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 Amon, le gardien du savoir (pv Marc Henry)

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Mer 08 Avr 2015, 22:29

Je ne saurai choisir le pire entre la liberté et l'enfermement. Au cœur de l'Opéra du Chaos, j'étais jadis enfermée, lieu de mon suicide, lieu de mon acte impardonnable. Ce que je considérai alors comme une prison, comme l'incarnation du poids de ma condamnation n'était en fait que les murs me protégeant de l'extérieur. Combien de temps avais-je passé enfermée là, à penser tristement à mon enfant, à me morfondre ? Des siècles ? Moins ? Plus ? Le monde me semblait avoir changé du tout au tout. Peut-être était-ce ma vision d'Ombre, cette vision pessimiste qui me collerait à la peau jusqu'à la fin de mes jours. Mes jours, l'expression était mal choisie. J'étais vivante sans l'être puisque je portais sur mes épaules la malédiction de ceux de mon espèce. Je ne devais pas révéler ma nature aux individus que je croiserai et je devrais mimer, faire semblant d'être ce que je n'étais pas, faire semblant d'avoir besoin de manger, de dormir, faire semblant de pouvoir ressentir les sentiments positifs. Je devrais me forcer à rire pour que nul individu ne se doute de ma véritable nature, pour que le secret de la vie et de la mort reste intact. Voilà ce que serait ma vie. S'il n'y avait que cela... mais non. Mon nouveau statut hiérarchique m'octroyait le devoir de pousser les êtres au suicide. L'horreur même car je devais condamner les êtres au même sort que moi. Une vie vide, une vie de misère, où ni la faim, ni la soif, ni la fatigue ne pouvaient plus tirailler le corps, où la joie, l'amitié n'étaient plus que des mots sans saveur et sans odeur. C'était cela que j'étais, une Ombre, l'ombre de moi-même et j'avais l'éternité pour regretter mon geste, celui qui avait offensé les Ætheri.

J'avais cela dit retrouver mon corps. Je n'étais plus esclave d'une silhouette ombragée, ne ressemblant à rien, tout juste bonne à faire fuir les enfants. Pas que les enfants étaient fréquents dans l'Opéra du Chaos. Somnium était une île abandonnée, je l'avais compris dès que j'avais mis les pieds dehors. Pourtant, en mon for intérieur, je regrettais déjà la présence rassurante des murs de l'édifice. Dehors, tout me semblait encore plus terne et sombre. J'étais passée plusieurs fois au cours de ma marche devant des endroits dans lesquels j'avais vécu un bout de mon existence autrefois et rien, aucun bonheur de revoir ces lieux chers, juste une profonde dépression qui ne me quittait jamais. La tristesse, la nostalgie sans doute, et encore, les moments heureux me paraissaient bien fades à présent. Pourtant, j'enviais ma vie d'autrefois, avant que je ne rencontre l'homme que j'épousai alors. Le chant était toute ma vie mais je ne chantais plus, je me l'interdisais.

La chaleur du désert ne me faisait rien. Je ne transpirai pas non plus. Sans doute une personne normale serait-elle morte, depuis le temps que je marchais en son sein. Mes passages près des individus étaient très peu remarqués par eux. Ils ne s'arrêtaient pas de parler en ma présence et c'est aux frontières du désert que j'avais entendu une drôle de légende sur des individus capables de se déplacer sur le sable comme s'il s'agissait d'un tapis volant. Cependant, cela n'attira pas outre mesure mon attention. Je me fichais de cela, rien ne m'intéressait pour dire la vérité. J'étais dépressive, parce que ma condition le voulait. C'était ainsi, et la dépression faisait que tout ce qui m'entourait me paraissait sans le moindre intérêt. Je n'avais ni envie de contact social, ni envie de rien. J'attendais simplement que le temps passe, comme je le faisais par le passé dans l'Opéra du Chaos, espérant un signe tout en regrettant cet espoir. C'était un cercle vicieux, infernal. Pourtant, l'Ombre que j'avais rencontré une fois avait l'air dans un bien meilleur état que moi. Peut-être qu'avec le temps, l'on pouvait s'habituer. J'en doutais. Aussi, tant que l'on ne faisait pas attention à moi, je ne faisais pas attention aux autres. Ma robe était celle de mon dernier gala, bleu nuit, décolletée, et elle semblait me coller à la peau sans se défraîchir avec le temps. Tant mieux, de toute façon, je n'avais rien sous la main. Mais il est vrai que pour quelqu'un se promenant dans le désert, ces vêtements n'étaient pas communs.

