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 Pour la haine d'un Empereur [Eerah]

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Dim 26 Jan 2014, 17:37


Nastaé déambulait dans les rues d'Avalon, cherchant un souvenir qu'il avait perdu, quelque chose qui n'existait plus. Cette ville était dorénavant vide de sens, et il n'espérait plus rien venant d'elle. Elle était finalement devenue aussi dangereuse que terne. Comme lui.
De toujours, l'Ondin était quelqu'un de joyeux et exubérant, mais la royauté avait eu pour seule consigne, de lui faire ravaler tout cela, de manière à afficher un visage neutre autant à sa collègue, qu'aux Sirènes peuplant sa cours. Il se devait de jouer et de manipuler dans ce but mais ce pauvre être ne savait pas y faire. Il charmait qui il souhaitait, surtout les hommes, mais il ne soumettait que peu d'entre eux. Clairement, il commençait à se sentir éteint. Comme bon à rien.
Mais il avait tort.
Pour venir ici, il n'avait pas pris la peine de revêtir ses habits royaux d'apparats. Il délaissa sa coiffe, au profit de ses cheveux volant au vent, liés d'un simple lien de cuir très lâche, et se vêtit de simples voiles blancs, jouant de transparence, coupant le tout d'un tissu plus opaque, et violet. Ses petites sandales aux pieds, feutraient ses pas sur le sol.

Arrivant sur la place principale de la grande citée, il vit le Palais d'Orae où, à son sens, il y avait vécu trop de choses et, à la fois, pas assez. Jamais son but n'avait pu être atteint. Cette... Maudite chambre royale, un jour il irait à l'intérieur, et la souillerait de sa beauté, et froissant les draps de ses courbes, et ses gémissements courons sur les murs.
Faisant claquer sa langue à son palais, il montra clairement l'agacement que ce lieu lui donnait. C'était impressionnant de voir à quel point il pouvait avoir tout ce qu'il voulait mais ça, juste ça, il ne pouvait l'atteindre.
Observant ainsi férocement l'entée, comme s'il allait y foncer dedans avec détermination, il vit un type sortir de là. Le genre de type aux cheveux si clairs qu'ils en sont blancs, à la musculature non négligeable, et à la taille immense. D'accord, il n'était pas beau, et ne reflétait pas une assurance digne des plus Grands, mais il tenait assez la route pour que l'Ondin se fasse les dents dessus. Combien cela faisait de temps qu'il s'apitoyait sur son sort, sans sortir de son propre Palais ? Ses rendez-vous étaient insipides, sans saveur, et revenir ici, outre le coeur crevé que ça lui laissait, il pouvait à nouveau mettre en pratique ses dons.

L'homme descendit les escaliers et lorsque ses pieds touchèrent le sol, Nastaé fit attention de se mettre sur son chemin pour qu'il le percute au mauvais moment. Dans le choc, le bellâtre eu l'intelligence d'attraper doucement le bras de l'inconnu pour se retenir. L'Ondin se léchait déjà les lèvres... Il allait être parfait pour ce soir. Mais il s'avérait que sa grande proie avait perdu un sens. La cécité l'avait mordu et il se mordilla la lèvre inférieur avant de dire sur un ton assez sous-entendu « Excusez-moi... » Sa voix paru comme veloutée et assez charmante. Il n'avait pas la faculté de se faire agréable pour les yeux du Déchu, alors il allait devoir se servir de ses longs doigts serrant doucement le bras vêtu de l'homme, et de sa voix de sirène, pour le faire tomber sous le charme.
Seulement, Nastaé n'était pas aussi vil qu'il pouvait le paraitre -ou non- et lorsque sa main quitta son bras, la pulpe de ses doigts vinrent effleurer la joue de son binome, comme s'il voulait lui faire savoir qu'il était là. Mais après cette altercation, il doutait que ce type ne s'en était pas rendu compte. Le contact dura une seconde, grand maximum, car la scène se passa relativement vite, mais avec une lenteur palpable à la fois.
Une alchimie ?
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Eerah
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Eerah
Lun 27 Jan 2014, 02:26

Négligemment, Eerah desserra le nœud de sa cravate, en descendant sans se presser les marches du palais d’Oræ. L’entretien avec la Messie des Ténèbres était terminé, et ce n’était peut-être pas plus mal. Il avait rarement ressenti une telle pression en présence de quelqu’un ; chaque phrase lui coutait un effort incroyable de réflexion, pour éviter le moindre mot de travers, la moindre erreur. Mais c’était fini, et il avait pu souffler un peu. La compagnie des souverains avait quelque chose de perturbant. En un sens, ils ne semblaient pas si différents d’une personne normale. Peut-être leur tenue, la richesse de leurs bijoux ; mais ça, le Déchu ne le voyait pas. Pour lui, il n’y avait que le ton, la façon de bouger et de s’exprimer, l’aura. Et quelle aura. Elle était écrasante, pesante. Il ne s’agissait même pas d’une impression, d’un ressenti. Il était réellement sous pression lorsqu’il était dans la même pièce qu’elle. Un plus sot que lui n’aurait vu que la femme libérée, offensive, et s’en serait sorti en bombant le torse et en faisant mine de ne pas y faire attention. Mais lui voyait surtout la violence, la facilité avec laquelle elle était prompte à dispenser jugement et condamnation. Elle avait largement les moyens de le tuer, d’en tuer une vingtaine tels que lui, en un claquement de doigt. Et lui n’avait pas la moindre envie de lui donner une raison de le faire. Il sauta une dernière série de marches, passant devant les gardes sans leur adresser la parole. Et quoi ? Bien, maintenant il avait un nouveau titre, et c’était une étape de plus dans sa montée vers le trône. Mais après avoir rencontré la régente, après avoir estimé le poids qui pesait sur ses épaules, il ne pouvait que mieux apprécier la vérité. D’une manière ou d’une autre, il était loin d’être prêt pour une telle tâche, ni même à la servir de plus près qu’il ne le faisait actuellement. Elle avait besoin de bien plus que d’un simple Déchu, même légèrement au-dessus de la moyenne. Il soupira longuement. Non, il était loin d’être prêt pour quoi que ce soit. Tout ce qu’il voulait, c’était rentrer à Megido, retrouver Sean, et prendre quelques jours de congés.

