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 ¤ Lieu novembre/décembre - Le cristal bleu ¤

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Mitsu
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Mitsu
Sam 02 Nov 2013, 17:59


Le cristal bleu - La grotte maudite

¤ Lieu novembre/décembre - Le cristal bleu ¤ 651825Grottelieudumois
Le désert de glace semblait être le seul élément présent sur ce nouveau continent. Cependant, un homme découvrit une grotte étrange, semblant mener quelque part, autre part. Les scientifiques qui, jusqu'ici, avaient centré leurs recherches sur les étranges créatures du désert, se dirent qu'il était bien plus intéressant de découvrir la fameuse grotte et, bien sûr, de voir où elle menait. Un petit groupe fut donc détaché afin de retrouver cette dernière. Seulement, là encore, un seul homme put y pénétrer, le dernier survivant du groupe, condamné à voir périr un par un ses partenaires, impuissant. Il perdit lui-même connaissance dans la grotte avant de se réveiller dans les infrastructures construites au commencement du désert de glace, une mystérieuse pierre bleue incrustée dans la chair. Racontant son histoire, la communauté scientifique décida qu'il fallait bien plus de précisions sur la grotte qui fut surnommée la grotte maudite. Aussi, chaque éminent chercheur décida de passer une annonce afin de former des groupes de deux, composé d'un scientifique et d'un citoyen lambda. Ce que les volontaires ne savent pas, cela dit, c'est que les scientifiques comptent bien se servir de leur mort pour avoir accès à la grotte. Car il semble évident qu'un sacrifice doit être fait, que le froid doit prendre la vie d'un homme pour donner accès, à celui qui tiendra le plus longtemps, à ses trésors.

« De nombreux individus ont répondu favorablement à l'annonce passée et devraient débarqués par les océans d'ici une minute à l'autre. Nous sommes conscients qu'espérer que ces derniers meurent avant notre communauté est cruel mais la science doit avancer et des sacrifices sont parfois nécessaires. Ce continent laisse les nôtres réellement perplexes et si nous prions le dieux des sciences chaque jour, celui-ci reste muet. Peut-être que ce silence signifie que nous sommes sur la bonne voie ? J'ose l'espérer. La grotte maudite semble, cela dit, renfermer bien des mystères, notamment ces fameux « gardiens » comme les a appelé le premier à s'en être sorti vivant. Également, personne ne semble savoir à quoi correspond ce cristal bleu. Cela dit, celui-ci semble être le même que celui fiché dans le cou des Ridere, le même également que celui fiché dans ceux qui ont péri ici. L'énigme reste entière mais nous entendons bien tirer tout cela au clair. Puisse les dieux nous porter chance.  ». Joshua – Scientifique.

Les Hommes ne se rendent pas compte que nul dieu ne pourra leur venir en aide si notre théorie s'avère juste. Mais, pour le moment, nous ne pouvons que rester silencieux, créer un événement qui éloignera les inquiétudes du temps passé et celles du temps futur. Nous observons le monde, sa magie, et si ce que nous avons supposé est vrai, alors il se pourrait que ce soit le début de la fin.
Explications
Vous allez donc vous engager dans l'expédition. Au début en binôme, votre "moitié" mourra dans le désert de glace mais vous résisterez autant que vous pourrez, plus longtemps que lui. Vous serez sur le point de vous effondrer quand la grotte maudite vous apparaîtra. Dedans, vous retrouverez vos forces mais plus vous avancerez, plus le temps, l'espace et vos sens vous trahiront. La folie s'installera en vous après avoir dépassé les gardiens (cf la description du lieu). Vous finirez par perdre connaissance, convaincu que c'est la fin. Néanmoins, vous vous réveillerez dans les infrastructures construites au début du désert de glace, une minuscule pierre bleue incrustée dans la peau.

.900 mots minimum.
Gain(s)

Un cristal bleu : Utilité non encore découverte. Seulement, le cristal semble murmurer parfois, en une langue totalement inconnue.
Récapitulatif des Gains

Dyöbawol Edhrakor / FICHE [Fait]
Enzel / FICHE [Fait]
Vanille / FICHE [Fait]
Luka C. / FICHE [Fait]
Alexie / FICHE [Fait]
Ethan / FICHE [Fait]
Yulenka / FICHE [Fait]
Setho / FICHE [Fait]
Toble Rone / FICHE [Fait]
Emivia / FICHE [Fait]
Wulfran / FICHE [Fait]
Svana Araushnee / FICHE [Fait]
Amelia / FICHE [Fait]
Lily-Prune & Pate à tarte / FICHE [Fait]
Lulutrululu / FICHE [Fait]
Opalyne / FICHE [Fait]
Neros / FICHE [Fait]
Hell / FICHE [Fait]
Takias / FICHE [Fait]
Dieu / FICHE [Fait]
Zeleph S. Stark / FICHE [Fait]
Eliswag / FICHE [Fait]
Aria / FICHE [Fait]
Nydoudou / FICHE [Fait]
Elros / FICHE [Fait]
Kyo Shin / FICHE [Fait]

