Partagez
 

 Se débattre dans l'eau ne fera que te précipiter vers le fond. | Milady & Mircella

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Mar 10 Mar 2015, 21:32

L'aube se levait sur ce qui était une place paisible jusqu'aux événements de la veille. La soirée aurait pu tranquillement se passer si ELLE n'avait pas décidé de tout foutre en l'air, en impliquant des gens qui n'avaient rien demandé. Mais c'était son genre, de tout déglinguer en entraînant tout le monde à sa suite. Cette fois, ça avait causé sa perte. Elle gisait là, sur les pavés, son teint cadavérique commençant à être éclairé des quelques rayons du soleil levant qui se glissaient dans les ruelles silencieuse et désertes. Elle était seule, comme elle l'avait la plupart du temps été. Comme elle l'avait toujours voulu, du moins, elle avait tenté de le faire croire. Elle aurait sans doute pu continuer à vivre cette histoire avec son ami d'enfance qui venait à peine de recommencer, alors qu'elle s'était arrêté il y a quatre siècles. Elle aurait pu se faire pardonner par des tas de personnes, se venger d'autres, mais non. C'était pour une fois bel et bien sans retour, elle qui avait tant de fois effleuré la faucheuse qu'elle trouvait si douce, s'était perdue au creux de ses bras cette nuit-là.

Un bruit étrange fendit le silence de mort qui planait sur le quartier encore endormi. Un dragon sorti de nulle part se posa d'un battement d'ailes majestueux sur les pavés, laissant descendre de son dos deux fillettes, un petit garçon, une sorte de renard et un chat noir. La blondinette qui semblait la plus âgée se précipita au chevet de la défunte reine des Génies. Elle agrippa de ses bras frêles le cadavre de celle qu'elle avait toujours prise pour sa propre mère, la secouant de toutes ses forces.

« Sora ! Pas de blagues ! Réveilles-toi je t'en supplie ! »

Elle ne bougeait pas un cil, insensible aux appels au secours que lui lançait sa compagne. Elle blottit son front contre son buste glacé, laissant ses larmes la submerger. Les deux autres enfants restaient derrière, ils s'étaient prostrés sur les pavés, sans un mot, blottis l'un contre l'autre pour se réconforter. La renarde s'était lotie au milieu. Le chat noir lui, s'était approchée de Sora pour se blottir contre elle. Nataleen, la fillette blonde, lâcha entre deux sanglots :

« Je suis désolée. C'est ma faute. »

Saya-kan lui répliqua que non. Après tout, elle avait toujours été comme ça. Casse-cou, insouciante, indécise... Elle avait trop de fois frôler la mort pour ne pas finir par s'échouer un jour ou l'autre dans ses bras. Maika, bien que semblant totalement détruite, parvint à bégayer :

« Et... Eddie ? »

Nataleen ne broncha même pas à ce nom, Saya-kan ne manqua pourtant pas frotter son doux pelage à elle, en signe de compassion. Elle finit par répondre du ton le plus stable qu'elle put trouver :

« Il le saura. Nous le lui dirons. Ce genre de nouvelles... Se répand comme une traînée de poudre. »

Son interlocutrice acquiesça, reprenant un peu son calme, même si le flot de gouttes salées sur ses joues était incessant. Elle remit du mieux qu'elle put les cheveux en bataille de Sora, écartant les bouts brisés de son habitacle.

« Nataleen ? »

La jeune fille redressa légèrement le menton à l'entente de son nom.

« Tu voudrais... Retourner vivre avec ton père ? Je ne t'oblige en rien à rester avec nous. »

Ses yeux se firent encore plus humides, et elle ne répondit rien, baissant à nouveau le regard. La renarde posa le bout de sa truffe sur son épaule, en signe de compassion passée sous silence.

Maika ne saisissait pas la chance qu'elle avait de chérir la chair de Sora. Un Génie de son état, une fois mort quand on a brisé son habitacle, est réduit à devenir un tas de sable dans un laps de temps très court. À disparaître comme s'il n'avait jamais existé, dans cette vie de serviteur effacé qu'est la sienne, la mort prolongeant sa souffrance de solitaire. Alors pourquoi le corps de la souveraine des Génies gisait-il là ? Ses proches ne firent pas attention à ce détail, surtout dans un tel instant de désespoir et de désarroi. Pourtant...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 11 Mar 2015, 09:39

Les pas de la jeune femme ne la menaient nulle part. Elle venait de quitter Earudien pour un bref instant, peut-être une ou deux heures tout au plus. Depuis qu'elle y vivait, elle trouvait difficile de s'en séparer, sans compter que maintenant que toute sa race la connaissait, elle portait un lourd poids sur ses épaules. Elle devait également veiller sur le bon fonctionnement de la Cité, ainsi que sur la santé de son Âme Soeur qui venait de rejoindre ses rangs. Elle l'observait chaque jour un peu plus et s'amusait de la voir découvrir de nouveaux pouvoirs, de nouveaux sentiments. Elle rayonnait d'une plus belle Lumière et illuminait les journées de la Haute Elfe, qui renvoyait alors la même joie de vivre. Elle avançait, dans les ruelles du quartier résidentiel, se remémorant de vieux souvenirs. Les seuls passés ici n'avaient rien de joyeux, mais elle se devait de faire le deuil de son passé, comme elle l'avait fait en allant voir sa famille récemment. Prendre des responsabilités impliquait énormément de choses, elle le savait, et se devait de l'assumer parfaitement. Ainsi, elle atterrit sur la place où le pire était arrivé, il y a de cela quelques mois déjà.

