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 ¤ Le Passé est le véritable Enfer, car nous n'en sortons jamais ¤ Pv Wrath [ EVENT / Partie 2 ]

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Mar 01 Juil 2014, 23:05


La cadence montait, s'intensifiait au vu des battements de cœur sauvages qui s'emportaient sans rien demander. Cette main chaude qui effleurait sa peau – recouverte néanmoins d'un bout de tissu que sa chaleur n'avait aucun mal à traverser – semblait fiévreuse. Ce touché qu'elle désirait depuis que ses yeux s'étaient posés sur lui, malgré le danger, l'adversité, elle le voulait contre elle, à ses côtés et ce à tout prix. Si l'égoïsme pouvait montrer à quel point elle le chérissait, alors cette horrible possession et ce manque irrépressible de sa présence montraient qu'il était devenu sa moitié, son tout à qui elle peinait à montrer tant d'émotions en dépit de leur existence. Le repousseraient-ils ? Ces sentiments inachevés, incomplets qui continuaient de croître avec ses gestes, son touché, ses paroles dans lesquelles il semait, mélangeait inconsciemment douceur et affection. Elle ne comprit pas la raison de son geste et ne s'en inquiéta guère. Pour elle, avoir quitté la ville était une délivrance. Pour elle, toute liaison avec l'un de ses deux amis, relation de longue date qui était familiale uniquement de son point de vue, était tout bonnement impossible, et sa lenteur d'esprit impressionnante l'empêchait de comprendre la possessivité de l'ange, son agacement : cette graine de jalousie qui germait, s'épanouissait avec les regards insistants du démon, ses petites intentions trop émotionnelles aux yeux de Wrath.

L'ange sourit en voyant le geste emprunt de passion de celui qui s'appropriait sa maîtresse, un brin de mécontentement pour sa petite qui quittait le nid, mais heureux toutefois de la voir enfin si éprise d'un autre, si resplendissante dans le bonheur. « Êtes-vous sûr que je ne devrais pas le guérir avant ? Cela pourrait le soulager d'un peu et lui permettre de marcher plus facilement. Mais c'est à vous de voir. » proposa l'ange voyant l'état déplorable dans lequel se trouvait le vampire, n'imaginant pas les horreurs qu'ils avaient du braver, supporter à l'intérieur de la capitale.

Kai réagit tout à fait différemment. Ses doigts imposants se torturaient dans son poing qu'il réprimait miraculeusement. S'il avait pu il l'aurait chassé de son contact, il l'aurait sorti de cette cage qu'étaient ses bras pour venir l'emprisonner dans les siens. La rancune de la voir avec un autre, les sentiments d'obsession et de défaite qu'il avait ressenti avec Aimé refirent entièrement surface. Il était mauvais perdant et la pensée de tourner cette affection vers un autre n'avait fait que l'effleurer, une seconde en quelques mois. Son regard doubla d'intensité. Il se revit plaquer le réprouvé contre le mur dans ce temple de blancheur qui trahissait le peu de confiance qu'il avait en lui. Il allait la blesser, la mutiler s'il le laissait faire. C'est surtout ces pensées qui le motivaient, l'embrasaient de l'intérieur. Loin était-il de se douter du peu de sentiments véritables qu'il avait au final pour Sherry. Il voyait seulement cette lointaine projection d'elle, cette jeune fille fragile qu'elle était autrefois, jadis, pendant cette longue dépression de laquelle ils la sortirent lentement. Mais ça, tous et chacun l'ignoraient pour le moment.

''Lâche la'' Voilà ce que transmettait son regard. ''Arrête'' L'insinuaient ses membres portés vers l'avant. Le sourire tortionnaire du déchu, que Kai ne put s'empêcher de remarquer, le fit sortir de ses gonds et il n'opprima une violence inopinée que grâce à Nao qui le giffla le premier. Son visage déformé par un certain agacement, rien qui puisse le déchoir pour autant, il le tenait en laisse, l'empêchait de commettre l'irréparable, à contre cœur. S'il traversait ces limites, qu'il levait ne serais-ce que la main sur le colosse en face, la réprouvée ne resterait pas sans rien faire, ses émotions limpides comme du cristal : ils le savaient tous deux, l'ayant déjà aperçu sous son pire jour.

« Si c'est notre seule option, nous devons nous hâter d'y parvenir. Ce sera difficile j'en conviens mais on a vu pire » lâcha-t-elle d'un sourire qui se voulait rassurant pour répondre à la question de son amant. « Mais comment tu veux traverser tout un désert avec un blessé sur le dos ? Il a intérêt à savoir au moins où ça se trouve, sinon on est dans de beaux draps. » Il sentit des éclairs d'indignation, de rage pure le traverser de part et d'autre, la colère de quelqu'un l'atteindre. Il laissait échapper ces mots comme sous le coup de la vengeance, comme s'il espérait ainsi humilier ne serais-ce qu'un peu le déchu mais de toute évidence cela s'était retourné contre lui, plus qu'autre chose. Ce sentiment d'irritation prenait des proportions incroyables à chaque mouvement du colosse, à chaque fois qu'il s'approchait, qu'il tentait la rousse à ses côtés, qu'il exhibait leur proximité évidente. Quand il la toucha, elle tressaillit. Ce contact empli de sentiments la faisait rougir, la passion la rendait timide, innocente à souhait. D'un autre côté, Nao semblait éviter de trop observer la scène. Cette vue du démon ne le réjouissait aucunement, évitant par ailleurs des sentiments semblables sauf qu'à l'égard de la réprouvée. La culpabilité avait souvent raison de lui, voyant sa maîtresse non pas comme la fleur de neige qu'elle était, une fleur sur laquelle l'on aurait déposé quelques gouttes de sang pour symboliser sa pureté, mais bien comme une rivale qu'il savait toutefois pas intéressée.

En voyant la détresse du jeune homme à leurs côtés et son inquiétude envers le blessé, il se passa de l'avis final du titan et s'empressa de l'atteindre, pour se quitter ces idées délirantes de l'esprit. « Ne t'inquiète pas, il ne mourra pas. Viens ici, je vais te soigner. Cela prendra quelques minutes tout au plus pour que tu sente un certain soulagement et ça peut piquer un peu au début.. » fit-il en se penchant vers le vampire, ses deux mains au niveau de son abdomen pour réparer les plus grands dégâts, le dépouiller de sa peine et l'en préserver le plus possible. Sherry quant à elle se laissait envahir par ses sentiments et se perdit dans les séquelles d'un baiser, de ces mains massives qui l'enveloppaient entièrement. Elle s'empressa de le lui rendre, quitta le contact de ses lèvres pour ensuite anéantir la distance les séparant, la réduisant à néant sans efforts. Avec le double de l'affection, ses yeux plissés, ses lèvres humides mais rosées, ses mains encrées dans les siennes autour de son visage avant de se figer dans son buste. Elle posa son front contre le sien avant de s'en détacher et d'ajouter : « Tu ne m'as pas laissé partir il y a quelques instants, pourquoi maintenant ? Crois-tu seulement que j'allais pouvoir te laisser ici pour une chose aussi futile que ma ''sécurité'' ou mon bien être ? Je ne te quitterai pas. Ma place est à tes côtés. » La discussion était close. C'était un prêté pour un rendu, elle ne le laisserait pas ici, jamais de la vie.

Se tournant vers lui, saisissant impunément sa main pour la plonger à nouveau dans la sienne, il le porta vers  l'avant lui faisant signe pour avancer. L'ange et le démon se tenaient maintenant tous deux près du vampire encore en convalescence – sans que la réprouvée ne leur ai demandé quoique ce soit - prêts à l'aider si jamais le pire venait à arriver. Nao souffrait lui aussi de cette décadence de ses pouvoirs, de cet écart de puissance minime pour le moment mais tout aussi inquiétant. « Kai, fait bien attention à lui, tu m'entends ? » lâcha-t-elle en désignant l'ange du doigt s'inquiétant pour sa frimousse pâle, l'aura de faiblesse qui s'en dégageait.

Les abords du désert firent bien assez rapidement leur apparition, ce seuil qui marquait le début d'une mère de sables, de milliers de grains de poussière amassés en une seule étendue vorace et sans pitié. Elle l'avait déjà traversé, avait déjà bravé ses dangers, mais l'angoisse la prit quand même. Ces mers étaient imprévisibles, insatiables quant à leurs victimes. Ils les engloutissaient vivants ou morts, qu'ils soient anges ou humains, peu importait tant qu'ils assouvissaient ce désir de sang et de meurtre.Tant de victimes déjà à leur compte, tant de dangers que représentait le soleil tapant, le manque d'eau, de végétation, la chaleur intense, les tempêtes de sable, et tant d'autres encore. C'était un miracle que de le traverser, d'en arriver à bout sains et sauf mais là.. ça relevait du suicide, ni plus ni moins.

