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 Les secrets de Leya, Chap 1 - La volonté [Quête - Solo]

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Dim 24 Juil 2016, 04:59


Mes mains, encore engourdies par la fraîcheur qui régnait dans le marais, s’évertuaient à essayer de détacher les bandages gluants emprisonnant mes pieds. L’obligation de s’aventurer dans les marécages, l’eau arrivant presque aux genoux, le fond d’une consistance douteuse et assez poisseuse, avait signé la fin de la vie des bandes de tissus autrefois blanche qui tapissaient la plante de mes pieds et protégeaient superficiellement des petits cailloux et autres obstacles retrouvés au sol. Mon périple aurait sûrement duré bien plus longtemps, la brume omniprésente agissait comme une illusion donnant une impression de perdre son temps, de tourner en rond. Et pourtant, la chance m’avait souri. Ma route, ou plutôt, mes balbutiements d’exploration avaient débouché sur celle d’un être assez étrange, mais plutôt sympathique si l’on ne prenait pas en compte son allure. Et cet être au nom de Ranucula s’était montré plus qu’ouvert à me montrer la voie pour atteindre Extalia… Si ce n’était la condition qu’il avait au préalable posée.

- Je s-s-s-erais bien enj-j-j-oué de te montrer l’entrée de la c-c-c-ité, s-s-si et s-s-s-eulement s-s-s-i tu m’apportes un petit cass-s-s-e-croûte.

La chasse aux bestioles avait alors débuté, me plongeant encore plus profondément dans l’eau putride de l’antre des marais, cherchant presque désespérément quelques insectes à jeter à la gueule de mon compagnon à l’allure amphibienne, qui les ingurgitait d’un coup de langue vif. La longueur de son organe dépassait l’entendement, pouvant atteindre les deux mètres en complète extension. Mais voilà, après avoir rempli la partie de mon pacte avec lui, il tint parole et me montra gracieusement le chemin vers Extalia, m’amenant jusqu’à la porte de Panem, le fort Vanitas. À sa vue, mon guide avait filé rapidement. Par crainte ou simplement parce que sa besogne en ces lieux était terminée, je ne le saurai probablement jamais. Mais j’aurais compris sa crainte. Rarement mon regard avait rencontré une telle démonstration de force. Une longue muraille, lisse et bien haute, entourait le domaine, mais ce n’était rien comparé à la fortification s’élevant directement vers les cieux eux-mêmes qui se tenait là. Un grand nombre de tours de garde naissaient des parois du mur, mais celle-ci se distinguait par la grande porte en son milieu, mais aussi par sa prestance. Une preuve d’intimidation pour toute personne cherchant du mal en ce lieu. Après une inspection de ma personne par les soldats de garde, et un certain regard de dédain, peut-être à cause de l’odeur me collant à la peau, je fus alloué à pénétrer.

Et me voilà, assis sur un banc décoré de canidés, taillés à même la pierre, sa création s’étant faite dans un seul bloc. Œuvre d’un artiste hors pair ou d’un talent plus… utile? Une flaque commençait à s’accumuler sous le support de mon popotin, mes vêtements détrempés luttant pour se débarrasser du poison qui les alourdissait, se débattant presque pour éliminer l’odeur qui les teintait. Même mon bâton semblait s’être amolli sous l’influence de l’atmosphère humide qui régnait dans les marécages. Puis il y avait Sasa. Bien propre, elle avait pris refuge durant toute la durée de la traversée sur le dessus de mon crâne, ne voulant pour rien au monde descendre. Mais maintenant, elle se promenait allègrement dans l’allée dans laquelle je me trouvais, une rue pavée semblant moins pénible à parcourir. Son regard ne cessait de parcourir l’architecture des bâtiments, s’attardant sur les félins sculptés, une pointe de… nostalgie peut-être s’illuminant dans son œil violet, son œil d’un noir abyssal étant impénétrable.

Je me remis sur pieds, manquant de piler par inadvertance sur la queue d’un chien passant par là, ayant pénétré dans ma bulle sans que je ne le remarque. Il semblait passionnément occuper à sentir la flaque, preuve de mon passage, mais lorsque je me lever, je fus pour lui une plus grande passion, l’effluve se dégageant au moins autant de ma personne que du sol. Ma marche fut donc ponctuée d’efforts maladroits pour ne pas blesser le pauvre qui semblait errer sans but une majorité des jours. Il n’avait sûrement aucun maître, mais sa chance était d’être en ces lieux, où les animaux étaient traités comme des rois, comme le prouvaient les innombrables effigies à l’image de félins, canidés et oiseaux. Ce n’était bien sûr pas mon seul poursuivant, ma petite compagne immaculée me traquant du haut des toits, apeurée par les multiples représentants canins arpentant les rues. Je me décidai à la laisser là en entrant dans une auberge donc l’insigne affichait une grande créature reptilienne ailée : le dragon d’argent.

Ma présence dans ce bâtiment calme et propre, bien vide en cette heure de la journée, malgré les deux habitués sirotant une bière en discutant tranquillement, ne fut pas un trouble. Je ne me fis même pas remarquer, mon insignifiance se prouvant encore une fois. Personne ne me donnait jamais une attention particulière, l’image que je dégageais étant celle d’une grande silhouette sans substance. Et pourtant, je me dirigeai vers le tenancier, argumentant avec celle qui était probablement sa femme étant donné la complicité qui régnait dans les regards qu’ils s’échangeaient.

- Hum… Excusez mon intrusion… Je ne veux surtout pas vous déranger…

Un regard chaleureux accueillit le son de ma voix. Un vrai professionnel ce propriétaire, sachant mettre même le plus crasseux des clients à son aise. Tout pour faire une piécette.

- Je me demandais si je pouvais prendre un bain et laver mes affaires… Mon long voyage n’a pas été tendre et j’ai bien besoin d’un rafraîchissement…

Ma demande fut bien sûre exaucé, l’homme envoyant sa femme préparer une baignoire d’eau chaude et un bac à lavé avec du savon pour mes vêtements, tandis qu’il alla derrière son comptoir me servir un grand verre d’une bière. Amère, riche dans sa dorure, elle fut d’un grand réconfort. Différente de tout ce que j’avais goûté jusque-là, c’était la raison même de mes voyages. La recherche de la différence, le rejet de la solitude qui m’avait étreinte durant toutes mes années de vie.

L’eau chaude lava les péchés qui me collaient à la peau, déliant ma mince charpente de la tension musculaire accumulée. Un sourire béat s’aplatissait sur mon visage, ma lèvre se retroussant de façon presque charmante sous la tension de la peau étirée, là où ma cicatrice transperçait mon minois. Le lavage de mes hardes fut la prochaine chose accomplie sur ma liste.

N’ayant aucun remplacement d’habit, je retournai dans la baignoire, me laissant bercer par l’ondulation infime de la surface m’arrivant au menton en attendant que mon accoutrement se sèche.

