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 - Un territoire oublié, la renaissance du Phénix - Solo

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Jeu 30 Jan 2014, 02:21

- Un territoire oublié, la renaissance du Phénix - Solo  00015

Lord passa ses longs doigts blêmes dans sa chevelure claire. Les lèvres pincées, il contemplait d'une fenêtre la populace qui vivait tranquillement à ses pieds. La moue méprisante de son visage s'accompagnait du dédain à peine voilé de son regard. L'arrogance se lisait avec clarté dans ses yeux d'un bleu froid. Lentement, il croisa ses mains dans son dos. Droit comme un i, il demeura dans cette position durant de longues minutes, immobile, à scruter la vermine du bas peuple. Ses mires glacés glissèrent le long de la foule, pour s'arrêter sur quelques personnes, de temps à autre. « Je vois qu'il y a des Elfes et des Mages Blancs dans ta Cité, ma douce colombe.» articula-t-il doucement, la voix aussi distante que condescendante. « Ne sais-tu pas à quel point j'abhorre ces espèces ?» Il se retourna avec une certaine nonchalance pour poser sa vue sur la délicate Vanille, allongée sur son lit. La Sirène, appuyée sur ses coudes, tourna du bout des doigts les pages de l'ouvrage qu'elle parcourait vaguement. « Mon pauvre ami, crois-tu que la vision de ces créatures sans goût me soit agréable ? Je me dois de les tolérer. Souviens-toi de qui je suis, en ces lieux, et de ma réputation.» répondit-elle, voix chantante et douce. Lord fronça les sourcils. Il se rapprocha de quelques pas lents et mesurés. « Je t'admire te tenir pareil rôle au quotidien. Je ne pourrais dissimuler mes véritables desseins aussi longtemps. Quel plaisir d'être né Sorcier.» - « Ce masque n'est pas un fardeau. Il me plaît d'être considéré comme l'égal d'un Ange. Cela facilite grandement mes affaires. Pourvu que je puisses toujours agir à ma guise, il ne me perturbe guère de donner l'allure d'une Reine vertueuse et agréable. Je sais qui je suis. Je ne me perds pas dans les limbes de cette fausse gentillesse.» Lord rit. « Je me doute bien que tu n'es pas de celle à te complaire tellement dans cette situation que tu adoptes ce qui était hypocrisie comme philosophie de vie. Je ne serais pas là à tes côtés, dans le cas contraire.» Vanille releva très légèrement la tête, gratifiant l'Empereur Noir d'un léger sourire cynique. « Ravie que je te plaise.» - « Tu es une femme parfaite. Tu feras une très bonne épouse.» Elle rit, sèche. « J'espère que tu ne te leurres pas à ce sujet.» - « Que les Dieux m'en gardent. Je sais qui tu es. Et je ne te changerais pour rien au monde. Tu n'es pas une Sirène, c'est impossible. Tu dois être une créature infernale des Enfers ayant pris l'apparence d'un être céleste, l'âme du Malin, et une queue de poisson pour bien signifier ton esprit décalé.» - « Il est midi.» Lord tourna la tête, avant de soupirer. « Pourquoi l'annoncer aussi dans ta Capitale ? Tous le monde doit déjà être au courant.» - « C'est une question de respect pour les miens. Il faut leur annoncer d'une façon à ce qu'ils ressentent cela de manière personnelle. Aussi, les liens entre la terre et la mer sont parfois tenues. Et je tiens à ce qu'ils nous voient.» - « Alors parfait. Si vous voulez bien vous donner la peine...» mima-t-il avec théâtralité en présentant son bras à l'Ondine. Délicatement, Vanille glissa sa main et se releva. Et ils avancèrent ensemble vers la lueur d'un balcon.

