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 Nuits Fauves - PV VANILLE

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Dim 27 Avr 2014, 21:11



Nuits Fauves
© Never-Utopia
L'astre solaire déclinait enfin, miroitant sur la surface claire et envoûtante de l'eau. Le crépuscule appelait à lui ses infants, leur murmurant des promesses aux veines captivantes. L'albâtre sortait enfin, prenant soin de laisser au soleil le temps de s'évader définitivement, il posa un pied à l'orée de la plage. Un sable fin s'insinuait partout où sa surface venait à être perturber. La mer venait éclabousser en vagues successives les grains pâles, durcissant peu à peu leur consistance. Le vampire, assoiffé par sa journée de reclus, cherchait de son regard azuré, une proie capable de le sustenter. Il avait quitté depuis peu un continent pour un autre et n'avait guère eu l'occasion de se rassasié depuis lors. Il sentait en lui le feu qui embrasait sa gorge et qui le tenaillait minute après minute. Ses dernières rencontres lui avaient néanmoins permis de mieux contrôler ce fâcheux défaut dont sa race était accablée. Plus sûr de lui, plus affûté lors de ses parties de chasses, le strige s'accomplissait peu à peu dans sa nature vampirique. Une vague traversa sa botte, inondant leur intérieur. Se morigénant, Lestat l'ôta et sa consœur ne tarda pas à la suivre. Nu pied, l'ineffable individu longea le banc de sable, se laissant guider par son odorat. L'heure tardive rendait la plage déserte, dépourvue de la moindre présence humanoïde. Bercé par l'ennui, les lèvres marmoréennes du vampire ne tardèrent pas à s'associer à une dose de tabac respectable. Sa fumée s'échappant dans les méandres du vent.

Les doigts du strige caressèrent sa joue, parcourant la barbe naissante qui l'accaparait à présent. Le voyage avait été long. Il avait faim à présent. L'arôme peu appétissant des créatures marines de l'attirait que modérément, aussi, il se détourna, non sans avoir laissé l'eau recouvrir une énième fois le derme blafard de ses pieds. Une bouffée de fumée plus tard, il se retrouva sur la berge, observant de ses prunelles le spectacle subtil de la plage, qui s'offrait à lui. Il ôta sa veste et la déposa sur le sable, y laissant également ses souliers, le temps de sa chasse, s'enfonçant à présent dans l'obscure faune environnante. Les fragrances qui l'encerclaient maintenant éveillèrent ses désirs, dotant ses iris d'une teinte lit-de-vin indescriptible. Lestat devrait se contenter de fauves pour cette nuit-ci visiblement. L'absence d'humain était préjudiciable. Le félin passa non-loin, tout à ses activités animalières, il ne se préoccupa pas du sang-froid qui l'observait, avide et affamé. L'infant de la nuit le suivit sans mot dire, son échine courbée et ses sens en émoi. Il ne le manquerait pas. Avançant à pas de loup, ses dents se découvrirent, dévoilant deux canines prononcées où miroité l'éclat d'une lune discrète. Pliant les genoux, dans une flexion mesurée Lestat se lança sur la bête, enfonçant élégamment ses crocs dans la chaire molle du prédateur. Le sang afflua, mêlé à des touffes de poils désagréables. Il fit enfin taire la brûlure qui sévissait dans la gorge de l'homme. Avec un soupir de contentement, le vampire repoussa la carcasse vide de sa proie et essuya sa bouche d'un revers de manche.

Se relevant avec toute la dignité qui lui restait, Lestat reprit la direction de la plage. Sa soif s'était assagie, ronronnant d'aise après ce dîner tardif. Ses affaires n'avaient pas bougé. N'éprouvant aucune gène avec la fraîcheur des lieux, le strige ne remit pas sa veste, tâtant ses chaussures du bout des doigts, il constata que leur humidité demeurait intacte. Délaissant de nouveau ses attributs, l'infant de la nuit se rendit près de l'eau dont le calme n'était ponctué que de faible soubresauts qui faisait claquer, doucement, sur les rochers une écume blanchâtre. Elle était étrangement tiède. Cette température était sans doute due à la froideur héréditaire du vampire, mais le contact sur sa peau demeurait agréable. Le strige n'avait pas eu le temps de se retrouver seul depuis quelques temps. Son épopée pour venir sur le continent avait été ponctuée de rencontres insolites et éprouvantes. Malgré son 'éternité', Lestat était faible et n'avait pour seul et unique atout que son enveloppe charnelle qui savait ravir quelques regards aiguisés. Sortant de son songe, il décela un arôme jusque là discret. Éveillant son appétence notoire, le fumet était fruité, délicat même. Mais nulle présence ne semblait accompagné cette douce saveur qui chatouillait les narines de l'engeance nocturne. Se retournant vivement, en quête de la fragrance anonyme, Lestat n'aurait su déceler sa provenance. Il se résigna à laisser ses lèvres marmoréennes se détachaient l'une de l'autre, pour laisser sa voix à la grave tessiture résonnait en écho sur le sable.