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Lun 04 Nov 2013, 23:04

Lentement, au gré du vent sifflant et glaçant, le bateau filait sur les flots, laissant un sillage d'écume derrière lui. Je regardais la mer, songeur. L'aventure dans laquelle je m'étais embarqué était tout à fait étrange. Un jour, alors que je me trouvais (pour la première fois depuis un moment) dans la Repaire des Magiciens, et je vis quelques annonces qui disaient que des scientifiques avaient trouvé une mystérieuse caverne dans le Désert de Glace, la seule partie connue du nouveau continent, et que lesdits scientifiques recherchaient des volontaires afin d'explorer ladite caverne. Profondément curieux, je m'étais mis en tête de faire partie de cette expédition. Je m'étais renseigné le plus possible, avait même trouvé l'horaire de partance du bateau que les volontaires devaient rejoindre et avait planifié tout ce qu'il fallait pour être dans les temps. J'en avais bien sûr parlé à mon compagnon qui, malgré quelques reproches et rouspétances avait tout de même consenti à m'y emmener en volant. Donc, le jour dit, nous nous envolâmes et arrivâmes quelques jours après au port. Dedans, il y avait le plus gros bateau que j'avais jamais vu. Il était véritablement énorme. Sa coque paraissait incassable, et la statue de Sirène à la proue embellissait l'œuvre d'art. Je n'avais jamais porté une attention particulière à la marine, et je n'en porterai sûrement jamais, mais je devais reconnaître la beauté flagrante de ce navire. Donc, après être passé devant un marin à l'air particulièrement revêche afin de m'enregistrer pour cette expédition, je montais sur le vaisseau grâce à une passerelle, en même temps que tous les autres volontaires. Astomaseth restait à terre, avec pour mission de m'attendre au Port ou ses alentours (ce qui, pour moi, voulait bien sûr dire le Sanctuaire, car, là-bas, on me connaissait et donc mon compagnon aussi. Nous larguâmes enfin les amarres et, après un à deux heures de traversée (et non pas à l'arrivée, car il ferait bien trop froid là-bas pour nous permettre de stagner), le chef des scientifiques, aidé du capitaine du navire, nous avait exposé en détail ce qu'il nous incomberait de faire. Dès notre arrivée, vêtus le plus chaudement possible, nous avions pour mission de nous enfoncer dans ce paysage aussi magnifique que mortel (d'après leurs dires), et d'aller loin, loin, le plus loin possible. Sans nous retourner.

Ainsi, au bout d'une semaine de traversée, notre embarcation atteint enfin le nouveau continent, surnommé à juste titre « continent des glaces ». Vite, je rejoins mon binôme, un Bélua à l'air taciturne, son visage n'exprimant aucun sentiment.Tout aussi vite, nous sortîmes du bateau et nous enfonçâmes dans la glace et le blizzard. Et alors, le froid, ce froid mordant qui dépassait tout ce que j'avais connu me traversa, malgré les épaisses couches de vêtements en fourrure. Mon compagnon d'infortune semblait aussi ébranlé que moi, car son visage se plissa et il eut une expression qui tenait de la douleur. Nous n'attendîmes point que le vent cesse, et repartîmes de plus belle, essayant de ne pas nous arrêter afin de ne pas geler sur place. Nous avançâmes toujours plus, la notion du temps n'existait plus, de même que nos pouvoirs, ce qui était assez dérangeant dans les deux cas. Je ne savais quelle heure il était, le blizzard ne laissant pas ne serait-ce qu'entrevoir la voûte céleste. Au bout de ce qu'il me sembla être une éternité, tout mon corps frémit. Je savais que je ne pourrais plus tenir longtemps, mes sens commençaient à s'engourdir, de même que mes membres. Mais je continuais, parce qu'on me l'avait demandé, que j'étais, malgré le froid intense, très curieux et, ces deux raisons se combinant, j'étais déterminé. Mais au bout d'une à deux minutes (ce qui me sembla durer des heures), mon compagnon s'effondra sur la glace. Je me portais immédiatement à son secours et essayait de le revigorer en lui envoyant une dose de magie blanche. Malheureusement, la magie étant inexistante ici, je ne pus rien faire.

-Qu'est-ce que tu fous ? Murmura-t-il.
-Je vais tout de même pas te laisser comme ça !
-T'as pas entendu ce qu'ils ont dit ? Pour la science, il faut savoir faire des sacrifices...
-Mais pas des sacrifices humains !
-Alors, continua-t-il comme s'il ne m'avait pas entendu, j'accepte de me sacrifier pour que tu puisses continuer. Tu es en meilleur état que moi. Vas-y, trouve la grotte, résolve le mystère et sors de ce foutu continent ! Je vais mourir de toute façon, et je ne permettrai pas que tu le fasses avec moi. Je sais qu'il y a quelqu'un qui t'attend... Je n'ai plus personne. Pars ! Dégage !

Je repensais à Astomaseth. Que ferait-il, ne me voyant pas arriver ? Il se précipiterait ici et y mourrait. Je ne voulais pas cela. Le Bélua avait raison. Autant perdre une vie plutôt que trois.

-Je peux essayer de te porter.