Pliant les genoux, elle s'envola dans les airs gracieusement pour se poser sur un toît. Le même toit que la dernière fois, qui lui inspirait si peu confiance et lui brisait le coeur. Elle revoyait la chimère géante se mouvoir, de son unique œil rouge, cherchant à tuer les citoyens par tous les moyens mais pourtant si lente dans ses mouvements et si triste dans sa manière de faire. Le vampire avait été enfermé à l'intérieur de cette dernière et peinait à en sortir. Cette fois-là, Mircella crut bien qu'elle allait y rester définitivement. Mais elle s'en était sortie. En laissant de côté son honneur et sa fierté, certes, mais qu'était-ce que ces deux petites choses comparé à la valeur d'une vie humaine ? Elle sauverait tous ceux qu'elle pouvait sauver. Mais ce qu'elle ignorait, c'est que parfois, il y en a que nous ne pouvons sauver, malgré tous les efforts du monde. Ceux qui se cachent pour mourir, ceux qui ne disent rien, ceux qui sont victimes d'accident même. Et contre les aléas de la vie, aucun pouvoir n'avait la capacité de lutter. Seul un Aether pouvait briser le sort, le destin. Et elle n'en était manifestement pas un.

Entendant des bruits d'un côté de la ruelle, elle descendit doucement et s'en rapprocha le plus lentement possible, ne cherchant pas à effrayer les personnes qui s'y réunissaient. Une fois plus proche, elle put percevoir des sanglots, des larmes, des voix perturbées par des sursauts de tristesse. Et quand elle fut enfin visible, elle put déceler la silhouette d'une petite fille, se tenant près d'un corps inanimé. Quelqu'un venait-il de mourir, devant leurs yeux, dans de terribles circonstances ? Elle commençait à compatir envers elle, à se sentir mal, et quand elle fit quelques pas en avant pour leur parler, elle se sentit partir. « Je.. je ne vous connais pas, mais je suis désolée de ce qui est arrivée à cette personne. Je suis sûre que c'était quelqu'un de bien et... ». Sora. La reine des Génies se tenait là, devant elle, morte. Son coeur loupa plusieurs battements, et elle tomba en arrière, les larmes coulant d'elle-même.

« S.. Sora. ». Mircella ne tenait plus debout. Tous ses membres tremblaient, sa vision devint tout à coup floue. La mort. Elle y était enfin confrontée, dans toute sa laideur, dans toute la souffrance qu'elle inflige et tout le mal qu'elle fait. Elle avala sa salive, tentant de se calmer, et, se tenant au rebord du mur à sa gauche, se releva doucement. « Comment... ». Comment quelqu'un d'aussi puissant pouvait mourir ? Qui l'avait-donc tué ? Ou avait-elle décidé de partir de son propre chef ? « Je.. Connaissais cette femme. ». Elle peinait à parler, la gorge serrée, la voix brisée par les pleurs qui malgré sa volonté ne cessaient pas. Elle se rapprocha du cadavre, écartant les cheveux du visage de l'ancienne Génie, pour mieux la voir. Elle saisit sa main dans la sienne, la serrant doucement. « Je suis désolée. Je suis si désolée… Si j'avais été là... » Non. Même si elle avait été la, cela n'aurait rien changé. Et c'est son inutilité qui la tuait.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 14 Mar 2015, 18:28

Je regardais encore une nouvelle fois le nom qui s'était affiché sur mon Parchemin des Ombres, tout en peinant à y croire… Mon esprit se refuser d'accepter d'avoir lu correctement ce qui était écrit… Mais après avoir laissé plusieurs fois mes yeux et mes mains tracer les lignes d'ombre qui était tracé sur le papier végétal, je finis par m'y résoudre… Celle qui se faisait appeler Sora… La reine des génies… Je devais me rendre sur le Continent du Matin Calme afin de récupérer sa précieuse et puissante âme… Mais comment un être aussi puissant avait-il pu succomber, alors qu'il n'y avait aucune guerre, pas le moindre petit conflit, à déplorer ? Malheureusement, peut importait les raisons, je devais effectuer convenablement mon travaille de Passeuse… Tout ce que je pouvais faire à présent était de prendre soin de sa petit boule lumineuse, de ce qui renfermait celle qu'elle était, afin de la déposer sur la Rivière Éternelle… Et pourtant, ma curiosité était plus forte que tout. Je voulais comprendre ce qui avait pu lui arriver, comprendre également comment, moi qui ne suis qu'une toute jeune Passeuse, ait pu me retrouver à la tête d'une si importante mission… Et pour cela, je devais retourner au plus vite sur ces terres et ce continent qui m'avait vu grandir et mourir.

Après avoir déposer un léger baiser sur le front de Saïko et de Sweety, je quittais ma maison au Royaume des Ombres avant de me fondre à travers les ténèbres… Voyager ainsi me permettrait de me retrouver en seulement quelques battements de cœur dans le Quartier Résidentiel… Et je priais les Aetheri de la Vie et de la Mort pour qu'il n'arrive rien à l'âme de la Génie d'ici à ce que j'arrive… Et c'est aux premiers rayons du soleil que j'aperçus son cadavre, déjà bien entouré… Je repris rapidement apparence humaine, à l'abri des regards, cachée dans une ruelle sombre. À la vue de leurs regards, Sora était une femme vraisemblablement aimée, et je me demandais si cette dernière allait recevoir l'honneur de devenir une Ange ou peut-être une Elfe… Mais, perdue dans mes pronostiques d'Ombre, je mis bien trop de temps à remarquer ce qui n'allait pas. Rien ne brillait au creux de sa gorge. Absolument rien, pas même la plus faible des lueurs. Quelqu'un m'aurait-il devancé ? Non, impossible… Quelque chose n'allait pas… Et je devais découvrir quoi, ne serais-ce que par respect pour elle. D'autant plus que son nom continuait à apparaître sur ma Liste…

