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 [Solo - Terminé]✝ Rise from the shade ✝[Partie II]

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Dim 18 Mai 2014, 10:28

- Maison de Milady -


* Ce récit prend place une semaine après la mort de Milady. Son mari décida de déménager, hanté par le souvenir de sa défunte femme. La maison se retrouve donc vide de toute présence humaine, aucun meuble n'a été déplacé. La jeune fille, ne sachant toujours pas ce qu'elle est devenue et n'ayant que peu de souvenirs, se retrouve livrée à elle même.*

Tout était silencieux ici. Je n'entendais que le clapotis de l'eau sur les vitres du manoir, ce qui avait ce je ne sais quoi d'apaisant. Il faisait sombre entre ces murs de pierre, si sombre que je pouvais me déplacer comme bon me semblait. Mais j'étais seule, terriblement seule, et j'étais hantée par des flashs de souvenirs tous plus incompréhensibles les uns que les autres. Sous cette forme de petite boule de fumée que j'étais, je ne pouvais rien faire d'autre que bouger. Je ne ressentais plus la faim, le froid ou la fatigue. Plongée dans un désespoir sans fin, je passais mes heures à regarder depuis le sol la fenêtre qui donnait sur le jardin. Je tentais de mettre de l'ordre sur ce que je savais, tentais de comprendre un peu mieux ce que j'étais. J'avais peur, peur de l'avenir, peur de devoir passer le reste du temps du monde ici, à ne rien pouvoir faire, inutile, seule, dans le noir.

Cela faisait maintenant une semaine qu'ils étaient partis, je m'en souviens. Ou du moins en avais-je l'impression. J'avais perdue la notion des jours qui passent, les miens se ressemblaient tous. Et ils n'avaient aucun sens... La mort aurait été préférable. L'homme et sa bonne n'avaient rien emmené. Ils étaient partis à l'heure du diner, précipitamment. L'homme hurlant qu'il ne pouvait rester plus longtemps ici, que la présence de tous ces souvenirs avec sa femme était insupportable, qu'il allait devenir fou. J'étais responsable de son malêtre, je le sentais. Sa défunte femme n'était autre que moi après tout. Le mobilier était resté à l'identique et se recouvrait lentement de poussière. La table à manger n'avait même pas été débarrassée et les restes de nourritures devenait peu à peu la proie de la pourriture et d'insectes affamés. J'avais oublié ce que l'on pouvait ressentir à avaler de la nourriture, à la goûter de son palais. Et je me mis à envier ces insectes. Je me sentais pathétique et si j'avais pu tenter de mourir une deuxième fois je l'aurais fais. Mais impossible de saisir un quelconque objet et de toute façon tout me traversais.

Ma mémoire me faisait toujours autant défaut et je m'acharnais dans mes moments de stabilité à tenter de la reconstruire à grand coup de photos disposés un peu partout dans la maison. Sans aucun résultat. J'étais désespérée, ne pouvant même pas me laisser aller à la nostalgie de ma vie passée, puisque c'était comme si elle n'avait jamais existé. Pourquoi cette amnésie ? Que c'était-il passé pour que cela nécessite que ma mémoire soit totalement effacé. Tout ceci était frustrant, mais je n'avais même pas la force mentale nécessaire pour me sentir frustrée. Je me contentais "d'être", à défaut de vivre. La solitude me pesait, mais peut être l'avais-je méritée ? Ou bien même cherchée ? Je n'en avais pas la moindre idée et n'était même pas certaine de vouloir le savoir. J'aurais aimée m'endormir et ne plus me réveiller. Certains diraient qu'ils aimeraient plonger dans un profond sommeil pour espérer revenir à leur vie d'avant une fois éveillé... mais pas moi. Comment pourrais-je désirer une vie passée dont je ne me souviens même pas ?