Je m’étais décidé à entreprendre le périple à travers l’antre des marais pour me rendre jusqu’à Extalia, car un local du continent dévasté, après une petite interrogation sur les savoirs que pouvaient bien recelé ce continent, m’avait appris que Ardyr, le château se dressant dans le domaine, possédait une bibliothèque bien spéciale, et que la ville même se distinguait de l’ordinaire par l’importance qu’elle accordait aux animaux, allant jusqu’à les dresser et les pousser jusqu’au développement de leurs capacités. Piqué par une curiosité bien typique à ma personne, je l’avais remercié et n’avais pas attendu plus longtemps, j’étais parti pour Panem, ville hôte des visiteurs et des employés d’Extalia. J’espérais en ces lieux trouver une réponse au mystère qui entourait la singularité de ma petite Sasa ainsi qu’approfondir mes connaissances du monde grâce aux manuscrits dormant en Leya, n’attendant que d’être ouverts pour révéler leurs secrets.

Ma petite escapade au Dragon d’argent pris fin après un repas copieux, autant pour mon estomac que pour celui de ma compagne immaculée, ainsi qu’après avoir payé mon dû au tenancier qui, le regard carnassier, empocha en attrapant la pièce au vol et la faisant disparaître d’un tour de tour de passe-passe dans la poche de son tablier.

Il n’était pas très difficile de se diriger vers Ardyr, sa splendeur illuminant Panem, l’horizon n’étant pas assez vaste pour l’éliminer de la vue. La route s’ouvrait à moi. Il me fallait atteindre le Portail Sud permettant l’accès au château lui-même. La luminosité diminuait graduellement dans le ciel, les globes lumineux reposant dans les gueules de canidés compensant par la lueur apaisante qu’ils diffusaient. Enfin, j’arrivai au pont permettant de pénétrer dans l’enceinte de l’immense bâtiment, et une fois traversée, je me frottai à deux gardes qui devaient se sentir bien petits étant donné la tête et demie de plus que j’avais sur eux. Et pourtant, ils ne firent mine de me bloquer le chemin malgré l’air lugubre que je dégageais, mon regard froid les ayant dévisagés au travers le voile de ma chevelure et de ma capuche relevée. Peut-être avaient-ils remarqué la minuscule créature blanche reposant sur mon épaule et avait reconnu en ma personne un amoureux des animaux. Un homme ayant de l’affection pour son compagnon sauvage est rarement menaçant aux yeux des autres. Cette perception peut parfois être traîtresse. Pourtant, ce n’était nullement mon cas et ils eurent raison de m’accorder la confiance de pénétrer dans le château.

Je fus bien sûr désarçonné par l’immensité des lieux. Il est bien facile de regarder de l’extérieur et d’imaginer, mais être confronté à la réalité est beaucoup plus déconcertant. Tout était impeccable, d’un ordre quasi troublant. Une atmosphère magique planait dans l’air, mais après tout, n’étions-nous pas dans un domaine sous la juridiction d’élémentals? Je n’en avais pas rencontré un encore, mais j’imagine que ça ne saurait tarder en ces murs.

Détachant mes pensées de ces richesses que je ne pourrais jamais rêver d’avoir, la convoitise ne faisant pas partie de ma longue liste de défauts, heureusement, j’abordai le premier serviteur et lui demandai la direction pour la grande bibliothèque. D’une allure pressée, sa réponse fut comme un coup de poing au ventre :

- La bibliothèque est présentement fermée pour problème… technique.

Sa voix laissait percer une pointe d’inquiétude.

- Puis-je être d’une quelconque aide pour aider dans ce contretemps? Je… J’aimerais beaucoup hum… Accéder aux connaissances.

L’ombrage grandissant sur le visage du jeune homme disparut à ces mots. Un sauveur était arrivé. Il m’exposa la situation actuelle en gesticulant énergiquement, manifestement anxieux.

La pierre Volonté, gardienne du contrôle de la vie régnant dans la bibliothèque avait disparu depuis ce matin. Ayant comme rôle de contenir les éléments composant la pièce aux savoirs, celle-ci se déchaînait désormais contre quiconque pénétrait dans sa forteresse, l’attaquant et lui mettant des bâtons dans les roues. Un problème de taille en effet...

Le majordome m’amena voir de moi-même la scène, pour me montrer le bassin au centre de Leya, ce qui me permit de mieux évaluer les dimensions de la pierre manquante en question. Au passage, je me fis brûler par deux ou trois éclairs diffusant des murs. Je ne pus m’attarder à décrire le lieu mentalement, beaucoup plus concentré à éviter les chaises volant en direction de ma tête ou même les petites boules enflammées qui prenaient naissance dans les lanternes suspendues.

Ainsi, pour accéder aux savoirs que recélaient les manuscrits, il me faudrait retrouver la Pierre Volonté. Mais par où commencer, telle était la question?


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Lun 25 Juil 2016, 02:59



Il faisait presque nuit noire, et pourtant, le château bouillonnait d’activités. Des gens de tous types se promenaient dans son enceinte, aillant pour la plupart dans leur sillage un animal de compagnie. C’est ainsi que je pus observer pour la première des cousins lointains de ma Sasa, allant du lion à la panthère en passant par le tigre. Si seulement cela s’arrêtait là. En fait, un vrai zoo prenait naissance entre les murs d’Aldyr. Loups, Léponis et bien d’autres canidés, semblant tous bien dressés, couraient gaiement en suivant la trace laissée par leur maître respectif. De même, de nombreuses étagères et tablettes se transformaient soudainement en perchoirs sous la présence des innombrables volatiles, certains beaucoup trop peu commun pour que je les reconnaisse.

Mais voilà, toutes ces activités allaient nuire grandement à ma quête : retrouver la pierre Volonté qui avait le pouvoir d’enchaîner les éléments déchainés de la bibliothèque, Leya. Le problème, c’était le manque de piste. Après ma première visite de la librairie pour en apprendre un peu plus sur l’objet de ma convoitise, où j’avais failli être grillé, j’étais allé reprendre mon souffle avant de retourner une fois de plus dans cette pièce où la folie semblait chose courante.

Mon courage, bien mince en ce moment, déstabilisé même par cette suite d’évènements inattendus nuisant au but même de mon séjour, m’échappait peu à peu, telle une poignée de sable dont les grains s’écoulaient sous la poigne ayant la lacune de n’être étanche. Et pourtant, en me retrouvant seul avec moi-même, le majordome, du nom de Karhl, m’ayant indiqué que si j’avais besoin de lui, il me suffisait d’envoyer le pigeon laissé à ma juridiction et qui reposait sur l’épaule contraire à celle sur laquelle sommeillait ma petite représentante des félins, ce fut assez pour reprendre contenance. Ma faiblesse mentale se dissipa telle une brume sous un vent chaud d’été, une certaine motivation se creusant un chemin jusqu’à mon esprit, faisant éclore une énergie nouvelle qui prit racine jusqu’à la substance fondamentale de mon corps. Il était temps de prouver ce dont ma mince et filiforme personne était capable. Pour sauver la bibliothèque, mais aussi pour sauver le peu d’estime personnelle qu’il me restait après une jeunesse de souffrance et de torture psychologique.

