elle finalement.

  Certes elle avouait sa faiblesse, mais s’il avait un secret – à vrai dire, elle en doutait fortement – elle serait ravie de le connaître. Elle ne comprenait vraiment pas les gens au pied marin, ou les autres c*nn*ries de genre. C’était tout bonnement impossible. A moins d’être un Ondin, un Elémental de l’Eau ou un Bélua dauphin, ce n’était pas un environnement normal… Bah tiens, si ça se trouvait, cet homme faisait partie de l’une de ces catégories… Elle frissonna. Cela voulait alors dire que depuis tout à l’heure, elle suivait un mec susceptible de l’arroser ? Nouveau frisson. Elle n’était pas raciste ou quoi que ce fût d’autre, mais l’idée que quelqu’un ait un lien avec l’eau la rendait toujours méfiante. Sa confiance envers eux baissait considérablement, comme si d’un coup, ils devenaient des individus dénués de contrôle de soi, et capables de noyer une personne qui leur aurait dit bonjour. Une sorte de grincement claquant la fit sursauter. Elle se redressa du mieux qu’elle put et fit signe à son camarade de la rejoindre. Elle l’attrapa par le bras, éteignit la lanterne, l’entraîna le plus au fond de la cale et les couvrit de l’ombre. Enderah voulut les rejoindre, mais elle leva les eux et rugit lorsque la trappe s’ouvrit.

  -Puuutain de nom de… !

  -Bouge-pas, i’va t’bouffer !

  Djinshee fit signe à l’autre de ne pas bouger et s’approcha à quatre pattes d’Enderah. La panthère tourna vers elle.

  -Prenez des lances, n’importe quoi, on a une bête à abattre !

  Elle se figea. Elle allait attendre là. Enderah était à ses côtés, mais sûrement plus visible du pont. Son souffle lui semblait bruyant, et impossible pour elle de faire autrement, sous peine d’empirer son niveau de stress. Heureusement, une brise d’air était venue la réconforter. Un premier pirate sauta dans la cale, puis un deuxième, n’hésitant pas à marcher sur les os répandus par terre.

  -Alors, petit chaton, où est-ce que tu te ca…

  Djinshee tendit soudainement le bras et propulsa les deux hommes à l’autre bout de la cale. Elle fit signe à Enderah d’attaquer et réutilisa sa magie pour rabattre le volet de la trappe. Elle rejoignit ensuite son amie, brandit son épée et acheva les deux matelots. Pourquoi avait-elle fermé la cale ? Elle ne savait pas trop. Elle avait paniqué. Aussi, elle n’avait pas voulu se retrouver devant une légion dans un espace si restreint… Au-dessus, le bois travaillait un peu plus ; on s’activait. Tiens donc, avait-elle causé de l’agitation à bord ? Les choses allaient s’accélérer. On rouvrit le temps de cinq secondes. Une nouvelle personne entra, puis le noir. Vacillante, Djinshee s’appuya contre un baril et se risqua à faire apparaître une flamme au bout de ses doigts. Elle le fit aussi voler contre la coque. Le pirate émit une plainte rauque et elle alla jusqu’à lui. Elle reconnut l’apprenti et plaqua une main contre sa bouche.

  -Avant que tu ne dises une c*nn*rie : tu es face à un fauve affamé et agressif. Siffla-t-elle. Tout ce que tu peux faire c’est crier, ou chuchoter.

  Elle recula, haletante. Enderah gardait quelque distance et lançait des regards mauvais.

  -Dis-nous comment ça se passe à l’extérieur.

  -Ils… pensent que votre bête… est affamée, justement.

  Silence.

  -Et ? Pressa-t-elle. Vous êtes combien ? Qu’est-ce que vous faites ?

  -Bah… Mise à part pour la manœuvre, ils sont tous armés et ils attendent… Une dizaine dans les deux cas…

  -Grr.

  Enderah l’imita et rugit. L’apprenti poussa un cri de terreur. Il suait à grosses gouttes, les yeux sortant de leurs orbites, rampant en arrière mais se heurtant à la paroi verticale du vaisseau. Djinshee lui sourit plus ou moins. Elle était trop mal pour en faire un vrai.

