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 Rendez vous avec un chancelier [Test Niv IV-Pv Cocoon]

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Mer 05 Fév 2014, 19:44



Héria apparut au bord du lit de la demoiselle. Elle bondit alors au niveau de ses jambes. Emivia se mit à gémir dans son sommeil, se retournant dans la foulée. La minette, manquant de tomber, planta ses griffes dans la couette et sur ses mollets de la jeune femme par la même occasion. Celle-ci ouvrit ses yeux brusquement en grimaçant de douleur.
-Mmmh, Héria… Ne me dis pas que c’est un message urgent…
La féline posa le parchemin sur son ventre, miaula doucement puis donne de petits coups de tête en ronronnant. Soulevant sa main très lentement, la sorcière caressa la petite tête de l’animal et regarda fixement le document cacheté avant de soupirer. « Visiblement, cela vient de La Prison… ».
- Merci minette.
« Il y a des fois, je préfèrerai que ce soit Zed qui réceptionne et qu’il déchiquète le courrier… ça a vraiment l’air trop demandé d’avoir une seule petite grasse matinée… ». Finalement, Emivia s’étira tandis qu’Héria repartit aussi silencieusement qu’elle était arrivée. La jeune femme finit par s’assoir et ouvrir le document. « Chouette… Une convocation… Il va me falloir être un minimum présentable… Rolala, ce que je n’aime pas ça… ». Lors de la dernière, elle avait du faire du "nettoyage" dans les étages inférieurs, alors autant ne pas vraiment se presser. Prenant toutefois son temps, elle se rallongea auprès de son petit ami, déposant une série de baisers sur sa nuque afin de le réveiller en douceur puis lui en murmura la raison, qui bizarrement, ne l’enchanta guère non plus. Ils eurent un long et doux moment d’égarement avant que la sorcière ne se décide, à contrecœur, de quitter le lit douillet afin de se préparer convenable. Après une bonne douche brûlante, elle enfila une belle robe noire et beigne dont les bretelles tombaient volontairement de ses épaules. Elle prit ensuite le temps de coiffer sa longue chevelure raide et peaufina le tout d’un peu de maquillage noir, insistant sur le contour des yeux afin de paraitre plus menaçante qu’à l’habitude. En effet, si elle avait été conviée, elle s’attendait bien à quelque chose d’important et devait plus ou moins masquer cette douceur qui émanait naturellement de son regard.

Fin prête, elle embrassa une dernière fois son petit ami avant de sortir de la chambre puis de la maison, suivie de près par Poupi, son fidèle petit félin ainsi que Hiei, dragon en version miniature. Sortie de la jolie ville de Megido, elle s’éloigna encore à pied afin d’être totalement hors de vue puis fit comprendre à sa monture qu’elle avait besoin de lui afin de se rendre à La Prison. Elle y était attendue tout de même et la voie des airs restait toujours la plus rapide. Son chaton prit alors place sur son épaule. Le vol fut relativement tranquille. Se posant alors à quelques mètres du pont marquant l’entrée du repaire des sorciers, elle mit pied à terre. Hiei n’aimait guère être enfermé et préféra reprendre son envol, salué de la main par la brunette. Elle se hâta alors à traverser, poussa la lourde porte avant de montrer le parchemin "d’invitation" officiel aux gardes, veillant scrupuleuse à vérifier son identité. Elle s’amusa aussi à les scruter de la tête aux pieds, petit sourire en coin. L’un d’eux fit alors un signe de la tête dans l’affirmative puis un léger sourire.
- Je conçois que cela doit être agaçant de se voir vérifier son identité à chaque retour parmi les siens…
- S’en est presque vexant…
- Les procédures…
Il leva les yeux au ciel un court instant puis replongea silencieusement son regard dans le sien.
- Malheureusement nécessaire… Nombreux ennemis se feraient une joie d’entrée ici librement…
- Tout à fait d’accord… Le monde extérieur tourne t il toujours rond ?
Un homme arriva alors et mit fin à la discussion en cours d’un ton assez froid.
- Bien le Bonjour, Mademoiselle Adana.
- Bonjour.
- Veuillez me suivre, je vous prie. Le chancelier vous attend.
Elle hocha de la tête, lui indiquant son accord tandis qu’elle en perdait son sourire. Attendue par un chancelier en personne, ils avaient omis ce détail dans la missive.  Le sorcier fit alors demi-tour et avança dans le long couloir.

Elle ne pensait pas vraiment avoir attiré l’attention de par ces récents actes mais elle ne pouvait rêver meilleure rencontre. Elle, qui aspirait à augmenter sa puissance encore et encore, chose nécessaire afin d’assouvir sa vengeance envers son ex petit ami suicidaire mais aussi pour pouvoir accomplir ses projets, comptait bien profiter de cette occasion. Autant ne pas avoir fait le voyage pour rien. Elle connaissait d’ailleurs déjà la voix qu’elle comptait poursuivre afin d’y arriver. Son guide ouvrit alors la porte ouvrant sur une vaste salle avant de rompre le silence.
- Veuillez vous mettre à l’aise. Je vais le prévenir de votre arrivée.
« Je croyais qu’il m’attendait… »
Elle fit un signe de tête affirmatif bref et pénétra dans la pièce, levant le regard afin d’admirer la décoration du lieu.
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Sam 08 Fév 2014, 12:07

« Non, envoyez le à la frontière, près de chez les Ombres. Il réfléchira à deux fois, la prochaine fois, avant de nous désobéir. » Abaddon ferma le tiroir de son bureau, dans un claquement vif, annonçant la fin de la conversation. Il était hors de question qu'il laisse de jeunes recrues, perdre leur sang-froid dès l'arrivée du danger. S'il ne s'occupait pas des petits sous-fifres, ce n'était pas pour rien. Et puis il préférait tous les envoyer se perdre chez les damnés, plutôt que de les laisser ici, empiéter sur son espace vital. Lissant son jabot de sa main blafard, il détourna ses yeux d'ambre pour regarder par la fenêtre. Le Chancelier admira la plaine, en contrebas, et vit au loin une personne arriver par les airs. Celle-ci se posa à l'entrée de la bâtisse, faisant preuve d'affection envers l'animal, avant de le laisser filer. « Zackary ? », « Oui monseigneur ? », « Est-ce l'une des nouvelles recrues ? » L'intendant s'approcha de la fenêtre, se mettant côte à côte de son maitre « Oui. Damoiselle Adana. », « Tu sais Zackary, je trouve que nos petits sujets se font de plus en plus... Mous. », « Mou ? », « Oui , mous. Ils ne servent que peu les desseins de leur race, et ont tendance à être volage. Vouloir montrer du respect ou de l'affection à des êtres qui ne méritent que d'être soumis, en permanence. » Le valet ne répondit pas, regardant son lord avec estime, avant que celui-ci ne se détourne promptement de la vitre pour lancer [color=antiquewhite]« Vas donc la chercher. Elle n'arrive même pas à passer des gardes. » L'homme à la crinière courte et ondulée, se rassit dans son illustre fauteuil « Eh bien, si nos troupes ne sont même plus capables de se faire entendre face à deux gardes... Que va-t-il advenir du reste ? Sommes nous voué à notre perte ? » Bien entendu, il ne fallait que l'élite au sein des Sorciers. Des gens capables de se débrouiller seul, et de vaincre une armée à eux seuls. Mais ce n'était pas le genre de personnage facile à trouver. Peut être cette femme allait-elle pouvoir servir les sombres espoirs du Chancelier, ou de l'Empereur Noir ?

« Rosalie ? » Une petite femme arriva. Elle avait l'air cadavérique, et ne parlait que peu. Dès qu'elle fut en fasse de son bureau, elle hocha la tête, attendant les ordres « Emmène moi Arshäan. » Acquiesçant à nouveau, elle disparut dans le couloir. La minute d'après, on pu entendre de lourdes chaines trainer sur le sol, et quelqu'un murmurer. La porte du bureau s'ouvrit une énième fois, et un type à la peau mat, et aux yeux disparates, apparut dans la pièce. Ses mains étaient attachées dans le dos par de lourds cadenas, donc les chaines étaient reliés à ceux des pieds. Et de là, une lourde chaine continuait sur le sol. Le type avait les cheveux bruns et courts et ses iris étaient gris et noir. Il n'avait pour seul habit qu'un linge accroché à sa taille, le couvrant jusqu'aux cuisses « Viens ici. Nous avons de la visite. » L'esclave se déplaça avec peine jusqu'à son maitre, et celui-ci prit son visage dans sa main, sans ménagement ? Un sourire malveillant s'inscrivit sur ses traits « C'est fantastique... Même battu, tu gardes une peau impeccable... » Abaddon se passionnait pour les jolis visages, et lui en avait un particulièrement masculin, mais à tomber à terre. Et c'était sur lui qu'il faisait ses expériences les plus morbides. Se départissent de son sourire il le repoussa « Tiens toi tranquille, que je n'ai pas à te parler. » Zackary entra dans la pièce en disant « Damoiselle Adana est ici. La fais-je entrée ? », « Evidemment ! »

Le valet repartit, et se rendit dans le petit salon où attendait la sorcière « Si vous voulez bien me suivre... » Attendant qu'elle se lève, il se retourna pour lui ouvrir la porte, et la laisser entrer. Il la précéda et ferma la porte. Abaddon était assit dans son fauteuil, la tête appuyée sur son poing, sur son accoudoir, et tenait dans sa main libre, la chaine de l'Orisha. La façon qu'avait la lumière, d'éclairer la pièce, l'aurait presque fait passé pour un ange. Presque. Un sourire mesquin, presque invisible, était fiché sur son visage « Zackary, tu peux disposer. » L'intendant mit une main sur son cœur, l'autre dans son dos, faisant une révérence, avant de prendre la tangente. Dès que la porte fut tirée, le Chancelier parla « Bienvenu à la Prison Damoiselle. Je vous en prie, prenez place, mettez vous à l'aise » Il attendit qu'elle s'exécute avant de dire « Je suis Abaddon, un des Chanceliers de notre bien aimé Empereur. Vous n'êtes pas sans savoir que si je vous ai convié ici, c'est parce que vos faits on parlé pour vous... » A côté de lui, l'esclave bougea pour tenter de se gratter l'épaule, mais le Sorcier l'en empêcha en tirant sur sa chaine. La victime poussa un gémissement, avant de baisser la tête. « Nous avons appris la mort tragique d'un grand Ponte, et il s'est avéré que cet assassinat fut fait, de vos mains. Vous m'avez l'air d'avoir un grand avenir devant vous. Cependant... Si vous voulez vous rapprocher de votre Monarque, il est de mon devoir de vous mettre à l'épreuve. De voir si vous êtes prête à servir ses plans macabres, comme nous vous aideront à servir les vôtres, évidemment. » Ou évidemment pas. Mais ça, Abaddon ne le mentionna pas. Il la caressait dans le sens du poil, pour voir ses réactions, et comprendre qui elle était vraiment et, surtout, si elle leur serait utile. Une recrue inutile est une recrue qui ne mérite même pas de vivre « Nous avons eu vent que vous viviez avec une personne, appartenant à une sous-race. Il est rare de voir des Sorciers porter de l'affection à quelqu'un. Excusez-moi, mauvais emploie de terme. De porter de l'affection à quelque chose » Il appuya sur le mot, laissant son sourire vicieux envahir son visage, aux sourcils froncés, voyant comment elle pouvait seulement réagir. Elle était la fourmis, et il était le scientifique. Qui allait gagner ?