Il me fixa d'un regard si dur que j'eus peur. Alors, lentement, je me relevais, fis quelques pas, et regardais devant moi. L'espace d'un instant, je vis un éclair d'argent. Puis la neige se colora de sang. Pour ne pas avoir à subir les morsures du froid, le Bélua avait mit fin à sa vie le plus rapidement possible. Ébranlé, je continuais à marcher comme dans un rêve. Les pas que je faisais devenaient de moins en moins rapides, de plus en plus courts. Au bout de quelques minutes seulement, je n'eus plus accès qu'à une infime partie de mon corps. Une larme sortit de mon œil et se glaça immédiatement. Tout ce chemin pour crever ici, comme tant d'autres, tout ce chemin... Je tombais sur les genoux, et essayais tant bien que mal d'avancer... Et elle apparut. D'un coup. La grotte. Malgré le blizzard, je la vis distinctement. Lentement, une lueur d'espoir se profilant en moi, j'avançais, jusqu'à me retrouver sur le seuil de ladite grotte. Haletant, je me recroquevillais sur moi-même, couvert d'engelure, glacé jusqu'aux os. Puis, je remarquais que je n'avais plus froid, du tout. D'ailleurs, je me sentais en pleine forme, en pleine possession de mes moyens. Et je commençais à me poser des questions. Comment pouvais-je... Je n'allais pas me poser plus de questions. Maintenant, c'était très simple. Il suffisait d'avancer. Et ce serait beaucoup plus facile, vu qu'il ne faisait plus froid, et qu'il régnait même une tiédeur bienfaitrice.
Alors, je me relevais, et commençais à marcher. D'abord, il n'y eut aucun problème. Cela me paraissait même trop simple, trop facile pour être vrai. Il y aurait forcément un obstacle, un moment où ça se corserait. Je ne pouvais pas savoir quand, mais il y en aurait, ça ne faisait aucun doute. Mais vu qu'il n'y avait rien pour le moment, je commençais à devenir presque joyeux, même si la mort du Bélua me pesait. Je marchais ainsi pendant une bonne heure, sans m'arrêter, avant que es choses sérieuses ne commencent. Au bout de cette heure, je me trouvais mystérieusement à trois mètres de ma position initiale, après n'avoir fait qu'un seul pas. Mes questions sur la grotte me revinrent bien vite. Il était impossible, physiquement, de m'être comme téléporté aussi loin. Alors, si la physique ne répondait pas, c'était que la magie entrait en jeu. Je fixais le chemin derrière moi avec suspicion et recommençais à marcher. Après une dizaine de mètres, je fus encore une fois « téléporté », mais cette fois, dans l'autre sens. Je fus, cette fois, à cinq mètres en arrière de ma position normale, sans que rien ne put le prévoir. Tout cela me laissait extrêmement perplexe. Je décidais pourtant de ne pas en prendre compte et de continuer mon chemin sans m'en inquiéter, que j'avance ou je recule subitement. Au début, cela fonctionna. Mais, au bout d'un moment, je peinais à avancer. J'avais l'impression de marcher dans de la guimauve, que le temps ralentissait. Je ne savais plus trop quoi faire. Si cette imbécile de grotte pouvait s'empêcher de faire de mauvaises blagues, je lui en serai vivement reconnaissant. Car, oui, je déduisais que tout ce qui m'arrivait était du fait de la grotte, et, en ce moment même, je lui en voulait atrocement. Elle ne pouvait pas me laisser visiter tranquillement. Heureusement, au bout de quelques temps de labeur, je vis ce que je prit pour la sortie de la grotte. Car celle-ci s'élargissait, laissant passer une vive lumière. J'entrais, méfiant. Une vision d'horreur m'attendait.

Dans cet élargissement, qui formait une gigantesque salle, trônaient seulement quelques êtres. Mais les êtres les plus monstrueux que je n'avais jamais vu. Un bandeau sur les yeux, un bras atrophié qui laissait passer des sortes de lames noires, une épée dans l'autre main, ils semblaient jumeaux (ou plutôt quintuplés), car ils étaient tous pareils, rien ne les différenciait, absolument rien. Et leur apparence était tout bonnement terrifiante, bien que leurs épées laissaient passer des effluves bénéfiques. Autre chose aussi incongrue que notable, ils ne bougeaient pas. Tout leurs corps, tout leurs muscles, restaient figés, et j'eus beau faire quelques pas, ils ne fuirent rien. Derrière eux était une sortie, qui réduisait la largeur de la grotte au même niveau que précédemment. Je m'avançais. Encore. Encore. J'étais juste à côté de l'un deux. Aucun ne bougea. J'avançais. Encore. Je réussis à sortir de la salle. Pas un n'avait bougé. Soulagé, je ne m'aperçus pas tout de suite que rien ne s'était passé durant mon court séjour dans la salle. Mais lorsque cela me frappa, j'eus des doutes. En effet, si la grotte m'avait laissé ce répit, c'était dans l'intention de m'infliger un sorte encore plus cruel. Après quelques mètres, je ne fus pas déçu.