« Je pensais être seul. »
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Lun 28 Avr 2014, 00:34

« Est-ce que ma présence vous dérange ? Si la solitude vous tient tant à cœur, et loin de moi l'idée de vous en priver, je me ferai une joie de vous abandonner à cette compagne si fidèle. Je me garderai bien de critiquer vos goûts en matière de fréquentations. » Un brin sarcastique et un rien moqueuse, la voix, chaude et mélodieuse, s'envolait avec grâce dans la symphonie du bruissement de l'écume. Par delà la douceur caressante des intonations, le mystère de quelques paroles prononcées sans qu'on puisse voir la femme à leur origine. Le craquement sourd d'une lente agonie dut attiser la curiosité de plus attentifs qui pourraient distinguer, en perdant leur regard quelques brefs instants pour l'horizon, les contours évasifs d'un navire marchand. Peu à peu, il s'enfonçait dans les abîmes pour ne jamais en ressortir car l'Océan, avide et brûlant de cruauté, refermerait sans scrupule sa gueule sur ce cadeau offert.  L'astre du jour déclinant offrait un spectacle presque touchant et bucolique avec un jeu de lumière élégant, du moins aussi longtemps que l'on omettait le nombre d'âmes condamnées à voguer sur les flots, égarées.  Un léger rire clair et amusé brisa la quiétude respectueuse et quasi-religieuse des paysages nocturnes qui pleuraient déjà les morts trop empressées. Elle était là. Souriante comme le laissait à penser son ton délicat, la Sirène contemplait le Vampire, sans plus rien dire. Ses grands yeux verts scrutaient sans prudence le visage de l'étranger, qu'elle imaginait sans mal source de tentation pour les demoiselles en mal de romance. Vanille, loin d'être une petite écervelée, ne cilla point devant sa rencontre hasardeuse, peu impressionnée par les beautés sans autre appas.  Pour autant, elle savait en apprécier la qualité. Dans un passé peu lointain, elle prenait temps et plaisir en compagnie d'hommes comme lui. Peu pouvait encore témoigner de ces délicieuses nuits dont l'issue souvent fatale ne laissait guère de place à un second rendez-vous.

Assise sur un rocher massif qui bordait le rivage, la sulfureuse créature posa doucement les mains sur la pierre froide, le regard toujours délicatement posé sur son interlocuteur muet. Nul besoin d'être devin pour savoir à quelle peuplade elle pouvait bien appartenir. Une longue et fine queue de poisson aux écailles céruléennes et nacrées s'enroulaient lentement sur son siège de fortune, tout deux assaillis par les sombre-sauts des vagues. Bien que nue, elle dégageait une prestance et une élégance que même certaines nobles ne pouvaient espérer atteindre, même en dilapidant la fortune familiale. Ces choses là n'étaient guère une question d'argent. Les boucles de cuivre et de sang coulaient doucement le long de ses seins et de ses hanches. Le crépuscule tintait ses cheveux de reflet de feu, et conférait à sa peau une pâleur de lait.  Un véritable Ange des Mers. Sirène des Enfers. Et elle souriait, encore, toujours. Elle ne prit pas même la peine de tourner la tête quand, derrière elle, un dernier fracas sonna la fin du vaisseau marchand qui sombra. Elle se contenta de pencher doucement la tête sur le côté, laissant sa chevelure glisser le long de sa peau mouillée et du bout de ses doigts froids, elle démêla quelques mèches. « Je suis certaine que l'idée de m'importuner ne vous a pas même effleurer les esprits. Ceux qui s'y sont risqués n'ont guère apprécier la suite ou m'évitent scrupuleusement à présent.» Elle rit tout bas encore une fois. Furie à ses heures, les crimes qu'elle faisait payer pouvaient être mineurs. Le Capitaine du navire qu'elle avait couler n'avait commis que deux erreurs : la première avait été de succomber aux charmes de la Belle au point de promettre monts et merveilleux et lui proposer un petit voyage maritime.  La seconde fut simplement de déplaire à la Sirène.

