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 LDM Septembre/Octobre : La légende des gardiens de la pluie

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Lun 20 Oct 2014, 11:14


« Crôa ! » en poussant son cri strident, Monsieur Vautour alla fondre sur sa proie, puis revint avec un scorpion dans le bec.

« Je crois que ce n’est pas comestible », remarqua simplement Jules-Gérard.

Je ne répondis rien à cette remarque, en laissant une énième fois le silence s’installer entre nous. Je n’avais rien à répondre à tout ce qu’il disait, la plupart du temps, car j’étais fatiguée de devoir me plier à des conversations qui ne servaient qu’à meubler le temps que ces gens passaient aux côtés d’autrui. Les vivants étaient vraiment gourmands de ce genre de décorations verbales.

Moi, j’aimais quand c’était simple et concis. Là en l’occurrence, tout ce que je voulais, c’était retrouver les enfants qui s’étaient perdus dans le désert, si possible vivants. Si ce n’était pas le cas, cela me demanderait plusieurs boulots en plus comme ramener leurs corps auprès de leurs parents et les consoler… peut-être pourrais-je même pousser ses parents au suicide.

« Bon, tu commences à m’énerver. Si tu veux que cette recherche se fasse correctement, il va falloir que tu communiques un minimum. Sinon, je me taille. Et je crois me souvenir que c’est moi, ton seul guide. »

Oh oh, tu penses peut-être que je vais être perdue sans toi ? Que je vais mourir de chaud, de soif, de faim ? Raté, je ne ressens rien de tout cela. Je pourrai encore me balader dans le désert alors que ton âme aura été recyclée plusieurs fois.

« Prends un autre ton avec moi, si tu veux que cette recherche soit menée à bien, et apparemment tu en as réellement envie. Oh, j’ai vu comment tu as mis l’autre groupe de recherche sur une fausse piste… tu veux la récompense pour toi tout seul, hein ? Malheureusement il va falloir la partager avec moi. »

Monsieur Vautour sembla percevoir la feinte de mon agacement, car il se mit à voler autour du bélua en croassant, en guise de menace. Heureusement pour le badaud, mon dragon de glace avait préféré passer un moment dans les montagnes plutôt que de s’aventurer dans un lieu à l’opposé de sa nature… s’il était venu, il lui aurait craché à la tronche une bonne dose d’air glacé qui aurait fait hérisser ses poils jusqu’au haut de son crâne vide. Néanmoins, Monsieur Vautour suffit à l’effrayer, puisqu’il ne pipa plus mot jusqu’à ce qu’il soit obligé de me parler.

La recherche se fit ainsi des heures durant. Parfois, des personnes des autres groupes de recherchent nous informaient de leur avancée par télépathie, mais globalement, c’était pour nous comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Peu importait, pour moi ; j’avais tout mon temps. En revanche, le bélua semblait de moins en moins patient, et il finit par recommencer à dire des choses inutiles par des monologues où il ne cessait de se plaindre. Je commençais à me dire qu’il ne serait réellement d’aucune utilité… jusqu’à ce qu’il finisse par nous laisser entrevoir un espoir de piste. D’un coup, il s’arrêta et se mit à sentir quelque chose dans l’air.

Aussitôt, il se métamorphosa en son animal totem : un furet. Ha, c’est bien un animal qui le représente, ça… pensai-je avec ironie. Néanmoins, je le traitai avec un peu plus de considération quand nous découvrîmes un indice grâce à lui; le voile qui appartenait à l’un des enfants. Il était à moitié déchiré, accroché à un cactus.

« Maintenant que j’ai humé l’odeur de celui-là, on va pouvoir le retrouver facilement, oh oui. Sauf s’ils sont partis en volant. »

Etrangement, ce dernier attendit que je lui réponde, ce qu’évidemment, je ne fis pas. Je le fixai simplement jusqu’à ce qu’il se décide à suivre la piste. Jules-Gérard soupira avec force puis entama sa piste, après avoir envoyé un message télépathique aux autres. Alors que nous marchions, je réfléchis en le fixant.