HRP:
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Sam 08 Fév 2014, 14:40



Emivia finit par s’assoir sur l’un des fauteuils présent de la pièce. La patience était loin d'être son fort. Elle ferma les yeux et se préparait mentalement à cette entrevue qu’elle sentait compliquée. Connaissant l’Empereur, elle savait pertinemment qu’elle allait rencontrer quelqu’un qu’elle ne porterait point dans son cœur mais elle devait jouer le jeu. Elle se devait de garder son calme, du moins en apparence. Cela en vaudrait en chandelle, pour sur. Un homme finit par, enfin, venir la chercher.
« Si vous voulez bien me suivre... »
- Et bien, ce n’est pas trop tôt.
Elle se leva et le suivit, le laissant lui ouvrir la porte afin qu’elle puisse entrer dans le bureau. Elle marchait d’un pas assez lent, la tête droite et lorsque son regard se posa sur le Chancelier, elle ne put pas manquer l’Orisha enchainé qui se tenait à ses côtés. Si elle s’était attendue au pire, elle n’aurait cependant jamais pu imaginer voir une telle chose. Son cœur s’accéléra un peu mais son visage resta de marbre. Le sorcier renvoya alors son serviteur avant de lui souhaiter la bienvenue. Elle afficha un léger sourire et sa voix se fit calme et douce.
- Merci de m’y accueillir si gentiment.
Elle s’avança lentement, tira la chaise devant le bureau et prit place sans jamais lâcher le visage de l’homme de son regard impassible. Jouer la comédie était assez innée chez la sorcière, paraitre faible pour mieux poignarder, paraitre douce pour mieux manipuler. Cela fonctionnait à merveille avec les humains et la plupart des hommes en général. Elle écouta sagement la plaidoirie de celui-ci sans sourciller. Elle croisa ses jambes lorsqu’il aborda le sujet d’un assassinat fait de sa main et un petit sourire en coin s’afficha sur ses lèvres. Ils étaient soi disant prêt à l’aider dans ses plans macabres, ben voyons. Un sorcier restait un sorcier aux yeux de la jeune femme. Elle savait, de source sure, qu’il ne fallait jamais faire totalement confiance aux gens de sa race. Elle avait bien retenu la leçon.

Son sourire s’élargit alors un peu plus lorsque le sorcier lui indiqua être au courant de sa liaison avec Ethan, appuyant vraiment sur le fait qu’il le considérait comme une sous race. Celle la, elle s’y attendait et s’y était préparée. Il piquait au vif afin de la tester. C’était amusant. Il allait falloir être convaincante sur la réponse par contre. Ce fut d’une voix tout aussi douce que la précédente, les yeux brillants d’amusement et avec un grand sourire qu’elle répondit.
- Et bien Chancelier, je ne pensai pas que vous prendriez de vulgaires rumeurs au sérieux. Effectivement, mon esclave vit sous mon toit et cela sans chaine. Sa peau est si… agréable au toucher. Son visage si beau et… Je vous passerai les détails sur ses performances au lit, un pur délice. Une si belle façade que de paraitre un couple normal aux yeux de ces stupides humains…
Son regard se fit légèrement plus dur. Elle ne quittait pas le visage de son supérieur des yeux, observant avec minutie les réactions que pouvait avoir ce dernier à ses dires.
- Mais détrompez vous, il est loin d’être libre… Les hommes sont tellement simples à manipuler. Un peu de charme, un joli sourire, quelques attributs bien placés…
De ses mains, elle indiqua ses formes généreuses.
- … et on en fait ce que l’on veut. Ils seraient même prêts à tuer, à torturer voir même à décrocher la lune…
Elle laissa échapper un petit rire puis secoua légèrement la tête.
- Vraiment pathétique… Et pourtant tellement plaisant, de jouer avec leurs petits cœurs si fragiles.

Son regard et son sourire se firent un brin malsains. Rien ne pouvait indiquer chez l’attitude et l’apparence de la demoiselle qu’il s’agissait d’un pieu mensonge. Après tout, elle ne mentait pas totalement. Elle détestait les humains, surtout les hommes et avait plusieurs fois joué de ses charmes pour se jouer d’eux. Il lui avait donc simplement suffit de repenser à cette époque de sa vie afin que les mots et les gestes coïncident. Elle s’appuya alors au dossier de sa chaise et dévia son regard sur l’esclave qu’elle regarda de la tête aux pieds avec un certain dégout. Oui la vision de cet homme attaché ainsi la dégoutait.
- Le votre a l’air bien mal-en-point, vous devriez peut être songer à en changer…
Ses yeux se posèrent à nouveau sur le visage du chancelier puis elle continua sur un ton plus sérieux, sourire toujours aux lèvres.
- Parlons plus directement, voulez vous ? Vous avez fait allusion avoir besoin, en quelques sortes, de mes services afin de vous prouvez ma valeur ainsi que ma loyauté envers notre Grand Monarque. Je vais être claire. J’aspire à servir notre Empereur et me ferait une joie de trouver pour lui tout artefact, objet ou lieu qui pourrait l’intéresser. Je me débarrasserai également sans état d'âme de toute personne, aussi faible soit elle, qui osera s’opposer au bel avenir de notre race. Maintenant dites moi, qu’attendez-vous réellement de moi ?
Elle était loin d’être stupide et n’aimait guère tourner autour du pot, préférant connaitre ce qu’il en retournait assez rapidement afin de s’y préparer comme il se doit. Autant elle adorait manipuler autrui, autant elle détestait se faire manipuler. Elle était totalement consciente, qu’avec lui, ce serait le cas. Du moins, il fallait que le chancelier reste persuadé qu’il avait le dessus sur elle même si, lorsqu’il aurait le dos tourné, elle ne se gênerait pas pour farfouiller discrètement jusqu’à en connaitre le réel but.


Hrp:

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Mar 11 Fév 2014, 14:18

« Des rumeurs... ? » Le Chancelier haussa un sourcil. Il n'y croyait pas un mot. Cependant, entre eux se jouait une duel de qui tiendrait le plus longtemps impassible, et l'étonnement qu'il pu lire sur le visage de la sorcière, lorsqu'elle entra dans la pièce, lui suffit à la cerner. Bien évidemment, elle voulait paraitre forte et mystérieuse, mais Abaddon n'était ni idiot, ni né de la dernière pluie. Avant elle, mainte sorciers sont passé devant lui et il a su les guider et les diriger, dans le but de les soumettre « Bien sur, bien sur... » L'homme n'écouta pas plus cette femme. Les faits étaient là, et elle pouvait bien palabrer, il avait des espions, et avait lui même vu ces fameuses performances. Ce n'était pas un esclave. Elle n'était que Sorcière à demi-mot et lui, allait arranger cela. Alors il lâcha la chaine de l'Orisha, qui tomba lourdement sur le sol. La Créature sursauta, avant de garder la tête baissée et la mâchoire serrée « Je suis forcé de constater que je ne l'entretient pas aussi bien que le votre. » Abaddon s'appuya contre son bureau, les bras croisés, en voyant la jeune femme s'alarmer toute seule, enchainant phrases et dires sans s'arrêter. Levant une main, il garda son visage à l'expression glaciale, et dit d'une voix élevée mais ferme « Stop. » Il ne comprenait pas pourquoi elle s'emballait tout à coup. Pourquoi, jouait-elle à la Sorcière, avant de se transformer en petit chien, presser d'avoir à manger ? Reprenant sa position initiale, les bras croisés, il rajusta un de ses boutons de manchettes en disant « Voyez-vous très chère, depuis que nous avons perdu notre ancien Empereur Noir, les... Restrictions sont beaucoup plus sévères. Personne ne peut approcher l'actuel souverain, trop occupé à reprendre ce que Messire Kin'Shakor a laissé en plan, et surtout, vigilant de sa propre sécurité. Ainsi, ses objectifs ne seront pas dévoilés. Toutefois, j'aurais surement quelque chose qui vous sierra à merveille. Trois fois rien. Une torture, et un abattage. Cependant... » Le Chancelier s'approcha de la femme et lui prit la main « Vous permettez ? » Ce n'était pas une question. Un petit sourire malsain se dessina sur son visage, et il survola sa main blanche et de la sienne. Une marque, indolore, apparut dans sa peau « Ceci est le signe que vous êtes chargé d'une mission royale. » Il lui rendit délicatement sa main avant de retourner s'asseoir, sur son fauteuil « Les Sorciers qui vous croiserons, sauront se mettre à votre disposition si vous leur demander de l'aide. »

« Outre la loyauté, j'attends de vous que vous prouviez votre valeur. En accomplissant correctement cette mission, vous serez emmené au Sanctuaire Noir pour effectuer votre rite de passage. C'est pourquoi, et je suis certain que vous le comprenez, nous devons nous assurer de votre fidélité. Le Roi ne se montrera, que si vous vous montrez digne, et que vous n'êtes pas faible. Les faibles meurent. » Abaddon n'avait pas quitté Emivia des yeux. Ses perles ambrées scrutaient attentivement, tout mouvement de la jeune femme. Il la jaugeait en permanence, une quelconque réaction et il pouvait la cerner. Rien que le fait quelle reste impassible, trahissait la vraie raison de sa froideur. Quoi qu'il en soit, l'ambiance était mortellement tendue « Bien. Vous allez vous rendre vers le Nord, dans un petit village d'une double centaine de personnes. Il s'avère que, ce petit hameaux, fut construit sur les ruines d'un ancien patelin, il y a de cela deux décennies. Il est facile de le savoir car, à l'époque, c'était notre ancien Monarque qui avait envoyé l'un de nous, détruire ce village. Mais le sorcier n'a pu resté à la Prison, et est partit se réfugier dans une tour, loin d'ici. Derrière lui, il n'avait laissé que des ruines et des cadavres. Les humains sont... Enervants. Ils prolifèrent sans arrêt, sans penser aux ignominies abjectes qu'ils fécondent. Quoi qu'il en soit, dorénavant, d'autres se sont installé, tous de la même race que ceux d'avant, et on reconstruit une vie. Une pitoyable vie. » Gardant quelques secondes de silence il reprit « Vous vous rendrez dans une maison, avec un triangle au dessus de la porte d'entrée, et vous irez au sous-sol. Dans les cellules que vous verrez, vous entrerez dans la troisième, à gauche. Il y aura un prisonnier attaché, avec un masque sur le visage. Il nous faut les informations qu'il détient. » Abaddon ouvrit le tiroir de son bureau, et sortit une clé « Voici la clef de la cellule. » Se redressant, il appuya ses coudes sur le bureau en disant, captant le regarde de la Sorcière. Sa voix était devenu ferme. C'était des ordres qu'il balançait dorénavant « Ce type a tué plusieurs Sorciers, et a éparpillé leurs cadavres un peu partout. Torturez-le. Faites le avouer où sont ces cadavres, et s'il leur a prit des objets qu'ils avaient sur eux. Je veux tout savoir, jusqu'à la dernière information. Puis abattez-le. Lorsque vous ressortirez de là, vous accomplirez ce qu'un pair a accompli autrefois, et vous raserez le village. C'est non négociable. Des questions ? » Abaddon se leva et alla regarder par la fenêtre, faisant dos à l'Orisha. Ce dernier osa lever la tête, pour regarder Emivia. Elle était belle, et il n'arrivait pas à détacher son regard de son visage. Son expression était mue entre la nostalgie, et le spleen, sachant pertinemment qu'il ne pourrait jamais s'envoler d'ici, alors qu'elle, allait surement sortir dans moins d'une demi-heure.
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Mer 12 Fév 2014, 21:13