« Vous empestez la mort.» Un visage d'ange et des lèvres acidulées éternellement étirées en un léger sourire un tantinet cynique. Moquerie ou banale constatation, la frontière était presque irréelle. Vanille tourna assez soudainement la tête sur le côté et ses grands yeux claires glissèrent un instant sur les flots déchaînés. À peine quelques secondes passèrent mais tout semblait s'apaiser, comme une mauvaise colère qui passait. La flamboyante Ondine sourit, comme satisfaite. Il était toujours plaisant, à vrai dire, de constater sa propre puissance. Qui pouvait se douter de qui elle était réellement ? « Mais que fait un homme comme vous dans près des mers sauvages ? Un joli minois comme le votre aurait plus de chance de faire mouche dans une taverne plus ou moins malfamée de la première Cité environnante. Ne serait-ce pas un délice de faire tomber dans vos bras une délicate demoiselle immaculée ou une bourgeoise mariée qui frémirait de tromper son mari dans vos draps ? Déplorable.» Elle aimait se moquer. Sous cette apparence où elle frôlait les deux mètres elle pouvait se le permettre. Son interlocuteur d’albâtre était grand et massif. Son regard avait quelque chose de dur, d'effrayant. Sous sa forme humaine, Vanille serait largement plus petite que lui. Elle pourrait ressentir ce frisson de danger et d'excitation qu'elle aimait tant.
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Lun 28 Avr 2014, 18:44


Et dans la déferlante, elle apparut. Mirage maritime au visage angélique. Perchée sur un rocher, non loin de là, sa queue écaillée enroulée autour de la pierre. L'émeraude envoûtant de son regard posé sur lui, le strige s'immobilisa. Il eusse été affront de lui attribuer le simple terme de beauté. Tant de mystère et de finesse ne se rencontraient que rarement. L'ondine balançait sa chevelure cuivrée, qui s'éparpillait en mèches savamment disposées sur son corps nu. Le sourire qui illumina son minois, ne fit que sublimer son apparence déjà bien appétissante. L'infant de la nuit posa sur elle ses prunelle, haussant un sourcil bien tracé à mesure qu'il la détaillait sans la moindre pudeur, qu'aurait exigé pareille situation. L'ineffable engeance oublia bien vite son envie nocturne de solitude, son intérêt désormais tourné vers la sirène qui appelait à lui milles appréciations. Elle demeurait loin de lui, pourtant son parfum semblait prendre possession de ses sens à mesure qu'il la contemplait. Il lui fut bien difficile de se tirer de l'attraction qu'incitait la jeune femme de par son attrayante présence. L'espace d'un infime moment, il sembla avoir perdu l'usage des mots. Jusqu'à ce que, sortie de nulle part, son éloquence lui revint une fragilité imperceptible dans la voix qui trahissait cependant une légère retenue.

« Faîtes-vous une joie d'être ma compagnie ce soir, dans ce cas. »

Désarçonné, le strige se morigéna quelque peu et reporta son attention sur la longue silhouette de l'ondine. Elle paraissait immense, lovée contre la roche, ses mains caressant la surface rugueuse de l'éphémère perchoir. Un imperceptible bruit le tira de sa contemplation silencieuse. Au loin, un amas, qui devait être originairement un navire, sombrait dans un dernier clapotis. La masse sombre avait disparu aussi vite que le vampire l'avait aperçue. Jusqu'alors, il ne l'avait même pas remarqué, trop absorbé par sa rêverie passagère. Les paroles de la sirène, bien qu'affublée de son éternel sourire, résonnaient empreintes d'une menace voilée. Ne se départissant pas de son assurance enfin retrouvée, le vampire esquissa un sourire qui dévoila l'ivoire de ses canines. Il pointa un index sur la surface trouble d'où le bâtiment venait de couler, ses prunelles scrutant celles de la demoiselle.