Avec le retour de la magie, j’avais perdu mon statut d’humaine. Mais contrairement à avant, je n’avais pas été déprimée en découvrant la perte de toutes mes émotions et de toutes mes sensations physiques. J’étais enfin résignée. Cela m’aidait à être plus productive avec mon peuple : alors qu’avant, j’évitais à tout prix d’avoir des âmes à récolter, maintenant j’étais avide de cette mission. C’était devenu ma seule ambition. Et d’un autre côté, je n’arrivais plus autant à feindre les émotions des êtres vivants ; j’avais perdu en sociabilité.

Et j’avais déjà tué des humains qui avaient voulu se mettre en travers de mon chemin, alors que j’aurais certainement pu régler la situation autrement. C’était comme si je découvrais enfin mon identité d’Ombre, comme si enfin, j’estimais faire partie de ce peuple. Je n’étais définitivement plus humaine. J’étais un majestueux arbre dont les racines avaient été embrasées, et je continuais quand même à m’étendre. Je n’étais pas qu’une pauvre souche, contrairement à ce que j’avais pensé.

J’étais majestueuse, trônant au-dessus des petites plantes qu’étaient les êtres humains. Et surtout, je n’étais pas seule, mais entourée par toute une forêt d’autres arbres embrasés, tous dominés par Shiro, qui nous observait impassiblement. Membre d'une communauté. Quelqu'un d'utile.

« Là-bas !! »

Alors que j’étais perdue dans mes pensées, le bélua se précipita vers une espèce d’oasis. J’eus bon espoir de retrouver les fugueurs là-bas ; c’était le lieu idéal où rester, bien qu’il soit tout sauf discret. Mais peut-être que les enfants n’avaient pas pensé que leurs parents mobilisent les grands moyens pour les retrouver… quoiqu’il en soit, je serais vite fixée sur le sujet. Ainsi, nous courûmes vers l’oasis, alors que Monsieur Vautour y allait en éclaireur. Quand je le vis revenir avec empressement, cela ne m’inspira rien de bon, et je m’arrêtai en tirant le bélua par sa robe.

« Quelque chose ne tourne pas rond, là-bas. Tu devrais te transformer au lieu d’y aller tête baissée… »

« Pas rond… ? » alors qu’il allait protester, il se ravisa en détectant mon regard vide.

« Très bien, attends-moi là. »

Ces derniers mots ne m’inspirèrent pas confiance non plus, mais je le laissai partir et fis signe à Monsieur Vautour de l’accompagner. Alors que le duo disparaissait derrière quelques palmiers, j’entendis soudain un rugissement d’une force sans pareille, puis… un réel tourbillon de sable qui envahit l’oasis pendant quelques secondes, mais assez pour y attraper le petit furet dans son sein puis le rejeter avec force contre le palmier sur lequel Monsieur Vautour s’était accroché in extremis.
Le furet se retransforma en Jules-Gérard, qui gisait inconscient sur l’herbe. Dès lors, j’avais plusieurs choix : me jeter au cœur de la gueule du loup ou prendre mes jambes à mon cou et repartir. Je suis majestueuse. Déterminée, je  m’avançai et allai silencieusement jusqu’à l’entrée de l’oasis. Ce que je vis me stupéfia.

C’était un dragon qui s’était posé près d’une petite pièce d’eau. Il s’était enragé dès qu’il avait senti la présence du bélua, et l’avait tué sans vergogne. Néanmoins, il tolérait une autre présence : celle des enfants, qui étaient en train de jouer près du colosse. Pouvait-il s’agir du dragon des Gardiens de la pluie ? Non, c’est impossible. Mais les enfants, eux, doivent y croire dur comme fer… et là, je regrettai qu’Invinctus ne soit pas avec nous pour mettre fin à cela en quelques coups de griffes. Il était temps pour moi de me débrouiller seule et de faire preuve d’ingéniosité. Si je combats ce dragon qu’ils aiment tant, ils ne voudront jamais venir avec moi. …est-ce que mon contrôle des émotions peut fonctionner sur une créature magique ?...elle doit être trop puissante…mais l’esprit d’un enfant, c’est facile à contrôler.

