Jijt n’était pas un habitué des bipèdes. Pour tout vous dire, ces derniers avaient tendances à l’effrayer. La différence d’espèce représentait un voile de mystère que l’ondin ne se voyait pas traverser. Incompréhension et inconnu… tout un cocktail qui poussait la créature marine à rester à bonne distance des passants. Enfin… des quelques passants. En effet, les rayons du soleil étaient encore timides par cette douce mâtinée. Ainsi, les bipèdes ne se faisaient pas légions. La plupart devaient très certainement encore se trouver dans les bras de Morphée ou tout juste commencer à s’éveiller. Seul les plus courageux, les matinaux, arpentaient le port. Les pêcheurs, ceux qui s’occupaient des cargaisons, les commerçants… ils représentaient la majorité des habitants visibles.

De son côté, l’ondin se prélassait dans l’eau, caressant d’une main distraite les coques des navires. La créature était matinale et n’allait au port que lorsque la population locale se faisait minime. La seule fois où il s’était permis de venir à l’heure de pointe, il avait manqué de se faire lapider par des enfants. Ces derniers l’ayant pris pour cible mouvante, au grand malheur de l’ondin qui n’appréciait guère les « mini » bipèdes depuis cette mésaventure.
Cependant, aujourd’hui était différent. Là où une simple curiosité l’habitait face aux autres créatures, une véritable fascination était née pour l’une de leur représentante.

Il l’avait vu. Elle.

Il s’agissait d’une jeune femme à la longue chevelure de neige. Elle possédait une peau aussi pâle que la sienne et un regard digne des profondeurs de son père Océan. Au final, l’on aurait cru voir une créature toute droit descendu des cieux et à la fois remonté des abysses de l’océan. Elle était magnifique. Cette bipède représentait à elle seule un véritable contraste envoutant qui saisissait le cœur de l’ondin.  Cette trouvaille était comme la plus belle des nacres. Un joyau rare qui par chance s’était prêté, peu être sans le savoir, à l’observation de la créature marine. Ce qui faisait bien évidemment le bonheur de cette dernière.
Au départ, il avait pourtant cru rêver. Une femme faite de nuage duveteux et de perles océaniques ! Un véritable régale pour le regard. C’était bien la première fois que Jijt voyait une telle chose (Bien que nous concevons son expérience générale peu glorieuse). Ainsi, il s’était immédiatement immobilisé quand il l’avait vu sur le port. Caché derrière une barque, il l’avait longtemps observé. N’osant s’approcher de peur de la faire fuir… et de se faire fuir. Il fallait dire qu’il était parfaitement conscient de sa tendance à prendre la poudre d’escampette au moindre mouvement brusque des créatures à jambes.

Penchant légèrement la tête face à une curiosité dévorante, il avait délicatement poussé la barque pour se rapprocher, conservant le petit bateau comme protection. Puis, n’y tenant plus, il avait plongé en faisant attention à ne pas faire de remous.
Lentement, il s’était approché du bord d'un ponton, là où se trouvait la source de ses convoitises. Une fois à proximité de celui-ci, il avait sorti sa tête de l’eau. Puis n’y tenant plus… il avait précipitamment saisie la cheville de la demoiselle. Sa main, froide et dégoulinante d’eau, fût immédiatement confrontée à la chaleur de la peau de la jeune femme.  

« De la neige chaude… » murmura Jijt de sa voix perpétuellement faible.

Passant son pouce sur la peau d’albâtre, l’ondin ne tirait pas sur la jambe de la demoiselle. Nullement désireux de la faire tomber à l’eau. Même s’il aurait été curieux de la voir trempée de la tête aux pieds. Jijt se contentait de satisfaire sa curiosité. Jeune homme ne connaissant pratiquement rien du monde extérieur, il apprenait actuellement à découvrir les espèces qui le peuplaient. Ce qui aurait pu paraître une fille ordinaire à certains était un trésor de nouveauté pour un ondin comme lui.
Ainsi, du haut de sa spontanéité, Jijt ne s’était pas posé de question et l’avait attrapé. Il était évident que pour le savoir vivre, l’on pouvait repasser. Mais il était comme un enfant face à un objet inédit… il fallait toucher!

