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 Qu'y a-t-il après la mort ? [PV : Sherry Shinee]

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Jeu 05 Mar 2015, 14:52

Il faisait sombre, très sombre. Aucun bruit n'osait retentir dans cette atmosphère oppressante. Des fois le bruit rassure, certains endroits en sont pourtant presque dépourvus. Et c'était le cas de cette forêt. Pourtant en ces lieux les bruits se transforment. Un rire devient source de malaise, entendre des gens parler ne réserve rien de bon, les bruits de pas sont angoissants. Cependant il y a quelque chose de pire que le bruit, c'est le silence. Le silence de la mort, car elle ne produit aucun son ici. Cet endroit est rempli de mort, si elle s'exprimait, pourquoi serait-il silencieux ?

Cette histoire commence donc dans un lieu trop silencieux mais également trop bruyant. Trop bruyant pour un lieu silencieux me direz-vous ?

Oui. Car en ces lieux rien ne peut vous rendre complètement à l'aise.

Et c'est pourtant ici qu'il a passé toute sa vie.

Arrivant en courant, des larmes mêlées de colère et de tristesse coulant sur ses joues, il était dans une transe de rage. Il n'avait que rarement eu l'occasion de vraiment sortir son côté maléfique, mais le meurtre de ses parents était la meilleure occasion pour ça. Il courrait sans cesse et sans bruit, à peine si ses pas généraient ne serait-ce que quelques décibels. Il était sous l'emprise d'un sort, essayant de lutter le plus possible, mais c'était un échec. La course devait lui sembler comme une éternité, il ne savait pas depuis combien de temps il était là, depuis quand il courait, depuis quand ses parents étaient morts. Il ne les avait pas vu mort. Étaient-ils vivants ?

Le sort se termina et Shigeru tomba sur le sol. Des larmes coulaient mais il ne pleurait pas. Il tremblait. Soudain il poussa un cri libérateur, de toutes ses forces. Le silence était rompu. Son esprit virait au noir, devenait-il fou ? Qui était cet homme qui avait tué sa famille ? Un démon ? Il haïssait les démons, ces êtres infâmes. Il voulait tous les tuer.

Il définit ce moment comme le pire de son existence. Il avait tout perdu, sa famille, sa maison, ses affaires, sa routine, son innocence. Il venait de découvrir le mal. Et sa vie en était changé. Il n'avait fuit que parce que sa mère lui avait lancé deux puissants sortilèges, le premier annulant tout bruit provenant de ses cordes vocales, comme de ses déplacements, il ne pouvait plus faire un seul bruit. Et le deuxième, le pire, un sort qui lui obligeait à fuir. Il ne put rien faire d'autre que courir, inlassablement. Ils étaient finis maintenant. Qu'allait-il faire ? Il n'en savait rien.

Le silence reprit ses droits et Shigeru se mit debout, ses yeux respiraient la rage, et ses narines expédiées de l'air de manière lourde et régulière. Il se concentra, il fallait qu'il se calme, il n'allait pas pouvoir passer sa vie dans cet état. Le soleil osa pénétrer ces lieux et quelques rayons réussirent à passer entre l'épais feuillage des arbres, le contraste de la scène était resplendissant. Shigeru fit demi-tour et prit le chemin par lequel il était arrivé, il connaissait cette forêt comme sa poche et retrouver sa maison serait un jeu d'enfant, même s'il devait avoir couru pendant bien longtemps car il ne connaissait pas cet endroit.

Déterminé, il avança quelques minutes avant d'entendre un bruit non loin de son chemin. Après quoi il décida de faire un détour, la présence n'est jamais commune en ces lieux.
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Ven 06 Mar 2015, 23:49


Alyss déposa le corps flasque sur la terre ferme. De muscles saillants il était dénué, et sa frimousse adulte tremblotait sous les secousses nerveuses, celles d'un gamin. Sa voix n'était pas claire, et ne transparaissait alors que celle du génie dont les noirs desseins étaient plus ténébreux encore que la nuit. Impossible de comprendre ce qu'il lui passait par la tête - à moins de n'y être soi-même - et qui sait les horreurs qui l'y attendraient.. Le jeune homme s'approcha, souriant de manière feinte, à la limite d'une hypocrisie lâche. « Keith.. Tu veux jouer à un petit jeu ? » Attisant la curiosité du poisson, il lui revenait plus aisé de le saisir dans ses filets.. L’acquiescement de l’autre n’était qu’une étape vaine, car à peine eurent ses yeux brillé d’un premier éclat, que ses lèvres assénaient déjà le coup de grâce. « C’est bien pour cette raison que je t'ai amené ici. Maintenant.. il ne te reste plus qu'à.. survivre » Et dans une trace de fumée remarquablement réduite, il disparut dans l'air, laissant le petit être seul, voué à lui-même dans les profondeurs d’une forêt ténébreuse où tous savaient séjourner les plus terribles créatures dans les tréfonds d'un lugubre paysage. Le vampire, aux limites d’une naïveté maladive et d’une mentalité des plus infantiles, voyait sa survie sous les airs d’une mer agitée, dont le fond était difficilement visible, voire intangible. Un refuge il devait trouver, s’y abriter, et qui sait oser espérer un jour un lendemain, bien que drapé des plus incertaines couleurs.. D’aucuns ont dit, à l’aube du temps : '' La faiblesse humaine est d’avoir des curiosités d’apprendre ce qu’on ne voudrait pas avoir connu ''

Le génie était connu pour son caractère espiègle, et souvent il avait confronté le petit vampire ( dont l'âge mental n'équivalait pas tout à fait à celui du corps ) à une mort certaine dont Wrath l'avait tiré de justesse. À chaque fois. Cependant, à dessein ou pur hasard du sort, le réprouvé s’avérait absent, e ce jour, pour se prêter médiateur de leurs petites embrouilles, et surtout des actes mesquins de cette tête libre de toute raison qu’on aurait pu dire 'humaine'. Il devait sûrement en rire intérieurement à l'heure qu'il est, tandis que Keith s'apprêtait plutôt à pousser les cris les plus déchirants, et le pire.. c'était bien que les chances étaient minces pour qu'un autre se soit trouvé au même endroit, au même emplacement, et qu'il ait été en plus.. en mesure de l'aider. Il ne fallait pas espérer un tel miracle. Car avant toute chose, pour qu’il survienne, il faut oeuvrer à le répandre, le provoquer.. Or, quelque recherche qu’on ait faite, jamais un miracle ne s’est produit là où il pouvait être observé et constaté.