Après m’être camouflée au milieu des ombres, je me concentrai pendant un long moment ; je n’étais plus habituée à user de la magie. Mais je finis par cerner l’esprit du plus faible du groupe, et j’y insufflai une puissante culpabilité. Puis, tout de suite après, je m’attaquai au second. Epuisée par ces efforts, je restai camouflée et attendit de voir l’effet que cela aurait sur leurs petits esprits vulnérables. L’effet fut retentissant : l’un des deux éclata soudain en sanglots en criant que ses parents allaient le tuer, et le second le consola avec une empathie sans pareille.

Puis, il proposa aux autres de rejoindre leurs parents pour leur dire qu’ils avaient trouvé le compagnon des Gardiens. Certains râlèrent, mais la majorité accepta et bientôt, ils pliaient leurs bagages et promettaient au dragon de revenir. L’animal horrible ne prêta aucune attention à leur départ, se déplaçant avec flegme pour aller boire dans le lac. Qu’est-ce qui n’allait pas avec ce dragon ? Il avait tué le bélua pour se protéger et ne prêtait aucune attention à des enfants bruyants ? Je n’y comprenais rien, mais peu importait : les enfants se dirigeaient déjà vers le chemin du retour, et je devais les accompagner. Je jetai un dernier regard au bélua immobile et décidai de ramener son corps pour l’enterrer, mais alors que je m’approchais de lui, je vis que le dragon s’en approchait aussi. En m’éloignant le plus possible en usant de ma vitesse accrue, je l’observai : il alla jusqu’au cadavre puis… se mit à le manger, en commençant par sa tête. Heureusement, les enfants rigolaient ensemble, déjà loin de cette scène qui les aurait traumatisés.

« Que ton âme trouve le bon chemin. »

Puis je m’en allai rejoindre les enfants et restai en retrait jusqu’à ce qu’ils reviennent aux caravanes. Une fois que les habitants les eurent remarqués, ce fut toute la foule qui se rassembla autour d’eux, et j’observai de mon regard vide les parents qui se jetaient dans leurs bras. Je ne voyais plus l’animosité qui les animait quand ils les avaient perdus ; il n’y avait plus que la joie et le soulagement qui restaient. Et, désormais étrangère à ces affaires, ma majestuosité disparut soudain. Non, en fait, je n’étais qu’une vieille souche qui pourrissait au fil du temps. Les braises se ravivaient toujours autant sous mon écorce et continuaient à me consumer sans fin. Oui, j’étais étrangère à ces retrouvailles, comme j’étais redevenue étrangère au monde entier. On ne me voyait pas, du moins pas comme j’étais, alors je n’avais qu’à rester dans mon coin en attendant de trouver des cibles. Un boulot sans fin. Un boulot sans joie.



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Mar 21 Oct 2014, 14:52



Dæmon... Et les gosses

Le démon poussa un homme asservi, du pied. Il le fit sortir de sa demeure de fortune, et le laissa dehors. Autour du lieu où il vivait, dans les Enfers, des bêtes sauvages rôdaient. De sa fenêtre, il vit l'appât partir en courant, cherchant à fuir pour survivre mais quelques mètres plus tard, ce ne fut que son corps, totalement déchiré et déchiqueté, qui gisait sur le sol. D'un rire discret, le démon fit volte face, s'éloignant de là. Seulement, à peine mit-il le pied dans le salon, qu'un démon supérieur arriva : celui à qui appartenait cette demeure. Cette demeure que Dæmon squattait, sous ordre de ce vil démon. Aussi étrange que cela puisse paraitre, son homonyme s'appelait Gabriel « Eh bien Dæmon... On peut dire que tu as des idées pour te divertir... », « Qu'est ce que tu veux ? », « J'ai envie de m'amuser. Reproduire le même schéma que tu produits sur ces pauvres âmes. », « Fais le sur quelqu'un d'autre. » Il commença à traverser la pièce pour partir, mais Gabriel le stoppa. Il attrapa sa mâchoire d'une main, plantant ses ongles effilés dans sa peau, dans ses joues. Sa voix était douce, et par ce fait, très inquiétante « Ecoute moi bien... Si tu es encore en vie, c'est grâce à mon bon vouloir et je te conseillerai de ne pas me faire changer d'avis vois-tu. Tu es une pauvre âme, comme les autres que tu emmènes ici. Tu es ma pauvre âme. » Il le lâcha en le repoussant et Dæmon passa ses mains sur ses joues, constatant les blessures qu'il lui avait causé. Derrière lui, un portail apparu. Jetant un coup d'oeil à cette magie, il ne vit qu'une chose : il fut poussé à l'intérieur, comme il avait poussé le type à l'extérieur, un peu plus tôt.

