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 Retour à la bergerie [PV Lilith]

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Dim 12 Jan 2014, 13:13

Le bâtiment se dressait finalement devant le petit groupe. Le sanctuaire où se trouvait l’orphelinat sembla gigantesque au chaman qui cessa bien vite d’estimer la taille de l’édifice se demandant plutôt comment il allait faire pour trouver l’endroit où il devait amener Karine. La petite fille s’émerveillait de l’endroit et rayonnait telle une petite pépite de bonheur. Zuvassin ne put s’empêcher de sourire face au visage souriant de la fillette.

Cependant l’agitation qui régnait aux alentours du bâtiment le ramena vite à la réalité et il se demanda ce qui pouvait bien se passer et causer autant de trouble dans un endroit qui aurait pourtant du être paisible. Il se mit donc sur le chemin de ce qui semblait être l’un des bénévoles qui offraient leurs services ici et qui accourait dans leur direction afin de l’arrêter pour lui demander des informations.

-Excusez-moi, pourriez-vous m’expliquer la raison de tout cet affolement ?

Le jeune bénévole dévisagea un instant le chaman et, après s’être visiblement rassuré tout seul malgré le foulard qui lui cachait une bonne partie du visage et de la chevelure, se décida à répondre.

-Vous devriez voir ça avec dame Mérédith. Elle vous expliquera la situation, je n’ai malheureusement pas le temps de vous expliquer moi-même. Suivez le chemin et entrez dans le bâtiment, dame Mérédith devrait rapidement se présenter à vous.

Puis il repartit sans plus d’explications. Zuvassin se demanda qui pouvait bien être cette « dame Mérédith » que le jeune homme semblait beaucoup respecter et se dirigea donc vers le bâtiment avec la ferme intention d’y rentrer. Les choses ne se passaient pas vraiment comme prévu mais cela ne dérangeait nullement le chaman qui n’attachait pas particulièrement d’importance aux plans et autres prévisions. En revanche, cela ne semblait ni du goût de Krayn ni de celui d’Arella qui ne manquèrent pas de le faire remarquer tout en se chamaillant comme à leur habitude.

-Pourquoi tu ne laisses pas tout simplement cette gamine là ? Quelqu’un la remarquera bien et l’emmènera à l’intérieur, ne perdons pas notre temps en futilités.

-Nous avons un accord, le chaman doit l’emmener en lieu sûr et s’assurer qu’elle sera bien traitée. Avoir des informations sur ce qui se passe ici est donc capital pour savoir si ma fille sera en sécurité ou non à l’intérieur de ces murs.

Zuvassin soupira et ne prit même pas la peine de participer au débat. Il avait déjà fait son choix et emmenait Karine vers l’entrée qu’il finit par franchir avec la fillette qui ne semblait pas le moins du monde perturbée par ce qu’il se passait. Une fois la porte passée, ils tombèrent nez à nez avec une personne dont aucun d’entre eux ne pu douter de l’identité. Elle se détachait des autres personnes présentent tout à s’accordant incroyablement bien au décor.

-Bienvenue au sanctuaire ! Que puis-je faire pour vous ?

Le chaman resta un instant interdit puis, guidé par un respect impérieux, il retira son foulard, découvrant entièrement son visage mangé par une barbe de trois jours ainsi que ses cheveux noirs mi-long et la fameuse mèche blanche caractéristique de sa condition. Il finit quand même par retrouver un peu d’aplomb.

-Bonjour dame Mérédith. Nous sommes venus pour une certaine raison mais, avant ça, pourriez-vous nous expliquer la raison de l’affolement général qui règne ici ?

Du reste, elle n’avait pas l’air atteinte par tout ce remue-ménage et arborait une expression sereine qui semblait irréelle tant elle ne coïncidait pas avec l’ambiance générale. Les choses ne paraissaient soudainement pas si graves qu’elles l’avaient paru au premier abord.

Spoiler:
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Lun 13 Jan 2014, 22:50

Lilith avait hésité avant de revenir au sanctuaire. C'était une partie de sa vie, une partie de ses espérances. Elle avait fondé les protecteurs du bonheur, elle y avait dépensé beaucoup d'énergie et revenir vers ce lieu où elle avait passé des jours et des jours de son existence lui brisait le cœur. Elle en ressentait une certaine nostalgie, elle était malheureuse de savoir qu'elle avait été tuée ici, malheureuse de savoir que des gens avaient dû la pleurer, malheureuse de les avoir tous abandonné. Alors, même si elle avait pris le chemin du sanctuaire, elle n'avait jamais cessé, pas à pas, de douter de sa décision. Elle n'était pas lâche mais elle se doutait simplement qu'ils avaient dû évoluer sans elle, nommer une autre femme à la tête de l'organisation. Revenir pouvait signifier chambouler les lois rétablies. Pourtant, elle ne souhaitait plus être directrice du sanctuaire, elle avait un autre projet en tête et de ce projet elle souhaitait discuter avec son amie Mérédith. Une ferme, voilà ce qu'elle souhaitait ouvrir, dès qu'elle aurait les moyens de le faire. Prendre une vieille masure abandonnée et la restaurer. Faire appel à la charité de certains éleveurs afin d'être fourni en bétails et en graines au début puis faire des plantations, donner un travail à ceux qui n'en avaient pas, leur proposer le gîte, leur proposer des provisions. Bien sûr, il faudrait qu'elle gagne quelque chose elle-même pour pouvoir vivre et faire les innovations nécessaires, mais plus elle y réfléchissait, plus elle se disait qu'il s'agissait d'une bonne idée. Elle devait calculer encore deux trois choses, trouver un terrain approprié puis elle se lancerait. Enfin, avant, elle devait tenir parole auprès de Cocoon. Il était sa priorité, elle s'était engagée et cet homme avait été trop bon pour qu'elle le laisse tomber. Et puis, même si cela n'avait pas été le cas, chaque être avait le droit à une deuxième chance. Alors elle allait l'aider, elle allait le soutenir et elle était certaine qu'il se relèverait.

Une fois arrivée au sanctuaire, l'ange sut qu'elle ne pouvait plus reculer. Elle passa par un sentier que peu d'individus connaissaient pour se rendre directement dans la pièce où se trouverait probablement Mérédith. Elle espérait que c'était elle qu'elle y trouverait du moins car elle ne voyait qu'elle pour connaître assez bien le lieu et le fonctionnement de l'organisation pour en devenir la directrice. Aussi, quand elle entra dans la pièce, un sourire naquit sur son visage en reconnaissant son amie. Un homme était ici, un homme, une enfant et ce qui semblait être une chose étrange. Néanmoins, elle n'y fit pas réellement attention, non par manque de politesse, simplement qu'elle était véritablement heureuse de voir la jeune femme. Mérédith, elle semblait abasourdie, dans l'incapacité totale de croire que ce qu'elle voyait était vrai. Lilith s'approcha, la prenant dans ses bras en sortant ses ailes pour lui prouver qu'elle ne rêvait pas. Elle aurait pu parler des heures durant si Zuvassin n'était pas présent, mais l'amie de Lilith lui sourit, lui murmurant, ayant de plus en plus de mal à contenir son excitation : « Je suis tellement heureuse de te voir ! Il faudra que tu me racontes tout en détails un peu plus tard ! Oh j'ai tellement envie de savoir ! Et j'ai tellement de choses à te raconter ! Si tu savais... je ne sais même pas comment c'est possible ! ». Elle souriait tellement, regardant Zuvassin en essayant de reprendre son calme. Il est vrai qu'il y avait un léger problème au sanctuaire et qu'il devait être réglé ! Et justement, la présence de Lilith et de cet homme tombait bien. Elle ne posa pas de questions sur l'enfant, se disant qu'il lui en parlerait lui-même.