Cependant, ils étaient assez fous pour tenter le coup, disons même désespérés. La démone du désert ne viendrait pas à son secours cette fois, elle ne pourrait pas exiger d'elle des vivres ni le salut dans ce jugement dernier. Ils devaient compter sur eux uniquement. Les dunes s'enchaînaient, le déchu lâchait par moments quelques consignes pour leur indiquer le chemin jusqu'à la cité humaine qu'ils avaient – pour une raison que la réprouvée ignorait – placé en plein milieu du désert. Elle y voyait des remparts de taille, un mur de sable de plusieurs lieues empêchant les attaques mais aussi un grand désavantage pour tout homme qui voudrait visiter les lieux. Les heures passèrent. Le soleil, à son zénith à leur entrée, se couchait presque, les ayant accompagné dans leur longue traversée. Des parois se dressaient au loin dans une ombre épaisse entourée d'une certaine fumée. Du domaine du rêve l'architecture semblait tirée, une illusion du désert, mais cette dernière, palpable, leur prouva le contraire. Ils étaient sauvés.

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Ven 04 Juil 2014, 10:07

Wrath ne fut pas particulièrement enchanté que les deux amis de Sherry se dressent devant eux. Si ils aimaient la jeune femme, il s'avérait que Wrath aussi. Le fait que le Déchu enlaça sa taille, pour la faire venir contre lui, marquait une possessivité extrême, qu'il savait que les autres hommes allaient ressentir. C'était un combat de coq, et si l'un déclarait déjà forfait, l'autre était un peu plus irrité. Le démon regardait le Déchu avec haine et méfiance. Mais l'homme n'était pas né de la dernière plus, et même si sur son visage, l'expérience de la vie se lisait, il leva légèrement la tête, toisant le type plus petit du regard. Elle était à lui. Il n'y avait pas à discuter, ou à négocier, c'était les faits. Qu'il le veuille ou non. La voix de l'ange retentit, et il expira « Bien sur… » Le Déchu était particulièrement réceptif à tout ce qui tournait autour de la haine, la colère, l'irritement, et Kai en était emprunt comme jamais. Il bouillait. Ses gestes, ses yeux, son aura, tout dénonçait qu'il aurait voulu lui arracher la réprouvé des bras, mais c'était juste impensable. Le guerrier le détruirait, d'un simple coup de main, en levant son puissant bras. Si Sherry ne s'en rendait pas compte, entre eux s'installa une joute, un rixe, qui s'annonçait lente et épuisante.

Mais Wrath fut surpris, et hallucina de la scène présente devant ses yeux. L'ange et le Démon devait communiquer entre eux.. C'était impossible autrement...
Nao gifla Kai avec une violence non feinte, pour le remettre à sa place.
Détournant la tête pour s'occuper de sa moitié, l'homme se sentit presque honteux. Il s'était fait... Défendre, par... Un emplumé... La honte 'tain... Passant une main sur son visage, il préféra s'occuper de Keith qui gémissait faiblement sous la douleur de ses côtes brisées. Le brun l'avait provoqué du regard, lui demandant presque de venir lui arracher Sherry, de venir le démonter, qu'il allait lui mettre une branlée infinie qu'il ne reviendrait plus jamais, mais l'Ange du intervenir entre les deux et ça, Wrath n'y croyait pas. Pour lui, tout n'était qu'à charge de revanche. Il savait que Kai n'en avait pas finit avec lui, et bien que ce soit une joute de loup, de lions, pour savoir qui était le plus fort des deux, il était évident que le lionceau n'était pas le déchu.

La voix de sa petite lady retentit, et il s'en occupa, passant une main dans ses cheveux. Elle n'avait d'yeux que pour lui, ne voyant pas ce qu'il s'était passé, ni entre l'ange et le démon, ni entre Wrath et Kai.
Alors qu'il allait lui répondre, l'amertume de Kai résonna. A laquelle Wrath répondit « Déjà, si tu arrêtais de geindre, on avancerait un peu plus. » Car se plaindre ne ferait que ralentir le groupe entier. Keith était clairement mal...
La scène du baiser passée, il jeta un coup d'oeil au démon qui manqua de s'évanouir de haine.
Nao, plus pragmatique, finit par s'occuper de Keith, envers et contre tous. Le Déchu s'assit à terre, en tailleur malgré la raideur de ses muscles, et posa la tête du vampire dans ses jambes, tenu par ses grandes mains, lui caressant les cheveux. Comme un chien aurait remué la queue, ou un chat aurait ronronné, le gosse poussa un petit râle. Ce gosse était un modèle. Pendant que d'autres rageait pour des conneries, lui avait la patience. Il souffrait en silence, ne se plaignait pas, et il était simplement heureux d'être avec 'son maitre', d'être avec celui qu'il considérait comme toute sa vie. Le fait que, dans la douleur, il soit là, lui suffisait amplement à lutter contre la mort elle-même. Wrath admirait beaucoup ce vampire malgré tout. Il était un peu foufou, mais c'était un être exceptionnel, d'une loyauté sans faille, et qui demandait beaucoup d'amour. Avec lui, il n'avait que des enfants qui réclamaient son attention et qui dépendaient de lui, comme des chatons dépendraient de leur mère. Mais ça lui allait. Cette situation était, pour lui, confortable car il se complaisait à prendre soin de ces êtres là. Keith attrapa la main de Wrath pour la mettre contre sa joue, fourrageant dedans, se rassurant pendant tout le traitement « Ca va aller mon grand, tu es le plus fort. Alyss, viens ici. » Le génie s'agenouilla, posant ses fesses sur ses talons, et caressa les cheveux de Kei.
Le Déchu avait des mauvais côtés, mais sa famille, c'était toute sa vie, et vraiment, perdre Alyss, Keith ou Gaëlle serait un drame pour lui. Il était extrême. Décrocher une tête d'un corps ne le dérangeait pas et il faisait ça avec un calme affolant, mais dès que cela touchait aux sentiments, et bien qu'il n'était en rien démonstratif, ça le réveillait directement. C'était important pour lui d'avoir des gens à qui se raccrocher. Alors pour répondre à Nao il dit « La guérison peut bien être plus douloureuse que la souffrance actuelle, du moment que l'on est tous là, il survivra. » D'ailleurs, le génie était dans cette même optique, même s'il était espiègle. Dès que Wrath l'avait appelé, il était venu, sachant pertinemment ce qu'il devait faire.

Alors à côté de tout cela, Kai n'était personne avec sa haine.

Sherry répondit à son immonde phrase qui était de le laisser seul avec ses amis, mais il oublia qu'elle était elle aussi loyale et fidèle. Jamais elle ne l'abandonnerait. Lorsque Keith alla mieux, Wrath se leva et se posa en face de la Réprouvé. Il posa sa main sur sa joue, et embrassa son front, la prenant dans ses bras « Je n'en n'attendais pas moins de toi ma jolie. » Sa voix rauque retentit, avant que tous ne se mette en route. Sherry était soucieuse de l'ange qui se voyait faible « Kei, Alyss, on bouge. », « Gaëlle dort toujours ? », « Oui, de toute façon elle est interdite de voler dans le Désert. Nous devons fuir Avalon, et je ne veux pas risquer de la perdre si bêtement. » Alyss ne dit rien, acceptant la décision de son maitre.
La fuite continua alors vers le Désert. Ils marchèrent un long moment. Utopia était au milieu de l'étendu de sable, et la traversée leur prendrait facilement deux jours et une nuit. Ils ne prirent le temps de ne dormir que quatre heures malgré le froid du Désert, et de repartir envers et contre tous.

Utopia se dessina devant eux, belle, grande, et vide. Vide de tout habitants. Quand ils y arrivèrent, il n'y avait plus la fraîcheur d'antant, plus rien n'était pareil et le Palais était mort aussi. La journée fut épuisante, exténuante et tous ce que tous voulaient, c'était aller se coucher. Gaëlle pourrait enfin sortir la nuit, maintenant. Elle s'était complètement remise et attendait patiemment de pouvoir se renvoler. Wrath l'en avait empêché dans le désert, mais cette fois-ci, c'était la bonne « Je propose que, vu la présence inquiétante des hommes ici, on se trouve une maison, et on y dorme. » Ironie, bien sur, mais pas sur la fin de la phrase. Des maisons étaient détruites, et plus ils se baladaient dans les quartiers, moins ils étaient confiants. Mais des manoirs finirent par se détaché du reste, et il dit « Sherry... Qu'en penses-tu ? » C'était grand, spacieux, et peu endommagé. A l'intérieur, Alyss emmena Keith fureté et trouver des bijoux, alors que le vampire, devant suivre, s'inquiétait pour trouver un lit qui pourrait l'accueillir. Ou une paillasse. Il s'en fichait il voulait dormir. Alyss et lui restèrent dans une chambre -sachant que les génies ne dormaient pas, évidemment- et Wrath prit la main de sa belle « Allons-y, ils sont grands, je suis persuadé que Nao trouvera une chambre. »
La maisonnée était constituée de trois chambres aux lits deux places. Alyss et Keith avait pris celle tout au bout. Ainsi restait deux, accolées l'une a l'autre, seulement séparées d'un mur. Wrath prit la plus grande « J'ai hâte de dormir. » Gaëlle s'enfuit dehors, se dégourdir les ailes, alors que le Déchu déliait son kimono, pour le poser sur un fauteuil. Torse nu, prêt à quitter ses vêtements, il s'étira. Nao emporta le démon dans la chambre à côté, fermant la porte de la leur. Wraht vit Kai partir, du coin de l'oeil, sans avoir son mot à dire.