« Alyss ? Tu es là ? J'ai quelque chose à te transmettre de la part de Wrath ! » Et voilà une bonne dizaine de minutes qu'elle répétait ces mots, et qu'elle n'avait de réponse à ces derniers autre que le souffle du vent, et l'entente de l'inutilité du geste. Soupirant, elle se mit à ranger quelques affaires, ayant pour projet de rendre visite à quelqu'un dans l'après-midi, n'étant décidément pas d'humeur à se lancer dans des longs périples aux échéantes péripéties dont on n'est jamais sûrs de sortir vivants.. Non. Elle ne se séparait plus de Wrath, et préférait tout affronter à deux. Sentant, subitement, une présence surgir dans le salon, juxtaposé à cette pièce, elle s'empressa de s'y rendre, y trouvant Alyss, posé, calmement sur le canapé. « Mais Alyss où étais-tu donc passé ?! J'avais un message à te transmettre j'ai craint que.. » , « J’étais sorti. Je n’ai pas ressenti le besoin de t’en faire un rapport » Et en soi, il n’avait pas tort. « C’est juste que.. Je n’ai pas d’autre moyen d’entrer en contact » , « Faudrait peut-être y songer » Et Sherry se tut. Non seulement au vu des paroles insensées et clairement déplacées qu’ils échangeaient, des propos sans but, ni queue ni tête, mais également de par un petit pincement dans sa poitrine, de l’ordre du simple mauvais présage. Ses yeux fusèrent dans la chambre, presque à y voir à travers sol, murs et celliers, et y discerner une présence absente. « Attends.. Il est où Keith ? Je ne le vois pas. Vous n’étiez pas censés.. » Et le regard désintéressé de l'homme, quoiqu'un rictus informe eut orné les bouts de sa bouche de petit plaisantin de mauvais goût, ne manqua pas de lui donner un semblant de réponse à cette question. Il avait plus à en dire qu’il ne voulait lui faire comprendre..

Le réprouvé l'avait mis en garde contre ce trait particulier du génie dément, dont parfois l'espièglerie semblerait capable de rivaliser avec celle d'un démon, voire de la dépasser sans effort. Sans machination ou manigance savante à envier à ses pairs, tout génie se repaît dans la satisfaction de souhaits, souvent inavoués, mais également dans le sombre versant de ces derniers. Toujours parés d’une double face, d’un masque de poix, ils trompent la bêtise humaine, la prennent à son propre jeu. Mesquins, êtres façonnés d’une enchantée poussière, ils n’en ont que faire des conséquences, et dénués de tout sentiment, de toute peine qui ne leur soit fatale, ils perpètrent les malheurs que bon leur semble. « Il voulait jouer.. » Sa voix n’avait pas tremblé, ni même haussé d’un octave, car il n’y dissimulait nul mensonge, mais plutôt une effroyable vérité. Loin des atouts d’une créature bénéfique, Alyss appréciait particulièrement mettre le petit dans des états improbables, à n'en point douter qu'il l'avait traumatisé une ou deux fois depuis les quelques derniers mois. « ..mais il est peut-être déjà mort à l'heure qu'il est » Une attente guère formulée, et aucun compte à y trouver. Simple égoïsme d’une seule action, et qu’importe ce qu’elle pourrait lui coûter. Et Sherry, s'étant légèrement absentée pour quelques courses non loin, se reprocha cet acte insensé, voulut se meurtrir à la place du vampire qui devait affronter l'enfer où qu'il soit. Elle aurait dû amener Keith ( il aurait été plutôt content de l'accompagner en plus ) vu l'enfant qu'il était intérieurement.. Se tournant vers Alyss, le sachant le parfait opposé de l'homme pragmatique et raisonnable, elle fit, une dernière fois. « Tu n'en fais vraiment qu'à ta tête pff.. Et maintenant ? S'il meurt ? » L’inquiétude brayait plus fort que toute conscience, et elle en abandonnait les chaînes de la parole douce, contre celles d’une parole efficace. « Non, mais contente toi de me dire où il est vas. Si je devais attendre quelque chose de toi - gratuitement en plus - j'y passerais la vie » Elle était purement aigrie. Ne jurant que par la protection du petit être, elle l’accusait de cette médisance, toutefois incapable de réellement le 'châtier'. C’était dans sa nature.. Comment l’en empêcher.. Ainsi, dès que le nom 'Forêt des Murmures' quitta ses lèvres, elle se vit pâlir, pliant bagages dans un rayon de lumière, par l’usage de la téléportation. Elle devait le retrouver. Coûte que coûte. Le temps pressait, et avec lui les battements de son coeur s’intensifiaient.


Dès qu'elle se fut trouvée à proximité, elle put entreprendre des recherches frénétiques pour deviner, dans ce noir funeste, la présence d'une seule âme. Déployant ses larges ailes aux couleurs antagoniques, elle profita de l'élan de leur pulsion pour s'immiscer parmi les quelques conifères que les ténèbres n'avaient pas encore dévoré, gardant pour le moment une vision plutôt patente de l'ensemble. Elle surplombait le tableau anarchique, chaotique d'en haut, et cherchait à y déceler cet esprit d'enfant, cet être qu'elle trouvait adorablement attachant. La rousse sentit une ombre filer, des branches broncher à son passage au milieu des cloisons d’arbres dressés, après qu'un cri strident ait retentit. Son sang se glaça, ne faisant qu'un tour, envisageant le pire avant un sort bien meilleur et prometteur. Des grognements sauvages se faisaient entendre de toutes parts, suivis d’empreintes, battements d’ailes et égosillements qui traduisaient la brutalité des médisants qui en ces terres délabrées rôdaient tranquillement. Dans l’espoir d’être plus rapidement au niveau du sol, elle se laissa choir dans les airs, d’un vol piqué, surprendre par sa rapidité.