« Écoutez, des personnes en réinsertion dans le centre de détention se sont évadées. Je ne pense pas qu'elles soient si dangereuses vu les efforts que nous mettons dans leur retour vers la société mais c'est assez délicat puisque la violence ne ferait que les conforter dans leur rejet de notre société, dans l'image négative qu'ils en ont. Il faudrait les retrouver afin de les convaincre de revenir finir leur peine. ». Elle se tourna vers Lilith qui s'était écartée puis vers l'homme. « Peut-être pourriez-vous vous en occuper ? Enfin, je ne vous force pas bien entendu... ». Elle savait déjà que l'ange allait accepter mais elle ne souhaitait pas forcer l'inconnu, surtout qu'il était venu pour une raison précise. Lilith sourit. Elle allait aider Mérédith, c'était certain et puis, ça tombait bien parce qu'avec son pantalon bouffant marron et son haut beige, elle ne risquait pas grand chose, ses vêtements étant confortables et appropriés pour réaliser cette mission.
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Mar 14 Jan 2014, 16:25

Une inconnue entra dans la pièce. Les explications allaient devoir attendre ce qui eut pour effet d’agacer Krayn.  Mais Zuvassin avait apprit à ignorer ses sautes d’humeur. Le bruit du vol d’une mouche aurait agacé l’esprit perpétuellement frustré d’en être réduit à cet état et de ne toujours pas réussir à prendre le contrôle du chaman. Arella l’ignora également, visiblement perturbé par l’arrivée de l’étrangère, semblant comprendre quelque chose qu’elle n’expliqua cependant pas. D’ailleurs, personne ne remarqua son trouble. La jeune fille et le chaman, simples spectateurs attentifs des retrouvailles qui se déroulaient sous leurs yeux, ne bronchaient pas. Mérédith et la nouvelle venue semblaient se connaître de longue date, elles semblaient même très bonnes amies et ils n’eurent pas la volonté de s’immiscer. Cependant lorsque la femme brune déploya ses ailes, Karine ne put s’empêcher de pousser un petit cri d’émerveillement et de surprise mêlés. Quant à Zuvassin, il ne prononça pas un son malgré l’étonnement qui se lut sur son visage et se contenta d’un regard à Arella. Il y avait une nette différence entre voir l’esprit d’un ange et voir un ange en chair et en os. En reportant son attention sur l’inconnue il pensa qu’elle devait certainement être un jeune ange. L’impression était certainement due à la jeunesse physique de son corps mais il avait l’intuition qu’Arella devait avoir été plus longtemps ange que l’étrangère. Il mit cependant ce préjugé à l’écart, préférant apprendre la vérité plutôt que de se fier aux apparences ou à son instinct.

Le chaman fut le seul à s’amuser de voir Mérédith aussi enthousiaste et semblant avoir du mal à retrouver son calme mais il ne fit aucun commentaire, voyant bien qu’elle allait bientôt en arriver aux explications d’après les regards qu’elle lui lançait. Lorsqu’elle parla Arella se crispa et une ombre passa sur le visage du chaman tandis qu’il posait les yeux sur Karine. Il ne l’aurait avoué pour rien au monde, mais il avait commencé à apprécier la petite gamine innocente qu’elle était. Presque toujours souriante, toujours curieuse, désireuse d’apprendre et ayant hâte de découvrir la vie. Il avait pensé que l’orphelinat serait un bon endroit pour elle mais l’inquiétude suite à l’annonce de Mérédith était en train de lui faire douter de son choix.

Puis il songea à la proposition de cette dernière. S’il aidait à résoudre le problème, le sanctuaire redeviendrait un endroit sûr. Il regarda un instant Mérédith, juste les quelques secondes qui lui suffirent à prendre sa décision bien qu’il se devait de poser encore une question.

-Je vais vous aider. En échange, promettez-moi simplement de prendre soin de cet enfant. Elle s’appelle Karine.

Tout en parlant il n’avait pas quitté la femme du regard et avait posé une main sur l’épaule de la fillette dans un geste qui se voulait à la fois rassurant et protecteur. Il connaissait déjà au fond de lui la réponse à cette question, il l’avait sentit en arrivant et même avec le problème actuel il imaginait sans peine que les personnes s’occupant du sanctuaire ne laisserait personne toucher aux enfants. Cependant il ne pouvait se contenter d’un accord tacite, il fallait que les choses soient claires pour tout le monde et surtout pour achever de rassurer la mère et l’enfant. Surtout la mère.

-Evidemment. Tout enfant orphelin a sa place ici.

Aucune équivoque sur le fait que le chaman n’était pas son père, la magicienne l'avait très vite compris. Non seulement parce qu’il semblait plutôt jeune pour avoir un enfant de cet âge mais également parce qu’elle ne ressemblait en rien au jeune homme.
Krayn, évidemment, se moquait éperdument de tout cela. Il avait d’ailleurs tourné le dos à tout le monde dans une attitude hautaine, attendant simplement de repartir. Cependant lorsqu’il comprit que le chaman avait l’intention d’aider à la capture des fugitifs, une idée germa dans son esprit, une idée qu’il se garda bien de formuler et qui n’augurait rien de bon pour le chaman et ses compagnons.
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Jeu 16 Jan 2014, 16:06

Le regard de Lilith se posa sur l'enfant après avoir écouté les dires de l'homme. Elle était tellement mignonne. Elle pensa un instant à sa propre fille. Si Jun ne les avait pas tué toutes les deux, s'il avait décidé d'uniquement l'éliminer elle, alors Mimi aurait fini orpheline. Cette pensée lui pinça le cœur et elle sut qu'elle voulait rejoindre de nouveau le sanctuaire pour veiller sur ces enfants qui n'avaient plus personne. Elle ne pouvait pas laisser l'œuvre de sa vie derrière elle et même si ses projets ne lui permettraient pas de redevenir directrice, elle voulait aider ici, être là où elle devait être. C'était ainsi, elle le ressentait, elle savait que sa place était dans ces bâtiments, c'était une affirmation, quelque chose qu'elle ne contrôlait nullement. Alors, doucement, elle s'accroupit devant l'enfant, lui soufflant d'une voix douce. « Ne t'en fais pas, tu te feras beaucoup d'amis ici et puis, je viendrais te voir. ». Elle se redressa après une légère caresse sur la joue de la petite fille, faisant à présent face à l'homme. Elle jeta un petit coup d’œil à la « chose » qui était avec lui, semblant ne guère apprécier leur compagnie plus que ça. Enfin, peu lui importait, il aurait sans doute à assumer son comportement antipathique un jour ou l'autre. La voix de Mérédith s'éleva alors : « Tu vas revenir alors ? ». Le ton semblait marquer tous les espoirs de la jeune femme, espoirs auxquels Lilith répondit en souriant. « Oui, j'y songe. Mais je ne te prendrais pas la place qui t'est due, je reviendrais en tant que simple membre de l'organisation. J'ai des projets. Je te raconterai une fois que cet homme et moi aurons ramené les détenus. ». Elle n'avait pas regardé son amie, ses yeux plongés dans ceux de l'inconnu. Peut-être le sondait-elle ? Peut-être pas ? « Ne vous inquiétez pas, la petite sera bien ici. ». Elle était curieuse en réalité, curieuse de savoir comment il l'avait rencontré, comment il savait qu'elle était orpheline. Pourquoi l'avait-il amené ici, qu'est ce qui avait poussé son geste ? Elle avait tellement de questions à lui poser mais, tout d'abord, peut-être devaient-il faire connaissance ? Et puis, elle savait que passer du temps avec un enfant créait des liens, des liens forts. Il était parfois difficile de leur dire au revoir. « Vous pourrez venir lui rendre visite. ». Elle sourit. « Quand vous le voudrez. ». Elle savait, oh oui, elle savait. Elle se rappelait de chaque enfant qui était venu ici, chaque enfant à qui elle avait dit au revoir lorsqu'elle leur avait trouvé une famille. C'était dur, mais, au final, elle savait que les gens à qui elle avait confié ces enfants en prenaient soin. Il y avait un suivi, des visites de faite pour s'assurer du bien être des petits.

Elle baissa un instant les yeux, lui tendant la main avant de remonter son regard vers lui. « Je m'appelle Lilith, enchantée. ». Elle prenait son temps pour se présenter, pour le rassurer. Peut-être se faisait-elle des idées mais elle préférait se montrer trop prévenante que de laisser dans l'esprit de cet homme des doutes quant au traitement de la petite. Parfois, il fallait prendre simplement le temps de faire les choses correctement, malgré l'urgence de la situation. C'était important de discerner les choses, de partir sur une bonne base, de ne pas foncer tête baissée sans une once de réflexion. C'était en voulant aller vite que l'on perdait le plus de temps. « Je pense que vous pouvez laisser l'enfant à Mérédith le temps pour nous de ramener les détenus ici. Je vous attendrais dehors. ». Elle sourit, se disant peut-être que ce serait dur pour lui de laisser la petite ici. Bien sûr, ils reviendraient la voir tout à l'heure mais elle préférait leur laisser tout de même un peu d'intimité. La jeune femme passa à côté de la « chose », lui souriant sans sembler tenir compte de sa volonté de rester à l'écart. Elle se sentait juste triste pour lui de ressentir une certaine exclusion.