J'hésitais à m'approcher de ces compagnons, afin de glaner les quelques informations qu'ils pouvaient posséder… Mais comment poser des questions sur un corps d'une personne qui leur était chère alors qu'elle gisait encore à leurs pieds ? Et sans paraître des plus louche ? Parfois, le travaille de Passeuse demandait une agilité toute particulière… et je manquais encore bien trop d'expérience et de connaissance en sociabilité pour réussir ma dangereuse et délicate entreprise… Je me trouvais là dans un piège, une impasse… Qu'une amie allait me permettre de surmonter. Mircella venait de se joindre à la triste équipe… et avait sérieusement l'air d'être touchée… Décidément, cette Sora devait être quelqu'un d'admirable… Et la présence de l'Elfe me donnait une excellente occasion de comprendre en quoi. J'entrais alors sans plus attendre dans leur cercle privé, avançant d'un pas décidé. J'usais alors de ma magie afin de me donner un masque de stupeur et d'inquiétude des plus convainquant… Ma mission prenait une toute nouvelle tournure et une plus grande importance dés lors que des personnes de mon entourage y étaient mêlé… Mais je me devais d'agir avec prudence, afin de ne pas dévoiler ce que je suis ni la réelle raison de ma venue… « Mircella ? C'est bien toi ? J'ai sentis ton aura défaillir d'assez loin ! Qu'est-ce qu'il se passe ?! ». Je tournais alors mon regard vers le corps de la génie étendue sur le sol, et prit un visage horrifié, prenant une voix fragilisé, au bord de la rupture. « Nom d'un Aether ! Qu'est-ce qu'il c'est passé ?! Tu l'as connaissait bien ? ». Je saisissais alors mon amie par les épaules, en signe de réconfort. Elle avait l'air bouleversée… Tout comme toutes les personnes présentes… Mais j'avais beau observer de plus prêt le corps de la Reine, aucune trace de son âme… ni même de son esprit… Pour elle, pour Mircella, pour moi, je me devais de découvrir ce qui lui était arrivé !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 15 Mar 2015, 10:16

_ Quelque part.


Mon cœur me lancinait. Tout mon corps était résolument douloureux, je n'arrivais plus à discerner d'où était parti la souffrance qui m'englobait désormais entièrement. Il faisait sombre... J'étais couchée, dans le néant. J'avais l'impression de flotter dans le vide... Était-ce ça la mort ? Être condamnée à errer dans l'obscurité et baigner dans ses regrets jusqu'à trouver la réponse à la question et donc le repos éternel ? Je ne comprenais pas... Si j'étais vraiment morte, je ne ressentirais pas la douleur. Où étais-je alors ? La cavité sombre fut soudainement éclairée par une lueur très douce. Je relevais lentement les yeux vers l'endroit d'où venait la lumière, cherchant à comprendre. Maika ! Elle était penchée sur un corps inerte, et pleurait à chaudes larmes. Il y avait d'autres personnes. Puis il y eut une sorte de déclic. J'étais morte. Étalée comme la dernière des loques sur les pavés. Alors qu'est-ce que je faisais là, bien consciente ?

« Ouvres les yeux. »

Ma voix résonnait dans l'immensité du néant. Je pensais être réduite au silence. J'insistai alors, haussant le ton, serrant les poings.

« Réveilles-toi Sora ! Ouvres les yeux bon sang !! »

Un sifflement aigu parvint à mes oreilles, et je me tus, consciente qu'un danger approchait. Je me retournais alors, persuadée qu'il avait été émis derrière moi. Une sorte d'encadrement de porte lumineux, éclairée d'une douce lueur bleue. Que faire d'autre qu'essayer de s'en approcher ? Je fis un pas, tremblant et inquiet, puis deux. Je ne saurais dire pourquoi, mais ma tête me fit affreusement mal au bout du troisième. Je luttais contre cet étrange mécanisme de douleur progressive en avançant encore, la souffrance devenant alors plus intense. Je m'écroulais à genoux, incapable d'avancer avec cette migraine. Des souvenirs défilaient, trop vite pour que ce soit agréable ou même compréhensible. Toute ma vie repassait à une vitesse éclair dans mon esprit, le foutant dans le bordel le plus complet qui soit. Et quand tout fut rembobiné, la douleur disparut d'elle-même. J'eus à peine le temps de poser le genou à terre pour me relever que la lueur bleue de la dite porte devint plus vive. Encore et encore, jusqu'à m'obliger à fermer les yeux et englober toute l'obscurité. Comme si les ténèbres avaient été vaincues.

_ Le quartier résidentiel.


Maika défigura lentement les deux nouvelles arrivantes, d'un air presque dédaigneux. Elle ne voulait accepter la compassion de personne. Elle avait pris les réflexes de son amie, se méfier de tout le monde. Elle ne répondit rien, aveuglée par son désespoir. Nataleen quant à elle, se leva en tremblant, répondant doucement à la jeune femme blonde qui venait d'arriver.

« Elle était très faible. Fatiguée, lasse. Et elle s'est battue, alors qu'elle n'en avait pas les moyens. Et je... Je n'ai rien pu faire. »

Saya-kan rattrapa la fillette, la prenant dans ses bras pour la consoler.

« Ce n'est pas ta faute. »

Puis elle releva le nez vers les deux nouvelles arrivantes, s'adressant d'abord à celle qui avait fait irruption en première.

« Vous, je vois qui vous êtes. » Et elle se détourna presque immédiatement vers l'autre. « Vous non. Que voulez-vous et qui êtes-vous ? Je connais chaque personne qui a côtoyé Sora, et j'ai une excellente mémoire. »

Elle la regardait d'un air méfiant, sachant pertinemment que Sora avait beaucoup d'ennemis qui seraient ravis de la voir dans un tel état. Et il était hors de question qu'elle laisse qui que ce soit souiller la mort de son amie. Elle voulut poursuivre son interrogatoire, mais fut interrompue par un cri de terreur poussé par Maika. Tout le petit monde qui l'accompagnait se retourna vers le corps, qui n'était plus là. La fillette se laissa aller à ses larmes, serrant ses frêles mains d'enfant.