Les effets étaient globalement les même que ceux de la première partie de la grotte. Mais en dix fois, non, cent fois pire. Lorsque je croyais avoir avancé pendant des heures, je m'apercevais que seul un pas avait été fait. Et, au contraire, lorsque je sentais seulement une seconde passer, j'avais déjà  avancé sur plus d'un kilomètre. Rien n'était plus constant. J'étais comme ballotté entre tous les tours de magie de la grotte (ou des être étranges de la grande salle, qu'en savais-je), je ne pouvais plus me fier à rien. Maintenant, comme pour ajouter de la difficulté, le passage, quelque fois,  bifurquait, et je prenais l'une ou l'autre des directions totalement au hasard, ne sachant pas ce qu'il allait m'arriver. Puis, au bout d'un moment, toute magie sembla cesser. Une forme imprécise commença à se dessiner, et même si j'avançais sans discontinuer, elle me suivait, était à mes côtés, semblait me scruter d'un œil invisible. Et cela commençait à bien me mettre les nerfs (déjà bien éprouvés) en pelote, pour parler gentiment. Alors, la forme, qui tenait plus, jusque-là, d'un quelconque mirage, se précisa. Une silhouette humaine apparut. C'était une femme. De longs cheveux blonds, des habits noirs, du haut jusqu'en bas, des traits fins, un sourire étrange et, somme toute, assez inquiétant, de yeux vagues... Un cri d'horreur s'étouffa et mourut dans ma gorge. Avec stupeur, puis avec effroi, je reconnus ma mère. Pour bien ajouter à ce sentiment, elle tenait dans sa main un petit couteau en argent taché de sang que j'avais bien connu. Ma cicatrice me brûlait. Mon esprit était tellement chamboulé que je ne me demandais même pas comment quelqu'un de mort avait pu venir ici, surtout en robe. Je partis en courant. Enfin, en courant, avec la lenteur accoutumée, les habituelles « téléportations », et tout ce qui allait avec. Et ma mère (ou plutôt sa représentation) me suivait, toujours à égale distance, installant peu à peu la folie en moi. C'en fus trop pour moi. Vaincu, je tombais par terre et sombrait dans l'inconscience.

Je me réveillai dans une ambiance tiède, tranquille, et dénué de tous fantômes intempestifs. Je vis des murs. Un sol. Le lit sur lequel j'étais allongé. Et j'eus beau fouiller dans ma mémoire, aucun souvenir ne me rappela comment j'avais atterri ici. Une personne entra par une porte. Méfiant, je m'assis, mais le nouveau venu me força  à me rallonger. J'appréciais le contact chaud de sa main contre mon corps.

-S'il vous plaît, ne bougez pas trop. Vous êtes déjà en assez mauvais état, pas la peine de l'aggraver.
-Comment... Comment suis-je arrivé ici ?
-On vous a retrouvé devant la porte de cet hôpital, inconscient, dans le froid.
-Personne ne m'a amené ici ? Et d'abord, où sommes-nous ?
-Si quelqu'un vous a amené, nous ne savons pas qui. Ici, nous sommes dans les infrastructures du Désert de Glace, juste à côté du ponton qui sert à décharger les vivres et les aventuriers comme vous qui viennent des autres continents.

Je restai perplexe. Je ne savais pas du tout pourquoi j'étais ici. Je levais ma main droite afin de remonter mes couvertures. Et un éclat bleu me surpris. Dans mon poignet, en partie sous ma peau, était fiché un petit cristal bleu.

Le docteur fit une moue désolée.

-On vous a retrouvé avec cette pierre sous la peau. On ne savait pas si ça vous ferait du mal, alors on a préféré vous la laisser.

Hébété, je regardai toujours le cristal. Mais, bon sang, qu'est-ce qui m'était arrivé durant mon inconscience ?


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Mer 06 Nov 2013, 22:07


La recherche scientifique et moi, ça fait beaucoup. Non pas parce que j'aime pas ça – je suis un peu scientifique sur les bords, en fait – mais c'est surtout parce que j'estime ne pas avoir suffisamment d'inventivité pour cela. Il faut de tout pour faire un monde, et j'estime que je fais partie de ceux qui suivent de près le progrès pour l'appliquer et en faire profiter les autres. Sachant que je suis médecin, cela devrait avoir tout son sens. Autant dire que je n'avais à priori aucune raison de répondre favorablement à l'appel lancé par la communauté scientifique de notre monde pour me porter volontaire pour le bien de la science. A priori. Parce qu'en y réfléchissant bien, j'avais tout un tas de raisons de vouloir aller me geler les miches à l'autre bout du monde. A commencer par ma curiosité féerique, difficilement répressible. Plus les années s'écoulaient, plus celle-ci s'exprimait avec allégresse, me poussant généralement à mettre mon nez dans tout un tas d'ennuis. Venait ensuite un certain dévouement à l'humanité au sens global. J'aime être utile, aussi débile cela puisse paraître. Sinon, je n'aurais pas choisi d'exercer la médecine plutôt que de rester dans la voie de l'excellence des Taiji afin de monter un jour sur un trône. Et puis, enfin, peut-être était-ce simplement mon don naturel pour me mettre dans la panade qui faisait que j'avais décidé d'embarquer une nouvelle fois pour le continent glacé, ce mystère surgi de nulle part au milieu des océans qui ne demandait qu'à être exploré – enfin, au vu des difficultés d'exploration, on ne pouvait pas franchement dire qu'il ne demandait que ça, mais bon.