Le soir arrivait. La journée fut longue « Je me demande s'il y a des bains... » Wrath chercha une salle d'eau privative, trouvant un petit bassin. Émerveillé par le luxe de cet endroit, il dit à sa belle « Viens... » L'eau avait refroidie, mais elle était tout à fait agréable, et ce fut libéré de tous vêtements qu'il entra à l'intérieur. Posant les coudes sur un rebord, il sentit ses muscles se détendre. Attrapant la réprouvé, il la fit venir a cheval de lui, collant leur torse, pour l'embrasser « Enfin seul... » Ses mains mouillées vinrent caresser ses joues, saisir son cou et ses machoires pour lui tenir la tête, posant ses lèvres contre les siennes, empreintes de désir et d'envie. Il était un homme qui désirait cette femme. Il n'était pas Kai, le gringalet qui pouvait à peine la porter, non. Il était un géant, capable de soulever des montagnes pour elle. Pas qu'elle non, des montagnes entières.
Alors le type sentant ses sens l'appeler, se détacha d'elle « Attends... » Il prit seulement soin de se laver, pour faire tomber le sable de sa peau et ses cheveux, espérant que la jeune fille en ferait autant.
Sortant de l'eau, se séchant avec des linges étant rester là, dans la hâte de l'évacuation, il finit par se diriger vers le lit, dans le plus simple appareil. La nuit avait envahit la chambre le temps de leur bain, la journée était passée relativement vite. Le drap monté jusqu'à la taille, Wrath toucha son torse, une main derrière la tête, regardant la rousse arriver, habillée que légèrement. Ca faisait une éternité qu'il ne l'avait pas vu, et qu'il avait seulement rêvé d'elle « Sherry... » Le Déchu sentit son bassin réagir à la vue de la jeune femme. Plus elle s'approchait, pire c'était.
La nuit qui s'ensuivit fut aussi mouvementée que la journée. Wrath roulait avec délicatesse sur le corps de sa belle, et ne pouvait s'empêcher de râler de plaisir, de bonheur. Unir son corps au sien, laisser les ses sens et son désir le prendre, pour se déverser dans le corps de la belle, etait pour lui une petite mort doucereuse, qu'il voulait et cherchait en permanence. Après ce qui sembla des heures, il se pencha sur elle, le corps légèrement moite, pour l'embrasser dans un dernier cri de jouissance « Je t'aime tellement... » Il l'avait murmuré, mais sa voix étant tellement tendu et rauque par la passion, elle résonna. Et si ses paroles n'étaient pas compréhensibles, le son oui.
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Ven 04 Juil 2014, 16:02


L'idée de l'ange tombait à pic. La ville, que la réprouvée n'avait jamais exploré malgré sa maigre contribution à sa création, n'était hélas plus que l'ombre d'elle-même et c'est dans de bien tristes circonstances qu'elle en observait la grandeur. Celle-ci, disparue, révolue pour laisser place à un amas de pierres et des ruelles désertiques habitées par dieu sait quel mal, lui donnait froid dans le dos. Leur installation dans une maison, ne leur appartenant guère toutefois, était la bienvenue. La répartition des chambres se fit sans encombrement, le nombre étant adéquate pour le nombre d'occupants, et très vite Wrath et Sherry s'engouffrèrent dans la leur. Suivant l'homme de près, elle le suivit dans les bains, laissa toute gêne derrière elle pour profiter d'un moment qui demandait toute son attention. «  Repos bien mérité faut dire.. Et oui, seuls.. ça fait tellement longtemps j'ai l'impression » souffla-t-elle légèrement. Trempant dans les eaux sa petite anatomie chauffée à blanc ( frêle, chétive comparée à celle de l'ange ) elle vint toucher de ses doigts le torse musclé de l'être aimé, le touchant de tout son être, se noyant dans ses yeux et profitant de la grande vue sur son visage entier. Ses seins s'écrasaient contre l'armure sensible, ses bras se portaient au niveau de son coup alors qu'elle profitait de leur proximité intense.

Quittant quelques instants l'enlacement de ses bras, elle suivit son exemple. Prenant un linge de bain qui traînait sur les quelques commodes longeant les murs, elle l'imita, en imbiba la surface d'un gel incolore, pour ensuite le parsemer sur sa peau blanche sur laquelle le soleil n'avait de tout temps jamais eu d'emprise. Peau immaculée, sans tâche ni défaut. Un linge soyeux, laiteux, lisse que ses doigts parcouraient pour en éliminer la souillure, les diverses saletés que le désert y avait déposé. Une fois sa toilette promptement achevée et son ange l'ayant devancé, elle quitta le bassin, se recouvrit d'un peignoir assez long mais d'une matière très peu consistante. L'on voyait ses formes, les oscillations de son corps. L'on pouvait les dessiner du bout des doigts, se confondre entre les milliers de fils orangés, cette crinière flamboyante qui effleurait quant à elle le buste de la belle rousse.

Arrivant dans la chambre, elle vit l'homme se détendre agréablement entre les couvertures et le confort qu'elles lui apportaient, révélant par ailleurs ouvertement sa peau virile, marquée mais en rien privée de son charme charnel. Jonchant les bords du lit, s'asseyant dans un premier temps sur ses talons, elle vint bien vite coller ses lèvres de nouveau aux siennes, le baigner de sa douceur et affection. « Je suis tellement soulagée que tu ailles bien.. » Tant de frayeurs il lui avait causé, tant de fois son cœur avait manqué de s'arrêter au milieu du danger, de la destruction imminente. Elle se délectait de l'avoir encore à ses côtés, de ne l'avoir point perdu dans cette folie bouillante. Elle s'assurait de sa présence par ce biais. Le maigre tissu déferla alors le long de ses épaules, s'échoua sur ses cuisses, lui faisant grâce de toute sa personne aussi simplement que cela : elle avait perdu cette illustre innocence. Oui, car elle était maintenant empreinte, victime des mêmes désirs que tout autre homme ou femme en la douce présence de leur amant, les violents élancements d'une passion silencieuse. Elle connaissait maintenant, par sa main, les plaisirs de la chair, la soif d'un corps envers un autre. En somme l'envie de se perdre ou se fondre dans cette étreinte doucereuse et de ne jamais, ô grand jamais, s'en séparer. Rester collée à lui, nuit et jour, sous les regards des astres curieux, jusqu'à en perdre connaissance voire oublier que jamais ils ne furent deux êtres distincts, deux parfaits étrangers.

« J'aime bien être dans tes bras, ils m'apaisent. J'aime aussi ta voix, ton touché, ta tendresse, les yeux avec lesquels tu me regardes constamment.. Je t'aime, Wrath » Ils étaient les mêmes désormais, soucieux, jaloux, attirés, assoiffés, aimés. Ils ne partageaient rien ou partageaient leur tout. Elle gémit entre ses bras de sa voix aiguë mais restreinte par une timidité non feinte, peur de s'abandonner complètement à un élan subversif et puissant ; il gémit à son tour par des râles de plaisir prononcés tout en chuchotant à son oreille l'indéniable vérité. Elle criait son nom, il soufflait le sien bien bas, à son oreille doublant l'effet produit. Le matin venu, elle trônait sur lui, ses bras jonchant son torse, ses mains s'arrachant sa peau. Elle le salua d'un tendre baiser, sur sa joue, sur son front, alors qu'elle restait allongée près de sa tête à effleurer sa tignasse décoiffée. Elle attendit sagement son réveil, se perdit entre les draps dénudée jusqu'à voir les yeux de son chéri s'ouvrir et affronter les siens. Ils étaient fusionnels, les deux versus d'une même pièce qui pourtant, bravant toutes les lois, baignaient dans la même lumière. La sienne.