Mes récents voyages m’avaient amenée sur le port, un lieux que j’appréciais grandement de par le sentiment de bien être et de sérénités qui m’habitait quand je marchais aux milieux des bateaux et des marchands. En tous cas tant que l’influence des gens sur les quais n’était pas trop grande ma peur des foules me faisant éviter au maximum les villes et tout autres choses semblable. C’est d’ailleurs pour cette raison que toute mes balades sur le ports se faisait de nuit ou au levé du jour. Cela faisait déjà deux heures que je marchais en contemplant la mer et je ne me lassais pas de ce spectacle cependant le début de l’affluence me fit commencer à retourner sur mes pas. Avant de faire demi tour je m’engagea sur un ponton afin d’admirer encore une fois l’océan.

Tout en contemplant la mer mes pensée se perdirent encore une fois. Je pensais à toute les créatures, humaine ou non, peuplant les fois marins. Tout un univers inconnu s’étendait devant moi, à portée de main, et dire que je n’avais jamais appris à nager. Enfin quand bien même saurait été le cas je n’aurais pas pu accéder aux fonds marins que je convoitais temps. J’étais perdu dans ma réflexion quand je sentis quelque chose me saisir à la cheville et dans le même temps j’entendis une faible voix prononcer « De la neige chaude... ». j’eus un lège sursaut mais toute trace de peur s’évanouit quand je vis qui en était la source. Je pensas tout d’abord qu’il s’agissait d’une jeune ondinne mais en regardant plus attentivement son corps je n’étais plus si sure de moi. Son visage était beau et harmonieux. Aucune fioriture, aucun défaut ne venait perturber cette harmonie. Deux grands yeux aussi verts que les émeraudes les plus pures étaient posés sur moi. Et c’est à travers eux que je vis que mon mystérieux intervenant ne me voulait pas de mal. Aucune intention néfaste n’était visible sur son visage mais je voyais clairement que je l’intriguais. Il devait ressentir la même admiration et avoir les même interrogation sur moi que moi sur lui. Une foule de question se bousculait dans ma tête mais je n’osais parler de peur de faire fuir cette créature qui provenait d’un univers que j’avais si longtemps rêvés de parcourir. Bien qu’il semblait désireux d’en savoir plus sur moi son visage n’était pas serein et je craignais qu’une intervention un peu trop brusque le fasse repartir de la ou il venait. Cependant je succomba vite à l’envie d’en savoir plus sur lui et je tenta de lui parler.« Bonjours, enchantés de faire ta connaissance je m’appelle Lumi. Et toi ? »

Ce fût sans réelle surprise que l’ondin sentit l’objet de sa curiosité sursauter. A sa place, il en aurait très certainement fait de même. De plus, il reconnaissait sans mal que ce faire attraper subitement la queue… ( ou la cheville dans le cas présent) n’avait rien de très courant. Ce qui rendait l’évènement d’autant plus surprenant.
Tout occuper qu’était Jijt à détailler les jambes de la demoiselle, il ne se rendit pas compte qu’il était l’objet d’une fine observation. D’ailleurs, quand bien même il l’aurait vu, il ne l’aurait très certainement pas cru. A son sens, il n’avait absolument rien de particulier. Tout banal qu’il était… enfin de ce qu’il pensait être.

« Bonjours, enchantés de faire ta connaissance je m’appelle Lumi. Et toi ? »

Au moins, « Lumi » ne s’offusquait nullement de son comportement, ce qui était une bonne chose. Si l’ondin pouvait en croire ses propos, elle avait même l’air enchanté de le rencontrer. Jijt sourit aimablement à cela. Il n’en avait pas espéré tant. En faite, il s’était plutôt attendu à un cri outré… voir à un coup de chaussure dans la figure… pour finir sur une fuite précipitée. Au final, il s’agissait bien là du meilleur des scénarios possibles.

Tentant sa chance au maximum, le jeune homme ne daigna pas lâcher la cheville de la jeune femme. Il fallait dire que les jambes étaient si fascinantes… si étrange. Rien que l’équilibre que possédaient les bipèdes était un vrai défit contre la gravité. Certes Jijt savait que s’il le voulait vraiment, il pourrait également marcher. Manque de chance pour sa curiosité ; cela l’effrayait particulièrement. D’une parce qu’un ami cher s’était fait tuer en tentant l’expérience et ensuite parce qu’il avait peur de la vie terrestre. De plus, pour être parfaitement honnête, il devait avouer qu’il avait l’impression de trahir son père Océan en désirant le quitter d’une quelconque façon. Né en son sein, grandit dans ses profondeurs et explorant chacun de ses recoins, il ne se voyait même pas s’en éloigner sans l’offenser et ne plus être accueillit comme un fils de ce dernier.