Les derniers portails défilèrent à ses côtés, et un autre garde lui adressa un salut zélé. « Lieutenant-en-chef Scaldes ! » L’intéressé eut un petit rire sans émotion. Il n’était plus dans l’armée depuis longtemps déjà, mais certaines habitudes avaient la vie dure. Il le corrigea d’un ton stoïque : « Archange Déchu Scaldes, à présent. ». « Félicitation, Archange Déchu ! » Eerah leva simplement la main en guise de reconnaissance, et poursuivit sa route. Il avait au moins ça. Un titre. C’était plutôt mesquin de sa part de s’en vanter, d’autant plus qu’il était loin d’être le seul à le détenir. Peut-être que d’ici quelques temps, il pourrait prétendre au titre de Déchu Véritable. Mais pas sans entrainement, pas sans un long, très long entrainement. À y réfléchir, il ignorait même les bases de la politique, à part ce qu’il en avait survolé à la bibliothèque. Le sujet était loin de le passionner, à l’époque. Il dépassa finalement les dernières grilles, retrouvant avec une certaine joie les rues d’Avalon. Au moins là, il n’était pas question de non-dit, de métaphores ou de sous-entendus. Il dévala sans y penser les dernières marches, réfléchissant déjà au trajet de retour. S’il partait immédiatement, il avait peut-être une chance de coucher à Dhitys pour la nuit… Ses pensées furent brusquement interrompues ; il effleurait à peine le perron qu’un homme le percutait de plein fouet, manquant de l’envoyer sur les angles tranchant des marches en marbre. Par reflexe, il attrapa son bras au même moment où l’inconnu se saisissait du sien, et il le releva d’un mouvement d’épaule. Au prix d’un intense effort, et en mettant de côté la morosité qui s’était emparée de lui depuis qu’il avait quitté de palais, il se retint de jurer tant bien que mal, demandant même, dans un grognement : « Ça va ? ». Dieux, que sa peau était douce. Il jetait à terre la plupart des femmes de joie de son quartier. L’intéressé s’excusa d’une voix rieuse, chantante, et le relâcha, avant d’effleurer doucement son visage. Eerah recula, surpris, et fronça légèrement les sourcils. Ce ton, cette attitude, on en venait à se demander si sa chute était si accidentelle que ça. Et ces doigts… Qu’est-ce que c’était ? Ils n’étaient pas normaux, pas aussi rudes qu’ils auraient dû être. Un frisson chuinta de sa nuque à son dos, comme une décharge électrique.

Le Déchu passa le dos de son pouce contre sa joue, comme s’il voulait effacer l’étrange impression de ses doigts, et étudia enfin sa présence. Il marchait lentement et silencieusement, sans quoi il l’aurait entendu arriver. Et ces senteurs ; il pulsait d’odeurs musquées, mêlées à des tons marins, le sel, l’eau, l’écume. Des parfums qui ne correspondaient pas à la mode d’Avalon. C’était le printemps, la plupart s’accordaient sur des effluves de pins, de prairie et majoritairement fruités. Il ne devait pas vivre dans la cité. Et puisqu’il se dirigeait vers le palais, il devait être connu, ou riche. « Pourquoi vous… Excusez-moi, je dois y aller. ». Le Déchu ne voulait pas qu’il l’effleure à nouveau, c’était trop étrange, trop anormal et discordant avec ce qu’il passait son temps à ressentir. Pourquoi n’avait-il pas juste passé son chemin sans rien dire ? Avec un signe de tête poli, il exécuta un pas sur le côté, vers les quartiers résidentiels.



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Mer 29 Jan 2014, 14:41

Lorsque la voix de l'homme retentit, maugréant une sorte de forme de politesse, en se renseignant sur l'état de l'Ondin, plus par automatisme qu'autre chose, ce dernier répondit doucement, comme du velours « Oui, merci... » Dès que sa voix mourut, sa voix fut si faible et douce, que l'on aurait pu penser, l'avoir rêvé. Cependant, Nastaé ne s'attendit pas à ce que son contact répugna l'homme, qui se recula immédiatement en posant une semi-question, avant de vouloir prendre la tengeante. Le bel éphèbe s'exprima de sa voix joyeuse et chantante « Je suis désolé, je ne voulais pas vous faire peur. » Il était vrai qu'il avait prit des risques. Toucher le visage d'un aveugle, sans que celui-ci ne s'y attende, pareil il aurait très bien pu recevoir un coup de poing dans le ventre. Mais non. Car on ne frappait pas Nastaé.
Son esprit tenta de se focaliser sur ce Déchu, de savoir exactement ce qu'il aurait voulu dire, mais lorsqu'il lui passa à côté pour partir, l'Ondin fut emporté avec lui avant d'entendre un bruit horrible. Horrible pour lui. L'inconnu avait accroché un de ses voiles, surement avec sa ceinture ou quelque chose du genre -Nastaé n'était pas franchement au courant des tenues vestimentaires des bipèdes- et le soyeux vêtements se déchira. Ainsi décroché, une partie tomba à terre dévoilant une des jambes de l'Ondin, alors que l'autre bout resta accroché à la tenue de l'homme. Le jeune homme serra les dents, essayant de se couvrir, relevant immédiatement la tête pour regarder la place, et les gens qui pouvaient le voir « Oh ! Zut... ! Je... » Faisant claquer sa langue sur son palais, pour signifier son agacement, il se mit dans le dos de l'homme, un peu tendu, avant de dire « Cachez moi je... Vous avez emporté la moitié de mes vêtements avec vous. Si vous vouliez que je vous accompagne, il fallait me le dire simplement... »
Hum...
L'humour et Nastaé. Quelle belle histoire... de Haine.
Le ton sur lequel il avait employé ceci, pouvait paraitre un peu sec, mais il s'affairait surtout à couvrir ses jambes. Seulement, ses voiles étaient trop ajustés. S'il en manquait une partie, alors sa peau était entièrement visible. Lâchant un soupir, il dit « J'abandonne... Ce n'est pas la première fois de toute façon. » Il regarda le morceau de tissu qu'il avait dans la main, puis le jeta par terre avec dédain, sans même y faire attention. L'autre était toujours accroché à la ceinture de l'homme mais, de toute façon, il n'aurait pu rien en faire.
Reprenant sa stature de Roi, il se détacha de sa personne pour lui dire, souriant, comme s'il ne s'était rien passé « Vous pourriez peut être me dédommager ? » Alors il s'approcha de lui, assez près pour pour que la main robuste qui était le long de son corps, touche à présent sa cuisse nue. Un effleurement, un seul. Dès que le contact se fit, il laissa son souffle chaud envahir le buste de l'inconnu, alors que le vent se chargeait de transporter son odeur florale dans un tourbillon de senteurs iodées.
Ses yeux voulurent capter le regard vide du bel étalon, mais n'y parvinrent pas. Seul son murmure aux teintes chaudes et veloutées, se fit entendre « J'ai vraiment envie de toucher votre visage... » Comme un besoin irrémédiable, comme s'il ne pouvait empêcher sa main de monter, ses doigts de picoter de désir. Il avait envie de rester un peu plus longtemps avec lui. Par orgueil ? Par envie ? Nastaé avait tendance à éprouver un peu tous les pêchés en même temps, alors il ne savait pas statuer précisément ce qu'il éprouvait.

