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 Regarde Gamin ! Là ! Un phénix ! [Niveau I - Solo]

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Dim 10 Juil 2016, 16:32

Le trajet avait été long. Mwayer était trempé jusqu’aux os. Pas d’argent pour se payer un bout de calèche ou même un guide, il s’était donc perdu, plusieurs fois et ce n’était pas sa magie qui serait en mesure de l’aider vu la pluie qui tombait drue et sans arrêt sur la plaine où il se trouvait maintenant. Il revenait d’une auberge de fortune installée entre deux villages. Il était entré éreinté et s’était assis avec Marana. Il avait, contre ses derniers sous achetés de quoi se réchauffer et n’ayant pas d’endroits où dormir avait demandé à un groupe qui avait l’air de connaître la région s’il pourrait se réfugier quelque part. Ils lui avaient indiqué ce chemin, en haut de la colline, il y avait apparemment une grotte où il pourrait rester.

Ce n’était pas bien glorieux comme départ pour les ambitions qu’avait Mwayer, mais il devait connaître le monde. Non pas que Drosera l’ait rejeté, mais il avait envie de s’enrichir, d’apprendre à peindre, de savoir maitriser ses pouvoirs avec lesquels il n’arrivait alors qu’à balbutier et de revenir prêt à grimper. Il ne s’était pas interdit de retourner dans sa ville, mais préféré les escaliers aux marches infranchissables que la douce pente que lui proposait la ville qui le protégeait.

- Tu sens encore la pluie Marana ?

- Je te l’ai dit, depuis que j’ai retrouvé ma tête, j’ai retrouvé avec toutes mes sensations. Donc oui, j’ai froid.
- Dommage, ce serait pratique de ne pas avoir froid, là tout de suite.

Il se concentra un moment sur chaque goutte qui passait devant ses yeux et tenta de les compter. Il sentait les gouttes s’écraser sur son visage lorsqu’il les regardait, sur son capuchon qu’il avait enlevé, sur ses cheveux qui gouttaient à leur tour. Il sentait les éclaboussures qu’elles provoquaient lorsqu’elles touchaient une flaque de boue dans le sol et au fur et à mesure, autour de lui, peut-être jusqu’à un mètre plus loin, il sentit des gouttes qui se faisaient plus faibles, qui tombaient moins et qui éclaboussaient moins loin. Il sourit et continua de marcher sous une pluie plus fine.

Quelques centaines de pas plus tard :

- C’est moi ou le haut de la colline ne s’approche pas depuis une heure maintenant ?

Les deux tremblotaient, le vent se mêlant à la pluie qui avait repris sa course folle, Mwayer n’arrivant pas à garder sa magie active très longtemps.

- C’est pas grave, pense à l’abri qu’il y a au bout, on continue !


Marana, profitant de l’absence d’âmes alentours, enleva son bandeau et regarda celui qui, au détour d’un chemin avait retrouvé sa tête enterrée au pied d’un arbre, par hasard, alors qu’il s’entrainait à grimper au dit arbre. Il ne souriait pas, mais avait les lèvres pincées et restait concentré sur sa cible, le haut de cette colline. Lorsqu’elle leva un peu les yeux, elle vit la date à laquelle il mourrait. C’était étrange pour elle, de savoir quand le livre allait s’arrêter, d’avoir toujours un œil sur le nombre de pages, mais pour le jeune Alfar, elle s’y était faite.

Ce n’est que lorsque l’Alfar fut trempé à la fois de sueur et de pluie qu’il eut enfin l’impression de toucher au but. Le haut de la colline s’ouvrait gentiment et il s’élança en fermant les yeux et en courant, donnant tout ce qui lui restait. Alors qu’il se concentrait sur ses autres sens, il entendit quelque chose qu’il n’avait jusqu’alors jamais entendu. Pleins de battements, comme très éloignés, réguliers qui se répondaient par millier. Il s’en rapprocha, s’agenouilla, s’en rapprocha encore, se coucha sur le sol et sous le regard stoïque de Marana, toucha de son doigt fin, un de ces coquelicots qui jonchaient le sol. Il n’avait jusqu’alors pas porté son attention sur eux, mais ils avaient quelque chose de grand, une vie que la nature n’affiche de manière si ostensible d’habitude. Il toucha un pétale, n’osant pas l’arracher et reprit sa marche le sourire au lèvre.

- Tu la sens, Marana ?
- De quoi ?
- Ferme les yeux.
- C’est une blague ?
- Ah non, pardon. Son visage s’illumina avec son rire. Ferme les yeux je te dis. Tu la sens ?
- Non… Tu parles de quoi, bordel ?
- La vie.

Rarement elle avait vu ce gamin aussi souriant. Il était taciturne d’habitude, mais quelque chose ici le rendait différent. Comme s’il était dans son élément. Pas Drosera, ni les ronces ou le talent, non comme s’il coulait quelque chose dans cette colline qui coulait aussi en lui.

De la magie. Pure.