« J'ai tourné la tête cinq secondes et... Je... C'est pas possible ! »

Le silence se fit. Il était pesant, lourd, empli d'incompréhension. Il fut rompu par un groupe d'oiseaux noirs qui planaient en croassant bruyamment au-dessus de la place. Il était d'autant plus effrayant de voir qu'ils tournaient en rond autour des gens qui s'y trouvaient, à peine à un mètre au-dessus d'eux. Saya-kan se tint bien droite, ne se laissant pas avoir par de simples piafs stupides. Elle avait remarqué un détail important avant la disparition du corps de Sora. Sa boucle d'oreille droite brillait d'un éclat singulier. Cette information bien que minime et semblant sans importance, lui fit tout comprendre. L'habitacle, le corps encore entier, l’utilisation de la boucle d'oreille... Elle fixa une à une toutes les personnes qui se trouvaient ici, et annonça d'un air assuré la sentence. Comme si elle expliquait le sens de la vie à une poignée d'idiots, comme si elle avait tout compris et elle savait qu'ils allaient la prendre pour une dingue.

« Sora ne peut pas mourir. »

Infos:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 17 Mar 2015, 09:18

Milady. Milady se trouvait là. Pourtant, elle ne parvenait pas à voir autre chose que le corps inanimé de la Reine des Génies sur le sol. Elle tremblait, serrant sa main dans la sienne, secouée par des explosions de larmes répétées. Jamais autant d'eau n'avait coulé sur ces joues qui avaient pris l'habitude d'être déformées par un splendide sourire plutôt que séquestrées, noyées sous un torrent de larmes. Une seule question résonnait dans son esprit, comme la cloche d'une église, un écho dans sa tête : Pourquoi ? Elle ne parvint pas à se calmer avant un long moment, cherchant le regard de Sora, se remémorant ses beaux yeux bleus, son sourire ravageur ainsi que ses manières extravagantes qui avaient tant eu le mérite de la faire rire. Elle revoyait les coups qu'elle donnait dans la porte, ses pouvoirs fantastiques, sa puissance innommable, mais surtout la façon qu'elle avait d'agir, son comportement, la femme qu'elle était et qu'elle serait à tout jamais dans le coeur de l'Elfe. Sa main alla glisser dans celle de la Génie, secouée, exaspérée. Ce monde lui réservait-il encore autant de malheur ? Pourquoi la perdait-elle dans un moment pareil ? Tout commençait enfin à se fixer dans sa vie, elle venait à peine de réussir à y mettre de l'ordre quand tout à coup, tout se bousculait.

Elle se tourna enfin vers sa jeune amie aux cheveux noirs de jais. Son aura, défaillir ? Ce n'était pas surprenant, c'était même prévisible qu'elle soit dans un état pareil. Elle aurait voulu sourire, se moquer de sa propre personne pour mieux supporter le deuil mais n'y parvint pas, pleine de remords, prise d'une émotion bien trop difficile à contenir. Elle mit quelques secondes à articuler quelques fragments de mots, essuyant ses larmes qui revenaient sans cesse. « Oui… je la connaissais... ». Rien qu'à repenser à leur rencontre, son coeur et sa gorge se serra, la torturant au plus haut point. Elle aurait pu s'évanouir, tomber au sol, mourir à son tour pour revoir ne serait-ce qu'une mimique de la jeune Génie, qu'elle ne quittait pas du regard comme pour se persuader elle-même que c'était bel et bien fini. Qu'il n'y avait plus aucun espoir, qu'elle ne la reverrait plus jamais et que c'était ainsi que le destin en eut choisi. Elle était si fataliste mais pourtant, refusait d'y croire. Elle ne pouvait tout simplement pas mourir. Elle vivait encore, elle se le hurlait, comme si elle le savait. Ou si elle cherchait à se convaincre qu'elle l'était réellement.

« Je la connaissais... ». Elle répéta inlassablement ces derniers mots, le regard dans le vague, l'âme embrumée par tous ces sentiments qui la prenaient d'assaut, profitant d'un de ses seuls moments de faiblesse. Elle ne put pas montrer quoi que ce soit à sa jeune amie. Ses yeux s'illuminèrent un instant avant de replonger dans les ténèbres, dans la noirceur de la Mort. Elle appréciait le fait que Milady soit présente à ses côtés sans pour autant pouvoir s'en réjouir. « Je suis désolée… Je suis si désolée... ». Parviendrait-elle à dire autre chose que cela ? Elle en doutait réellement. Cependant, elle devait de voir de l'avant, mais elle pouvait essayer de se calmer, cela ne faisait qu'empirer. Elle se détacha lentement de la défunte, les yeux meurtris et rouges d'avoir trop versé de larmes, l'air fiévreuse, dans des états ou personne ne l'avait jamais vue. Confrontée à la Mort, à tout ce que la Vie offrait de pire. Le yin et le yang, le blanc et le noir. A chaque lumière suppose une ombre, malheureusement elle se retrouvait bloquée dans cette dernière, ne pouvant s'y échapper d'aucune façon, refusant d'accepter la lueur que lui apportait Milady. Se morfondre, se morfondre et encore se morfondre. Cette situation se résumait uniquement à cela.

Et, ayant quitté une seule demi-seconde du regard le corps de sa jeune amie, elle crut faire un arrêt cardiaque quand il s'aperçut qu'il venait de disparaître, puis poussa un cri strident, se laissant aller à la panique la plus complète. « Sora ! Sora ou es-tu ! Sora ! ». Elle voulut se relever, mais ses membres ne la portaient plus. Elle s'écorchait sur les pavés, hurlant sa haine, son désespoir, sa peine. « Rendez-la moi ! Je vous interdis de me la prendre ! ». D'abord, elle mourrait, ensuite le cadavre lui était pris ? Ne pouvait-elle donc pas faire son deuil en paix, réussir à s'en remettre ? Non, tant que le corps de la jeune femme lui échapperait, elle ne le pourrait point. On venait de lui enlever le seul souvenir qui lui restait. Elle serra un pan des vêtements de la jeune femme resté sur le sol, déchiré par sa chute, sorti pourtant complètement indemne comme si elle n'était pas tombée. Sora ne pouvait pas mourir ? Que cette petite se taise. Elle souffrait suffisamment assez pour qu'on lui raconte des inepties. La vie après la mort, elle la côtoyait chaque jour, séjournant avec la jeune Dullahan qui n'amusait plus personne. Mais Sora était elle de ces personnes-ci, ressortant plus flamboyante que jamais de ces cendres, tel un phénix ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 17 Mar 2015, 14:35

