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 Les voleurs [Quête – Primrose]

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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Miles Köerta
Ven 06 Mar 2015, 06:50

Les Voleurs
« It was the story of a man and forty thieves… »

Son nom - et encore, je me demandais si ce n'était pas un pseudonyme? Romain Ömartc. Et qui était-il? Mon grand-père. Deux choses que je ne parvenais toujours pas à assimiler, malgré l’heure qui venait de passer entre ma rencontre avec Unys et l’instant présent, alors que je dévalais une petite colline qui me conduisait jusqu’à l’auberge de la ville. Si mon regard ne quittait la route des yeux, mon esprit, lui, était entièrement tourné vers le journal que je tenais en main, coincé entre mon bras et ma hanche. Comment penser à autre chose, après l’entretien que je venais d’avoir avec ce… Sorcier? Même penser à eux, sans qu’ils ne soient nécessairement en face, provoquait en moi un dégoût indescriptible qui faisait trembler mon corps en entier. Pourquoi je réagirais autrement, aussi, en sachant toutes les horreurs que ces monstres infâmes ont pu causer à mon peuple?! Ces êtres abjects ne méritaient aucune sympathie à leur égard, ni l’ombre d’une quelconque louange, et cela même lorsqu’ils se montraient passablement généreux. Comme Unys aujourd’hui, en me permettant de ramener le journal de mon grand-père à la maison, mais qu’importe. Un acte de bonté – et encore, j’étais TRÈS généreux pour ma part en choisissant ces mots – ne pouvait pardonner des années de maltraitance et d’esclavagisme, des années où il avait craché sur la tête de mon peuple, impunément. Il méritait amplement toute mon animosité, toute ma haine, alors que je le connaissais à peine. Mais tous les Sorciers étaient pareils. Et qu’étaient les Sorciers pour la population orisha – et surtout, pour moi? Des bourreaux. Des tortionnaires qui fallait, d’une manière ou d’une autre, torturer à notre tour.

Enfin… Me laisser à la colère maintenant ne me servirait pas à grand-chose. Je la déverserais peut-être plus tard, lorsqu’un individu de cette sale race  viendrait à croiser mon chemin. Dans deux jours peut-être, au prochain solstice, qu’en sais-je, peut-être même voire dans la minute qui va suivre! Mais le prochain qui croisera mon chemin allait risquer de passer un sacré quart d’heure, point. D’habitude, je n’étais pas particulièrement si agressif et violent, mais je changeais du tout au tout lorsqu’il s’agissait des mages noirs et là, je pouvais me mettre à penser à bien des choses. Des choses bien terribles, à certaines occasions. Mais là n’est pas mon but de vous effrayer, croyez-moi – la frustration devant une réflexion pouvait engendrer de surprenantes pensées – et puis, j’étais plus ou moins calme à présent. En fait, plus je m’éloignais de la demeure du Sorcier, plus je me sentais bien, et une fois aux portes de l’auberge, mon esprit s’était aussitôt refroidie. Apaisé, j’ouvris la porte du petit édifice et me dirigea directement vers le comptoir, où se trouvait un homme de grande taille qui essuyait quelques verres tout en répondant à quelques clients. Le temps qu’il réponde à leurs questions, je balayais des yeux l’intérieur sympathique de l’auberge, avant de revenir à l’aubergiste, dont le regard me témoignait que j’avais toute son attention pareillement.

« Bonjour. Ce serait pour prendre une chambre.

- Vous payez pour combien de nuits? »

Je calculais rapidement sur mes doigts l’argent que contenait ma bourse. Que soient bénis les Æthers, j’avais pensé à revendre certains items que j’avais volés durant le mois, avant de partir sur le continent. Du coup, j’avais suffisamment de pièces dans les poches pour me payer deux belles nuits dans l’auberge; les autres pièces, je prévoyais les garder pour payer ma traversée en bateau jusqu’à Médigo. Aussitôt, je sortis la monnaie de ma bourse pour payer mes deux nuits à l’auberge et l’homme la prit d’un geste, avant de me prêter la clé de ma chambre. Sans attendre, je m’éloignais du comptoir pour monter à l’étage et me rendre jusqu’à ma chambre, laissant ainsi la place à d’autres clients de prendre leur tour de parole avec l’aubergiste.

•••••

Si ça ne tenait qu’à moi, je serais resté dans mon lit toute la nuit pour poursuivre ma lecture du journal de mon grand-père, mais malheureusement, je n’étais pas le seul à dicter les réactions de mon corps. En tout cas, ce dernier, via mon estomac, me fit clairement comprendre qu’il était peut-être temps d’aller casser la croûte, histoire de se remplir un peu le ventre avant d’aller se coucher. Malgré mon envie de continuer de lire, je me pliais à suivre mes besoins, enfilant mes bottes, apportant l’ouvrage avec moi, avant de fermer la porte de ma chambre et de descendre jusqu’à la salle principale. À cette heure de la nuit, il n’y avait plus grand monde en bas et j’étais la seule personne, hormis la jeune femme derrière le comptoir, qui avait remplacé l’homme de cet après-midi, sur place. Passant devant le comptoir en question, j’adressais un sourire à la dame, qui me le rendit, gracieusement.

« Vous désirez?

- Un potage avec du pain… C’est pas à tous les jours que vous devez faire la cuisine à une heure pareille, désolée.

-  Mais dans une auberge, nous devons être prêts à n’importe quelle éventualité, dit-elle avec un rire charmant. Vous pouvez vous asseoir, je vous l’apporte dans quelques minutes.

- Merci. »

Elle n’était pas obligée de me le dire une deuxième fois. J’avais franchement hâte de reprendre ma lecture. Les mémoires de mon grand-père me fascinaient bien plus que ce que je l’aurais pensé au départ. Alors, suivant les consignes de la jeune femme, je me choisis une table et commençais à lire, absorbé.

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Sam 07 Mar 2015, 11:19


La jeune fille était arrivée à l’auberge depuis la veille en fin d’après-midi et elle n’avait pas encore mis les pieds hors de sa chambre. Il faut dire qu’elle était arrivée dans un état de fatigue physique et psychologique totalement déplorable et qu’elle avait désespérément besoin de calme et de repos. L’auberge lui était alors apparue comme la meilleure solution pour reprendre des forces à l’abri des regards.

****

La veille avait encore été une journée particulièrement éprouvante pour Primrose. Alors qu’elle était tranquillement assise sur la plage à fixer l’océan, pensant et repensant à elle, Coal à ses côtés, des gamins étaient apparus. Tout d’abord ils s’étaient contentés de l’observer de loin, la montrant du doigt et ricanant entre eux, et la jeune fille avait pris le parti de les laisser rire, elle avait l’habitude… Mais les gosses n’aiment pas quand leurs moqueries ne trouvent pas une oreille attentive chez leur victime et ils décidèrent de passer à l'étape suivante. Pendant un moment Prim perdit les gamins de vue jusqu’à ce qu’une pierre vienne lui frapper la tête.

Ils étaient trois, d’une douzaine d’années environ,, potentiellement facilement capables de se défendre contre une jeune fille avec le physique de Primrose, pourtant ce calcul n’entra pas en considération dans la réaction de la Brindille qui se releva d’un bond et leur fit face. Comme souvent dans ce genre de situation, quand la fatigue l’accablait et qu’une contrariété apparaissait, elle était en train de perdre le contrôle, laissant ses émotions la submerger et son pouvoir s’emparer d’elle. Un éclat mauvais passa dans ses yeux dorés quand elle fixa son regard sur les trois gosses. Le bras du plus grand s’arrêta dans son mouvement et il lâcha la pierre qu’il allait lui jeter pour prendre ses jambes à son coup, suivit par ses deux comparses. Primrose bascula alors la tête en arrière dans un grand éclat de rire et lança son pouvoir à leur poursuite, entravant leurs mouvements et leurs pensées. Oh elle ne voulait pas leur faire mal, pas physiquement en tout cas, juste en garder un sous la main pour le torturer un peu. Et justement, le dernier gamin - pauvre de lui il ne courait pas assez vite - venait de s’étaler de tout son long sur la sable les pieds retenus par une force invisible. En quelques enjambées Prim fut sur lui.

« Alors, on s’amuse à jeter des cailloux sur les réprouvés ? » lui demanda-t-elle en le relevant brusquement. Elle passa son bras autour de son coup le maintenant le dos plaqué contre elle et lui plaqua sa dague contre la gorge. Elle le sentait tremblait contre elle, pourtant s’il avait voulu il aurait sans doute pu sans peine s’échapper. Prim n’avait pas une force surhumaine, loin de là, mais le gamin était bien trop terrifié pour s’en rendre compte.

« Tes amis ne sont pas restés pour t’aider ? Comme c’est méchant de leur part… Appelle les voyons, vas-y, crie pour qu’ils reviennent. »

Le gosse lui jeta un regard en biais, et devant son sourire faussement compatissant et un hochement de tête il se mit en devoir de suivre ses consignes.

« Aaron, Ethan !!! Revenez !!! Au secours !!! » hurla-t-il aussi fort que ses poumons comprimés par la peur pouvaient lui permettre. Pas de réponses, les petits points au loin continuaient à disparaître. Un petit rire mesquin s’échappa des lèvres de la jeune femme.

« Et tu appelles ça des amis… Tsss, tu es tout seul, ils ne t’aiment pas. Personne ne t’aime. Crois-tu que tu manquerais à quelqu’un si je te tuais maintenant ? » lui susurra-t-elle à l’oreille tandis qu’il se mettait lamentablement à pleurnicher « Je ne veux… veux pas…mourir… »

Prim accentua la pression de sa dague sur le coup du garçon sans pour autant le faire saigner et continua de lui déverser des mots doux dans le creux de l’oreille « Tu crois que t’es parents sont fiers de toi ? Tu crois qu’ils ne seraient pas heureux que je les débarrasse de toi ? Moi je crois qu’ils me remercieraient. ». Le gosse ne se retenait plus, de grosses larmes roulant sur ses joues, il ne lui répondait même plus ni n’essayait de se défendre, le corps secoué de sanglots. « Tu n’es qu’un sale gamin, qu’une brute sans cœur, personne ne t’aime petite ordure »

Sur ses mots elle le lâcha et il s’écroula sur le sol ne s’attendant pas à ne plus être retenu. Se relevant maladroitement il jeta un regard vers elle et s’enfuit à toute vitesse sans cesser de sangloter. La colère retombait, et avec elle le pouvoir de la jeune femme se calmait, la laissant redevenir elle-même. Reprenant ses esprits elle se laissa tomber sur les genoux, la tête dans les mains, elle avait encore maltraité un pauvre gamin sans vraiment le vouloir. Nul doute qu’il allait en avoir pour des semaines et s’en remettre les mots de la jeune fille s’étant faufilés jusqu’au plus profond de son esprit il faudrait longtemps avant qu’il redevienne comme avant. Prim releva la tête, Coal n’était plus là. Comme à chaque fois que le démon en elle prenait le dessus il s’enfuyait, il ne pouvait pas l’aider dans ses moments-là et préférait ne pas assister à la scène, il reviendrait dans quelques heures, il savait toujours la retrouver.
La jeune fille s’était alors relevée et dirigé à pas lents vers l’auberge. Elle avait demandé une chambre pour deux nuits et était directement montée se coucher. A peine installée Coal avait pointé son petit museau à la fenêtre et elle s’était endormie jusqu’à maintenant.

***

Prim venait de se réveiller et elle avait une faim de loup. Malgré l’heure tardive elle espérait que l’on pourrait encore lui servir à manger. Elle était de bien meilleure humeur, Coal avait dû user de ses donc pendant qu’elle dormait pour l’apaiser car elle voyait le monde bien plus beau que la veille. Elle descendit dans la salle commune de l’auberge laissant le chat dans la chambre, et constata qu’elle n’était pas la seule cliente à avoir une fringale nocturne, un jeune homme était installé à une table et on lui amenait justement un bol fumant et un morceau de pain. C’était exactement ce qu’il fallait à la jeune fille, qui s’empressa de s’adresser à la jeune femme.