Dæmon se retrouva en plein désert. Le sable lui fouettait le visage et les sens. Il se releva avec un mal fou dans tous les muscles de son corps. Même son visage le faisait souffrir. Ses lèvres étaient aussi sèche que le feu, et ses yeux le brûlait.
Marchant doucement, il chuta plusieurs fois. La quatrième fois, il vit des pieds arriver devant lui, et se stopper devant son visage. Il n'avait aucune force. Plus aucune. Ses instincts lui firent comprendre qu'on le transportait, et des voix s'élevèrent autour de lui. D'un coup, il fut percuté par une certaine fraîcheur. Un climat tempéré qui, sur lui, le frappa si fort qu'il commençait à avoir froid. De là, il comprit qu'il faisait du chemin. Il ne su pas combien de rues il longea et traversa, mais il savait qu'il montait des marches. Les escaliers furent mortel et sa vue brouillée, finit par le quitter.
Sa condition d'homme fragile le fit tomber dans les pommes pendant deux minutes, le temps d'atterrir lourdement sur le sol, stoppa la course effrénée. Il se remit peu à peu, regagnant ses esprits « Qu'en fait-on ? C'est une engeance démoniaque, on devrait le tuer tan qu'il est encore faible. », « Personne ne le tue. Une des habitantes a perdu ses enfants. Emmenez le avec le groupe de miliciens, et larguez le au milieu du désert. Pour le reste, il s'en débrouillera, et s'il doit mourir il mourra. » Dæmon voulait réagir, mais le voici à nouveau porter et trimballer.
Gabriel l'avait empoisonné. Il le maudit intérieurement et prit quelques heures à revenir à lui, avec des phases d'évanouissement.

En fin d'après midi ce fut le tour d'un groupe de partir dans le désert pour retrouver ces mômes et Dæmon, encore dans les vapes, ne lutta contre rien ni personne. Il partit avec eux, se refaisant assaillir par cette chaleur qui le mettait mal. Au fond de lui, il entendait le Supérieur rire de son état déplorable. Ils durent marcher pendant une heure, mais il vécu ça comme un fardeau si grand, qu'il l'appliqua à toute une journée.
Le soleil commençait à se coucher et à leur grand damn, les hommes pressèrent le pas. C'était épuisant... Pourquoi... Il voulu murmurer des paroles pour qu'on le reprenne, qu'on l'entende et qu'on le ramène en Enfer, mais ce ne fut pas le cas. Il ne fit que penser avec peine, et finit par abandonner sa tentative de retour.
Puis les enfants finirent par apparaitre, devant la pyramide. Ils chantaient et dansaient. Ils étaient trois, d'âge différent, et en pleine forme. Etant resté dans l'ombre de l'édifice, ils n'eurent aucun soucis à passer l'après midi là. Ils cherchaient visiblement quelque chose. Des hommes, des animaux ? C'était incompréhensible. Une caravane avait vu de drôle de peluches géantes ici même, au pied de ce bâtiment, et ses enfants n'avaient juré que par elles, vivant seulement pour les retrouver, et les emmener avec eux en ville. Mais voilà que lorsqu'ils arrivèrent, toutes ces bestioles horribles n'étaient plus là. Les enfants chantaient et dansaient comme ils l'avaient fait quand ils les avaient croisé, mais ça ne ramena personne. C'était simplement un vain espoir... Un dommage collatéral qui sera soigné avec le temps. En grandissant.