Le peuple ondin et les visiteurs de la Capitale Ondine eurent droit à un bien étrange tableau. Deux ombres se détachèrent lentement de la pénombre du Palais. L’Empereur Noir était élégant et froid, dans son costume sombre. Il s'avança jusqu'à la balustrade et posa ses mains sur le fer glacé. À ses côtés se tenait la Dame des Abysses. Elle était belle, dans la tenue traditionnelle des Reines des eaux. Ses trais exprimaient une infinie douceur. Un très léger sourire étirait ses lèvres acidulées. Mais son regard semblait éteints, ternes. Les mains jointes près de son nombril, elle regardait droit devant elle. Et ce fut Lord qui prit la parole en premier, articulant avec quelques difficultés et un léger accent quelques mots dans la langue ondine : « Peuple des mers, bien le bonjour. Je suis Lord, l'Empereur Noir. Certains d'entre vous doivent déjà le savoir. Peut-être avez-vous entendu quelques rumeurs à un sujet festif, sans pour autant obtenir de véritables sources pour appuyer ces fables. Aujourd'hui, je viens personnellement à vous pour vous annoncer l'alliance qui lie désormais les Sorciers et les Ondins. Nos deux peuples sont obligés par des accords signés prévoyant entre autre un pacte de défense, un libre passage, et des accords commerciaux. L'apothéose de ces liens seront érigés et forgés dans une alliance sacré, celle du mariage. Votre Reine et moi même sommes fiancés. » Des acclamations plus ou moins joyeuses accueillirent cette nouvelle. Les deux Souverains restèrent quelques instants à saluer le peuple, avant de se retirer. Une fois à l’abri des regards indiscrets, les deux jeunes gens ne purent retenir un sourire mesquin et un rire acerbe. « Tu étais magnifique ma chère. Une vraie martyre que l'on menait au bûcher. Tous vont s’apitoyer sur ton triste sort.» - « J'ai hâte d'entendre les rumeurs à notre sujet.» Et ce qu'on racontait ne tarda pas à monter aux oreilles de Vanille. Ce fut Yun qui frappa à sa porte pour lui donner les dernières nouvelles. « Le peuple s'accorde à dire que, navrée Mon Seigneur Lord, votre futur est un pourri manipulateur qui ne respecte personne et aucun peuple, et que vous vous êtes sacrifiée en vous donnant à lui pour préserver notre nation.» Lord et Vanille échangèrent un regard entendu. « Parfait.» Et ils trinquèrent avec une bonne bouteille.

L'Astre du Jour balayait avec force la plage de ses rayons chaleureux. Vanille contempla brièvement le ciel d'un bleu dégagé, avant de laisser tomber son regard sur Lord. Elle sourit. « Tu ne vas guère dans le tableau du sable et des flots.» souligna-t-elle en contemplant le Sorcier qui détonnait. Élégant dans ses vêtements sombres et riches et es chaussures qui devait valoir bien plus que ce que gagnait la majorité des humains de ces êtes. « Moi et la nature ne sommes guère amis.» railla-t-il en faisant quelques pas, une légère grimace sur la face. « Tu t'es vite habitué à la vie de château.» - « C'est la meilleure, ma douce colombe. Même si je sais que tu préfères une vie d'aventure. Je suis un décisionnaire. Pas foncièrement un homme d'action.» - « Je préfère remplir moi même tous les rôles.» - « Je sais bien. Que faisons-nous sur la plage ma belle ?» - « J'en avais plus qu'assez d'être enfermée dans la Cité.» - « Hum. Je ne savais pas que tu répugnais à ce point être enfermée avec moi dans une pièce.» - « Lord .. Pas du tout. Cette nuit fut très agréable. Tu es une Bête quand tu le veux bien. Bien éloigné de l'image du dandy que tu donnes habituellement. Cela me fait me souvenir ce que tu fus, autrefois.» Lord sourit. « Ah ma douce jeunesse.» - « Au fond, Lord, toi aussi tu portes un masque. Tu veux à tout prix qu'on te prenne pour un simple décisionnaire. Moi je sais qui tu es vraiment, les crimes et les vices dont on pourrait t'accuser.» Lord s'approcha lentement de l'Ondine et brusquement, il plaqua sa main sur la gorge de la jeune femme. « Moi aussi, je connais beaucoup de tes vices ma chère.» Quant bien même il serrait encore et toujours, Vanille souriait. Et doucement, le Sorcier se pencha sur ses lèvres pour les frôler, avant de les dévorer avidement.