« Bonsoir, serait-il possible d’avoir la même chose que ce monsieur s’il vous plait ? »

Pour une fois Prim n’avait pas besoin de se forcer à sourire, le sommeil et le pouvoir de Coal faisait des miracles. La jeune femme lui rendit son sourire et lui conseilla d’aller s’installer, qu’elle n’en avait que pour une minute. Prim s'assit donc à une table pas très éloignée du jeune homme.

« Vous aussi vous avez loupé l’heure du repas ? » lui lança-t-elle alors qu’il relevait un instant la tête du livre qu’il était en train de lire. « On a de la chance que l’aubergiste accepte de nous nourrir à cette heure ! »

Primrose qui faisait la discussion à un inconnu, ça c’était nouveau, Coal avait peut-être un peu abusé de ses pouvoirs sur ce coup-là. Elle n’eut pas le temps d’y réfléchir plus longtemps, son potage arrivait et elle en salivait d’avance. La jeune femme traversait la salle son bol sur un plateau quand tout à coup un bruit sourd se fit entendre, suivit d’un fracas de verre brisé, la jeune femme venait de renverser le plateau. Prim se leva d’un bond « Ca va, vous n’êtes pas brûlée ? s’inquiéta-t-elle aussitôt. Non, je crois que ça ira, je suis désolée c’est ma faute. Je reviens tout de suite ». La Brindille retourna s’asseoir perplexe, la jeune femme semblait particulièrement effrayée par ce simple bruit, c’était étrange.


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Dim 08 Mar 2015, 14:40

Les Voleurs
« It was the story of a man and forty thieves… »

Oui, l’odeur du potage était d’un parfum exquis, tant que mon nez sortit finalement entre les deux pages du journal que je tenais en main pour venir humer l’odeur délicieuse qui faisait grogner mon estomac d’envie. Pourtant, plus que l’odeur de mon repas nocturne – j’oserais le dire – c’était la voix d’une jeune fille qui m’avait incité à relever les yeux de mon ouvrage et à lui jeter un regard entre deux mots de ma lecture. C’était une voix jeune et claire qui venait d’interpeller l’aubergiste et qui, d’un aimable sourire que nous pouvions percevoir jusqu’au travers de sa voix, demandait à manger, tout comme moi. Ne disant mot lors de l’arrivée de la nouvelle venue, je déposais simplement le journal de mon grand-père sur la table pour accueillir le bol brûlant et le morceau de pain que la jeune femme m’offrit avec cet air chaleureux qui ne la quittait pas. Je la remerciais prestement, sachant que la nouvelle venue attirerait rapidement son attention, avant de rapprocher mon livre pour poursuivre ma lecture. Pourtant, plus parce que mes oreilles n’étaient pas hermétiques aux bruits qui m’entouraient que par indiscrétion, je suivis sans le vouloir la courte discussion entre les deux demoiselles, écoutant une seconde la voix charmante de la femme au tablier et à la robe austère et l’autre seconde, les notes légères de la jeune fille aux longs cheveux cuivre. Puis, après quoi, l'aubergiste retourna dans la cuisine.

Pour quelque instant, mon regard se détourna de la page que je tentais de lire. Par curiosité ou par simple automatisme – je ne pourrais le dire – je me mis à détailler rapidement la jeune fille devant moi, venant à la conclusion rapide qu’elle était plutôt jolie. Son visage, aux lignes fines, s’harmonisait naturellement à son teint de pêche et à la couleur cuivre de ses cheveux et pourtant, c’était bien ses yeux qui étaient les plus magnifiques à mon avis, alors que ces derniers baignaient dans un océan mordoré, clair et grand et large, sur ce visage aux traits de jeune adulte. J’esquissais un sourire maladroit lorsqu’elle m’adressa la parole, mais la réponse que je lui offris en retour restait une simple affirmation, que je me contentais de lui dire en acquiesçant d’un hochement de la tête. Pourtant, la seconde suivante, des mots parvinrent à franchir la barrière de mes lèvres.

« Elle est gentille, contrairement à d’autres. Sinon, je me serais débrouillé autrement. »

Pas besoin de lui faire un dessin: si elle avait compris ce que j’insinuais par-là, tant mieux – je l’invitais tout de même à la discrétion. Je n’étais pas le premier à lancer sur tous les toits que j’étais fier d’être voleur plutôt qu’enfant de chœur, mais je savais me débrouiller lorsque les circonstances l’exigeaient. En tout cas, je n’irais jamais faire une telle chose à cette charmante aubergiste. Elle respirait la bonté, l’intelligence ainsi que la gentillesse. Je ne m’attaquais jamais à ceux qui ne le méritaient pas.

Justement, en parlant de la charmante jeune femme, elle revenait avec la commande de la fille et je tournais mon regard vers mon propre potage pour en prendre une bouchée, histoire de goûter à mon repas, hein. Mais, j’eus à peine le temps d’approcher ma bouche de la cuillère qu’un bruit se fit entendre dans la pièce. Instantanément, je regardais l’aubergiste, dont les mains tremblaient légèrement, qui observait le plateau qu’elle venait de renverser.

« Ça va, vous n’êtes pas brûlée?

- Non, je crois que ça ira. Je suis désolée, c’est ma faute. Je reviens tout de suite. »

Et elle partit en coup de vent dans les cuisines. Je relevais un sourcil, perplexe quant à la réaction de la jeune femme, avant de porter mon regard sur le plateau renversé. Le bol avait cassé, suite à la chute, et la soupe crémeuse se déversait lentement sur les planches du plancher. Je relevais la tête en direction de la jeune fille.

« Je vais voir derrière le comptoir s’il y aurait une serviette qui pourrait nous permettre de ramasser les morceaux du bol. »

Je n’avais même pas fini ma phrase que je m’étais déjà levé de ma chaise, abandonnant les mémoires de mon grand-père, pour me pencher derrière le comptoir, à la recherche d’un linge, d’une serviette, n’importe quoi qui pourrait m’aider à ramasser les morceaux sans me couper. Je trouvais ce que je cherchais après quelques secondes – en deux exemplaires en plus! – et le temps de rejoindre le plateau, un nouveau bruit se fit entendre, moins sourd que le précédent. Je me retournais précipitamment, jetant un regard en direction des cuisines, qui se trouvaient derrière le comptoir.  

« Avez-vous besoin d’aide? », m’exclamais-je à l’intention de l’aubergiste.

La réponse tarda à se faire entendre, mais elle vint tout de même, après un certain temps, d’une voix nerveuse et soucieuse.

« Non, non, ne vous en faites pas. J’ai seulement échappé la vadrouille. Ce n’est vraiment rien! »

Sceptique, j’adressais un regard à la jeune fille aux cheveux cuivrés.

« Soit elle est TRÈS maladroite, soit, comme je le pense, elle est franchement agitée. Je me demande pourquoi ce son l’a autant inquiété. »

Ça devait être un client qui avait tombé de son lit – ok, c’était la première idée qui m’était venue en tête, ça paraît – ou bien encore un client qui avait échappé quelque chose dans sa chambre – déjà, c'était plus pertinent. En travaillant dans une auberge, tu ne devrais même plus te surprendre de tous les bruits que tu pouvais entendre. Dans le même temps, songeant à la nervosité de la jeune femme, je tendis le second linge que j’avais trouvé à la jeune fille.

« Vous voulez m’aider à ramasser les morceaux ou vous allez voir si tout va bien pour elle? Je pense que dans son état, il faudrait lui filer un coup de main. »


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Dim 08 Mar 2015, 19:04


Je me sentais légèrement observée mais pour une fois que ce n’était pas avec dégoût cela était plutôt agréable. Et puis ce jeune homme était tout à fait charmant il fallait bien l’avouer. Il esquissa un sourire timide lorsque je m’adressais à lui et finit par me répondre au sujet de la jeune aubergiste. Tient donc, que voulait-il dire par « je me serais débrouillé » ? Etait-il tout comme moi un adepte de la débrouille et de menus – ou pas si menus que ça – larcins pour subvenir à ses besoins ? Je hochais la tête en souriant. Il ne me faisait pas penser à mes anciens camarades des rues pourtant, quoique le fait qu’il ne soit pas un réprouvé rendait tout ressemblance difficile à bien y réfléchir. D’ailleurs qu’était-il ? Un humain tout simplement ? Je ne savais pas trop, à vrai dire je n’avais pas côtoyé un grand nombre de personnes durant ma courte vie et encore moins d’autres races, cela ne faisait pas si longtemps que j’avais décidé de quitter Sceptelinôst et mes ruelles familières.

Mes hypothèses sur la véritable origine du jeune homme s’arrêtèrent bien vite, interrompues par le retour de l’aubergiste et  la chute de mon repas. Alors que celui-ci se rependait lentement mais surement sur le plancher de l’auberge j’étais en train de retourner en direction de ma table, étonnée par la réaction disproportionnée de la jeune femme, quand le jeune homme se leva brusquement. Il se dirigeait vers le comptoir avec l’intention de dénicher quelque chose pour éponger le potage et ramasser les débris du bol éparpillés sur le sol. Il est vrai que j’aurais pu y penser moi-même au lieu de retourner m’asseoir à ma table, et du coup je me sentais un peu gênée de ne pas avoir réagi sur le moment.

Le temps que je me retourne pour donner un coup de main, le jeune homme réapparaissait de derrière le comptoir deux serviettes à la main et se dirigeait vers le lieu du drame. Il n’avait pas fait deux pas dans ma direction qu’un nouveau bruit se faisait entendre depuis les cuisines. Dans un même élan, le jeune homme et moi-même, avions tourné notre regard dans leur direction pour prendre des nouvelles de la pauvre aubergiste. Celle-ci semblait toujours en proie à une nervosité inquiétante et je semblais ne pas être la seule de cet avis. Je hochais la tête en réponse au jeune homme

« Je ne comprends pas non plus mais je suis du même avis. Cette attitude me semble tout sauf normal, quelque chose parait l’inquiéter particulièrement »

Certes j’étais habituée aux bruits en tout genre, dormir dans les rues est rarement le lieu le plus calme que l’on puisse trouver, mais quand même. Cette jeune femme semblait bien trop tendue pour un bruit aussi insignifiant, et relativement lointain qui plus est, ce n’est pas comme si une porte se mettait à grincer sans raison dans la pièce juste à côté – ne donnons pas de mauvaises idées aux fantômes cependant, la situation était déjà suffisamment étrange comme cela.
Attrapant machinalement le linge que me tendait le jeune homme je regardais cependant plus en direction des cuisines que vers les débris à ramasser. J’hésitais à aller voir comment la jeune aubergiste s’en sortait, je n’aurais pas voulu qu’elle finisse par se blesser ou se brûler. Comme s’il avait lu dans mes pensées le beau brun me proposa d’aller jeter un œil en cuisine.

« Je vais aller la voir, je ne voudrais pas qu’il lui arrive quelque chose »

Je me relevais donc et passais derrière le comptoir pour atteindre la porte des cuisines. Je frappais pour annoncer mon arrivée et éviter ainsi une nouvelle crise d’angoisse et m’approchais de la jeune femme. Je la vis s’essuyer le visage avec son tablier juste avant que je n’arrive à sa hauteur.

« Je m’excuse de venir en cuisine mais vous ne semblez vraiment pas bien, laissez-moi vous aider »

La jeune femme me regardait, des larmes perlaient au coin de ses yeux clairs et elle hocha la tête en silence. Je m’approchais et lui pris le bras pour l’amener s’assoir sur une chaise qui trainait par là. Elle se laissa faire, visiblement complètement dépassée par la situation.