  -Bon… Tu as un plan ? Est-ce qu’au moins, on peut se procurer du feu ici ?

  -Quoi ? Euh… Oui c’est possible, mais le plan…

  Alors pour un plan, tant pis. Ils combattraient à trois comme des brutes. Djinshee irait manger un peu de feu et ça serait – presque – du gâteau…

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Mer 23 Nov 2016, 22:30

A trois ils poussèrent deux tonneaux juste au-dessus de la trappe. Un escalier de fortune qui leur permettrait une entrée en scène plus rapide. Ils étaient armés depuis le début, tout était à peu près bons pour ne pas mourir dès leur apparition. Djinshee se concentra. Elle avait épuisé pas mal de forces en magie. Ses faiblesses s’accumulaient. Elle sentait que ses propres gestes allaient être plus lents que d’habitude.


   -Vous êtes prêts ? Demanda-t-elle.


   Les deux hommes acquiescèrent, arme au poing. Alors, dans un effort marqué, l’Elémentale usa une fois encore de sa télékinésie. Elle souleva le lourd battant et ils bondirent. Elle remonta en troisième suivie d’Enderah, et commença par entailler la hanche d’un pirate déjà occupé. Elle para ensuite un coup. Le capitaine hurlait des ordres à tout va. Il se battait avec ses moussaillons. Djinshee chercha l’apprenti du regard. Il s’attaquait à un costaud. Mais il fallait qu’il lui trouve du feu, bordel ! Elle le lui fit rappeler en hurlant, mais il semblait long à la détente. Elle voulut esquiver un coup mais on lui entailla l’épaule. Elle gémit, laissa ses cheveux et son bras s’enflammer et poussa l’abruti qui lui avait fait mal. Elle le brûla sur le côté et une partie de ses vêtements. Elle remit, une seconde, son attention sur l’apprenti et lui regueula « LE FEU ! ». Elle courut jusqu’à lui, empalant quelqu’un au passage et le poussa au-delà du cercle de combat qui s’était formé. Elle lui répéta encore le feu, avant de se prendre un poing crasseux en pleine face. Elle s’écrasa par terre, se tenant la mâchoire. Elle avait échappé de peu au déboitage. Un goût de sang s’insinuait dans sa bouche. Elle reçut un coup de pied dans le ventre et elle se plia en deux. Elle insultait intérieurement l’apprenti. S’il était tout de suite parti, je serais debout à l’heure qu’il est ! Quel idiot ! Mais qu’est-ce que je fous là, moi… Elle sentit qu’on la soulevait. Elle écarquilla les yeux et regarda devant elle. Elle était en l’air et s’approchait dangereusement du bord… Elle se mit soudain à gesticuler et à crier.


   -Non ! NON ! NOOOOONNNN !!!