Vanille s'assit sur le sable, vacillante. « Je ne me sens pas très bien.» murmura-t-elle. Lentement, elle passa ses doigts frais sur ses jours. « Tu es tout pâle.» Les lèvres pincées, Vanille songea à Blanche. Elle avait pour le moins clémente avec cette femme, en la laissant en vie plus que nécessaire. Cela ne partait guère d'un sentiment d'altruisme. Avant d'aspirer la moindre parcelle de sa vie, elle préférait user de sa jumelle de toute les façons possibles. Mais son utilité s'épuisait, et la Sirène sentait le manque de son âme. Bientôt, l'Ange serait dévorer par le Démon. Lentement, Vanille releva les yeux, contemplant l'horizon. Quelque chose n'allait pas. « Je … Je ne ressens pas le mal habituel. C'est plus une gêne dans la tête. Et dans ma vision.» Douce folie. Était-ce un rêve ou était-ce la simple réalité ? La lointain était flou. Et en fermant ses paupières, la Sirène aurait jurer cru voir des montagnes, alors que seul l'Océan s'étalait face à elle. « Une illusion.» finit-elle par trancher avec hargne et une pointe de colère. « Pardon ?» - « Je vois une grande illusion en face de nous. On nous ment depuis un bout de temps.» - « Je ne vois rien.» dit-il après un bref examen. « C'est parce que tu ne sais pas comment regarder. Tu crois aux mensonges» - « Où que ça a encore un rapport avec toi.» Vanille garda le silence, même si elle scrutait son ami, qui finit par donner quelques explications. « Autrefois, tu as trouvé l'épée de ta famille car elle irradiait d'une magie à la couleur que tu connaissais. Tu es attirée par la magie rouge, cette magie qui est la tienne. Présente en trop grande quantité, ton corps ne peut se détacher de sa force. Je ressens aussi quelque chose. Un début de brisure.» Pensive et rêveuse, la jeune femme s'approcha du rivage. « Je crois voir se dessiner un chemin de terre.» Après une mince hésitation, Vanille fit un pas en avant en prenant garde à marcher là où elle voyait floue. « C'est … » Lord se tut quelques instants, à la recherche du bon mot. « Surprenant.» Démarche de danseuse, Vanille se retourna, un large sourire aux lèvres. Elle savait qu'il y avait un chemin. Mais personne ne le voyait, même pas elle. Ce qui donnait l'illusion qu'elle marchait sur l'eau.

« Il y a quelque chose ici.» souffla Vanille. Du bout des doigts, elle caressait un voile soyeux et invisible. Une magie puissante agissait sur ces lieux. Mais la Sirène sentait qu'elle s'effritait. « Ma colombe, je crois que cette magie n'aime guère ton contact. A moins qu'elle fut pensée pour se briser quand tu le voudrais bien.» - « Tu le crois ?» Curieuse, elle pencha la tête sur le côté. « Tu as raison. Je sens que j'agis sur ce mur. Je peux le casser en mille morceaux.» Elle posa ses deux mains sur les frontières invisibles qui l'empêchaient d'avancer davantage. Elle n'eut guère besoin de plus de quelques secondes de concentration pour comprendre. Cette magie, si agaçante et irritante, c'était celle de Marilyne. Quand cette garce allait-elle comprendre que la famille n'était guère dans ses préoccupations ? Elle semblait avoir de grands projets, et Vanille était le centre de son univers. Mais la demoiselle n'appréciait pas cette mégère. Même sous forme d'esprit, elle parvenait à importuner son univers. Vanille rêvait de tomber sur son ectoplasme, et enfin la détruire de façon définitive. La jeune femme prit une grande inspiration, avant de libérer sa puissance dans le creux de sa main. Le bruit fut assourdissant, un véritable coup de tonnerre. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, qu'elle avait fermé par instinct, elle put constater qu'elle n'était vraiment pas debout sur l'eau face à l'immensité de l'Océan.