De la méfiance… J'étais habitué à cela. Après tout, il est vrai que je ne connaissais absolument pas cette fameuse Sora, hormis pour les quelques vagues informations que me donnait mon Parchemin d'Ombre. Je gardais toujours ma main résolument ferme sur l'épaule de Mircella. Après tout, j'étais son amie, et c'est le devoir d'une amie d'aider l'autre dans les pires situations et les pires moments de sa vie. Il n'y avait rien d'anormal à cela. Même si je n'avais pas été en charge de récupérer l'âme de cette génie, et que j'avais bel et bien découvert par hasard l'elfe au pied d'un corps sans vie, mon attitude aurait été exactement la même. Pour autant, je ne devais pas me montrer agressive. Juste convaincante. Et puis surtout, tout le monde avait une réaction différente face à la mort, je ne devais pas l'oublier. Certains sombraient dans le désespoir, comme Mircella, d'autres cherchaient des réponses quand au "pourquoi" de cette mort qu'ils jugeaient toujours injuste ou inutile. Si ils savaient que tout ceci ne dépend que de la volonté d'un Aether… ce serait une véritable catastrophe. Plus je côtoyais de telles situations et plus je comprenais à quel point il était important que notre race et ses secrets restent cachés de la majeure partie de la population de notre monde.

« Je suis une amie de Mircella… J'ai ressentie sa détresse et je suis venue lui apporter mon soutien. Je ne connais pas votre amie défunte… Mais je connais la douleur qu'est celle de perdre une personne chère à notre cœur. »

Pour le moment, les maigres informations que j'avais obtenus ne me permettaient pas un seul instant de parvenir à comprendre ne serait-ce qu'un peu ce qu'il était en train de se produire autour de nous. Et j'en pestais intérieurement. Moi qui était censé être une spécialiste de la mort, voilà que j'étais incapable d'en comprendre une. D'abord, une âme absente, puis un corps de génie qui ne finit pas en poussière… Tout ceci commençait à me pousser à croire qu'il n'y avait tout simplement pas de mort… Mais alors pourquoi ma Liste m'aurait-elle envoyé ici ? Les désirs des Aetheri sont impénétrables… et j'osais émettre l'hypothèse que j'étais ici afin d'être testée. Dans l'exercice de mes fonctions, je ne devais pas laisser de placer à mes réactions habituelles. Il me fallait me détacher de tout lien et parvenir à regarder la scène d'un œil neuf et neutre. Chose qui n'est absolument pas aisé lorsque l'une de vos seuls amis se trouve dans un état proche de la dépression… et qui pourrait conduire au suicide. Je prenais à nouveau la Haute Elfe dans mes bras, lui murmurant toutes les paroles rassurantes que je pouvais imaginer… sans grand résultat.

« Calme toi ma grande… Tu n'es pas seule Mimi ! C'est difficile, je sais, tu connais la mort presque autant que moi, mais calme toi… Je t'en pris… »

Et c'est alors qu'un nouvel événement incompréhensible fit son apparition. Le corps de Sora disparut. Et Mircella entra dans une crise, hystérique. Mais ce fut les quelques mots de l'inconnue qui me firent réagir. La génie serait incapable de rendre son dernier souffle ? Beaucoup auraient pu penser à un fort pouvoir d'autosuggestion, afin de ne pas sombrer à son tour à la folie du désespoir… Mais son ton avait été beaucoup trop affirmatif, tranchant. Comme si cette personne qui m'était encore inconnue nous annonçait tout simplement une vérité. Une phrase que je ne devais pas négliger, et que je devais peut-être même prendre au pied de la lettre. Mais la pauvre elfette m'empêchait de me concentrer correctement… et puis sa détresse était telle que je craignais un geste irréparable de sa part à tout instant. Je la saisis alors de toutes mes forces vivement par les épaules, la secouant pour la forcer à me regarder. Et je la gifflais. C'était brutal, et je détestais cette méthode. Mais l'urgence et la délicatesse sont parfois difficiles à concilier. Je m'exprimais ensuite au plus prêt possible de son visage, d'une vois forte, autoritaire, claire. Elle devait comprendre, s'accrocher à la parole de l'amie de Sora. Coûte que coûte.

« Mircella ! Sora ne peut pas mourir ! Elle n'est PAS morte ! Stop ! Respire ! Elle doit être encore ici ! Quelque part ! Réfléchit ! Ressent sa magie ! Tu peux la retrouver ! »

Oui… Si je connaissais la signature magique de la génie, sentir sa présence ne m'aurait pas demandé beaucoup d'effort. Hors, je ne la connaissais ni d'elfe ni d'alfar, contrairement à Mimi. Si seulement elle parvenait à se canaliser sur l'espoir de la retrouver ! Alors nous pourrons agir. Pour le moment, je ne voyais pas d'autres solutions que celle-ci, et je comptais bien tout tenter pour valider ou réfuter mon hypothèse jusqu'au bout. Je devais vraiment retrouver cette âme. Il en valait maintenant de mon honneur et de mon devoir de Passeuse.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 17 Mar 2015, 19:15

La remarque de Saya-kan reçut un accueil... Mitigé de la part des deux jeunes femmes. Mircella semblait en proie à un désespoir sans retour, tandis que l'ombre nouvellement arrivée raisonnait de manière neutre, comme elle se devait de le faire. Enfin... Jusqu'à ce qu'elle gifle l'Elfe tout du moins. Tous écarquillèrent les yeux face au geste de la brune, sauf Saya-kan, qui demeurait concentrée. Elle savait pertinemment ce qu'elle disait, elle connaissait cette femme qu'elle côtoyait depuis des lustres par cœur. Elle était là. En vie. Quelque part.