Les yeux de la demoiselle firent un allez retour rapide du regard du chancelier vers la main puis se figèrent à nouveau sur son visage. Sourire toujours encré sur les lèvres, elle ne sourcilla pas, même lorsqu’il fit exprès, plus tôt, de lâcher la chaîne qui fit un bruit infernal en tombant. Elle leva cependant un sourcil, intriguée, par l’annonce de la perte d’un Empereur Noir du nom de Kin’Shakor qui aurait foutu le bordel. Il était le deuxième à aborder le sujet, juste quelques temps après le disciple. « Qui était ce mec ?… Etrange que je n’en ai aucun souvenir… ». Elle perdit alors le fil de la discussion un court instant, réfléchissant à ce qui avait bien pu se passer. « Faudrait peut être que je l’écoute… Torture ? Abatage ?... J’espère que je n’ai pas raté les détails… Si c’est le cas, va falloir que j’improvise… ». Elle le regarda se lever, un brin surprise. Que pouvait bien lui réserver encore ?...  Il prit sa main gauche entre les siennes, demandant l’autorisation sans vraiment demander en fait. Elle ne broncha pas et le laissa faire à sa guise. « Tant qu’il s’approche pas plus… ». Elle scrutait ses gestes, sans aucune peur, juste un petit sourcil relevé qui indiquait qu’elle se demandait ce qu’il était en train de faire. Un petit sourire en coin s’afficha alors sur son visage. « Un sceau… Ouai ouai ben voyons… Une marque royale, mon cul oui… ». Ce dont elle était maintenant certaine, c’était qu’elle venait d’être marquée au fer rouge comme du vulgaire bétail et qu’elle devrait se montrer prudente, autant dans ses gestes que dans ses paroles, jusqu’à en savoir plus sur cette soi-disant marque. Ses yeux pétillaient de malice. Il semblait bien que cet homme la prenait pour une blonde, l’observant se rassoir sans mot dire. Elle fit simplement un petit hochement de tête dans l’affirmative, indiquant qu’elle avait compris. Sa phrase suivante la ravit. Il allait enfin lâcher le morceau. Pas qu’elle était pressée d’accomplir sa tâche mais il lui tardait surtout de quitter ce bureau. L’attitude de l’homme commençait à l’ennuyer un peu et elle sentait une petite faim faire son apparition. « Ah, enfin on parle choses intéressantes!... Hu?! Au sanctuaire ? Le fameux sanctuaire ?! ». Ses yeux s’écarquillèrent puis se chargèrent d’excitation. Ce lieu était unique et seul les plus grands sorciers en avaient l’accès, de quoi la mettre bien à appétit. Ce fut donc avec un extrême sérieux qu’elle écouta les consignes après le petit baratin qui était sensé lui faire peur. Tout ne se passait que dans le regard dans la demoiselle. Le reste de son visage resta figé avec ce petit sourire et elle ne bougea pas d’un millimètre. De son explication, elle ne retint que les détails qu’elle considérait les plus importants. « Petit village au Nord, Humains grrrr, Maison Triangle, Prisonnier, troisième et porte à gauche… C’est noté… ».

La demoiselle tendit sa main marquée pour réceptionner la précieuse clé puis la plaça avec un naturel déconcertant là où personne n’irait la chercher, dans son décolleté. Ses yeux quittèrent sa volumineuse poitrine après y avoir inséré l’objet pour se replonger dans ceux de son supérieur avec calme et sérénité. Vu qu’il s’agissait d’un humain, les ordres qu’il donna ensuite coulé de source. Son regard et son sourire se fit légèrement malsain.
- Je me ferai une joie de le faire souffrir comme il se doit. Vous pouvez être certain qu’il n’en réchappera pas. Tout comme le village.
Sa profonde colère pour cette race détestable était si grande que s’il lui avait demandé de les décimer entièrement, elle l’aurait fait avec un plaisir incommensurable. Elle prit le temps de réfléchir, le quittant du regard alors qu’il se levait pour rejoindre la fenêtre.
- Non, je n’ai aucune question… Ah si, une seule. En avons-nous fini ?
La sorcière ne connaissait rien aux usages des hautes sphères et s’en tapait carrément d’ailleurs. Si sa mère de substitution ne lui avait pas appris à demander l’autorisation de se lever et sortir d’une pièce après une discussion, elle serait déjà partie manger un morceau. Elle remarqua alors les yeux de l’Orisha posés sur elle du coin de l’œil. Elle releva ses yeux vers le chancelier. Celui-ci lui tournait le dos et, ce fut d’un un beau sourire qu’elle afficha, de la douceur et de la chaleur sur son visage et dans son regard qu’elle croisa volontairement. « Un peu de tendresse pour lui réchauffer le cœur, ça ne peut lui faire de mal… ». Nulle pitié dans son geste, simplement de la gentillesse et si cela pouvait contrarier le chancelier. Elle se leva ensuite lentement et se dirigea vers la porte qu’elle ouvrit sans attendre avant d’ajouter avec légèreté.
- Passez une bonne journée…

Elle sortit tout sourire avant que ne lui vienne l’idée de la foudroyer sur place. Elle récupéra ses armes dans la salle d’attente ainsi que son félin. Ce dernier avait attendu sagement. Elle lui murmura discrètement.
- Désolée mon minou, les animaux ne sont pas très tolérés lors des entretiens… Ouai c’est c*n, je sais…
Poupi prit place sur son épaule après qu’elle ait enfilé sa cape puis longea le couloir jusqu’à la lourde porte d’entrée. Elle fit stop devant les gardes puis s’approcha de l’un d’eux.
- Excusez-moi.
- Oui ?
- Auriez-vous un poignard ?
- Moi ? Heu non… Pourquoi ?
Elle fronça un peu des sourcils, l’air embêté.
- Attendez…  Dragor ?
- Ouai ?
- Tu as un poignard toi, non ?
- Ouai pourquoi ?
Emivia lui fit face et lâcha d’une voix autoritaire.
- Donnez le moi. Il me faudrait aussi quelques parchemins et de quoi écrire.
Le jeune homme ne se fit pas prier, ôta l’arme de sa ceinture et lui tendit. « C’est bon de donner des ordres… hihi ». Elle prit l’arme et l’accrocha à sa taille. Le second garde s’empressa de lui ramener papier et fusain.
- Merci. Vous feriez mieux de vous trouver un autre poignard ceci dit… Au revoir.
Sur ces derniers mots, elle franchit la porte, passa le pont puis siffla son dragon. Quelques secondes après, elle volait en direction du village d’humains.

Atterrissant non loin de l’entrée, elle mit pied et terre afin de continuer à pied, laissant Hiei aller où bon lui semble puis rabattant sa capuche sur sa tête afin d’éviter que quiconque voit son visage. Le chaton sauta de son épaule puis elle usa de son sort d’invisibilité. Il n’y avait pas moyen de se faire repérer. Elle rentra donc en mode furtif et observa un peu la populace. « Des humains, hein… M’a bien prise pour une abrutie… Avec leurs yeux vairons… Il a vraiment cru qu’il pourrait me berner ?!... Mouai… ça pu le coup fourré… ». Elle avança prudemment puis finit par se trouver une petite cachette. Elle sortit alors une des feuilles puis marmonna dans sa barbe « Raser le village hein ?... Tu m’as prises pour une c*nne… Et bien, je vais être pire que cette c*nne ! ». A l’aide du fusain, elle écrivit de sa plus belle écriture puis roula le parchemin et le rangea soigneusement dans son sac. Elle allait lui préparer une petite surprise. Se re-concentrant ensuite, elle chercha la maison au triangle. Une fois trouvée, elle pénétra à l’intérieur. L’endroit était vide et calme, peu être un peu trop. Toujours invisible, elle finit par ouvrir la porte de la cave et descendre au sous sol, avançant lentement jusqu’aux troisièmes sans regarder les autres. Elle sortit alors la clé, vérifia que personne ne se trouvait dans le couloir et qu’aucun bruit n’arrivait à ses oreilles. Elle réapparut aux yeux de tous, mais en fait de personne, et ouvrit la cellule.

Une odeur désagréable chatouilla ses narines et elle grimaça légèrement. « Tain ça pu… ». Le peu de lumière dans le couloir éclaira la pièce, ou plutôt l’emplacement où le prisonnier était attaché, enfin cloué. Son regard s’arrêta sur le masque de l’homme un instant. On ne pouvait même pas apercevoir ses cheveux. Puis ses yeux parcoururent le corps chétif de ce dernier jusqu’aux pieds. Il semblait bien mal en point. Elle prit une profonde inspiration puis fit deux pas à l’intérieur, brisant le silence d’une voix calme mais peu amicale.
- Bonjour. Vous devez parfaitement connaitre la raison de ma visite, j’irai donc droit au but. Je n’ai pas de temps à perdre avec vous, voilà le marché. Vous me dites ce que je veux savoir et j’abrègerai vos souffrances.

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Jeu 13 Fév 2014, 12:59


Abaddon la regarda sans rien dire. De toute manière, elle avait l'air d'avoir été élevé dans la boue et la basse cours, vu ses manières d'ours mal léché. Sortant une dague de sa botte, il mutila l'esclave, avant de le pousser. Dans un gémissement de douleur, celui-ci tomba sur le sol, et tenta de ramper. Lorsque la porte se ferma, le Sorcier esquissa un sourire mauvais et se posta à sa fenêtre, d'où il vit Emivia. Elle dépouilla des gardes, sans retenu. Elle pour cacher son jeu... Mais il était un être fourbe. Bien plus fourbe que n'importe qui, alors il se fichait de ce qu'elle pouvait faire. Et puis il avait un oeil sur elle.