« Lumi » répéta simplement l’ondin.

Puis il finit par lâcher la jambe de la demoiselle et posa ses mains sur le ponton. Habillement, il se hissa sur ce dernier et s’installa en position assise. Une fois cela fait, il tendit un bras et attrapa une mèche de cheveux de la demoiselle, mouillant cette dernière au passage sans le vouloir.

« Je me fais appeler Jijt. Mais je ne sais pas si j’ai toujours porté ce nom. »

Effectivement, l’ondin n’avait jamais connu sa famille. Aussi longtemps qu’il se souvienne, il s’était toujours débrouillé seul. Est-ce qu’au départ, ses parents l’avaient élevé et baptisé autrement ? Le jeune homme l’ignorait. Pour tout vous dire, il s’en fichait même un peu. Voir beaucoup. Jijt, ça lui plaisait. C’était court et facile à retenir. L’essentiel y était vu qu’il se reconnaissait à cette appellation. De plus, le prénom n’était pas courant. Petite originalité qui lui convenait parfaitement.

« Dites moi Lumi, d’où venez vous ? »

La question avait fusé et l’ondin n’avait pu la retenir. Il fallait dire que la demoiselle l’intriguait beaucoup… par conséquence, ses origines l’intéressaient énormément. D’où venaient ses iris océaniques ? Sa chevelure faite de neige immaculé ? Sa peau d’albâtre ? Et par tous les dieux… où étaient ses ailes ? Et sa queue ? Qu’était-elle ? Et qu’est ce qu’une créature comme elle faisait dans ce port ? Avait-elle été envoyée pour exaucer la volonté des dieux ? Une mission divine ?
Tellement de question et si peu de réponse. Pour s’armer de patience, Jijt continuait de caresser la chevelure de la jeune femme. Nullement désireux de stopper son geste qui avait le don de le tranquilliser et de le tenir sagement. De son côté, son regard cherchait celui de Lumi. Espérant y trouver des réponses inavouées.

Mon jeune interlocuteur ne me répondit pas immédiatement préférant, pour une raison que j’ignore, continuer à regarder mes jambes. Après une bref moment il me lâcha enfin et vint s’asseoir à coté de moi. Ce faisant il saisit une mèche de mes cheveux m’envoyant un peu d’eau au passage. « Je me fais appeler Jijt. Mais je ne sais pas si j’ai toujours porté ce nom. » puis sans réellement me laisser le temps réfléchir il me dit « Dites moi Lumi, d’où venez vous ? » La question me surpris quelque peu mais ce qui me surpris le plus c’était son regard cherchant continuellement le mien. Qu’est-ce qu’une créature comme lui pouvait bien me trouver ? J’espérais bien réussir à avoir des réponses mais avant je devais répondre au à la sienne.

« Avant que je commence mon récit m’autorise-tu à te tutoyer Jijt ? Cela seras plus simple pour nous deux. » Sans lâcher mes cheveux il me fit un petit oui de la tête. Je fixa mon regard dans le sien puis je commença mon récit. « Et bien je suis née il y a vingt ans de l’union d’un ange et d’une humaine dans une grotte à l’écart de toute civilisation. J’ai vécu coupé de tout pendant dix ans puis mes parents sont mort lors d’une attaque de brigand.Un sorcier ma ensuite proposé de me garder avec lui durant dix ans et en échange je devais l’aider dans différentes tâches.C’est lui qui m’a appris les rudiments de la vie. Durant ces dix ans nous avons beaucoup voyagé et j’ai découvert de nombreux territoire tous différents les un des autres grâce à lui. Puis il y a quelque mois la période de dix ans c’est finis et je me suis retrouvée seule. Depuis je parcourt le monde à la recherche de chose nouvelle. Et c’est ainsi que je me suis retrouvée ici. Je connaissais déjà le port mais il a sur moi un effet apaisant. » Je m’arrêta un instant parcourut d’un frissons de tristesse. Depuis ma première rencontre avec Hadenell je n’avais parlés de mes parents à personnes. J’essuya mes yeux ou une larme avait commencée à se former.durant tout mon récit il n’avait pas arrêté de me caresser les cheveux. « d’ailleurs j’ai obtenus deux choses de mon père. La couleur de mes yeux et ces cheveux que tu a l’air de tant aimer. »