« Que vous prenez mes propos pour des faits étayés ou des élucubrations, sachez que je connais mieux Sora que n'importe laquelle des personnes se trouvant ici. Que je n'ai donc de leçon à recevoir de personnes concernant le désespoir de la perte, et la sûreté avec laquelle je vous dis ce que je pense ! »

Elle était légèrement sur les nerfs. Retournée par les événements, elle était pourtant celle qui se contenait le plus depuis tout à l'heure.

« Et nous ? Vous vous en êtes souciés ? »

La blonde fit volte-face. Une dizaine d'hommes entourait le petit groupe.

« Cette fille dont vous parlez... A ôté la vie de deux de nos collègues, qu'on considérait comme des frères. Vous croyez qu'on va laisser passer ça ? »

« Vous croyez qu'on va vous laisser ôter d'autres vies ? Prenez la mienne, elle ne vaut rien. Laissez celles qui ont de l'intérêt, de l'attention, de l'affection. Et ne souillez pas un cadavre de vos sales pattes. » répliqua Saya' du tac au tac.

Ils n'attendirent pas plus pour lancer un de leurs larbins à l'attaque. Il prit son élan, fit un bond énorme pour arriver sur la jeune femme de front. Elle ne bougea pas d'un pouce. Elle se foutait bien pas mal de finir ici. Elle aurait finir coupée en deux sous sa lame. Mais comme l'invocation d'un Aether qu'elle aurait prié de tout son être, l'homme fut dévié de sa trajectoire en plein vol sans aucune raison apparente. Comme si un vent très violent s'était levé en l'espace d'à peine une seconde pour l'envoyer loin de sa trajectoire initiale. Le même schéma se fit pour trois hommes alignés sur la même ligne qui reculèrent comme poussés par une rafale contre le mur. Ils n'avaient rien, mais avait été décampé de leur position par une force mystérieuse.

« Tu as failli te faire attendre... Sora. »

« C'pas comme si tu me donnais le choix de jouer encore à cache-cache. »

La jeune femme réapparut devant elle, comme un songe. Comme l'apparition d'un esprit. C'était pourtant bien elle. Elle prenait ça à la rigolade, comme d'habitude. Elle s'approcha de Mircella et de Milady, leur lançant d'un air vainqueur.

« On ne se débarrasse pas de moi. »

Puis elle se tourna à nouveau vers ses adversaires.

« Je pourrais tout expliquer... Quand ils nous auront laissé tranquille. Et je n'ai plus la force de décimer tout le monde à moi toute seule. J'ai appris la modestie depuis. Je requiers donc votre aide. »

Elle toussota en faisant deux pas en avant pour signaler qu'elle allait attaquer ses pseudos-assassins.

« J'ai envie de vomir rien que de dire un truc pareil... »

Les hommes semblaient d'autant plus vexés de voir qu'ils n'avaient pas vraiment réussi à tuer celle qui avait fait trépasser un de leurs confrères. Son nouveau joujou entre les doigts, Sora n'était pourtant en rien plus puissante qu'avant. Bien au contraire. Mais son assurance et sa fierté l'empêcherait toujours de reculer.

« Tu évites de te faire tuer alors... J'ai promis de ramener Nataleen à Eddie quand même, autant que tu sois de la partie. »

Le regard de Sora s'assombrit, et son sourire s'estompa.

« À quoi bon aller visiter une pierre tombale éphémère qui n'a pas d'attache depuis quatre cent ans... »

Saya-kan se pétrifia, au même titre que les autres membres de sa troupe. Nataleen en devint encore plus pâle qu'elle ne l'était déjà.

« Eddie est mort Saya', ça fait longtemps que je ne me fais plus de désillusion au sujet de mon stupide passé. »

Elle demeura immobile, incapable de bouger. Si elle avait retrouvé sa compagne de toujours, Eddie venait de perdre... Quatre cent ans de la Sora qu'il avait connu à nouveau. C'était un retour à la case départ. Il était, dans son esprit, mort. Disparu depuis ce rude hiver à l'orphelinat. Et tout le reste qui composait ses souvenirs s'étaient estompés. Saya-kan bégaya un instant, mais ne put rien ajouter. Elle jeta un regard compréhensif aux autres, leur faisant comprendre qu'il valait mieux se débarrasser de la pourriture pour parler tranquillement. Si Sora et son cadavre ne sont pas partis bien loin, elle espérait que ses souvenirs n'étaient, eux aussi, qu'à quelques pas.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 18 Mar 2015, 09:29

Une gifle. Fulgurante, brutale, violente. Elle s'abattit sur le visage de la jeune Elfe, la faisant reculer de quelques centimètres. Elle resta sous le choc quelques secondes, la tête dans les étoiles, secouée de toutes parts par l'agissement de sa jeune amie. Sa propre main alla toucher sa joue, rougie par le coup qu'elle venait de se prendre. Elle avala sa salive, relevant la tête vers Milady, la fixant dans le blanc des yeux pour la toute première fois. Elle devait se calmer. Ce n'était pas son genre de s'exciter et de partir dans tous les sens. Mais pour une fois, elle avait laissé son cœur s'emballer, ses émotions se déferler et elle était devenue hystérique, folle. Son regard se fit plus dur sous les paroles de la jeune fille, pourtant elle ne lui en voulait pas, non. Elle aurait même voulu la remercier de l'avoir faite se réveiller. Car pour elle, elle dormait manifestement. Il était impossible qu'elle se comporte de la sorte dans son état normal. La mort de Sora l'avait bouleversée au point que son comportement s'était totalement transformé, ne ressemblant à plus rien de connu. Et si la Dullahan avait été présente, sans doute aurait-elle ri aux éclats de la voir si perturbée. Cette situation n'avait rien de drôle, et le cœur de la Haute Elfe eut du mal à se calmer, à retrouver un rythme normal. Elle souffla un bon coup, prenant ensuite une plus grande inspiration et expira lentement. « Merci. ». Elle se releva alors, déterminée, sans pour autant faire attention aux remarques de la petite fille qui se croyait complètement seule au monde, touchée par la mort de la Reine des Génies. Mircella ne jouait pas au petit jeu de « qui-est-le-plus-triste ». Elle le considérait comme puéril, et son malheur ne regardait qu'elle. Il ne s'agissait pas d'un concours comme beaucoup se plaisaient à le faire croire. Que le plus triste gagne… Quelle atroce réalité.