Leurs piaillements lui faisaient mal à la tête et il dit avec grande peine « Je... Je vais les... les tuer... », « Tu fera rien du tout ! » Arrivé près de la construction en pierre, les gardes poussèrent Dæmon, qui percuta le mur sans le voir. Sonné, il entendit des rires, et grogna. Mais les enfants crièrent à sa vu, et allèrent se réfugier chez les soldats. Ils donnèrent à boire à chacun d'entre eux, avant de les ramener en ville, laissant là l'engeance morbide. Voyant les humains partir, des formes différentes s'éloigner, le démon s'assit contre l'édifice, perdu. Il fallait que le poison finisse de circuler dans ses veines dans son corps, qu'il l'élimine, pour repartir. Mais voilà qu'au contraire il se sentit transporter. Son Démon l'avait appelé, l'avait ramené « Ils m'ont bien amusé... Et maintenant, à toi. » Dæmon avait atterrit sur un lit. Son corps bougeait au ralentit, il ne savait pas ce qu'il se passait. Le Supérieur, en revanche, prodiguait ses soins avec égoïsme, réduisant Dæmon au rang de sous-âme.

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Dim 26 Oct 2014, 08:50


~ Le soleil tapait durement sur les trois amis, qui marchaient d'un pas lent, mais régulier. L'Ombre ne ressentait pas tellement cette chaleur sourde et pesante que Kuro et Eyji éprouvaient. Non, elle ne pouvait que se l'imaginer grâce à sa palette de sensations. L'Humain supportait facilement les rayons brûlants, sa vie passée l'ayant habitué à de durs travaux sous le cagnard. Quant au cornu, il était trop concentré sur le décor de caravanes qui apparaissait pour se préoccuper une minute du tsunami de lumière. Son crâne devait chauffer, mais qu'importe. Sur l'épaule de l'archer se tenait le Shimi et dans les cieux, les deux dragons volaient avec grâce. Par moment, leurs ombres glissaient sur leurs camarades, comme pour rappeler leur présence. Enfin, la troupe arriva au regroupement d'habitations, un petit bruit d'activité s'élevant. La Reine des Ombres balaya l'endroit de son regard sage et écarlate. Le monde avait bel et bien retrouvé sa plénitude d'antan.

« Ah, ah, vous êtes des vagabonds ? » Une dame arriva prestement jusqu'à eux, l'air affolé. Eyji se tourna amicalement vers elle : « Oui, mais que se passe-t-il madame ? Vous avez vu un rocher chanter ou quoi ? » « Non non, jeune homme. Je voulais vous demander si vous n'auriez pas aperçu six enfants durant votre marche ? » « Six enfants ? Dans le désert, à tout hasard ? » « Oui ! Vous voyez, ces garnements sont partis à la recherche de créatures légendaires et voilà qu'ils sont partis depuis ce matin et qu'on a plus de nouvelles ! » « Créatures légendaires vous dites ? » « Oui, un Thö-Taureau et un Ka-Bee-Gönh. » « Hmm... Ça me dit un truc ces noms-là. » « Enfin, ça ne fais rien... Mais que faire ? Le soir est bientôt là et nos enfants ont disparu ! Oh, Aetheri, faites quelque chose, je vous en supplie ! » La pauvre dame éclata en sanglots, d'autres mères aux traits tirés venant la rejoindre. L'Ombre regarda ses amis et Viky protesta, Windy et Ray épiant depuis le ciel : « Shiro, on peut pas les laisser comme ça sans les aider ! » « Oui, tu as raison Vi' » L'Esprit de la Mort se tourna vers les pleureuses : « On va les retrouver, vos enfants ! » « Vraiment ? Et comment comptez-vous vous y prendre ? Vous êtes vous même une enfant... Ça n'a pas de sens. » « Ah ça, justement, je suis une enfant, je sais comment on fonctionne ! Kuro, pas de temps à perdre, sort la Boussole Destinée, qu'on s'y mette ! »