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Eerah
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Jeu 30 Jan 2014, 03:46

Tout ce qu’il fallait, c’était qu’il s’en aille rapidement de cet endroit. Ce n’était pas comme si la présence de l’homme le dérangeait, ni sa manière d’agir ; non, le problème était plutôt justement l’inverse. Ces frissons, ces soupirs n’avaient pas refait surface depuis quelques temps déjà, il avait cru les avoir fait disparaitre, mais il fallait se rendre à l’évidence, il n’en était rien. Mais cette fois n’avait rien à voir avec ce qu’il avait déjà ressenti. Il ne s’agissait pas de quelque chose de physique, ou en tout cas, pas entièrement. Se voir altéré par un contact masculin avait fini par être quelque chose d’habituel, d’acceptable, puisqu’après tout, il ne s’agissait que du même sentiment qu’il aurait pu ressentir au contact d’une femme. Mais cet homme… Cet homme était une sorte d’aimant, un homme que l’on était obligé de sentir, d’approcher. Et d’une façon ou d’une autre, ça le rendait effrayant. En passant à ses côtés, il sentit à peine le tissus s’étirer, et lâcher, moins qu’il n’entendit le froissement léger que cela produisit. Eerah n’était pas, n’avait jamais été très porté sur les épandages d’excuses. Mais sentir le voile céder, arraché par sa ceinture sonnait réellement comme le glas du reste de sa journée. Il savait, sentait au fond de lui que rester une seconde de plus près de l’inconnu ne ferais qu’augmenter ses chances de commettre des erreurs. Il hésita un instant, perdu, lorsqu’il vint se cacher derrière lui, ôtant par automatisme sa veste, pour le dissimuler à la plèbe. Mais pourquoi faisait-il ça ? Il n’était même pas sensé lui prêter attention, et pourtant il était en train de se répandre en excuses, marmonnant dans sa barbe des « Excusez-moi », « Vraiment désolé », comme s’ils pouvaient le soustraire à la compagnie de l’inconnu. Il demeura bouche bée sous les mots de l’éphèbe, incapable de comprendre s’il plaisantait ou non. Est-ce que… Est-ce qu’il était réellement en train de lui faire du rentre dedans, comme on aurait pu le faire à une écolière ? Il avait visiblement décidé de ne pas lui laisser le temps de la réflexion, et rapidement, il s’éclipsa, abandonnant soudainement toute pudeur, au profit d’un comportement des plus directs.

Doucement, bien trop doucement, le Déchu prenait la pleine mesure de ce qui était en train de se passer. On avait dépassé depuis longtemps le stade de la malheureuse erreur, il était effectivement en train d’être l’objet d’une traque. Et il aurait pu jurer par tous les dieux qu’il connaissait, il détestait ça. C’était lui qui avait l’habitude de chasser, pas de l’être. Dans un sursaut, il sentit la peau de l’homme frémir contre sa main. Le pire était surement le fait qu’il avait largement de quoi plaire. Plus que ça, même. Après tout, peut-être que s’il se laissait simplement aller, il pourrait passer un bon moment ? Quand l’autre insista pour toucher son visage, Eerah changea brusquement d’avis. Non, vraiment non. Il avait l’habitude de poser cette question à la plupart de ses conquêtes, et à raison, puisque cela lui permettait de visualiser plus facilement un visage. Mais jamais, jamais il ne pourrait simplement laisser quelqu’un prendre la main de cette façon. Avec un peu moins de tact que ce qu’il avait en tête, il se récrira : « Non ! Enfin, je veux dire, non, attendez. Je crois comprendre où vous voulez en venir, et je ne suis pas… ». Oh si, il l’était, complètement, même. « Je ne suis pas… Non, laissez tomber. ». Si ça devait se faire, ça serait selon ses règles, aussi séduisant et irrésistible pensait être – à raison, il fallait le reconnaitre – cet homme. Sans savoir pourquoi il disait ça, il finit par l’inviter à le suivre. « Vous ne pouvez pas rester dans cet état. Suivez-moi. ». En espérant qu’il ne décide pas de le bloquer dans un ruelle obscure. Ou pas, songea-t-il en rougissant à peine.



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Jeu 30 Jan 2014, 12:23


Nastaé trouva le Déchu assez rustre, mais aimable. Il faisait en sorte de s'excuser assez, comme s'il avait réellement envie de se faire pardonner, et l'Ondin apprécia cela. Un sourire aux lèvres, il ne pu s'empêcher de le regarder de temps en temps, regrettant de n'avoir pu plus le toucher. Cette manie qu'avait donc le roi, d'être tactile, pouvait en dérangeait plus d'un... Mais c'était rarement le cas. Les personnes qu'il choisissait d'approcher, étaient sélectionnées. Seulement ici, il avait fait une demi-mauvaise pioche. Le type avait l'air de vouloir se laisser aller en lui posant des questions, en lui parlant, mais finissait par se reculer, encore et toujours.
Ici, ce fut le voyant qui voulait toucher l'aveugle, pour s'imprégner de ses formes faciales, et ainsi ne jamais pouvoir l'oublier. Le fait de faire glisser ses doigts sur ses pommettes, ou l'arrête de son nez, alors qu'il avait ses yeux pour le voir, ne ferait que renforcer son envie. ALors il avait raison : c'était une mauvaise idée, et il ne devait pas le toucher. Sinon il allait être chiant. L'Ondin n'était cependant pas dépourvu d'égo, et lorsque le Déchu fit un bon en arrière pour réellement se décaler, et laisser tomber le contact de l'homme, Nastaé fronça les sourcils « Je ne pensais pas un jour répugner autant quelqu'un... Enfin bon. » Le bellatre détourna la tête en croisant gracieusement les bras, prenant tout à coup une voix monocorde, déçue, et une expression de visage complètement neutre.
Ok, cet homme pouvait être un sacré challenge pour lui, pourquoi pas, mais après il ne fallait pas être borné. Il ne savait si c'était le fait de ne pas le voir, mais le Déchu ne semblait pas plus attirer que ça.
Réelle mauvaise pioche.