Elle se tenait là, plus fière qu'elle ne l'eut jamais été. Si quelques instants auparavant, elle pleurait sur le sol comme une pauvre malheureuse venant de tout perdre, l'idée que des brigands viennent s'en mêler la rendait folle de rage. Dans une situation pareille, ils se permettaient de venir ajouter leur grain de sel ? Qu'ils ne la fassent pas rire. Elle étira ses doigts, prête à leur fondre dessus, tout en gardant cet air nonchalant qui agaçait bon nombre de personnes. Se sentait-elle supérieure ? Absolument pas. Mais cette bande de gringalets ne lui faisait pas peur, et l'idée seule que Sora puisse revenir des morts grâce à elle lui donnait des ailes. Personne ne la toucherait et elle la défendrait bec et ongle s'il le fallait. Bien que son corps soit invisible, en se concentrant, elle sentit encore sa présence. Les idées de Milady lui servaient on ne peut plus. Elle était intelligente. L'Elfe l'était aussi énormément. Mais elle se perdait parfois dans ses ressentiments, et devrait les mettre de côté une fois qu'elle y serait obligée. La blonde des bois fixait le groupe de jeunes hommes. Certes, ils avaient perdu deux frères. Elle ne pouvait pas l'ignorer, et ne disait pas que sa cause était plus juste que la leur. Mais parfois, il faut savoir être égoïste et se battre pour ses propres idéaux, pour les personnes que nous aimons et que d'autres haïssent. L'ancienne Reine avait toujours été difficile à cerner et elle ne doutait pas qu'elle se soit fait plusieurs ennemis. Mircella sourit. Elle, était une amie. L'avait été, l'était encore et le serait toujours. Elle ne lâcherait pas l'affaire. Elle dégaina donc l'Aérien, saisissant une flèche. Et quand elle s'apprêta à tirer, une énorme bourrasque de vent vint la déranger.

Et dans une lumière, l'Elfe reconnut la silhouette de la jeune femme comme elle aurait pu le faire entre milles. Sa manière de parler, les mouvements de ses jambes, son sourire ravageur, son regard de vainqueur. Son héros venait de revenir, de la mort, une nouvelle fois. L'excitation de la jeune femme était à son comble. On ne se débarrasse pas de moi. Le sourire de la jeune fille s'étira sur tout son visage, d'un ravissement incomparable à tout ce qu'elle avait vécu auparavant. La vie après la mort était belle, si belle. Enfin. La nouvelle modestie de la jeune femme la fit rire. Se permettait-elle enfin d'admettre qu'elle ne pouvait pas tout faire seule ? Non, elle était uniquement en position de faiblesse. Mais qu'elle lui demande de l'aide, la touchait. Elle banda à nouveau son arc et visa, se collant au mur pour décoller dés lors qu'elle en ressentirait le besoin. « Tu n'as pas besoin de te faire du mal à me demander de t'aider, Sora. » Car je l'aurais fait de toute manière. Sans même qu'elle n'ait à lui dire, à le suggérer. C'était d'une évidence presque choquante. L'échange qu'il y eut ensuite entre la petite et sa jeune amie ne lui mit pas la puce à l'oreille. Elle ignorait tout de ses relations extérieures, et cela ne lui importait plus. Elle allait la défendre, se battre, lui montrer de quel bois elle se chauffait, de quelle manière elle traitait ceux qui se permettaient de dire du mal des siens.

Elle fronça les sourcils. Puis la flèche fondit sur un de leurs agresseurs, sans sentir de gravité, filant dans l'air, ne s'arrêtant pas tant qu'elle ne toucherait pas un obstacle. La pluie se mit à tomber sans arrêt dés lors qu'elle fut décochée, et cette dernière alla se planter directement dans l'épaule d'un des brigands, qui hurla de douleur. Cependant, alors qu'elle se croyait en sécurité, l'un d'entre eux voulut lui foncer dedans et la plaquer contre le mur. A la dernière seconde elle plia ses genoux et appuya sur le sol afin de s'élancer dans les airs, se retournant vaguement pour qu'il se prenne la surface en pleine tête. Elle s'éloigna ensuite, saisissant sa faux elfique, se plaçant dos à dos avec Sora. « Ne me fais plus peur comme ça. Je t'assure que c'est vraiment pas sympa à voir. ». Elle venait de prendre une toute nouvelle assurance et cette dernière se transmettait à l'Elfe. Elle la possédait, bien évidemment, mais elle était partie se réfugier dans un des recoins les plus lointains de son esprit, laissant place à un désespoir profond. Elle sourit. Ce combat la rendait heureuse. Plus que n'importe quoi d'autre. Vous pourriez la penser folle de penser ainsi, mais Sora se tenait là, juste derrière elle. Elle sentait sa présence, respirait le même air qu'elle. Son regard s'assombrit. La véritable bataille allait commencer ici et maintenant.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 18 Mar 2015, 10:44

Et son simple merci me fit comprendre que j'avais réussis Mircella me fixait enfin, avec un regard beaucoup plus dure, beaucoup plus "elle". L'elfe se releva, avec une toute nouvelle énergie. Je connaissais son intelligence et avait foi en elle. Mimi ne me déçus pas. L'assurance qui se dégageait d'elle était incroyable et je l'admirais, comme une morte peut admirer une vivante pour sa vivacité. Mais le temps de la contemplation n'était pas venu, d'autant plus que je venais enfin de remarquer ce que j'attendais depuis le tout début. L'âme de la génie était revenue, brillante comme une étoile, et bien loin de s'éteindre et d'être prête à être cueillit. J'aurais même pu parier sur le fait que son nom venait de disparaître de ma Liste. Les mystères de la vie et de la mort ne m'étaient pas entièrement révélés, il fallait bien le croire… Je souriais, de satisfaction. Mon honneur était sauf, et j'étais parvenue à calmer mon amie, bien que mon geste semblait avoir choqué les compagnons de la Reine des Génies. Mais je manquais à mon devoir… Nous avions des invités, et je n'avais pas besoin de la présence de Melody ou bien de me Parchemin de l'Ombre pour deviner que leurs âmes n'allaient pas tarder à rejoindre le Royaume de mes Sœurs en ma compagnie.