Voyant quelques lacérations se faire sur sa peau, elle n'en fit cas qu'une fois ses deux pieds au sol, et son regard figé sur la silhouette qui ne lui paraissait, curieusement, nullement familière. Ses bras vinrent envelopper la silhouette, sur ses joues des perles salées défiant la malfaisance des lieux. Sa voix, légèrement étouffée, avait des airs de supplice. « KEITH !! J'étais horriblement inquiète à ton sujet..! Je suis soulagée que tu n’aies rien.. Alyss m’a.. » L'attrapant par l'épaule, elle le força à se retourner pour lui faire face, cherchant du bout des doigts sa petite frimousse pâle, ses grands yeux brillants, sa chevelure légèrement bleutée. Voulant s’assurer de son bien être, elle s’assura plutôt de son indéniable erreur, réalisant avec terreur qu'il n’était pas celui pour qui elle l’avait pris.. Elle crut mourir de désespoir, et d'une attaque cardiaque accessoirement. Déçue, elle se laissa verser sur un tronc d'arbre, tranché assez récemment. « Ohhh.. Je.. suis confuse.. Ce n’était pas.. Tout cela pour rien.. Ce n'était pas Keith au final.. » Se laissant envelopper quelques secondes par les draps d’une défaite, elle poursuit de suite ceux plus enivrants d’une potentielle victoire. Ses yeux portés sur l’être à plumes, elle s’enquit : « Mais que peux tu bien faire dans un endroit comme celui-ci ? Qui plus est, à crier comme tu l'as fait.. Ce n'est pas l'endroit idéal pour une promenade, et j’oserais même te déconseiller d’attirer l’attention des occupants. Les lieux sont mêmes des plus dangereux si tu ne fais attention où tu mets les pieds, tu sais » Sans trop le regarder, elle ajouta simplement, usant de ses petits bras pour soulever l’extrême lourdeur de son corps, brossant le plumage de ses ailes, morte d’angoisse, un vrai sang d'encre à la seule pensée du petit être disparu..

Prenant place debout, faisant face à une déception des plus accablantes après un temps précieux outrageusement gaspillé, elle prêta néanmoins un dernier regard à l'homme - maintenant baigné dans un petit rayon de lumière - s'apercevant ainsi de la nature de ses ailes, semblables aux siennes, de cette présence qu'elle pourrait reconnaître parmi des milliers. Un des siens.. elle ne pouvait jamais le confondre, et cette douleur qu'elle aperçut - maintenant qu'elle y faisait attention - ne pouvait qu'être le résultat d'une lutte acharnée et difficilement remportée, une dont elle connaissait l'ardeur et l'impétuosité. Prise d'une soudaine confusion, ignorant ce qu'elle devait prendre pour priorité, elle se sentit hésiter, ne pouvant que prendre à ses soins un autre réprouvé au destin si instable.. Il était agité, en colère.. « Tu n’as nulle part où aller ? Car tu sembles flâner sur un chemin dont tu ne connais pas les embouts, tel un chevalier errant démis de ses fonctions. Voudrais-tu.. m’accompagner ? Je puis te guider si ainsi tu le souhaites » Et elle n'y songea pas deux fois avant de le saisir par le col, et l'emporter dans son envol. La recherche reprit, l'esprit clair de Sherry n'ayant en vue que les trouvailles du jeune homme, mais ce dernier qu'elle avait presque subtilisé, devait quant à lui avoir plein de questions à poser à une folle pareille, du moins c'est ainsi qu'il dut l'interpréter.

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Ven 03 Juil 2015, 18:09


La peur la paralysa quelque fois dans son envol. Ses pensées fusaient, se portaient sur le petit être demeurant introuvable, et ne donnant suite à strictement aucun de ses appels. La forêt est grande, pleine d’embouchures, et d’autant plus de cachettes potentielles. S’était armé de courage pour subsister et poursuivre, à ses risques et périls, une sortie plausible ? Ou de sagesse muni, il préféra attendre celle qu’il savait être une sorte de génitrice et qui en aucun cas ne l'aurait abandonné dans un tel pétrin ? Difficile à dire, car l'homme était en lui-même difficile à cerner. Ses ailes fatiguaient, lasses de supporter le poids de leurs deux corps, le fardeau de leurs double existence. « Fais moi descendre !! » cracha l'homme soudainement. Interrompue dans une concentration profonde, elle chavira l'espace d'une seconde, avant de dompter les courants venteux et atterrir sur les sentiers battus, peu encore baignées par une quelconque lumière. L'échiquier de verdure leur fit perdre la tête, autant qu'il les rassura de cette brume blanchâtre qui aux sens échappait. « Il faudrait apprendre à parler respectueusement à tes aînés » Bien qu'ici il n'en fut pas réellement cas, elle ricanait de cette impétuosité négligée, spontanée et écervelée qui lui était caractéristique. Se débarrassant de cette proximité entre eux deux, il vint éponger ses larmes d'un pan de son habit. « Combien de temps comptez-vous encore me tenir en laisse ? » , « Ce n'était pas réellement mon intention. Tu avais l'air assez mal au point, et moi, pressée par le temps, n'en avait pas à t'accorder » , « Vous avez à ce que je vois une vision très particulière de la 'charité' » , « Il n'est juste pas dit que je doive traiter mes semblables comme des poupées de porcelaine. Nous sommes des guerriers, pas des pièces de verre envers qui il faudrait autant d'égards » Froissé, il baissa la tête, sachant la faiblesse qui le hantait, et la main facile, attentive, qu'il voulait qu'on lui tende. Sherry n'était néanmoins porteuse d'aucune mauvaise intention, et n'était, pour un être perdu dans des préjugés premiers et la désolation, pas si exigeante. « Veux-tu me dire ce qu'il s'est passé ? » Ses yeux virèrent au rouge, et ses dents se refermèrent sur sa lèvre inférieure. Les yeux de nouveaux larmoyants, comme en proie à un fantôme qui l'habiterait et une terreur profonde qu'il lui insufflerait. 'Possédé' aurait bien pu s'agir du mot pour le décrire à cet instant précis.