Ô non. Le spectacle qui lui faisait face était tout autre. Enchanteur. Merveilleux. Et tellement intéressant. Un étrange sourire se dessina sur ses lèvres. Elle était à peu près sûre d'avoir trouver réponse aux questions d'un de ses songes récurrents.
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Lun 03 Fév 2014, 10:47

Des terres s'étendaient à perte de vue. On distinguait les reliefs escarpés de montagnes aux pics acérés. Non loin, de grandes collines vertes aux pentes douces ondulaient, recouvertes d'un épais tapis de verdure qui dansait au gré du vent. « Une péninsule.» souffla doucement Vanille avec une pointe de curiosité dans la voix. Un territoire qui apparaissait était précisément le genre de mystère qu'appréciait la jeune femme et qui éveillait en elle la flamme si rare de l'intérêt. « Nous sommes sur l'isthme.» constata Lord qui s'approchait d'un bond pas, à présent que la terre était visible. Le chemin de terre qui reliait les deux terres étaient plutôt larges, bordé d'arbres et de fleurs au parfum envoûtant. « Qu'en dis-tu Lord ?» demanda Vanille en glissant ses doigts dans ceux du Sorcier. Un léger sourire étirait ses lèvres acidulées. Le Roi rit doucement. « Comme au bon vieux temps, ma colombe ?» - « Comme au bon vieux temps.» La Sirène se détacha de son amant pour filer à travers la végétation abondante de ces environs inconnus. Les plaines étaient d'un vert intense. L'herbe était épaisse et haute. Du bout des doigts, Vanille effleurait les lianes, les branchages et les feuillages. « Des licornes.» s'étonna Lord en haussant les sourcils. « Un troupeau de licornes. Je ne croyais plus voir cela de nos jours.» En effet, un peu plus loin à l'ombre d'un saule pleureur, une demi-douzaine de créatures enchanteresses à la robe blanche et aux fronts ornés de corne broutaient tranquillement. D'un pas léger et aérien, Vanille s'approcha des bêtes. Si elles se crispèrent en entendant cette étrangère arriver, elles ne s'enfuirent pas pour autant. Alertes, elles se bornaient à contempler l'humaine qui venait à elle. Et la Sirène finit par se planter devant l'une d'entre elles. Lentement, elle leva la main, et la glissa dans la crinière épaisse et soyeuse. « Elle te ne fuit même pas ...» - « Mon corps tout entier irradie de bonté. Je berne même les êtres les plus purs de ces terres. Flatteur.» Elle ricana. « De tête, tu aimes les animaux.» - « Certes.» Elle s'écarta du troupeau. « Mais je n'hésiterais pas un instant à sacrifier la race tout entière de ces petites choses si j'en trouvais un intérêt. Les bêtes me laissent en paix. Elles sont stupides. Aucun intérêt à les tuer gratuitement. Même si j'ai trop souvent l'impression de soulager ce monde de vermine à l'intelligence d'un ver.»