« Pas de quoi. Ravie de te revoir parmi nous. »

La génie n'allait pas tarder à se réveiller, ou à apparaître, au choix. Quand à moi, un certain dilemme se posait à la Faucheuse que j'étais… Devais-je prendre part au combat contre nos invités inopportuns ou devais-je m'éclipser, au risque de paraître suspecte, mais afin de garantir ma neutralité ? Je détestais me retrouver dans une telle situation, car les subtilités de ma race n'étaient que rarement faciles à concilier. Et finalement, se fut ma curiosité qui l'emporta. Je voulais connaître le fin mot de toute cette histoire, quitte à devoir rendre compte aux Gardiens d'une erreur que je pourrais potentiellement commettre. Après tout, mon cas présent était tout à fait défendable ! Je sortis donc, d'un large geste franc et sûre, ma faux de ma cape. Manipuler les ombres était décidément bien pratique pour transporter mes armes… J'allais donc, tout comme l'elfette qui avait bandé son arc, à entamer les hostilités, lorsqu'une violente bourrasque de vent nous perturba tous. Sora. La fameuse génie venait d'apparaître enfin sous nos yeux, et tous ici revivaient. Elle était… puissante. Tout son être transpirait la magie bien plus que moi. Je commençais à comprendre ce pourquoi qui faisait qu'elle était aimé.

« Oui, ne crois pas que nous allons te laisser t'amuser toute seule. Au fait, nous aurons tout le temps de faire les présentations plus tard, mais je me prénomme Milady, je suis une amie de Mircella. »

Ces paroles ressemblaient bien trop à celle de Melody à mon goût, mais après tout, je devais bien admettre que depuis quelques temps, je prenais de plus en plus goût à combattre. Surtout depuis que j'avais pu observer cette orisha à l'œuvre… Et puis il fallait bien que je justifie ma participation au combat… M'amuser… Je ne ressentais aucune joie à tuer, je ne ressentais rien. Mais devoir m'occuper de leurs âmes après coup restait pour moi un grand honneur, et leur offrir une belle mort faisait partit du jeu. Les questions quand à la résurrection de Sora attendraient, pour le moment, beaucoup de petites âmes chancelaient face à nous… La bataille allait pouvoir commencer, pour le meilleur et pour le pire.

« Prêt à en découdre ? »

Oui, j'étais prête… mais ce que je n'avais pas prévue, c'était que cette force en moi allait se manifester à cet instant. Je l'avais presque oublié, négligé… grave erreur de ma part… Soudain, je ne pouvais plus contrôler mes mains, qui allèrent droit dans l'ombre intérieure de ma cape… et en sortirent la Couronne Noire. Non… tout mais pas ça… Pas maintenant… Je ne savais pas exactement ce qui allait se passer, mais à chaque fois que cela m'était arrivé, il y avait eu des morts. Beaucoup de morts. Je tentais de résister, de retenir ces mains d'approcher de ma tête, j'appelais Mircella à l'aide, mais les mots peinaient à sortir de ma bouche… Luter contre soit, se vaincre… comment faire ? Impossible, j'avais déjà perdus… Et le noir se fit dans mon esprit… L'autre moi m'avais vaincue.

Oh que prendre possession de ce corps était encore bien désagréable à mon goût ! Revenir à la vie, sentir à nouveau la faim, la soif, la fatigue, le chaud, le froid… un sacré choc pour un cadavre ! Je chancelais, genoux à terre, crispée de douleur, je vomissais une première fois sur les dalles de pierres, puis une deuxième. Répugnant ! Mais je tenais bon, et respirais tant bien que possible. A oui, c'est vrai qu'avoir à nouveau des poumons faisait un mal de chien. Avoir mal aussi, c'était nouveau. Inspirer, expirer, inspirer, expirer. Et bientôt, la souffrance était suffisamment faible pour que je parvienne à me redresser. J'avais encore réussis à gagner contre cette faible autre moi ! Je jubilais ! Et en plus, tant de futurs cadavres se présentaient sous mes yeux ! Génial ! Absolument génial ! Mais je devais faire vite, avant que Milady ne parvienne à revenir aux commandes !

« Alors les gonzesses ? On se bouge ou on prend un thé ? Faut vous donner une invitation pour vous faire botter le fion ? »

Tiens, la godiche aux oreilles d'éléphant était encore là ! Quand aux morceaux de viande... Leurs regards étaient mauvais, haineux. De ce que j'avais compris, l'autre grande perche qui venait de se relever d'entre les morts en avait tué deux d'entre eux. Incroyablement parfait comme situation ! Je n'aurais pas pu mieux tomber ! Je me frottais alors les mains, activant mon pouvoir de magie noire. C'est qu'ils devaient en avoir des frayeurs, ces hommes là… Succulent, absolument délicieux… je me léchais le pourtour des lèvres d'impatience, alors que sous l'effet de la couronne, les prunelles habituellement vertes de l'ombre devenaient violettes. Sous leurs yeux ébahis venait de se réveiller la Grande Milady la Sorcière ! Et ils allaient souffrir ! Souffrir ! Je suis géniale !

Info:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Se débattre dans l'eau ne fera que te précipiter vers le fond. | Milady & Mircella

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [IX ; X] - Dans les ténèbres, vers la voie de la Lumière | Isiode
» [PV: Mircella] La rumeur
» Au voleur ! [PV:Milady]
» [Quête] Suivez le guide ! [PV : Mircella]
» Spiritus Mortis [Lvl VI Milady]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Ouest-