   Elle s’enflamma sans même s’en rendre compte. Elle se sentit voler, et atterrit, bastingage dans la côte, prête à basculer. Elle s’accrocha de toutes ses forces à la rambarde, terrifiée, persuadée qu’elle allait tomber à l’eau. Le bois de la planche se consumait doucement sous ses doigts et elle crut qu’elle allait céder quand elle poussa sur ses bras pour reculer et pouvoir poser ses pieds sur le pont. Elle s’effondra par terre, reprit sa forme humaine, le souffle court et tremblante. Elle chercha son épée des yeux, tressaillit et rampa pour aller la chercher lorsqu’elle remarqua qu’elle était au bord du pont. Elle était en théorie très loin de tomber, mais pas pour elle. Alors qu’elle allait enfin poser la main sur le manche, l’arme s’éleva sous ses yeux. Elle les leva, découvrant le sourire mauvais d’un pirate. Elle lui attrapa fermement la jambe, le défiant du regard. Il allait voir… Alors qu’il brandissait sa nouvelle arme, il poussa un beuglement grave, recula et trébucha. Son pantalon déchiré collait à sa peau, rougie, fondue. Djinshee bondit sur lui et lui asséna un coup de poing, puis deux, puis trois. Elle lui cracha ensuite dessus – un crachat sanglant – récupéra son bien et lui trancha la jugulaire. Elle s’éloigna de la mare de sang grandissante. Elle n’eut le temps de faire quoi que ce fût d’autre qu’une voix s’élevait d’entre le brouhaha et l’entrechoquement des armes. Une forme scintillante roulait vers elle. Elle attrapa l’objet. C’était une bouteille. De rhum. L’apprenti. Certes, elle connaissait les propriétés combustibles de l’alcool, mais cela ne l’empêcha pas d’avoir un certain dégoût. Elle ne se fit cependant pas attendre. Ils avaient encore du boulot, des vauriens à tuer. Elle arracha le bouchon et ferma instinctivement les yeux lorsqu’elle versa le liquide sur sa main. Etrangement, le contact fût moins désagréable qu’attendu. Son membre prit feu, mais cela lui demandait nettement moins d’effort que d’habitude. C’était presque revigorant. La bouteille accrochée à la ceinture, elle marqua un effort pour bondir sur ses pieds et fonça. Ses camarades abattaient un quatrième homme. Elle se fit le suivant, en lui plantant son épée dans le dos. D’un coup de pied, elle récupéra sa lame et pivota pour venir la loger dans une côte. Elle laissa le matelot agoniser. Ils étaient en sérieuse infériorité, ils n’avaient pas de temps à perdre avec des formalités de décès. Elle en vit quelques-uns descendre des mâts. Ils avaient du pain sur la planche…


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Mer 23 Nov 2016, 22:32

Djinshee tranchait du mieux qu’elle pouvait. Autant elle ne sentait plus ses jambes depuis un moment déjà, autant elle sentait parfaitement que ses bras n’allaient bientôt plus suivre. Se baissant pour esquiver une lame à moitié émoussée, elle reprit la bouteille de rhum et en lança une partie de son contenu au visage de son adversaire. D’un claquement de doigts, les étincelles volèrent et le feu fusa. L’Elémentale poussa l’hurleur et passa au suivant.


   Ses deux camarades se débrouillaient très bien. Elle ne leur prêtait pas attention, elle n’avait pas encore songé à devoir les aider, puisqu’ils ne semblaient pas en avoir besoin. Le combat, lui s’éternisait un peu. Ils tenaient bon aussi bien des deux côtés. Enderah était un atout remarquable, peu atteignable de par ses plaques, et impitoyable. En ce moment-même, elle se dressait sur ses pattes arrières et donnait un violent coup de griffes sur le torse de son adversaire, qui sous la force basculait dans l’eau. Ceci fait, elle accourut auprès de sa maitresse pour l’aider. La gueule grande ouverte, elle bondit sur l’un des deux ennemis. Djinshee put enfin s’occuper proprement du second, qui bizarrement éprouva vite moins de difficultés.


   -Crève !


   Elle lui trancha la gorge et fit volte-face. Elle planta son épée dans un nouveau dos et crama un bras gauche, puis un bras droit. Ses forces l’abandonnaient de plus en plus vite, elle était lasse et lassée. Et pourtant… Elle para mal le coup suivant et trébucha. Elle fut ensuite poussée et roula. Elle s’aida de ses mains pour stopper sa glissade. La peur de tomber à l’eau revenait aussitôt. Elle se releva et aperçut son camarade de galère. Il combattait avec hargne. Il devait l’avoir sauvée d’un coup fatal, assurément. Elle marcha dans quelque chose de mouillé : sa bouteille de rhum s’était partiellement répandue par terre.


   -Finis-la ! Entendit-elle, quelque part sur le champ de bataille.