L'émerveillement et l’excitation d'une découverte nouvelle passée, les questions et les interrogations prirent le dessus. Les lèvres pincées, Lord contemplait les alentours, frustré. « Mais où sommes-nous ! Je n'avais jamais entendu parler d'une péninsule sur ces côtes.» Son regard glissa, et il entrevit l'expression qui ornait le visage de Vanille. « Et toi ?» - « Tu sais que rien ne m'échappe Lord.» - « Oui. Tu as une mémoire super eidétique.» - « Et bien je me souviens de ce que me racontait ma mère, il y a très longtemps, lorsque j'étais enfant. Ma famille, en des temps anciens, auraient posséder en secret un territoire, et l'aurait fait prospérer.» - « Je suppose que tu parles de la première des tiennes.» La Sirène acquiesça. « Marilyne a eu une vie brève, mais elle fut bien remplie. Quoiqu'il en soit, on me raconta que les femmes Deslyce étaient sûres que ce territoire existait, certaines y vécurent même. Mais on ne le trouva jamais.» - « Marilyne était assez folle pour enfermer son territoire dans une bulle dure à briser.» - « Ce que je viens de faire.» - « Sais-tu comment s'appelle ces lieux ?» Pensive, Vanille fit quelques pas, en scrutant les environs d'une mine rêveuse. « Pabamiel

« Kto ty? I nikogda ne videl zdes » souffla une voix. Lord et Vanille se retournèrent. Un peu en arrière se tenait un jeune homme à l'épaisse tignasse brune et aux yeux clairs. Il était emmitouflé dans un épais manteau rehaussé d'une cape en peau. « Un vieux langage.» souligna Vanille en arquant les sourcils. « Je suppose que ce n'est guère étonnant puisqu'ils ont été coupé du monde. Je suis même étonné que la vie ait pu prospérer.» - « Vous êtes des étrangers? » s'étonna l'inconnu en écarquillant les yeux. Il avait pris la peine de parler dans une langue plus courante, quoi qu'avec un accent et en traînant la voix sur des syllabes improbables. « Est-ce si étonnant? » - « Je n'avais jamais quelqu'un d'extérieur. Seuls les Anciens en parlent. Comment avez-vous pu briser la frontière invisible ? Il a fallu deux siècles entiers à nos aînés pour faire une brèche, et pouvoir faire passer quelques bateaux.» Lord bondit presque sur ses pieds. « Les navires battant pavillon inconnu que l'on aperçoit parfois, ce sont les vôtres.» Le jeune homme sourit, tout en hochant doucement la tête. « Il nous fallait des marchandises extérieurs pour que la Cité reste pérenne. Mais le Secret devait être préserver.» Il jeta un coup d’œil à l’horizon. Au loin, il devait parvenir à distinguer la ligne bleue de l'Océan. « C'est la première fois que je vois de l'eau au nord. Mais vous n'avez pas répondu à ma question. Comment avez vous fait ?» Lord préféra ne rien dire, se bornant à dévisager Vanille. Celle-ci, une moue ingénue sur les lèvres, haussa les épaules. « Je ne sais pas trop.» Un mensonge qui sortait le plus naturellement du monde. L'étranger réfléchit un instant. Dans un soupire, il murmura. « Les choses vont changer. Les gens vont paniquer. Certains vont se rendre compte du changement. Je vais vous mener à la Cité. Qui êtes-vous ? Je suis Elrond. Garde forestier, dirons-nous.» - « Je m'appelle Elena. Et lui, c'est un ami, Albator.» Si le Sorcier avait été un novice, il se serait certainement étouffé. Il ne s'attendait pas à entendre le vieux surnom de sa jeunesse. Mais il demeura impassible. Et sur ce nouveau mensonge, ils suivirent le dénommé Elrond. Ce dernier les mena à pieds qu'à un petit chalet en bois où il prit trois chevaux, pour faire le long trajet jusqu'à la Cité à grand galop.