C’est pourquoi j’ouvris une fois de plus les deux grandes portes, tirant de toutes mes forces sur les anneaux, ce qui fut assez pour permettre l’apparition d’un léger interstice. Assez large pour s’y glisser, malgré quelques accrochages au niveau du postérieur. Alors que j’allais complètement passer, mes pieds s’emmêlèrent l’un dans l’autre et le plancher de terre se fit un plaisir d’amortir ma joue de toute sa douceur. Un trou fut la seule preuve de ma bévue, mais lorsque je voulus essuyer mon visage, c’est presque avec stupéfaction que j’eus la révélation que ça ne m’avait nullement sali.

*Quel endroit étrange.*

Cette réflexion, suivit d’un bond en arrière pour éviter la foudre s’abattant à l’endroit où j’étais échoué à peine une seconde plus tôt, conclurent mon entrée en la gardienne de la connaissance. Me remettant sur pieds, je remarquai l’absence de ma compagne immaculée. Il faut dire qu’elle agissait de façon inhabituelle depuis notre arrivée à Panem. Elle devait bien se promener dans l’ombre des murs ou peut-être socialiser avec ses semblables. C’était une bonne chose. Si ma maladresse finissait par m’achever, elle aurait un endroit où elle pourrait se sentir à l’aise, un endroit qu’elle pourrait définir comme sa nouvelle maison. Il était difficile pour moi de percer le mystère qui l’entourait ainsi que le mur qui scindait la façade extérieure et intérieure. Enfin, pour l’instant, il n’était pas nécessaire d’être accompagné. De toute façon, elle agirait probablement de façon désintéressée et dormirait sur ma tête, me donnant un souci supplémentaire quant à sa sécurité.

En alerte, je commençai mon exploration de la scène de crime, me dirigeant pour commencer vers la fontaine au centre. Ma main, traversée de trois cicatrices rosâtre contrastant avec le blanc cadavérique de ma peau, effleura la surface de pierre, mes yeux de glace parcourant son grain à la recherche d’une quelconque erreur dans la fresque. Le gris brillant teinté d’impuretés noires ne semblait pas avoir été touché lors du vol. La scène était impeccable. Comme si la personne s’y était prise de façon méticuleuse, connaissant bien les lieux et les habitués s’y attardant, ne soulevant donc aucun soupçon lors de son passage.

Il était difficile de penser. Raisonné, un bâton à la main, en essayant de bloquer les assauts de la bibliothèque, que ce soit des roches projetées sur ma personne, ou bien les étagères formées de plantes se tordant pour venir s’accrocher à mes chevilles, se faisant repousser de justesse par un coup vif et parfois raté. Enfin bon, le fond du bassin fut la prochaine étape de mon enquête. Même l’eau dans celle-ci semblait se retourner vers moi, ne cessant ses gigotements, m’envoyant quelques gerbes au visage au passage, humidifiant ma chevelure qui, dans sa tendance rebelle, vint se coller à ma peau, bloquant ma vue.

*p*tain, ça m’énerve tout ça !*

Mon regard capta alors au milieu de la piscine à vagues improvisée une touffe de poils. Je plongeai la main pour l’attraper, mais elle s’éloigna un peu plus de ma portée lors de mon mouvement, emportée par le courant. Je me décidai à me mettre à genoux sur le bord pour l’atteindre. Attendant le bon moment, je lançai ma poigne vers l’indice qui trônait au sommet d’une vaguelette. Erreur. Mon élan fut trop brusque, et le reste de mon corps suivit l’attrapé de ma trouvaille.

Une sensation de noyade. En fait, cette sensation, elle n’est pas si mal. La tête plongée sous l’eau, un sentiment d’impuissance grandissant à mesure que l’agitation de nos membres échoue à ramener la tête à flot, mais la caresse du liquide, englobant l’entièreté du corps dans son étreinte, source de vie et de mort. Vraiment, ce serait une belle façon de mourir. Mon obstination était toutefois telle que malgré l’abandon, je ne relâchai nullement la prise sur l’indice m’ayant mis dans cette position délicate. Mes pieds frappèrent alors le fond de la bassine. Mes orteils nus rencontrèrent la surface étonnement rugueuse composant la base, et je poussai sans attendre avec le reste des forces m’habitant. Effort vain. L’énergie animant mon corps était beaucoup trop faible pour me permettre de m’envoler jusqu’à la surface de la parure centrale de la bibliothèque et socle de la pierre Volonté.

Parfois, il faut abandonner. Je cessai de me débattre, efforts futiles. La magie entraînant l’eau dans une danse endiablée était beaucoup plus puissante que la faible charpente étant le réceptacle de mon âme. Je me laissai donc bercer par le courant du fond, ballotant au gré de cette nature impétueuse. Je libérai l’air prisonnier de mes poumons, formant une ribambelle de petites bulles qui s’adonnèrent à une course vers la surface. La lumière diffuse qui se projetait à la surface donnant un effet presque féérique à la scène.

*Une belle mort…*

Si ce n’était de l’ombre grandissante qui venait juste d’apparaître au-dessus du bassin et de la poigne monstrueusement puissante qui l’agrippa par la capuche de son manteau et le lança quasiment hors de son tombeau d’une façon des plus brutales, son front se cognant sur le coin d’une table « innocemment » reposée au milieu de sa course dans les airs.

- Alors c’est toi le voleur de la pierre.

Son ton reflétait la confiance. La puissance. Le contrôle. Tout ce dont je rêvais d’être. Encore sonné, je relevai la tête, ma vision balayant de droite à gauche sous la confusion, encore un peu tremblotante, cherchant la source de la voix. Je la trouvai. Un homme, grand, dans les 190 centimètres, un tatouage tribal d’une couleur dorée recouvrant la moitié droite de son visage bruni par le soleil. Une chevelure brune encadrait son visage, une toque rassemblant une partie de celle-ci derrière son crâne. Torse nu, ses muscles saillaient au moindre petit mouvement, témoignage terrifiant des années d’entraînement intense qu’il avait dû subir. Ses épaules et bras étaient recouverts d’épaulettes d’un cuir d’excellente qualité, étant même bordés d’un métal doré. La garde d’une lame dépassait de derrière son trapèze bombé. Ses mains, grandes, larges, démontraient toutes les épreuves que l’homme avait dû surmonter. C’était un guerrier né. Et son air sérieux ne semblait pas indiquer l’existence d’un sens de l’humour quelconque.

- J’imagine que cette absence de réponse est en soi une preuve de culpabilité. Alors, le choix s’offre à toi. Tu me redonnes tranquillement la pierre Volonté ou je vais être obligé de te faire parler… Et je n’ai jamais échoué dans ce genre d’entreprise. Je vais te laisser une minute pour y penser. La balle est dans ton camp.

C’est à ce moment que je réalisai l’énormité de ses paroles. Il me prenait pour celui que je pourchassais ! Mais comment lui prouver le contraire, cela était une autre paire de manche.

- Vous… Vous faites erreur ! Je ne suis pas le voleur ! Je… Je suis moi-même à sa poursuite et… Et j’enquêtais lorsque je suis tombé dans le bassin !