Tout en parlant nos regards ne c’étaient pas quitté une seul fois. Nous restames quelque seconde ainsi à nous regarder sans qu’aucun de nous deux daigne parler, puis au bout d’un moment je rompis se silence désireuse d’en apprendre plus sur lui.« Et toi d’où vient tu ? L’océan est si vaste et si beau... Tu ne dois pas t’ennuyer dedans non ? »

Alors que Jijt se demandait si la jeune femme allait livrer son histoire à un parfait inconnu, il constata que Lumi désirait imposer une petite condition. Cette dernière consistait en une autorisation de tutoiement. Instantanément, l’ondin hocha lentement et imperceptiblement la tête. Il était effectivement d’accord pour que la demoiselle arrête de le vouvoyer. Mais il ne put s’empêcher de sourire. En effet, depuis le départ, la jeune femme ne l’avait jamais fait. S’en était-elle rendu compte ? Visiblement non. Ce qui était assez mignon. Jijt conserva cependant le silence sur ce fait, peut désireux de mettre sa vis-à-vis dans l’embarras.
Au final, l’ondin se contenta juste d’accrocher le regard de Lumi. Satisfait de pouvoir enfin croiser ses iris avec ceux de la demoiselle, il se tenu tranquille. Parfaitement disposé à entendre un long récit si long récit il y avait.

« Et bien je suis née il y a vingt ans de l’union d’un ange et d’une humaine dans une grotte à l’écart de toute civilisation. »

Le fait que l’un de ses parents soit un ange n’étonna en rien le jeune homme. Cependant, que l’autre soit humain le laissa passablement pantois. Lui qui avait pensé qu’elle descendait d’un ondin ou d’un dieu… c’était clairement loupé. Mais au final, cela n’avait rien de très surprenant dans la mesure où ce petit curieux se trompait les trois quarts du temps dans ses hypothèses. Son esprit de déduction était la plupart du temps envahit par son imagination débordante… ce qui donnait souvent des conjectures hautes en couleurs.

« J’ai vécu coupé de tout… »

Sagement, Jijt conserva le silence tout le long du discourt de la jeune femme. Son esprit capricieux et peu adepte aux longues concentrations parties à quelques moments se concentrer d’avantage sur la douceur de la chevelure ou la couleur des iris de Lumi que sur le contenu de ses propos … Il fallait dire qu’il était relativement délicat pour l’ondin de rester focalisé longtemps sur quelques choses. Son esprit étant comme l’océan… indiscipliné et capricieux. Un rien pouvait mener les pensées du jeune homme sur d’autres horizons. Cependant il n’en fit rien voir, se contentant d’écouter ce qu’il parvenait à saisir.
Au final, il retient que la jeune femme était le fruit d’un ange et d’un humain et qu’elle était âgée de 20 ans. La demoiselle avait beaucoup voyagé à cause d’un sorcier. Chose qui lui avait permis de voir un paysage différent de sa grotte.
C’était approximativement tout. Mais déjà pas mal quand on connaissait l’ondin. On aurait presque pu l’applaudir !

Curieux, Jijt constata que la demoiselle s’était tût. Une larme avait perlé aux coins de ses yeux et elle s’était empressée de les essuyer. Son discourt l’avait visiblement beaucoup éprouvé et l’ondin intensifia ses caresses en guise de soutien. Le jeune homme concevait parfaitement que le passé n’était pas une chose évidente à évoquer. Respectueux de cela, il ne se permit nullement de l’interrompre. La laissant seul maîtresse de la fin de son récit.

« D’ailleurs j’ai obtenus deux choses de mon père. La couleur de mes yeux et ces cheveux que tu a l’air de tant aimer. »

Et Jijt en remerciait son père. Ses gènes étaient spectaculairement ravissants et inédits pour la créature marine. La jeune femme avait-elle réellement conscience de l’émerveillement qu’elle provoquait chez lui ? Il y avait peu de chance. Au passage, l’ondin constata que sa conteuse avait stoppé son récit. Il en profita donc pour changer de position. Le ponton n’avait effectivement rien de bien confortable pour sa morphologie « aquatique ».

« Et toi d’où vient tu ? L’océan est si vaste et si beau... Tu ne dois pas t’ennuyer dedans non ? »

Ravi, Jijt constata que Lumi avait l’air d’avoir une bonne estime de son père Océan. Cela apporta donc chaleur à son cœur. Visiblement, sa vis-à-vis avait bon goût!