« Si ceci est de votre fait, croyez bien que l'envie de vous importunez ne risque pas d'effleurer mon esprit. »

Laissant retomber son bras, Lestat fit quelques pas dans l'eau, effleurant de ses pieds les rares galets qui traînaient là. Son sourire s'élargit quant la sirène reprit de plus belle. Visiblement, elle souhait piquer l'albâtre dans son orgueil. Sa peau marmoréenne goûta l'emprise d'une vague timide. Tandis qu'il baissait son regard sur le sable.

« J'eusse espéré que se sont là les effluves maritimes, que l'écume ramène avec elle, qui ont chatouillé votre odorat au point de vous laissez croire que cette odeur provient de moi. » Il marqua une courte pause et reprit. « Descendez plutôt de votre précieuse monture pour venir rassurer vos sens. »

L'ineffable engeance tira le col de son haut, dévoilant son cou en une évidente invitation. Il relâcha aussitôt sa prise lorsque, dans une démonstration évidente, la sirène amena le calme sur l'océan. La menace parut tout à coup plus sérieuse que le vampire ne l'avait imaginée. Mais après tout.. N'aimait-il pas le danger au point d'en perdre parfois la raison ? Son rire cristallin fit frissonner son échine. Elle corroborait efficacement les légendes qui entouraient le mystère de sa race. L'ondine, sublime, dont il était si difficile de détourner le regard, mais qui sous ce voile de magnificence, disposée d'une âme bien plus noire que la sienne. Pourtant, ce fut son rire, plus grave et peut être même plus humain, qui sonna dans la nuit. Le portrait était presque flatteur. Mais Lestat ne se fustigea pas de la moquerie inhérente aux paroles prononcées.

« Je n'aime pas la facilité. Je préfère les défis, l'inaccessible. Le frisson du repoussement. L'abandon. A quoi bon me rendre en ces lieux, si ce n'est pour obtenir tout cela sans qu'un mot n'est traversé mes lèvres ? » Il s'interrompit un moment. « Ou bien, je cherche peut être à savoir si les légendes concernant l'exaltation conférée par vos semblables est réelle ou n'est que chimères. »

Un pas après l'autre, le strige avançait dans l'eau. Elle lui arrivait à présent jusqu'aux genoux. Sa température demeurait agréable et l'albâtre la goûta du bout des doigts. Passant une main dans ses cheveux d'ébène, Lestat exécuta un dernier signe à l'ondine. Une provocation. Un juste rendu.

« Auriez-vous peur de quitter vos élégants apparats aquatiques pour venir me rejoindre, Mademoiselle ? »
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Jeu 08 Mai 2014, 04:00


Dans l'esquisse aussi éphémère que l'emprunte d'un passage sur la plage emporté par l'écume des vagues, les lèvres pâles de la Sirène se laissèrent dessiner en un léger sourire aux frontières de l’envoûtant et du cynique. Par delà ces charmants airs angéliques, une franche curiosité brûlait dans les abîmes de ses prunelles clairs et elle contemplait l'étranger. Charmeur et beau parleur, il tentait les milles diables et attisait le feu des Enfers. Agréable au regard, on devinait ses penchants pour les femmes et le danger. Cela lui plaisait. Alors elle rit tout bas, amusée. Lentement, elle fit glisser sa longue queue de poisson nacrée le long de la pierre froide afin de s'allonger sur le ventre, les mains croisées près de sa poitrine nue qu'elle dissimulait habilement, aidée par les boucles de braise de sa chevelure sauvage. Malgré les maintes invitations du jeune homme qui incitait l'Ondine plus ou moins implicitement de descendre de roc, elle demeurait allonger sur son rocher, parfaite petite poupée de porcelaine, un brin provocante. Joueuse et sereine, elle le laissait faire la route pour se brûler les ailes. La plastique sculptée et parfaite de cet inconnu au teint blême ne laissait que très peu de doute quand son appartenant au peuple de la nuit, à ces adorateurs du sang. Il possédait ce petit rien d'imperceptible, qui changeait un homme simplement beau en un séducteur né. Vanille ne put que sourire davantage à cette pensée.