Elle sortit donc du sanctuaire, attendant l'inconnu dans le jardin du savoir.
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Ven 17 Jan 2014, 12:30

Le sourire que Karine offrit à l’ange ne laissa nulle place au doute quant à ses sentiments à son égard. De toute manière, elle avait apprécié l’être ailé au premier regard, dans toute son innocence. Se fiant à la fillette, alors qu’il ne se fiait habituellement à personne, et bien qu’il ne porte pas les anges dans son cœur, il se dit que Karine serait bien dans cet endroit. Du reste, c’était aussi l’avis de sa mère, même si en tant que telle, elle n’avait aucune envie de laisser son enfant. Sans faire attention à ce qui l’entourait, et sans vraiment se rendre compte de ses propres intentions, le chaman parla à l’esprit que seul Krayn et lui pouvait voir.

-Il y a des êtres, où qu’ils soient, quoi qu’ils fassent, qui restent à jamais avec nous, dans nos cœurs et nos pensées. Elle ne sera jamais seule.

Il parlait d’expérience et cela sembla rassurer l'esprit voilé. S’il gardait très peu de souvenirs de son père, le visage de sa mère en revanche, le hantait régulièrement, tout comme celui de son meilleur ami, bien que celui-ci baigne la plupart du temps dans son sang. La scène avait du paraître bien étrange pour les personnes présentes, sauf pour la petite fille qui avait bien évidemment compris qu’il parlait à l’esprit de sa mère, mais qui se contenta d’un des sourires rayonnant dont elle avait le secret.

Puis le jeune homme attendit patiemment que l’ange et la magicienne finissent de parler, loin d’être aussi impatient et désagréable que l’esprit qui boudait dans son coin. Il était cependant intrigué par le comportement de l’inconnue qui, tout en parlant à son amie magicienne, ne l’avait pas quitté du regard. Cherchait-elle à lire quelque chose en lui ? Ou s’interrogeait-elle sur son comportement ? Il ne savait pas ce qu’il se passait dans la tête de l’ange, mais lorsqu’elle s’adressa à lui, aucune question ne franchit ses lèvres, simplement des paroles qui se voulaient rassurantes. Il les apprécia avec un léger sourire au coin des lèvres. Il avait déjà compris ce qu’elle lui disait, au fond de lui, mais il se mit, d’une certaine manière, à admirer la bonté de l’ange. Était-ce comme cela que tous les anges devaient être ? Elle semblait si aimante, si douce, si protectrice…protectrice…
Cette dernière pensée le fit se crisper légèrement. Protéger ? Alors pourquoi n’avaient-ils pas protégé son village ? Pourquoi son meilleur ami, celui qu’il considérait comme un frère, n’avait-il pas été protégé ? Pourquoi avait-il du mourir ?.... Mais s’il ressentait une certaine rancœur envers ces êtres qui étaient censés veiller sur les humains, il ne pouvait lui en vouloir à elle directement, pas sans la connaître, pas avant de savoir si cette bonté qu’elle affichait n’était qu’un masque pour mieux tromper les mortels. Il lui serra la main.

-So…Zuvassin.

Il avait faillit donner son vrai nom mais s’était repris juste à temps, même si la frustration d’avoir presque commis une telle erreur lui avait fait oublier la politesse. Puis la jeune femme lui conseilla de laisser Karine aux soins de Mérédith le temps qu’ils s’acquittent de leur tâche avant de sortir. Lorsqu’elle passa à côté de Krayn celui-ci marmonna quelque chose d’incompréhensible mais qui n’était certainement pas très poli. Le chaman se contenta d’un léger sourire à la fillette, et leurs regards se croisèrent. Il n’en fallait pas plus. Une étrange complicité s’était tissée entre la petite fille innocente et le chaman en quête de vengeance. Une complicité qui en dérangerait certainement plus d’un et que peu de personnes peuvent comprendre. Karine lui rendit son sourire et le chaman se retourna pour partir à la suite de l’ange. Une fois dehors, il remit son foulard en place, bien décidé à ramener tous les individus qui s’étaient échappé le plus rapidement possible. Il se plaça à la hauteur de la jeune femme tout en regardant les alentours.

-Vous avez une petite idée de la direction dans laquelle aller pour commencer nos recherches ?

Il pensait déjà à demander à Krayn d’aller jeter un œil dans les environs en le rendant invisible mais si l’ange avait une meilleure idée, il n’allait pas s’en priver.
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Ven 17 Jan 2014, 15:41

Lilith sourit. Elle ne prétendait pas avoir la science infuse mais à force de côtoyer les détenus, la majorité étant des hommes, elle savait à peu près où ils rêvaient de se rendre. Elle regarda Zuvassin, son sourire se voulant à présent légèrement espiègle, son regard mystérieux. « Dîtes moi où est-ce qu'un homme habitué aux bas-quartiers irait après quelques années d'enfermement ? ». Elle ne faisait aucune discrimination mais c'était un fait : ceux qui commettaient le plus de délits et de crimes appartenaient souvent aux quartiers pauvres, simplement parce qu'ils se sentaient rejetés de la société. Et puisque la société ne semblait pas les aimer, pourquoi la respecteraient-ils ? Alors, souvent, ces hommes, car les femmes n'étaient que minoritaires, côtoyaient les tavernes et, bien sûr, les endroits de luxure. C'était justement à ça qu'elle pensait. Quitte à être enfermé de nouveau, ne valait-il pas boire un coup auprès du corps dénudé d'une femme ? Cela l'amusait. Il est vrai que sa condition d'ange ne se prêtait pas à la fréquentation de tels lieux, mais, après tout, du moment qu'elle gardait les pieds sur terre, elle ne voyait pas où était le mal. Et puis, à vrai dire, elle n'avait pas l'intention de s'offrir les services de prostitués, c'était quelque chose qu'elle n'avait jamais fait et qu'elle ne ferait jamais. Elle rit doucement. « Moi j'irai me payer de quoi apaiser mes pulsions. ». Elle n'allait pas le dire de manière cru mais elle espérait qu'il avait compris. Elle lui fit signe de la suivre. Ils ne devaient pas tous être là bas mais elle pariait avec elle-même qu'elle retrouverait pas mal de détenus. Et puis, ils se reconnaissaient facilement. « Ah oui, chacun possède un petit tatouage magique sur le front. C'est une marque qui s'enlève à la sortie du centre de détention mais puisqu'ils se sont enfuis, ils doivent toujours l'avoir. Je pense qu'il sera aisé de les reconnaître, même s'ils risquent d'avoir dissimulé celle-ci. ».

En marchant, elle posa son regard sur lui, et sur la chose étrange qui l'accompagnait. Lilith n'avait aucune connaissance de l'existence des chamans. C'était sans doute étrange vu qu'elle s'était tenue de très longues années auprès de celui qui en était partiellement le créateur, néanmoins, son savoir n'était pas absolu, elle en avait conscience et, justement, elle souhaitait l'améliorer. « Dîtes... ». Elle s'arrêta un instant, posant doucement sa main sur le bras de l'homme pour avoir toute son attention, fixant son regard dans ses yeux bleus aciers. « Je n'aimerai pas paraître impolie mais votre ami... là... semble quelque peu original. ». C'était sans doute le mot exact. Lilith était très loin de se douter qu'il s'agissait d'un esprit, ni même qu'elle n'avait pas la capacité de l'entendre. Cependant, elle préférait en parler avec Zuvassin, se disant qu'il pourrait lui en apprendre un peu plus sur lui puisque ce dernier n'avait pas l'air de vouloir se présenter. Peut-être était-il muet après tout ? Ou sourd ? Peut-être n'était-ce pas un bon jour pour lui ?