« Je viens de l’océan, tout simplement. »

Malheureusement pour la demoiselle, si cette dernière était capable de raconter son passé, il n’en était rien de l’ondin qui se contentait de l’évoquer de la façon la plus succincte possible. Pourquoi ? Non qu’il veuille se donner un voile de mystère, mais Jijt ne la connaissait pas. Qu’avait-il vécu avec elle hormis quelques minutes sur un ponton ? La réponse était évidente : rien. Cela n’était clairement pas suffisant aux yeux de l’ondin. Son passé était précieux et il ne l’offrait qu’au être intime à son cœur. L’émerveillement que lui procurait Lumi n’était pas suffisant.
Gêné de ne pouvoir se livrer de la même façon, Jijt plongea son regard dans l’océan. Il avait parfaitement conscience qu’il était peu poli de ne pas rendre la pareille à la jeune femme. Du coup, il tenta d’étoffer comme il le pouvait.

« Il est vrai que je ne m’y ennuie guère. Il est immense et infinie. Chaque jour, il me surprend et m’éblouit avec de nouvelles merveilles. Comment s’en lasser ? Je l’ignore. Je sais qu’il a bercé ma naissance, m’a cacher en son sein lors des jours sombres et qu’il a sut faire de moi ce que je suis aujourd’hui. Je l’en suis reconnaissant chaque jour où mon âme demeure dans ma chaire mortelle. »

Se laissant tomber dans l’eau mais restant à proximité du ponton et la tête hors de l’eau, Jijt demanda à la jeune femme avec un intérêt certain :

« L’as tu déjà parcours sur l’un de vos bateaux ? »

Alors que je le lui demandais d’où il venait je vis un légés signe de réticence apparaitre sur le visage de Jijt. Je le comprenais. Rare était les gens à oser parler ouvertement de leur passé et c’était aussi mon cas en temps normal. Mais pas avec lui. Je sentais que je pouvais lui parler ouvertement que aucune action néfaste ne serait faite contre moi si le faisais. Et j’avais encore une fois décidée de suivre mon instinct pour le meilleur et pour le pire. Après une brève hésitation il me dit « Je viens de l’océan tout simplement ». J’étais certes un peu dessus par cette réponse mais je voyais cela comme une épreuve à surmonter. Si je parvenais à gagner sa confiance alors peut être me  parlerait’il plus en détail de lui. Se faisant le jeune Ondin plongea son regard dans l’océan et répondit à ma deuxième question. Plus je l’entendais parler plus j’étais désireuse de pouvoir voir un jour les merveilles qui reposaient aux fond des abimes.


il replongea soudainement dans l’eau et nageas un peu avant de me demander « L’as tu déjà parcours sur l’un de vos bateaux ? » je le regardas nager un peu profitant de la grâce et de l’harmonie de ces mouvements avant de lui répondre. « Et bien j’ai déjà voyagée plusieurs fois en bateau et tous mes voyages sont remplis de souvenir inoubliable mais malheureusement j’évite aussi souvent que je peux de voyager ainsi ». Je détournas les yeux pour la première fois depuis notre rencontre un peu honteuse de la raison qui me faisais éviter de naviguer. « J’adore la mer je peux passer plusieurs heures à la contempler mais et c’est un de mes plus grands regret je ne sais pas nager. » Je me leva afin de m’étirer un peu puis je me rassis en tailleur et continua à regarder le jeune ondin dans l’eau. je l’enviais d’avoir accès à toute ces zones que je ne pourrais sans doute jamais atteindre. Une idée m’avais frôlée l’esprit un peu plus tôt et je n’avais osée faire la demande au jeune ondin mais à force de la voir nager l’envie fut plus forte que l'appréhension. « Dis moi Jijt tu pourrais m’apprendre à nager ? Bien sur pas maintenant et ici il y a trop de monde et ce n’est pas le bon endroit mais dans l’idée est tu d’accord ? »

Profitant de l’eau qui enlaçait son corps, l’ondin nageait en cercle concentrique, tantôt de gauche à droite et tantôt dans le sens inverse. Ainsi, Jijt se dégourdissait  la queue et faisait partir les quelques crampes qu’il avait pris sur le ponton. Au passage, il constata qu’il était fortement observé dans ses manœuvres mais cela ne le gêna nullement. Quoi que… plus le temps passait et plus l’ondin disparaissait sous l’eau. Histoire de ne pas trop être fixé non plus.  Au final, on ne voyait plus que la moitié de sa tête ainsi que sa longue chevelure qui striait de rouge une infime partie de l’océan.