Par moment de lucidité et retour du goût à la "vie", je me penchais plus sur la question de ma nature. Si je devais passer le restant de l’existence de ce monde dans ce corps, autant savoir ce que j'étais non ? Je me mis donc en quête d'informations, la bibliothèque du manoir étant le meilleur endroit pour cela. Elle se trouvait au deuxième étage, dans le bureau de mon mari. "Mari", que ce mot sonnait creux dans mon esprit... J'avais beau regarder les photos qui nous représentaient, heureux, je ne parvenais à ressentir autre chose qu'un grand sentiment de culpabilité en les regardant. Pas l'once d'une pointe de nostalgie ou d'amour. L'aimais-je vraiment ? Comment était ma vie auparavant ? Étais-je heureuse ? Malheureuse ? Je n'en avais pas la moindre idée et à vrai dire j'avais la nette impression de m'en ficher. Oui, j'en étais venue à ne pas être certaine de ce que je pensais ou ressentais, comme étrangère à moi même. Je n'avais aucune confiance en moi, en ce que j'étais, en ce que ma tête me disais. J'étais perdue.

Mon petit corps flottait au dessus du sol alors que j'avançais vers les escaliers. Je me déplaçais dans l'ombre à une grande vitesse, naturellement, et je dois dire que c'était une sensation plutôt agréable. En moins de temps qu'il ne m'aurait fallut avec des jambes, je me retrouvais en haut des escaliers. Bien que mes souvenirs étaient défaillants, j'avais eu le temps de visiter chacune des pièces de cette maison, qui n'avait plus de secret pour moi. Le bureau se trouvait tout au fond d'un long couloir étroit, dont les murs étaient recouverts de vieux portraits représentant divers personnes que j'avais fini par identifier comme membre de la famille de mon mari. Malheureusement, je n'en reconnaissais aucune. Les avais-je seulement connue ? Je détournais le regard, ne souhaitant pas me replonger dans un état dépressif tant que je ne serais pas arrivée à destination.

Une fois passée par le trou de la serrure, car j'étais bien incapable d'ouvrir la moindre porte - ce corps était tout de même bien pratique -, je me retrouvais dans une immense pièce où les boiseries étaient dominantes. Du sol au plafond, c'était l'unique matière qui avait été utilisée pour la créer. C'était un endroit que je trouvais chaleureux et l'un des rares dans lequel je me sentais à peu près bien. Mais c'était aussi le seul lieu qui avait été vidé de tout papiers, ne laissant que les livres sur les étagères de la bibliothèque qui recouvrait tous les murs. La bonne était venue les rechercher le lendemain de leur départ, récupérant la moindre petite feuille et en brûlant certaines. Des dossiers, des tas de dossiers. Cet homme qui vivait avec moi devait avoir un travail important à la vue de la richesse de son manoir.

J'arpentais les rayons à la recherche d'un ouvrage capable de me renseigner sur ce que j'étais. L'avantage à être une boule de fumée était que la question de hauteur n'avait pas d'importance. J'allais et venais, de haut en bas, de droite à gauche, lisant tous les titres de toutes les couvertures. Le tic-tac de la petite horloge m'indiquait le temps que je passais à chercher. Déjà bien deux heures et aucun résultat. Il faut dire que le nombre de livres présents avait de quoi faire rougir bien des bibliothèques. Ce ne fut seulement au bout de nombreuses heures, éclairée par les rayons de la lune, que je finis par mettre la main sur ce que je recherchais. "Encyclopédie des Races et Espèces", parfaitement ce dont j'avais besoin. J’avançais afin de saisir ma trouvaille quand un détail, et non des moindres, me gifla comme un retour de bâton. Je ne pouvais saisir le livre. Peu importe de quelle manière je m'y prenais, je finissais toujours par le traverser...

Je compris alors qu'il me faudrait de l'entrainement avant de parvenir à un quelconque résultat, mais je sentais que j'étais capable d'y arriver, de tenir un objet. Ce nouvel espoir fit s'envoler le sentiment de désespoir constant qui m'habitais. Pour combien de temps ? Je ne le savais pas, mais pour le moment, je m'en réjouissais et comptais bien en profiter pleinement. Oui, j'arriverais à saisir ce livre et enfin découvrir ce que j'étais. J'avais un but, un sens à ma non vie, et je ne demandais rien d'autre pour le moment. Je me sentais revivre.

Je m'appel Milady Madley et je suis toujours un fantôme dépressif. Abandonnée, seule, enfermée... Mais maintenant, j'ai un but, je vais pouvoir découvrir ce que je suis. Et ça, ça n'a pas de prix.

© Milady Madley

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