Loin d'être sentimentale ou affective, la jeune femme, en véritable misanthrope, n'appréciait personne, quelque soit ses origines et ses horizons. Pour autant, elle affectionnait les Vampires pour des raisons que certains diraient inavouables et malsaines. Cette délicate souffrance que procurait la morsure d'une de ses créatures était une délicieuse drogue à laquelle la Sirène ne pouvait que peu résister. Néanmoins elle n'offrait guère son sang au premier Buveur venu. Émerveillés par la pureté du breuvage qui coulait dans les veines de l'Ondine, aux dires de ses connaissances amicales qui ne se privaient pas de donner à la Belle satisfaction dans ses vices et ses crimes, Vanille put constater que la mascarade allait loin. Depuis toujours, elle avait le physique d'un Ange et resplendissait même de cette aura pure et innocente, tellement lumineuse et blanche qu'elle amènerait à douter n'importe quelle religieuse des plus vertueuses de sa propre droiture. Son sang même avait cette saveur fraîche qu'on prêtait aux vierges. Les Dieux avaient un humour douteux.

« Ai-je l'allure d'une créature chimérique ? Ou  bien souhaitez-vous simplement confrontez votre réalité aux songes marins ? Les légendes des terres m'ont toujours fasciné. Il me plaît de voir la façon dont ceux d'en haut se rassurent sur ce qu'ils ne comprennent pas. » Une fois n'est pas coutume, la Sirène pencha la tête sur le côté, perdue ses pensées, qui sans le moindre doute concernait le Vampire. « Suis-je un défi pour vous ? » demanda-t-elle tout bas en souriant, l'éclat sarcastique de ses mires vertes assumé. « Vous n'avez pas froid aux yeux. En partant du postulat que vous me croyez, vous savez. Vous ne pouvez ignorez le sort du navire et de son équipage. Pourtant, vous approchez d'un bon pas à travers les flots en susurrant des provocations pour me faire descendre de mon rocher. C'est tout à votre honneur. Qui sait ce que je pourrais vous faire, à vous et votre corps, emprisonné par les flots ? Vous êtes soit fou, soit très sûr de fou. » Elle fit une très légère pause. « Hum. Bonne démarche. J'aime assez cette insolence.» Tout en laissait lentement sa queue de poisson onduler au gré des vagues calmes, la Sirène se laissa glisser encore sur la pierre froide. Presque allongée, sa tête posée dans le creux de ses bras croisés, elle continuait à sourire en scrutant le Vampire. « En digne spectatrice, je ne peux que m'interroger, me demander jusqu'à quel point file votre audace. Peu importe les mots exquis et une délicieuse politesse. Ce sont moins vos paroles que vos gestes qui m'intéressent.» Vanille passa doucement sa petite langue rose sur les recoins de sa bouche iodée, avant de se mordre délicatement la lèvre inférieure. « Cependant je n'ai nul envie de vous facilitez la tâche.»

Sans crier gare, dans un bond vif et félin d'un silence étonnant, la Sirène plongea dans les flots. À la pâle lueur argentée de l'astre de la nuit, les mers prenaient une sombre couleur qui ne permettait guère de distinguer le chemin de la jeune femme dans l'onde folle. Après quelques longues secondes qui s'écoulaient aussi lentement qu'une vie, elle réapparut doucement, à deux pas du Vampires. Ses longs cheveux humides se dessinaient en arabesques sur sa peau qui prenait des teintes perles sous la lune. Sans la moindre gêne ou pudeur, elle glissa ses mains de chaque côté du visage de l'étrange. Son regard planté dans le sien, elle murmura : « Ne vous êtes vous jamais demandé ce que faisant les miennes, des hommes qu'elles entrainaient dans les abysses ? Que disent les légendes à ces sujets, sur les filles des mers, les Sirènes des Enfers ? »
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Dim 11 Mai 2014, 00:56


L'ondine avait glissé dans les flots, sans un bruit, ne laissant entrevoir sa destination tant l'astre sélénique teinté la mer de son éclat nacré. L'albâtre cherchait de ses yeux la présence de la demoiselle, désireux de la contempler de nouveau à sa guise.