« Ne vous inquiétez pas, je m’occupe de tout, restez assise »

Sur ces mots je partis à la recherche de deux bols que je trouvais par chance assez vite dans le premier placard, je les remplis alors du potage encore bien assez chaud et les posa sur un plateau. Le pain était également posé sur une table, j’en découpais deux belles tranches et les rajoutais sur le plateau avec deux cuillères. Prenant le plateau à deux mains, je me retournais alors vers la jeune femme je lui souris en lui faisant un signe de la tête vers la salle.

« Venez vous asseoir avec nous et manger un peu, cela vous fera du bien »

Elle me fit un pauvre sourire en se levant et murmura un « Merci » avant de me suivre vers la salle commune. Le jeune homme avait eu le temps de finir de ramasser le plus gros des dégâts et je me dirigeais vers sa table sur laquelle je posais le plateau, invitant ensuite la jeune femme à s’installer. J’espérais que cela ne le dérangerait pas que je me sois installée à sa table, mais je supposais qu’il avait autant envie que moi d’aider cette charmante jeune femme à retrouver le sourire.

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Miles Köerta
Dim 08 Mar 2015, 22:04

Les Voleurs
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À la décision de la jeune fille, j’acquiesçais positivement. En proie à cette agitation démesurée, l’aubergiste ne semblait pas être en mesure de se débrouiller correctement. Après avoir renversé un bol de soupe et fait tomber une vadrouille, je me demandais sérieusement que pourrait bien être la prochaine chose qu’elle pourrait casser, renverser ou bien brûler. J’exhalais un soupir en m’agenouillant au sol, les deux linges dans les mains. Je pris le premier pour ramasser les morceaux du bol, éparpillés un peu partout sur le sol. Avec précaution, j’évitais le plus possible de mettre les mains dans la texture chaude et épaisse du potage, prenant avec délicatesse chaque fragment de porcelaine brisé. Dans le silence de l’auberge, ce dernier quelques fois entrecoupé par des bruits indistincts, j’étais capable d’entendre quelques brides de la discussion entre l’aubergiste et la jeune fille aux cheveux acajou. Pour le moment, tout semblait bien se passer, la femme au tablier reprenant sûrement son calme après toute cette nervosité. Me redressant, j’entrepris de stocker tous les morceaux de porcelaine à l’intérieur du linge avant de chercher un coin pour les jeter, histoire que personne ne puisse se blesser. Après quoi, je revins au potage, que je devais essuyer. Ah lala! Et le mien que je pouvais voir sur le coin de ma table, à côté du journal de mon grand-père, dégageant une petite vapeur qui me témoignait de la chaleur encore présente dans mon plat… Mon ventre gargouilla une nouvelle fois – je ne saurais dire le combientième depuis que le parfum succulent du potage s’était infiltré jusqu’à mes voies respiratoires – se plaignant encore de ne pas avoir été satisfait de son caprice. Je fis la grimace et me penchais à nouveau pour éponger l’excédent de soupe qui dégoulinait le long des planches. C’est alors que je perçus la voix de la jeune fille plus distinctement qu’auparavant.

« Venez-vous asseoir avec nous et manger un peu, cela vous fera du bien »

Je me tournais machinalement vers la porte des cuisines, qui s’ouvrit pour laisser passer la crinière cuivrée et celle un peu plus claire des deux demoiselles. Me concentrant à ma tâche – oui, plus question de se laisser distraire à cause de l’apparence délicieuse des plats – je terminais rapidement le gros du travail, me relevant finalement avec un linge imbibé de potage. À la vue de l’horreur jaunâtre-orangée qu’était devenu son chiffon, la jeune femme me fit un signe discret du menton pour me désigner les cuisines.

« Il y a un seau rempli d’eau près de la conciergerie. J’ai laissé la porte ouverte à cause du petit incident... Vous pourrez laisser le linge tremper à l’intérieur, le temps que vous finissiez votre repas… Je suis vraiment désolé du trouble occasionné, vraiment!

- Plus de peur que de mal, comme dit le dicton. Arrêtez de vous excuser maintenant et mangez, ordonnais-je d’une voix autoritaire, sans y paraître, cela dit. Au sourire amusé que j’affichais, il ne faisait aucun doute que si dureté il y aurait pu avoir dans mes mots, le ton, lui, n’en était point empreint. Ça vous détendra, surtout à l’odeur que dégagent vos plats! »

Rien qu’à y penser, j’avais l’eau à la bouche. Alors je ne me fis pas prier pour accélérer le pas jusqu’aux cuisines avant de trouver la fameuse porte qui menait à la conciergerie. Le seau rempli d’eau était bien là, comme elle me l’avait décrit, et j’y plongeais le linge sale avant de le frotter énergiquement pour enlever tous les résidus du potage. Finalement, je préférais encore laver complètement le tissu au lieu de le laisser à la pauvre femme. Puis, cela n’allait me prendre que trente secondes de mon temps, pas de quoi en faire tout en drame. Une fois le travail accompli, j’accrochais au hasard le linge détrempé dans la conciergerie avant de m’essuyer les mains grâce au deuxième chiffon, que j'abandonnais dans les cuisines. Après quoi, je rejoignis les deux demoiselles, assises, à présent, à ma table. Je repris ma place, dégageant mon livre de sur la table, avant de poser mon regard sur le visage des jeunes femmes devant moi. L’aubergiste avait déjà entamé sa soupe, les yeux bas, comme si elle était prise dans une grande réflexion. Songeait-elle aux bruits qui l’avaient tant effrayé? Songeait-elle à ses devoirs d’hôte qui, dans ces circonstances, n’avaient pas été correctement accomplis? Je n’en savais trop rien, mais préférais penser qu’elle n’avait pas à s’en vouloir pour ce court laps de temps où elle avait perdu ses moyens au profit d’une angoisse qui nous était encore étrangère, à la jeune cliente et moi.

« Ce n’était pas très professionnel de ma part…

- Mais on ne vous en veut pas, alors n’en parlons plus. Ce n’était qu’un accident… »

Il eut un autre bruit, un peu plus léger cette fois, comme si une petite armée marchait et faisait légèrement trembler le plancher, à plusieurs mètres de nous. Ce n’était rien de particulier, je me disais, ces bruits provenant sûrement de l’extérieur après qu’un groupe soit passé juste à côté de l’auberge. Pourtant, à ces sons quasiment indistincts, la jeune aubergiste réagit nerveusement et déposa sa cuillère dans son bol de soupe en poussant un soupir, ses deux mains venant se frotter sur son visage qui paraissait épuisé.

« Ça continue, ça continue… Et ça continue depuis des jours!

- Que voulez-vous dire, madame?

- Ces bruits! Écoutez. À quelques reprises, j’ai même été en mesure d’entendre des voix, lorsque le silence était total. Chut… Écoutez. »

Je jetais un regard attendu à la jeune fille aux cheveux cuivre, avant de prêter une oreille plus attentive, comme elle me le demandait. Pourtant, les bruits que j’entendais me paraissaient complètement anodins.

« C’est peut-être le bruit de pas de quelques soldats du Quartier Naval Orisha qui passent faire leur ronde… Enfin, ils protègent le Port, mais ils pourraient venir jusqu’ici garder un œil sur les quartiers. »

La jeune femme secoua la tête.

« Le bruit ne vient pas de l’extérieur, mais d’en bas. Plus précisément, dans les sous-sols de l’auberge… »

Notre manque de réaction la rendit perplexe. Dans mon cas, je ne comprenais pas pourquoi elle s’inquiétait à s’en rendre malade pour une histoire de sous-sol, certainement infesté par les rats. Elle n'avait qu'à appeler un spécialiste qui allait lui arranger ça en deux trois mouvements.

« Vous n’êtes pas très familier au coin, n’est-ce pas? Est-ce votre premier voyage sur le continent? »

- Non. Mais ça fait très longtemps que je ne me suis pas aventuré hors du continent dévasté, alors je ne suis pas vraiment au courant de tout ce qui se passe ici... »

Détournant mon regard de l’aubergiste, j’observais quelques secondes le visage de la jeune fille aux cheveux cuivré.

« Et vous? Savez-vous de quoi elle parle quand elle fait allusion aux sous-sols? »


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Mer 11 Mar 2015, 20:32


Nous avions à peine eut le temps de gouter au délicieux potage que de nouveaux bruits se faisaient entendre. Décidemment, nous ne serions pas tranquilles ce soir, qui que soient les responsables tout cela ils avaient clairement décidés que ce soir la pauvre aubergiste n’aurait pas de répit. Une nouvelle fois elle se crispa et poussa un profond soupir dans lequel je pouvais déceler toute la fatigue accumulée depuis probablement des jours. Elle nous demanda de ne pas faire de bruit et d’écouter attentivement pour discerner des voix au milieu des sons étouffés. Personnellement je n’entendais rien, et j’étais prête à parier que le jeune homme n’avait pas l’ouïe plus fine que la mienne vu le regard qu’il venait discrètement de me jeter. Plus j’entendais ces bruits, plus ils me paraissaient anodins et moins je comprenais l’angoisse de la jeune aubergiste. Je laissais le jeune homme proposer des hypothèses pour tenter de convaincre la jeune femme de la normalité de ce genre de sons dans une ville aussi vivante que celle-ci mais cela semblait peine perdue.

L’aubergiste avait l’air convaincue que les bruits venaient de son sous-sol. Pourquoi pas après tout, compte tenu de l’étouffement des sons c’était même plutôt probable en vérité, cependant cela n’expliquait pas vraiment pourquoi toute cette histoire la rendait à ce point malade d’inquiétude. Ce ne devait quand même pas être la première fois qu’elle entendait des sons provenant du sous-sol ou du grenier. Les rats et par voie de conséquence les chats devaient bien être aussi courants ici qu’à Sceptelinôst, je ne voyais pas pourquoi il en aurait été autrement. Et pourtant, la région devait bien avoir quelque chose de particulier qui expliquait sa peur puisque devant notre manque de réaction elle supposa immédiatement, et à juste titre, que ni lui ni moi n’étions très familiers de ce continent. Avant que je puisse répondre le jeune homme m’interpellait pour me demander si j’en savais plus long que lui

« Et vous? Savez-vous de quoi elle parle quand elle fait allusion aux sous-sols? »

« Pas le moins du monde malheureusement… Je suis effectivement arrivée sur le continent il y a peu et cette histoire de sous-sol ne m’évoque absolument rien. Qu’ont-ils de si particuliers ici ? »

La jeune femme soupira et hocha la tête, visiblement résolu à nous expliquer longuement les raisons de ses peurs. Posant sa cuillère à côté de son bol presque vide elle se redressa et commença à nous expliquer les particularités des dessous de la ville.

« Les sous-sols sont pratiquement une ville parallèle ici, ils s’étendent sous la totalité du quartier résidentiel et la rumeur raconte qu’ils permettent d’accéder à l’ensemble des habitations. Personnellement je n’ai jamais eu envie de vérifier si la rumeur disait vraie, ces sous-sols sont un véritable labyrinthe et il serait aisé de s’y perdre et de ne jamais pouvoir en ressortir »

A ces mots l’aubergiste fit une pause un instant, nous laissant le temps d’assimiler ses paroles. J’étais totalement suspendue à ses lèvres, imaginant déjà des souterrains interminables et des salles au trésor débordant d’or et de pierres précieuses. Je dois admettre que j’avais beaucoup d’imagination, mais quand on passe son enfance dans les rues on apprend rapidement que rêver permet de s’évader de la dureté du quotidien. Quoi qu’il en soit, voyant que nous attendions la suite de l’histoire avec impatience, la jeune femme enchaîna rapidement pour en venir à la partie qui l’inquiétait.