Son regard, au moins aussi distant et haineux que le mien, me transperça. Tout dans son attitude indiquait le manque de confiance qu’il ressentait à mon égard, mais aussi la différence de niveau qu’il ressentait. Il se savait bien supérieur. Sans un mot, il marcha vers moi, chaque pas inaudible. Chaque pas me rapprochant un peu plus de la souffrance. Il aurait mieux valu que je meure dans l’étreinte enveloppante de l’eau agitée, dans la solitude que je connaissais si bien. Il sortit sa lame, une épée légèrement incurvée à la lame brillante, polie de façon amoureuse. Son tranchant, finement affilé, semblait en mesure de couper facilement la chair. Un homme assez intelligent pour garder son arme dans un état était sûrement un professionnel, un mercenaire vendant ses services aux plus offrants en échange d’une protection ou d’une mort rapide.

- Je t’avais prévenu. Le mensonge ne sert à rien. Ta chance est passée. Je suis désolé en avance, mais je ne peux faire autrement que d’accomplir ce pour quoi je suis engagé ici. Prépare-toi à parler, garçon.

La peur me serrait au ventre, mes yeux s’exorbitant, fixant avidement la lame, espérant une disparition miracle de celle-ci. Il se plaça devant mes pieds. J’étais figé par la panique. Sa main, comme au ralenti, se positionna au-dessus de mes orteils. Il allait commencer par les extrémités et s’approcher méticuleusement. Un as de la torture. Je sentais que j’allais être malade, ma jointure blanchissant sous la pression que j’exerçais sur la touffe de poils toujours prisonnière de mes doigts, mon cœur voulant sortir de ma poitrine tellement il s’excitait dans ma poitrine.

- Attendez ! Allez demander à Karhl ! C’est lui qui m’a informé de la disparition de la pierre et je me suis proposé pour l’aider dans ses recherches…


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Ven 29 Juil 2016, 00:29



La lame incurvée, levé en l’air, se dressant fièrement au-dessus de ce corps dégoulinant, mélange de sueur et du bain accidentel qu’il venait de subir, s’arrêta au milieu de sa chute. La main lui donnant vie la rangea vivement dans sa maisonnée, la rendant au confort du cuir. Le visage tatoué de l’homme, sévère même dans ses extrémités, s’adoucit un peu en entendant l’éclat de voix qui continuait à résonner, écho lointain d’une peur encore vive. Tout mon corps pulsait sous la pression sanguine énorme qui affluait, l’adrénaline envahissant la moindre once musculaire, redonnant vie à ce qui n’était plus qu’un amas de fatigue. Je me redressai un peu, le sang envahissant ma vision dans une rigole cascadant le long de mon nez et de mon menton, allant s’échouer sur le sol terreux, n’y laissant aucune trace, la terre ayant déjà absorbé le liquide poisseux. La collision avec la table avait été dure. Plus dure que je ne le pensais. Je passais mon manteau encore humide de ma baignade pour éponger le liquide. Je sortis de l’une de mes poches un rouleau de tissu blanc, source de mes bandages aux pieds, pour mettre dans la même condition que ceux-ci mon front et ainsi arrêter le saignement. Tout en m’y attelant, mon regard ne cessait de suivre les mouvements de mon agresseur ayant soudain tourné d’agressif à passif. Désinvolte, il se promenait autour de moi, ne daignant même pas un regard, plus occupé à parer les offensives de la bibliothèque virée sauvage. Tout semblait facile. Les éclairs ne le brûlaient pas, sa main calée interceptant leur course à une vitesse que mes yeux ne pouvaient suivre. Les boules enflammées venant des torches se faisaient balayer avant de l’atteindre, ses balayements créant un courant d’air assez puissant pour les dissoudre. Même les étagères, composées de plantes superposées se tortillaient en s’approchant de ses pieds, essayant de l’agripper dans leur étreinte pour l’étouffer, tâche impossible tellement l’homme démontrait une connaissance parfaite de son corps, bougeant lestement hors de leur portée en assénant quelques petits coups de pied au passage pour les repousser.

Ma besogne terminée, j’avais l’air d’un malade de l’hospice, le bandage blanc ceignant mon front, le sang l’ayant déjà teinté, le rouge se voyant au travers de l’immaculée. Ma chevelure, mouillée à satiété, avait été repoussée vers l’arrière lors de la manœuvre, voulant éviter que quelques petits coquins se glissent dans la blessure et s’y fassent enfermer lors de sa guérison. C’est le moment que choisit mon geôlier pour se tourner vers moi, repoussant au passage du poing une chaise ayant profité de son « manque d’attention » pour lui sauter sur le dos. Erreur. Son regard doré se confronta au bleu glacé du mien. Un échange silencieux, une joute d’idéaux. Je fus le premier à détourner le regard, bien heureux qu’il ne puisse distinguer la sueur de l’eau. Un monstre aurait été ma première définition de lui. Un être surpuissant, ma deuxième. Ma dernière fut celle-ci : un homme d’expérience.

- Alors comme cela, tu connais Karhl? En fait, tu dis le connaître, mais quelle preuve as-tu? Est-ce pour ta propre sécurité que tu baragouines un nom qui t’est passé par la tête, ou bien es-tu vraiment connu de Karhl, le maître des volatils?

La panique s’empara une fois de plus de mes pensées, mon esprit n’étant qu’un déchaînement de mémoires n’ayant pas eu le temps d’être assimilées par encodage, étant trop récentes.

*Pense, pense, pense! Qu’est-ce qui te relie à Karhl… Ta rencontre? Non. Son habillement d’aujourd’hui? Non. Son inquiétude face à la disparition de la pierre…*

- Il semblait très perturbé par… Par la disparition de la pierre allant au fond du bassin. Il est même en train de faire des recherches de son côté pendant que moi aussi je cherche des indices.

Un sourcil s’éleva, puis une moue apparut. Décidément, je n’étais pas des plus convaincants. Mon ascendance, mon apparence, tout chez moi laissaient à penser que le mal était une vocation. Et pourtant, le mal n’était pour moi qu’un concept. La seule vocation jamais embrassée fut la solitude, seule à m’avoir ouvert les bras dans mes vingt années de vie.

- Comme tous les membres d’Aldyr qui sont au courant de sa disparition. La bibliothèque de Leya est très précieuse. Elle est la gardienne de notre connaissance, de nos pratiques et de nos innovations. Cette pierre est ce qui la garde sous contrôle, alors il est normal qu’il soit inquiet. Ce n’est pas une preuve de ton innocence, seulement une preuve de ton manque d’empathie. Si tu n’as rien d’autre à dire, alors procédons.

Sur ces mots, sa lame rencontra de nouveau la lumière du jour, tranchant au passage une gerbe d’eau, la séparant en deux et lui évitant une douche prématurée. Fermant l’espace qui nous séparait, il m’écrasait de toute sa grandeur, moi qui le fixais, assis les jambes croisées, figé. Puis un roucoulement se fit entendre. Puis un miaulement. Une plume grisâtre entra dans notre champ de vision, virevoltant sous le poids de l’air qui l’empêchait de s’écraser au sol, mais dont la rencontre avec celui-ci semblait inévitable. Le pigeon suivit sa parure, décollant de son perchoir de pierre taillée, et vint se poser sur mon épaule. Son regard brûlant d’or se décolla alors, allant plutôt enflammer le volatil. Un sourire naquit, puis un rire. Profond, honnête, la situation semblait de plus en plus lui plaire, pour une raison qui m’échappait encore. La confusion devait être peinte sur mon visage sensé être de marbre.