Entre autres, certains des appels des scientifiques avaient trouvé leur chemin jusqu'au Sanctuaire des Protecteurs du Bonheur, au vu de notre réputation de bonne poire. Le scientifique que j'avais décidé d'accompagner s'avérait être une femme, une Ange déchue brune, mesurant une bonne vingtaine de centimètres de plus que moi, aux courbes gracieuses et au regard noir de jais. Malgré mon aspect qui ne payait franchement pas de mine, la jeune femme accepta mon aide, et il fut très rapidement convenu que nous partions pour le continent glacé aussi rapidement que possible. Difficile de ne pas voir la curiosité et la soif de savoir qui rongeaient la jeune femme... ainsi que l'envie irrépressible de devancer ses semblables au niveau de ses recherches. Peu m'importait au final, j'étais suffisamment bien placé pour savoir que ce monde n'était ni noir ni blanc, et qu'il était inévitable de trouver du vice dans le domaine de la recherche. Son nom était Silviah Edraine, ses compétences semblaient être assez fiables pour espérer une chance de réussite, et c'était là tout ce qui importait. Parfois, éthique et avancée scientifique faisaient mauvais ménage, et j'en étais bien conscient.

Nous ne fûmes guère les seuls à embarquer sur le même bateau à destination du continent glacé en vue d'en éclaircir les mystères. D'ailleurs, je fus témoin à plusieurs reprises de l'animosité que certains chercheurs se témoignaient entre eux, mais également d'une certaine camaraderie étrange. Quelque chose liait ces individus, quelque chose de bien plus profond que leur but commun. Aurais-je utilisé mes pouvoirs à ce moment-là, peut-être aurais-je découvert cette vérité macabre qui liait ces hommes et ces femmes assoiffés de savoir. Une vérité que je découvrais bien plus tard, cerné par des glaces éternelles, au sein d'une étendue blanche sans fin, parsemée de dangereuses crevasses.

Voyager à deux au sein d'un désert hostile rapproche, et ce malgré les secrets qui séparent les êtres. Quand bien même Silviah et moi étions distants au début de notre entreprise, je ne tardai pas à découvrir en la scientifique un être complexe, qui avait connu la déchéance à cause de sa soif de savoir, à cause des crimes qu'elle avait été amenée à commettre pour la science. Des crimes que je ne pouvais m'empêcher de rapprocher de ceux de ma mère adoptive, elle qui avait autrefois été Esprit de la Mort, Magicienne et Sorcière, scientifique assoiffée de savoir, menant sans la moindre éthique ses expériences. Je ne m'étais guère senti capable de la blâmer, tout comme je fus incapable de blâmer Silviah pour ce qu'elle était devenue. Je sus qu'elle le perçut, et malgré le peu qu'elle sut de moi, l'Ange déchu perdit peu à peu son détachement, son insensibilité. Car la jeune femme avait dû se montrer d'une inhumanité certaine pour venir chercher une âme charitable afin de la mener dans ce désert de glace. De l'y mener afin qu'elle y meure, pour le bien de la science.

Alors que le froid nous rongeait tous deux, que nous sentions nos forces décliner, Silviah m'avoua cette vérité, sous un ciel nocturne dénué de la moindre étoile. Nos deux corps glacés s'étaient mêlés dans l'espoir de raviver cette flamme d'humanité qui menaçait de s'éteindre. Chaque jour passant, j'avais vu, senti, perçu nos flux magiques s'atténuer, nos vies nous échapper. Et si les miens étaient plus puissants que ceux de ma compagne, ils furent bien plus rapides à trouver le déclin. Si bien que lorsque la vérité cruelle s'échappa des lèvres de l'Ange déchue, rongée par le désespoir et la culpabilité, nous pensions tous deux que je serais le premier à partir, le premier à fermer les yeux pour ne plus jamais les rouvrir. Le froid nous avait tellement rongé, tellement usé que ni l'un ni l'autre ne trouvions la force de nous révolter contre ce fait, ni le courage de faire demi-tour. Le désespoir guidait nos pas, et animait nos corps chaque nuit, à chacune de nos tentatives de trouver en l'autre la chaleur qui nous faisait cruellement défaut.

Et finalement, contre toute attente, Silviah ne se réveilla pas. Son corps gelé encore enlacé au mien, au petit jour, avait vu son étincelle de vie s'éteindre. Des larmes gelées perlant encore le long de ses joues diaphanes, ses lèvres gercées tirées dans un sourire d'agonie, le froid l'avait saisie pour l'emporter au loin. Usé, éreinté, ne ressentant ni tristesse ni joie, je laissai derrière moi le corps inanimé de l'Ange déchue, son regard sombre et vide fixé sur le firmament. Elle avait souhaité ma mort. Je n'avais pu souhaiter la sienne. Et pourtant, j'avais perçu au cours de nos embrassades qu'elle regrettait ce souhait autant qu'elle le formulait. Quant à moi, j'étais incapable de me résoudre à mourir uniquement pour sa soif de savoir qui guidait son existence toute entière. J'avais promis à Feyd de revenir. J'avais offert mon soutien à Myrialuna. J'avais souhaité au plus profond de moi pouvoir danser une nouvelle fois avec Mitsuko. Et je n'avais bizarrement pas envie de laisser seul Naxyld la prochaine fois qu'il se mettrait dans la panade.