« Bienvenue à la belle Cité de Pabamiel. » Et cette petite définition collait à ravir à la ville. Elle était magnifique. Vanille percevait au loin des édifices clairs, montés sur le versant d'une montagne, d'où se jetaient une multitude de cascades. Mais pour l'heure, ils étaient dans un grand hall couvert d'où pendait une profusion de plantes. « Nous sommes à Sitzrael, le Quartier Marchand. » précisa Elrond. Mais ils ne s'attardèrent pas dans les parages. Des regards intrigués pesaient sur eux. « Voici Jalahaiah. Le Coeur de Pabamiel.» Elrond descendit de sa monture et fila près d'un garde. « Où est le Capitaine ?» s'enquit-il. « Elrond. Ça faisait longtemps qu'on ne t'avait pas vu dans les parages.» Les soldats rirent, mesquins. Mais une voix, pourtant si douce et basse, coupa court à la rigolade. Un homme en armure, grand et musclé, s’approcha furtivement, apparaissant sans qu’on ne l’ait vu. « La ferme. » Les soldats s’arrêtèrent, interdits. « Êtes-vous aveugles ? Ces gens ne sont pas d’ici. » Les traits se tintèrent de compréhension. Le Capitaine fit quelques pas, droit et sévère, pour se planter face à Vanille et Lord, et les dévisager quelques instants. Peu avenant face à un inconnu qui se voulait menaçant, le Sorcier défiait du regard, arrogant. La Sirène, quant à elle, préférait sourire, envoûtante et charmante. « Comment avez-vous pu entrer ? Une barrière empêchait toute entrée ou sortie.» - « J’ai brisé cette vieille magie. » Sylver arqua les sourcils. « Comment est-ce possible … » Il grinça des dents. « Le Phénix saura. Suivez-moi.» Il tourna les talons sans attendre une quelconque réponse. Et il était évidemment hors de question de ne pas exécuter cet ordre.

Jalahaiah était vraiment un lieu enchanteur et délicat, où régnait une atmosphère paisible. Perchée sur une côte abrupte, de douces cascades coulaient de toute part. Mais les deux voyageurs n’avaient guère le loisir de contempler cette Cité inconnue. Le Capitaine Sylver avançait d’un bond pas. De temps à autre, il jetait un coup d’œil en arrière, comme s’il menait des prisonniers. Son regard froid et dur perçait les âmes. Mais ni Lord ni Vanille n’étaient impressionnés par le jeune homme. Loin d’obéir sans broncher à cet arrogant, ce n’était pas le respecte qui les animait, mais une volonté d’en savoir plus. Ils pénétrèrent ensemble dans un grand bâtiment aux pierres claires, aux allées de colonnes. Des hommes et des femmes au port de tête hautain déambulaient tranquillement, paperasse en main. Il n’était guère compliqué de comprendre qu’il s’agissait du cœur politique de Pabamiel. Après quelques instants de marche, ils entrèrent dans un bâtiment, puis dans une salle. Elle était immense, avec des murs dorées qu’on croyait tailler dans un marbre à la couleur improbable, à moins qu’il ne s’agisse d’or. Un grand trône surplombait les environs. Une balance monumentale se tenait juste derrière. Et sur les côtés, de larges bureaux où siégeaient une trentaine de personne.

Puis une femme arriva. Elle était haute et sévère, avec un regard dur, et sans sourire. Ses cheveux blancs étaient enserrés dans un chignon parfait d’où ne retombait pas même une mèche. Elle portait une large robe sanglante et flottante. « Capitaine Sylver. Que se passe-t-il ? Qui sont ces gens ?» - « C’est tout le problème, ma Dame. Ils viennent de l’extérieur. Cette femme dit avoir brisé la magie qui nous encerclait. » La vieille joignit les mains, pensive et intriguée. « Tu peux disposer.» Après avoir esquisser une révérence, Sylver s’en retourna vaquer à ses occupations. « C’est surprenant de voir des étrangers dans nos contrées. Laissez-moi me présenter, tout d’abord. Je suis Sarah Kella. Phénix de Pabamiel. » Elle fit une courte pause. « Nous sommes une vieille Cité, dont je suis la dirigeante. Phénix est mon titre. Je suis une sorte d’Impératrice. Nous ne sommes pas et ne seront jamais lié à une quelconque race. Notre population vient de tout peuple. Nous parlons des langues anciennes et celle de la Cité. » Elle soupira. « Je ne pensais pas voir arriver ce jour, celui ou Pabamiel serait dévoilé au grand jour. Vous êtes intrigante, mademoiselle. J’ignore comment vous avez pu casser les frontières. Elles furent érigées il y a fort longtemps. Et les légendes les prêtent à la fondatrice de Pabamiel.» Vanille et Lord échangèrent un regard entendu. Ils ne s’étonnèrent pas un seul instant de cette nouvelle. « J’espère que vous accepterez d’être des ambassadeurs de l’extérieur. Il nous faut réapprendre à tisser des liens dans un monde nouveau. Oh bien sûr, nous avons très vite trouvé un moyen de subvenir à nos besoins, grâce une brêche pour faire passer nos navires. Mais nous avons toujours garder secret notre existence. Aujourd’hui, nous sommes à la vue de tous. » Discussions longues et fastidieuses. Annonces en tout genre. Les nouvelles fusèrent dans tout Pabamiel.
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Lun 03 Fév 2014, 13:05