Le Pêcheur s'exécuta, sortit l'objet et laissa les aiguilles leur indiquer une direction. Les mères observèrent le groupe s'éloigner, peu d'espoir dans leurs yeux semble-t-il. Les dragons furent appelés par Shiro qui leur exposa la situation. Eyji grimpa sur Windy avec Viky, Kuro et Shiro enfourchant Ray, puis toute la troupe s'envola avec énergie. Le Démon, qui tenait l'objet magique, se mit à guider la troupe, sous le soleil en plein déclin. Les aiguilles bougeaient lentement tandis que Shiro scrutait attentivement les landes de sable. Il lui était difficile de donner une réelle définition du temps, long ou court. Il passait, tout simplement, au rythme de leurs virés à droite ou à gauche. Les aiguilles se stabilisèrent enfin quand Eyji s'exclama : « Là, regardez, on dirait des... P'tits points qui bougent. » Tels des aimants attirés, tous se mirent à observer dans la direction de l'Humain et en effet, des petites tâches sombres se détachaient sans problème de la surface ocre et lumineuse. « On les a trouvé ! Mais comment on va les raisonner ? » Alors que, doucement, ils amorçaient une descente, la Reine eut une idée : « Je sais ! On va leur faire croire qu'une des deux créatures est là ! » « Par quel moyen ? » « Kuro, je vais te montrer à quoi ressemble un Töh-Taureau et tu vas prendre son apparence. Je te laisserai la Boussole Destinée comme ça, quand on se mettra à te suivre et tu nous guideras jusqu'aux caravanes. » « D'accord, s'il le faut. Ça me paraît un bon plan. Il faut atterrir un peu à l'écart du coup. » Les deux dragons comprirent et posèrent pattes à terre à une distance convenable.

Tandis que Shiro prenait l'apparence de l'animal et que le Démon l'imitait, Eyji faisait le guet. Les gamins semblaient se chamailler gentiment sur la direction à prendre. Une fois le stratagème au point, les six amis se regroupèrent.
« Bien, tout le monde sait ce qu'il a à faire. Ray, tu resteras dans les airs au cas où, pour aider Kuro. Eyji, Windy et Viky, vous venez avec moi. Se sera plus facile de les entraîner si on est plusieurs. Bien, c'est parti ! » Seuls restèrent l'Imprévisible et Kuro, pendant que les autres marchaient d'un bon pas à la rencontre des enfants. Une fois près d'eux, ils purent entendre leur petite dispute : « Mais non, je te dis que c'est par-là ! » « Et moi par-là ! Je suis sûr qui sont apparus là-bas ! » « Hey, bonjour les amis, vous êtes perdus ? » La voix de la petite Shiro attira instinctivement l'attention des autres enfants. Eyji et les autres souriaient, amicaux. Une fillette s'approcha et vint leur expliquer : « Oui et non, en fait, on cherche le Thö-Taureau et un Ka-Bee-Gönh, vous connaissez ? » « Ah oui, les créatures légendaires qui font tomber la pluie. Je vois lesquelles c'est. » « Oui ! On aimerait les rencontrer. » « Et vous croyez qui sont ici ? » « Ben, en réalité, on sait pas trop... Fred a mal regardé la carte, c'est sa faute ! » « Non, c'est la tienne, t'avais qu'à pas oublier l'autre gourde d'eau ! »

La querelle reprit et la Reine des Ombres décida qu'il était temps d'agir. Au loin, Eyji fit signe à Kuro avec le reflet métallique d'une flèche sur le soleil. Le Pêcheur et Ray la virent : « Bien, à nous de jouer ! » Le dragon s'élança rapidement dans les airs grâce à sa vitesse accrue et Kuro se mit à courir à vive allure, son corps imposant l'empêchant d'avancer trop rapidement. La mise en scène pouvait commencer ! Eyji s'exclama, Windy et Viky suivant son mouvement d'étonnement : « Oh, mais ça alors, dites, c'est pas le euh... Thar, euh, je veux dire, Thö-Tureau ou Taureau... » « Si c'est lui, incroyable ! » Shiro, prise dans son jeu, fit un en avant : « Alors en avant les amis, rattrapons-le tant qu'il ne court pas encore trop vite. » « Oui, comme ça, on pourra montrer au monde entier le pouvoir de la pluie qui tombe ! » Dans des hurlements enfantins, la joyeuse troupe s'élança à la poursuite du faux animal. Devant, le Démon faisait en sorte de bien suivre les instructions de la boussole pour ne pas se perdre. Débuta alors une longue course effrénée entre les petites dunes et les pans de sable. Windy aida les enfants fatigués à avancer en les portant et, à bonne distance, Ray gardé un œil sur tout le spectacle, notamment Kuro qui devait bien suer... Les enfants rigolaient et semblaient bien s'amuser, buvant de l'eau en même tant qu'ils poursuivaient le Démon. Heureusement, le soir tombait lentement et bientôt, le soleil chauffa plus doucement.