Dans le village, les habitants vaquaient à leurs occupations. Personne ne remarqua plus que ça la Sorcier toute de noir vêtue, et encapuchonnée. Personne ne vit non plus ce qu'elle fit et ce qu'elle écrivit sur le parchemin.
Des gens allaient et venaient dans la petite prison de fortune, il n'était donc pas rare d'y voir entrer certains personnes, étrangères au village mais, cette fois ci, personne ne vit qui entra.
Dans les geôles, une odeur putride et lourde se faisait sentir. Les prisonniers gémissaient, certains étaient sales jusqu'à ce que leur peau soit noire... Dans certaines cellules, des cadavres pourrissaient. C'était étrange de voir comment sur terre, la majorité des habitants pouvaient vivre tranquillement, alors que sous leur pieds, d'autres vivaient le calvaire.
L'homme au masque passait ses journées à ne rien faire.
Il était attaché, et une bonne venait lui donner à manger et à boire, à travers la grille qui barrait sa bouche. Ce type était un inconnu, et allait mourir comme un inconnu. Ses actes furent entendu et réciter dans les contes, pour faire peur aux enfants, mais personne ne leur attribuait une quelconque crédibilité. Mais en fait, personne ne le connaissait. Peut être que finalement, il n'était même pas celui que l'on prétendait.
Peu importait. Ses sens s'éveillèrent doucement, et il sentit une nouvelle odeur. A force d'avoir été privé de la vue et du touché, le prisonnier avait aiguisé son sens de l'odorat et de l'ouïe. Les chaines qui tenaient ses poignets ne lui permettaient plus de toucher grand chose, et le masque de fer, qui recouvrait toute sa tête, n'était qu'un moule clos. Aucune lumière ne pouvait y entrer. Plus ronde, plus sucrée... C'était une femme. Et ce n'était pas la bonne. Son cou endoloris ne pu même pas lever cette tête entouré d'un masque, devenu trop lourde.

La femme s'adressa à lui en marquant un signe de politesse. Ca ne le fit ni rire, ni pleurer. Il resta silencieux quelques secondes, ne bougeant toujours pas, comme s'il était mort. Savait-il encore parler seulement ? Sa voix, à travers son masque, se déforma. Ce n'était pas celle qu'il avait d'habitude. Il ne la reconnu même pas, et se demanda même si cette femme le connaissait « Je... » Sa gorge se bloqua, et il du tousser pour pouvoir continuer. Les chaines claquèrent contre les murs, et ses cicatrices aux poignets, le heurtèrent « Depuis quand je suis ici ? » Mais ce n'était pas ce qu'elle voulait savoir « Qui êtes vous ? Vous êtes mon bourreau ? Celle venu pour me tuer... ? » Ses jambes frêles et molles, tentèrent de le redresser, et il colla son dos meurtri au mur. Pourquoi parlerait-il ? Pour dire quoi de toute manière ? Lui, il voulait juste être libre. Ca ne lui servirait à rien d'assister à sa propre chute, en délivrant des informations. Et puis quelles informations d'ailleurs ? « Je n'ai rien à vous dire. » Même après tan de temps passé dans cette prison -qui se comptait autant en heure qu'en année probablement, qui savait réellement ?- il avait appris à ne plus parler, et à oublier jusqu'à son propre passé, sa propre vie. Des gens étaient venu lui faire des lavages de cerveau, lui faire ingurgité des potions pour changer jusqu'à son apparence... Pour pourrir dans cette prison « Vous... Savez pourquoi j'ai ce masque...? Il paraitrait que j'aurais dévoré des enfants... Mais qui sait ? Il ne faut pas toujours croire les fables que l'ont vous raconte... »

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Jeu 13 Fév 2014, 22:44



Le minou sauta de son épaule, attiré par un rat. La demoiselle tourna alors la tête et murmura à son intension.
- Ne t’éloigne pas trop… Et surveille les parages… Je ne veux pas que l'on me dérange...
Qui de mieux que lui aurait pu surveiller ses arrières. Le félin ronronna puis tourna dans le couloir. Emivia ôta alors son petit sac de son dos et regarda alentour, écoutant les questions de cet homme sans l’interrompre avec un calme apparent indéniable. La pièce était quasiment vide. Seule une chaise, étrangement pas si sale que ça d’ailleurs, était postée dans le coin. Ses yeux s’acclimataient peu à peu à l’obscurité ambiante. Elle fit un petit sourire et s’approcha de celle-ci, déposant son sac avant d’ôter sa cape et l’installer sur le dossier, se présentant donc en robe. Elle retira de son dos sa dague double lame avant de daigner lui répondre sur un ton léger.
- Vous êtes un fin observateur, je dois le reconnaitre. Je suis effectivement cela.
Lui en dire plus sur son identité n’était vraiment pas nécessaire. A quoi lui servirait donc ce détail inutile puisque cet humain allait mourir, de toute façon. Il lui annonça alors n’avoir rien à lui dire, faisant apparaitre un petit sourire en coin sur les lèvres de la brunette. « Nous verrons cela… ». Elle ne manquait pas de ressources pour lui soutirer des informations et revenir gagnante à La Prison, même si ses méthodes étaient loin d'être conventionnelles. Elle posa lentement son katana, ne gardant à sa ceinture que ses kunai et le poignard. Son regard daigna se poser à nouveau sur celui qui était devenu sa cible. Malheureusement pour lui, elle n’éprouvait aucune pitié pour les hommes, les ayant déjà vu commettre les pires atrocités sur des jeunes femmes voir des jeunes filles sans défense.

Elle soupira d’amusement à ses propos suivants. « Bouffé des gosses hein ?... Haha… ». Maintenant qu’elle s’était débarrassée de tout ce qui pouvait la gêner, elle s’approcha doucement de lui jusqu’à se planter à moins d’un mètre. Elle pencha légèrement la tête sur le côté, tout sourire.
- Pensez vous que je sois stupide pour croire ce genre de contes ? Sachez que les détails de votre enfermement ne m’intéressent pas et que je suis ici pour bien autre chose… Vous ne voyez pas de quoi il s'agit?... Laissez moi donc vous éclairer...
Elle avança encore un peu. Selon ses calculs, il ne pouvait l’atteindre d’un coup de tête et s’il tentait autre chose, elle y était préparée.
- Parlez-moi des Sorciers… Rappelez-vous… Ceux que vous avez abattus à bon escient à ce que l’on raconte…
Elle connaissait parfaitement la faiblesse des hommes concernant les jolies femmes et l’effet que certains comportements pouvaient provoquer chez eux. Elle usa donc d’une voix assez veloutée et chaleureuse. Elle tendit ensuite très lentement sa main droite et posa le bout de ses doigts sur la peau du torse du prisonnier, s’imaginant effleurer la chair de son petit ami. Elle était plutôt douée dans ce domaine et espérait bien une réaction, douce torture pour débuter cet interrogatoire. L’homme en face d’elle en avait déjà vu des vertes et pas mûres à en juger par l’état de son corps. Il avait certainement dû avoir droit à tous types de sévices mais, peut être, n’avait il jamais eu ce style là. Elle connaissait que trop bien les techniques utilisées par les hommes, la force brute, les coups, les entailles. Les sorciers étaient réputés, quant à eux, pour leurs expériences macabres, forçant leurs cibles à avaler tout et n’importe quoi. Elle n’avait donc rien à perdre que d’essayer par la douceur et surtout, par l’envie, vice présent dans chaque homme sur cette terre. Elle glissa alors ses doigts avec délicatesse jusqu’à l’épaule gauche du captif, faisant de même avec son autre main mais jusqu’à son flanc droit en s’avançant plus près. Elle se tenait tout de même prête à bondir en arrière au moindre geste brusque de celui-ci mais n’en montrait cependant aucun signe. Elle murmura assez doucement à son oreille d’une voix sensuelle à la limite envoutante, enfin à son espèce de casque en ferraille.
- Si vous m’offrez de quoi me mettre sous la dent… L’un des lieux où vous avez caché un corps ou l’un des endroits où se trouvent les objets que vous avez volé par exemple… Il se pourrait bien que je me montre encore plus gentille… Je pourrai, peut être, commencer par retirer votre masque…

Sa main droite caressa le creux du cou, se posa sur le menton et releva très lentement la tête de l’homme afin de croiser le regard de ce dernier du sien. Les yeux, reflet de l’âme et seule partie du corps où il était assez aisé de lire les sensations ressenties sur l’instant ou d’y voir d’éventuels mensonges et autres cachoteries. Cela demandait énormément de travail que de rester de marbre et cela, elle pouvait elle-même l’affirmer. « m*rde, ils ont même bouché sa vue... Je peux même pas voir son regard... ». Sa curiosité était piquée au vif concernant le visage du détenu et elle qui aimait maintenir du regard lors des discussions, elle en était presque déçue.


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Mer 12 Mar 2014, 17:51

Bref soupire sans espoir né d'une illusion brisée, volage et fébrile, et légèrement feintée. Un homme, grand et sévère, dont la peau était d'une pâleur de lait et les yeux d'un gris plus clair que la lune, se tenait bien droit dans l'embrasure de la porte, les bras croisés. Son visage blême était encadré par les mèches d'un brun foncé de sa chevelure ondulée. Il était élégant et raffiné, avec une chemise de soie blanche dont le col dépassait d'une écharpe sombre nouée autour de son cou. D'un coup d'œil, on devinait sa richesse. Il détonnait dans le cadre miteux du petit village perdu. Son manteau à lui-seul devait valoir une véritable fortune. D'un noir profond, il était d'un tissu léger et précieux. Long, sa coupe parfaite qu'on pressentait sur mesure s'achevait à ses genoux. Des boutons d'or gravés parsemaient les poches et les fermetures. Silencieux, son regard perçant accusait sans rien dire la Sorcière dont le comportement laissait clairement à désirer.

« Pitoyable.» se contenta-t-il d'articuler lentement de sa voix grave et basse. « J'avais pourtant cru comprendre que vos ordres étaient clairs. Abaddon vous aviez demandé de faire cracher quelques informations à cette vermine puis de l'abattre sans détour. Un travail net, rapide et efficace. Votre rôle n'était pas de jouer les catins durant de longs instants et d'user de ce que vous pensez être des charmes auprès d'une créature qui a tellement souffert que sa peau n'est plus qu'un champ de ruine sans sensation rendant vos petites manipulations inutiles. Si vous n'êtes pas capable de travailler autrement qu'en mettant vos courbes en avant face à un homme enchaîné qui ne vous voit pas, vous avez un sérieux problème, gente demoiselle. Et je vous conseillerais de vous vendre au bordel le plus proche sans attendre, au lieu de faire perdre son temps à un Chancelier déjà bien occupé.» Il laissa s'échapper de ses lèvres un petit hoquet méprisant. Et lentement, il fit quelques pas sur le côté pour mieux juger encore de la scène qui se déroulait face à lui. « Vous êtes la honte de la race des Sorciers. Tâchez à l'avenir de faire preuve d'un peu plus de jugeote et de réflexion avant d'agir, au lieu de préférer sauter à la conclusion un peu hâtive qu'on ne peut vous résister et que vos simples caresses feraient craquer n'importe quel homme qui sont passé plus d'une fois entre des mains plus expertes que les autres.» Il fit une petite pause, avant d'ajouter : « Et ne vous risquez surtout pas de me parler du pouvoir féminin. Ce dernier réside dans la sagesse de savoir quand il faut disposer de ses attraits et recourir à ses appas et quand il faut s'en abstenir. Votre négligence est sans égale.»