J'étais résolu à ne pas mourir. Et également résolu à avancer. Au fond de moi, je ne pouvais laisser tomber ce souhait, le souhait d'une Ange déchue qui signifiait son existence. Quand bien même ce souhait était également celui de ma mort. Tiraillé par ces convictions contradictoires, je forçai mon corps à avancer, à endurer ce froid qui me saignait à blanc. Et ce jusqu'à ce que ces envies contradictoires me fassent choir, que mon corps soit incapable d'avancer, que mes forces me quittent et que je vois ma fin arriver, sans qu'aucun de mes buts n'ait été atteint. Et le fait même que la mort de Silviah pouvait signifier mon salut ne m'effleura même pas l'esprit.

Et pourtant, sa mort fut effectivement ce qui me sauva. Car lorsque mes yeux se fermèrent, et que le froid me rongeait jusqu'à l'âme, ils purent s'ouvrir une nouvelle fois, non pas pour constater le monde se trouvant après la vie, mais pour que mon regard se pose sur cette grotte que nous avions cherchée des jours durant, une grotte tapissée de pierres bleues imprégnées d'une magie qui m'était inconnue. Incapable de bouger pendant des heures que je pus guère compter, je vis mes forces me revenir peu à peu, par un miracle incertain. Et lorsque je fus de nouveau capable de me tenir sur mes pieds, et de sentir autant mes doigts que ma magie qui avaient pourtant succombé au froid du désert de glace, je ne pus me résoudre à faire demi-tour, à revenir auprès des autres scientifiques pour leur clamer ma découverte. Il me fallait avancer. Car un étrange sentiment d'inachevé me hantait, autant que la volonté de feu Silviah Edraine, qui ne se serait probablement pas contentée de si peu. Je savais pertinemment que je jouais avec le feu, que j'aurais dû faire demi-tour si je tenais raisonnablement à ma vie. Et ma persistance à avancer fut probablement autant le fruit de mon obsession que de ma faiblesse.

Obsession. Ce terme était on ne pouvait plus approprié. Car malgré ce qui arrivait à mon corps et à mon esprit, je m'obstinai. Je ne manquai pas de remarquer, après quelques heures de progression, que certaines choses ne tournaient plus tellement rond. Pour commencer, ce furent d'étranges sons de clochettes, rythmant mes pas qui me parvinrent, sans que je n'en trouve l'origine. Puis ces sons se muèrent en voix, incompréhensibles, avant que ne m'apparaissent les silhouettes d'hommes et de femmes que je ne connaissais pas, une fois les gardiens pigés dans leur prison de glace dépassés. Ces visions furent ce qui précipita ma chute. Cherchant à les comprendre, de même qu'à comprendre leur origine, je laissai mes sens se mêler à ma magie par le biais de ma synesthésie, si bien que les visions se mêlèrent aux sons, que les odeurs devinrent magie, et que la magie devint le poison de mon âme, volant ma lucidité en l'espace de quelques heures. Titubant et poursuivant chimères et illusions insensées, mes doigts cherchant en vain à atteindre ce qui n'était qu'ombres et fantômes irréels, je ne tardai guère à déchoir, à fuir les visions du passé en luttant contre cet espace distordu qui prenait un malin plaisir à défier toutes mes conceptions spatio-temporelles.

La fantôme d'Erys m'apparut, me hantant, ne cessant de me demander la raison pour laquelle je l'avais tuée. Celui de Feyd Doï Arkh me poursuivit sans relâche, baignant encore de ce sang qui avait été versé pour moi. Celui de Myrialuna m'apparut de manière fugace avant d'être enlevé par un homme dont je ne pouvais discerner les traits. Celui de Neros m'apparut sous une tonne de pierre, estropié.

Alors je finis par courir comme une âme en peine, fermant les yeux, me bouchant les oreilles, tentant en vain de mettre fin à ce supplice, et de me raccrocher aux restes de ma lucidité fuyante, tout continuant à avancer. Et au bout d'un temps qui me parut aussi long que court, l'inconscience m'emporta enfin, et je me sentis mourir avec allégresse, embrassant avec joie la fin de ce calvaire.



Lorsque je rouvris les yeux, je fixai sans le voir le visage d'une jeune femme aux prunelles ambrées, dont la chevelure rousse agrémentée d'une paire de cornes de chamois. Il fallut un certain temps avant que des pensées ne daignent de traverser à nouveau mon esprit, et que je me redresse brutalement, heurtant avec violence la tête de celle qui était penchée au-dessus de moi.