   Elle s’exécuta. L’alcool prit feu sur sa peau et elle fonça une nouvelle fois dans le tas. Elle flamba trois personnes d’un coup. Soudain, ce fut comme s’il n’y avait plus autant de monde que cela. Elle entendit le capitaine beugler un ordre à ceux qui s’occupaient encore sur les mâts. Celui-ci, d’ailleurs, était en plein affrontement avec sa panthère. Sans réfléchir d’avantage, la jeune femme alla vers lui, l’épée brandie. Ils échangèrent plusieurs coups d’épée, mais lui avait décidément plus de forces. Celle de Djinshee devenait difficile à manier de par sa taille et sa conception à double lames. Enderah lui donna un coup dans la côte, qu’il esquiva plus ou moins habilement. Sa façon de se plier indiqua néanmoins qu’il avait été touché. L’Elémentale en profita, posa son pied sur son ventre et le poussa. Il tituba. Elle passa son arme sous son coup. Enderah se chargea de faire reculer ceux qui tentèrent de l’attaquer dans le dos.


   -Rendez-vous.


   Le capitaine la considéra quelques secondes, puis éclata d’un rire sonore et agaçant. Ses matelots l’imitèrent. Ce soudain arrêt dans le combat était étrange, irréel. Djinshee n’avait encore jamais vu ça.


   -Vous allez crever.


   Il y eut un court silence, puis son arme fut déviée. Le capitaine sortit un poignard et s’en prit à elle d’un geste brusque. Djinshee n’eut que le temps d’attraper sa main, mais cela ne l’empêcha pas d’être touchée, juste au-dessus de la hanche. Elle recula, le souffle court. Ce n’était pas grave, ce n’était pas grave… On la tira par le col, lui arrachant une plainte douloureuse. Elle se débattit, mais l’apprenti tenait bon. Son camarade courait aussi. Ils étaient poursuivis par les pirates à travers le pont.


   -Sautes !


   -Non, nononon, NOOONNN !


   Cri aigu. Elle n’eut même pas besoin de sauter, on la balança par-dessus bord. Sa chute lui parut à la fois interminable et trop courte. Elle vit les vagues fougueuses, qui, frappant contre la coque du vaisseau, n’attendaient qu’une chose : la dévorer. Terreur. C’était tout ce qui lui venait à l’esprit. Terreur. Elle allait mourir comme ça, n’est-ce pas ? Elle s’écrasa sur une surface dure – trop dure. Elle continuait de se débattre alors qu’elle se faisait mal. Elle prit beaucoup de temps à se rendre compte de ce qu’elle faisait. La barque fut ébranlée. La première fut la plus violente, elle sentit à peine les deux autres. Enderah rugit juste devant elle. Elle regardait en bas. Elle non-plus ne comprenait rien. Son camarade s’empara des rames, tandis que l’apprenti s’occupait des cordes. Elle ne se rendit compte que trop tard qu’il avait un couteau. Elle lâcha un nouveau cri. Elle s’accrochait de toutes ses forces. Elle avait chuté ; c’était maintenant à la barque de chuter dans l’eau. L’atterrissage fut pire encore que ce qu’elle avait imaginé : non seulement ce fut presque comme s’ils étaient tombés sur du dur, mais l’eau jaillit tout autour d’eux comme la pluie. Djinshee rentra sa tête dans ses épaules et s’enflamma.


   -ARRETE !


   Elle n’obéit pas tout de suite, pensant d’abord à sa « survie » avant celle de la coque du bateau. Elle avait complètement oublié sa blessure. Les deux hommes ramaient comme des fous, s’éloignant du plus vite qu’ils pouvaient du vaisseau. Djinshee était figée, toujours aussi accrochée à la barque, au centre. Elle avait horriblement mal aux poignets, aux jambes et au dos… partout, en fait.


   -Vous êtes… ne refaites plus jamais ça ! Hurla-t-elle avec une voix de gamine.


   En plus d’être sans dessus-dessous, elle avait honte de toutes les émotions qu’elle venait de déballer au grand jour. Elle n’osait regarder personne dans les yeux. Elle observait plutôt le navire. Il tentait de manœuvrer pour les poursuivre. Mais avec la surface de voile qu’elle avait endommagé, ils allaient avoir du mal…


   -Il faudra qu’on se relaie, haleta l’apprenti à son intention.



   Bon sang, c’est vrai… Ils étaient quelque part, au beau milieu de l’océan…


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[Quête] Mille millions de mille sabords. Bachi-bouzouk! [Djinshee/Jhaïra Aluin]

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