Le jeune homme s'approcha lentement du prisonnier. Ce dernier devait se sentir soudainement oppressé, comme si une menace s'était mise à flotter sur son âme et qu'une peur sans nom s'emparait de son cœur brisé et de son corps meurtri. Et l'étranger, qui n'avait toujours pas pris la peine de se présenter, s'accroupit en face de sa proie, qu'il dévisageait tranquillement, un maigre sourire acide aux lèvres. Les secondes s'écoulèrent lentement, pesantes, et chacune semblait durer aussi longtemps qu'une éternité. Et sans crier gare, d'un geste brutal et pourtant aérien, il plaqua une main sur la gorge du pauvre bougre qui sursauta. « Parle, tant que tu le peux.» Intonations sèches et mornes d'un homme sans patience qui obtenait tout ce qu'il souhait très vite. Doucement, il resserrait son emprise et ses doigts s'enfonçaient dans sa gorge. Le sang se mit à couler en charmantes arabesques sur la peau usée du captif, à teinter de rouge la main de l'illustre inconnu qui ne sourcillait même pas. Et le prisonnier hurlait. C'était bien plus qu'une blessure inhumaine. C'était une torture cruelle. Le jeune homme était un véritable poison, et il parvenait à faire couler son venin du bout de ses ongles. Et l'impur délice se rependait dans chaque partie du corps du condamné, qui souffrait davantage à chaque instant passé. Et l'étranger continuait à serrer, serrer … On croirait presque qu'il allait finir par arracher la gorge de l'otage. « Je ne sais rien! » criait-il dans des bredouillements presque inaudibles tant la douleur était intense et la main de son geôlier sur une partie nécessaire à la bonne expression. Il rit, en se relevant lentement et, d'un revers de la main, enlever tous le sang qui avait coloré ses doigts. « Cet homme n'a rien à voir avec notre affaire. C'est un menteur éhonté et un vaurien insignifiant.» L'esclave toussa, crachant son sang sur la paille. « Voilà la conclusion à laquelle vous auriez dû vite arrivé. Maintenant, dame Adana, veuillez me faire une démonstration de vos talents de bourreau que j'espère meilleur que ceux d'interrogateur.»

Et le jeune homme se recula pour observer la scène. Ensuite, il pourrait faire quelques révélations à la Sorcière. Sur le prisonnier. Sur elle, aussi, peut-être. Et enfin alors daignerait-il se présenter, s'il jugeait que cette femme était digne de son humble présence. « Et faîtes vite, de grâce. Je suis de passage dans la région et je n'ai pas de temps à perdre en vaines futilités. Je suis attendu au dehors.» - « Mais ..» bafouilla le prisonnier qui sentait sa fin approcher à grand pas, il croyait presque pouvoir embrasser la Mort en tendant les bras. « Tais-toi, créature. J'en ai suffisamment appris sur toi. Je ne veux plus entendre cette voix, dame Emivia, elle est trop criante à nos oreilles et si désagréable. Maintenant, il serait temps de rejoindre ce bon Abaddon qui doit s'impatienter.» Quelques portes étaient entrouvertes. Au village, c'était l'effervescence. Quelque chose n'allait pas. Avait-ce un rapport avec la présence inattendue de cet étranger qui pouvait paraître un peu orgueilleux et dont on ignorait tout ? Les réponses n'allaient pas tarder. « Vous pouvez à présent enlever le masque de ce prisonnier.» souffla l'étranger quand la basse besogne fut achevée. La bouche entrouverte, les yeux exorbités, la face marquée par trop de temps passé à boire des potions douteuses. Ce n'était pas n'importe qui. Malgré les traits marqués par les tourments et les supplices, ce visage devait parler à la Sorcière. La peau hâlée, les cheveux bruns, des yeux vairons et un tatouages sur la pommette. C'était Ethan.

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Lun 31 Mar 2014, 14:17



La demoiselle serra les dents et fronça les sourcils. Être dérangée alors qu’elle commençait à peine à s’amuser, elle détestait cela. Elle marmonna entre sa mâchoire sans prendre la peine de se retourner.
- Petit con…
Ses yeux foudroyant se posèrent ensuite sur l’importun et plus précisément sur son visage. « Comment Poupi n’a-t-il pas senti sa présence ?! ». Cela était improbable et surtout inconcevable. Lui qui était sensé surveiller ses arrières. Elle le parcourut alors d’un regard dédaigneux, de la tête aux pieds avant de lâcher amèrement.
- Si j’avais su que le Chancelier m’enverrait un larbin, j’aurai pris soin de l’attendre pour ne point me salir les mains.

Elle ne comptait pas le moins du monde s’expliquer sur ses actes. D’un, cela ne le regardait pas et de deux, elle n’était pas prête d’accepter les dires de cet homme qui la prenait ainsi de haut. Il pouvait être l’Empereur en personne, elle n’en avait cure. Elle détourna son regard avec mépris. Il ne méritait même pas qu’elle pose les yeux sur lui et se dirigea vers la chaise. Elle leva son bras gauche et secoua la main avec désintérêt.
- Occupez vous de lui si cela vous excite…
Elle attrapa sa cape et l’enfila lentement, écoutant tout de même ce qui se passait derrière elle. Elle échappa alors un rire amer en constatant qu’il n’avait pas fait mieux qu’elle malgré sa technique de torture. Sa voix se fit volontairement moqueuse et taquine.
- Je vois que votre façon de faire est bien plus productive….
« Et c’est moi la honte des Sorciers, ben voyons… Quand vont-ils apprendre que l’on ne juge pas ce que l’on ignore ?!… Il mériterait bien une petite leçon celui là…». La brunette avait à présent la conviction que certaines personnes de sa race la prenaient pour une faible, pour une rigolote ou quelque chose du genre. C’était bien mal la connaitre. Derrière sa façade, visiblement extrêmement bien ficelée, se cachait une sorcière dont la puissance maléfique grondait de plus en plus fort.

« Une démonstration hein ?! Tu m’as prise pour un clown ?... ». Elle dégaina la dague qu’elle avait volée, enfin emprunté à très long terme, plus tôt dans la journée et la lança tout d’abord vers le sorcier en affichant un sourire mesquin en coin. D’un geste de la main et usant de sa télékinésie, elle la détourna alors vers le prisonnier, la faisant se planter à la base de la trachée. L’individu masqué eut comme un hoquet puis respira difficilement et finit par s’étouffer lamentablement. Pendant ce laps de temps, la jeune femme mit ses armes et son sac sur le dos sans même admirer le spectacle. Prête à partir, elle haussa un sourcil à sa requête. « Qu’est ce que j’en ai à foutre de son visage ?... ». Elle tourna la tête et planta un regard dédaigneux sur le visage de cet hautain personnage. Elle soupira d’impatience et se dirigea vers le cadavre pendant à ses chaines. Elle dégaina cette fois un de ses kunai et fit sauter les attaches du casque avant de le retirer. Elle posa un index sous le menton de l’homme et releva la tête afin de bien le regarder puis retira son doigt et la laissa retomber. Elle leva les yeux au ciel et secoua la tête d’exaspération. « Et je suis pathétique… ». S’il avait été son homme, elle aurait senti le lien entre eux. Tout ceci n’était donc qu’un jeu. Une stupide mascarade qui devait en faire bander plus d’un visiblement, de quoi la mettre un peu plus en colère. Elle afficha alors un sourire des plus malsains puis fit lentement volte face, le regard noir. Elle avança jusqu’au sorcier et lui siffla amèrement, sans prendre la peine de le regarder.
- Tu devrais surveiller tes arrières dans les prochains jours…
Toutes marques de politesse avaient disparu. Elle le prenait à présent pour un moins que rien. Qu’il soit riche, qu’il soit puissant, elle n’en avait absolument rien à faire. Elle ajouta sans qu’il n’ait le temps de l’ouvrir
- Sache que je ne reçois mes ordres que du Chancelier ou de l’Empereur, Sous m*rde ! Ne t’avise plus d’agir de la sorte ! Vu ?! Maintenant bouge d’ici tant que tu le peux encore…

Le minou blanc de la sorcière fit son apparition dans le couloir et miaula. La fête avait donc commencé à l’extérieur. Effectivement, la jeune femme avait joué de son stylo en arrivant dans le village. Stylo magique qui rendait réel ce que l’on voulait, parfait pour cette mission. Elle avait invoqué des créatures du mal, goules, squelettes, zombies et autres joyeusetés. Ces bestioles se chargeraient parfaitement de décimer la population de ce hameau sans valeur, ne leur laissant aucune chance. Abaddon avait demandé un rasage du village, il aurait également un carnage. Elle avait pris soin de sortir également un golem de feu, histoire d’ajouter un peu de chaleur et de luminosité au spectacle. Enfin techniquement, il devait se charger de réduire en cendres les baraques. Elle posa ses deux mains à l’arrière de sa tête et marcha jusqu’à la sortie sans se presser, ne prétend aucune attention à l’ingrat qui l’avait malmené et dérangé. Elle l’ignorait totalement et espérait même un peu qu’il se fasse bouffer sous ses yeux. A peine sortie du bâtiment, elle foudroya Poupi du regard.
- Tu as failli à ta tâche toi ! On va avoir une petite discussion plus tard…
L’animal baissa les oreilles en arrière tandis que la demoiselle sifflait son imposante monture. Le chaos régnait autour d’eux. Les habitants criaient et courraient dans tous les sens, se faisant bouffer la seconde d’après. Il trouvait le prisonnier trop criard ? Surprise ! Ici c’était encore plus le b*rdel.
Elle daigna alors poser son regard sur l’homme, gardant cette colère encrée dans ses pupilles. Elle comptait bien lui en faire baver un moment pour son insolence. Qui qu’il puisse être.
- Je retourne voir le Chancelier. Pas besoin de me suivre comme un chien, je connais le chemin.
Elle enfourcha sa monture, laissa le chaton grimper puis tira sur les rênes afin de faire voler sa monture, laissant l'individu odieux sans même s'en soucier. Elle se pencha sur Hiei et murmura
- A La Prison mon grand…

Le dragon la déposa au même endroit que d’habitude et reçut une caresse avant de rétrécir et de prendre place autour de cou tandis que Poupi s’installait sur son épaule. Elle passa le pont avant qu’un garde ne lui ouvre la lourde porte. Son regard et son allure ne laissait paraitre rien de bon et il valait mieux pour eux qu’ils ne lui redemandent pas son identité. Au lieu de se rendre directement chez Abaddon, la brunette fit un détour par sa chambre et alla prendre une bonne douche brûlante avant de se changer. Elle enfila une robe rouge au décolleté plongeant, s’admira une seconde dans un miroir en affichant un sourire en coin. Elle était en mode rebelle et se délectait du temps qu’elle le faisait attendre. Elle laissa ensuite les animaux reprendre leurs places sur son corps, l’un autour de sa gorge, l’autre sur l’épaule et prit le chemin du bureau du Chancelier. Elle franchit sans frapper ni patienter la première porte avant de taper trois coups à la suivante et attendre patiemment de l’autre côté qu'on lui indique d'entrer.