Elle finit par enlever sa main, se mettant de nouveau à marcher. Il est vrai qu'ils avaient une mission à effectuer mais la jeune femme aimait créer des liens, parler avec les gens. Et puis, elle était presque certaine que les détenus se tiendraient relativement tranquilles. « En tout cas, c'est bien ce que vous avez fait pour cette enfant. ». Elle supposait qu'il l'avait trouvé ou sauvé des mains de mécréants. « Si jamais ses parents sont encore vivants, je vous assure que Mérédith fera tout ce qui est en son pouvoir pour les retrouver. Sinon, elle saura lui trouver la famille adéquate, des gens qui prendront soin d'elle, qui l'aimeront. ». Elle évitait de poser des questions car elle savait que cela bloquait certains individus. Aussi, elle parlait simplement, le laissant libre de développer les sujets qu'il souhaitait. Et puis, s'il préférait se taire, elle comprendrait très bien. Elle ne souhaitait le forcer en rien.
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Lun 20 Jan 2014, 13:14

Le chaman fut surpris de la question qu’elle lui posa en retour à la sienne. Ce que des hommes habitué aux bas-quartiers feraient ? Il n’en avait tout simplement aucune idée. Il en apprenait de plus en plus, c’est vrai. Mais d’une certaine manière, plus il en savait et plus il mesurait l’immensité de son ignorance. Il avait été élevé dans un petit village presque totalement à l’écart du monde et dans lequel les livres n’étaient pas la chose la plus répandue. Bien sûr, Krayn lui apprenait beaucoup afin de servir ses propres intérêts mais pas des choses comme la vie dans les bas quartiers d’une grande ville. Arella aussi s’était mise à parfaire son éducation, mais ce n’était certainement pas elle qui lui aurait parlé des vices humains…

La suite amplifia son étonnement au point qu’il ne put guère le cacher. Ce qui l’étonna ce n’était pas le comportement de ces hommes. N’ayant jamais expérimenté ce genre de choses, il en avait malgré cela une vague idée. Il n’y avait pas de prostitués dans son village, mais il avait entendu des rumeurs sur des femmes « de petite vertu » et les récits des hommes de sont âges étaient assez éloquent. Quant à la boisson, il avait eu l’occasion d’y gouter mais, outre le fait qu’il n’avait pas trouvé cela fameux, son ami Jarhed s’était mis dans un état lamentable tellement rapidement qu’il avait du le ramener chez lui sans avoir eu le temps de finir son premier verre…  Non, ce qui l’étonna fut que l’ange se mettait à leur place. Arella la foudroya du regard sans pour autant émettre le moindre commentaire.

Reprenant contenance, il assimila l’information sur la marque frontale des détenus, se contentant d’acquiescer pour ensuite se laisser guider par la jeune femme en marchant à côté d’elle. Puis, elle eut ce geste et le jeune homme se pétrifia. Bien sûr, ce n’était pas une sensation désagréable, loin de là, mais la douceur de l’ange lorsque celle-ci toucha son bras était déroutante pour lui qui n’avait presque jamais eu de contact avec une femme. Il y avait bien Karine, mais c’était une enfant et ce n’était en rien comparable pour lui. Ces gestes envers la petite fille étaient protecteurs et empreints d’une tendresse somme toute paternelle. Il s’était donc raidit à ce contact avant de se relâcher, son regard vers elle exprimant pourtant la méfiance due au doute qu’il éprouvait. Il ne savait tout simplement pas comment réagir.  Cependant, la question qu’elle lui posa dissipa son trouble et invitant son esprit à se focaliser sur autre chose. Il se sentait légèrement idiot d’avoir laissé à l’ange des indices sur sa vraie nature mais on ne pouvait pas vraiment l’en blâmer. Face à Mérédith, dans un endroit qui semblait si paisible, qui songerait à cacher qui il est ? Lorsque l’on se sent en sécurité, on a tendance à oublier la prudence. D’un autre côté, l’ange n’avait pas caché sa nature non plus et il ne voyait pas pour quelles raisons elle pourrait lui vouloir du mal. De ce qu’il avait appris, les chamans n’étaient pas considérés comme fondamentalement mauvais.

-Il ne s’agit pas vraiment de mon ami…  Krayn est mon esprit compagnon. Je suis chaman. Vous pouvez donc le voir mais non l’entendre. Ce qui n’est en soi pas une grande perte. C’est certainement l’être le plus antipathique que je connaisse. Il a … vraiment un sale caractère.

L'esprit envoya au jeune homme un juron bien senti qui eut pour seul effet d'arracher un sourire au chaman. L’ange retira sa main et Zuvassin ne put s’empêcher de le regretter pendant une petite seconde. Tout en reprenant leur route, la jeune femme brune aborda le sujet de Karine. Il n’eut pas de réaction quand elle lui dit que ce qu’il avait fait été bien. Pour lui, cela ne voulait pas dire grand-chose. Il l’avait fait, c’est tout. Au début par intérêt, puis par réel attachement à la fillette mais il ne s’était jamais vu comme agissant pour le bien. D’une certaine manière, il méprisait le « bien », ce bien qui n’agissait pas, ce bien qui avait laissé des êtres chers mourir. La suite en revanche provoqua l’apparition d’un voile de tristesse sur le visage du jeune homme.

-Malheureusement pour cette pauvre enfant, ses deux parents sont morts. Et pour ce que j’en sais, elle n’a d’autre famille. Désormais cet orphelinat est tout ce qu’elle a.

Peut-être qu’on lui trouverait une famille, peut-être qu’elle resterait à et finirait-elle par faire elle-même partie de ces gens qui aidaient les plus démunis. Il n’en savait rien et son avenir n’était pas de son ressort. Il jeta un regard en arrière, comme pour poser son regard sur elle alors qu’il ne pouvait déjà plus la voir depuis un moment. Il n’avait même pas un droit de regard sur cet avenir. Qu’était-il pour elle au fond ?   Puis, secouant la tête légèrement comme si ce geste allait l’aider à chasser ses pensées, il reprit la route.

-J’ai fait ce que j’avais à faire pour cette petite. Enfin presque. Il me reste une chose à faire. Je vous laisse me guider, vous connaissez cette ville bien mieux qu’un étranger tel que moi. Et puis, vous pourriez peut-être me parler un peu de vous ? Il semblerait que vous ayez un certain lien avec cet endroit. Je ne voulais pas être indiscret mais, étant juste à côté, je n’ai pas pu ne pas entendre votre conversation… Si j’ai bien compris, vous faisiez partie de cette…organisation ?
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Lun 20 Jan 2014, 19:15

Lilith rit à la remarque de Zuvassin sur son esprit compagnon. A vrai dire, elle ne connaissait que peu de choses aux esprits. Elle préférait s'occuper des vivants, de ceux qu'elle pouvait voir, de ceux avec lesquels elle pouvait communiquer. Et puis, les chamans ne lui étaient pas réellement connus, même si, en y repensant, elle en avait déjà entendu parler. « Tant mieux alors. ». Elle rit de nouveau, amusée. Ce n'était pas très gentil, elle devait l'avouer, mais ce n'était qu'une petite plaisanterie à l'adresse de Krayn à qui elle fit un clin d’œil. Et puis, elle se disait que s'il avait réellement sale caractère, il avait dû avoir quelques remarques dans le même style de son vivant. Elle ne posa aucune question, par respect, mais le sujet lui semblait intéressant. Elle n'avait jamais su ce que les individus devenaient une fois qu'ils mourraient. C'était comme si seule la vie avait toujours compté pour elle, la vie car c'était elle qui la tenait rattachée à ses maîtres, la vie et les vœux qu'ils faisaient. Mais l'intérêt d'un génie était plutôt que son maître meurt, quoi que, les vœux réalisés prodiguaient bien plus de puissance. Le lien entre un djinn et celui qui possédait son habitacle était quelque chose de fort, une sorte de donnant-donnant, sauf que les génies étaient des manipulateurs, des traîtres, cherchant les malus les plus terribles pour faire comprendre aux Hommes qu'ils n'étaient guère esclaves de leurs volontés dans le fond. C'était étrange, cet état lui manquant en quelque sorte, bien que sa transformation en ange lui apporte beaucoup. Mais peut-être ne pouvait-elle pas s'habituer si facilement au fait d'appartenir à un peuple différent de celui auquel elle avait appartenu des siècles ? La différence était trop grande, elle devait assimiler les changements. « Oh. Je comprend. ». C'était sa réponse lorsqu'il lui avait indiqué que les parents de la petite fille étaient morts. Elle avait appris à ne pas s'attacher, à se protéger, mais elle prenait aussi conscience que sa condition d'être angélique n'allait certainement pas lui servir, au contraire, elle risquait même de la desservir. Elle ressentait trop les choses, les aliments ayant regagné leurs saveurs, le sommeil la prenant en traître parfois en plein après midi, les réactions des personnes provoquant chez elle un émoi qu'elle n'avait jamais eu à subir par le passé. Aussi, elle se sentait profondément triste pour cette enfant, essayant de se reprendre comme elle pouvait pour éviter que l'homme qui l'accompagnait ne s'en rende compte. Les sentiments étaient tellement puissants, elle n'en revenait pas, surprise de jour en jour.

