Melody.M

Contexte:A peine arrivée en ville, Melody vas se mettre en quête d'informations afin de retrouver sa sœur... Et vas apprendre à ses dépends que se balader dans les rues dépourvue de tête n'est pas la meilleure idée qu'elle ait eu.  

La ville... La dernière fois que j'ai quitté ce lieu, j'étais comme morte. On venait de me trancher la tête pour mes crimes. Jugée par le mari de ma sœur, elle n'étais pas venue une seule fois aux audiences, ne m'avait pas défendue, m'avait totalement ignorée. Tout était de sa faute. Elle allait devoir payer pour les souffrances que j'endurais. Et je prendrais un malin plaisir à le faire. Cette idée me donna un grand frisson tout le long de la colonne vertébrale. Ce genre de pensée m'était jusque là étrangère. Mais après tout, moi aussi j'avais justice à rendre et mon envie de vengeance était légitime. Non ? Du moins, tentais-je de m'en convaincre...

Aujourd'hui, par une journée chaude de grand soleil, après avoir parcourut plusieurs kilomètres sur le chemin qui conduit jusqu'au cimetière, je me retrouvais en pleine rue commerçante. Il me fallait retrouver Milady... Mais comment ? L'emplacement des maisons des juges était quelque chose que l'on gardait secret, afin que ceux-ci ne soient les proies des vengeances de leurs condamnés. Mais ce n'était pas le juge que je désirais retrouver ! Après tout il n'avait fait que son travaille et tout crime mérite sanction, même si j'en aurais préféré une moins lourde. Je ne comprenais toujours pas pour quelle raison étais-je toujours en vie... Les décapitations étaient courantes par ici, et pourtant les cadavres se baladant sans leur tête ne couraient pas les rues... Cela signifierait que quelqu'un a échangé la guillotine originelle par une enchantée, pour une raison que j'ignorais mais que je me devais de découvrir. Et mon instinct me disait que c'est cette même personne qui possède aujourd'hui ma précieuse tête. Mais pourquoi moi ? Qu'avais-je bien de si intéressant pour que l'on prenne la peine de réaliser tout cela pour moi ? Le mystère était entier, mais pour l'instant j'avais plus urgent à régler.

Je marchais sur le trottoir, perdue dans mes pensées, flânant de boutique en boutique. Il me fallait un plan, savoir où trouver les informations qui m'étaient nécessaires à ma quête. la ville était si grande ! Par où commencer ? Soudain, je sentis sur moi peser de nombreux regards. Continuant à marcher comme si de rien n'était, je me mis à prêter attention à ce qui m'entourait. Des murmures, des messes basses, et des regards. Je sentais comme si toutes les personnes présentent étaient tournés vers moi... Qu'avais-je de si bizarre ? Je regardais mon reflet dans la glace d'un magasin de vêtements. Et ce fut la révélation... Si j'avais pu rougir, je l'aurais surement fait de honte... Bien évidemment que tout le monde me regardait ! Je marchais comme si de rien n'était parmi les vivants, sans tête ! J'aperçus dans le reflet face à moi des hommes de loi me pointant du doigt, parlant précipitamment avec une dame d'un certain âge... Elle devait savoir. Savoir pour les Dullahan. J'accélérais le pas, me dirigeant vers une ruelle sombre. Après tout j'étais une criminelle... Pourquoi n'avais-je pas pensé avant à ce que cela impliquait !

- Et vous là bas ! Arrêtez vous !

Oh non... Interpellée, la panique s'empara de moi et je pris mes jambes à mon cou.... inexistant. Je bifurquais vivement dans la première ruelle étroite que je voyais. Mon corps ne se fatiguait pas, l'avantage est que je pouvais courir des heures entières comme cela. Je changeais constamment de direction, tentant de semer mes poursuivants. Ce qui ne fut pas bien difficile au vue de leur bedaine proéminente. Au bout de quelques minutes, je n'entendais même plus leurs voix au loin. Un soupire de soulagement aurait pu s'échapper de ma bouche. Je ne me sentais même pas essoufflée. Bien pratique ce corps !mais désormais, je savais que je devais être extrêmement prudente, me cacher, réaliser mes recherches dans l'anonymat. Un petit livreur de journaux se trouvait au bout de la rue... Le journal. Voilà ce qui pouvait me fournir des informations sans danger... Désormais, je savais quoi faire, et je n'allais certainement pas m'en priver...