¤

De l'autre côté du mur séparant les deux chambres, se préparait cependant une tempête, un courroux qui n'avait pas lieu d'être. Ils avaient pénétré dans la chambre au même temps que les deux tourtereaux et avaient de suite quitté leurs habits emplis de sable pour en vêtir d'autres, neufs. Ayant partagé un petit en-cas de minuit pour assouvir une faim momentanée, ils se laissaient choir maintenant sur le lit unique, l'ange partageant des géhennes toutes différentes de celles qui s'acharnaient dans l'esprit du démon. « T'étais pas obligé de me gifler ! J'ai encore mal là ! » s'écria le démon avec une certaine rancune. « Tu n'avais qu'à ne pas faire le pitre. Réagir comme ça juste parce que Sherry a trouvé quelqu'un.. Tu es pitoyable.. » « T'insinues quoi par.. » « ..mais je le suis tout autant à poursuivre une cause perdue comme toi. Tu es vraiment toujours à la ramasse » intervint l'ange blond tout en soupirant d'exaspération face à cette graine de jalousie qu'il avait réussi à planter en lui, ce qui ne lui était pas permis, ce qui était sûr de le déchoir. Les sentiments négatifs s'enchaînaient au fur et à mesure qu'il tombait, éperdu, dans le piège que lui avait tendu l'être sombre, sans en être conscient lui-même.

Kai essaya de rétorquer, d'objecter à la remarque de l'ange malgré sa pertinence, mais, en ouvrant la bouche, son attention se porta ailleurs, fut attirée par des sons bien évocateurs, venus de la pièce voisine. Il n'en crut pas ses oreilles en premier lieu, se permit le bénéfice du doute, celui de croire que ces dernières le dupaient et se jouaient de ses sens pour le faire atteindre un stade tout particulier de folie intérieure. Mais bien vite, il entendit d'autres gémissements et cette fois d'une voix qui, d'aucune façon, il n'aurait pu confondre.
Une voix d'homme, hors contrôle, masquée par celle d'une femme qu'il connaissait bien, une mélodie jouée à deux qu'il avait horreur à entendre.
Nul doute possible désormais.
La réalité le frappa tel un coup de tonnerre ( qu'il mima du sien dans un fracas que les coussins amortirent ) alors qu'il se levait déjà du lit improvisé pour se hâter dans la chambre voisine.
Des yeux déformés par la rage, aveuglé, en colère, habitaient ses orbites. Dans cet enchaînement maléfique, une petite voix résonna et une main s'échoua sur son habit. Une main forte, petite toutefois, une main délicate qui jamais n'avait connu le vice.. Ce qui ne saurait tardé cela dit..

Elle le propulsa d'un seul geste sur le lit, le superposa de tout son poids pour le laisser voir clairement celui qui le domptait aussi aisément. « Tu crois être à la hauteur ? Être quelque chose à ses yeux ? Faut pas être un génie pour comprendre qu'il ne voit  pas en toi un rival mais plutôt un insecte, insignifiant dont il peut facilement se défaire. Avoue le. Elle n'est pas à toi. Elle ne le sera jamais ! » lâcha-t-il dans un premier temps avant que le démon ne puisse reprendre entièrement ses esprits, sortir de cette torpeur meurtrière dans laquelle il se plaisait, lâche personnage. Il ouvrit les yeux. Ses orbes, bien qu'incrédules, s'écarquillèrent de surprise à la vue d'une telle scène, expression. Nao ( l'ange altruiste qu'il avait de tout temps cru innocent mais avec une langue fourbe et osée ) le superposait de ses deux longues jambes, ouvertes, longeant son corps alors que son postérieur prenait place, nonchalamment, sur son torse, et qu'il se redressait élégamment.

Il le sentait, ses deux mains sur son torse, ce cœur battant, alors que la chevelure dorée pendait juste en face de lui, dissimulant à moitié le visage du petit être le regardant fixement dans son habit léger. Des yeux azurs plissés par une douleur quelconque, des lèvres douces mais adroitement fermées, une dent mordant celle inférieur comme pour empêcher de jaillir des paroles redoutables qu'il regrettait amèrement à coup sûr. Des pommettes rouges de honte ou d'anxiété, qui sait, peut-être d'un sentiment nouveau, du ressentiment, de l'envie, choses qu'il ne devrait aucunement consommer en abondance. Avant de laisser le temps au démon de dire mot, il s'affaissa sur lui, s'arquant pour atteindre son visage, ses deux coudes de part et d'autre pour lui permettre un certain équilibre. Un baiser qui n'avait de sens que pour un d'entre eux, le premier et le seul contact qu'il n'eut réellement entre eux cette nuit-là. S'écartant du jeune homme et cachant son visage du revers de sa main, l'ange abandonna là le démon ahuri, interdit, ayant sombré dans un sommeil profond avant même d'avoir pu réaliser ce qui venait de se produire.

¤

Le lendemain matin, la tension entre eux, réunis dans le salon, était plus que palpable, quasi étouffante. L'arrivée de la réprouvée, accompagnée du déchu, ne fit qu'empirer les choses. « Tout le monde a pu se reposer ? Ça va mieux ? » demanda-t-elle de sa candeur habituelle. « Certains plus que d'autres de toute évidence. » cracha-t-il de sa langue de poison, de jalousie, mais surtout d'un orgueil et une fierté qui l'empêchaient de reconnaître une défaite qui au final n'en était pas une. « Tu n'as pas bien dormi Kai ? Il m'a pourtant semblé t'entendre ronfler toute la nuit. » « QUOI ? C'est TOI qui dis ça ? Me fais pas rire. Moi j'ai entendu beaucoup plus que.. » dit-il avant de sentir une douleur aigu en provenance de son pied que l'ange venait très gentiment d'écraser sous sa dure semelle, un air angélique sur son visage. Le prenant alors par le col, il l'approcha de sa frimousse souriante ( qui prenait ici un accent assez effrayant ) avant de prononcer : « Soit tu te calmes, soit je te fais bien pire que hier soir. Tu sais que ce n'est pas Wrath que tu dois craindre. Tu as un autre danger bien plus près. Alors comporte toi en homme bon sang. » chuchota l'ange de telle sorte que Kai soit le seul à l'entendre.

Ce dernier, se tournant de nouveau vers le déchu, leva sa main en guise de représailles, d'un agacement qu'il ne contrôlait plus maintenant qu'il se mettait Nao à dos également. « Tout ça c'est de TA faute ! 'spèce de.. » Mais cette fois, ce fut la main de Sherry qui se porta sur son bras, le serrant de toutes ses forces, laissant presque des marques, certes éphémères mais tout aussi douloureuses. Il avait compris le message, ses yeux le transmettaient aussi clairement que du cristal. Il quitta la pièce en courant, se dirigeant vers la mer de sable qui s'étendait au dehors. Quelques minutes s'écoulèrent et un silence de plomb pesait dans la pièce, le grabuge causé par le démon n'étant qu'une source supplémentaire d'ennuis pour le petit groupe en question. Un fracas assourdissant, un souffle haletant, une présence incrédule, firent cependant irruption de nouveau dans la pièce, affrontant le regard surpris mais interrogateur de tous ceux qui s'y trouvaient. « Pas le temps d'traîner !! J'crois qu'ya des problèmes au château ! Il s'effondre ! » hurla-t-il sans merci. Un nouveau tissu de pièges, de dangers, d'une mort prochaine se dressait devant eux et une fois de plus il était impensable que d'essayer de s'y frotter ou de l'affronter. S'en remettraient-ils seulement un jour.. ?

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Jeu 24 Juil 2014, 16:13

Elle était si belle, et tout ce qui la constituait n'était pour lui que parfum et embruns. Son odeur l'enivrait, tout comme le touché de sa peau. Sa voix l’envoûtait, et la tenir sur lui, entre ses grandes mains chaudes, lui procurait des sensations comme jamais il n'en avait ressentit. Elle était unique pour lui, une femme faites de plumes et à la fois de braises, ce qu'il adorait. Il ne pouvait pas s'empêcher de la regarder en permanence. Sherry avait pris place sur ses larges cuisses, alors qu'il était assit dans le lit. Les tissus qui recouvraient son corps doux comme du cachemire, glissèrent sur ses courbes, pour en révéler leur splendeur. Wrath s'émerveilla de ce corps de polichinelle qui, pourtant lui avait déjà appartenu quelques fois. Il n'en revenait pas. Il avait réussi à la posséder, aussi délicate soit-elle. La passion qui le consumait s'avérait mortelle, autant pour l'un que pour l'autre, mais tellement délicieuse. Grâce à elle, il ne faisait qu'apprécier, à sa juste valeur, tout ce que le corps de Sherry lui offrait. Un bijou dont il se faisait une joie d'être l'écrin.
L'entendre se retenir, pour laisser finalement les gémissements de plaisir s'emparer d'elle, pour finir par lui aussi se laisser aller, sous des râles virils et dominants, résonnant dans la pièce. Il ne pouvait pas concevoir combien ils appréciaient, chacun le corps de l'autre, pour la bonne et simple raison que, dès qu'ils se touchaient, ce n'étaient que pure extase, et leur monde à eux en restait clos, les enfermant à jamais. Alors au delà des murs de la chambre, ce qu'il se passait réellement et qui les entendait... Il n'en avait aucune idée, n'y pensant même pas. Bien au contraire.