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Mar 06 Mai 2014, 17:28


La porte s'ouvrit lentement, dévoilant au creux d'une pâle lueur le Chancelier des Ténèbres dont le regard froid et méprisant esquissait l'ombre d'une fureur contenue. « Toi... » souffla-t-il tout bas. Sans le moindre scrupule, il toisait la Sorcière en silence. De longues secondes s'écoulèrent et chacune paraissait aussi longue d'une existence sur ces terres. Puis le coup partit, sec et brusque. Une gifle avait quelque chose d'humiliant. Si Abaddon ne s'était pas privé de mettre force et puissance dans son geste, c'était le symbole qui lui plaisait le plus, voir la joue rouge d'Emivia. Mais il ne souriait pas. Ses yeux glacés étaient durs. Les lèvres tremblantes, il murmura à l'oreille de la jeune femme en se penchant doucement vers elle : « Tu n'es qu'une idiote. Si tu as compromis ton avenir, je ne pourrais plus rien pour toi.» Il se redressa, mains croisés dans le dos, et tourna les talons pour s'enfoncer dans son bureau. Il n'avait pas fermé la porte, invitant implicitement Emivia à le suivre. D'un pas lent et mesuré, il alla s'asseoir sur un grand fauteuil pourpre. En face de lui se tenait deux autres personnes, installées côte à côte sur le canapé. C'était lui. L'homme du village Orisha. Il jeta un bref regard à la Sorcière avant de rire discrètement quelques instants, sarcastique. Du bout des doigts, il arracha quelques grains de raisin d'une grappe, disposée avec d'autres fruits dans une vaste coupe. « C'est elle dont je vous parlais, ma chère. » dit-il, calme et serein, à la femme qui se tenait à ses côtes. Belle et élégante, l'étrangère sourit. Dans la pénombre de la prison, elle était un rayon de lune et resplendissait de l'aura des Anges. Vêtue d'une longue et vaporeuse robe blanche, ses cheveux cuivrés étaient remontés en une coiffure élégante d'où pointait un diadème d'or et de diamant. Elle leva brièvement ses grands yeux clairs, deux perles émeraudes, pour dévisager la Sorcière. « Mademoiselle Adana, je vous présente notre Empereur Noir, Lord, et sa promise la Dame des Abysses. » Dédaigneux, il secoua vaguement la tête. L'éclat qui illuminait les mires d'Abaddon faisait passer un message clair à Emivia. Elle était dans de beaux draps.

« Mademoiselle Adana … » commença doucement Lord. « Vous qui aimez représenter la grandeur et l'intelligence de notre peuple, comment pouvez-vous nous croire aussi dupe et sot ? Vos ridicules mensonges sont encore plus risibles que votre comportement dont personne ne se laisse avoir. Malgré les tentatives de nos Chanceliers pour vous faire avouer la vérité, vous persistez et signez dans votre bêtise. Comment pouvez-vous espérez par la suite vous élevez parmi nous ? Je ne m'entoure pas de menteurs. Encore moins de piètres menteurs. Si vous espérez une place plus gratifiante et mieux payée, il faut songer à revoir votre chanson.» Il soupira, sans pour autant sembler las, désolé ou quoique ce soit d'autres. Il paraissait même amusé. Du moins, autant d'un Roi pouvait le montrer. « Vous vous montez sans gêne ni apparat en compagnie du dénommé … » Il s'interrompit, pensif. Il ne retenait guère les noms de ceux dont il n'avait rien à faire. Vanille se pencha près de lui pour lui susurrer quelques mots. Lord reprit donc : « Ethan Samuell, Orisha en son état. Alors de grâce, cessez de nous servir vos inepties. Vous avez été vu, radieuse et heureuse, au bras de cet homme lors d'occasions officielles. Hum. » - « Chacun demeure libre d'aimer, Lord.» - « Certes ma colombe. Mademoiselle Adana, je ne vous blâmerai pas quant à vos choix douteux de compagnon. Sans pour autant les approuver. Néanmoins … » Abaddon avait servit un vin d'un rouge sang dans quelques coupes. Lord avait saisis deux verres et en tendit l'un à la Sirène. « Néanmoins, vous conviendrez que vos frasques sont ennuyeuses pour la suite. Je crois savoir que vous aimeriez embraser l'une de deux voies qui s'offrent aux Sorciers. Comment vous accorder un ersatz de confiance dans ces conditions ? J'ose aussi espérer que vos sentiments envers votre compagnon n'entachent en rien vos compétences ainsi que votre fidélités aux nôtres.»

Lord but une gorgée de vin. « Vos choix ne sont déjà guère réjouissants, il serait mal avisé de porter une quelconque affection particulière à la race des Orishas sous le prétexte dérisoire que vous batifolez avec l'un d'entre eux. Comprenez bien que certaines choses ne peuvent être tolérées. Vos penchants ont déjà fait l'objet de nombreuses discussions. Qu'ils n'empiètent pas sur le reste. Aussi, votre … moitié a tout intérêt à accepter ce que vous devez être et vos missions. Est-ce que tout est clair ? Des choses à dire ? » Il tourna très légèrement la tête, scrutant le doux visage angélique de la Reine des Sirènes. « Oh, et attention à ne pas vous justifier ni à donner d'excuses bancales. Ce serait très mal vu, tout comme le fait de donner votre avis non désiré sur mon choix d'épouse. Si vous aviez jeté votre dévolu sur l'Orishala, vous auriez eu toute ma bénédiction.» On ne pouvait aller un choix stratégique aux sentiments amoureux. Lord releva son regard cruel vers Emivia. Il n'oubliait rien. Ni les paroles qu'elle avait prononcé plus tôt lorsqu'elle ignorait à qui elle avait à faire.
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Mar 06 Mai 2014, 23:03




Elle s’attendait à une sentence pour l'attente qu'elle lui avait imposé et lorsque la porte s’ouvrit, son visage resta fermé. Le ton du Chancelier était prévisible. Cependant elle pensait qu’il aurait laisser éclater sa rage d’un coup en lui hurlant dessus. Il n’en fit rien. La main de l’homme atterrit soudainement sur sa joue, décalant sa tête sur le côté sous la force et la puissance de l’impact. Emivia serra les dents, retenant les insultes qui lui chatouillaient les lèvres, et aucun son ne sortit de ses cordes vocales alors que sa joue lui picotait. Le félin, perché sur son épaule, émit un léger grognement qui ne dura qu’une fraction de seconde. Elle en avait vu d’autres mais elle avait surtout sa fierté pour ne lui offrir aucun son qu’il aurait trouvé doux à l’oreille. Elle ferma les yeux tandis qu’Abaddon s’approchait plus près d’elle et murmura à son oreille. Son cœur accéléra un brin tandis qu’elle se demandait de quoi il pouvait bien parler. Elle rouvrit les paupières, le regard froid, le visage crispé de colère et fixa le dos du Chancelier un très court instant, suffisant pour que Poupi et Hiei descendent tout deux de leurs perchoirs afin de rester dans la pièce. Elle finit par avancer lentement et jeta un œil discret sur les invités installés sur le canapé. « L’homme de tout l’heure… Et cette femme… Son visage me rappelle étrangement quelqu’un… ». Elle ne put approfondir ses pensées avant qu’Abaddon ne donne leurs identités. A cet instant précis, ce n’était plus à une simple sentence à laquelle qu’elle s’attendait… Mais plutôt à un lynchage qui ne se fit pas vraiment attendre. Respectueusement et silencieusement, elle prit cependant sur elle et hocha humblement de la tête en guise de bonjour. Parler ou se présenter était parfaitement inutile. Elle savait pertinemment qu’elle allait assister à son propre jugement. Elle comprit aussi la raison pour laquelle son félin n’avait pas détecté la présence de ce dernier lors de la mission, il ne le pouvait pas.

Lorsque l’Empereur prit la parole, elle plongea son regard sur le visage du sorcier avec sérieux et dans lequel n’apparaissait aucune étincelle. Elle ne broncha à aucun moment et écouta sagement sans sourciller. Elle s’était permise de faire la maline avec le Chancelier pour la simple et unique raison qu’elle le prenait pour un rigolo. Il n’avait aucunement la prestance et la puissance de l’homme qui dirigeait sa race. Ses yeux se portèrent par deux fois sur la belle demoiselle assise à côté de Lord, à chacune de ses interventions. Les sorciers parlaient souvent d’elle dans les couloirs. Elle ne porta cependant aucun jugement sur cette dernière. Elle n’avait pas à le faire et ce n’était point dans sa nature, ni de complimenter, ni de critiquer. Lorsque le silence se fit, elle tenta de répondre.
- Je…
Sa voix était assez rauque, sa gorge sèche. Elle toussota légèrement avant de reprendre, baissant légèrement la tête.
- Majesté, je tiens tout d’abord à m’excuser pour mon comportement envers vous tout à l’heure. Veuillez pardonnez l’insolence dont j’ai fait preuve à votre égard, je le regrette.
La demoiselle était sincère. Il était l’Empereur et à ce titre, elle lui devait le respect.
- J’ai toujours été fidèle envers les miens et le serais toujours, Majesté.
Elle marqua un petit silence avant de continuer.
- Vous avez tout à fait raison. J’ai odieusement menti à Abaddon sur ma relation avec l’orisha. Ce dernier est parfaitement conscient de ce que je suis, de ce que je fais et ferais, et l’accepte. Il ne se mettra jamais en travers de ma route.
Aucun mensonge dans ses dires, simplement la vérité, le couple en avait déjà discuté. Tout comme Erigan, mentor de la sorcière, avait mis en garde le jeune homme par le passé. Elle tourna ensuite légèrement la tête vers la Dame des Abysses et afficha un léger sourire.
- Mes hommages Madame et toutes mes félicitations pour vos fiançailles. Je regrette cependant de n’avoir pu faire votre connaissance dans de meilleures circonstances.

Elle hocha ensuite la tête humblement et se tut, envoyant son regard vers le sol en attendant le verdict. Elle ne comptait nullement se justifier outre mesure sur ce qu'elle avait pu faire ou dire. Lord avait son respect dans la mesure que l'exigeait sa race, comme tout Empereur l'avait eu avant lui. Quand à Abaddon, il avait encore du souci à se faire avec elle. La gifle lui était restée en travers et elle le tenait en partie responsable de cette première rencontre catastrophique avec l’Empereur et sa Dame. La brunette avait excellente mémoire pour cela, elle aussi. Tout ceci se paierait un jour, tôt ou tard.