« Le dois-je vraiment ? » , « Comme il te plaira » , « Alors non. Tu n'as rien à avoir avec tout ça » , « Si tel est ton choix. Je pensais simplement te venir en aide, et qui sait t'éclairer un peu mieux quant à ce qui te travaille. Mais effectivement, je ne suis pas venue pour t'assister. J'ai des affaires urgentes aussi de mon côté » , « C'est vrai.. Je t'ai pas demandé ce que tu faisais là, alors que tu prêches à quel point il faut faire attention dans cette forêt » , « Je cherche quelqu'un. C'est aussi simple que ça » Il fit preuve d'un certain intérêt envers ses paroles, et semblait lui porter une certaine admiration qui sait, de par son comportement. Lui dont l'agacement avait constamment raison de son jugement, lui pour qui une simple prise de position exigeait tout son être.. Il était tout l'inverse de ce bout de femme, si chétif, si réduite en chair, et pourtant, si brillante dans le désespoir malgré le fait qu'elle ne soit ni pure, ni vertueuse. « Et à quoi ressemble-t-il ? Même s'il faut être vraiment idiot pour s'aventurer ici » La jeune femme se tourna vers lui, le toisant du regard l'air de dire qu'il n'était réellement pas en position pour faire de telles remarques. D'autant plus que Keith.. ne s'y était pas retrouvé par un choix personnel complètement sensé.. « Disons que les circonstances l'y obligent » , « Et donc.. en quoi êtes-vous liés tous les deux ? » Simple formalité. « On peut dire que je suis.. sa tutrice » , « Vous vous ressemblez du coup ? » enchaîna-t-il tout particulièrement ahuri par les affirmations de la jeune rousse. « Je ne vois pas en quoi cela te concerne, ni pourquoi autant de questionnements.. mais non. Nous ne nous ressemblons en rien. Il a une chevelure bleu foncée, des yeux précieux, et une peau aussi pâle que l'albâtre. » , « Effectivement aucune » , « Je te l'avais bien dit » Et elle acquiesça simplement, sachant qu'il essayait, par ces mots, de l'embêter.

« Mais s'il est tel que tu me le décris.. » Il se plongea quelques instants dans une réflexion forcée, essayant au mieux de faire émerger un souvenir dont il ignorait importance jusqu'à cet instant. « Il est bien possible que je l'ai croisé » Elle le saisit par les épaules, les yeux brillants d'un nouvel espoir. « VRAIMENT ? Où ça ? Saurais-tu m'indiquer sa direction ? » , « Il dormait à poings fermés, donc c'est fort probable qu'il s'y trouve toujours » , « C'est bien Keith tout craché.. Je te laisse guider le chemin » Toutefois, les nombreuses voix et l'agressivité qu'on l'y lisait, semblaient devenir de plus en plus fortes, bourrue, comme véhémentes par une recherche infructueuse, ou l'échec d'une échappade sans accros. Sherry porta de nouveau son regard vers lui, le voyant nerveux. « Une extrême caution est requise ici. Tu risquais gros en t'aventurant dans ces tréfonds, autant de par les monstres qui l'assiègent et qui font de vous une proie facile.. autant que ces chasseurs qui du simple bétail voient en nous » Il semblait naïf, insouciant, et impossible de ce fait de le quitter des yeux, faute de quoi il succomberait à tout instant. Affichant une grimace de mépris, il grommela dans sa barbe quelques mots. « Je n'ai pas.. besoin qu'on me fasse la leçon.. Je vis près d'ici.. Ou plutôt, j'ai toujours vécu dans les environs. C'est INUTILE d'espérer m'apprendre quoique ce soit.. » , « Alors.. Pourquoi déambuler tout seul et à des heures pareilles au coeur d'un piège si évident ? » Il sembla pondérer, ignorant ce qu'il pouvait lui conter, et ce qu'il était plus judicieux de lui cacher. Cette attitude était compréhensible, une arme vaillante à la lame acérée, mais seulement si empoignée par une expérience parlante, reconnue, ainsi qu'une âme qui en fait les frais. Ce n'était décidément point son cas, et il le montrait de manière bien trop apparente, manifeste. « Inutile de répondre si.. » , « C'est juste que.. ils me font peur » Il tremblait en prononçant ces mots, mais avait visiblement compris qu'il ne saurait survivre sans un autre pour l'épauler. Se laissant choir sur un tronc d'arbre similaire aux précédents, il prit sa tête entre ses mains. « Je n'ai.. juste.. plus nulle part où aller » Et ses pleurs se perdirent dans les méandres d'une nuit sombre, entre les cris de ses assaillants, et la terrible vérité qu'on avait gardé dissimulée de nombreuses années.. Il n'est pas toujours très sage de la cacher. Les dégâts s'avèrent d'autant plus nocifs qu'ils n'auraient pu l'être le jour du commencement, de leur création.