Cependant, l'étalon avait un sens du devoir peu commun, et décida de l'emmener, pour... Le dédommager surement. L'emmener chez un tailleur et l'y laisser.
Qui avait eu la bonne idée de se perdre à Avalon déjà ? « J'aurais mieux fait de me casser une jambe... » marmonna-t-il, toujours captivé par les spectaculaires personnes traversant les rues pavées, d'une banalité affligeante. L'homme se fichait de lui comme de sa dernière chaussette, et lui-même n'aurait pas la chance de sentir ses cheveux rebondir dans son dos ce soir. Se frottant le front il entendit le type parler « Vous savez quoi, laissez tomber. Ce n'est pas la peine de répondre à des principes pseudo moraux, lorsqu'on vient juste avant de laisser passer la chance de sa vie, de pouvoir voir autre chose que votre garçonnière miteuse. » Nastaé posa ses mains sur ses hanches avant de dire « Vous êtes non seulement aveugle, mais sourd aussi. C'est dramatique. Je ne comprends même pas ce qu'il m'a prit de m'arrêter sur une boule de poil juste bien habillée. La Belle ne va jamais avec la Bête. » Et la Bête, c'était cet homme.
L'Ondin n'était pas spécialement énervé, mais il était déçu et commençait à s'irriter de la situation. De l'échec. Comment cela se faisait-il que c'était si difficile d'avoir ce type bon sang ? Normalement, il n'y avait aucun problème, ces hommes, soit disant bien habillés, juste pour plaire aux apparences, tomber très facilement dans ses filets.
A nouveau il soupira. Là, chacun venait de ruiner toutes les chances qu'ils pouvaient avoir. Nastaé ne voulait plus de lui. Ce gars là avait réussi à lui faire passer toutes envies de le toucher, jusqu'à son visage. Ca ne servait à rien de se rappeler d'un animal à qui on donnait une perle, et qui n'avait même pas l'intelligence de la prendre, et de la savourer.
Et puis, des hommes musclés, il savait où en trouver, il savait où aller les chercher. Mais il ne savait pas qu'il suffisait souvent d'une fois, d'une touche, ou d'un regard, pour marquer à jamais les esprits et que cette 'boule de poil', allait l'envahir, jusqu'à temps qu'il devienne fou. Le moment viendra, petit à petit, et dissèquera son coeur, jusqu'à son âme, pour lui faire voir la vérité nue, lui faire comprendre que les esprits choisissent leur moitié, compatible. Et que les caractères s'opposent ou se rejoignent, il paraitrait bien sot de laisser passer cette chance. Nastaé avait confiance au Destin, et si il devait un jour se passer quelque chose, alors ce dernier fera en sorte de mettre cet homme à nouveau sur sa route.

Mais pour l'heure, le bellâtre se martela que des types comme lui, il pouvait en avoir à la pelle, et commença à prendre ses clics et ses clacs.
Décidément, cette ville le rejetait autant que ses habitants.... Comment avait-il pu l'aimer un jour ?

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Eerah
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Eerah
Sam 01 Fév 2014, 22:54

Eerah en restait bouche bée. Il n’avait voulu que faire preuve de civisme, et l’éphèbe à ses côtés semblait réellement vexé. Il ne s’en serait pas formalisé outre mesure si la série de commentaires qui avait suivi ne l’avait pas stoppé dans sa marche. Le Déchu n’en revenait simplement pas. « Vous… ». Les mots ne venaient pas. Comment pouvait-on respirer avec autant de prétention, d’estime de soi ? Certes, il avait réuni de son côté la plupart des critères de beauté que l’on était en droit d’attendre d’un homme, et même un peu plus. Même largement plus. Mais ce n’était pas le problème, il n’avait ni le droit ni de quoi le traiter de cette façon. « Parce que vous vous considérez comme une chance ?! ». C’était plus son égo qui parlait que sa raison. D’aucuns auraient acquiescé sans hésiter. Mais c’était plus fort que lui, les démonstrations d’orgueil surdimensionné le mettaient hors de lui. « Combien ont laissé passer leur chance avant moi, je vous le demande ! Si vous considérez votre… Grossière parade amoureuse comme une approche suffisante, vous vous… ». Il abandonna définitivement son vouvoiement poli. « Tu te met le doigt dans l’œil ! ». Le traiter de bête, il fallait quand même être sûr de soi. Si le Déchu avait conscience de ne pas atteindre des sommets significatifs en matière de charisme, il était pourtant assuré par ses origine, par son sang, d’un minimum de beauté à revendiquer. Et puis c’était si injuste, si inégal. Pourquoi un homme tel que l’inconnu, imbu de sa personne comme il l’était, avait le droit d’hériter de tant d’avantages, quand lui qui n’avait jamais eu l’audace de s’en vanter demeurait banal, du moins pour un Déchu. « Vous… Tu… ». Et pourtant, sa présence imposait par elle seule une sorte de fascination, de respect impliqué. « C’est toi qui loupe ta chance ! J’espère que tu trouveras un agneau prêt à répondre à tes suppliques,  je n’ai pas de temps à consacrer à… J’ai pas le temps ! ». Il en perdait complètement l’usage de ses mots, et ses joues ne tardèrent pas à s’empourprer d’un léger rougissement. Pourquoi est-ce que cet homme le mettait dans cet état ? Il n’avait qu’à passer sa route, ne pas faire attention à lui et à ses mots, comme il le faisait en permanence. Dans un grognement désabusé, il l’imita, et tourna les talons.