Lilith acquiesça, accélérant légèrement le pas afin qu'ils puissent atteindre l'un des endroits les plus mal-famé du continent du matin calme au plus vite. Il s'agissait d'un des quartiers adjacent à la rue commerçante en réalité, une sorte de taverne qui proposait les services de femmes de petite vertu contre des services. Pas d'argent, juste une créance envers l'établissement, ce qui arrangeait souvent les hommes comme ceux qu'ils recherchaient. En chemin, elle lui sourit, son regard rencontrant le sien. « Oui, vous avez raison. J'ai créée l'organisation il y a... hum... des années, je ne saurai pas dire combien exactement. ». Elle détourna son regard, le fixant droit devant elle. « Disons que quelque chose m'a fait prendre conscience de l'urgence de la situation. J'ai trop vu d'êtres malheureux, de mendiants atteints de pathologies graves, d'hommes perdus commettre des crimes pour se venger de ce qu'ils pensaient être une injustice, se plongeant dans le néant à corps perdu. Seulement, la vie n'est pas rose. J'en suis arrivée au fait que là où la vie donne, elle reprend aussitôt. Néanmoins, ce n'est pas parce qu'elle prend qu'il n'y a plus d'espoirs. Il faut se relever, toujours, et je veux être de ceux qui aident les êtres à se redresser. Je veux sourire aux mendiants, aider les criminels à comprendre que la société ne les rejette pas, qu'ils ne sont pas seuls, aider tous ceux qui sont plongés dans l'obscurité à retrouver la lumière, à apprécier les bonnes choses, même les plus petites d'entre elles. ». Elle plongea de nouveau ses yeux dans les siens. « Et je ne dis pas cela parce que je suis une ange. ». Elle sourit, montrant la porte de la taverne du doigt avant de s'engager sur son chemin afin d'entrer dans l'établissement. Elle se retourna. « Après, ceci est ma position, je n'aurai pas l'audace de la clamer comme universelle. Mais je veux que mes actes répondent à mes pensées. ». Sa main poussa la planche en bois mal taillée qui servait d'entrée et elle se retrouva baignée dans une lumière tamisée. Sur le bar, une femme à demi nue avait les jambes écartées, la tête d'un homme cachant tout de son anatomie. L'odeur était affreuse, un mélange d'alcool, de sueur et de foutre. « Hum. ». L'endroit était réellement pas le plus fréquentable, quelques têtes curieuses se tournant vers elle. Néanmoins, c'était un passage obligé, la jeune femme étant sûre qu'ils pourraient trouver ici quelques évadés.
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Jeu 23 Jan 2014, 13:19

Le chaman écouta la jeune femme sans émettre le moindre commentaire. « Aider ceux qui sont plongés dans l’obscurité. ». Plonger dans l’obscurité, le jeune comme connaissait bien cela. L’appel de la vengeance mène aux ténèbres, c’était inéluctable. Il n’en était pas vraiment fier, mais au fond, cela avait-il la moindre importance ? Lui-même n’avait pas d’importance, et d’ailleurs, il ne savait pas ce qu’il ferait ensuite. Mettre fin à ses jours lui avait traversé l’esprit. Pourquoi s’évertuer à rester en vie alors que notre existence était vide de sens ? Ou alors il se mettrait au service des esprits. Son futur, une fois sa quête accomplie, était on ne peut plus incertain mais il essayait de ne pas trop y penser, se concentrant sur le présent et sur le but qu’il s’était fixé pour l’instant.

-Si plus de personnes étaient comme vous, des tas de choses n’arriveraient pas, ne seraient jamais arrivées…

« Je veux que mes actes répondent à mes pensées. »  Cette phrase pénétra profondément dans son esprit, prémices de doute et de résolution qui ne viendraient que bien plus tard. Plus tard, car pour le moment, ils entraient dans le bouge malodorant qui donna d’ailleurs la nausée au chaman. Ce qu’il voyait dans cet endroit dévoué au stupre était nouveau pour lui. Nouveau et également dérangeant. Il n’avait pas souvent eu l’occasion de contempler des femmes nues mais pourtant aucune envie ne monta en lui, pas plus que pour le corps des hommes d’ailleurs. Non, ce qu’il éprouvait était plus du dégoût.

-Eh bien voilà un agréable lieu de détente.

Lâcha Krayn, le sourire aux lèvres. Il était visiblement plus habitué que le chaman à ce genre d’endroit. Cependant, ce que personne ne savait à part lui, c’est qu’il se réjouissait également de finalement pouvoir mettre son plan à exécution, qui plus est, sans paraître suspect.

-Je pense que tu auras besoin de moi si les choses tournent mal. Avec des gens de cette espèce, on ne sait jamais à quoi s’attendre. L’alcool n’aide pas toujours à prendre les bonnes décisions et il se peut que certains soient pris d’un accès de violence…

Le chaman lui jeta un regard soupçonneux mais il devait bien avouer qu’il avait raison et, dans son état, le jeune homme se ferait étaler en quelques secondes par l’un de ces hommes. Certains semblaient plutôt costauds. S’il avait pu utiliser son épée ça n’aurait probablement pas été un problème, encore qu’il n’était certain de rien, mais le but était de ramener les détenus vivants. Il devait d’ailleurs éviter la violence, mais il se défendrait s’il le devait.

-C’est d’accord.

Il avait murmuré afin de ne pas trop attirer l’attention mais l’ange se trouvant juste à côté de lui l’avait sans doute entendu. Il ne s’en soucia pas outre-mesure et entama sa fusion avec son esprit compagnon. Toujours la même sensation de froid et d’obscurité l’envahit. Cependant il ressentit quelque chose qu’il n’avait pas l’habitude d’éprouver. L’esprit jubilait sans qu’il sache pourquoi. Mais à mesure que leurs consciences se liaient, il oublia ce détail et se concentra sur l’affaire en court. Avisant un homme entouré de deux jeunes femmes à moitié nues, lui offrant leurs appâts, il remarqua une marque sur son front et se tourna vers l’ange.

-Je crois que nous avons un client.

Il désigna l’homme du menton et se dirigea vers lui d’un pas décidé. Soudainement plus fort et semblant avoir plus de prestance, les deux femmes s’écartèrent légèrement de l’homme en voyant le chaman arriver. Le dépravé, visiblement sous l’emprise de l’alcool, jeta au jeune homme un regard mauvais et se mit à beugler.

-Tu fais peur aux filles ! Dégage de là l’étranger et va t’en trouver d’autres !

Le chaman posa alors son pied sur le torse de l’ivrogne, le faisant s’enfoncer dans son siège, et lui lança un regard féroce, les muscles tendus, visiblement prêt à se battre.

-Tu vas gentiment venir avec nous pour retourner dans ta cage tel l’animal que tu es.

Il venait évidemment d’attirer l’attention de toutes les personnes présentes dans la pièce, bien que son arrivée et celle de l’ange aient déjà fait se tourner vers eux bon nombre de regard. Quant à l'ange justement, son changement de comportement devait certainement l'avoir surprise, mais il ne s'en soucia pas à ce moment là.
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Ven 24 Jan 2014, 23:52

« C'est d'accord. ». Lilith tourna le visage vers Zuvassin à ce moment précis, se demandant à qui il parlait avant de se détourner de lui les secondes qui suivirent, surprise par le bruit du bouchon d'une bouteille qui venait de rebondir sur le plafond après avoir été propulsé par la pression. Elle sourit, rit presque même, se sentant légèrement idiote d'avoir eu peur d'une chose aussi insignifiante. Et puis, elle se retourna vers le chaman qui venait de lui signaler la présence d'un des détenus en cavale. Son sourire s'agrandit, constatant que son instinct n'était pas si mauvais. Il faudrait lui parler gentiment s'ils voulaient avoir gain de cause, le raisonner malgré le fait qu'il soit sans doute ivre. Elle lui emboîta le pas, suivant l'homme sans intervenir pour le moment. Peut-être saurait-il s'y prendre après tout ? Visiblement non. Elle grimaça légèrement, sachant que la situation allait sans doute se gâter. Néanmoins, elle remarqua que le chaman avait l'air différent, bien qu'elle ne sache pas pourquoi. Elle ne connaissait rien de son peuple et le fait qu'il puisse fusionner avec un esprit ne lui serait guère venu à l'idée.