« Aïeuuuuuh. »

Ce fut notre exclamation commune, avant que d'autres considérations viennent traverser mon esprit. Me massant le front, je balayai les environs du regard, et reconnus sans peine l'infirmerie que les premiers explorateurs avaient établi à l'entrée du désert de glace.

« Comment... ? »

Les mots me manquèrent pour exprimer mon étonnement, et toutes les questions qui traversaient mon esprit en se bousculant comme des mal élevées.

« Aucune idée, grommela la Bélua en se massant également le front. On vous a juste trouvé en mauvais état pas trop loin d'ici. »

Machinalement, je vérifiai que Vive était toujours là, sous forme de pendentif, mais mes doigts s'immobilisèrent lorsqu'ils effleurèrent un relief, quelque chose qui ressemblait à un cristal, incrusté dans ma peau dans le creux de ma gorge, pile au-dessus du centre de la fourchette sternale.

« Qu'est-ce que c'est que ce truc ? demandai-je, mal à l'aise.
- Un cristal bleu ? répondit la Bélua, quelque peu étonné. Je pensais que c'était une nouvelle mode. »

Non, pas vraiment. Je demeurai néanmoins silencieux alors qu'elle haussait les épaules, dubitatives, et doutant certainement de ma santé mentale. Allons bon, j'allais passer pour un dégénéré dans le coin... Mais toujours était-il que je n'avais jamais eu de cristal bleu niché dans le creux de ma gorge. Tout du moins jusqu'à présent. Je pouvais toujours tenter de le faire enlever, mais... quelque chose me disait que ce n'était pas l'idée du siècle. J'ignorais tout des effets de ce cristal. Et même, j'ignorais tout de ce cristal tout court.

Je réprimai un frisson d'angoisse. Dans quoi m'étais-je encore fourré... ?

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Mer 06 Nov 2013, 23:25


C'était la seconde fois que Vanille contemplait les côtes du Continent des Glaces. Les mystères l'avaient toujours plus ou moins intrigué, celui-ci ne pouvait que la captiver et retenir toute son attention. Elle était consciente des dangers que pareils expéditions dissimulaient sous le beau et l'excitation. Mais elle ne pouvait décemment pas s'empêcher de mettre son petit grain de sel dans cette affaire, ne serait-ce que pour participer et qu'elle ait le privilège de marcher sur un tapis neigeux ou glacés vierges de tout pas. À bord de la Plume Bleue, son navire, elle scrutait l'horizon du pont. Doucement, elle porta ses longs doigts pâles aux reflets bleutés sous le joug du froid glacial environnant. Elle frotta délicatement ses mains blanches, pourtant emmitouflées sous des couches de vêtements, et un manteau bien épais. Elle avait laissé sa massive chevelure cuivrée et bouclée détachée pour protéger sa nuque, et se permettre l'humiliation ultime de porter un bonnet, même si cela lui conférait des airs adorables. Toute de blanc vêtue, une fine couche de givre recouvrant de plus tout ce qui était possible, elle avait des allures de Reine des Glaces, avec sa peau si pâle et ses grands yeux clairs. « J'espère que vous savez ce que vous faîtes.» railla Victoire Dauclaire, une jeune femme recrutée il y a peu pour rejoindre l'équipage de la Plume Bleue. Elle avait eu du mal à se séparer de son propre bâtiment, mais la Pomme d'Or était trop fragile et pas assez équipée pour les ambitions de la Sirène. « Comment va notre scientifique ?» demanda l'Ondine de sa jolie voix claire et chantante, ne se préoccupant guère du sarcasme de la jeune femme. Victoire, dédaigneuse, tourna la tête pour jeter un coup d’œil sur l'Elemental qui grelottait dans un coin. Son élément était l'eau, il avait bien du mal à supporter les températures extrêmes des environs. « Rappelez-moi pourquoi nous ne sommes pas avec les autres ? Pourquoi nous faisons bande à part ?» bafouilla-t-il en frottant ses bras. « Parce que j'en ai décidé ainsi.» répondit-t-elle avec un charmant sourire aux lèvres.

La Plume Bleue jeta l'ancre près d'un rivage gelé aisément accostable. Victoire, Erzékiel et Capucine restèrent à bord, ils n'étaient pas conviés à la petite expédition, et ce n'était pas pour leur déplaire. Ils étaient des hommes de mer et préféraient de loin l'instabilité des eaux à l'inconnu des terres. Vanille et le jeune scientifique débarquèrent seul. « Il faut faire vite.» souffla-t-il en avançant à petits pas. « Nous sommes dans ce qu'on appelle le Désert de Glace. L'espérance de vie chute considérablement en ces lieux. Nous devons nous rendre en toute hâte dans la Grotte. Et ...» - « Tais-toi et économise tes forces, idiot.» Il se tût, surpris. Vanille leva les yeux au ciel. Elle n'appréciait guère qu'on la traite véritablement comme une moins que rien. Elle savait ce qui animait réellement c'est soit disant chercheurs. Et elle ne comptait pas se laisser sacrifier. Et elle n'était certainement pas ici pour bavarder avec un incapable. C'est donc en silence qu'ils avancèrent. Vanille avait quelques mètres d'avance, et elle ne comptait pas ralentir l'allure pour attendre ce poids qu'elle devait traîner. Bien que Sirène, son corps était de feu autant que d'eau. Elle avait le souffle et les paumes ardents, une petite protection qui lui permettait de mieux tolérer le froid scandaleux qui régnait dans ce continent. Bien entendu, le feu risquait de s'éteindre, si elle tardait trop. Mais à côté d'un individu lambda et frileux, elle avait un large avantage.