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Jeu 09 Avr 2015, 00:14



Cette traversée du désert était une véritable épreuve. Il fallait être fou ou simplement stupide pour espérer survivre dans un milieu aussi inhospitalier sans prévoir un tant soit peu son voyage. Pourtant Marc était quelqu’un de prévenant, d’intelligent même, enfin il le croyait fermement en tout cas. Toujours est-il qu’il était partit pour rejoindre Utopia, la capitale des humains, avec une seule gourde d’eau. Complètement en deçà de ses besoins il était tombé à sec à peine après quelques heures de marches. Cependant il ne s’était pas découragé pour autant. Persuadé qu’Utopia était seulement à une journée de marche du camp, il avait continué son chemin, pensant pouvoir tenir sans eau jusqu’à la fin. Il s’était quand même renseigné un minimum sur la direction à prendre pour arriver à bon port. Le campement d’où il était parti était un petit regroupement de mercenaires et de marchands. Ils s’étaient établis non loin d’Utopia afin de pouvoir filtrer un minimum ceux qui désiraient rejoindre la cité. Par ce biais ils avaient alors accès à de la marchandise bien avant que celle-ci n’atteigne Utopia.  Les Mercenaires quant à eux proposaient, à des prix raisonnables selon leurs dires, des escortes pour traverser le désert à l’abri de tous les dangers que ce dernier renfermait.

Bien sûr Marc avait refusé cette escorte et comme les seules marchandises qu’il vendait étaient de simples livres, les marchands ne lui avaient accordé aucun crédit. Il avait cependant monnayé quelques informations sur son trajet. Ce qu’il ne savait malheureusement pas, c’était que les personnes qui l’avaient renseigné n’étaient pas vraiment dignes de confiance. La direction qu’on lui avait donné était fausse tout comme le temps de trajet prédit. Les mercenaires du campement n’avaient aucune pitié et ne reculaient devant rien quant-il s’agissait de gagner de l’argent. Ils avaient envoyé Marc en direction d’un groupe de bandits du désert. Il était convenu entre les bandits et les mercenaires que ces derniers enverraient de temps en temps des voyageurs se perdre dans leurs terres, en échange de quoi les bandits leurs ramènerait quelques richesses qu’ils possédaient. Grâce à cet arrangement, les bandits pouvaient refaire leur stock d’esclaves à volonté.

Marc n’avait aucune idée de ce qui l’attendait et marchait aveuglément vers une mort certaine. S’il tombait sur une embuscade il ne pourrait rien faire pour se défendre. En temps normal il comptait sur Milène pour le sortir de ses pétrins, mais la vampire ne pouvait supporter une traversée du désert aussi aride. Elle ne supportait pas la lumière du jour et le climat brûlant de cette région ne la rassurait guère. Elle l’avait quitté il y avait déjà quelques jours le laissant ainsi seul et sans défenses. Marc n’était pas un homme d’action. Il ne savait pas vraiment se battre et ne possédait aucun talent particulier. C’était un érudit, à la recherche du savoir absolu. C’était pour cette raison d’ailleurs qu’il désirait se rendre à Utopia. Il n’y avait jamais encore mis les pieds et d’après ce qu’il avait pu lire sur la ville, elle était magnifique. De plus la ville possédait une gigantesque bibliothèque et Marc ne pouvait se permettre de ne jamais la visiter.

Durant tout le long de son périple, Marc avait croisé bon nombre d’autres voyageurs retournant au campement. Ils semblaient tous venir du même endroit, Utopia sans doute, mais curieusement ils ne venaient pas de la direction opposée à la sienne, ce qui aurait logiquement dus être le cas. Au fur et à mesure qu’il marchait il croisait de moins en moins de monde, ce qui ne le rassurait guère. Après plusieurs heures de solitude, la soif le tiraillant de plus en plus, il était à bout de force. Il avait beau scruter l’horizon il n’apercevait toujours pas la ville tant convoitée. Épuisé, il s’écroula, genoux à terre. Il avait besoin de prendre une pause afin de faire le point sur sa situation, mais il savait que s’il s’arrêtait, cela signais sa fin. Il reprit son souffle et releva à nouveau la tête en direction de son hypothétique objectif. Etonné, il aperçut une silhouette au loin qui semblait se rapprocher ce lui. Quelqu’un marchait dans sa direction. Dans un effort surhumain, il se releva pour aller à la rencontre de l’inconnu.

Lorsqu’il fut enfin à porter de vue, il distingua enfin à qui il avait à faire. Une femme marchait d’un pas sur dans sa direction, où plutôt dans la direction d’où il venait. Elle portait une très belle robe bleue foncée qui n’était pas du tout adéquat pour se déplacer dans le désert. La jeune femme ne semblait pas prêter attention à Marc, comme si elle ne l’avait pas. Cependant l’homme ne pouvait se permettre de laisser passer cette occasion. Elle était peut-être la seule personne qu’il verrait avant longtemps.

Lorsqu’il fut à portée de voix, il l’interpella poliment.