Elle s'interposa alors tout naturellement entre eux, tournant le dos au délinquant pour regarder Zuvassin d'un air sévère. Elle souhaitait lui faire comprendre que ce n'était pas des manières de faire. Comment aurait-il réagi, lui, si un homme avait débarqué pour lui faire la réflexion qu'il n'était qu'un animal à enfermer ? Cet individu avait simplement commis des erreurs et il payait sa dette parce que c'était juste. Mais on ne pouvait condamner une personne à être considéré comme une bête à cloîtrer. Les choses étaient différentes. Néanmoins, alors qu'elle allait se retourner pour s'excuser auprès de l'ivrogne, elle sentit une main se poser sur ses fesses et des doigts se resserrer comme pour tâter la marchandise. La surprise se lut un instant sur ses traits puis elle ouvrit ses ailes, en donnant un coup à celui qui avait osé.

Elle se retourna, constatant avec un plaisir non feint qu'elle avait réussi à le sonner légèrement. Elle sourit. « Bien, comme j'allais le dire... ». Elle se tourna légèrement vers le chaman. « Mon compagnon est désolé d'avoir dit ce qu'il a dit. Vous n'êtes pas un animal, en aucun cas. Mais il faut que vous compreniez que vous devez continuer à payer votre dette. Sinon qu'allez-vous faire de votre vie ? Le sanctuaire vous offre une formation, un toit, un couvert, si vous le quittez ainsi, que sera votre existence ? Vous allez rester ici, profiter des filles, retomber dans l'alcool et être si endetté que vous serez obligé de voler, tuer ou pire pour ne pas être vous même assassiner. S'il ne vous reste pas de la famille car si tel est le cas, ce sera à elle que vos créanciers s'en prendront... ». Elle avait posé sa main sur son avant-bras afin d'avoir toute son attention, le fixant droit dans les yeux. « Ne jouez pas avec le feu, venez avec nous et essayer de convaincre vos semblables de rentrer aussi. ». Elle voyait bien dans ses yeux qu'il réfléchissait, l'alcool ne l'aidant pas mais elle avait visé juste, il devait lui rester de la famille ou quelques uns de ses mots l'avaient touché. « Seulement si tu m'embrasses, l'ange. ». La demande lui semblait convenable, au delà du geste lui-même. Mais, après tout, elle avait contenté bien des hommes dans sa vie et embrasser l'un d'eux n'était pas une difficulté. Elle s'approcha donc un peu plus, prenant sa respiration pour ne pas avoir à sentir l'haleine fétide de l'homme avant de se baisser et de poser ses lèvres sur les siennes, s'écartant tout de suite après. Un sourire en coin apparut sur son visage alors qu'il lui assura : « Ben dès que ton pote aura viré son pied de sur moi, j'irai chercher ceux que je connais pour les ramener au bercail... ».

Lilith tourna son regarde vers Zuvassin, fronçant légèrement les sourcils, mécontente de son comportement. Lui qui avait paru si aimable auparavant, elle se demandait ce qu'il lui avait pris tout à coup. « S'il vous plaît, retirez votre pied... ».
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Sam 25 Jan 2014, 14:13

Lorsque Lilith s’interposa, le chaman haussa un sourcil, se demandant ce qu’elle comptait faire. Puis l’ivrogne osa la toucher et la colère l’envahit, son pied écrasant un peu plus l’homme dans son siège. Comment osait-il poser ses mains sur elle ? Sur cet être pur ? Comment osait-il essayer de la souiller par ses gestes répugnant ?  Qui de Krayn ou de Zuvassin avait ces pensées ? Il y avait fort à parier qu’elle tenait plus de l’homme que de l’esprit mais dans le mélange des psychés, rien n’était certain.

Toujours est-il qu’il ne réagit pas plus, spectateur de la scène alors qu’un combat intense se livrait sous son crâne. Une part de lui avait envie de broyer cet homme, et cette envie même ce scindait en deux. D’une part il en avait envie pour affirmer sa supériorité, il avait envie de lui montrer qu’il n’était qu’une fourmi qu’il pouvait écraser sous sa botte et d’autre part, il voulait le punir d’avoir été si grossier envers l’ange. Mais il y avait aussi une part de lui qui ne voulait pas lui faire de mal, qui ne voulait pas décevoir l’ange, qui ne voulait pas qu’il se déçoive lui-même. Mais ce qui se passait hors de son crâne ne l’attendait pas et les événements s’enchaînaient sans qu’il ne réagisse alors qu’ils se déroulaient pourtant devant ses yeux. Il vit et entendit donc Lilith étourdir l’homme d’un coup d’aile, ce que tout, en lui, ne put qu’apprécier. Puis il voulu hurler sa rage lorsque le poltron lui demanda un baiser mais l’instant d’après, sa rage fut balayée par l’action de l’ange. Ses yeux s’écarquillèrent d’un mélange de stupéfaction et d’horreur. Des choses qu’il ne comprenait pas se manifestaient en lui tel un maelstrom.

Lorsqu’enfin la jeune femme se retourna vers lui, il planta son regard dans le sien, encore incapable de prendre une décision quant à la suite. Son visage se crispa sous l’effet de la tension que subissait ton esprit et prit sa tête dans sa main, l’extrémité de son pouce d’un côté de ton front, les doigts restant de l’autre. Il retira également son pied, ayant besoin de ses deux appuis pour tenir debout. Il était indéniable pour qui l’observait qu’il souffrait. L’homme désormais libre n’osa pourtant pas bouger, fixant le chaman avec inquiétude. Que se passait-il ? Cet homme était-il fou ? Allait-il l’agresser pour passer ses nerfs ? C’était certainement les questions qu’ils devaient se poser, comme certaines personnes présentent qui observaient l’étrange scène.

Puis Arella parla. De sa voix calme est posée. L’ordre dégageant une voie lumineuse dans la chaos qui avait envahi la conscience du jeune chaman.

-Ne le laisse pas te prendre ! Souviens-toi qui tu es, chaman!

Les paroles n’avaient pas été prononcées comme des impératifs dans une tentative de soumission mais comme des conseils qu’on donnerait à un enfant apeuré. Et le chaman se mit à lutter, rejetant l’esprit sombre qui s’emparait peu à peu de lui. Comme s’il tentait de l’arracher, il mit ses deux mains sur son front et tira sur un voile invisible, le décollant avec difficulté de sa peau. Zuvassin s’arrachait Krayn comme on retire un linge trempé qui nous colle à la peau. Luttant pour la survie de sa conscience, de sa personnalité, il y mit tous ses efforts et finit par se séparer de l’esprit qui reprit sa forme originelle près de lui. Le chaman venait de mettre fin à la fusion et il en était exténué. Il reçut des félicitations de l’esprit angélique mais ne les entendit pas comme ses oreilles bourdonnaient. Krayn en revanche, ne lâcha pas un mot. Il avait échoué dans son entreprise et se doutait que les choses n’en resteraient pas là. Zuvassin se remit doucement de ses émotions et leva son regard vers l’homme encore tétanisé.

-Va remplir ta part du marché.

Souffla-t-il en prenant un siège non loin comme ses jambes étaient sur le point de céder sous son poids. Puis il leva un regard où la douleur était clairement visible vers l’ange et pris un temps pour choisir ses mots avant de s’adresser à elle.

-Je vous prie de m’excuser. Il semblerait que ma faiblesse et mes mauvais choix vous ont causé du souci. Je ne chercherai pas à rejeter la faute sur autrui, –il jeta un regard en coin à krayn avant de revenir à Lilith- ce qu’il s’est passé est entièrement ma faute. En revanche, je peux vous promettre que cela n’arrivera plus.