Le lendemain, la douceur du réveil fut quelque chose qu'il cueillit avec légèreté. Il sentit de petites lèvres sucrées, embrasser sa joue, son front, sa mâchoire, puis ses lèvres. C'était furtif, adorable, quelque chose de passionné et de retenu. Ouvrant les yeux, il vit le visage si magnifique de la rousse. Ses cheveux raides lui tombèrent sur les épaules, le visage, et ce fut dans cette même vision, qu'il découvrit son corps sous les draps. Comme tout homme, le matin était propice à un échange amoureux, dont il ne refusa pas l'étreinte, retournant la donne pour surplomber sa dulcinée, qu'il combla à nouveau, sans se soucier pour le moins du monde de ce qu'il se passait dehors.

Ce fut alors frais comme tout qu'ils arrivèrent dans le hall où avait été aménagé une table et quelques mets non périssables, qu'il restait à proximité. La nuit avait été chaude et moite, mais pas plus pour eux que pour d'autres. Cependant, à peine fut-il ici, qu'ils se firent fustiger par le démon. Le type sauta sur la table, écrasant la main de Keith, qui essaya de le mordre au mollet. Une main dans son kimono, Wrath ficha l'autre sur ses yeux, déjà excédé du comportement de ce gamin. Bon sang, il avait déjà toute une ribambelle de gosses à s'occuper, et voilà que celui-ci s'y mettait, par jalousie pure. La réprouvé était bien trop innocente sur certains plans, pour comprendre ce dont Kai voulait parlé. D'un geste possessif, Wrath l'attrapa par la taille, la collant contre lui. Et ouais... Elle était à lui... Et ?
A nouveau, il posa sa virilité sur la table, avant de se la faire éclaté par Nao qui arriva, avec sa gueule d'ange, pour claquer une énième gifle au visage du type. Le démon partit boudé, sortant du manoir, pour cuire sous la chaleur aride du désert « Il faudrait vraiment qu'il pense à se calmer... » Mais à peine eut-il finit, que le brun entra tout affolé, pour annoncer le grabuge du Palais.

Wrath se précipita à l'extérieur. Il vit, de loin, des gens en sortir avant que l'entrée ne s'écroule, ensevelissant certains corps « m*rde ! Allons-y ! » Grosse erreur. Se mettre dans un pétrin pareil, sachant qu'ils n'avaient rien mangé depuis la veille, ce serait simplement de la folie.
Cependant ils n'avaient pas le choix, ils devaient essayer d'aider ces gens là...
Les cris parvenaient jusqu'à eux. Il faisait affreusement chaud, et l'avancée était éreintante, alors que ce n'était que le matin.
Le groupe se mit à avancer, et les ruelles menèrent étrangement plus vers une extrémité de la ville. Des amas de gravats bloquaient certains passages, et ils se retrouvèrent devant une entrée dérobée d'où sortit plusieurs personnes. Un gars, leader, mena le groupe, le sommant de le suivre, alors que les habitants eux, le suivaient comme ils pouvaient. Il fallait fuir, tout s'effondrait « Sherry qu... », « Bon sang ! Partez donc ! Vous voyez bien que tout s'effondre ! Allez avancez ! », « Mais ne... Reste-t-il pas des gens à l'intérieur ? », « Et alors, regardez ! » Défonçant un mur qui, après son passage ne tarda pas à s'écrouler, Wrath vit un monstre traverser la muraille, pour pénétrer le palais en défonçant tout sur son passage. Une immensité, de dos... « Qui sont-ils… ? Tu as vu ça... ? » S'adressant à la rousse il finit par se tourner vers la caravane en train de se préparer pour partir « Je viens d'Avalon, et nous avons subit des attaques d'Hommes et... » Le conseillé n'arrêtait pas de le couper « Mais fuyez bon sang !!!! » Il lui passa devant, rejoignant les humains en partance.

Wrath regarda la troupe, ils étaient presque dix. « J'ai peur qu'en allant dans ce Palais, les plus faibles nous ralentissent. Et je ne parle pas en mal. Je connais Kei et Alyss, les emmener serait les tuer. Je refuse de les envoyer à l'abattoir. »

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Sam 26 Juil 2014, 22:32


« Je suis sur tes talons ! Hâtons-nous » laissa échapper la réprouvée alors qu'ils quittaient la sécurité temporaire du logis reculé pour se diriger vers le front, le cœur même de cette bataille qui s'étalait sur tout le périmètre de la ville. A l'intérieur des remparts, au détour d'une rue, dans les maisons, au palais.. le chaos régnait partout. Un fléau avait prit possession de la ville et il frappait continuellement ( invisible et indomptable ) autant que possible. Il n'épargnait personne, ne semblait pas doté d'une âme humaine ou d'un sens quelconque de compassion ou miséricorde.
En somme, l'arrêt de mort de cette ville était signé, le moment où ils y mirent les pieds. Les Ridere.

Le petit bout de femme laissa Wrath la guider. Elle suivait le courant ( essayant de garder la cadence après tours et détours dans feu Utopia, la ville des humains ) et s'attachait à l'être aimé le plus possible dans l'espoir de ne pas s'en voir séparée malgré toute l'agitation qui régnait en ces lieux.
Elle n'était plus rien sans lui. Sa place était à ses côtés. Il lui donnait le courage de tout traverser, lui inspirait la force de garder la tête haute dans l'adversité. Ils affrontaient de nouveau l'apocalypse, mais cette fois pourrait-on couronner cela de succès ? La panique reprenait le dessus. L'ambiance doucereuse et l'image envoûtante du réveil de son amant, s'effritaient sous les cris et les marres de sang. La course reprenait et ils n'avaient plus le temps de songer à quoi que ce soit. Ils étaient arrivés sans rien, désemparés, perdus, et ils repartaient par le même chemin.. Mais au final, par les temps qui courent, n'était-ce pas le cas de tout le monde ? On ne pouvait plus espérer tout gagner sans rien donner en retour.. Bien que l'équivalence dans cet échange n'ait été profondément amputée..

Et ils se faisaient attaquer une fois de plus..
Une ville de plus tombait devant leurs yeux, impuissante, pitoyable, mais cette fois le meurtre était devenu plus carnassier, plus vicieux que toutes les atrocités qu'ils avaient pu entrevoir à Avalon..
La ville était à feu et à sang. Les auteurs de cette commotion signaient leurs méfaits d'une marque toute particulière. Ils s'étaient réunis en grand nombre alors qu'une poignée d'entre eux aurait amplement suffit à tout dévaster sur leur chemin..
Impossible de battre l'ennemi, et en leur qualité de faibles mortels, ils ne pouvaient que fuir. Fuir, se réfugier ailleurs, prier pour un avenir tout en abandonnant derrière eux leurs toits, provisions, mémoires, passé, dans l'espoir de survivre un jour de plus. Quand bien même cette invasion serait justifiée, combien de peine encore allaient-ils devoir leur infliger ? Tant de souffrance était-elle vraiment nécessaire ? Elle n'envisageait plus l'avenir du monde, le voyant crouler, dévasté par ces bêtes inhumaines, n'ayant jamais vu pareil créature en ce monde..

Ils croisèrent la route de nombreux réfugiés essayant sûrement de fuir la ville au plus vite. Un homme prenait en charge la direction, et hommes, femmes derrière lui obéissaient aveuglément. Un homme coupa la parole au déchu quand ce dernier s'apprêtait à lui adresser la parole, visiblement plus altéré que tous les habitants qu'ils avaient pu croiser. Eux au moins tentaient tant bien que mal de garder leur calme, tandis que lui, dans ses habits respectables et son grand égo, tremblait comme une feuille qu'on expose aux quatre vents avec une seule envie : déguerpir. Il semblait totalement.. désespéré. Parfaitement. Proie absolue de la peur du danger, de la Mort. Et c'est en apercevant au loin la nature de leurs assaillants ( des monstres déformés pâles à souhait ) que le couple comprit ce qui les mettait tous dans un tel état d'alerte..
« Je l'ignore mais s'ils nous attrapent.. »
Inutile de rajouter quoique ce soit.
Inutile de stater l'évidence même.
Même pour ceux pas très futés ( comme le démon par exemple ) il semblait limpide de comprendre de quoi il en retournait. Ils savaient aussi que la mise et la donne n'étaient plus du tout les mêmes qu'à Avalon. Ici, ils pariaient plus mais sans autre ambition que de s'en sortir sains et saufs, le tout avec un énorme risque de tout perdre au dernier instant d'un seul coup de dès mal lancés. L'enjeu n'était aucunement le même mais l'idée était là.