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Ven 19 Sep 2014, 18:14


Lord rit tout bas, froid et sec. « Regardez le feu qu'elle a dans les yeux ! Mademoiselle Adana, votre regard est plus expressif que le plus long des discours. Au-delà des mots, les flammes et les étincelles que je vois danser au creux de vos iris me racontent par avance les projets que vous cococtez. Loin de moi l'idée de réfreiner vos pulsions meurtrières cependant ... » Il fit une brève pause, comme pensif. Impassible face au poids de l'atmosphère, il faisait tournoyer d'un petit geste du poignetlevin de sa coupe, avant d'en boire une gorgée. « Veillez ma chère à diriger vos rancoeurs contre  les bonnes personnes. » Son ton était tranchant. Le cristal tinta lorsque le Roi posa son verre sur la table basse. « Vous avez un certain potentiel. Il est encore brut, certes, mais au sein des organisations sorcières, vous pourriez tenter votre chance. Du moins, à la condition sine qua non de clore ses vilaines lèvres lorsquela situation l'exige. A mes yeux, vous n'êtes pour l'heure qu'une vagabonde sans avenir dans les hautes-sphères. »  D'un pas lent, mesuré et oppressant, Lord se rapprocha d'Emivia. « Notre société est hiérarchisée. Vous vous devez de respecter vos aînés, vos supérieurs, et de vous montrer ... généreuse au sens sorcier du terme envers les âmes nouvelles qui ont besoin d'être guidées. Puis laissez-moi vous dire une chose capitale...  » Il fit glisser ses doigts sur le menton d'Emivia pour relever sa tête. Les yeux dans les yeux, il continua avec sa distance habituelle : « Abaddon est un homme à la puissance démesurée qui serait capable de réduire définitivement votre joli minois à l'état de carcasse difforme. Contrairement à vous, il m'a déjà prouvé sa force, ses convictions et sa loyauté sans faille, autant envers moi que pour les causes communes que je me dois de défendre. Vos petits rancoeurs de fierté mal dirigée ne vous meneront qu'à votre perte. Il est Chancelier. Pas vous. Il a mon appui. Pas vous. Il vous a frappé et vous en lui entenez rigueur ? Votre égo avait besoin d'une punition et croyez-moi, mieux valait lui que moi comme bourreau. Il vous a ... sauvé en quelque sorte.» Il tourna soudainement les talons. « L'ordre comme les ordres doivent être respectés. Que je ne vous reprenne plus à avoir un tel comportement : mon gouvernement n'est que ma continuité. S'en prendre à lui, c'est s'en prendre à moi. L'unité sorcière est capitale. Avez-vous donc trop trainé avec votre Orisha, que vous avez oulié ça? »  

Lord s'assit lentement, retournant aux côtés de la douce Dame des Abysses. L'Empereur Noir sourit. « J'ose espérer que la leçon est bien apprise, mademoiselle Adana. Si vous êtes une Sorcière, il semble vous manquer certains principes que seule la vie avec nos semblables peut nous apporter. A défaut de pouvoir patienter, autant que je sois votre professeur en cette journée. Vous me paraissez être un bon élément mais, semblable à un éclair, vous vous revendiquez libre et indépendante. Je ne peux que vous encouragez, mise à part avec les Sorciers. Avez-vous compris les enjeux ? » Il but une nouvelle gorgée de vin. « Ne vous meprenez pas, j'apprécie votre tempérament de feu et votre langage approximatif. Néanmoins, tâchez de calmer vos ardeurs devant les bonnes personnes. Ne serait-ce que parce qu'il est de notre propre de tromper notre entourage, d'évaluer ses richesses pour mieux s'en servir ou savoir quand il vaut mieux s'échapper.» Il tourna très légèrement la tête, scrutant brièvement le visage angélique de la charmante Khaeleesi, dont les charmes et la douceur plaisaient à bien des regards. « Hum. » Il avait une petite idée derrière la tête, c'était évident. « Quelle voie visez-vous mademoiselle Adana ? Je vous offre la chance de me démontrer vos talents et votre volonté déterminera votre test. Comprenez bien que chaque mot a son importance dans le cheminement d'une phrase. J'ai dis que je vous offrais la chance et non une chance. En d'autres termes, cette chance sera unique. Ne la gâchez pas. » Lord se leva, une main tendue vers Vanille qui la prit de son toucher de plume pour suivre le mouvement. « Suivez nous, Emivia. Parlons en marchant. Abaddon, merci de nous avoir donné un peu de votre temps. Retournez vacquer à vos occupations. Il me faut impérativement ce dont on a parlé.» L'intéréssé hocha la tête avant de s'éclipser en silence. Lord, Vanille à ses côtés, se mit à parcourir les couloirs.

« Assez parler pour ma part. C'est vous, mademoiselle Adana, que je veux entendre parler. Il vous faut me convaincre. Parlez moi de la pluie et du beau temps, de votre relation avec cet Orisha, de votre vie, de vos projets, de vos haines et vos passions ! Que je me forge un nouvel avis sur votre personne que celui que je vous porte en cet instant même et qui vous ne vous plairerait pas. » Les couloirs étaient sombres. Les pas résonnaient dans le silence et la pénombre. Nul ne savait quelle idée l'Empereur Noir avait derrière la tête et où il emmenait ses dames.
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Lun 13 Oct 2014, 18:05




Emivia resta silencieuse, se laissant remettre à sa place comme le devait une personne de son rang. Son regard passait du visage de l’Empereur au sol sans pour autant redresser la tête. Elle était parfaitement consciente de jouer avec le feu avec Abbadon, de frôler la limite du raisonnable. Elle pouvait d’ailleurs ressentir la puissance de ce dernier sans pour autant s’imaginer de quoi il était réellement capable. Elle ne fit qu’un hochement de tête affirmatif lorsque Lord demanda si la leçon était bien apprise. Elle en avait encore la joue en feu. Elle haussa ensuite légèrement un sourcil, à la fois d’étonnement et d’excitation. Avoir le plus grand et le plus fort des sorciers comme mentor, celui qui arrivait à faire trembler les terres du Yin et du Yang toutes entières juste à l’annonce de son nom, était bien plus qu’une aubaine, une chance qu’elle n’aurait jamais pu espérer. Elle ne fit pourtant qu’un léger sourire, répondant simplement avec le plus grand des sérieux.
- Je ne vous décevrai pas, Majesté.
Elle garda la tête droite, les yeux rivés sur l’Empereur noir.
- J’aimerai suivre la voix de la connaissance, Monsieur. Je suis parfaitement consciente de l’enjeu et je vous remercie de m’offrir cette chance. Je ne la gâcherai pas.

La demoiselle hocha à nouveau la tête dans l’affirmative avant d’emboiter le pas au couple avec une certaine légèreté. Elle observait les couloirs avec peu d’intérêt, se demandant toutefois par moment où ils pouvaient bien se rendre.
- Que vous dire, Majesté, que vous ne savez déjà point à mon sujet…
Il allait sans dire que le plus puissant sorcier de ce monde devait être au courant de sa participation aux précédents évènements où ils furent envoyés dans le futur, comme pour sa prestation durant le tournoi de la coupe des nations, même si à ces périodes là, un autre trônait à sa place.
- Je parcours les terres à la recherche de nouveautés, de nouvelles plantes, d’animaux peu communs, de livres rares, de pierres anciennes… Je n’ai, pour l’instant, pas encore les moyens, autant financiers que matériels, pour exploiter pleinement mes diverses trouvailles et idées mais j’aimerai beaucoup, par le biais de la science, fermer le clapet de plus d’un… Surtout des humains, en l’occurrence…
Ses yeux se durcirent, ses sourcils se froncèrent légèrement avant qu’elle ne poursuive cependant sur le même ton.
- Ces êtres dénués de sens… Vous ne devez pas être sans savoir que je les déteste, que je les hais jusqu’au plus profond de mon âme… Les hommes plus particulièrement… Leurs existences même m’insupportent…
Elle laissa un court silence avant de reprendre.
- Quand à mes passions, et bien… Il n’y a pas grand-chose que je puisse nommer ainsi. J’aime semer la zizanie partout où je passe et je prends réellement mon pied dans le malheur d’autrui. Mais est ce seulement une passion ? Ne sommes nous pas tous plus ou moins ainsi ?
Elle ne faisait pas référence seulement aux sorciers mais à l’ensemble des races sur cette terre. Le Mal était, pour elle, dans chacune des créatures vivantes, quoi que puisse en dire certains.

La marche se poursuivait et la sorcière continuait son récit, regardant ici et là de temps à autres.
- Quand à Ethan, il est pour moi autre chose qu’un simple orisha, différent de tout homme qui a croisé ma route. Je serais malhonnête en disant que je ne l’aime pas. Seul le temps pourra cependant dire si nous sommes faits l’un pour l’autre ou si tout ceci n’était qu’une simple amourette sans valeur. Il va pourtant sans dire qu’il n’est au courant d’absolument rien sur tout ce qui peut entourer de près ou de loin mes missions comme il ne partage pas de détails sur les siennes. Un petit compromis entre nous deux…
Il allait sans dire qu’elle tenterait parfois de lui soutirer quelques informations essentielles lorsqu’elle en aurait l’occasion. Elle n’avait donc point besoin de le préciser. C’était encré dans ses gênes. Elle le savait moins puissant et comptait bien qu’il le reste, car non seulement l’idée qu’il puisse la surpasser lui était impensable mais surtout complètement absurde.
Plus ils avançaient dans les couloirs sombres, plus Emivia se demandait où ils se dirigeaient. Elle qui pensait connaitre La Prison pratiquement par cœur, elle découvrait un lieu qui lui était totalement inconnu. De plus, l’endroit était tellement silencieux par rapport à ce dont elle avait l’habitude. Un tel silence, le seul bruit de leurs pas sonnant leurs marches sur le dédale, cela était étrange et assez troublant. Elle essayait cependant de mémoriser la route du mieux qu’elle le pouvait malgré la pénombre. Cela serait certainement en vain, ceci dit. La Dame qui accompagnait l’Empereur, quant à elle, ne semblait guère se poser de questions, peut être savait elle où il les amenait…



Hrp:
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Mer 11 Fév 2015, 22:18


Les lèvres tordues dans un rictus méprisant, Lord soupira tout bas. « Hum hum. » marmonna-t-il, d'apparence peu convaincu par la tirade enflammée de la Sorcière. « Ne vous méprenez pas, vous avez un certain mérite à parler librement sans tenir compte de votre interlocuteur. Seulement je crains de ne pas supporter longuement votre grossièreté qui ressemble à s'y méprendre à de la lourdeur. Vous me donnez l'impression d'avoir passer votre vie dans les tavernes et les bordels. De grâce, mesurez vos paroles, ma chère. Que je ne vous entende plus qualifier mon noble peuple comme des fous tout juste bon à l'asile, des gamins qui aiment semer la zizanie et qui prennent leur pieds dans le malheur d'autrui. Si vous vous définissez de la sorte, grand bien vos fasse. Les grands Mages Noirs sont bien plus raffinés. » L'Empereur Noir n'était pas un homme patient. Surtout, il ne supportait guère la grivoiserie dont faisait trop preuve à sa goût la jeune Emivia. « Enfin. » continua-t-il dans un souffle. « Je suppose qu'il y a un fossé entre la Prison et les vagabonds ou externes, sans compter que vous êtes encore une enfant dans bien des domaines. Si vous êtes amenée à travailler en ces lieux, vous évoluerez davantage. Vous êtes une Sorcière brute à tous les égards. Prenez garde, l'idée n'est pas d'afficher en plein milieu de votre front qui vous êtes et ce que vous êtes. Un seul mot doit guider votre chemin à l'avenir : la subtilité. » Ils longeaient des couloirs et des couloirs, grimpaient des escaliers à s'en donner le tournis. Lord se déplaçait dans la Prison avec l'aisance que donne l'habitude. Emivia devait être complétement perdue. Ils finirent par arriver devant un grand corridor, sobre quoique élégant. Il régnait un silence religieux. « Ma colombe, si vous voulez bien vous donner la peine de choisir. » La Dame des Abysses sourit. Elle était un Ange dans le décor morbide et détonnait dans les paysages. Lord n'était pas peu fier d'avoir eu la main de cette femme si désirable dont les charmes étaient tels qu'on l'avait nommé plus belle des créatures qu'il puisse exister. D'une démarche douce et éthérée, elle se glissa près de la troisième porte de gauche. Presque immédiatement, un jeune Sorcier ouvrit, la tête courbée. « Venez, mademoiselle Adana. » Sans vérifier si elle obtempérait, il franchit le seuil.