Inutile. Inutile de perdre plus de temps avec un homme trop occupé par sa propre image pour voir les autres. Un homme qui l’avait traité de bête. Comment avait-il pu le traiter de bête ? Il était habillé pour être reçu par une reine, il était plus élégant qu’une immense majorité de personnes dans la cité, comment avait-il pu simplement le traiter de bête ? Le Déchu se stoppa net, et retourna à allure vive vers l’homme qui s’éloignait. Sans prévenir, il lui attrapa le bras. « Attends voir. ». Il fit glisser sa main jusqu’à la sienne, la porta jusqu’à son visage. « Vas-y, touche. ». Ce n’était pas pour lui faire plaisir, pas pour se faire pardonner, pas pour essayer de l’obtenir. En fait, il n’était pas certain de savoir ce qu’il voulait prouver. Comme si accéder à sa requête pouvait l’obliger à réviser son jugement. Comme si son jugement l’intéressait, l’importait. De la même façon qu’il était désagréable de sentir un regard moqueur, il lui était insupportable d’entendre ses critiques gratuites. Non, il n’était pas une bête. Il n’était peut-être pas la belle, mais il n’était pas la bête. Sans bouger, paupières closes, il garda une poigne ferme sur son poignet, le fit glisser rapidement sur l’ensemble de son visage. Puis il rejeta sa main sans retenue. « Heureux ? Ne m’appelle – ne m’appelez plus jamais comme ça. ».

HRP :


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Dim 02 Fév 2014, 00:35

Nastaé le regarda, avant d'éclater de rire. L'éclat fut aussi beau qu'un miroir brisé, qui scintillait sous la lueur du soleil, diffusant le spectre de la lumière, à travers tout son corps. Il rayonnait même, devant l'attitude du Déchu qui, pourtant, se voulait détestable. Mais il était adorablement détestable. L'Aveugle s'emmêla entre le tutoiement et le vouvoiement, essayant de lui lancer des infamies au visage, sans y arriver, sans même que les mots les plus ingrats ne sortent de sa bouche. Comme si, de tous temps, Nastaé ne les méritaient pas et, qu'au final, ils ne pouvaient l'atteindre. Ils ne pouvaient lui être adressés. L'Ondin regarda le Déchu s'énerver, le pointer du doigt, avant de faire autre chose, et ne prit même pas la peine de répliquer. Il n'en valait pas la peine. Le bel éphèbe s'était rendu compte que, aussi élégant ce type essayait-il de paraitre, il n'y avait que lui qui pouvait marcher sur l'eau. « Qui est le grossier personnage... mon Lapin ? » Cette phrase fut un murmure cynique sortant des lèvres de l'Empereur. Bien que ses paroles leur heurtèrent, -il n'était pas un Dieu insensible-, il ne se laissa pas démonter. Gardant ces mots rudes dans un coin de sa tête, il commença à marcher, comme sur la pointe des pieds, dansant presque à chaque pas qu'il faisait. Ce fut des sons feutrés, doux, sur le parvis du Palais, et entre ses lèvres, un petit air sortait. Ce n'était pas un chant mélodieux de sirène, seulement une gamme de note récemment apprise, qu'il aimait fredonner.
Le Roi n'avait plus rien à faire ici.

Le Destin en décida autrement pour lui. Le type revint, et le surprit en lui attrapant le poignet. Apeuré de ce geste brusque, Nastaé le regarda, et tenta de retirer son poignet, voyant que le type le tenait bien trop fermement. Il ressentait sa frustration et sa colère. Qu'il soit vexé, d'accord, mais pourquoi cette... Etrange frustration ? Comme pour s'éloigner de lui, il posa une main sur ses pectoraux, signifiant qu'il ne s'approcherait pas plus. Dès qu'il toucha l'homme, pourtant très abruptement, sa peau réagit immédiatement, et ses doigts le piquèrent. Depuis quand n'avait-il pas ressentit cela ? Seulement, l'heure était à évité de se faire frapper. Si ce type levait la main sur lui, alors il était foutu. Sa voix était dure, rauque, lui demandant d'attendre, de ne pas partir comme ça. « Que... » L'angoisse s'entendait dans sa voix. Mais sa main vint se poser avec une certaine brutalité, sur le visage anguleux de l'homme, sa main portée par la sienne. Nastaé était partagé entre l'envie de le toucher, de se laisser faire, et l'envie de le repousser. Mais ses sens eurent raison de lui, et une douleur commença à naitre. Ses doigts avaient filé sur cette peau trop vite, trop rapidement, et il eut à peine le temps de sentir le contact, que le type le repoussa brusquement. Nastaé chancela, amer. Il frottait doucement son poignet, essayant d'apaiser la douleur de serrage qui naquit. L'inconnu demanda à ne plus l'appeler comme ça. Il avait été vexé. Vexé d'avoir été la Bête. « Et que venez-vous de faire ? Et serrer mon poignet jusqu'à la douleur vous fait passer pour quoi ? Si j'étais vraiment si amoureux de moi comme vous le prétendez, je me serai déjà noyé dans mon reflet, et je n'aurais jamais eu la quelconque occasion de venir vers vous. Si moi, un parfait inconnu, vous appelle comme ça par rapport à vos manières, combien de gens doivent le penser ? Si vous tenez à ce que ma langue arrête de prononcer ce mot, prouvez-moi le contraire. »
L'Ondin avait plus d'un tour dans son sac. Cet Ange Déchu était quand même revenu vers lui... Y avait-il quelque chose à y voir ? Vu la tournure des choses, clairement, non. Rien à l'horizon, que des orages et de la pluie. Mais l'Empereur esquissa un léger sourire, presque triomphant, puis dit plus doucement, plus calmement, comme plus intimiste « Pourquoi être revenu... ? Car, tu te doutes bien que ce que mes doigts ont frôlé de ton visage, ne représente rien pour moi. Et ne doit pas plus en représenter pour toi... Mais le fait est que tu es là, près de moi... » Il laissa sa voix s'estomper petit à petit, et commença à marcher, sans le quitter des yeux, tournant doucement autour du Déchu. Ses lèvres s'agitèrent, sa bouche laissa échappée des mots, inconnu aux oreilles de cette ville et de ce peuple, et les murmures montèrent jusqu'à l'Aveugle. Il ne chantait pas, mais la voix et ce qu'il disait, était assez sensuel et hypnotisant, pour capter l'attention. Qu'il ne devienne que sa seule source d'intérêt... Et qu'il se calme.
Lentement, continuant de murmurer ces psaumes, presque religieusement, pour hanter l'esprit du Déchu, il fit trois fois le tour de son être, avant de s'arrêter.