Wrath tenta de communiquer mais visiblement c'était futile, tout bonnement inutile si l'on considérait le désespoir de l'homme en question. Il s'immisça parmi le convoi qui partait déjà, abandonna derrière lui tous les autres, ses devoirs, responsabilités, même son humanité était passée à la trappe.
Sherry assista à la scène d'un air interdit.
Elle ne put laisser échapper mot sans que dans ces derniers l'on ne lise une exaspération certaine. Elle pouvait bien être douce, chaleureuse, accueillante et que sais-je encore mais une chose qu'elle ne supportait pas c'était les hommes, qui plus est lâches comme celui-ci. Oui. Cette haine qu'on pourrait assimiler à de la rancune assez profonde ne l'avait toujours pas quitté en dépit d'avoir trouvé un homme exceptionnel et tout à fait extérieure à cette règle qu'elle s'était créée. ''Les hommes sont des lâches. Ils veulent juste sauver leur peau, quitte à y laisser celle des autres'' Ce type à l'instant venait de lui prouver qu'elle avait raison. Il la répugnait au plus haut point pour ainsi dire.

Toutefois, l'heure n'était pas au sentimentalisme ni aux longues réflexions, et se détachant de cette vision pure de lâcheté, elle vint se rattacher à Wrath comme pour se rassurer ou se purger d'un péché qu'elle aurait cru commettre à l'instant. Elle détestait cette faille en elle-même voilà tout.

« Bien sûr que non ! Nous n'en sortirons tous indemnes. Et, tu as raison.. Il faudrait trouver une autre solution, mais le temps nous est compté.. » commença la belle en bégayant légèrement. Elle lança quelques regards aux alentours, passant en revue rapidement tout ce qui pourrait leur permettre une ouverture ou quelque sortie qu'ils puissent exploiter, mais derrière cette façade pâle et immuable, se cachait la petite rousse inquiète et apeurée. Elle n'était pas faible. Elle pouvait se défendre et ne voulait pas être protégée constamment comme une petite princesse en détresse.. Mais là, la situation échappait à tout contrôle et leurs issues régressaient à vue d'œil au fur et à mesure que s'effondraient toutes sorties visibles et que s'achevaient par des culs-de-sac tous les chemins envisageables. Oui, maintenant elle avait peur. Pas comme l'autre canaille, mais l'angoisse était réelle.

« C'est sûr qu'on ferait pas long-feu face à eux.. L'affrontement n'est même pas une option.. » lança le démon dans un ton de constatation évidente, lui qui semblait toujours si sûr de lui et si paré au combat. Pourtant il n'avait pas tort, loin de là. Leur force était visible, presque palpable. « Pour une fois, on est d'accord. Et c'est vrai, le temps presse.. Mais ça ne servirait à rien d'aller se réfugier dans les bâtiments non plus. Ils pourront facilement les détruire. On ne peut qu'essayer de quitter leur champ d''action'', ou autrement dit le rayon dans lequel ils attaquent. C'est notre seul espoir.. » « Plus facile à dire qu'à faire.. » grommela-t-il le petit insolent. « J'ai jamais dit le contraire imbécile ! » acheva en dernier l'ange.

C'était leur façon à eux de se passer les nerfs, d'essayer de garder leur calme dans une situation visiblement des plus désespérées. Ils réagissaient toujours ainsi et il n'y avait rien à y faire. Faisant un tour sur lui-même, il se pencha au dessus des quelques citoyens tremblotants qui les accompagnaient, et s'écria sans merci : « Hey vous ! Les habitants ! Z'êtes pas au courant de quelque chose ? Allez, bon sang ! C'est votre ville. Vous d'vez bien savoir s'il y a des souterrains ou quoique ce soit dans votre p*tain de ville non ? » La rage refaisait surface. Parler était une façon comme tant d'autres de se lâcher. « Allons, Kai, arrête. Ce serait trop facile si on pouvait s'échapper encore de la même façon.. Il faudrait seulement qu'on puisse parvenir discrètement jusqu'aux remparts mais là aussi.. On ignore comment s'y prendre. » Ça ne menait à rien. Ça ne faisait qu'attiser l'impatience qui régissait déjà cœurs et esprits. La jeune fille tourna éventuellement son regard vers son amant s'attendant probablement à ce qu'il ait une idée plus fiable que tous ces hasardeuses propositions, ou qu'il puisse au moins la rassurer. Les femmes ont tendance à compter inconsciemment sur l'être aimé, même sans s'en rendre compte. Elles restent vulnérables par moments malgré la facette forte qu'elles affichent. Sherry ne faisait aucunement exception à la règle..

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Mar 29 Juil 2014, 09:38

Avalon, maintenant Utopia... Où pourraient-ils un jour se réfugier ? N'était-ce pas chaque ville qui tombait comme ça, petit à petit ? C'était désastreux. Les murs des batisses se faisaient enfoncés pour recevoir des monstres bien plus grand et massif que le déchu. Bien que Sherry restait collé à lui, dans une marque de soutient qu'elle affectionnait de sa part, il ne pu que rester figé devant ce macabre spectacle. Les gens, à l'intérieur du palais, allaient tous mourir, encerclés par ces affreuses bêtes. Comme pour la savoir encore en vie, elle au moins, il prit sa main, serrant son étreinte « Ne me lâche jamais Sherry. » Jamais il ne voulait qu'ils s'abandonnent l'un l'autre. C'était des âme soeurs, le genre de personne que l'on recherche toute sa vie pour ne faire qu'un et que, lorsqu'elle meurt, nous soyons seulement... Mort. Demi-mort. Il ne fallait pas qu'ils se fassent choper par ces viles créatures. Ni l'un, ni l'autre. Leur force était démesurée, et ils n'étaient même pas sur de résister à un seul de leur coup.

Alors que le conseiller Royal hurlait en courant partout, ses moustaches filant au vent, telle la crinière d'un cheval, le Déchu resta interdit l'espace de deux secondes. Il était partagé entre sauver sa peau, et sauver le Palais. Mais la réponse lui fut vite donnée... Il sentit Sherry bouillir à ses côtés. Les Réprouvés étaient connu pour avoir une sorte de bipolarité, sans être atteint de schizophrénie. Juste une exacerbation des sentiments. Surtout de la colère. Sa petite main pâle serrait la sienne, et l'homme tourna sa tête. Il caressa ses cheveux roux pour la rassurer « Ca va aller... » Sa voix était douce, calme. Il ne savait pas pourquoi elle était énervée, mais ne voulait pas qu'elle succombe sous ses sentiments.
Le problème, c'était que la voix de sa douce avait tremblé sous la pression. Tout comme Wrath, elle voyait leur chance de survie s'amoindrir s'ils restaient ici. Se collant à lui, il la rassura d'un bras, entourant son corps de porcelaine « Sherry, calme toi. Accroche toi à moi, nous allons partir d'ici. » Elle n'avait pas à subir ça. Et pour elle, il était égoïste. Pour elle, il était prêt à laisser une ville entière s'écrouler, si, au final, il pouvait la mettre en lieu sur, à l'abris.

Le démon et l'ange s'énervèrent à leur tour, cédant sous la panique. Des débris de mur tombèrent. Le Palais lui même fut secoué comme un arbre fruitier. Le Déchu finit par s'agacer à son tour « On va aux remparts. Il faut que j'arrive à m'élever, une fois fait je vous guiderai. » Wrath lâcha sa douce pour faire un pas en avant, et déployer ses immenses ailes devenues blanches. Quelques plumes étaient noires, mais rien de probant. Alors il se mit à courir, prenant son envol. Comme si l'un d'elles se paralysa, il chuta immédiatement. Il était dur pour lui de penser à voler. Il s'y reprit à trois fois avant de s'énerver, et finir par voler de manière à peu près stable. Réunissant force et énergie, il s'éleva au-dessus d'eux, et des bâtiments, pour les guider dans ce labyrinthe « Je ne tiendrai pas longtemps, suivez moi ! » Il parcourut une distance phénoménale rien qu'en planant malgré tout.

Faisant zigzaguer le petit groupe dans les ruelles, il se sentit faiblir et commencer à chuter. De mémoire, il retint les ruelles par lesquelles il devait passé, pour rejoindre l'artère qui menait à la sortie. Seulement, il voulu trop forcer, et comme un oiseau que l'on aurait tué en plein vol, il s'étala sur le sol. La poussière se souleva, alors que ses ailes commencèrent à disparaître. Keith et Alyss coururent vers lui. L'un en couinant, l'autre en criant son nom. Les deux se mirent à son chevet, l'aidant à se lever. Sans perdre son objectif de vue il dit « Droite, gauche, gauche... », « On s'en fout ! Il faut que tu te lèves ! Aller Wrath lève toi... ! », « J'arrive... » Il souffrait. Même si son visage restait stoïque, il souffrait énormément. Roulant sur le côté, il commença à ses relever, tangua un instant, et se tourna vers le groupe « Il faut... Partir de là... » A tout prix. Wrath se sentait mourir.