« Depuis plusieurs jours j’entends régulièrement des bruits sourds la nuit lorsque le silence est revenu à l’auberge. Et comme je vous le disais, si l’on écoute attentivement on peut même entendre des voix par moment. Je suis persuadée que des malfrats profitent du réseau souterrain pour dévaliser les habitants du quartier résidentiel pendant la nuit »

Son visage avait de nouveau perdu des couleurs, pas de doutes cette histoire la rongeait depuis des jours, l’empêchant certainement de se reposer et ce soir elle était à bout. Une chose m’intriguait cependant, si ces bruits la terrorisaient depuis des jours pourquoi n’en avoir parlé à personne jusqu’à aujourd’hui ? Je n’avais aucune certitude cependant il me semblait que pour être dans un pareil état de sensibilité elle devait porter ce fardeau toute seule. Et puis si quelqu’un avait été au courant il y a fort à parier qu’une expédition dans les sous-sols aurait déjà été entreprise pour tirer cette histoire au clair. J’adressais un sourire compatissant à la jeune aubergiste avant de reprendre la parole d’un ton se voulant calme et rassurant.

« Ne vous inquiétez pas, je suis sûre que vous ne risquez rien. Si malfrats il y a je ne pense pas qu’ils oseraient s’en prendre à votre auberge. Après tout rares sont les moments où il n’y a pas de clients dans la salle, la preuve, même au beau milieu de la nuit nous sommes là. »

Peut-être qu’un peu d’humour pourrait lui rendre le sourire.

« Vous n’en aviez encore parlé à personne ? »

« Mon mari est absent pour le moment et je n’aime pas embêter mes clients avec mes soucis personnels, ils viennent à l’auberge pour se détendre, pas pour écouter une femme se plaindre… » répondit-elle en hochant la tête « J’ai d’ailleurs déjà bien trop profité de votre gentillesse »

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Miles Köerta
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Miles Köerta
Sam 14 Mar 2015, 20:39

Les Voleurs
« It was the story of a man and forty thieves… »

Le récit fait par la jeune femme attisa ma curiosité, non pas à cause de contes imaginaires qui feraient surface dans mon esprit, où voleurs d’or, poursuivis par des justiciers à l’épée, cacheraient, au plus profond de ces tunnels, le plus gros de tous les butins, mais bien à cause que j’avais déjà entendu une histoire pareille auparavant. Je ne me souvenais plus quand exactement, mais cela devait remonter à quelques mois, voire un an tout au plus. Un ami de mon père était de passage à Médigo à ce moment-là, venu sur le continent pour revoir sa femme je crois, enfin, un membre de sa famille. Je vous épargnerais les détails superflus et inutiles pour en venir au sujet qui nous intéresse vraiment. Alors, cet homme, comme je le disais plus tôt, était venu rendre visite à Père, histoire de s’enquérir de son état, de se remémorer quelques souvenirs, de faire tout ce que les adultes font en somme: discuter du temps où ils étaient encore jeunes et fougueux, jeunes et forts, jeunes et libres, ni devoir, ni responsabilité ni aucune attache qui pourrait les entraver. Orisha, comme nous l’étions Père et moi, l’invité voyageait donc énormément à travers les différentes provinces des continents, poussé par le vent de la Liberté, et un jour, alors qu’il venait d’accoster au Port, il avait entendu une histoire comme quoi un réseau de souterrains circulerait sous le quartier résidentiel. Par contre, personne n’était sûr de la véracité de ces informations. Tout ceci n’était que des rumeurs après tout, fondées ou non, mais personne n’avait vraiment eu le courage de visiter un réseau souterrain comme celui-ci. Par conséquent, ces on-dit, que l’on pouvait tout aussi bien raconter autour du foyer, dans l’intention d’effrayer ses petites sœurs avec des histoires de voyous, ou bien autour d’un bon bol de soupe, comme nous étions en train de le faire, n’étaient pas sans rendre les gens perplexes. Est-ce que vous vous imaginez si, par un tunnel, n’importe qui pouvait se rendre à votre domicile et y repartir, sans même que vous vous en rendiez compte? C’était inquiétant… Et s’il y avait vraiment des voleurs dans ces souterrains, comme l’affirmait sans hésiter l’aubergiste nerveuse, il aurait fallu en avertir les autorités! Ils auraient pu passer dans les sous-sols et chercher des indices qui pourraient clarifier la situation dans ces tunnels. Parce que si un individu ou bien un groupe tout entier, choisissait d’utiliser les sous-sols des habitants à mauvais escient, ce serait la panique totale dans le quartier.

Comme si ses pensées venaient de se joindre aux miennes, la jeune fille aux belles mèches cuivrées prit par la parole en demandant à la propriétaire de l’auberge pourquoi elle n’avait pas pensé à en parler à quelqu’un. Cette dernière se défendit en prétextant ceci:

« Mon mari est absent pour le moment et je n’aime pas embêter mes clients avec mes soucis personnels: ils viennent à l’auberge pour se détendre, pas pour écouter une femme se plaindre… J’ai d’ailleurs déjà bien trop profité de votre gentillesse. »

Vivement, je secouais de la tête avant de croiser les bras, me callant sur le dossier de ma chaise tout en braquant mon regard dans celui de l’aubergiste.

« Ce n’est pas en repoussant notre aide que votre problème se règlera, madame. Mais au moins, si vous ne voulez pas que des clients s’impliquent dans cette affaire, faîtes en part aux autorités compétentes… »

Elle se mordit la lèvre, et je sus qu’elle allait de nouveau répliquer quelque chose.

« Je l’ai fait, il y a quelques jours… Ils sont allés voir dans les sous-sols et, une heure plus tard, ils remontaient, bredouilles. Ils m’ont dit de ne plus les déranger pour des inquiétudes de bonne femme », dit-elle d’une voix un peu plus froide, rendue vers la fin de son explication.

À cette révélation, je poussais un soupir, me passant une main dans mes cheveux broussailleux. Dans le genre, je fais bien mon travail, avec courtoisie et respect, ces agents n’avaient vraiment pas assuré.

« Alors, laissez-nous vous aider. »

Mon regard se tourna brièvement en direction de la fille aux cheveux acajou, attendant son consentement, mais j’étais certain qu’elle voulait, tout autant que moi, lever le voile sur ce mystère.

« Quoi? Maintenant? Je ne peux pas laisser des clients…

- Et pourquoi pas? Penser que nous faisons cela, non pas en tant que client, mais en tant qu’amis. Ça vous va comme ça? »

Elle se mit à contempler nos visages, incertaine, et je lui offris un grand sourire, histoire de briser ses dernières réticences.

« S’il y a bien des voleurs dans ses souterrains, madame, comptez sur nous pour les débusquer et les amener devant l’autorité. Et puis, rajoutais-je en pointant son visage, vous avez besoin de vous reposer, de faire évacuer tout ce stress. Laissez-nous ça en main et nous vous reviendrons avec des explications. »

Finalement, après tout ce temps, l’aubergiste relâcha un profond soupir. Elle abdiquait enfin.

« Bien. »

Victoire!

« Mais avant toute chose, terminer vos plats. Ensuite, je pourrais vous amener à nos sous-sols… »

Satisfait, je me tournais vers la jeune fille, lui lançant un sourire qui voulait dire: « On l’a finalement fait flancher! »

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Dim 15 Mar 2015, 18:37


La jeune aubergiste devait avoir l’habitude de se débrouiller par elle-même, sa réponse à ma question toute simple montrait que demander de l’aide aux gens n’était pas quelque chose qui lui semblait naturel. En outre je ne comprenais pas pourquoi elle s’excusait à ce point de nous déranger et de nous faire perdre notre temps. Ne voyait-elle pas sur nos visages et dans notre attitude qu’à cet instant nous n’avions qu’une seule idée en tête : l’aider à résoudre ce mystère ? Je ne savais pas si le jeune home pensait comme moi, mais en ce qui me concernait cette histoire de voleurs dans les sous-sols avait bien trop éveillée ma curiosité pour que je retourne simplement me coucher laissant l’aubergiste seule avec ses peurs et ses doutes. Si personne d’autre n’avait voulu aller dans ses souterrains alors je pensais qu’il était de notre devoir ce soir, d’y faire une petite excursion. Le jeune homme semblait finalement de mon avis puisqu’il prit le relais pour expliquer à l’aubergiste qu’il fallait faire quelque chose. Il avait raison, il ne fallait pas laisser ce problème empirer, qui sait combien de braves gens avaient déjà subits des vols, peut-être même sans le savoir encore.

En entendant que les forces de l’ordre s’étaient contentées d’un petit tour en bas des escaliers pour remonter presque aussitôt en rétorquant qu’ils n’avaient pas que ça à faire je ne pus m’empêcher d’hausser les épaules en lâchant un soupir résigné. Je n’avais pas forcément les meilleures relations du monde avec les forces de l’ordre. Certes, certains d’entre eux - ceux qui m’avaient arrêtée notamment suite à quelques vols de nourriture ou autre – ne faisaient que leur travail, et finalement le faisaient même plutôt bien étant donné que j’agissais contre les lois. Cependant, combien de fois avais-je vu ces mêmes personnes passer à proximité d’un enfant battu, ou de malfrats en train de menacer une pauvre femme un couteau sous la gorge, sans agir. En tant que réprouvés nous n’étions pas vraiment la population qu’ils se précipitaient pour secourir, bien au contraire, en revanche nous n’étions jamais les derniers soupçonnés – parfois pas totalement à tort il faut bien l’avouer – lorsque quelque chose se passait.

Revenant à la discussion j’entendis le jeune homme proposer notre aide à la jeune femme. Il se tourna vers mois afin de guetter mon approbation que je m’empressais de lui fournir d’un sourire et d’un hochement de tête. Il menait la discussion et semblait sur le point de convaincre la jeune femme aussi je préférais le laisser parler sans interrompre leur échange. Il me semblait que nous envisagions les choses sous le même angle et j’étais on ne peut plus d’accord avec la façon dont il avait amené le sujet. L’aubergiste n’avait plus le choix, ses arguments étaient bon, et clairement elle ne pouvait pas prétexter n’avoir pas besoin de repos. Et puis quelque part elle devait se douter qu’avec ou sans son approbation nous allions finir par descendre tout de même voir de quoi il en retournait. Autant qu’elle nous aide de son mieux et parte se reposer en sachant que nous allions faire tout ce que nous pouvions pour lui ramener des explications. Enfin, la jeune femme accepta de nous laisser faire non sans nous demander de finir nos plats avant toute chose.

« Vous avez raison, il serait dommage de gâcher un aussi bon potage. »

J’avais eu envie de lui répondre un « oui maman », bien que n’ayant aucun souvenir de mon enfance il me semblait que son attitude avait tout de celle d’une mère cédant à un caprice de ses enfants mais leur interdisant de sortir avant d’avoir terminé leurs assiettes. Je replongeais le nez dans mon bol en souriant. Allez savoir pourquoi, mais j’étais heureuse, peut-être le fait de savoir que j’allais pouvoir me rendre utile et faire quelque chose de bien. Le potage avait refroidit mais été encore tout à fait mangeable, qui plus est, il était possible de le boire rapidement sans se brûler la langue, aussi je me dépêchais de le terminer pour pouvoir passer à la phase suivante.

« Au fait, avant de s’aventurer là-bas en bas, je m’appelle Primrose, et vous ? »

« Marianne. Je vous remercie vraiment pour votre aide à tous les deux. Mais promettez moi de ne pas prendre de risques inconsidérés, je ne veux pas que vous soyez blessés par ma faute. »

« C’est promis Marianne, nous serons prudents et s’ils sont nombreux nous resterons en retrait et reviendrons avec des preuves pour que les autorités puissent agir. »

Je lui adressais un grand sourire en disant ces mots et me levait, repoussant mon bol. Le jeune homme avait fini lui aussi et Marianne prit les devants pour nous faire traverser la pièce en direction de l’arrière-salle. Tout à coup elle s’arrêta et se retourna brusquement vers nous.

« Je suis bête, il vous faudra de la lumière là-bas. Je crois qu’il y a des torches rangées dans un coin. »

J’avais bien un pouvoir de vision nocturne, mais il était relativement peu développé. Je pouvais voir mes mains tendues devant moi mais guère plus, des torches ne seraient peut-être pas superflues, la jeune femme n’avait pas tort. D’autant plus que je ne savais pas ce qu’il en était de mon compagnon d’aventure.