Le jeune homme déguisé fit de brefs arrêts, ses pieds semblant s'enflammer sous un tel effort. Enfin, comme une délivrance pour lui, les caravanes apparurent. Derrière, les enfants s'exclamaient que tout le monde serait fier d'eux, car ils avaient ramené la créature. Le cornu fit alors un sprint pour semer les enfants et se dé-transformer derrière une caravane, à bout de souffle. Ray dessina des cercles dans le ciel, tandis que les petits, qui s'étaient arrêtés, tournés la tête dans tous les sens :
« Bah, il est où ? Et son ami, il devait bien l'attendre ici ? » Leurs mères déboulèrent subitement, n'en revenant pas. Certains enfants commencèrent à sangloter, tristes de ne pas avoir pu montrer l'animal légendaire et son acolyte. Viky, qui n'aimait pas les âmes chagrinées, se mit à jouer les marioles pour redonner le sourire aux enfants. En même temps, Shiro les réconfortait ; « Peut-être que le Thö-Taureau voulait vous ramener à vos parents pour une bonne raison. Peut-être ne voulait-il pas que vous vous égariez trop dans le désert, alors il est sorti un instant de sa cachette pour vous ramener. Peut-être le rencontrerez-vous plus tard, au moment où vous vous y attendrez le moins. C'est souvent comme ça d'ailleurs. » La voix douce et amicale de la souveraine calmèrent quelques larmes et bientôt, un bon dîner animé des grimaces du Shimi aurait vite balayé la tristesse du moment. Cependant, un rêve d'enfant restait un rêve d'enfant et sûrement celui-ci continuerait-il de colorer leurs songes et leurs histoires fantastiques...
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Dim 26 Oct 2014, 17:49



Abel, Amarel, Saphir et Alia s’étaient une fois de plus lancés dans la traversée du désert, pour rallier les forêts du Sud après leur voyage à Utopia. Ils avaient pu profiter une fois de plus d’un évènement destiné à trasncender les clivages et les tensions qui avaient pu naître entre les peuples durant la période de chaos qu’ils venaient tous de traverser, et ils avaient pu participer à une chasse aux objets qui leur avait apporté un brin d’amusement qui tombait à pic au beau milieu de toutes les souffrances qu’ils avaient endurés. La perspective de se retrouver enfin, d’être tous en vie et de pouvoir reprendre un semblant de vie normale les avaient tous mis en joie, tant que les longues marches sous le soleil étouffant du désert leur paraissaient presque agréables à côté de ce qu’ils auraient pu vivre si la chance n’avaient pas été avec eux. De plus, ils commençaient à être habitués à faire ce chemin… Ce n’était pas la première fois qu’ils se rendaient à la capitale humaine, et même si le périple était toujours synonyme de journées éprouvantes et de nuits glaciales, ils étaient assez au fait de ces difficultés pour se préparer en conséquence. Marchand d’oasis en oasis, ils pouvaient compter sur les lianes d’Amarel pour leur offrir un coin d’ombre partout où ils en avaient besoin, se réfugiant dans un cocon végétal protecteur à chaque halte et se rassasiant grâce aux fruits juteux que le bélua et la dryade pouvaient faire apparaitre. Leurs aptitudes étaient plus ridicules l’une que l’autre, faisant apparaître des masses colorées qui ne ressemblaient à rien de connu, même si Abel arrivait parfois à donner vaguement la forme et le goût d’une pomme à ses créations, mais ce qui comptait était surtout le rafraîchissement et la désaltération que cela conférait, plutôt que la forme, la texture ou même le goût, assez fade, qu’ils parvenaient à leur donner.