« Voici l'un des nombreux laboratoires que comptent la Prison. Les Sorciers peuvent mener quelques travaux dans leur demeure privé mais les expériences les plus importantes doivent être faites ici, protégées par nos murs et les nôtres. Voici Ser Jupiter, l'un de nos plus brillants scientifiques. » Un homme sans âge aux cheveux blonds leva distraitement les yeux. Il avait les traits creusés et les yeux noircis par l'usage abusif de la Magie Noire. C'était le destin de tous les Sorciers. On devinait cependant qu'il fut autrefois beau garçon et conservait un certain charme, entaché par les affres de leur art. Il esquissa un vague hochement de tête avant de plonger à nouveau dans ses recherches. Une petite demi-douzaine d'individus s'affairaient, gravitant tout autant de lui. « Vous comprendrez aisément qu'avant de mener vos propres études, vous devez passer un certain temps sous les ordres d'un plus ancien pour vous faire au matériel, au fonctionnement de la Prison et présenter votre projet afin d'obtenir de ma part un financement personnel. » Il semblait se trouver quelques Ondins dans l'équipe de Ser Jupiter qu'un regard avisé ne tarderait à remarquer, tant les fils et filles des eaux avaient une allure différente de celle des Mages Noirs. « Dû à notre future alliance, la Dame des Abysses nous fournit quelques uns des cerveaux de son propre peuple. Si vous n'êtes pas à l'aise avec les étrangers, libre à vous de ne pas user du potentiel de ces gens. Ce serait regrettable de ne pas utiliser tout ce que nous pouvons mais je ne peux obliger quelqu'un à œuvrer correctement dans de mauvaises conditions. » Les laborantins saluaient l'Empereur Noir à mesure qu'ils passaient près de lui. Les Ondins prononçaient les formules d'usage à leur Reine en valærian. Lentement, Lord tira une chaise, puis une autre. D'un geste, il invita sa promise à s'asseoir avant de faire de même. « Maintenant impressionnez moi, mademoiselle Adana. » articula-t-il doucement.

Ser Jupiter fit quelques pas pour se planter devant Emivia. Il la dévisagea brièvement avant de lâcher : « Je cherche à créer un phénomène d'offres et de demandes. Il nous faut fabriquer les pires maladies et leur trouver un remède. Dans mon laboratoire, les règles sont strictes. Si vous voulez franchir cette porte … » Il désigna une épaisse porte de fer. « Vous devez être équipée. Les maladies sont … » Il sourit. « Voyons de quoi vous êtes capable.» Il tourna les talons et continua à lancer quelques ordres et à mener d'une main de fer son petit monde.

HRP : Ton but n'est pas de révolutionner les travaux de Jupiter, juste de prouver que tu es apte à travailler pour la Prison ^^
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Sam 14 Fév 2015, 20:40



Les paroles de l’Empereur Noir eurent un effet plus percutant sur la demoiselle que la baffe du Chancelier qu’elle avait encaissé plus tôt. Ce n’était pas la première fois qu’on la jugeait trop explosive mais personne jusque là n’avait réussi à lui mettre ainsi le nez dedans. L’homme ne se trompait pas. Elle avait vécu seule la plus grande partie de sa vie, s’était forgée un caractère dur afin de survivre dans ce monde impitoyable et ne côtoyait encore que trop peu sa race et encore moins les gens haut gradés. Mais elle comptait bien apprendre, autant niveau comportement qu’au niveau discours. Ses mots dépassaient souvent sa pensée, bien trop souvent. Emivia baissa alors la tête, répondant d’une voix calme et mesurée, à la limite du chuchotement.
- Pardonnez ma désinvolture et mon euphorie, Majesté. Je tâcherai de mieux me contenir à l’avenir.
La brunette avait cessé de tenter de se repérer dans ces couloirs et ces escaliers qui lui paraissaient sans fin et entortillés. Elle marchait aux côtés des deux souverains en silence, réfléchissant à toutes les imprudences qu’elle avait faites en cette journée qui se voulait unique. Prenant la décision de changer sa façon d'être quelques secondes avant que le petit groupe ne fasse halte, elle releva légèrement la tête puis un tantinet un sourcil, intriguée. Elle n’était jamais venue jusqu’ici. Elle n’avait jamais vu ce grand couloir. Sans dire un mot, ses pupilles suivirent cette somptueuse femme qui deviendrait bientôt sa Reine.
Lorsque Lord l’invita à les suivre, elle ne se fit pas attendre et lui emboita le pas d'une allure mesurée. Elle inclina la tête devant le jeune sorcier, comme en guise de bonjour puis pénétra dans la pièce à son tour. A l’instant où elle entra, ses yeux se mirent à pétiller. Elle avait presque envie de sauter sur place en criant d’excitation devant un matériel d’une telle pointure. Elle aurait aussi très bien pu baver devant tant de main d’œuvre mais elle n’en fit rien, elle n’ouvrit même pas la bouche. L’Empereur avait été catégorique sur le sujet. Elle devait se comporter en sorcière distinguée et pas en demoiselle des bas fonds. Elle admira toutefois chaque coin et recoin de l’endroit, reconnaissant quelques ingrédients ici et là, faisant un peu obstruction du physique des gens qui travaillaient durement. Elle écoutait en même temps très attentivement les dires de son souverain et posa son regard sur l’homme responsable des recherches. Un petit sourire s’étira légèrement sur ses lèvres.  Elle fit également quelques hochements de tête dans l’affirmative à toutes les tirades de l'Empereur, comprenant très bien l’enjeu, étant tout à fait capable de travailler avec des ondins même si elle ne s’intéresserait pas à eux plus que nécessaire et prête à lui prouver qu’elle pourrait le surprendre sur le plan de la recherche ainsi que lui donner une toute autre impression que les précédentes. L’acte aurait surement plus de valeur que la parole.

La demoiselle se redressa afin de se tenir bien droite devant le chercheur, fixant son visage de ses pupilles brillantes. Un nouveau sourire s’étira sur ses lèvres. Elle voyait parfaitement de quoi il en retournait, du moins elle l’imaginait bien. Ses décoctions faites dans son petit laboratoire devaient avoir des effets ridicules comparées à celles faites ici même. La requête du sorcier semblait à la fois simple et compliquée. Allier une maladie adéquate pour inciter les gens à se prémunir d’un remède bien particulier n’était guère une mince affaire mais elle devait montrer ses capacités, prouver qu’elle en était pleinement capable et faire la fierté de son souverain par la même occasion. Ses neurones étaient déjà en pleine ébullition malgré son calme apparent. Emivia était entrée en concentration intensive, faisant marcher son intelligence à pleine puissance. Elle s’approcha un peu plus de la table d’un pas lent et mesuré, observant attentivement les diverses plantes et autres ingrédients présents ainsi que les quelques chercheurs à l’œuvre. Elle contourna le meuble afin de se trouver une petite place libre devant un matériel qu’elle connaissait, délaissant ceux plus compliqués qu’elle aurait le loisir de comprendre plus tard si elle arrivait à se montrer compétente dans l’immédiat. Elle élimina d’office de sa tête les maladies les plus connues possédant un remède, souhaitant trouver quelque chose de vraiment nouveau.
Elle afficha soudain un sourire puis attrapa délicatement une fiole vide. Sans un mot, sans un regard au alentour, elle rassembla quelques ingrédients : un peu de Chrysen, de la Liana, un pétale de Coloris et de la Nymphéa. Elle concentra ensuite sa magie noire, plus précisément son Lux Tenebris, qui vint noircir ses pupilles ainsi que sa chevelure, afin de concocter ce qu’elle avait en tête, une maladie bien précise. Ce mal n’était pas mortel mais pourrait, selon elle, créer suffisamment d’offres et de demandes à grande échelle. Elle releva le regard, cherchant quelque chose de bien particulier qu’elle ne trouva pas. Elle s’adressa alors à son voisin, qui, à y regarder de plus près, ne devait pas être un sorcier.
- Excusez-moi. Sauriez-vous où je pourrai trouver du feu ?
L’homme lui indiqua un autre individu. Elle délaissa alors sa place afin de quérir son aide. Elle avait besoin de chaleur, d’une chaleur constante le temps de l’opération. Restant assez cordiale, elle réitéra sa demande auprès de la personne du sexe opposé indiqué. Étrangement, il se déplaça jusqu’à la place de la brunette afin de lui apporter son soutien. L’homme maitrisait l’élément feu, une aubaine mais en même temps une réelle nécessité. Elle se mit alors tranquillement à l’œuvre.

Patiemment, méticuleusement, elle assembla les ingrédients dans un réceptacle chauffé à feu doux, alliant la maladie au fur et à mesure de la cuisson. Chaque échantillon fut placé délicatement, sauf un. La Nymphéa était restée à l’écart de la décoction. Après plusieurs minutes, elle fit signe à son collègue de travail de cesser la cuisson puis se redressa lentement en souriant. Elle n’avait pas vu le temps passé mais elle avait terminé et présenta son œuvre, expliquant ce qu’elle avait fait. Elle ignorait si cette formule était déjà utilisée ou non et si tel était le cas, Ser Jupiter serait à même de juger son travail.
- En assemblant ces trois plantes qui possèdent de belles vertus et en les combinant à une grippe des plus courantes, j’ai normalement obtenu une nouvelle variante plus virulente, néanmoins non mortelle, du moins en théorie. Pour ce qui est du remède…
La demoiselle se saisit du bol contenant la plante mise à l’écart.
- En ajoutant celle-ci à la mixture, cela devrait annihiler les effets néfastes…Toutefois… Serait-il possible de les tester sur un éventuel cobaye afin que je puisse m’assurer du résultat ?
La sorcière était tout ce qu’il y a de plus droite en termes de travaux et ne souhaitait pas décevoir quiconque. S’il fallait modifier ou parfaire la formule, elle était prête à s’atteler à la tâche jusqu’à obtenir la perfection demandée.


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