« C’est une bonne idée, je vais vous aider à chercher »

Je partis dans le coin opposé de la pièce où s’entassait des caisses et commença à fouiller dans les premières. Des vêtements, des bouteilles, des couverts…

« C’est bon j’ai trouvé » annonça soudain Marianne en brandissant deux torches « Si vous voulez toujours y aller je crois que tout est prêt. Vous savez, je ne vous en voudrai pas si vous… »

Sans lui laisser le temps de finir je m’été approchée et lui adressait un sourire en posant la main sur les torches.

« Notre décision est prise, vous n’arriverez pas à nous faire changer d’avis »

Je pris une torche et tendis la seconde au jeune homme puis nous avançâmes derrière Marianne jusqu’à la porte derrière laquelle l’aventure nous attendait.


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Miles Köerta
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Dim 15 Mar 2015, 19:58

Les Voleurs
« It was the story of a man and forty thieves… »

Je m’attaquais à mon potage, sentant mon ventre se délier graduellement des nœuds qui s’étaient formés en son creux. C’était comme un soupir d’aisance que mon corps relâchait, enfin satisfait de se remplir la pitance. Malgré la texture crémeuse qui s’était refroidie, j’avalais avec appétit tout le contenu du bol, n’épargnant ni une goutte de ma soupe ni une miette de mon pain. Rassasié, repu comme si je venais de manger un buffet royal, je repoussais doucement mon bol sur la table, me massant le ventre avec ravissement. Je n’étais pas le plus gourmand, ni le plus affamé, mais se savoir plein est toujours une sensation des plus satisfaisante. Sacrebleu, que ça avait été bon!

« Au fait, avant de s’aventurer là-bas en bas, je m’appelle Primrose, et vous?

- Miles, pour vous servir, mesdames, me présentais-je en esquissant un sourire moqueur.

- Marianne. Je vous remercie vraiment pour votre aide à tous les deux. Mais promettez moi de ne pas prendre de risques inconsidérés, je ne veux pas que vous soyez blessés par ma faute. »

La jeune fille à la chevelure acajou lui assura que tout irait bien. Nous étions peut-être jeunes, mais nous savions nous débrouiller et nous adapter aux circonstances. En tout cas, dans mon cas, j’étais en mesure de le faire; pour cette Primrose, je ne le savais pas encore. Cela dit, quelque chose me disait qu’elle était tout aussi débrouillarde que je pouvais l’être. Abandonnant nos assiettes sur la table, nous suivîmes Marianne dans la pièce, qui nous indiquait la direction qui nous mènerait à l’arrière-salle. Mais comme si elle se souvint de quelque chose, elle stoppa net sa marche pour nous avertir que nous aurions sûrement besoin d’une source de lumière une fois que nous poserions le pied dans le sous-sol. Je la regardais partir, en haussant discrètement les épaules. La noirceur n’était pas un véritable problème dans mon cas. J’étais en mesure de percer les ténèbres, mais pas à plus de deux mètres, malheureusement. Même si j’usais de ma Vision de l’Aigle, qui me permettait de voir plus loin, je ne serais pas capable de distinguer quoi que ce soit au-delà de cette distance. Bon, et même si nous prenions le risque de nous faire plus facilement repérer à l’aide de ces torches, je devais consentir que ce fût une meilleure idée de savoir où nous allions que de nous perdre dans le dédale qui s’étendait, semble-t-il, sous nos pieds.

Alors que les deux demoiselles partirent en quête des fameuses torches, mon attention se tourna, soudainement, vers le journal de mon grand-père, que j’avais laissé sur la table, à côté des bols vides. Me retournant vers Marianne, qui cherchait toujours, je lui demandais:

« Lorsque nous serons partis, pourrez-vous prendre mon livre et le garder avec vous? Il se trouve sur la table, avec nos assiettes…

- Oui, bien sûr… Ah! C’est bon, j’ai trouvé! »

Elle se redressa, triomphante, avec deux torches en main. J’hochais de la tête. Nous étions fin prêts à nous engager dans ces fameux souterrains… Pourtant, malgré notre détermination qui n’avait plus à être discutée, Marianne trouva encore le temps d’essayer de nous dissuader, mais la jeune fille la devança, lui confiant que nous n’étions pas prêts à faire demi-tour. Je souris à ces paroles. Ça, c’est l’esprit! Avant d’attraper la torche qu’elle me tendait. Le regard de l’aubergiste nous scruta une dernière fois, puis elle acquiesça, un léger sourire flottant sur le pan de ses lèvres.

« Merci beaucoup tous les deux… »

Elle fit quelques pas de plus, que nous suivîmes au même rythme, avant qu’elle ne s’arrête doucement, devant une porte. Elle sortit une clé de son tablier, l’inséra dans la poignée, avant de tourner cette dernière et de tirer.

« C’est ici. »

Elle traversa, la première, l’encadrement de la porte, tandis que je fermais la marche.

« Attention aux escaliers… »

Effectivement, ils étaient assez glissants, allez savoir pourquoi. Suivant les deux jeunes femmes, je descendis prudemment jusqu’à ce que mon pied touche enfin le sol. Le sous-sol n’était pas trop sombre, mais je savais qu’une fois rendus aux souterrains, nos torches nous serviront incontestablement.

« Approchez, je vais allumer vos torches. »

Je m’arrêtais devant la jeune aubergiste, lui tendant la tête de ma torche, qu’elle alluma à l’aide d’une allumette. Puis, elle se tourna vers Primrose, dont la torche s’alluma rapidement.

« Parfait. C’est par-là. »

Elle nous pointa une seconde porte, enfoncée dans le mur du sous-sol. Je m’approchais de cette dernière en posant ma main sur son encadrement.

« Il va falloir pousser… Tiens moi ça, s’il-te-plaît », dis-je à Primrose, à qui je tendis ma torche pour quelques secondes.

J’appuyais mon épaule sur la porte avant de pousser de toutes mes forces. Au début, rien ne se produisit et j’avais l’impression que la porte ne se contenterait pas d’ouvrir si facilement. Je pris une plus grande respiration avant de recommencer, contractant mes muscles pour la faire bouger. Ce qu’elle fit. Au contraire de la précédente, cette porte ci s’ouvrit dans un grincement strident, qui me fit grincer des dents. La preuve qu’ils ne l’ouvraient pas souvent… Je reculais de quelques pas, expirant à cause de l’effort, regardant le tunnel qui s’étendait, à présent, devant nous. L’obscurité des lieux était telle que je n’aurais pu voir plus loin que mon nez si nous n’avions pas eu les torches avec nous. Observant le visage de la jeune fille à côté de moi, après avoir repris ma torche, j’hochais de la tête à la lueur des flammes.

« Prim, on y va! »

Naturellement, je venais déjà de la surnommer, et je ne pensais pas que ça allait la déranger plus que ça. Je pénétrais le premier dans le tunnel, tendant bien haut la torche que je tenais en main.

« Soyez prudents! Et s’il se passe quoi que ce soit, revenez ici le plus rapidement possible!

- C’est bon! On se débrouillera! »

Je lui tournais alors le dos, tandis que j’entendais la porte derrière nous s’écraser bruyamment dans son encadrement. Un claquement, et puis plus rien. Les ténèbres nous enveloppaient tout entier, et seule la lumière diffuse par la flamme de nos torches avait un petit quelque chose de rassurant dans ce monde envahi par l’obscurité. J’avais l’impression d’entendre des bruits lointains, au loin, très loin, aussi… À présent, il faudrait que nous restions sur nos gardes, les voleurs pouvant se cacher n’importe où.

« Alors, c’est ici que ça commence… Restons vigilants. »


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Lun 16 Mar 2015, 09:41


Cette fois-ci il n’était plus question de faire demi-tour. Après avoir descendu quelques marches nous étions enfin dans le fameux sous-sol de l’auberge. Pour le moment il ne faisait pas encore trop sombre mais cela n’allait pas tarder. Marianne alluma nos deux troches avant de nous montrer du doigt la porte qui allait nous permettre d’entrer dans le labyrinthe sillonnant les dessous du quartier résidentiel. Miles s’avança vers la lourde porte et, après m’avoir tendu sa torche, commença à pousser dessus. Il dû s’y reprendre à deux fois pour enfin réussir à l’ouvrir dans un grincement sinistre qui me provoqua des frissons. Allons, allons, ce n’était pas le moment d’avoir peur, ce n’était qu’une vieille porte qui ne devait pas servir souvent. Je me disais d’ailleurs, que vu l’état de cette porte il était clair que les voleurs n’étaient pas passés récemment par ici, et vu le bruit qu’elle faisait en s’ouvrant il était peu probable qu’ils aient un jour tenté de passer par là. Contrairement au sous-sol encore faiblement éclairé, l’obscurité dans les souterrains était totale. Une bonne chose que Marianna ait pensée à nous fournir des torches sans quoi nous ne serions pas allés bien loin.

« Prim, on y va ! »

« C’est partit, je te suis »

Je hochais la tête en souriant et lui emboitait le pas. Après une dernière phrase d’encouragement de Marianne la lourde porte se referma derrière nous, nous plongeant dans le noir total, seulement éclairés par la faible lumière provenant de nos torches. Pour être honnête je n’étais pas totalement rassurée, et maintenant que Marianne n’était plus là je  pouvais cesser de sourire sans crainte de l’inquiéter. J’avais l’habitude de l’obscurité et ne craignait pas de sortir seule dans les rues en pleine nuit, seulement dehors il y avait toujours la lumière de la lune et des étoiles pour se diriger et s’éclairer, même faiblement. Ici je me sentais un peu oppressée, même si par chance les souterrains étaient plutôt larges. Que ce soit en hauteur ou en largeur les couloirs étaient bien assez vastes pour que nous puissions avancer sans avoir besoin de nous coller aux murs, c’était déjà ça.

Nous avancions lentement, soucieux de ne pas faire trop de bruit au risque d’alerter les voleurs. Marcher avec des torches était déjà un moyen suffisant d’annoncer notre arrivée, inutile d’en rajouter. L’atmosphère sentait l’humidité et la température avait clairement diminuée depuis que nous étions entrés dans les souterrains. J’avançais en silence derrière Miles quand tout à coup je m’arrêtais.

« Miles… Nous sommes à un croisement »

Je chuchotais et pourtant j’avais l’impression d’avoir crié tellement le silence était imposant. Bien que nous entendions parfois des bruits lointains, le son de ma voie si proche paraissait disproportionné. Nous avions failli passer devant un couloir perpendiculaire à celui dans lequel nous avancions sans le voir. Nos yeux n’étaient pas encore totalement habitués à l’obscurité et la lumière des torches restait relativement faible. Si les sous-sols étaient, comme Marianne semblait le penser, un véritable labyrinthe il fallait être attentif aux couloirs que nous empruntions, il serait aisé de se perdre et de tourner en rond dans un endroit pareil.

« Je vais faire une marque dans la pierre sur les couloirs que nous choisissons »

Ce n’était pas l’idéal mais je n’avais pas grand-chose de mieux pour marquer notre chemin. Il faudrait que je me trouve une nouvelle dague après ça. M’approchant du mur je sortis ma dague et gravais la pierre à hauteur d’épaule, à l’angle du carrefour où nous nous trouvions. Je passais la main dessus pour vérifier, ça irait, ce n’était vraiment pas optimal mais on sentait quand même quelque chose.

« C’est bon, on peut continuer tout droit »

Pourquoi continuer sur cette branche plutôt que de tourner à droite ? A vrai dire, aucune idée, je n’avais de toute manière pas la moindre idée du plan de la ville donc je me laissais guider par mon instinct. Dans tous les cas les bruits étouffés semblaient encore lointains, nous aurions tout le temps de bifurquer au carrefour suivant si l’envie nous en prenait. Nous reprîmes notre marche quand un bruit plus fort que les autres se fit entendre. Cela ressemblait fortement à des pièces qui seraient tombés sur le sol. Je m’étais figée et attendais le cœur battant de voir ce qui allait se passer. Rien, quelques secondes passèrent sans que rien ne se produise, fausse alerte. Je lâchais un léger soupir de soulagement, que c’était stressant d’avancer ainsi vers l’inconnu sans savoir ce qui pouvait nous tomber dessus au détour d’un carrefour.