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Lun 27 Juil 2015, 13:29


« Es-tu certain que nous.. soyons au bon endroit ? » Dans sa voix, une certaine lassitude mêlée à l'appréhension, donnait à comprendre que le coeur de la jeune femme vacillait, et ce ne serait pas exactement à tort qu'on ferait de telles observations à son sujet. Pur et innocemment, par milles égards, elle essayait de retrouver le vampire qu'en enfer on avait plongé. Par justice et dévouement pour les siens, elle tentait de corriger des erreurs du passé qui risquaient de se perpétrer si le coeur du jeune homme ne s'en voyait pas apaisé. Le cycle de la colère, du malheur et de la vengeance n'était pas un auquel on pourrait mettre fin si facilement. Le couper court s'avérait pour la plupart un bien dément défi, plutôt que de simplement engager une dose de courage pour planter une lame à travers le coeur de l'ennemi. Mais sa petite famille, désormais une priorité indépassable, trônait au centre de ses pensées. Elle était néanmoins confiante, quoique prudente, car c'est bien souvent les clés du succès, ou qui assurent du moins ( en leur absence ) l'échec le plus total. « N'as-tu pas remarqué que le nombre de 'gardes' augmentait au fur et à mesure que nous nous approchions de la maison ? » , « Tu parles comme si nous nous apprêtions à faire irruption dans le manoir privé d'une riche famille, tels de vrais bandits. C'est déconcertant » Elle désapprouva du regard son comportement, tout en brandissant un maigre sourire, car la situation était cocasse, et l'entrain du jeune réprouvé presque.. innocent. Chemin faisant, il avait faillit, quelques fois, se faire prendre entre les griffes de son démon, perpétrer l'irréparable par un simple élancement suite à des paroles pernicieuses prononcées à  l'égard des siens. Il avait été protégé tout au long de son existence, vécu dans une coupole de verre dont seuls les rayons du soleil pouvaient nourrir le bourgeon qu'il était. Une fois confronté aux horreurs de ce monde, à la bestialité ethnique et raciale qu'ils se devaient d'endurer en société ( pas toutes part mais n'empêche ), elle ne pouvait imaginer d'autre réaction qu'un pur massacre. Mais l'empêcher, n'était plus de son ressort, hélas. « Nous serions des bien piètres voleurs si c'était le cas. Je crois que nous n'aurions aucune chance ne nous approprier le butin » , « Pourquoi cela ? » , « Car au moins d'où je viens, les gens n'ont pas de souterrain, et s'ils en avaient, ils les laisseraient pas.. » Il essaya de forcer la serrure, mais de toute évidence le cadenaas de cette dernière ne cèderait pas à la violence de son geste. « Tu croyais que ce serait ouvert ? » , « Ça l'était quand je suis passé.. ! » , « Se fermerait-il automatiquement par un quelconque artifice ? » , « Pas en mon souvenir.. » , « Crois-tu qu'ils aient pu détecter l'entrée et la condamner pour qu'ils nous soient impossible de nous introduire autrement que par la porte d'entrée ? » , « Ou pour s'assurer que nous passions bien par là ? » , « Voire pour simplement nous tendre une embuscade, une fois à l'intérieur » , « Même s'il serait étonnant qu'ils n'aient pas encore quitté les lieux.. Mon grand-père ne devrait pas être au courant de mon existence.. Il est donc invraisemblable que ce soit moi qu'il cherche.. » , « Ne ferions-nous pas mieux d'entrer ? Ils risquent de nous repérer si nous restions immobiles, et sans défenses par dessus le marché. Il n'y a pas ici le moindre arbuste pour nous couvrir » , « Rentrons ! » , « Très bien »

La porte, trempée dans une résine qui s'effritait à ce jour, et que celle des environs avait recouvert, en était devenu gluante et adhérente au plus léger des touchés. Fixée à la paroi par une double charnière assez résistante, ils peinèrent néanmoins à l'ouvrir, ce qu'une absence prolongée et une utilisation trop peu récurrente avaient entraîné. L'entrée était étroite ( moins d'une trentaine de pouces ) et le limon qui y sommeillait toujours rendait la boue pâteuse, bien qu'il n'y ait aucun doute que l'eau des pluies ait pu parvenir jusqu'à cette zone, quoique reculée. Ils n'avaient d'autre choix que s'agenouiller, et continuer presque en rampant à même les sols visqueux. « N'ait crainte. La route va bientôt s'élargir » , « Qui te dit que cela me dérange ? » , « Je sais pas.. Tu m'avais l'air d'une femme qui se salit très peu les mains, et ton accoutrement n'est pas vraiment indiqué pour ce genre de tâches » , « Tu sais mon grand.. Tu l'ignores peut-être, mais je suis venue à la hâte pour chercher mon fils. J'habite la ville, donc effectivement je ne côtoies pas à longueur de journée ce genre de climat plutôt humide, mais je t'assure que je me suis déjà faite traîner dans la boue plus que de raison, plus que tu ne saurais l'imaginer. Il ne faut pas juger un livre à sa couverture. Ne te l'a-t-on jamais enseigné ? » , « Vous voulez dire que.. vos parents vous maltraitaient ? » , « Est-ce si improbable à tes yeux ? » , « Plutôt.. » fit-il d'un ton lugubre, éteint dans lequel on pouvait lire une sorte d'impatience mais aussi d'impuissance. Comme s'il découvrait enfin le monde, se frottait à des révélations qu'il ne pouvait supporter de par ses repères confondus. « Je ne puis imaginer qu'il y ait des parents qui n'octroient que peine à leurs enfants, tandis que moi je me suis vu baigné de douceur tou.. » , « Tu n'as pas à te faire violence comme ça » fit la petite rousse en lui tendant la main, désormais en mesure de tenir presque entièrement debout. « Ce sont des choses que l'on apprend, et tu auras le temps de t'en imprégner. Ne pense pas aux autres, mais à toi. Ne soit pas égoïste, et pourtant n'oublie pas de prendre soin du corps que tu dois nourrir, et de l'âme que tu dois entretenir. Ne te laisse jamais sombrer, et tu auras le temps, en sortant d'ici, de faire toutes les découvertes que tu désireras. Tu en tireras tes propres conclusions » Le petit sourit, visiblement encore trop peu mûr pour réaliser la terreur derrière la vérité voilée qu'il ingurgitait.