Le Déchu avança tan qu'il pouvait, et une fois l'artère rejoint, il constata l'entrée qui se tenait non loin. Des gens étaient déjà là, prêt à partir. Ils rejoignirent alors la caravane, laissant derrière eux le champs de mines explosées qu'était devenu Utopia « Je suis désolé... » Je suis trop faible pour me battre, mais il n'osait pas. Il ne voulait pas montrer ses faiblesses, et exprimer déjà sa désolation était trop pour lui. C'était impardonnable. Il n'a pu aller sauver personne et sa culpabilité le rongeait « Nous ne pouvons que fuir... Et mourir... Je ne vois rien d'autre. »



En fait le conseiller royal qui a engueulé Wrath, je me l'imagine comme ca xD:




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Mar 29 Juil 2014, 22:40


Ses paroles étaient son assurance. Sa présence insufflait en elle le courage de poursuivre leur quête.. mais où fuir ? Les portes leur étaient fermées, les options manquaient. Ils n'avaient plus le choix, le temps s'escomptait. La poupée restait aux côtés du colosse, pétrifiée par une énième peur, quelques nouveaux frissons, des sueurs froides qui perlaient. Ses muscles se raidirent quand cette main chaude et puissante se détacha de la sienne. Quel était ce sentiment d'appréhension mariée à ces milliers de papillons qui s'embrouillaient dans son ventre ? Ah oui.. Crainte. Mauvais pressentiment. Incertitude. Tout se mêlait dans un nœud géant qui occupait tout son être.
L'homme partit.
Elle le vit s'élever dans les airs d'un élan considérable et chuter aussitôt. Elle le vit retenter sans relâche croyant à sa réussite. Elle voyait sa peine, son désespoir, sa hâte, sa colère, son exaspération.. la culpabilité s'amasser avec  les efforts fournis. Il se donnait du mal, s'acharnait pour changer une vision d'avenir trop sombre pour lui et qu'il refusait ainsi de voir se réaliser.

Sherry se figea un instant.
Était-ce son égoïsme qui l'avait forcé à aller si loin juste pour les sortir de cet enfer personnifié ? Était-ce cette peur qu'elle avait partagé avec lui qui le faisait s'adonner à une telle folie juste pour la sortir de là ? Était-ce inconsciemment de sa faute ? Bobards, peut-être bien mais la réprouvée souffrait de le voir ainsi. Elle partageait sa douleur quand bien même elle ne lui appartenait pas. Jamais elle n'avait voulu de sacrifice pour elle si cela impliquait l'abandonner par la suite.. Le voir se meurtrir de la sorte la blessait davantage que la plaie elle-même et l'aveuglait plus que le sang qui s'en échappait.
Elle voulut crier.. mais ils eurent à le suivre. Il était leur seule chance de s'échapper de ce labyrinthe qui ne connaît ni miséricorde ni jugement. Elle le savait.

Nao et Kai, ahuris, observaient la scène comme touchés par son geste, sans pour autant comprendre le danger qu'il courait et les risques qu'il traversait. « Suivons-le ! Maintenant ! » Sherry ( d'une main ) les incita à marcher, courir, se déchaîner s'il s'avérait nécessaire et gardait un œil sur les protégés du déchu également. Elle courait à leurs côtés, s'efforçant de les surveiller sans pour autant quitter bien longtemps du regard l'aigle gracieuse qu'elle voyait planer dans les airs malgré les difficultés.
Il était éblouissant à ses yeux.
Il faisait ce qui lui semblait juste, sans laisser les autres l'influencer. Il pouvait paraître rustre mais jamais elle n'avait connu d'homme plus doux que lui de ses grandes mains et ses larges épaules qui supportaient son poids et celui de la réprouvée. Il avait une force dans la faiblesse et elle l'admirait grandement pour ça. Quant à elle, la petite rousse réalisait enfin toute l'étendue de sa fragilité et lacunes qu'elle comblait seulement en apparence. Elle était impuissante et elle ne pouvait que se le reprocher. Ce n'était plus suffisant de seulement protéger les réprouvés, la race qui lui tenait si à cœur.. Car cette ''force'' qu'elle avait obtenu, elle voulait l'utiliser pour le protéger lui dorénavant.. Lui qui était prêt à tout pour elle à son tour.

Mais ( tout comme la réprouvée ) l'envol pour lui était un sacrilège, une peine qu'il s'infligeait consciemment mais que son corps ne saurait supporter au delà de ses limites. L'inévitable se produit. Elle le vit atterrir de plein fouet et son cœur se glaça devant telle vision. Immuable, elle marchait vers lui, se faisant rapidement dépasser par ses deux jeunes amis. Voyant les deux petits accourir à ses côtés, elle s'abandonna derrière leurs ombres, observant simplement de loin avec regret. * Espèce d'inconscient ! Ça va pas de risquer ta peau comme ça ? * avait-elle voulu crier de sa voix enrouée, entrecoupée par ce nœud à la gorge et ces perles de pluie, mais elle s'en abstint grandement. Elle jugeait ne pas avoir le droit de le gronder de la sorte, estimait que l'heure n'était pas à de telles reproches et se contenta simplement de les suivre de près dès qu'il sonna le départ.

Arrivés à l'artère principal qui reliait toutes les veines adjacentes à travers lesquelles ils étaient parvenus à affluer tranquillement, ils aperçurent plusieurs convois prêts à quitter la cité dans l'urgence du moment. S'installant à bord, le démon se chargea d'aller convaincre le cocher de partir dans l'immédiat, la situation de la ville étant des plus critiques à l'heure actuelle.. Sherry, elle, s'approcha finalement du déchu, les yeux baissés faisant face au sol, l'entendant ( qui plus est ) débiter des bêtises parfaitement insensées. « ''Désolé'' ? Tu nous a tous sauvé ! Pourquoi tu t'excuses..? » Elle laissa la question planer quelques secondes, sachant pertinemment que personne n'y apporterait de réponse. « Idiot.. » fit-elle en lui tournant le dos, réprimant des larmes qu'elle ne pouvait pas verser.
Elle était puérile.
Elle savait qu'il l'avait fait pour une bonne cause. Elle le savait intentionné et prêt à tout pour sa famille. Elle le savait un homme avec un cœur bon. Pourtant, elle ne pouvait supporter de le voir se blesser en toute connaissance de cause. C'était plus fort qu'elle. Il meurtrissait consciemment le corps qu'elle aimait tant, et qu'elle avait désiré nuit et jour, uniquement pour que le sien n'en pâtisse guère. Elle comprenait son geste, car à sa place elle en aurait fait de même. Elle n'avait pas le droit de garder rancune et encore moins de vociférer ces sentiments.. Elle s'excusa.. « C'est moi qui t'ai poussé à faire tout ça.. » Elle ajouta.


L'homme semblait rongé par quelque mal dont elle ignorait tout. Il semblait avoir perdu ses défenses, semblait plus faible qu'à l'accoutumé. Il avait l'air défaitiste, ne voyant à l'horizon que l'ombre de la Mort qui pèse sur tout être mortel. Comment faire autrement dans une telle situation où l'on assiste à la déchéance et destruction massive de toutes les villes par des monstres qu'on ne peut combattre tant leur puissance est écrasante ? Cela pousserait n'importe qui à réfléchir sérieusement à leurs chances de survie dans tout cela.. La Mort étant la seule issue visible, la moins douloureuse, la plus simple.
Sherry s'approcha davantage. La belle rousse caressa brièvement la crinière marron avant de la porter contre la poitrine et la faire s'y abandonner. Ses bras vinrent s'arquer pour envelopper son cou, tandis que ses épaules s'abandonnaient sur ses cuisses. Elle sentit son odeur la calmer, elle dont le cœur battait à tout rompre, au point de s'arrêter sous la violence de ses propres battements.

« Ne parle pas de la Mort comme ça.. Notre heure viendra peut-être.. Plus vite qu'on ne le pense aussi.. Mais nous sommes vivants. On ne peut pas se rendre juste comme ça.. pour tous ceux qui sont morts et que nous n'avons pas pu sauver, mais surtout car j'ai envie de vivre ne serais-ce qu'une heure de plus avec toi.. » lâcha-t-elle toujours aussi naïvement espérant lui soulager un tant soit peu sa conscience.. « Tu as sauvé ceux qui te sont chers. Que peux-tu te reprocher au juste ? Ne prends pas autant sur toi.. » lui demanda-t-elle ultérieurement d'une voix aux accords graves mais d'une douceur double.

Écartant une mèche de son front, la brossant avec le reste de ses cheveux bruns, elle se tourna voyant que le chemin devenait de plus en plus irrégulier. « Où allez-vous ? » Un seul homme se retourna pour voir qui posait pareille question. Voyant qu'il ne s'agissait ni plus ni moins que d'une étrangère, femme errante et ses acolytes, il lâcha un souffle lourd. « Tout sauf ici.. dans cet  échafaud géant.. Je dis ça mais j'ignore s'il existe encore un endroit sûr ici bas.. Nous allons tenter de rejoindre les orées du désert d'abord.. en espérant qu'ils n'aient pas en tête de nous suivre.. »
Il se tut pour les jours à venir jusqu'à voir leur périple enfin terminé..