Une semaine s’écoula. Puis une seconde. Et près d’un mois passa. Et ce fut autant de temps qui filait alors que la belle péninsule de Pabamiel était dévoilé aux regards curieux des continentaux. Les Terres du Yin et du Yang pouvaient contempler le territoire dévoilé, jusqu’alors inconnu. Malgré tout, rares encore étaient ceux qui connaissaient l’existence de ces terres hostiles. Le processus était lent. Et mieux ne valait pas bousculer les petites habitudes d’une contrée aussi vieille, habituée à vivre en secret, dans l’ombre du reste du monde, à rire des autres et de leur malheur. Pabamiel était une Cité pour le moins prospère, mais avant tout militaire. Ces forces armées n’avaient rien à envier aux grandes puissances raciales. Et face au développement à venir, le Phénix avait fait renforcer davantage les unités volantes et maritimes. Les Pabamelliens n’étaient pas unanimes concernant la destruction des frontières magiques. Certains étaient soulagés que les barreaux de la prison soient levés. D’autres regrettaient que leurs terres ne plus tenues secrètes. Les étrangers n’étaient toujours pas vus avec bonté. La Cité ne les tenait pas en bienvenue. Pourtant, Lord et Vanille, sous d’autres noms, menaient une existence palpitante et fascinante au rythme de la ville inconnue. La Sirène, qui portait en ces lieux le nom d’Elena Marellye, gravissait à vive allure les échelons hiérarchiques de la société pabamelienne. Investie dans la vie quotidienne, les citadins oublièrent rapidement qu’elle était une étrangère. Elle vivait avec Lord dans une charmante demeure aux abords de Jalahaiah. « Ne se demandent-ils pas ce qu’on fabrique ? Nous faisons bon nombre d’aller et venues. » maugréa Lord, acide face à l’intellect environnant. Il fallait bien dire que ni lui ni Vanille ne passait la totalité de leur temps sur la péninsule. Ils n’en avaient simplement pas le temps, chacun était souverain d’un peuple. La jeune femme haussa les épaules. « Moins ils se questionnent, plus la tâche pour nous est facile. »