« Continuons à rester prudent… après ça je ne vois plus comment exclure l’hypothèse de voleurs »

Il semblait malheureusement que Marianne avait raison, le bruit de pièces que nous venions d’entendre pouvait difficilement être produit par autre chose qu’une bande de voleurs sévissant par l’intermédiaire de ce réseau sous-terrain. J’espérais juste qu’ils ne seraient pas trop nombreux. Si nous parvenions à les surprendre discrètement nous aurions l’effet de surprise pour nous, en outre j’étais plutôt douée au lancer de dagues et je supposais que Miles savait également se battre, il ne se serait jamais lancé dans une telle aventure sinon à moins d’être totalement stupide. Et il ne l’était pas hein ? Il n’en avait pas l’air.

« Tu as des armes ? »

Je préférais me rassurer, tant pis si la réponse me paraissait évidente, dans le cas contraire il était encore temps de décider de faire demi-tour pour revenir correctement équipés. Cette petite ballade dans le noir était excitante mais je n’avais pas envie qu’elle se transforme en cauchemar pour n’avoir pas su rester suffisamment prudents.

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Miles Köerta
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Miles Köerta
Mer 18 Mar 2015, 04:34

Les Voleurs
« It was the story of a man and forty thieves… »

Pas que cette ambiance me soit particulièrement effrayante, mais elle n’en restait pas moins désagréable pour autant. Les ténèbres créaient une atmosphère oppressante autour de nous, qui eut tôt fait de m’inquiéter. Dans ma position de claustrophobe, je m’étais soulagé en voyant apparaître le premier couloir du labyrinthe: large et haut, il nous permettait de progresser sans que nous ayons la constante impression de toucher le plafond ou bien de nous frotter contre les parois des tunnels. Néanmoins, cette atmosphère restait étouffante, que ce soit à cause de l’obscurité totale des lieux, du froid qui venait, subitement, à mordre notre peau ou bien de l’air humide que nous étions obligés de respirer au cours de notre marche. Cela dit, ce n’était pas ces petits malaises qui allaient nous forcer à rebrousser chemin. La peur du noir, nous l’avions vaincu depuis longtemps, j’ose l’imaginer.

J’avais pris les devants, ma torche en main, et je pouvais entendre les pas furtifs de Primrose derrière moi. Dans cette noirceur, c’était comme si le silence s’imposait de lui-même, et nous marchions sans faire de bruit ou du moins, nous tentions d’en faire le moins possible, progressant lentement, mais sûrement, sans vraiment trop nous presser. Jusqu’à ce que la voix de la jeune fille brise ce silence mortel, brise ma concentration et, bientôt, le rythme des battements de mon cœur.

« Miles… Nous sommes à un croisement. »

Je sursautais malgré moi, faillant échapper ma torche sur le sol tant la surprise me choqua. Sa voix n’avait été qu’un murmure dans le silence et pourtant, à cause de l’écho, de je-ne-sais-quel-stress qui gardait prisonnier mon cerveau, c’était comme si son ton avait pris des proportions bien plus énormes que la réalité, au point que j’eus l’impression qu’elle venait de hurler à mes oreilles. Je me retournais vivement, alors qu’elle s’approchait d’une ouverture que je distinguais à peine avant qu’elle s’avance en direction de cette dernière avec sa torche. Un pli barra mon front, tandis que je la regardais faire. Elle marqua la pierre d’un trait plus ou moins profond et j’approuvais son initiative d’un hochement discret de la tête: comme ça, nous aurions au moins un indice pour nous guider si nous nous perdions dans ces tunnels. Après quoi, nous reprîmes notre route, plus attentifs que jamais à ce qui nous entouraient ainsi qu’aux sons que nous percevions au loin. Quand un bruit, plus fort que les autres, nous arrêta brusquement. Nous tendions l’oreille et je reconnus, sans l’ombre d’une hésitation, le son de pièces d’or que l’on échappait par terre. Je ramenais aussitôt ma torche vers moi, attendant la suite des événements. Mais rien ne se manifesta, pas même une ombre furtive au loin, qui voudrait s’échapper. Rien, et par conséquent, nous prîmes une grande respiration pour évacuer notre nervosité. Effectivement, la théorie comme quoi des voleurs envahissaient ces souterrains ne pouvait plus être mise de côté. Marianne avait donc de bonnes raisons de s’inquiéter, et même s’il me semblait que les voleurs n’avaient pas encore frappé dans son auberge, ce ne sera pas long avant qu’ils pensent le faire. Et puis, qui sait combien de maisons avaient-ils dévalisé jusqu’à maintenant? Seule la découverte de leur butin pourrait nous le dire. Mais encore, il fallait le retrouver dans ce labyrinthe obscur.

« Je crois que le bruit provenait de ce côté… », dis-je en tournant mon doigt vers la gauche.

Je commençais à faire plusieurs pas quand Prim me demanda si j’étais armé. Sans m’arrêter de marcher, je tournais légèrement ma tête dans sa direction, lui jetant un regard par-dessus mon épaule.

« Tout est à l’intérieur de cette petite merveille, l’informais-je en tapotant discrètement le cuir de ma besace magique, accrochée à ma hanche, celle qui pouvait prendre un nombre illimité d’items, de toute dimension et de toute forme, sans même que je ne sente le poids de mon matériel à l’intérieur. Génial, non? Il suffit que je pense à ce que je veux avoir pour qu’un objet, qui se trouve dans cette besace, apparaisse dans mes mains. C’est assez pratique. »

Puis, je portais de nouveau mon attention devant moi, balayant du regard l’obscurité qui nous enveloppait pour mieux tenter d’en percer les secrets. Tomberions-nous sur un nouveau tunnel? Une intersection? Qu’avait-il au bout de ce chemin sur lequel nous progressions? Je réfléchissais à toutes ces questions en me demandant si un voleur – ou des voleurs – allait nous tomber dessus à notre prochain pas. Peut-être que ce bruit de pièce n’était pas autre chose qu’un leurre. Peut-être qu’ils nous tendaient un piège, ayant déjà eu ouïe de notre présence, même si je ne voyais pas comment, étant donné que nous venions à peine de pénétrer dans le réseau souterrain. Mais qui sait? Je ne connaissais rien de ces tunnels qui serpentaient sous la terre. Peut-être que ces voleurs avaient des yeux partout? Enfin, j’avais la mauvaise habitude de créer d’innombrables scénarios pour expliquer certains phénomènes ou événements, alors qu’ils n’avaient aucunement besoin d’une réflexion aussi approfondie. Mais valait-il mieux être suspicieux et prudent, au point d’en paraître paranoïaque, ou bien naïf et insouciant, au point d’en être imprudent? Personnellement, je préférerais encore que l’on me prenne pour un méfiant excessif plutôt que d’un abruti.

Après quelques minutes de marche, j’aperçus enfin, caché dans la noirceur, la bouche béante d’un nouveau carrefour. Je souris en constatant qu’il se trouvait bien à notre gauche.

« Le bruit devait sûrement provenir d’ici. Marquons la pierre et continuons sur ce chemin. »

Et c’est ainsi qu’au lieu de poursuivre en ligne droite, nous bifurquâmes à cette intersection pour continuer notre recherche. À cet instant, je pus entendre des dizaines de petits bruits indistincts dans les ténèbres et une grimace déforma mes traits quelques secondes. Je percevais des mouvements non loin, comme de petites silhouettes malignes qui décidaient de jouer à cache-cache dans les ombres des souterrains. À quelques reprises, une paire d’yeux croisaient la flamme de nos torches, et les deux pupilles, plongées dans le noir il y a à peine quelques secondes, reluisaient soudainement d’un jaune si vif qu’il me semblait que les yeux avaient été coulé dans l’or. C’était fascinant, d’un côté, mais de l’autre, c’était franchement flippant. Et à travers les faisceaux de nos faibles sources de lumière, ils disparaissaient aussi rapidement qu’ils étaient apparus, sans presque aucun bruit.

« Par Antarès… Il y a des rats quasiment partout ici. »


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Sam 21 Mar 2015, 09:57


Si la situation n’avait pas été aussi particulière je lui aurais sur le champ demandé de m’en apprendre d’avantage sur cette invention. Une sacoche qui pouvait renfermer un nombre incalculable d’objets et qui, je le supposais, ne pesait pas plus lourd que ce à quoi elle ressemblait, c’était trop beau pour y croire. Dommage que je considère désormais Miles, sinon comme un ami proche, au moins comme une connaissance amicale, je n’allais quand même pas lui voler cette besace magique...

* Tu ne le connais que depuis cinq minutes, qu’est-ce qui t’en empêche ? *

Oh non, tout avait si bien commencé, pourquoi fallait-il toujours que ce genre de pensées viennent s’imposer dans mon esprit lorsque tout allait bien. Ma moitié démoniaque semblait s’être réveillée et je savais qu’elle n’allait plus me laisser tranquille pendant un long moment. Tant que ce n’était que ce type de pensées je parvenais sans trop de peine à me contrôler, mais la situation pouvait rapidement se dégrader. L’ambiance de ces tunnels n’arrangeait rien. Il faisait trop sombre et j’étais trop tendue pour être pleinement apte à repousser mes idées noires. Pourtant je devais lutter, je savais que si je me laissais aller, ne serait-ce qu’un instant, j’étais capable d’accomplir des actes odieux qu’il me faudrait des jours pour oublier. Les évènements de la veille me revenaient en mémoire, l’image du gamin terrorisé s’enfuyant sans demander son reste flottait devant mes yeux, m’accompagnant dans ces tunnels obscurs. Il fallait que je résiste… Déjà je ressentais à nouveau la satisfaction que j’avais éprouvée alors, ce sentiment de toute puissance lorsqu’il s’était mis à pleurer, suppliant que je le laisse en vie.

La voix de Miles me sortit brusquement de cette pente glissante, je sentis un bref instant une fureur immense gronder en moi puis s’éteindre aussi vite qu’elle avait enflée. L’heure du démon n’était pas encore venue, il était reparti se tapir dans un coin reculé de moi-même, attendant le prochain faux pas de ma part pour revenir sur le devant de la scène. Je ne pus empêcher un soupir de soulagement de franchir mes lèvres sur lesquelles s’étirait de nouveau un fin sourire. Je savais que j’avais gagnée quelques temps de tranquillité en plus et je savais apprécier cela à sa juste valeur. J’espérais que Miles  n’avait rien constaté dans mon attitude qui aurait pu l’inquiéter sur ma capacité à mener à bien cette mission.

A nouveau, je pris ma dague pour marquer le mur, toujours à hauteur d’épaule – cela nous éviterait de chercher un peu partout à tâtons – et vérifiais en laissant courir mes doigts sur la pierre froide que ma marque était visible – ou sensible plutôt. Une fois mon travail effectué je hochais la tête dans la direction du jeune homme et nous reprîmes notre route en prenant la voie de gauche. Personnellement mon sens de l’orientation, déjà pas extrêmement développé en temps normal, me faisait totalement défaut dans ce tunnel, comme si l’obscurité avait le don de brouiller tous mes autres sens. J’aurais été bien incapable de dire si le bruit entendu précédemment venait de droite ou de gauche. Miles semblait en revanche plutôt sur de lui, et puisque je n’avais aucune raison de remettre en cause sa décision je le suivais en lui accordant toute ma confiance sur la direction à prendre. Soudain je sursautais, des rats, des dizaines de rats, des dizaines et des dizaines de rats… il me semblait qu’il y en avait partout. Je frissonnais en fixant de mes yeux dorés les allers et venues de ces bestioles qui grouillaient devant nous.