- Tu n’avais qu’à le dire que tu avais l’un de ses oiseaux avec toi, nous aurions pu éviter toute cette mascarade. Désolé mon ami. On n’est jamais trop prudent, surtout dans un cas aussi grave.

Il me tendit sa main libre, offrande bien pauvre après ses agissements. Avant que je ne puisse l’utiliser comme support pour me relever, le contrecoup de l’excitation et de la peur m’ayant frappé de plein fouet, me vidant du peu d’énergie qu’il me restait, un autre miaulement s’échappa, un peu plus fort que le premier cette fois. Puis la vérité m’éclata au visage, dure réalité. Sasa était sur mon épaule à mon entrée dans la réserve du savoir! Où était-elle maintenant? Je ne l’avais pas vu lors de ma chute dans le bassin. Elle se tenait pourtant sur mon épaule quelques instants seulement auparavant. Je me relevai d’un bond, trop inquiet pour me laisser choir par la fatigue. Je tournai sur moi-même, à la recherche de la moindre petite trace de ma compagne, ma main tenant la touffe de poils se plongeant dans ma poche au même moment pour ranger ma trouvaille. Une petite tâche grise fut la chose que je remarquai premièrement. Puis le reste de la queue immaculée. Elle était prisonnière de quatre bouquins l’entourant, la cernant de tous les côtés. Heureusement que malgré sa petite taille, sa queue pouvait se mouvoir dans les airs, permettant un repérage plus ou moins efficace.

Je me dirigeai en courant vers les malfrats tatoués d’encre et allait en balayer un d’un bon coup de bâton, lorsque mon élan fut stoppé net. Une main puissante, basanée, avait bloqué l’avancée de mon avant-bras, arrêtant du même coup toute l’étendue de ma force. Mon assaillant au tatouage me jeta un regard noir, indiquant l’erreur que j’allais commettre si j’avais continué dans mon assaut.

- Les livres ne sont pas faits pour être détruits. La connaissance n’est pas remplaçable. On ne peut placer une valeur sur celle-ci. Tiens-toi-le pour dit. La prochaine fois que je serai témoin d’une action de ce genre, ta main pourrait bien te manquer.

Puis, il me lâcha, sauta en faisant une pirouette, lançant sa poigne au milieu de son tourniquet, attrapant ma compagne au passage et la sortant de sa cellule de papier. Son atterrissage se fit en douceur. Et la bouche béate qui s’ouvrait devant ce qu’il venait d’accomplir lui fit office de bienvenue. Il relâcha sa prise blanche qui vint me rejoindre, accueillie par un Alfar, un genou au sol, prêt à la recevoir dans toute sa grandeur, et qui alla même jusqu’à la déposer sur son perchoir personnel, ma tête. Malgré la blessure dont souffrait mon front, elle n’était pas assez lourde pour m’embarrasser. Et de plus, l’inquiétude peut nous faire oublier bien des maux, et la douleur était le moindre de mes soucis, sachant que ma petite chatte était maintenant en sécurité.

- Tu aurais aussi pu me montrer comme preuve de ta sincérité ce chat. L’affection que tu ressens à son égard ne ment pas.

Et comme pour prouver la réciprocité de cette relation qui, jusqu’à maintenant, n’avait jamais été plus que compagnon de voyage, sans démonstration d’amour, le petit être me licha le dessus du crâne de sa langue râpeuse.

- Eh bien, maintenant que vous me croyez… Je peux continuer mon enquête pour vous aider à retrouver la pierre…?

Un signe de tête, c’est tout ce à quoi j’eus droit. Puis il m’agrippa par le manteau et me sortit de la salle envoûtée, n’ayant tout de même aucune confiance en mes aptitudes en matière d’autodéfense et d’agilité. L’agitation et régnant dans la bibliothèque surpassait de trop loin mes capacités actuelles. S’éloignant de sa démarche lascive, ne suscitant aucun bruit lors de sa caresse avec les dalles de pierres sous ses pieds, il leva une main en guise d’au revoir en me lançant de sa voix caverneuse un dernier avertissement.

- Si jamais tu retrouves la pierre, ne rentre pas dans la bibliothèque. Demande à voir Jellal. Je m’occuperai du reste.

Et ce fut tout. Il disparut au tournant. Encore assommé de cette rencontre pour le moins électrisante, je restai là, contemplant les briques s’assemblant l’une dans l’autre, renvoyant un fini lustré amplifiant la couleur argileuse de l’ensemble.

Je sortis la touffe de poils de mon manteau. Poils mi-longs, de couleur ambrée au reflet roux, assez raide. Le roulant entre mes doigts, je caressai distraitement simultanément la fourrure blanche de Sasa, comparant la texture. Différente. Le poil était plus épais, moins doux. Cet indice ne provenait pas d’un félin. En Extalia, trois grandes familles d’animaux dominaient la culture : les canidés, les félidés, et les oiseaux. On pouvait donc éliminer les deux dernières classes. Cela laissait donc des centaines de canidés comme participants dans le vol. Mais cela se précisait. Il fallait trouver son maître. En trouvant celui qui avait l’obéissance de l’animal, on trouverait le voleur.

Exténué, je me dirigeai vers le mur le plus proche, appuyant mon dos sur celui-ci, m’effondrant presque au sol, mes jambes tremblant sous l’effort de contrôler ma masse vers le sol. Mais avant de continuer les recherches, puisqu’il était déjà tard, je me laissai aller à la douce caresse du sommeil, le noir s’emparant de la moindre once me constituant, me plongeant dans un inconscient profond, oubliant tous mes problèmes en un instant.


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Lun 08 Aoû 2016, 05:13


- Eh mon gars! Hey! Ça va? T’es tout pâle!

Mes yeux s’ouvrirent avec difficulté, le sommeil ne voulant lâcher son emprise sur mes paupières, les tirants avec l’énergie du désespoir vers le bas. Mes pupilles suivirent la silhouette qui s’agitait devant moi, s’évertuant de sa voix assez aiguë à me demander si j’étais bien. Je lâchai un grognement.

- C’est ma couleur normale, alors baisse le ton.

Ce n’était pas plus qu’un grommellement, la douce caresse du mur contre mon dos m’ayant enraidi durant ma sieste. Ma vision s’ajusta peu à peu, me mettant en face de mon interlocuteur. Ou mon interlocutrice plutôt. Toute petite, ce n’était pas plus qu’une enfant. Les cheveux coupés aux épaules dans un style plutôt militaire, deux oreilles pointues et poilues en dépassaient. Ses joues, bien rouges, étaient parsemées de petits points, lui donnant un petit air mignon. Deux petites canines se dévoilaient sur ses lèvres vermeilles, lui donnant une allure encore plus animale. Mais ses yeux, en croissant de lune et d’un noir impénétrable, me révélèrent son ascendance, ou son lien plutôt, avec les représentants de la race féline. Vêtue d’une petite robe blanche toute simple lui arrêtant à la mi-cuisse, les épaules fines dénudées, elle projetait une assez belle vue. Dans les quinze ans, elle serait une bien belle femme dans ses futures années. Une briseuse de cœur.