Arrivés à une bifurcation, ils interrompirent la marche. « C'est à gauche » , « Que trouve-t-on à droite ? » , « Je l'ignore.. Il ne m'a jamais été permis de m'y rendre, d'autant plus que je n'ai emprunté ce passage que cinq ou six fois » , « Tu es très peu curieux. Ne t'y es-tu jamais intéressé ? » , « Il n'y avait qu'un ami de mon père qui y pénétrait, et à ce qu'on disait, il menait à bien quelques recherches importantes, donc je ne pouvais le déranger. Tu ne penses pas ? » , « Un ami hein.. » Suspicieuse, elle dut se taire, sachant pouvoir prendre tout le temps nécessaire, ultérieurement, pour qui sait examiner le large couloir plus en détails. Son instinct lui dictait une conduite, et il était bien insensible de sa part de faire la sourde oreille. « Et au fait, nous sommes encore très loin ? Je n'ai croisé personne depuis que nous sommes entrés.. » , « Et pourtant.. c'est bien à l'entrée que je l'ai croisé la première fois » Beaucoup de sous-entendus s'étaient immiscés dans ses propos dissimulés. « Qu'insinues-tu par là ? Qu'il ait pu s'enfuir ? » , « Non.. car il aurait dû se trouver enfermé, et qui sait si ce n'est pas le bruit de la serrure qui l'a sorti de son sommeil de plomb » , « Dans ce cas, cela voudrait dire qu'il a fait le chemin inverse pour.. » , « Déboucher dans le salon, à travers la trape par laquelle je me suis enfui.. Et si je ne fais pas fausse route.. il devrait se trouver dans de sales draps.. »

Et une galère de plus, pour l'ajouter à toutes les précédentes. Keith était un oiseau de mauvaise augure : un signe de karma pour l'une, la lumière d'une nouvelle aube aux yeux de l'autre.

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Lun 03 Aoû 2015, 20:42


« D'ailleurs, que viens faire ton grand-père dans toute cette histoire ? » Elle avait osé. Cela l'insupportait d'être laissée dans une ignorance pure, et espérait qu'il lui livre des confidences, du moins du peu qu'il en savait lui-même. Ses parents avaient l'air d'en avoir fait un vrai petit oiseau en cage, un qu'ils essayaient d'abriter, de prémunir d'un danger imminent, et le spolier d'un avenir en société leur avait paru, de toute évidence, comme la seule option. Quoiqu'extrême, ils semblaient avoir mené une vie paisible, et considérablement saine, malgré les difficultés du milieu, les obstacles du terrain, les dangers qui rôdaient aux orées d'une forêt si infestée de monstres qu'y entrer équivalait à jeter sa vie aux oubliettes. Néanmoins, loin d'être si piteuse et amadouée par leur sacrifice, elle affectait ce geste à leur bassesse et couardise, le rabaissait au rang de pure lâcheté, car ils furent incapables d'éliminer le mal par la racine, en dépit du précieux artefact qu'ils avaient mis en jeu, et qu'ils ne désiraient en aucun cas perdre. À savoir leur rejeton, le fruit de leur amour, et qu'un homme voudrait à tout prix voir faner. Que ce fusse leur enfant la clé, pour le sauver, pour le soutirer aux griffes de ses agresseurs, ils auraient dû tout mettre en œuvre, même s'il leur fallait l'apparat d'un démon, et de même son impétuosité pour commettre pareil acte de sauvagerie. C'était la moindre des choses, mais voilà qu'ils l'avaient condamné à une vie semblable à la leur, toujours à fuir, à se cacher du regard d'autrui. Sherry en faisait les frais, inévitablement, et l'enfant se voyait dépossédé d'une quelconque liberté. Il en avait toujours été ainsi, mais incapable de le comprendre, il ne cherchait guère à se changer, ni à se parfaire. Une fois qu'on lui ouvrait les yeux, qu'on nourrissait l'ambition qui était naturelle, et propice en l'homme à s'éveiller, il ne fallait plus s'attendre à le voir immobile, à le voir se résigner, s'abaisser à une si misérable existence. « Si nos soupçons s'avèrent justifiés, ce sera lui qu'on trouvera, et qui aura la poigne sur votre 'fils'. Et ce sera donc lui qu'il faudra achever » L'oisillon ne semblait pas si prodigue et aussi peu décidé que ses géniteurs. Il savait comment survivre, et il déployait les moyens du bord, mais dans un but précis, aussi cruel soit-il. Tuer avant d'être tué. Ce n'était pas une si mauvaise philosophie, une fois qu'on s'en imprègne et qu'on parvient à différencier le juste de l'inacceptable. « Voudras-tu t'en charger ? Mettre fin à ses jours de tes propres mains ? » , « Cela vous semblerait-il plus légitime ainsi ? » , « Aucun rapport » , « En ce cas, je préfère ne pas. Je ne veux pas avoir sa mort sur la conscience. Il n'aura pas l'honneur que j'en fasse ma première victime » , « Comptes-tu en avoir d'autres qui le suivraient dans la mort, et les ténèbres du désespoir qu'elle entraîne ? » C'était une question piège, de toute évidence. À voir ce qu'il avait à en dire. « J'ai juste réalisé que parfois des sacrifices sont nécessaires, si une chose on tient à protéger. N'est-ce pas une leçon qui m'est vitale ? » , « Sûrement, si tu ne veux pas te voir piétiné par d'autres sans scrupules qui auront, bien avant toi, compris qu'il est plus facile d'être le bourreau que de s'avérer victime. Même si l'autre s'avère de la plus grande innocence » Elle agréait avec lui, mais lui laissait finalement l'embarras du choix quant à prendre ses paroles dont toute l'ironie qu'elles véhiculaient, ou n'en voir que la façade bienveillante qui le rassurait dans son égo. « Il faudrait entrer. Nous n'avons pas moyen de voir à l'intérieur autrement »