« On ne doit plus être très loin de la planque des voleurs… »

S’il y avait autant de rats c’est qu’ils devaient trouver de quoi se nourrir pas très loin d’ici. C’était comme s’ils s’étaient tous donnés rendez-vous à cet endroit, il ne me semblait pas en avoir croisé d’autres depuis que nous avions entamé notre périple dans les sous-sols du quartier résidentiel.

« Essayons d’éviter d’en écraser… »

Ce n’était pas que je tenais particulièrement à voir ces petites bêtes vivre et proliférer mais je n’avais pas particulièrement envie de sentir quelque chose de plus ou moins mou s’étaler sous mes pieds et sachant parfaitement ce dont il s’agissait. En outre, si l’on pouvait éviter de faire couiner ses sales bestioles ce serait quand même beaucoup mieux pour la discrétion. Nous avancions désormais bien plus lentement dans le couloir, écartant à chaque pas les rats susceptibles de se trouver devant nos pieds. Etrangement ils ne semblaient absolument pas effrayés par notre présence, au contraire, j’avais l’impression qu’ils se massaient toujours plus nombreux autour de nous comme s’ils voulaient nous empêcher d’avancer. Je me faisais des idées, on n’avait jamais vu des rats agir de la sorte, et puis pour quelle raison auraient-ils voulus freiner notre marche. La raison la plus logique était encore que ces rats n’avaient jamais été persécutés par les hommes et ne se rendaient pas compte du danger que nous pouvions représenter. Un sourire éclaira soudain mon visage au moment où je pensais à Coal, s’il avait été là il aurait eu vite fait de dégager le passage. Quelque chose me disait que, même si ses rats n’avaient pas peur de nous, si nous avions été accompagnés par un chat, l’histoire aurait été tout autre.

Comme portés par le flot de rats le carrefour suivant nous vit emprunter le chemin de droite, nous sans avoir au préalable ajouté sur le mur la trace désormais habituelle de notre passage. Je me félicitais de cette précaution, j’étais déjà complètement désorientée et j’aurais été bien incapable de retrouver la sortie de moi-même.
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Miles Köerta
Dim 22 Mar 2015, 22:25

Les Voleurs
« It was the story of a man and forty thieves… »

Je n’étais pas une chochotte, mais étais-je vraiment le seul, messieurs, à qui l’idée d’écraser un rat répugnait royalement? Je ne crois pas, non. Du coup, lorsque Primrose conseilla de ralentir, histoire de n’écra… de ne blesser personne, j’opinais du chef, sans hésiter une seconde.

« Très bonne idée… »

C’était très difficile de ne pas grimacer à la vue de tous ces corps petits et mouvants et couinants qui se frottaient constamment à mes chevilles lorsqu’ils se déplaçaient. Je pouvais sentir, à quelques reprises, leurs griffes glisser contre la surface de mes bottes, et le bruit, sans pourtant être assourdissant, me faisait grincer des dents. Précautionneusement, avec une attention que je n’aurais jamais offerte, à l’ordinaire, à ces bêtes aux grandes incisives, je forçais un passage dans la masse, aidé par Prim qui m’emboîtait le pas tant bien que mal dans la foule. Nous poussions fermement et à l’aveuglette les corps qui s’agglutinaient de plus en plus sur notre chemin. Parallèlement, à l’apparition interminable de ces habitants des souterrains, mon envie de les frapper un peu plus fort augmentait au point de me frustrer grave! Mais qu’est-ce qu’ils avaient ces animaux à la fin?! Ils avaient manqué la case «instinct de survie» à la distribution des cerveaux? Ils ne fuyaient pas, excepté quand on les forçait beaucoup, et ne semblaient pas préoccupés par notre présence – enfin, manière de parler, puisqu’ils gigotaient dans tous les sens de toute façon.

C’était fatiguant à la longue. Leurs yeux, sous la faible lueur de nos torches, semblaient rire de nous, se moquer de nous et, soyons sincère, c’était une autre des nombreuses raisons pourquoi j’avais envie de leur brûler le cul avec la flamme de ma torche. Mais je n’étais pas inconscient au point d’en perdre mon sang-froid, et je savais que je ne pouvais pas me permettre telle plaisanterie à l’égard de ces animaux – même si ce n’étais pas l’envie qui me manquait. Ils pourraient à tout moment alerter les voleurs, que nous tentions de débusquer, par leurs couinements et leur soudaine agitation, qui serait facilement perçu comme une anomalie.

Je soupirais, tout de même soulagé d’apercevoir, non loin, la bouche béante d’un second tunnel. Nous nous y dirigions, écartant comme nous le pouvions les souries hirsutes de notre passage. Une fois arrivés à la hauteur de ce nouveau souterrain, la pierre fut, une fois de plus, marquée par la dague de ma partenaire. J’approchais discrètement ma torche de la marque, la distinguant plus ou moins dans la faible pâleur de ma lumière. En tout cas, c’était suffisant pour ne pas trop nos perdre. Bien, nous pouvions poursuivre à présent.

Et comme j’étais un peu – beaucoup – responsable de nous avoir détourné le premier du tunnel que je pourrais nommé de «Principal», je tendais toujours l’oreilles, à l’affut des bruits qui nous entouraient, malgré que la majorité de mon attention soit dirigée vers les rats, ces derniers se trouvant très loin dans mes grâces pour tout vous avouer. J’espérais que les voleurs refassent une bourde, manifestent de nouveau leur présence, histoire de nous guider à travers ce labyrinthe sombre.

« Est-ce que tu entends quelque chose à nouveau? », posais-je à Prim, tandis que mon pied, dans un automatisme, éloignait un nouvel animal insouciant.

Pour ma part, je n’entendais rien qui sortait de l’ordinaire. Nous faisions face à la trame sonore classique de tout endroit humide et souterrain: bruits d’égouttement, raclement des griffes contre le sol dur, sons de nos propres pas, de nos propres respirations et même que, si nous prêtions une oreille plus attentive, nous pouvions écouter le léger crépitement des flammes ronger la tête de nos torches. Cependant, pas de voleurs. Nada. Rien qui y ressemble.

Et m’enfoncer dans la noirceur de ce réseau sans connaître mon itinéraire ne me rassurait aucunement.

« J’espère vraiment que nous nous rapprochons de leur planque, parce qu’à ce train-là… »

Et…

« Regarde par là… »

Et comme pour éveiller l’espoir qui se perdait en moi, j’entendis une voix dans les ténèbres. Je m’arrêtais instantanément.

« Les pièces… »

Le timbre de la voix s’effaça presque aussitôt dans le silence étouffant des lieux, mais nous l’avions bien entendu à travers les pas légers des rats, des gouttes d’eau qui suintaient des parois, percer le mutisme de cette obscurité. Sans perdre plus de temps, je m’élançais en direction de la voix, baissant ma torche pour réduire la portée de sa lumière et ainsi éviter de nous faire trop rapidement repéré par les criminels. Il y avait un nouveau carrefour qui se distingua dans la noirceur et je m’y avançais doucement pour y jeter un coup d’œil.

« Faut pas perdre les pièces… »

Ça ne faisait plus aucun doute. C’était bien de ce côté. Je me tournais vers Primrose, avec qui j’échangeais un furtif regard de côté.

« Marque rapidement la pierre. Pendant ce temps, je vais voir de quel côté ils se trouvent. Tu me rejoindras. »

Sans attendre de réponse de la part de la jeune fille, je pénétrais dans le tunnel, torche en main, mais j’essayais de diminuer au maximum la lueur de la flamme. J’avançais à tâtons dans la noirceur, en ligne droite, et bien vite, je me trouvais de nouveau à m’arrêter en chemin. Le passage se séparait en deux souterrains: l’un se trouvant à gauche et l’autre se trouvant à ma droite. Je n’allais pas plus loin, reculant de quelques pas avant de me retourner complètement pour retrouver Primrose, restée derrière. Aux mètres que j’avais parcourus, je croyais la rattraper bien assez rapidement.
Après une minute, seule l’idée de la retrouver, pour que nous puissions poursuivre notre progression, envahissait mes pensées.
Après deux minutes, je demandais ce qui la retenait aussi longtemps à son marquage. N’arrivait-elle plus à faire de marque dans la pierre? Sa dague se serait-elle cassée? Des hypothèses qui me semblaient bien improbables, même si j’y songeais.
Après trois minutes, la méfiance s’installa et je commençais à m’inquiéter. Où était-elle, par tous les Aetheri?
Après quatre minutes, mes foulées se raccourcirent, mon regard se mit à se promener sur toutes les parois, nerveux, à tenter de percer les ténèbres qui se trouvaient devant moi.
Après cinq minutes, je décidais enfin à m’arrêter complètement.
Je jetais un regard dans mon dos, puis devant moi, n’y voyant que le voile impénétrable de l’obscurité.

« Eh, Prim… », chuchotais-je, dans l’espoir de la voir apparaître.

Mais je n’eus aucune réponse. Seuls les couinements à peine auditifs des rats répondirent présent à mon appel. Mes sourcils se froncèrent, alors que j’essayais de comprendre ce phénomène. Pourtant, en la quittant, je n’avais pris aucun tournant, n’avais croisé aucun carrefour qui aurait pu la mettre en déroute et lui faire prendre un autre chemin que celui que j’avais emprunté, et pour cause: le tunnel que j’avais pris en quittant Primrose était aussi droite que la ligne d’un crayon. Alors comment avions-nous pu…

« Bon sang… »

Était-ce un mauvais tour des voleurs? Je n’en savais rien, mais préférais rebrousser chemin en vitesse grand V pour retrouver ma fameuse intersection qui séparait le tunnel en deux. Pourtant, même après dix minutes de marche rapide dans le couloir du souterrain – sans jamais bifurquer à un tournant, je préférais préciser –  je ne croisais aucun chemin, aucune intersection… Rien du tout. Excepté les ténèbres.

« Est-ce qu’ils se foutent de moi? Bordel… »

Je m’étais vraiment perdu.
Et j’étais même parvenu à perdre Primrose dans ce dédale.

Les choses n’allaient pas vraiment comme je l’avais pensé.

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Mar 24 Mar 2015, 19:50


Miles semblait hésiter sur le chemin à emprunter. Il est vrai que se diriger dans un souterrain n’était pas évident, et ce d’autant plus quand l’obscurité ajoutait à la désorientation. Quoi qu’il décide je ne lui en voudrais de toute façon pas, j’aurais été moi-même bien incapable de choisir la direction la plus judicieuse pour retrouver nos voleurs. Alors tant pis si nous prenions le mauvais tunnel, la marche n’en serait qu’un peu plus longue, je ne doutais pas que nous finirions bien par tomber sur quelqu’un. Avant de prendre une décision il me demanda quand même si je n’avais pas entendu un quelconque bruit susceptible de nous indiquer la voie. Je hochais la tête en soupirant

« Rien du tout malheureusement… rien à part ces foutus rats », que je venais d’ailleurs de pousser hors de mon chemin. C’était quand même incroyable qu’ils nous tournent autour à ce point, ils n’avaient jamais du entendre parler d’esprit de survie ce n’était pas possible autrement. Même sans le vouloir nous risquions quand même d’en tuer quelques un. Se reproduisait-il à ce point vite que peu leur importait de perdre quelques camarades ? Ou alors ces animaux étaient justes stupides, ce qui n’était pas forcément le premier qualificatif que l’on appliquait d’ordinaire à un rat… Bref, quels que soit la raison, le fait est qu’ils étaient bel et bien là, grouillants dans le couloir obscur, me donnant des frissons quand par malheur l’un d’eux s’approchait trop près et frôlait ma jambe.