Il voulu se relever mais fut pris de vertige et jugea préférable de rester assis le temps que l’homme revienne avec ses camarades. Arella le couvait d’un regard bienveillant qu’il évita soigneusement de croiser. Il se sentait vraiment honteux d’avoir été si faible, d’avoir presque perdu le contrôle et laisser l’esprit maléfique le posséder. Tout aurait pu aller beaucoup plus loin, tout aurait pu très mal tourné, pour lui comme pour les personnes autour.
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Lun 27 Jan 2014, 21:29

Lilith constata alors le changement de comportement de Zuvassin, le regardant tout en ne sachant pas quoi faire. Avait-il mal à la tête ? Les clients de la taverne finirent par, peu à peu, tourner le regard vers lui. Que se passait-il ? L'ange n'avait jamais vu pareil phénomène et si elle ne comprit par au début, quand elle vit se matérialiser de nouveau l'esprit qui accompagnait le chaman auparavant, elle élabora une théorie. Bien sûr, elle ne savait pas si cette dernière était la bonne mais elle fit l'hypothèse que Krayn était à l'origine de la mauvaise humeur, si l'on pouvait appeler cela ainsi, du chaman. C'est que, avant d'entrer dans l'établissement, il était tout ce que l'on peut définir comme gentil, aimable du moins, et après... il avait changé, subitement. Elle n'avait pas compris, pas assez cultivée sur cette race pour savoir, pas assez expérimentée. Elle se trouvait idiote d'avoir cru un instant qu'il pouvait être cet homme sans gêne, sans moral, cet homme cruel envers les autres. Ce n'avait été qu'une infime intervention, certes, pas si grave que cela dans les faits, mais jamais elle n'aurait pensé qu'il puisse employer de tels termes pour s'adresser à un individu dont il ne connaissait rien. Chaque être fautait, c'était humain, normal. Le tout était de savoir se relever, réparer ses erreurs et essayer de vivre sa vie, de choisir de faire des actes en consonance avec ses pensées. Elle le regarda donc s'asseoir dans un fauteuil, semblant mal, meurtri. Les discussions reprirent dans la taverne, l'homme en étant le sujet principal. Elle jeta un regard à Krayn un instant, se demandant pourquoi Zuvassin avait à subir ce mal. Puis, il lui parla s'excusant platement. Il avait réellement besoin d'un remontant, quelque chose qui l'aiderait à aller mieux. Aussi, elle lui sourit. « Attendez un instant, je reviens. ». Elle fila vers le bar, commandant de l'alcool fort mêlé à du caramel, une boisson qu'elle avait déjà bu sans jamais en apprécier le goût. Pas qu'elle ne l'aimait pas, simplement qu'en tant que génie, elle avait été longtemps privée de l'efficacité de ses papilles gustatives. Sa nature d'ange lui ouvrait bien des possibles, de nouveaux horizons, de nouvelles sensations.

Revenant, elle s'assit en face de lui, posant les deux petits verres sur la table. Elle le regarda un instant puis lui sourit de nouveau. « Écoutez, peut-être que je me trompe car je ne connais rien à votre peuple, mais cet esprit, lorsqu'il entre en vous, a l'air d'avoir une mauvaise influence sur votre psychisme. Je sais que vous n'avez pas voulu agir comme vous l'avez fait, du moins, je l'espère vraiment. Ça ne vous ressemble tellement pas. ». Elle se pinça doucement la joue. « En réalité, je ne vous connais pas vraiment, ce que je dis n'a aucun sens mais l'homme que j'ai vu en vous depuis notre rencontre au sanctuaire jusqu'à la porte de cette taverne n'a rien à voir avec celui qui s'est adressé à ce détenu. ». Elle réfléchit un instant, désireuse d'en savoir plus sur sa situation. « Comment... ». Elle essayait de trouver les bons termes, ne souhaitant pas dire de bêtises. « Comment vous êtes-vous rencontrés avec Krayn ? Je veux dire... est-ce que vous avez choisi de l'avoir à vos côtés ou est-ce qu'il s'est imposé à vous ? ». Et puis, elle avait d'autres questions. « Et, j'aimerai savoir, est-il le seul esprit que vous voyez ou pouvez-vous en voir d'autres ? ». Elle avait perdu beaucoup de personnes proches au cours de son existence et bien que la possibilité de pouvoir entrer en communication avec eux était tentante, elle avait abandonné l'idée, préférant laisser ce qui était passé dans un champ invisible. « Enfin, buvons à la presque réussite de notre mission. ». Elle l'attendit pour trinquer, portant le liquide qui se buvait normalement cul sec à ses lèvres. Elle avait l'intention de le boire par petite gorgée, n'ayant aucune notion de l'intensité de la chose. Aussi, dès que le liquide fut dans sa bouche et qu'elle l'avala, elle fut prise d'une crise de toux, devenant rouge pivoine rapidement sous l'effet de la surprise et de la sensation de brûlure de l'alcool. « Hum... ». Elle se calma après avoir toussé plusieurs fois, découvrant quelque chose de nouveau. Ainsi, c'était si fort?
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Mer 29 Jan 2014, 11:06

Lorsque l’ange lui demanda d’attendre, il ne répondit pas et resta en place. Que pouvait-il faire d’autre ? Il n’arrivait même pas à se relever… L’expérience avait été éprouvante et traumatisante. Il avait toujours cru que l’esprit ne pourrait jamais le contrôler, que cette hypothèse n’était que le fruit du désir enfoui en Krayn. Mais il ne s’agissait pas d’une chimère et cela avait réellement failli arriver. Ce qui, naturellement, remettait plusieurs choses en question. Etait-il sage de toujours compter sur lui pour assouvir sa vengeance ? S’il pouvait essayer de le posséder, n’importe quel esprit pouvait-il le faire ? Arella, aussi droite qu’elle semblait l’être ne serait-elle pas tenter de le faire, ne serait-ce que pour l’empêcher de réaliser sa volonté ?  Evidemment, il y avait déjà songé. Son maître chaman ne l’avait-il pas mis en garde dès le début, dès sa transformation ? Mais la menace était restée abstraite, alors que désormais, elle se concrétisait. Puis l’ange revint avec de l’alcool, le tirant de ses réflexions. Il songea, en réponse à ses paroles, qu’elle ne le connaissait pas, qu’elle ne savait pas quelles ténèbres l’habitaient, que tout ce qu’il faisait n’avait pour but final que sa vengeance. Mais il se garda bien de le lui dire, c’était un ange après tout, elle ne pourrait que désapprouver, tout comme l’avait fait Arella. Cependant, elle avait raison sur un point, si Krayn n’avait pas été en lui, il ne se serait certainement pas comporté de la sorte, sachant très bien que son sort n’était pas le seul en jeu. Cette mission qu’il effectuait pour le sanctuaire, il souhaitait la mener à bien uniquement pour Karine, et s’il ne faisait pas le travail correctement, il savait qu’il allait la décevoir. Il se trouvait bien idiot d’accorder à cette gamine autant d’importance alors qu’il était un homme qui ne courrait plus qu’après sa revanche. Il ne répondit donc pas, se contentant de prendre le verre et de la faire tourner entre ses doigts. Un remontant, c’était une bonne idée, encore fallait-il être capable de l’ingérer sans le rejeter juste après, et avec la pièce qui tanguait encore devant ses yeux, il jugea préférable d’attendre un peu.

-Je te fais une fleur, tu me fais une fleur. C’est comme ça que je fonctionne. Disons que lui et moi avons fait un échange de bons procédés. Il voulait que je devienne chaman pour pouvoir fusionner avec lui et ainsi le libérer de la prison dans laquelle son esprit se trouvait. En échange, il m’aidait à devenir plus fort afin d’accomplir ma…quête.

Il s’interrompit, décidant qu’il était temps d’ingurgiter le breuvage qu’elle lui avait offert. Il avala cul-sec. Il le trouva fort, il fit même une légère grimace, ce qui était normal pour quelqu’un qui n’avait pas l’habitude de boire de l’alcool, mais ce n’était rien comparé à l’épreuve effroyable qu’il venait de subir et qui lui avait laissé l’impression de s’être arraché une partie de l’esprit, la boisson diffusait même une chaleur réconfortante dans son corps en fin de compte. Il nota la réaction de l’ange et eut un petit sourire amusé mais s’abstint de tout commentaire, ne souhaitant pas vexer ou quoique ce soit de ce genre cette femme qui l’aidait et qui lui était sympathique. Elle se montrait d’ailleurs aimable à son égard, mais il n’était pas assez fou pour croire que cela venait de lui. Elle était un ange, cela devait être dans sa nature.