- Alors, ça va m’sieur? Vous m’inquiétez! Vous avez rien dit d’autre que ça. Z’êtes sûr que vous êtes en santé? J’peux appeler un vétérinaire si vous voulez! Les animaux et les humains, s’pareil pour les soigner de toute façon!

L’envie de dormir me quitta devant tant d’énergie et de candeur. Elle se souciait d’un parfait étranger et voulait même s’en occuper si le besoin s’en ressentait. Cela m’irrita.

- Non. Je suis parfaitement correct. Merci. Maintenant, pousse-toi, que j’me lève.

Je la tassai gentiment du revers de la main en me poussant avec l’autre pour délier mes longues jambes. Alors que je prenais appui sur mes pieds, je remarquai l’absence de Sasa, ou plutôt son absence de poids sur moi. Car elle se trouvait aux pieds de l’inconnue, visiblement attirée par la ressemblance qu’elle émettait avec un chat.

- Alors, c’quoi ton nom? Et t’es sûr que ça va aller? Ta encore le teint terrible, tu sais? C’pas normal, faut consulter, tu fais peur!

Décidément, la petite n’allait pas lâcher le morceau de sitôt, et en voyant l’attention que portait ma compagne immaculée à l’adolescente, je me doutais que j’en serais embarrassé pendant un petit bout encore.

- C’est ma couleur de peau normale. Merci de ma rappeler que j’ai l’air d’un cadavre.

Un sourire illumina son visage, dévoilant une rangée de dents bien pointues.

- Bah, au moins tes cicatrices te donnent de la couleur. Ce petit rosé qui délimite chacune d’elle te colore. Mais c’est tout de même terrible que tu fasses autant pas attention à toi. Quand j’te regardais tantôt, j’avais presque le goût de m’enfuir. Ta un teint terrible et des cicatrices partout. Tu fais vachement peur. Va falloir que t’améliores ça si en plus tu veux plaire aux filles.

Ces paroles déclenchèrent chez moi un signal d’alerte. Après une observation bien rapide, je remarquai que je portais tous mes vêtements, et donc que mon corps était bien caché. Comment savait-elle pour mes cicatrices? Je glissai ma main furtivement pour voir si mes dagues étaient toujours en place, et je lâchai un discret soupir de soulagement en sentant l’un des durs manches.

- Comment tu sais pour mes cicatrices?

Ses yeux se rivèrent dans les miens, me mettant immédiatement mal à l’aise. Elle projetait une impression plus forte que Sasa, dont l’œil noir abyssal en terrorisait plusieurs juste d’un regard.

- Bah, j’avais peur tu sois mort. Alors j’ai été vérifié ton pouls sur ta poitrine. Je t’ai enlevé ton manteau un peu, et en mettant ma main sur ta peau, j’ai senti les nivelassions. J’ai pris un p’tit tout p’tit regard pour voir c’était quoi. Même pas besoin de t’enlever tes vêtements, j’vois très bien dans la noirceur! Et puis, c’est quoi ces manières de parler à une femme! Sois donc un peu plus poli!

La consternation se dessina sur mon visage. Malgré mes efforts, je ne pus reprendre contenance. Elle me déboussolait totalement. Une vraie tempête d’énergie pure et de répartie. Sa compagnie n’allait pas être de tout repos.

- Et c’est quoi s’te visage! J’te fais si peur que ça? C’est toi j’te signale, qui as l’air d’un mort-vivant. T’es en train de blesser mon estime en me regardant de s’te façon. Dis-moi c’est quoi l’problème!


Un feu bouillonnait en moi. Elle m’énervait royalement. Et je n’avais pas le temps pour ses c*nn*ries. Je me détournai d’elle et commença à marcher dans le couloir menant vers la sortie du palais. Mon indice en poche, il me fallait maintenant travailler à retrouver le coupable du vol. Et ce n’était pas cette gamine qui allait être utile. Elle n’était qu’une nuisance.

- Désolé, mais je dois retrouver le voleur de la Pierre qui contrôle la bibliothèque. Je jouerai avec toi un autre jour. Pour l’instant, pas de temps à perdre. La trace est encore fraîche, mais je ne sais pas pour combien de temps encore.

Elle se mit à gambader à mes côtés, suivant le rythme de mes grands pas avec aisance. Sasa dans son sillage continuait à lui donner une attention particulière.

- Si tu parles de la Pierre Volonté, j’veux bien t’accompagner pour la trouver. J’l’ai déjà vu plusieurs fois. Toi, j’t’ai jamais vu. Donc j’imagine qu’tu l’as jamais vu. J’peux te dire à quoi elle ressemble. En plus, j’suis sûr que j’ai des talents qui pourraient t’être bien utiles.

Elle possédait déjà un bon argument… Mais je ne voulais tout de même pas la laisser gagner comme cela. Il me fallait quelque chose de plus tangible que de savoir qu’elle connaissant de vue une pierre.

- Et quels sont tes autres « talents » comme tu les appelles qui peuvent être si spectaculaires pour m’être d’une quelconque aide?

Son nez se retroussa fièrement, bougeant par intermittence alors qu’elle permettait à l’air d’y circuler en la repoussant toujours après une demi-seconde.

- T’as quelque chose dans ta poche. Tu sens le chat à plein nez. Si on se fie à la magnifique boule de poils qui n’arrête pas de me sentir, je dirais que c’est son odeur qui te recouvre. Mais ce que t’as dans ta poche gauche. C’est autre chose. Une odeur beaucoup plus… Chien. Ou plutôt, canine.

Un petit regard de dédain suivit sa remarque. Manifestement, malgré la popularité de la ville pour les volatiles, les représentants canins et félins, il y avait encore quelques discordes dans l’air, comme le prouvait son attitude. Mais j’imagine que c’était inévitable, cette lutte entre chat et chien durant depuis la nuit des temps. Je restai par contre assommé par la finesse de son odorat. Elle avait découvert en quelques secondes à peine l’emplacement exact de la touffe de poils grisâtre me servant de seul indice.

- Je vois… T’es plutôt douée avec ton nez… Mais que tu saches reconnaître l’odeur caractéristique d’un chien ne veut pas dire que tu es d’une quelconque utilité. Il y a des milliers de chiens, loups, renards et autres ici.

Un regard agacé, ce fut ce à quoi j’eus le droit cette fois. Je continuai d’avancer, la sortie se rapprochant à chacun de mes pas. Les portes, grandes ouvertes, laissaient entrer un flot de lumière signalant le lever du jour. Il était encore très tôt. Parfait pour commencer les recherches.

- Je peux te dire que ce n’est pas, ce chien-là.

Elle pointa un gros chien au pelage brun.

- Ni celui-là. Ni celui-ci. Et encore moins lui là-bas.

Sans les regarder, elle pointait différentes directions, mes yeux prenant connaissance de ce qu’elle désignait. Un Fennec, un Lycaon et même un Atons d’un rouge ardent. Aucun n’avait la couleur de la fourrure se trouvant dans ma poche, mais la petite n’en savait rien. Elle désignait simplement à l’odeur. Et elle réussissait haut la main jusqu’à maintenant.