La trappe laissa entrevoir d'abord deux petites jambes au sol, puis un corps inanimé, suivi d'une crinière sombre et d'une main s'agrippant à celle-ci. Derrière, l'image d'un homme, mais dur à savoir si l'on aurait seulement pu l'appeler ainsi à cette heure. Son visage, scarifié, ne comportait plus une seule parcelle de peau qui ne fusse celle de cicatrices qu'on lui avait infligé, au terme de combats ardus, et acharnés. Il n'était pas difficile de comprendre que cet homme avait grandi plongé dans le conflit, la guerre, la dure vérité d'un monde qui n'a rien de clément, mais ce n'est pas pour autant qu'il fallait tout lui pardonner. Privé d'un bras, il semblait néanmoins ne plus s'en voir si affecté. Son regard profond, corrompu, souillé, n'avait plus aucune compassion, et son sang-froid en fut presque écoeurant pour ceux qui le regardaient. Il souriait, de toutes ses dents, à travers une barbe mal rasée, et pourtant qui semblait taillé à son goût. « J'vous conseille de sortir d'votre cachette les mômes. J'aimerais pas avoir à me salir mes chaussures flambant neuves sans une bonne raison » , « Ne dépassez pas les bornes » , « Tu as bien raison.. Puis le sang, c'est si difficile à nettoyer » Sherry dégagea sa tête de la cavité, laissant entrevoir son visage à la bête qui hantait les lieux. * Reste caché *, * Entendu * Le petit homme gardait une poigne ferme sur la dague à sa ceinture, mais se promit de l'utiliser qu'en cas d'extrême urgence. Il savait que sa raison ne tenait qu'à un fil qu'il lui serait facile de briser, plus qu'il ne lui serait possible de la retrouver. C'était le faux pas à ne pas donner, la limite à ne pas franchir, car jamais il n'en reviendrait sans en payer les conséquences. « Ne t'inquiète pas ma jolie, tu peux sortit sans crainte. Il n'y a personne ici pour voir ton visage. Autre que moi » Elle sortit à découvert, contre toute attente. « Pourquoi avoir pris une si fragile créature en otage ? Vous n'avez pas honte ? » , « Tu ne leur ressemble pas » , « Laissez le partir » , « D'abord, j'aimerais que tu demandes à cette petite souris que tu as gardée cacher de sortir de son trou. Vois-tu, ce n'est pas toi que je cherche » , « Vous croyez vraiment que je serais revenue dans le terrier en compagnie d'un lapin sachant qu'il était infesté de loups ? Je n'ai amené personne » , « Comment avais-tu connaissance de ce passage alors ? » , « Souvent je l'ai emprunté pour me rendre dans cette même maison que vous avez sali de votre présence et du sang de ses occupants.. J'ai honte de ne pas avoir pu les sauver à temps » La clé du mensonge était d'y croire plus fort que fer, et s'immerger dans cette réalité illusoire que l'on aurait voulu, parfois, réalisable. Elle grinça des dents, le regardant pleine de haine. « Tu m'as l'air d'avoir compris la situation » , « Il ne faut pas être un génie.. juste pour comprendre que si la personne qu'ils voulaient tant fuir se trouve en leur demeure en toute liberté, et impunément, c'est qu'ils ne sont plus là pour l'en empêcher » , « Ils ont résisté jusqu'à la fin pour une raison bien étrange alors. Le père encore j'aurais compris, mais ma fille s'est débattue plus que de raison pour m'opposer. Elle savait pourtant que ce n'était pas la peine. Elle savait que je viendrais les chercher un jour ou l'autre. Dès qu'il m'a été possible de leur mettre la main dessus, je suis venu m'en occuper. Mon emploi du temps est chargé, alors j'aimerais que tu m'épargnes toutes tes balivernes, et que tu me dises où est leur rejeton » , « Je ne l'ai jamais vu » Il ricana, et cette fois plus fort que toutes les autres. « Encore et toujours des mensonges. Tu crois vraiment que ça va passer ? » , « Je ne vous demande pas de me croire, car au final j'en ai pas les preuves.. Je savais qu'ils le cachaient. La nuit je pouvais entendre des cris, des hurlements d'enfant dans la lande jusqu'au petit matin parfois. Il n'est pas très étrange, mais c'était des pleurs de bébé. Leur maison est la seule dans le périmètre, pourtant ils niaient complètement de le reconnaître, même quand ils se trouvaient face à la vérité. Ils étaient têtus, ils voulaient le protéger de quiconque » , « Mentir même à une de leurs amies les plus proches.. Dis donc, ils n'étaient pas très réglo » , « Vous pouvez parler.. » , « Je suppose »