Arrivés dans un village, ce ne fut qu'une question de temps avant qu'ils ne trouvent une chambre où loger et qu'ils ne se trouvent seuls de nouveau, un peu de répit leur étant enfin permis. Sherry, indépendamment de la volonté du déchu, le plaqua contre la couverture colorée ( avec précaution bien entendu ), observant de près l'ouverture de son kimono. Elle se tenait sur lui, ses mèches rousses frôlant de près la carrure du géant.  Ses deux bras, de part et d'autre de sa tête, vinrent très vite joncher son torse, ses bras, toute son anatomie  pour y trouver des blessures que son dernier vol aurait causé. A genoux sur lui, Sherry saisit une de ces mains, la fit effleurer son visage de la paume de sa main contre laquelle elle se frottait à son tour, comme un petit animal qui quémanderait un peu d'attention. Y déposant quelques baisers ( sur le revers de sa main, ses doigts, son poignet ), elle s'encra encore davantage dans son étreinte. « Ne me fait plus jamais pareille frayeur.. Je t'en prie.. Ne fais pas tout par toi-même.. A quoi bon être deux dans ces moments là ? » Et elle déposa maintenant un baiser plus doux sur ses lèvres. Elle avait peut-être peur pour rien mais pour elle c'était justifié..

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Ven 01 Aoû 2014, 09:56

Wrath souffrait. A travers les rues de la ville, il avançait péniblement. Avoir fait apparaitre puis déployer ses ailes pour s’en servir avait failli lui être fatal. Il était fort et robuste, mais on ne pouvait rien contre la magie. Surtout pas la disparition de celle-ci. Les terres étaient bouleversées, et peut être même que la croute terrestre de cette planète allait s’arrachée, mais quand bien même, il se devait de lutter jusqu’au bout. Fataliste, pessimiste, il se trouvait ignorant et ignoble. Personnage à en faire pâlir un Dieu, tan il se retrouvait acculé de responsabilités et de maux. Tous étaient éphémères, aucun fatals, mais c'était déjà trop pour lui. Il avait honte d'échouer. Honte de montrer sa faiblesse à sa douce et tendre. Il n'osait même pas lui parler.
Une fois près de la caravane, il eut la bonne idée de s'excuser. Sherry avait raison ? De quoi s'excusait-il ? De sa mièvrerie ? Wrath, petit à petit, lui dédiait ses journées, ses nuits, et toute sa vie. Elle était devenu la seule personne pour laquelle il voulait se battre et résister. Et ça lui allait. Ca lui allait de se coucher le soir en pensant à elle, de se lever le matin en pensant à elle... Tout lui allait, du moment que c'était elle, et elle seule.

Ses compagnons, ange et démon, lui importaient peu. Bien que l'un soit assez possessif et fort en caractère, Wrath s'en accommodait, juste pour elle. D'ailleurs, le déchu pensait entendre des moqueries de la part de Kai, suite à son envolée ratée. Mais rien ne sortit de sa bouche.
Etant trop mature pour provoquer les petits êtres, il ne dit rien, ne le regarda même pas, s'étonnant seulement de l'hébétude des deux hommes.
Mais quand la rousse s'occupa de lui, plus rien n'exista alors. Bien qu'elle lui ait clairement dit qu'il était stupide, et qu'elle s'en voulait de l'avoir poussé à bout de ses capacités, lui était content. Ils avaient retrouvé leur chemin et ils étaient saufs. Ç'aurait pu être tout le contraire... Il voyait dans cette révélation, dans les yeux de sa douce, des sentiments dont elle se punissait. Lui avoir parlé si froidement, sans même qu'il ne puisse répondre, comme l'orée d'une dispute, devait lui glacer le sang, et ce fut avec un amour passionné qu'elle l'embrassa, remerciement silencieux de tout.

Comme Alyss et surtout comme Keith qui s'était vu mourir deux maitres, Sherry le morigéna sur la façon qu'il avait de parler de la mort.
Wrath resta muet un moment, même fatigué de parler. Oui il en parlait avec facilité car il n'en n'avait pas peur et, à un moment, il avait même pensé à passer le cap. Faire un pas dans le vide, avec tout ce que ça lui incombait. A aujourd'hui, même s'il ne maitrisait pas sa colère, il n'était pas capable de se laisser emporter. Son âme était en suspend, son cerveau aussi. Il fallait fuir les villes, se retrouver perdu dans les landes... C'était le mieux. Pas de destruction, pas de Ridere, rien.
Tout ce qui fut construit par l'homme, se brisait en des millions d'éclats « Je pense juste que c'est la fin de l'humanité. Regardes les sortir de n'importe où, pour tout détruire. Nous ne savons pas qui ils sont, ni ce qu'ils sont. Les Dieux sont des inutiles, que font-ils pour nous ? Rien. Absolument rien. Et nous voyons tous, nos vies, détruites par les mains de ces monstres. » Il soupira « Ce n'est pas anodin. Celui qui nous a créé veut nous voir trépasser. » Le Déchu ne connaissait pas sa mère. Il aimerait la voir un jour... Mais ce n'était clairement pas le moment.
Il ne savait ni quelle était déesse ni... Rien d'autre.

Sherry était plus terre à terre que lui. Elle, elle ne pensait pas au monde, à l'humanité... Elle pensait à elle, et à lui. A eux deux. C'était quelque chose de rare, d'égoïste, mais que le Déchu ne pouvait lui repprocher. Il comprenait. Dans ce genre de moments, seuls certains souverains pensaient à ses sujets, le reste... Ca fuyait comme du mécréant vulnérable. Du chiendent, de la mauvaise herbe « Tu as raison... » Il attrapa ses poignets et embrassa l'intérieur de l'un d'eux « Je t'ai toi, et nous avons pu sauver les gamins. Je devrais apprendre à ne pas trop en demander... » Il la remercia silencieusement, l'embrassant comme il aurait embrasser une reine.
Elle écarta une mèche qui lui tombait devant les yeux, cajolant sa tête, et son être, en les plaquant contre son corps frêle et chétif. De la même manière il se reposa un instant sur elle, à même le sol, fermant les yeux pour profiter du reste.
Des gens allaient et venaient, pour partir. Sherry eut la bonne idée de demander l'endroit, mais comme Wrath le pensait « Tout sauf ici... » Oui... Partout ailleurs sauf les grandes villes. Avalon, Utopia... « Sherry... » Il se redressa, la prenant dans ses bras « J'ai envie d'aller à Mégido. J'aimerai partir pour voir ce que les Ridère ont osé faire de cette ville. Je l'aime cette ville. Je l'aime comme Avalon, mais je n'ai plus de logis là-bas, et... J'aimerai essayer de ranimer Mégido. Avalon est perdu. Sans souverain, sans roi... Même un nouveau, assit sur ce trône, aura trop de choses à mettre en place pour en faire une ville mieux. » Il soupira avant de dire « A moins que tu ne préfères que l'ont s'échoue à Stenfek ou Sceptelinost ? » Après tout, ces deux villes étaient les villes de la réprouvé, et elle pouvait apprécier retourner 'chez elle'.

Les heures à venir furent les plus mortelles. Soleil, canicule, nuit horrible, mais ils arrivèrent avec un dépassement sans faille, dans un village en lisère de désert. Wrath, malgré la fatigue et l'éreintement, préférait continuer. Il n'avait pas envie d'avoir la chaleur étouffante des quelques patelins collés au Désert, il préférait s'en éloigner. Il porta Keith, alors qu'Alyss mourrait à chaque fois qu'il essayait d'utiliser sa magie. Juste le fait de vivre le faisait mourir à cause de cette magie défaillante.
La lande verte arriva. La nuit, l'air froid... Wrath cru mourir. Ses blessures internes ne le faisaient plus souffrir, et la taverne qu'ils trouvèrent finit par le soigner.
Sherry le calina, se juchant sur lui pour le marquer de son empreinte, en lui demandant le service de ne pas tout faire par soi même. L'ange sourit, tendit sa main et caressa sa joue d'albâtre « Oui... Je n'ai pas l'habitude... Il faut que tu restes avec moi pour que je m'y habitue. Et je m'y habituerai avec plaisir si tu restes à mes côtés... » Se redressant, il s'appuya sur son bras pour venir lui voler un baiser. La prenant contre lui, il se laissa retomber sur le matelas, lui souriant comme jamais.

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¤ Le Passé est le véritable Enfer, car nous n'en sortons jamais ¤ Pv Wrath [ EVENT / Partie 2 ]

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