- Euh… D’accord… J’imagine tu peux être utile dans la situation actuelle…


Je plongeai la main dans le tissu de mon manteau pour en ressortir l’indice. La main tendue vers elle, ouverte, je lui montrai.

- T’as été plutôt rude avec moi. Pourquoi j’devrais t’aider? Commence par me dire ton nom et excuse-toi de ton mauvais comportement envers une dame si gentille qui s’inquiétait de ton sort avant de savoir que t’étais si mal élevé.


Je serrai les dents, ma mâchoire se contractant dans le même mouvement, les muscles saillant au niveau de mes joues. Une vraie peste. Mais une peste qui ferait avancer beaucoup plus vite la découverte du voleur. Mais pouvais-je piler sur le peu de fierté que j’avais? En fait, la réponse était facile. Oui. N’ayant qu’une confiance très limitée en mes moyens, reposer sur les autres était mon péché. Un lâche, je n’étais qu’un lâche. Mais au moins, le travail serait fait et je pourrais enfin étudier dans la bibliothèque.

- Je suis désolé d’avoir été condescendant envers toi. Une mauvaise habitude qui s’est perpétuée. Je l’ai jamais eu facile avec les relations interpersonnelles… J’espère que tu m’en veux pas trop.

Un ronronnement s’échappa de la gorge de l’adolescente alors qu’elle se penchait pour prendre dans ses bras ma chatte. Elle se mit à la caresser avec affection, une lueur amoureuse dans les yeux. Elle sauta deux ou trois fois sur place, essayant de se faire une idée plus claire sur ce qu’elle devait faire maintenant.

- C’est d’accord j’vais t’aider. Pour le bien de Leya. C’est un patrimoine de l’endroit tout de même! Mais avant, tu vas me dire ton nom!

Cela faisait quoi, trois fois qu’elle me posait la question? Malgré mes tentatives délibérées de l’éviter, elle n’en démordait pas, et je n’aurais probablement pas le choix. La confirmation de ma déduction suivit alors qu’elle stoppa net. Elle ne suivait plus du tout mes pas. Elle attendait, visiblement agacée que je ne la prenne pas encore totalement au sérieux. Un long soupir suivit. Parfois, la vie était bien cruelle.

- Layne. Je m’appelle Layne.

Ça eut l’air de satisfaire sa curiosité, alors qu’elle me dépassait de plus belle d’un trot énergique, miroir de sa personnalité flamboyante. Je lui emboitai le pas, la fourrure toujours en poigne.

- Tu veux la sentir de plus près pour avoir une meilleure connaissance de l’effluve que dégage le chien à qui ça appartient?

Aucune réaction. Quelle belle façon d’accueillir notre nouveau partenariat que de ne pas répondre à une question qui nous permettrait de progresser!

- T’as oublié de me demander mon nom. C’est Jisya. T’es vraiment nul avec les femmes. Va falloir que j’te donne une p’tite leçon ou deux, sinon, tu vas vraiment être le pire des pires.


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Lun 05 Sep 2016, 19:44


C’était une peste. Une vraie plaie même. Mais son utilité était indéniable. Ses preuves avaient été faites. Et je ne pouvais de toute façon pas la renvoyer d’où elle était venue. Un refus n’était même pas le mot pour décrire ce qu’elle ferait. Et de toute façon, avoir la compagnie de mon antipode, ce n’était pas si mal. Ça me démontrait ce que jamais je ne désirerais être, et me faisait presque apprécier ma pauvre vie. La solitude était une bénédiction comparée à la présence de cette petite.

Nous déambulions dans Panem, mon regard ne cessant de sauter d’un représentant canin à un autre, souhaitant apercevoir la douce couleur de la fourrure qui constituait le seul indice en notre possession. Dès que ma vision apercevait la moindre petite teinte grisâtre, ma bouche se faisait aller, et Jysia mettait son flair à l’œuvre pour vérifier l’odeur si caractéristique de tout animal. Mais aucun n’était la bonne pige. Aucun n’était le coupable que nous recherchions. La piste était morte, si l’on pouvait dire. Le soleil de plomb n’était qu’une épreuve de plus, un découragement qui martelait ma pauvre silhouette de sa chaleur écrasante. Mais abandonner ne figurait désormais plus dans mon vocabulaire. Je ne voulais pas nécessairement faire mes preuves aux gens d’Extalia. Je ne serais probablement même pas reconnu si jamais je me retrouvais en présence de la pierre. Mais j’aurai la récompense d’être assimilé par la littérature pour quelques semaines. Louer une chambre s’avérerait la plus grande épreuve, mais j’imagine que je pourrais trouver un moyen de payer mon dû, ou bien de me substituer à l’imaginaire une fois le moment des comptes arrivés. La ville était grande, le monde l’était encore plus. Ma seule caractéristique était d’être une grande perche. Les ombres étaient mes alliés. Je réussirais probablement à disparaître dans la nature avant même que la plainte se répande et que les avis de recherche soient distribués.

Mon regard fut alors attiré par une meute. Tous, sans exception, étaient des Horus. La normalité dictait que leur pelage s’attitrait à la nuit, un éclat jaune souillant l’ébène au niveau du front, des oreilles et des pattes. Pourtant, les chiens du contrôle du Métal s’agitant à mon nez étaient d’une couleur grise. Grise métallique. Le cercle ceignant leur front s’apparentant plus à l’orangé qu’au jaune. Ils étaient neuf. Et ils déambulaient visiblement sans but précis, se promenant de concert dans la rue, s’approchant parfois en groupe d’un objet attisant leur curiosité avant de s’éloigner, visiblement désintéressé d’un coup. En observant de plus près, on pouvait par contre se rendre compte qu’il y avait toujours l’un des Horus qui s’approchait un peu plus de l’étal, allant jusqu’à s’emparer d’un apparat et de repartir avec dans sa gueule, complètement dissimulé par les babines. Et ils s’échangeaient ce rôle à chaque marchand. Ainsi, aucun d’eux n’avait plus d’un objet à transporter. Une tactique de génie. L’entraînement qu’avaient subi ces chiens dépassait le simple conditionnement physique. Ils étaient dotés d’une intelligence que peu d’animaux pouvaient se vanter d’avoir. Ma Sasa faisait partie du lot.

Je jetai un regard en coin à la petite fille aux traits félins, essayant de voir si sa vision avait eu la même scène que la même. À voir son expression obnubilée, je ne pus plus en douter longtemps. Ses petites canines sortaient de chaque côté de ses lèvres, le sourire qui flottait dessus laissant paraître son amusement. Il était vrai que c’était assez rare que d’observer un spectacle aussi cocasse que celui d’une bande errante de représentants canins en plein dans une activité de contrebande comme celle de chaparder des breloques.

Mais cela donnait tout de même un indice de taille pour notre propre vol. L’intrigue allait avancer si nous suivions cette meute. Et c’est ce que nous fîmes.

- Est-ce que tu ressens une odeur familière, une odeur apparente à celle de la touffe de poils que l’on a déjà?


Nos pas se casaient sur ceux des Horus. Bien sûr, la distance respectée était bien grande, mais cela n’empêchait pas que l’on ne pouvait pas perdre leur trace, surtout pas avec l’odorat de Jisya qui semblait absorbée dans des pensées autres que celles pour lesquelles nous étions ici.