Miles ne semblait pas beaucoup plus rassuré que moi. Je ne répondis rien à sa remarque, je supposais qu’il n’attendait d’ailleurs pas vraiment de réponse, j’étais toute autant impatiente que lui de tomber sur nos voleurs. Avions nous eut tort de nous lancer dans ses souterrains à la recherche d’ennemis invisibles pour aider une jeune femme que nous ne connaissions même pas ? Pour être honnête, je commençais à me poser la question. La perspective de tomber sur la planque des voleurs et de pouvoir s’enrichir un peu m’aider cependant à me persuader que nous avions fait le bon choix. Oh, il est vrai que nous n’avions pas abordé la question, mais j’espérais bien pouvoir me mettre quelques pièces dans les poches. Miles serait-il un chevalier au grand cœur qui voudrait à tout prix rendre l’argent aux habitants du quartier ? Chers Aetheri, faites qu’il n’en soit rien, de ce que j’avais cru comprendre précédemment, il semblait que le jeune homme trouve parfois à se nourrir de manière peu orthodoxe mais je pouvais avoir mal compris. Enfin, avant de songer à s’emparer du butin, déjà faudrait-il le trouver, et pour le moment ce n’était pas vraiment gagné. Quoique…

« Regarde par là… » Je sentis mon cœur rater un battement lorsqu’une voix se fit entendre, brisant le silence pesant qui nous entourait. « Les pièces… »

Encore sous le coup de la surprise, je vis alors Miles partir en courant – enfin, d’un pas plus rapide que précédemment, courir dans l’obscurité au milieu des rats n’étant pas vraiment la meilleure des idées – dans le tunnel qui s’ouvrait devant nous. Une fois encore je n’étais pas certaine de pouvoir localiser la provenance des voix avec certitude mais je partis bien vite derrière lui. Quelques pas plus loin la voix se fit à nouveau entendre et cette fois-ci plus de doute, même pour moi, nous nous rapprochions de notre cible. J’acquiesçais à la demande du jeune homme « Vas-y, je me dépêche » et sortais ma dague en hâte afin de marquer notre chemin.

Le temps de vérifier que ma marque était correcte et je me retournais vers le tunnel que Miles venait d’emprunter. Il ne devait pas s’être écoulé plus de quelques secondes pourtant l’obscurité s’était déjà refermée sur lui et je me retrouvais seule au milieu des ténèbres. Pressée de le rejoindre – je n’appréciais que moyennement cette solitude pesante – je m’élançais dans le tunnel et écrasais malencontreusement une de ces bestioles répugnantes. Je ne pus retenir une grimace de dégoût en sentant la pauvre bête s’aplatir sous ma chaussure. Heureusement, elle avait fait preuve d’un grand courage et était morte dignement, sans émettre le moindre son. Chassant les images morbides qui me venaient en tête tout au fond de mon esprit je continuais d’avancer.

Il me semblait que je marchais depuis plusieurs minutes – en réalité cela ne faisait probablement qu’une ou deux minutes mais cela me paraissait terriblement long – et je n’avais toujours pas rejoint le jeune homme. J’accélérais le pas, le tunnel était en ligne droite je finirais bien par le rattraper. Quand tout à coup j’arrivais à une intersection, et toujours pas de Miles à l’horizon. « Miles… Miles… » pas de réponse. J’avais espéré que peut-être il se serait avancé de quelques pas dans une des deux voies en m’attendant, mais non. Je m’approchais du couloir de gauche et cherchais à tâtons une trace sur le mur. Rien. Couloir à ma droite ? Rien non plus. A cet instant je sentais la colère monter en moi, Miles était vraiment stupide de partir ainsi droit devant.

Sans cesser de pester entre mes dents je rebroussais chemin, repoussant les rats un peu plus violemment qu’auparavant. Et maintenant ? Je vérifiais quand même que je n’avais pas loupée un tunnel par lequel il aurait pu changer de direction mais non, je me retrouvais à nouveau au carrefour précédent sans avoir croisé le moindre chemin. Sauf que... quelque chose avait changé… je me précipitais sur le mur, laissant mes doigts courir sur la pierre froide. Pas la moindre marque, et pourtant j’étais sur de l’avoir vérifié avant de partir à la poursuite du jeune homme. Une seule conclusion s’imposait, j’étais perdue. Je m’appuyais contre le mur et me laissais glisser sur mes talons, désespérée. J’avais envie de fondre en larmes.

Après quelques minutes, immobile à calmer les battements de mon cœur, j’avais repris le contrôle de mes émotions. Cela ne me ressemblait pas du tout de m’effondrer à ce point, je ne savais pas pourquoi perdre ainsi Miles m’avait à ce point chamboulé. J’étais perdue dans ce tunnel obscure, soit, mais je n’allais quand même pas rester ici à pleurer sur mon sort, cela ne ferait pas avancer les choses. Quelque chose au fond de moi me disait que le jeune homme ne m’avait pas volontairement abandonnée, je le connaissais à peine pourtant j’avais l’impression qu’il était quelqu’un de confiance. Quoi qu’il en soit, il était plus que temps de se remettre en quête de la planque des voleurs, finalement c’était notre but à tous les deux, nous nous retrouverions là-bas, sans nul doute.
Je me relevais donc et après avoir fait une marque sur le mur – ne perdons pas les bonnes habitudes – je repris ma marche, à l’affut du moindre bruit susceptible de me guider. Régulièrement je m’arrêtais pour appeler Miles, et tendre l’oreille, mais jusqu’à présent je parvenais seulement à écouter le silence oppressant.

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Miles Köerta
Dim 29 Mar 2015, 06:12

Les Voleurs
« It was the story of a man and forty thieves… »

Le silence était total dans le souterrain et pourtant, je parvenais à entendre des bruits, ici et là, percer le mutisme angoissant des lieux. Je commençais à devenir paranoïaque… À chaque fois, je me retournais avec vivacité, cherchant dans les ombres une silhouette furtive, agile, qui pourrait m’indiquer que je n’étais pas seul dans ce monde envahi par les ténèbres. Parce que de toutes les présences que je croisais sur mon chemin, la lumière diffusée par ma torche était de loin la plus rassurante et réconfortante. Les rats, eux, me mettaient mal à l’aise à toutes les occasions où mon regard croisait leurs petits yeux dorés, malicieux et vils. Ces animaux, en plus d’être particulièrement nombreux dans ce labyrinthe, ne me ménageaient pas le moins du monde durant ma marche dans l’obscurité: leur corpulence était-elle qu’à toutes les fois qu’un de ces rongeurs courrait dans ma direction, fouettant mes jambes avec leur queue, je me voyais forcer de m’appuyer aux parois du tunnel, histoire de ne pas chanceler comme une pauvre m*rde à cause de leur déplacement. Et pour me venger, je leur envoyais des coups de pied, pour m’ouvrir un passage. Bon, enfin, soyons sincères, ce n’était pas qu’une histoire de vengeance, ces coups de pied… J’étais sacrément énervé en fait.

Cela faisait déjà quelques minutes que je tentais de retrouver mon chemin dans le réseau souterrain, mais le couloir, que je traversais d’une démarche rapide, à la recherche d’une nouvelle ouverture susceptible de me sortir de cette boucle sans fin, me semblait interminable. Ou plutôt, il était interminable: ce n’était pas qu’une impression finalement. Je marchais en longeant les murs du tunnel, tâtonnant du bout des doigts chaque parcelle des parois, espérant frôler l’une des marques creusées par Prim, un peu plus tôt. Peut-être que je finirais par retrouver mon chemin? Peut-être m’étais-je simplement éloigné, revenant sur mes pas, sans le vouloir, et que je n’avais pas reconnu les passages que j’avais emprunté à cause de la noirceur des lieux? Ou peut-être je m’étais vraiment, mais alors complètement perdu dans ce dédale…

« Mais qu’est-ce que je fais maintenant? », pestais-je en passant ma main sur mon visage.

Comment avais-je pu me paumer à ce point? Comment j’étais parvenu à m’égarer dans un tunnel qui ne possédait aucun tournant, aucune intersection, aucun cul-de-sac, rien qu’une longue et longue ligne droite qui, d’ailleurs, semblait ne posséder aucune fin. put*i*! Mais j’avais beau marcher, marcher et marcher encore, regarder, observer, scruter du mieux que je pouvais les éléments qui m’entouraient, le tunnel ne m’offrait qu’une seule et unique possibilité: tout droit ou revenir sur mes pas. f*is ch*er… Et Prim. Bon sang, elle devait sûrement se dire que je m’étais fait la malle, à l’heure qu’il était, pour l’abandonner à son triste sort dans les souterrains. Génial… Mais comment je faisais pour me sortir de ce chemin sans fond? J’en avais plus que marre de tourner en rond et en rond et en rond, sans apercevoir le bout de ce tunnel de malheur, dans lequel je progressais néanmoins, la frustration envahissant chaque pensée qui traversait mon esprit. D’abord, j’avançais lentement, presque avec calme, mais depuis quelques minutes, à remarquer que la fin ne semblait pas se rapprocher, j’allongeais le pas, de plus en plus rapidement, au fur et à mesure que mon impatience, elle, se réduisait.

Cela dit, malgré ma frustration, je tentais de comprendre cet étrange phénomène qui ne pouvait avoir eu lieu sans l’aide de la Magie. Et puisque je progressais dans ce tunnel, sans avoir croisé ne serait-ce qu’un nouveau carrefour à emprunter, je commençais à croire que le coupable ne pouvait se trouver bien loin. Où se cachait-il exactement? Dans les ombres? Dans mon dos? Peut-être se tenait-il juste à côté de moi en fait, mais qu’il camouflait sa présence… J’étais capable d’un tel exploit, alors je ne voyais pas pourquoi quelqu’un d’autre ne pourrait pas le faire. Histoire de m’en assurer, je levais bien haut ma torche, balayant les ténèbres pour observer les alentours. Toujours rien. Que du noir, un couloir sans fin, des rats se pressant contre mes jambes… Je soupirais, irrité, avant de continuer d’un pas un peu plus rageur, écrasant au passage plusieurs queues de rongeurs, qui avaient eu l’audace ou l’insouciance de se placer sur mon chemin. Les sens aux aguets, mon regard se promenait rapidement sur tous les côtés. Il ou ils doit(doivent) me suivre… C’est pas possible de se perdre de cette façon… Je déglutis légèrement, jetant un nouveau regard par-dessus mon épaule. Quand j’entendis, tout à coup, des bruits de pas, juste devant moi. Immédiatement, je me retournais pour faire volte-face, remarquant finalement, que le passage se séparait un peu plus loin.

Et, pour la première fois depuis plusieurs minutes – qui m’ont semblé être des heures! – j’aperçus un mouvement, rythmé par des pas légers. Comme une silhouette qui progressait tranquillement dans la noirceur. Une douce lumière suivait le bruit de ses pas, alors qu’elle se rapprochait, se rapprochait encore… Aussitôt, je pensais à mon épée à double lame. Cette dernière apparut instantanément dans mes mains et je m’approchais de l’intersection qui, ma foi, venait d’apparaître subitement devant moi. Qu’importe. Je tenais peut-être quelque chose.

Me penchant doucement vers l’avant, je déposais ma torche par terre avant de m’avancer dans la noirceur, longeant les parois avec lenteur. La silhouette se rapprochait également. Le halo de la lumière grossissait. Je relevais mon arme, m’arrêtant au coin de l’intersection. Les pas étaient de plus en plus près. Encore un peu… Aller… Montre-toi. J’aperçus un bras, celui-là même qui tenait la torche et aussitôt, je bondis, l’arme au poing, glissant la lame de cette dernière sous le menton de la silhouette.

« Tu ne bouges plus… »

Seulement…
Je me rendis bien vite compte de mon erreur. Sans enlever l’arme de son menton, je me mis à la regarder avec des yeux surpris.

« Prim? »

Attendez deux secondes… Et si les voleurs se moquaient encore de moi?

« Est-ce que c’est vraiment toi? », repris-je d’une voix dure, collant la lame contre sa gorge cette fois-ci.

Je n’étais pas né de la dernière pluie, non plus. Alors mieux valait rester sur mes gardes jusqu’à ce que j’en sois sûr: est-ce que c’était bien la jeune fille de l’auberge ou une pâle imitation?


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