« Tu permets ? C'est comme ça que l'on fait, mon Apollon... »
Alors sans pudeur, sans gêne, toujours avec cette voix doucereuse, chantante et enivrante, il prit la main de l'Aveugle. Glissant ses doigts dans les siens, il s'était anormalement rapproché de lui, avant de délier sa main pour faire glisser, la pulpe des doigts, sur les contours de son visage. Alors il décrivit ses pommettes, ses joues, sa mâchoire, avant de remonter de l'autre côté pour glisser sur son front, laissant presque la main filer seule. L'arrête de son nez majestueux, aussi beau que bien fait, puis l'index du Déchu glissa sur son arc de cupidon, recourbé, avant de toucher ses lèvres. L'Ondin arrêta la ballade ici, laissa doucement voyager le sens du toucher du type, lui faisant sentir ses arguments de choix. Il s'attarda tellement longtemps sur ses lèvres, que celles-ci rosirent légèrement, comme les prémisses du printemps.
Le doigts toujours collé à sa bouche, l'Ondin commença à défaire sa pression autant psychologique que physique sur l'homme pour lui dire « C'est de cette façon que je veux te découvrir... Tu vois ? » Et à nouveau, laissant complètement retomber la main de l'inconnu, il mit la sienne devant sa bouche, éclatant de rire.
Ce même éclat de miroir, diffusant la même lueur et qui, à chaque récidive, venait un peu plus se planter dans la peau de son partenaire.

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Eerah
Dim 02 Fév 2014, 23:25

Ça n’avait pas été aussi agréable qu’il avait pu l’espérer. Il avait senti le petit geste de recul qu’il avait eu, il avait senti la résistance qu’il lui avait opposée. Et il avait ressenti ce cri qui n’avait pas été poussé. Etait-il vraiment possible que son apparence le dégoûte à ce point, ou qu’il lui ait fait mal ? La première solution le dérangeait trop pour qu’il puisse y penser, quand elle à seconde, elle ne lui plaisait pas plus que ça. Il n’avait pas voulu lui faire de mal. Il n’avait pas voulu le blesser. Ou peut-être que si, peut-être qu’il voulait simplement lui montrer qu’il était plus fort que lui. Cet homme n’avait de cesse de le rabaisser, de se mettre sur un piédestal en l’étudiant ; et dans un sens, c’était stupide de vouloir s’imposer par la force, d’autant plus qu’il était loin de briller dans le domaine. Mais il était si borné, inflexible. Les gens comme lui exaspéraient le Déchu ; toujours sûrs, toujours persuadés de leur idées, alors qu’il était si évident de constater qu’ils étaient dans l’erreur. Il avait perdu la volonté de convaincre les êtres comme lui, ça n’avait pas d’intérêt, pas de finalité. Alors il préférait les laisser croupir dans leur ignorance, aussi aveugles que lui. Alors que l’éphèbe débitait phrase sur phrase, l’enfonçait un peu plus de chaque mot dans sa médiocrité, il se sentait empreint d’une profonde lassitude. Si seulement il s’était contenté de continuer sa route, si seulement il s’était contenter de le contourner, de ne pas lui parler, il n’aurait pas à écouter le flot d’idioties sans queue ni tête qu’il semblait prêt à lui servir toute la journée durant. À quoi est-ce que cela aurait pu servir ? Le mieux qu’il aurait pu en tirer, en supposant qu’il accepte de débattre avec lui des effets et des causes, aurait été qu’il cesse de le nommer « Bête ». Son temps était trop précieux, et la gêne occasionnée par l’insulte pas assez grande pour valoir le coup.

Et il était loin d’avoir fini. Eerah était debout en pleine tempête, écorché par chacun de ses commentaires. Le plus difficile à supporter n’était pas la rudesse de ses mots, mais la douceur de la voix avec laquelle il les prononçait. Le Déchu aurait voulu s’asseoir, et l’entendre sans l’écouter, uniquement pour profiter de cette voix. Mais il aurait voulu également lui trancher la langue. Il mourrait d’envie de sentir ses doigts de nouveau, et pourtant il aurait payé cher pour pouvoir les lui couper. Tout aurait pu cesser, tout aurait pu s’arrêter en un instant, si seulement il ne s’était pas mis à fredonner, parler de ses mots chantants qui n’avaient aucun sens. Il aurait pu partir, sans un mot, passer à autre chose. Mais il y avait quelque chose dans ses mots, dans sa voir, quelque chose qui n’était pas naturel, qui n’était pas humain. Quelque chose qui lui enlevait l’envie de se battre, qui lui dictait d’avancer, et d’accéder à la moindre de ses requêtes. Et pourquoi pas, après tout ? C’aurait été si simple, tellement plus simple d’arrêter de se battre, de lui concéder la victoire. Il savait que ce n’était pas bien. On le contrôlait, et il ne voulait pas. Il ne voulait pas savoir si c’était vraiment de la magie, ou non. Cet homme était beau, il était infiniment plus beau que lui, et tout en lui n’était que douceur. Il  semblait si faible, et ne demandait qu’à être protégé ; et Eerah le savait, il se sentait prêt à le couver. Alors quoi ? Qu’attendait-il, depuis le début ?