- M’ouais. Bah, en fait, je ressens comme une ressemblance. Je dirais par contre pas que c’est exactement la même chose que ce que toi tu as dans ta poche. Mais c’est dans la même… Famille, si l’on peut dire ça ainsi.

Bien. En voyant les neuf spécimens non caractéristiques farfouillant devant moi, je n’avais pas de misère à m’imaginer qu’ils étaient tous frères et sœurs. Et que peut-être il y en avait d’autres comme eux. Je ne connaissais pas encore Panem. Mais je la savais grande. Assez grande pour que ses recoins dissimulent des secrets beaucoup plus sombres ou bien magnifiques que ce que je pouvais m’imaginer.

La traque s’allongeait, et il était impossible pour moi de savoir où nous étions désormais. Bien sûr, j’avais une habitante de la ville à mes côtés, qui pourrait facilement se retrouver dans le dédale architectural si besoin était. Mais étions-nous même encore dans Panem? Le paysage si sublime avec ses sculptures laissait la place à une partie plus abandonnée de la ville. Une partie où les soins de base ne devaient pas être fournis. Une partie où il fallait aller chercher l’aide par nous-mêmes. La soif et la faim commençaient à me tenailler. Cela faisait bien deux heures que nous étions sur les talons des bêtes qui, elles, ne semblaient pas pressées de retourner à leur nid, trottant gaiement sur les pavés devenus petits cailloux et poussière.

La tête fixant le groupe, le reste de mon corps caché derrière un bâtiment de marbre, je sortis une gourde et un morceau de tissu humide enveloppant une petite miche de pain. Avant même d’avoir pu prendre une bouchée, la nourriture s’envola de ma poigne.

- Hey, tu peux demander avant de faire ça! J’ai faim moi aussi… Et en plus, qui te dit que j’veux partager avec toi!

Mon éclatement avait été assez bruyant. Peut-être un peu trop pour l’ouïe fine d’un canidé. Je jetai un coup d’œil par le coin pour m’apercevoir que tous les museaux étaient tournés dans ma direction… Et que tous leurs regards prenaient conscience de ma présence. Heureusement, Jisya était encore dissimulée par l’angle du mur, mais la reconnaissance de ma présence en leur demeure fut assez pour les faire partir à la course.

- p*tain! Fallait vraiment que je m’ouvre!

Je remis la gourde dans la pochette de mon manteau, ne me souciant plus de mon repas qui semblait alléchant un instant plus tôt, et parti à leur trousse. Il était important de ne pas en perdre un de vu. Au moins un. Le rythme était rapide. Presque trop rapide. Une mince et petite silhouette arriva à ma hauteur, ne semblant avoir aucune difficulté à se garder là malgré mes grandes enjambées.

- Va falloir que tu accélères un petit peu plus que ça si tu veux les suivre. Sinon, t’es bien mal barré!
Son ton était enfantin. Condescendant. Rieur.


- Alors… Va… Les rattraper… Je te… Rejoindrai…

Le souffle entrecoupé, je peinais à parler. Ces mots m’avaient coûté beaucoup. Mais je pense que le découragement atteignit son paroxysme quand je vis la petite fille-chat me dépasser avec une facilité déconcertante et rattrapée progressivement les Horus. Cela ne semblait même pas forçant pour elle que de prendre les divers tournants et montées abruptes. Elle en avait beaucoup plus que ce que je pensais dedans.

J’allais abandonner. Laisser à Jisya le soin de retrouver la pierre et les honneurs allant avec. J’étais bien trop épuisé pour continuer. La course d’endurance était quelque chose qui se pratiquait. Tous les matins, je faisais mon jogging pour m’endurcir au niveau cardiovasculaire. Bien sûr, probablement qu’il y avait amélioration, mais dans une situation où la vitesse maximale était ce qui comptait le plus, la différence était mince… Infime. Mon pied frappa alors un rocher saillant de la terre recouvrant le sol. Ma position verticale transigea vers une lignée horizontale à mesure que je tombais, le sol se rapprochant à une vitesse effarante. Je mis mes paumes vers l’avant, histoire de me protéger un minimum. L’impact vint. Plus fort que je l’avais imaginé, mais mieux rattrapé aussi. Mon visage et mes mains criants douleur, je relevai la tête pour m’apercevoir que j’étais aux pieds de ma petite compagne qui, un énorme sourire aux lèvres, était visiblement amusée par ma gaucherie.

Je me relevai en essayant le sang qui me recouvrait, puis analysai l’endroit où nous étions. Une petite cabane, la porte entr’ouverte se dressait devant nous.

- Je sens l’odeur venir de l’intérieur.

Sans attendre, je poussai la porte. La pénombre me dissimula d’abord la scène. Puis je pris conscience. Et là, je ne pus retenir un rire. Au total de dix, les Horus étaient couchés en plein centre. Tous dans la même teinte anormale, les neuf aperçus plus tôt se blottissaient contre visiblement celui qui semblait être le chef de meute. Mesurant au moins une fois et demi ses congénères, il se tenait, bien droit, son regard perçant nous dévisageant. Je pénétrai pour pouvoir mieux observer. Dans tous les recoins se trouvaient de multiples objets, tous plus hétéroclites et variés les uns que les autres. Je pense que c’est à ce moment que je compris. Pour cette meute, ce n’était qu’une façon de s’amuser, d’amasser des objets et de se tester. Ils ne vivaient pas réellement dans la vie sauvage, mais voulaient probablement tester leurs capacités d’une manière. Et c’était la façon trouvée. À voir les trésors ici, les Horus ne faisaient que les subtiliser pour les laisser traîner dans un coin par la suite.

Je mis mes mains devant moi en inclinant la tête, signe de respect et d’indication de non-violence. Je pense que nous nous comprîmes mutuellement. Je fis un signe à Jisya de venir me rejoindre, puis nous commençâmes à fouiller pour trouver la Pierre Volonté. Plusieurs cailloux tombèrent sous ma poigne, mais aucun d’eux n’était celui de mon intérêt… Jusqu’à ce que je tombe sur une épée. Si l’on pouvait appeler cela comme ça en fait. Noire comme la nuit, la gemme sertissant la séparation de sa garde et de la lame luisait d’un éclat violacé violent. La lame en elle-même, accentuée de petites encoches, était magnifique. Le fourreau, bien normal, reposait à ses côtés. J’empoignai les deux.

- Je l’ai!


Je me retournai pour apercevoir l’éclat d’une pierre jaunâtre, mystérieuse, reposant dans les mains de ma compagne de mission. La pression retomba alors. Il n’y avait plus besoin de se presser.

- Alors, il ne reste plus qu’à retourner à Leya sa possession, et tout rentrera dans l’ordre… Et je pourrai enfin lire.

Je tournai les talons après un dernier regard d’adieux aux Horus qui, passifs, nous regardèrent quitter leur demeure. La paix avait ses avantages. Nous reprîmes la route de Panem, ma tête voltigeant déjà vers le repas qui viendrait. Une nouvelle possession étant caressée dans ma main gauche.


1841 mots - Post V - Fin
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Les secrets de Leya, Chap 1 - La volonté [Quête - Solo]

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