Alors qu’ils approchaient de l’endroit de leur prochaine halte, ils aperçurent une grande caravane de marchands immobilisée à proximité de la source d’eau. Ils semblaient tous très inquiets, ce qui poussa Abel et ses compagnons à les aborder. Les marchands étaient troublés par l’absence d’un groupe d’enfants qui les accompagnaient et qui étaient partis à la recherche d’animaux légendaires qui vivaient prétenduement dans cette partie du désert. Selon les membres de la caravane, c’étaient ces créatures qui étaient responsables de la pluie salvatrice qui était tombé sur le monde, rendant l’usage de la magie aux peuples de tous les continents. Saphir eut l’air perplexe lorsque le marchand eut fini de leur compter la légende. Elle ne savait pas réellement d’où provenait cette pluie bleue qui étaient tombée, mais elle doutait que les dites créatures aient quoi que ce soit à faire avec cette histoire, même si Abel et Amarel eurent l’air plutôt séduits par la légende. Dans tous les cas, que ces animaux soient réels ou non, ils n’étaient clairement pas là, et si les petits restaient seuls jusqu’à la tombée de la nuit, ils allaient certainement succomber au froid glacial qui régnait sur les étendues de sable dès que le soleil se couchait.
« Nous allons partir à leur recherche. »
Saphir était d’un naturel empathique, altruiste, car elle savait ce que c’était de souffrir. Elle ne voulait pas qu’il arrive malheur à ces petits. Les enfants étaient à ses yeux des êtres purs, qui ne méritaient nullement un sort si cruel.

Le petit groupe partit donc dans la direction que leur indiqua le marchand, et ils marchèrent un long moment, espérant que leur aura serait facilement repérable par Alia. Heureusement, cela ne manqua pas de se produire, et la panthère à plaques guida ses compagnons vers le groupe d’enfants. Abel et Amarel songèrent alors que l’entreprise serait plus simple que ce à quoi ils s’étaient attendus, mais Saphir pressentait que les petits seraient peut-être plus difficiles à convaincre que ce que ses compagnons ne pensaient. Comme elle s’en doutaient, les petits croyaient dur comme fer que les créatures allaient apparaître devant leurs yeux, et qu’ils pourraient prouver à la face du monde que la légende était bien réelle. Abel essaya de les convaincre pendant plusieurs minutes, avant qu’Amarel prenne le relais, mais rien n’y faisait. Même l’évocation des dangers que représentaient la nuit n’eut absolument aucun effet sur eux. Alors qu’ils désespéraient, se demandant s’il ne valait pas mieux les ramener de force, Saphir s’approcha des enfants.
« Vous savez, le désert est dangereux, une terrible tempête approche. Si vous ne retournez pas rapidement auprès de vos parents, vous allez être pris au piège. »
« Une tempête ? Mais on ne voit rien. »
Le petit semblait plus mature que ses camarades, et il avait l’air tout fier de tenir tête à la banshee, tandis que les autres s’étaient quelque peu reculés en entendant sa voix.
« Non, mais écoutez… »
La banshee laissa un petit son émaner des échos de sa voix, qui s’éloigna lentement avant de s’estomper. Se concentrer pour manipuler le son, elle l’amplifia, le déforma de manière à lui donner une tonalité sinistre qui approchait lentement. Le regard des petits changea bien vite, passant du défi à la peur, alors que certains s’étaient levés en tout hâte pour venir se réfugier derrière Amarel. Saphir se tourna vers Abel en lui lançant un regard entendu. Lui-même était assez impressionné par le son qu’ils entendaient, semblable à un souffle à la fois puissant et lointain, comme si une mer en furie menaçait de tous les engloutir s’ils restaient là.
Après ça, les petits ne furent pas bien difficiles à convaincre, et, poursuivis par le son de la prétendue tempête, Saphir et ses compagnons n’eurent aucun mal à ramener les enfants jusqu’à la caravane des marchands.


959 mots

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LDM Septembre/Octobre : La légende des gardiens de la pluie

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