Il l’entendit vaguement l’appeler son Apollon, le sentit prendre sa main avec surprise et la monter jusqu’à son visage. Et enfin il le découvrit tel qu’il était. Ses formes, ses courbes, toutes plus parfaites, toutes plus terriblement parfaites les unes que les autres. Ces pommettes relevées, ce nez aquilin, ces sourcils légers et délicats ; pourquoi avait-on gâté cet homme à ce point ? Pourquoi devait-il à lui tout seul réunir toutes les qualités que de nombreux hommes passaient leur vie à tenter d’avoir sans résultat ? C’était injuste. Et il en riait. La visite de son visage c’était terminée bien plus tôt que ce qu’il avait espéré, et il riait aux éclats. Qu’y avait-il de drôle ? Pensait-il l’avoir conquis, l’avoir obtenu si facilement, en le laissant toucher son visage, si persuadé qu’il était que rien n’existait de mieux au monde ? Pourquoi ne faisait-il pas preuve d’un peu de retenue, d’un peu d’estime pour le Déchu ? Comme si sa vie de déchéance n’avait jamais pu le conduire à des beautés comme lui. Comme si le rencontrer avait été une chance inespérée. Comme s’il lui rendait service. « Et puis quoi ? Je suis une bête, je suis malpoli, et maintenant un apollon ? Qu’est-ce que tu veux ? Tu dance, tu chantes, tu  marmonne ta magie, et tu penses que ça suffit à t’obtenir tout ce que tu veux ? ». Il se massa les paupières, en lâchant un râle exaspéré. « Arrête ! Arrête de te voiler la face, de te montrer si confiant, si sûr de toi. Tu n’ose même pas t’attaquer à une bête sans user de tes parfums, de tes tours, de tes mots. À quand remonte la dernière fois que tu as affronté un regard sans fuir, sans trouver d’échappatoire, de phrase toute faite ? C’est la solitude qui t’as amené, c’est pas ma gueule d’ange. Tu m’as arrêté parce que tu as besoin de moi, et pas le contraire. Soit au moins honnête avec toi, si t’es pas capable de l’être avec les autres. J’ai pas envie d’une caresse, j’ai pas envie d’un type qui chantonne autour de moi comme un saltimbanque ! Assume ce que tu recherches, au lieu de le faire passer pour une tentative de séduction dont tu manipule chaque instant et essaye au moins de me convaincre, avant de m’ensorceler. Tu es si beau, et pourtant tu t’acharne à t’enlaidir sous tes paroles vides de sens. Je ne comprends pas. Je ne te comprends pas. ». Il désigna son visage de la main, l’air triste. « Les gens comme toi m’exaspèrent. Vous gâchez toujours tout. ».


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Jeu 06 Fév 2014, 20:31

Nastaé étouffa un petit rire, avant de faire un pas en arrière. Le Déchu s'énervait et, il espérait juste que la colère n'était pas son pêché. Pour le reste, il l'écouta parler. Son sourire s'estompa petit à petit, tan son discours était long « Tu parles trop... » Et l'Ondin se remit à se déplacer doucement autour de lui, plus doucement qu'avant « Tu abois mais tu ne mords pas... Comment veux-tu que je me sente concerné par ton discours... ? Tu penses que j'essaye de t'envouter en chantant ? En psalmodiant ? » Il rit « Mais brave homme... Tu es déjà à moi. Sinon, tu ne serais jamais revenu tout à l'heure. » Et Nastaé n'avait souvent pas besoin de faire plus. Il avait su le toucher aux bons endroits la première fois, pour que l'homme revienne vers lui. Oh, il pouvait bien lui faire mal en lui attrapant le poignet, en lui faisant une démonstration de force mais... Au final, le résultat était le même. Il était devant lui, et ne semblait pas partir. Peut être s'en voulait-il d'être ici ? Mais le bel éphèbe avait su le ramener à lui. Le lier de ses longs fils se soie, pour doucement le tirer à lui, sans que le Déchu ne s'en rende compte. Comme si, depuis le départ, il ne voulait que ça. Comme si il n'attendait que ça. Que ce type tombe inlassablement dans ses filets.

« Tu me dis sur de moi, comme si je n'avais pas vécu de ratés... Détrompe toi, c'est de ces expériences que je ressors plus confiant... Et je ne fuis pas... » Dans sa tête, il se voyait en ce moment comme quelqu'un de résistant et de fort. Du moins bien assez pour déstabiliser le type. Mais en même temps, il n'avait rien à lui prouver. Non, pas à un type comme lui, si ingrat et crachant du venin, tellement il se sentait ridicule de sa propre situation. De sa propre solitude. L'Empereur s'arrêta devant lui, et s'approcha, couvrant la distance d'une grande enjambée « Tu me déteste tan que ça... ? » Il prit presque une voix triste, boudeuse, comme si ça l'affectait réellement ce qu'il pensait de lui. Le timbre mélodieux qui sortit de sa bouche, paraissait affreusement tranchant, tellement il avait des inflexions timides et malheureuses. Se ressaisissant, il finit par dire « De nous deux... Je ne suis pas le fuyard. Depuis le début, je suis toujours resté devant toi... » Dans un tourbillon de voiles et d'effluves, il laissa un instant son attitude charmeuse de côté pour lui répondre, dos à lui « Tu sais ce dont j'ai besoin... ? Oui, peut être d'un homme, peut être d'un corps, peut être de personne. Moi, je sais ce que je veux. J'assume ce que je suis, et ce dont j'ai envie. » Il se tourna vers lui, la voix légèrement plus grave, comme plus sévère, et les bras croisés « Et ici, que ce soit toi ou la Solitude qui m'a emmené, qu'est ce que ça peut changer au fond ? L'essentiel a été fait et, maintenant, il n'y a plus qu'à attendre. A attendre que tu te rende compte, que je t'ai sortis de ta zone de confort. Que dorénavant, tu n'es plus en terrain connus. » Souvent, tout ce qui sortait de ce que l'on connaissait, dès que les gens étaient quelque peu prit au dépourvu, ils paniquaient. Certains devenaient violents, d'autres se renfermaient sur eux-même... C'était différent. Et Nastaé était préparé à ça.