« Et bien j’ai déjà voyagé plusieurs fois en bateau et tous mes voyages sont remplis de souvenir inoubliable mais malheureusement j’évite aussi souvent que je peux de voyager ainsi »

Là Jijt ne comprenait pas. Pourquoi se priver d’une chose que l’on appréciait ? C’était purement illogique. Cependant, lorsqu’il entendit la raison de Lumi, il comprit... Presque. Les bateaux étaient-ils donc si peu sûr pour qu’elle craigne systématiquement la noyade ? D’un œil dubitatif, l’ondin observa les gros bâtiments faits en bois dont les mats semblaient vouloir percer le ciel. Il était difficile de croire qu’une telle puissance faites par les bipèdes puisse finirent sous les eaux. Et pourtant… Le jeune homme était bien placé pour savoir que les épaves existaient. Il en voyait souvent lors de ses balades sous marines. Certaines éventré par les rochers, d’autres mises à mal par des pirates… au final, plus personne n’arpentait leur pont et ne grimpait plus dans les gréements. Triste sort quand l’on savait apprécier la course d’un beau navire sur les flots. Défiants les vagues, affrontant les typhons et slalomant entre les glaciers… rien que d’y penser l’ondin s’était mis à suivre du regard des bateaux de pêches qui quittaient le port.
Cependant, il fut sorti de ses pensées par Lumi qui s’étirait. Chose que Jijt comprenait, lui qui détestait prendre des crampes. Cette dernière se rassit et déclara avec une assurance des plus discutables :

« Dis moi Jijt tu pourrais m’apprendre à nager ? »

La question avait fusé et cloua sec l’ondin qui stoppa sa nage. Euh… il était logique qu’on ne pouvait trouver meilleur professeur de natation qu’une créature marine. Mais le jeune homme ne s’y était nullement attendu. Mais pourquoi pas ? On lui donnait la chance d’apprendre quelque chose à un bipède ? Qui plus ai à pouvoir arpenter sans crainte son père Océan ? Évidemment qu’il acceptait. D’ailleurs, un petit sourire jovial vint fleurir sur le visage de Jijt. Ravi il l’était. Bon professeur ? Nous verrons cela…

« Bien sur pas maintenant »

Et pourquoi ? Qu’avait-elle contre cette petite mâtinée vers un port de pêche ? Était-elle timide ? Souhaitait-elle un coin où l’influence serait moins nombreuse au fils du temps ? Peut être. Souhaitait-elle une journée plus chaude pour faire trempette ? Surement.

« Et ici il y a trop de monde et ce n’est pas le bon endroit mais dans l’idée es tu d’accord ? »

Oh. Il avait eu juste sur le monde mais pas sur la température. Autant pour lui. Reprenant ses cercles concentriques dans l’eau, l’ondin fit claquer sa queue à la surface pour meubler un peu le silence qui avait suivit la demande de la jeune femme. Puis de sa voix toujours aussi douce il déclara :

« D’accord. »

Prenant une moue réfléchit, Jijt se perdit quelques instants dans ses réflexions. Puis une fois ces dernières abouties, il poursuivit :

« Dis moi où tu souhaites que je te rejoigne et à quel moment et je te dirais si cela m’est possible. »

Une fois ces mots prononcé, l’ondin croisa ses bras sur le ponton et y posa la tête. Son regard se promena sur le paysage alentour, curieux. Il constatait, par la même occasion, que certains passants s’étaient arrêtés pour observer le drôle de duo qu’il formait avec Lumi. Peu désireux de mettre dans l’embarras la demoiselle, il se fit plus discret et retourna dans l’eau.  L’ondin en profita pour reprendre ses petits cercles dans l’eau.