On frappa à la porte avec une certaine insistance. Vanille et Lord se dévisagèrent brièvement. Un mince sourire étira lentement les lèvres de la jeune femme, qui finit par se lever pour ouvrir. « Capitaine. » salua—t-elle en reconnaissant sans mal Sylver. Il était très certainement celui qui appréciait le moins les non-pabameliens et qui répugnaient la levée des frontières. Cela confortait l’Ondine sur ses idées concernant cette visite impromptue. « Dame Marellye. Le Phénix vous demande. » - « Bien, j’arrive. » - «Maintenant. » Elle pencha doucement la tête sur le côté, laissant glisser ses grands yeux verts sur la silhouette en armure du soldat. « Quelque chose ne va pas ? » Mal à l’aise, le Réprouvé se gratta la gorge. « Elle ne va pas bien. » Le visage de Vanille s’assombrit. « J’arrive. » Alors que le Capitaine escortait d’un bon pas la Sirène, celle-ci prit le temps de révasser quelques instants. Tout se passait comme prévu. Dès son arrivée, la jeune femme avait pris l’habitude de visiter les archives, publiques ou non, de Pabamiel. Elle avait recueilli de précieuses informations sur les légendes d’autrefois, sur son ancêtre, ainsi que sur les rites et coutumes de la Cité. Pabamiel était à elle. Elle voulait récupérer ce qui lui était du. Mais elle préférait user de ruse et de stratège pour parvenir à ses fins, ne désirant guère se présenter comme la descendante de Marilyne. Alors elle avait empoisonné Sarah, avec une substance de sa confection. Un poison lent et terriblement douloureux, qui ne laissait pas à penser qu’il s’agissait d’une administration, mais plutôt d’une longue maladie. Sylver ouvrit la porte d’un appartement privé des étages du Palais. Vanille avança, et le Réprouvé referma la porte, laissant la Sirène seule avec le Phénix. « Tu es là, Elena. » - « Comment allez-vous ? » La vieille femme soupira, lasse. « Je sais que c’est la fin. Et j’ai vécu bien assez longtemps. Regarde-moi. Je suis âgée. Je suis faible. Et malade. Même Neriel ne pourrait plus rien pour moi. J’accepte mon destin. » - « Vous vouliez me voir ? »- « Tu m’es sympathique. Quelque chose en toi me rappelle une vieille connaissance. J’espère que tu continueras à veiller sur Pabamiel, après mon départ. » - « Êtes-vous sûre que vous ne désirez pas faire un tour au Lac des Rêves ? » - « Je serais morte avant d’arriver à Vediah. »

Les funérailles du Phénix eurent lieu le soir même. La Cité fut en deuil. Mais les trente-deux conseillers durent commencer les préparatifs d’une toute autre cérémonie, celle de Sinadiel. L’Arbre Sacré, considéré comme la manifestation du Dieu Pabamelien. Il était aussi le grand décideur. Et c’est lui qui nommerait le prochain Phénix, comme il l’avait fait autrefois avec Sarah. « Tout fonctionne selon ton plan. » glissa Lord à l’oreille de Vanille, avant de se pencher davantage pour effleurer ses lèvres. « Oui. Il faut fêter ça. » ajoute-t-elle en riant. A peine eut-elle finit de prononcer ces quelques mots, que Lord l’avait déjà plaqué contre le mur du salon, pour s’adonner encore et toujours à cette relation malsaine et brutale. « De qui es-tu enceinte ? » demanda soudainement Lord. Vanille sourit. « Tu aimerais savoir, hein ? » - « Evidemment. » - « C’est bien pour cela que tu ne sauras rien. » Et elle tourna les talons pour se rhabiller. Il était l’heure.

Quelle heure était-il ? Peut-être trois ou quatre heures du matin. Il était de tradition de ne pas traîner, malgré la peine de la perte. Politiciens, riches, hommes et femmes importants, patientaient autour d’un arbre massif au tronc sombre et aux feuilles orangées. Toute la Cité retenait presque son souffle, dans l’attente d’une réponse. Sylver, à cheval, était fébrile. Il était chargé de poursuivre le signe dans l’éventualité où Sinadiel nommerait quelqu’un qui ne serait pas dans les parages, mais dans les tréfonds de Pabamiel. Et le vent se leva. Doucement, il secoua branchages et feuillages de l’Arbre Sacré. Et une petite feuille qui chatoyait comme du feu, se décrocha. Elle s’envola délicatement, suivant une trajectoire inédite et imprévisible. Et elle vient caresser l’épaisse chevelure cuivrée de Vanille avant de tomber. Ainsi naquit la nouvelle Impératrice de Pabamiel, le nouveau Phénix. Selon notre plan.
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