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Lun 03 Aoû 2015, 20:43


Il lui bondit à la gorge, la faisant prisonnière de sa poigne contre le mur de bois à l'opposé. Grâce à des réflexes affutés et une attaque qu'elle attendait depuis le début de son discours, elle put s'en délivrer. Sa lame avait amorti la chute, et il ne lui fut pas très difficile de se libérer avec quelques entailles bien placées aux bras de son assaillant. Il sauta en arrière, bousculant légèrement une table toute proche. Usant du peu de sang qui avait coulé, il se forgea en quelques secondes des griffes aussi nocives que le fer, pour essayer de la transpercer. Sherry, dans l'espace restreint de la maisonnée, n'avait pu déployer toute la longueur de sa lame faucheuse ( bien supérieure à sa taille ), et usait d'une petite dague trouvée par là pour se défendre comme elle put. De son visage, elle essuya une goutte de sang, un sourire de plus en plus informe sur sa petite frimousse pâle. Elle se noyait dans sa part assoiffée de sang, dans cette part qui voulait le trancher irrémédiablement jusqu'à n'en plus pouvoir. Elle cédait à ses envies, et tout en gardant une conscience qui fut sienne, elle essayait de garder l'équilibre. C'était un avantage pour elle de se laisser submerger par ses instincts premiers, notamment en présence de ce genre de personne pour qui le mal n'est que le vin des dieux duquel il se nourrit chaque jour. Le vampire gisait à quelques mètres, inconscient, face contre le sol. Il avait gagné le gros lot cette fois, c'était évident. Dégainant une épée courte qui lui permettait plus aisément de se déplacer tout en l'assaillant de coups bien placés, la jeune femme sentit son dos la piquer, tandis que ses jambes commençaient à la faire souffrir. Plusieurs meubles firent les frais de leur joute, et le sol ne tarda pas à céder par endroits sous leurs pas devenus lourds, et retardés. Plus ils étaient proches, et plus la jeune femme avait un avantage, contre toute attente. Ils croisaient le fer, patiemment, et aucun d'entre eux ne disait mot. Comme si ce dernier leur avait permis de deviner à quel point ils avaient acculé l'autre, et ce qu'il leur faudrait pour mettre fin à sa résistance. Ils avaient déjà parcouru de fond en comble le petit salon, et leurs échanges semblaient à présent plus équilibrés que jamais.

L'homme fatiguait, sans réellement savoir pourquoi. Sherry, bien que pleine de meurtrissures, frappait de plus en plus fort, mais l'homme savait qu'il n'en était rien. Ses réflexes s'étaient juste amoindris, et dans la fatigue, il ne faisait pas le poids contre la jeune femme. Des petites lumières qu'il discerna tout à coup lui firent comprendre que quelque chose ne tournait pas rond, et qu'il n'était pas naturel qu'il perdit ainsi de son endurance, quand bien même son opposant fut fort et baraqué. Il comprit au bout de quelques minutes de quoi il en retournait, mais c'était trop tard décidément. « Faut croire que si je ne fais pas attention, mon arrogance va avoir raison de moi. Petite, tu as des tripes, mais sache que c'est le poison qui t'a aidé » Elle regarda sa lame, ahurie, sachant qu'elle ne lui appartenait pas, et se calma dans ses ardeurs. Respirant bruyamment, elle reprit un minimum de sang-froid. Mais sans le laisser transparaître sur son visage, elle le tourna lentement vers l'homme, s'étant écroulé, appuyé donc sur un de ses genoux, le souffle lourd. « Ils étaient prêts à beaucoup pour défendre leur enfant, vous l'aurez bien compris » , « Si seulement il en existait un. Elle ne le mentionne nulle part dans son journal » Il montra un tas de papier non loin, déjà promptement déchiré. « Et puis, il fera pas long feu de toute manière. S'enfuir et laisser ses parents se faire tuer. Faut être idiot et un sacré lâche tu ne penses pas ? » , « S'il était en bas âge, il n'aurait pas pu faire mieux. Ils les aurait même gêné. Si tel n'était pas le cas, c'est un couard » , « Je lis une certaine amertume de les avoir perdu. Tu ne souhaites pas les venger ? » , « Je ne suis pas folle » Elle avait joué la comédie de a à z, que ce soit quant à son lien avec les propriétaires de la demeure, que dans son attitude désinvolte, froid et peu concernée, voire l'ignorance qu'elle prétendait quant à l'existence d'un héritier. « De toute manière, j'ai quelque chose à vérifier, donc pas le temps de m'attarder » Tournant les talons, il s'arrêta en face de la porte grand ouverte, souriant. « Au revoir, petite souris » Et claquant des doigts, la jeune femme sentit de nombreuses présences s'ajouter à la sienne, et elle n'eut le temps que de se précipiter sur Keith, espérant arriver à temps pour le couvrir. Faisant de son corps et de son arme un écran, elle put empêcher toutes les flèches de les atteindre, outre une qui vint se loger près de son omoplate. Les autres vinrent égratigner le sol, ou simplement se poser sur ce dernier, incapables de toucher leur cible. Le petit, s'assurant qu'il était sûr pour lui de sortir, s'élança à son intention criant son nom. « SHERRY ! » , « Baisse d'un ton. Ils pourraient t'entendre tu sais » , « Attends.. Faut que je t'enlève ça » Et maladroitement, comme elle savait si bien qu'il allait le faire, il la lui arracha. Gémissant de douleur, elle lui demanda quelques bandages, et des mélanges d'herbes qui purent apaiser la douleur, et fort heureusement, ses parents avaient un peu de tout, même si tout n'était pas foncièrement de bon usage. « Ils l'ont complètement.. Dommage que je n'ai plus le moindre souvenir de mes.. » Il commençait à pleurer, et à grosses gouttes qui plus est. Sherry, qui jusque là, caressait languissamment la chevelure du vampire ( en attendant que le médicament fasse légèrement son effet ) s'approcha de lui, avant de toucher du bout de ses doigts l'ancien carnet. Une petite lumière aveugla les yeux du jeune homme, habitués à l'obscurité, pour qu'il voit ensuite l'ouvrage tel qu'il était. « COMMENT TU.. ? » , « Tu poses trop de questions » dit-elle en riant. « Dès que j'irai mieux, conduits moi jusque dans les sous sols. J'ai besoin de voir ce qu'il s'y tramait. Et apporte moi quelques documents s'il y en a. J'en ai vu quand même plein pendant que j'étais occupée à me battre avec ton.. » , « Peu importe. Je t'amène tout ça de suite, alors s'il te plaît : un peu de REPOS » , « Je t'entends, pas besoin de crier » Elle avait l'impression de toucher au but, sans savoir lequel. Quelque chose pour elle se dissimulait dans cette demeure, et elle ferait tout pour savoir de quoi il s'agissait.

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Qu'y a-t-il après la mort ? [PV : Sherry Shinee]

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