Alors que je posais ma question je vis le jeune ondin arrêter de nager. Une ombre de surprise passa sur son visage. Il est vrai que j’avais peut être étais un peu brusque dans ma demande. Cependant la surprise fut assez vite remplacée par un sourire jovial qui, alors que je n’avais pas encore finis ma phrase, m’éclairas sur la réponse que j’obtiendrai surement de sa part. Un lège silence s’installa et afin de le briser Jijt fit claquer sa queue sur la surface de l’eau et après un bref instant il me dit d’une voie douce « d’accord ». Je poussa un soupir de soulagement. Ne pas avoir eu de réponse concernant son passé m’avait un peu frustrée même si je m’y étais attendu mais si j’avais du en plus recevoir une réponse négative à cette requête j’aurais eu du mal à l’accepter. Après un bref instant de réflexion il déclara « Dis moi où tu souhaites que je te rejoigne et à quel moment et je te dirais si cela m’est possible. » tout en disant cela il croisa ces bras sur le ponton et posa sa tête dessus. Après un bref instant à regarder la foule je le vis retourner dans l’eau et se remettre à nager. Je jeta un bref coup d’œil au dessus de mon épaules. Quelques groupes de badeau c’étaient arrêtés afin de nous regarder et je pouvais comprendre assez facilement que le duo que l’on formait n’étais pas réellement courant.

Je réfléchis à un lieu de rendez vous qui pourrait convenir pour mon entrainement puis au bout d’un moment une idée me vint. « Nous pourrions nous retrouver dans un endroit situé après le port. Il y a une petite crique que peu de gens connaissance et ou nous devrions être à l’aise. On pourrait se donner rendez vous après le port et y aller ensemble ?» restez maintenant la question de l’heure. Je n’avais pas grand chose à faire la journée et me doutant que ma discussion avec le jeune ondin allez bientôt toucher à sa fin jusqu’à l’heure que j’allais fixer je tenta de réduire cette écart le plus possible. « On pourrait commencer des le début de l’après-midi si cela te va ?» je sentais le regard oppressant des gens dans mon dos et n’avais pas réellement envie de partir mais j’allais vite arriver à saturation et même si le jeune Ondin était une source d’inspiration immense pour moi rester ainsi à la vue de tout le monde commençais à me gêner.

Suite à son comportement, Jijt vit Lumi s’intéresser à son tour à ce qui se passait autour d’eux. En effet, la jeune femme venait d’observer ce qu’il se trouvait par-dessus son épaule. Elle dut donc également remarquer les groupes de passant mais elle n’en témoigna aucun intérêt. Au final, l’ondin décida de reprendre sa place sur le bord du ponton en croisant de nouveau les bras pour y déposer son menton. Ceci eu le mérite de donner du temps à sa camarade pour répondre à sa demande.

« Nous pourrions nous retrouver dans un endroit situé après le port. Il y a une petite crique que peu de gens connaissance et ou nous devrions être à l’aise. On pourrait se donner rendez vous après le port et y aller ensemble ? »

Pour ne pas connaître, il ne connaissait pas cette crique.  Tout du moins, il n’y avait jamais fait attention. A chaque fois que Jijt venait dans le secteur, c’était systématiquement pour s’intéresser au port. Honte à lui de ne pas connaître ce genre d’endroit. Cependant, il reconnu que l’idée était bonne. Comme venait de le présenter Lumi, il y avait de grande chance pour qu’ils s’y trouvent seuls. Ainsi, son élève aurait tout le loisir d’apprendre à nager dans la tranquillité et l’espace.

Ainsi, Jijt était parfaitement disposé à s’y rendre. Il ne restait plus que la question du jour et de l’heure. L’idéal pour une leçon réussit étant tout de même que le professeur et l’apprenti s’y rendent au même moment.

« On pourrait commencer des le début de l’après-midi si cela te va ? »

Aujourd’hui ? Visiblement Lumi était pressée de barboter dans l’eau en sa compagnie. Cela eu le mérite d’arraché un sourire amusé à l’ondin. Cependant, cela le paniqua un peu dans la mesure où il ne savait pas vraiment comme enseigner la nage… et au final, il n’avait que très peu de temps pour y réfléchir. C’est-à-dire quelques heures. Le « début d’après midi » ne manquerait pas de venir très vite. Prenant de court le pauvre ondin qui risquait de s’embrouiller dans ses explications.
Heureusement pour Jijt, ce dernier était relativement calme par nature mais également adepte du « on verra  bien ». En somme, il improviserait. Le ferait-il bien ? Là s’était une toute autre question !