Et de l'eau, elle surgit. Déesse aquatique au corps sculptural. Son parfum capiteux l’enivrait, sans pour autant le contraindre à lui sauter à la gorge. Il aurait aimé sursauter, mais sa fascination le paralysait. Les fines mains de la sirène mouillées, par sa démonstration sous-marine, se posèrent sur son visage. La peau était douce, plus chaleureuse que la sienne. Son contact l’astreignit à fermer ses paupières un instant, se laissant immergé par les sensations qu'il engendrait. Elle avait tant parlé sans qu'il n'eut le temps de répondre, qu'il n'aurait su par où commencer. Leur proximité exalté les sens du vampire, qui sentait poindre sa soif, ainsi qu'une tout autre envie, dans son esprit embrumé. Ses yeux s'ouvrirent. Ne pouvant s'empêcher de les baisser pour apprécier plus amplement la silhouette de l'ondine.

Les mains pâles du vampire prirent avec délicatesse les coudes de la jeune femme, glissant lentement jusqu'à ses poignets. Le geste engendra la chute de la prise qu'avait la sirène sur son visage, laissant ses doigts voguaient par effleurements sur le torse du strige.

« Il eusse été insultant de vous considérez comme un simple défi. Vous en êtes un, sans aucun doute, mais certains d'entre eux sont bien plus ardus. Et bien plus exaltants, que d'autres. Ne croyez-vous pas ? »

Ses longs doigts s'attardèrent un temps sur la finesse de la jonction de ses avants-bras. Laissant son geste s'achevait, il prit les mains de l'ondine dans les siennes, gouttant à leur chaleur nuancée et à leur humidité iodée. L'albâtre porta l'une d'entre elles à ses lèvres marmoréennes.

« Peut être suis-je assez nuancé pour être à la fois fou et très sûr de moi. Peut être suis-je là devant vous, tentant vainement de faire surgir un brin de virilité afin de vous dupez, tandis qu'en mon être, c'est le flot de la crainte qui sévit. Ou peut être même, suis-je là en connaissance de cause, mais bien qu'empreint de peurs, l'inconnu que vous incarnez me donne assez de courage pour ne pas m'enfuir devant la première vague. » Il se tut un instant, les doigts de l'ondine toujours lovés dans les siens. « Comment récompensez-vous l'insolence en ce cas, jeune demoiselle ? »

Malgré sa témérité, l'engeance nocturne craignait bel et bien l'angélique créature à l'âme sombre. Il était indéniable qu'elle le surpassait en tout points. Mais était-ce là l'important ? Cette sensation de danger le faisait frémir d'impatience. Il avait par ailleurs déjà bien vécu et quel plus beau souvenir que pareil visage pour tirer sa révérence au monde. Aussi, ne se soucia-t-il pas des remontrances lorsqu'il lâcha impunément l'une des mains de l’envoûtante créature. Plaçant la solitaire, sur l'une des joues ruisselante de la jeune femme.

« Les légendes font éloge de votre beauté. De la candeur de votre chant et de son hypnotisante félicité. Par delà les contrées, on fait louange de la qualité de votre sang. Mais celles-ci ne mentionnaient pas l'exaltation inhérente à votre fragrance. » Une pause se marqua imperceptiblement. « Ignorez-vous à quel point votre arôme fait-il vibrer mes sens ? Mon appétence ne peut se taire devant pareil festin et pourtant.. Vous avez su si habilement la faire taire en vous affublant de vos attraits. Votre charme hypnotisant est donc bien réel. »

Il laissa sa main choir dans les boucles cuivrées de la chevelure de l'ondine. Jouant avec tel un enfant désireux. Lestat enroulait les pointes autour de ses doigts, ne pouvant se défaire du regard émeraude de la sirène. Il souffla, incertain, quelques paroles qui épousèrent le son laconique des vagues.

« M'entraînerez-vous dans les abysses ce soir ? »
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Mer 11 Juin 2014, 00:01


