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 [Solo - Terminé]✝ Rise from the shade ✝[Partie I]

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Sam 10 Mai 2014, 19:58

- Maison de Milady -


* Ce récit se place peu de temps après que la jeune Milady Madley, bouleversé par la décapitation de sa petite sœur, est retourné chez elle et a mit fin à ses jours, d'un coup de couteau dans le cœur. Ce suicide la fit devenir une ombre. Encore au stade de fantôme, la voilà qui reprends conscience, son corps froids encore allongé sur le sol de la cuisine. Voyons voir comment vas-t-elle réagir face à ce brutal changement... *

Un bruit de poignée de porte, un hurlement, strident, à vous percer les tympans. Je reprenais connaissance lentement, la lumière chaude de la pièce était atroce, tout m'éblouissait et j'avais l'impression d'être aveugle. Vite, de l'ombre. Douce obscurité rassurante et apaisante. Les éléments autours de moi prenait peu à peu forme. Une table, des chaises, un plan de travail, des ustensiles divers et variés. J'étais dans une cuisine. Le cri repris de plus bel, un nom fut prononcé. Milady. Il m'était étrangement familier... La femme âgée, un tablier autour de la taille, pointait du doigt quelque chose au sol. J'étais encore trop loin pour le voir et il me fallut me rapprocher, tout en restant bien à l’abri sous l'ombre de la table. Ce que la lumière faisait mal ! Là, allongé sur le sol rougis par ce qui me semblait être du sang, un corps. Lui aussi m'était familier. Une jeune fille était immobile tel une poupée de chiffon. Morte ? En remarquant le couteau enfoncé de toute sa longueur dans sa poitrine, je compris que oui. Un cadavre. Il y avait un cadavre dans cette cuisine. Voilà donc pourquoi la mama criait ainsi.

Ce qui m'échappait en revanche, c'est ce que je faisais ici. Je m'éloignais de cette scène de crime envers la vie pour retourner le plus possible dans les ténèbres accueillantes. C'est alors que, passant devant une casserole en étain tombée au sol, je me vis. Où plutôt, je ne me vis pas. Une brume, noire, difforme, se déplaçait dans le même sens que moi. Étais-ce.. ce que je suis ? Pas de doute là dessus. Et maintenant que j'y repensais, je ne "ressentais" ni jambes, ni membres... Cette étrange fumée se déplaçait selon ma volonté. Mon corps, si on pouvait appeler cela ainsi. Je m'amusais à me mouvoir dans cette forme si spéciale, traversant les objets tombés par terre comme bon me semblait. Voilà pourquoi la luminosité me faisait si mal ! Risquais-je de disparaitre si je restai trop longtemps exposés au soleil ? Aucune idée, mais je n'avais aucune envie de l'apprendre à mes dépends. Mais qu'étais-je au juste ?

Cette simple question me fit réaliser quelque chose de beaucoup plus grave. Je ne savais pas ce que j'étais, certes, mais je ne savais pas non plus qui j'étais. Un nom, un souvenir... Mon esprit était aussi vide que mon apparence. Une angoisse monta en moi et je retournais près de ce corps étendu au sol. La vieille dame désespérée pleurait agenouillée au dessus. Pourquoi ce corps m'était aussi familier ? Et qu'étais-ce cette profonde tristesse qui m'envahissait à chaque fois que je le regardais ? Je voulais m'en approcher, mais la peur d'être vue et illuminée était bien trop grande. Non, il ne fallait pas. Je ne devais pas sortir de l'ombre.

C'est alors qu'un homme d'âge mure à l'allure imposante pénétra dans la pièce morbide. Il poussa à son tour un cri d'agonie et repoussa vivement la cuisinière pour se pencher sur la macchabée. Il pleurait. Et de voir ainsi ces larmes couler sur son visage était comme une déchirure en... en moi. Un désir puissant de le serrer contre moi secoua ce que j'étais. Je du résister à l'envie de me dévoiler. Sans trop savoir pourquoi, je savais d'instinct qu'il ne devait pas me voir... Mais une chose était sûre. Je connaissais cet homme. Peu à peu, une idée germa dans mon esprit… Esprit… Étais-ce que j’étais ? Un être sans corps capable de penser… Voilà  l’idée que j’avais à cet instant. Pourtant tout m’étais à la fois si étranger et si… commun dans cette pièce, que je n’arrivais pas à me décider si ma place originelle était ici ou ailleurs…

Les deux humains se lamentaient encore, sans un mot échangé, sur le corps de cette inconnue - qui ne devait pas tant l’être – et plus les heures passaient, plus la luminosité de la pièce diminuait. Ils n’avaient pas allumés de bougies, j’allais pouvoir enfin m’approcher de la scène. Lentement, je me focalisais sur ma destination et me déplaçais. De multiples questions traversaient mon esprit. Pouvais-je être dissipée ? Le vent avait-il un effet sur moi ? Quelles sensations étais-je capable de ressentir ? J’avais l’intime conviction que cette apparence n’était pas mon originelle, et le mot « amnésie » qui dansait en moi me confirmait cela. Mais pourquoi ? Tant de questions sans réponses… C’était agaçant. Je traversais une dernière cuillère en argent lorsque je pu enfin distinguer les traits du visage de la morte. Une douleur intense suivit d’une idée fixe me frappa. Moi. Ce corps, ce macchabée, c’était moi.

Avec une rapidité inouïe, je retournais dans l’ombre, le plus loin possible. Un flash provenant de ma mémoire effacée m’assaillit. Un bruit de guillotine, une course folle dans la ville, puis un couteau, une douleur et le néant. Lorsque mon esprit ce calma, une immense culpabilité me saisit, qui m’aurait probablement fait vomir si j’en avais la capacité. Coupable… Je ne savais pas de quoi… Mais j’étais coupable… Et j’en étais morte. L’identité des deux personnes présentes me revint. Mon mari et ma protectrice. Qu’avais-je fait ? Quelle atrocité avais-je vu ou commis pour ainsi me supprimer la vie ? Je voulais me souvenir. Je le devais. Je… Ma faute. Tout était ma faute. Entièrement ma faute. Et ceci est ma punition pour avoir outrepassé les lois de la Vie.

Tout ce passa très vite par la suite. J’étais enfermé dans une dépression sans nom, obligée de regarder la souffrance que je provoquais chez ceux que j’aime. Ils finirent par se relever, et mon corps fut emmené. J’avais pensé à tenter d’en reprendre possession, mais intimement, je savais que cela était inutile. Puis ils partirent, en deuil, s’éloignant de la cuisine, me laissant seule… Oui, seule… Seule avec mes remords et ma culpabilité toujours aussi grande, sans aucun souvenir pour comprendre ce que j’avais bien pu commettre ou encore ce que j’étais devenue. Je ne voulais pas quitter la pièce. Trop peur du monde extérieur. Les traces de mon passé étaient ici.

Pour le moment, voilà ce que je sais. Je m’appelle Milady, esprit ou je ne sais quoi, suicidée pour une raison inconnue et sans mémoire. Et me voilà coincée ici. Pour toujours.

© Milady Madley

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