« Ca me va parfaitement. A cette après midi à la sortie du port alors. »

Puis sans réclamer son reste, l’ondin disparu sous l’eau. D’un coup de queue rapide, il s’éloigna du ponton et émergea une vingtaine de mètres plus loin. D’une main tendue au dessus de l’eau, il rajouta en haussant la voix pour se faire entendre :

« N’oublie pas d’apporter une tenu … adéquat !! »

Puis il replongea sous l’eau et dériva pour passer sous les bateaux de pêches qui rentraient au port. Caressant les coques immergées et en y délogeant quelques crustacés, l’ondin s’imaginait déjà découvrir une nouvelle crique. Il la voyait immense, reposante et d’un beau bleu azur. Il songeait également à de la végétation alentour luxuriante et surtout une absence complète de bipède ! Le lieu typiquement paradisiaque. Bien que dans les faits, le jeune homme se doutait que cette dernière ne correspondrait que très peu à ce qu’il s’imaginait vraiment. Proche du port, la main des bipèdes avait bien du en atténuer la grâce naturelle. Cependant il ne l’espérait pas. Après tout, l’espoir était toujours permis. Il serait bientôt fixé.

« Grrrbrlblbl »

Un petit grondement le coupa dans sa nage. Il s’agissait là de son estomac. Ce dernier, peu réceptif aux désirs de découvertes de son propriétaire, avait décidé de se faire attendre. Il était vrai que ce matin Jijt n’avait rien avalé.
Ainsi, il se devait d’être en forme pour s’être après midi. Un repas digne de ce nom s’imposait donc. Tranquillement, l’ondin plongea plus profondément et alla cueillir quelques algues qu’il mâchonna à sa grande habitude. Ces dernières étaient d’un rouge sang, ce qui expliquait peut être la couleur de sa chevelure… à force d’en avaler des quantités monstrueuses ça devait bien finir par déteindre non ?

Bref, une fois rassasié, le jeune homme constata que le temps ne l’avait pas attendu. Il décida donc de prendre de l’avance et de se diriger vers la sortie du port.

Alors que je venais de proposer à Jijt de commencer l'apprentissage cette après-midi je vis un sourire narquois apparaitre sur les lèvres de l'ondin. Après un bref moment il me dit "Ça me va parfaitement. A cette après midi à la sortie du port alors."
Après avoir dis ça il plongea dans l'eau et commença à s'éloigner une fois à bonne distance du ponton je le vis resurgir de l'eau en faisant un signe de la main. Ce faisant il cria " N’oublie pas d’apporter une tenu … adéquate !!"

Il replongea alors dans l'eau et s’éloigna. Je me leva et m'ettiras afin de faire partir les quelques crampes qui avaient commençait à apparaitre. Je passas encore un bref instant à regarder l'océan songeuse quand à ce qu'y allait se passer cette après-midi. Dire que j'étais anxieuse serait un euphémisme. J'étais tétanisée par la peur. La première et seul fois que j'avais essayer de nager j'avais étais jetée au milieu d'un lac à une dizaine de mètre d'un objet qui aurait été susceptible de m'aider. Après m'avoir vu me débattre pour ne pas me noyer pendant environ cinq minutes mon maitres avait daigné m'envoyer une corde pour m'aider et l’expérience n'avait plus était renouvelée. Je quitta le ponton afin de retourner sur le port. Quelques personnes c'étaient arrêtée au début du ponton afin de me regarder discuter avec Jijt et la que je revenais sur le port elle me dévisageaient comme si j'étais une bête curieuse. Cela m’embarrassa un peu mais bon en tant qu'humaine j'avais l'habitude d'être regardée bizarrement par les gens.

Je marchas au milieu de la foule en réfléchissant à ce que je pouvais faire. J'avais quelque heures devant moi mais aucune idée de comment les utiliser. Une foule de questions sur Jijt se bousculer en moi. Pourquoi était 'il venu me parler. Ferait 'il un bon maitre de natation. Aurais-je un jour la chance de connaitre son passé ou au moins une partie. Toute mes réflexions furent stoppée net par le doux fumé qui sortait d'un restaurant à proximité. Je décida d'aller manger un peu en prévision des épreuves qui m'attendais cette après-midi et j’essaya de ne plus pensais à tous cela afin d'être le plus d'étendue possible. Tout en mangeant je repensa à la derniere phrase du jeune ondin. " N’oublie pas d’apporter une tenue … adéquate !!"  Je n'avais pas du tout pensé à cela n'ayant jamais eu besoin de me baigner je n'avais jamais rien acheter pour. Une fois mon repas finis il faudrait que je trouve vite quelque chose à me mètre pour les leçons de cette après-midi. Bah tout cela attendras bien j'ai encore environ quatre heures devant moi bien plus qu'il n'en faut pour trouver ce dont j'ai besoin.