-Je peux voir et entendre tous les esprits alentours, mais, pour une raison qui reste pour l’instant un mystère, il n’y a que Krayn que tout le monde peut voir. Je suppose qu’il y a un rapport avec la fusion, cela doit donner plus de consistance à l’esprit, si je peux l’exprimer ainsi. Mais ce n’est que mon avis, je ne suis pas chaman depuis très longtemps et je suis loin d’en connaître tous les secrets, je commence seulement à en aborder la complexité. J’ai parfois encore l’impression d’être un nouveau né qui ne connait rien du monde et ne sait pas encore marcher. Il me reste tant à apprendre.

Il ne parlait que rarement de sa condition de chaman, essayant de la cacher la plupart du temps pour des raisons de sécurité, mais l’ange avait réussit, de pas son amabilité, et sans doute sa nature, à le mettre en confiance. Requinqué, il se mit debout alors que l’homme et ses compagnons fugitifs revenaient dans la pièce. Ils semblaient sereins, comme s’ils n’avaient jamais eu l’intention de fuir éternellement mais juste de prendre un peu de bon temps avant de retourner à leur quotidien de détenus.

-Eh bien je pense qu’il ne nous reste plus qu’à raccompagner ces messieurs à leurs appartements.
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Ven 14 Mar 2014, 21:45

Lilith écouta Zuvassin. Dans un sens, ce qu'il disait n'était pas idiot. Quoi qu'il en soit, la relation qui le liait à son esprit lui apparaissait comme bien plus claire. Une quête hein ? Elle ne savait pas exactement de quoi il en retournait mais puisqu'elle avait aperçu le comportement de celui qui se faisait appeler Krayn, elle doutait que cela fut totalement bénéfique. Enfin, quoi qu'il en soit, ce n'était pas à elle de contrarier ses projets, ni même de le juger. Elle ignorait tout de cette fameuse mission à accomplir et sans doute était-ce mieux ainsi. Peut-être que s'ils se revoyaient ultérieurement, il lui en confierait la teneur, peut-être même se libérerait-il seul de cela. Elle était curieuse mais pas assez pour poser la question, sans doute trop respectueuse, également, des secrets de chacun. Alors au lieu de dire quelque chose, elle se contenta de hausser la tête, l'écoutant ensuite parler de sa condition de chaman jusqu'à ce que les détenus apparaissent de nouveau. Oui, ils n'avaient fait que s'accorder une récréation, de bons moments passés en compagnie de femmes et d'alcools divers et variés. L'environnement du sanctuaire les changeait beaucoup, il est vrai. Passer d'une vie de débauche, sans limites, à une existence plus calme et réglementée n'était pas facile et elle le comprenait très bien. Un écart de temps à autre n'était pas répréhensible. Et puis, ils n'avaient fait de mal à personne.

L'ange haussa la tête, suivant le groupe pour sortir de la taverne et reprendre le chemin du lieu où siégeait l'organisation des protecteurs du bonheur. « Attend mec ! C'est Ilda la plus bonne ! » « Non ! Éloïse ! T'aurais vu ce qu'elle m'a fait ! ». Un petit sourire s'installa sur les lèvres de Lilith alors que les détenus débattaient sur leurs compagnes du jour, ces femmes qui leur avait fait oublier un instant leur condition. Peut-être avait-elle tord mais malgré les apparences, elle pensait qu'ils aimeraient, comme tout le monde, avoir quelqu'un pour eux, une femme qui les accepterait comme ils étaient, pour ce qu'ils étaient, et qui les aimerait. Mais sans doute ne se sentaient-ils pas assez bien pour avoir ce privilège ? En réalité, les pensées de Lilith ne faisaient que la pousser vers le sanctuaire, vers ce qu'elle avait laissé. Mais elle devrait sans doute encore y réfléchir.

« Vous savez, moi aussi j'ai encore beaucoup à apprendre. Je ne connais pas grand chose du peuple qui est le mien aujourd'hui. Néanmoins, votre race semble complexe. ». Elle ne disait pas cela pour le flatter mais elle avait du mal à visualiser ce que pouvait être le monde lorsque l'on voyait les esprits. Elle sourit devant le sanctuaire, entrant en emboîtant le pas des détenus. Elle regarda Zuvassin avant de lui dire doucement. « Je pense que nos chemins ne vont pas tarder à se séparer mais sachez que j'ai été heureuse de vous connaître. Cependant, j'espère que nous nous reverrons. Vous avez beaucoup à apprendre et moi aussi et, de ce fait, peut-être que dans le futur nous pourrons constater les progrès de chacun. Je veux réaliser mon rêve bien qu'il soit impossible. Mais aider le maximum de personne est l'une de mes priorités. Vous semblez aussi avoir une quête à accomplir et je pense que la vie vous en donnera d'autres. Peut-être me raconterez-vous lorsque nous nous reverrons la prochaine fois ? »

Elle espérait réellement le recroiser, comme beaucoup d'individus qu'elle avait connu. Elle aimait garder le contact, bien que sa mort en ait rompu beaucoup. Néanmoins, sa réincarnation lui permettait un nouveau départ et si elle pouvait devenir amie avec Zuvassin, alors elle en serait heureuse. Ils ne se connaissaient pas tant que ça, c'était vrai, mais, après tout, l'amitié prenait du temps et se forgeait au fil des rencontres.
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Lun 17 Mar 2014, 17:12

La discussion des hommes n’intéressait pas le moins du monde le chaman qui n’avait cure des délices que pouvait offrir la dépravation. Aussi ne fit-il que les surveiller du coin de l’œil sans vraiment les écouter et sans prononcer un mot. En revanche, lorsque Lilith lui parla, il l’écouta avec attention. Elle disait qu’elle ne savait pas beaucoup de choses sur son peuple et il ne pouvait que la croire. Elle semblait si différente d’Arella et de l’image qu’il se faisait des anges. Elle semblait aussi en quelque sorte plus jeune, comme si, exactement comme le chaman, elle venait d’entrer dans un nouveau monde, plein de mystères. Une histoire de perception sans doute.

-Peut-être que ce n’est pas ma race, mais moi, qui suis complexe.

Répondit Zuvassin avec un sourire malicieux. Il ne doutait pas que sa race était complexe, il était même bien placé pour le savoir, mais il avait simplement envie de jouer d’un peu de mystère elle. Il jugeait également que la complexité d’un homme dépendait davantage des rencontres qu’ils faisaient plutôt que de sa race ou ses origines. Ils arrivèrent ensuite au sanctuaire et le chaman suivit détenus et ange à l’intérieur.

-Cette quête n’est pas vraiment le genre de chose que l’on confierait à un ange. Mais qui sait ? Qui peut prédire ce que l’avenir nous réserve ? Ce n'est pas mon cas. En revanche, je sais que j’aurais grand plaisir à vous revoir. Avant de vous rencontrer, j’avais une certaine antipathie envers les anges, mais vous avez quelque peu redoré leur blason à mes yeux aujourd’hui.

Malgré ces paroles sincères, il ne souhaitait pas vraiment la revoir. Il savait où sa vengeance le conduirait, il arpentait un chemin ténébreux et il n’avait aucune envie de lire la déception dans le regard de l’ange si elle venait à l’apprendre. C’était une belle rencontre et il voulait que cela reste ainsi. Mais au final, le hasard aurait certainement le dernier mot.

-Il est donc temps que je m’en aille.

Dit-il à contrecœur puisque cela annonçait une séparation douloureuse. Il se dirigea vers Karine qui se tenait près de la magicienne, mit un genou au sol et invita la petite fille à venir dans ses bras. Elle ne se fit pas prier et se jeta à son cou, visiblement prête à éclater en sanglot. Zuvassin l’étreignit longuement, cherchant à donner du courage à la fillette autant qu’à lui-même.

-Soit forte petite princesse !

Il la repoussa ensuite doucement pour se tourner vers Mérédith.

-Prenez bien soin d’elle !

Il n’attendit pas de réponse et se détourna, Arella et Krayn le suivant. En passant, il offrit un sourire à Lilith malgré sa tristesse de quitter l’enfant, puis il sortit du bâtiment pour reprendre son voyage en quête de vengeance.

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