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Dim 10 Juil 2016, 16:43

La pluie avait cessé de battre l’entrée de la grotte dans laquelle dormait les deux égarés. Ils s’étaient réchauffés l’un contre l’autre, tentant de récupérer un peu alors que leurs os étaient trempés. Ils s’étaient mis à plusieurs dizaines de pas de l’entrée de la grotte, le jeune homme craignant que les statues monumentales vues à l’entrée ne puissent venir dans la nuit. Un relan de cauchemar d’enfant, un il-ne-savait-quoi de sombre qui se cache sous notre couchette et qui nous attend. Mwayer ouvrit les yeux.
- C’est quoi ça ?
Le plafond était illuminé par pleins d’étoiles qui se suivaient et qui partaient au loin.
- J’sais pas. J’l’ai pas vu hier.
- C’est fou..!
Le jeune Alfar se leva et resta fixé sur le plafond, quelque chose dans ces points de lumière battait de manière régulière. Une pulsation, deux coups courts, un silence, deux coups courts, un silence. Marana leva ses doigts et sentit, en effleurant le plafond, le même flux qu’elle avait ressenti chez son camarade. Deux coups courts, un silence, deux coups courts, un silence. Les deux Alfars marchèrent sans plus de discussions. Ils suivaient cette pulsation, Marana en tête, sentant le flux traverser les murs et derrière, Mwayer qui marchait maintenant les yeux fermés pour se concentrer. Deux coups courts, un silence, deux coups courts, un silence. Sans arrêt, la même rythmique. C’est à ce même rythme qu’avançaient maintenant les deux compagnons qui s’étaient sans s’en rendre compte adapté à ce qui se passait autour d’eux. Deux pas courts, un arrêt, deux pas courts, un arrêt, deux pas courts, un arrêt, sans discontinuer, deux…pas…courts, le chemin était long, mais ne le semblait pas, un…arrêt. Une énorme lumière.
La réaction était univoque, les yeux plissés, ils se regardèrent avant de regarder autour d’eux, tétanisé par la surprise.
- Dix. Il y a dix soleils. Regarde, si on plisse les yeux, on en distingue les contours.
- Regarde Gamin ! Là ! Un phénix !
- Où ça ?!
Elle lui pointa un nuage. Il avait l’air de voler. L’Alfar mit longtemps à le trouver, à en distinguer les contours, mais quand ce fût fait, il ne put se détacher de lui. En le suivant des yeux, il tomba sur d’autres nuages, aux formes étonnantes, mais plusieurs avaient la forme de cet oiseau de feu.
- Tu crois au présage Ma’ ?
Elle ne répondait plus. Elle aussi était captivée. A chaque brise, les nuages riaient, jouaient, sautaient, il y avait des tortues, des dragons, des serpents, des tigres et une foule de phénix. Les deux compagnons étaient émerveillés et voilà longtemps que cela n’était plus arrivé. Marana prit le temps de regarder son « maître » Alfar. Elle sourit.
~ T’as déjà tellement grandi. J’me demande pourquoi ton apparence ne suit pas… T’iras loin Mou’. Cette date au-dessus de ta gueule, t’arriveras surement à la repousser, gamin. Tu fais quoi ?

- Attention Gamin !!
Lâchant le fil de ses réflexions, elle vit Mwayer tomber dans une fontaine étrange. Elle ne prit le temps de remarquer que l’eau qui y coulait venait de rien et ne s’écoulait nulle part. Elle vit juste la tête de celui qu’elle avait toujours appelé gamin disparaître sous l’eau et au moment où elle s’apprêtait à plonger, elle revit ses cheveux blancs détrempés apparaître à la surface. Il éclata de rire.
- Suis-moi !
Il ouvrit grand les yeux sous l’eau et malgré le flou ambiant qui régnait il réussit à percevoir au lointain une lumière plus vive que le reste. Quelque chose qui n’avait d’ailleurs rien à faire sous une fontaine. Il entendit au loin Marana qui plongeait pour le rejoindre. Elle essayait de lui dire des choses, mais l’eau absorbait les bruits et les traduisaient par des bulles qui s’élevaient en continu.
Alors que la fatigue de Mwayer s’accentuait, il parvint, à bout de souffle devant la porte de lumière qu’il avait vu. En sortant, il inspira de tout son soul et se laissa tomber. Un peu d’eau avait réussi à se frayer un chemin jusqu’à ses poumons, mais il cracha très vite sous les à-coups de Marana.
- T’es vraiment un imbécile, Gamin ! Tu pouvais pas te contente…
Devant eux, huit portes, immenssissimes s’élevaient et les toisaient sans bouger. Seule une d’entre elle semblait délabrée, close, mais délabrée. Il inspira un coup, regarda la Dullahan avec une flamme dans les yeux et courut pour traverser une des portes. Lorsqu’elle se précipita à sa poursuite, elle se retrouva nez à nez avec la pierre qui lui intima de rester au sol après le coup que la porte lui avait assénée. L’Alfar était maintenant seul.

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