« Excusez-moi mademoiselle ! Bonjour, Je suis un simple voyageur égaré. Je recherche la ville d’Utopia, mais j’ai peur de m'être perdu en chemin. J’ai suivis la direction d’où vous venez depuis un moment déjà et je suis à cours d’eau. Peut-être pourriez-vous m’indiquer le chemin afin que je ne m'égare pas plus ? »

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Mer 01 Juil 2015, 16:27

Ce qui me caractérisait était mon air hautain. Je l'avais toujours eu à vrai dire à cause de mes pommettes, hautes et marquées, de mes lèvres légèrement pincées et de mon regard foncé par le maquillage. Seulement, depuis que les ténèbres m'avaient englouti, ce même regard était devenu bien plus froid, bien plus terrible. Il ne luisait en lui aucune étincelle de considération ou de gentillesse, simplement le vide. En contre partie, mon regard n'était pas non plus maléfique. Il était spécial, un brin dépressif, un brin cruel. Car oui, l'indifférence est cruelle. Alors, quand l'étranger me parla, je ne dis rien, ne haussait pas un sourcil ou n'eut aucun signe de vie. Je m'étais simplement arrêtée de marcher, le fixant comme si ce que je regardais n'était autre que le néant. Devais-je converser avec cet homme ? Devais-je l'aider ? Peut-être n'était-ce pas mon rôle. Je ne pouvais m'attacher à personne et les considérations des « vivants » me semblaient bien loin de mes propres préoccupations. Je ne faisais plus vraiment partie de ce monde, du moins, tel était mon point de vue. Personne ne pouvait comprendre ce que j'endurais hormis celles et ceux qui appartenaient à mon espèce. Je finis par simplement tourner le dos à l'inconnu, préférant repartir dans la direction opposée. L'errance, tel était le nom du parcours que j'avais entamé. Ne jamais s'arrêter, obéir à la liste des individus que je devais pousser au suicide. Un dur labeur était mien, un travail qui ne faisait que m'attrister davantage. Ainsi, lorsque j'avais choisi d'en finir avec mes jours, mes actes n'avaient pas été que de mon seul fait. Non. Ils avaient été le reflet de ma volonté et de celle d'une Ombre qui m'avait épié et poussé à réaliser l'irréparable. Je me haïssais doublement : celle que j'avais été, faible, et celle que j'étais aujourd'hui, celle qui devais abuser du manque de force d'autrui. Dos à l'homme, j'étais résolue à m'éloigner mais quelque chose me retint : sa vie. Nous autres, Ombres, pouvions voir le temps qu'il restait à vivre aux individus. Celui-là avait encore un temps considérable devant lui. Pas énormément comme certains autres qui avaient plusieurs siècles à leur compteur, mais tout de même. Je ne connaissais rien à ce don que j'avais acquis en devenant ce que j'étais et c'est sans doute pour cela que je finis par décider de lui parler. J'étais sans doute idiote mais je me dis à ce moment précis que le laisser là le ferait mourir avant que son heure ne soit venue. Ce n'était pas possible, mais je l'ignorai parfaitement. Ce n'était simplement pas l'heure pour moi d'accéder à ce genre de secrets.

Je fis demi tour, fixant de nouveau l'individu. Il me mettait mal à l'aise mais je n'aurai su dire pourquoi. Il était humain, une créature capable de détruire la magie de par sa simple présence. J'aurai pu mourir si j'avais été moins puissante. Encore une fois, je l'ignorai, tout comme la ville dont il parlait. J'avais vécu avant la construction d'Utopia, à une ère où elle n'était même pas envisageable sans doute. Et puis, mon quotidien se résumait à chanter, encore et toujours, sous l'acclamation de la foule. Je n'avais jamais été femme à m'enquérir des affaires politiques ou économiques. « Malheureusement, mon sieur, je ne sais ce qu'est Utopia. Je parcours le désert depuis un certain temps déjà mais nul être n'a prononcé ce nom en ma présence. Je crains de ne vous être d'aucune utilité. ». Ni pour la direction, ni pour l'eau. Heureusement pour la ville car là bas, je n'aurai pu survivre. Mon corps aurait été simplement annihilé par la puissance anti magique des Humains. Pour l'eau, je n'en avais nul besoin. Seulement, si mon intention était réellement de passer inaperçu parmi les « vivants », je me rendais compte que, pour le coup, mon échec était complet. « Je n'ai, en plus de cela, pas vu de voyageurs depuis un certain temps... ». La chaleur tuait les Hommes qui ne se risquaient pas dans le désert à ces heures là. Seulement, un étrange phénomène s'imposa à nous. Était-ce une solution ou un problème de plus ? Je ne saurai le dire mais, toujours est-il qu'après le passage d'une forte bourrasque de sable, un palais apparut de nulle part. Perplexe, je le fixai avant de porter mon attention sur le voyageur. « Savez-vous de quoi il s'agit ? ». Ma question aurait pu rester en suspend si je l'avais posé quelques secondes plus tard car, déjà, des gardes armés s'approchaient de nous. Je n'avais pas peur car ils ne pouvaient me tuer à l'acier de leurs lances, mais j'étais anxieuse. Je devais faire semblant d'être faite de chair et de sang, comme tout le monde, et, pour se faire, j'allais devoir me laisser capturer si tel était leur souhait. Je soupirai, consciente cependant que l'étranger risquait gros. « Peut-être vaudrait-il mieux coopérer sans broncher ? ». Il avait l'air à bout de souffle, pas en état de se battre.

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