« Hum … » Pensive et rêveuse, Vanille gardait ses grands yeux clairs posés sur le visage d'albâtre du Vampire. Doux et charmeur, il s'évertuait à déclamer des mots enchanteurs et délicats tout en laissant s'égarer ses doigts sur la peau froide de la jeune femme. Étrangement calme, elle se laissait faire. Il déployait maints efforts pour s'ériger en Prince Charmant. Comment ne pas être curieuse de la suite ? Enfermée dans une légère étreinte balayée par les incessantes vagues, elle était contre lui, les mains sur le torse , à l'écouter. Le moment était un brin trop romantique pour la jeune femme, qui avait des goûts douteux en matière de plaisir et d'instants agréables, préférant la violence et les gestes brusques aux caresses soyeuses. Ces choses-là, par convention on ne les disait pas. Pas tout de suite. « Vous êtes assurément un beau-parleur. Que de flatterie. Vous ne tarissez pas d'éloges. » lui souffla-t-elle tout bas dans un sourire. « Seulement, je ne suis pas sûre d'avoir bien saisi. Essayez-vous de sauver votre vie ou de m'avoir dans votre lit ? » Elle glissa doucement le bout de ses ongles dans l'épaisse chevelure de l'étranger. « Je suppose que l'un n'est pas incompatible avec l'autre pour autant … Je ne peux que m'interroger sur vos motivations, sur ce que vous comptez obtenir de moi La peur ne chasse pas tout le temps les désirs et les appétits, qu'ils soient de chair ou de sang.»

Elle fit courir ses mains jusqu'aux épaules du Vampire. « Navrée mon cher. » Elle ne paraissait pas l'être le moins du monde. « Vous n'avez encore mérité une quelconque récompense. Prouvez-moi votre valeur, si vous l'osez. En cas de réussite, je vous promets comme trophée le prix de votre choix. » Mieux valait ne pas aborder le cas contraire. Restons frivoles. « Surprenez-moi et vous obtiendrez ce que vous voudrez de moi.» murmura-t-elle en se rapprochant davantage de lui et de son visage mais, au dernier moment, elle s'écarta pour s'échapper de l'embrassade. Un bref instant, elle avait songé à effleurer ses lèvres des siennes, avant de se raviser. Si elle ne pouvait qu'aspirer à plus, elle aimait faire durer les présentations. Disparue sous les flots, elle réapparut au bout de quelques secondes, allongée sur son rocher.

Les coudes sur la pierre froide, le menton délicatement posé sur ses mains croisées, elle contemplait le Vampire, un étrange éclat au fond des yeux. « Puis-je vous demander comment je suis censée vous appeler ? À moins que vous ne préfériez demeurer ' l'étranger ' pour moi. À défaut de nom, je risque de vous en donner un de mon cru et croyez-moi : vous ne le voulez pas. » Elle rit, un brin moqueuse. « Quant à moi … C'est Pandore. » Ce n'était pas un mensonge. Pas vraiment. Il s'agissait d'un de ses prénoms de naissance mais pas le premier. Celui-ci s'était fait oublier et il ne restait plus qu'une unique personne encore en vie qui le connaissait : elle-même. Ces autres identités n'étaient que des distorsions de la réalité. Vanille n'était pas plus vraie que Pandore, que Perle, qu'Alice ou Elena, autant de noms sous lesquels on pouvait la connaître. Dans un sourire, elle continua : « Si vous tenez tant à goûter aux abysses, ce plaisir vous sera fait. » Quelle humeur décidément miséricordieuse. Innocemment, elle se mit à balancer des jambes. Celles-ci avaient discrètement pris la place de sa longue queue de poisson aux écailles givrées. Longues et fines, elle battait le rythme que la Sirène chantonnait du bout des lèvres.  Cette situation aurait fait rougir les joues des jeunes filles chastes, gênées par la nudité en compagnie d'un illustre inconnu au regard perçant et insistant. Vanille ne se formalisait pas de son absence de tenue. Elle en avait l'habitude, sans compter qu'elle savait exactement comment cacher ce qui devait l'être.

« Allez-y, étonnez-moi, éblouissez-moi. Je rêve d'être stupéfaite et de devoir vous accorder ce que votre esprit pourrait bien trouver. Offrez-vous l'extase de me désappointer en me démontrant que je n'obtiens pas toujours l'échec des gens que je croise, qu'ils ne sont pas tous décevants et attendus. Payez-vous le luxe de me voir contrariée. Si vous y parvenez, oh oui, vous aurez bien mérité ce que vous souhaitez, et ainsi m'ériger Génie improvisé d'un unique vœu à ne pas gaspiller. Relevez ce défi-là, pour remporter celui plus ardu que vous avez évoqué. Prenons les Astres à témoins. » Pensait-elle qu'il puisse réussir à se montrer surprenant ? Elle ne savait trop quoi en penser mais face au jeu et à ses promesses, elle ne pouvait que se laisser tenter.
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