Tout à coup, l'Empereur eu une idée. Quelque chose qui pouvait peut être lui faire entendre raison. Enfin... Ceci était peut être trop. Trop pour lui. La raison ne venait pas comme ça, bien au contraire, mais toucher d'autres points qui, cette fois-ci, e ferait réfléchir. Nastaé devint intangible. Tout à coup, il fut un être impalpable, que tout le monde pouvait voir, mais pouvait traverser. Alors il s'approcha du Déchu, et ne rendit réel que certaines parties de son corps. Comme ses mains, qui se posèrent sur les immenses épaules de l'homme, et ses lèvres. Juste, ces deux petites lèvres de fraises, qui auraient fait se damner la moitié d'une armée ennemie. Se hissant sur la pointe des pieds, il vint effleurer sa bouche de ses atouts les plus parfaits, et dès que le contact se fut, il s'évanouit. Le bel éphèbe devint complètement intangible, et lui passa complètement à travers. Lentement, il traversa son corps, le plongeant dans une sorte de trouble, se sentant le traverser « Sens-moi... Jamais tu ne m'oublieras... » Les mots qu'il prononça fut comme une prophétie racontée par un Dieu, avec une voix mystique venu de l'au-delà terrestre. Dès qu'ils se retrouvèrent dos à dos, il reprit toute sa forme physique et palpable, et tapa dans ses mains pour mettre fin à cet espèce de rêve, de chimère qu'il avait créé. Ses bijoux claquèrent les uns contre les autres, et il ne se retourna pas « Vu le peu de valeur que j'ai à tes yeux, je pense que tu ne veux pas connaitre mon nom... » Oui, il décidait à sa place mais, Nastaé avait envie de laisser le doute planer. Juste une voix, le touché d'une peau, et rien d'autre. Pas de nom, pas de race, pas de couleur d'yeux, rien. Le reste se ferait tout seul. Le reste allait venir au fur et à mesure... De lui même... Avec le temps. Et l'Ondin avait tout son temps.

Remettant ses cheveux dans la barrette de nacre, il se détourna de l'homme se disant qu'en le poussant à bout, il allait faire bien plus que le détester.
Il allait le tuer.
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Eerah
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Lun 03 Mar 2014, 16:35

C’était un sentiment qui le débèquetait. Il avait déjà vécu ça quelques fois auparavant, cette impression que quoiqu’il puisse dire, peu importe la longueur de son monologue et sans tenir compte de la logique et de la vérité qu’il pouvait receler, son interlocuteur s’en moquait éperdument. Il n’avait même pas fait mine de l’écouter, difficile de dire s’il avait seulement retenu un mot ; preuve en était qu’il ne sembla même pas réfléchir avant de répondre, de sa voix impériale. Eerah en était rendu à écouter, les bras ballants et un air désabusé plaqué sur le visage. Un coup de pied dans l’eau, voilà tout ce qu’il avait réussi à faire. L’éphèbe n’allait pas tomber à genoux en reconnaissant tout ce que le Déchu venait de dire, il n’allait pas se repentir et changer d’âme et d’être, alors quoi ? Qu’est-ce qu’il avait cherché à faire en déblatérant son discours moralisateur ? Tout ce qu’il pouvait parvenir à faire, c’était au mieux vexer son interlocuteur, au pire, l’amuser un peu plus. Et au son des petits rires que l’homme se plaisait à laisser échapper, l’aveugle ne pouvait que se maudire un peu plus. Il venait simplement de lui fournir la preuve que ce qu’il lui avait dit le touchait ; quoi de mieux pour passer pour la stupide proie sans défense ? Cette fois il n’allait rien ajouter de plus, le laisser tomber à court de commentaires, et s’en aller sans un mot. Il n’y avait que ça à faire, plus d’autre solution, de toute manière. Oui, il avait paniqué, il était bien obligé de le reconnaitre ; jamais il ne se serais attendu à ce qu’on l’approche de cette façon. Il aurait surement suffit qu’il réfléchisse un peu plus avant de répondre pour éviter ce genre de situation gênante, mais c’était bien là la preuve qu’il avait encore des progrès à faire.

Et pourtant. Pourtant, même maintenant, maintenant qu’il avait en partie compris à quel genre d’homme il avait affaire, il se laissait encore surprendre par son ton attristé, ce semblant de tristesse qui lui donnait réellement l’impression d’avoir raté quelque chose, d’être passé à côté d’une occasion en or. Mais il ne durait jamais, il reprenait bien vite cette attitude affirmée, dissipant le sentiment comme un voile de brume. Et Eerah retombait rapidement les pieds sur terre. C’en était rageant. Il se laissait prendre à chaque fois, pour finalement s’apercevoir de la supercherie. Il ne se faisait jamais avoir. Et avec lui, il enchainait échec sur échec, il n’y avait rien de plus frustrant. D’une oreille distraite, il écouta l’éphèbe lui expliquer comment il lui était supérieur, etcetera. Chacun son tour, il fallait croire ; même s’il peinait à croire qu’il avait été aussi peu intéressant. Lorsque sa dernière phrase laissa un blanc plus long que les autres, il crut enfin en avoir fini ; avec un haussement d’épaule, il amorça un rictus dédaigneux, qu’il n’eut pas le temps de terminer. L’homme venait de se hisser jusqu’à ses lèvres, l’embrassant avec légèreté. Du moins c’est ce qu’il pensa ressentir. Ça n’avait duré qu’une fraction de seconde, un instant avant que la sensation ne s’évanouisse, remplacée par une autre bien plus étrange, qu’il n’avait jamais ressenti auparavant. On aurait dit qu’un courant s’écoulait en lui, une rivière glacée qui le parcourait de part en part. Il ne sentait plus la présence de l’éphèbe autour de lui, mais en lui, à l’intérieur de son corps, au cœur de chacune des particules qui le composait. Sa voix résonna dans la gorge du Déchu, et il entendit ses paroles comme s’il les avait prononcées. Alors qu’il avait déjà imprégné son esprit de l’odeur et de la voix du l’éphèbe, il avait l’impression de se l’être marqué au fer rouge sur une page de sa mémoire. Le manège n’avait duré qu’une seconde, et déjà l’homme frappait ses mains, soudainement dans son dos ; comme s’il l’avait simplement traversé. Immobile, Eerah n’osa pas le moindre commentaire, encore stupéfait de ce qui venait de se passer. Il entendit vaguement le bruit des pas de l’homme qui s’éloignait, alors que la même phrase tournait en boucle dans son esprit. Lorsqu’il fut un peu plus loin, la pression retomba doucement, et l’aveugle se massa les paupières, agacé. Il hésitait entre le rattraper pour le tuer ou s’éloigner en sachant pertinemment qu’il ne pourrait pas oublier. Finalement, la fatigue et un autre sentiment étrange l’obligèrent à choisir la seconde solution. En espérant qu’il n’ait jamais à le croiser à nouveau.



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