Pensive, Vanille prit quelques instants pour contempler du haut d'une petite butte les environs. Elle prenait de grandes inspirations, laissant son souffle chaud former un épais nuage blanc. « Où sommes-nous ?» demanda le scientifique en rejoignant la Sirène, toujours aussi grelottant. Ses lèvres pâles étaient gercés et saignait. Ses cils étaient gelés. Vanille ne lui accorda qu'un bref regard. Elle était heureuse d'être plus résistante, car jamais elle n'aimerait avoir une telle allure. Ses instants de diva capricieuse lui interdisaient de paraître aussi minable et pitoyable. Elle ne prit pas même la peine de lui répondre, et elle reprit sa marche. Ses jambes se faisaient plus raides. La Sirène était une demoiselle bien fine, peut-être un peu trop. Et la graisse tenait chaud. Heureusement qu'elle avait des couches et des couches de vêtements. Pourtant, les minutes s'écoulèrent, et ils avançaient sans savoir où ils allaient. C'était assez frustrant, et plutôt fatiguant. Vanille ne désespérait cependant pas. Mais le scientifique commençait à montrer des signes de faiblesse assez éloquents. Et il s'effondra, suffoquent. Vanille, le visage lisse et dénué de la moindre expression, se tourna pour le dévisager avec une certaine prudence. Lentement, il rampait. Les mains tremblantes, il grattait presque la terre pour traîner sa pauvre carcasse vacillante. Les doigts en sang, il n'arrivait cependant plus à rien. « Je suis navrée.» Ce n'était pas vrai, mais cela avait un petit côté dramatique que la jeune femme aimait donner à la mort. « C'est la fin pour toi. Et je continue d'avancer.» La vie était un grand échiquier, et elle était la Reine Blanche. Peu importe le nombre de pions qu'elle devrait sacrifier, elle irait jusqu'au bout de ses ambitions sans jamais éprouver le moindre regret ou le moindre remord. Elle serait la dernière encore debout sur le plateau, au sommet d'un tas de cadavres. Et Vanille se détourna, laissant le scientifique rendre son dernier souffle seul.

C'était peut-être un tantinet plus complexe que ce à quoi Vanille s'était imaginée. Cependant, elle continuait d'avancer, même si elle sentait quelque chose en elle se briser. C'était étrangement plutôt agréable, comme sentiment. La glace s'emparait d'elle. Cependant, Vanille était certaine que ce n'était pas la fin. Elle l'avait vu. Elle savait qu'elle continuerait. Jamais elle n'aurait pris le risque de disparaître de façon définitive. Le souffle court, Vanille fit quelques pas. Elle était à bout de force, et hésitait quant à la bonne marche à suivre à présent. Elle se sentait mal, et tomba à genoux. Paupières closes, elle respira lentement pour retrouver un minimum de souffle de vie. Mais lorsqu'elle releva ses grands yeux verts, elle vit la Grotte. Sans la moindre hésitation, elle y entra presque en courant, recouvrant une étincelle d'excitation.

Presque immédiatement, Vanille se sentit bien mieux. Elle eut alors tout le loisir de se relever convenablement pour contempler l'endroit où elle se trouvait. C'était magnifique. Les parois étaient recouvertes de fines pierres bleues scintillantes qui illuminaient d'une immense clarté les environs. La Sirène fit quelques pas, qui malgré la démarche aérienne et légère, résonnaient de façon étonnante. Vanille fit glisser la capuche de son visage et scruta les parages. Un doux murmure planait. Mais elle ne comprenait pas le chuchotis. C'est alors qu'elle les aperçut. Ceux qu'on nommait les Gardiens, des êtres étrangers, pris dans la glace, dont l'un des bras se terminait, non pas par une main, mais par trois espèces de plumes acérées. Et l'arme qu'ils tenaient dans l'autre main puait le Bien. Dès qu'elle eut dépassé ces créatures, un étrange malaise l'assaillit. « Ah.» Petit cri étouffé, comme si on lui avait donné un violent coup dans le ventre, à lui couper la respiration. Quelque chose faisait pression sur elle. C'était trop fort. Différent de tout ce qu'elle connaissait. Cette douleur exquise n'était pas désagréable pour la dérangée Vanille. Mais elle ressentait le danger que cela représentait. Elle ne devait pas s'attarder. Lentement, elle porta ses mains sur son front, massant ses tempes. Des visions lui barraient presque la vue. Il n'était cependant pas question de faire demi tour, elle voulait et se devait d'aller jusqu'au bout. Qu'importe qu'on la torture, elle voulait savoir. Sa raison l'avait déjà quitté depuis bien longtemps, elle n'allait pas se plaindre qu'on tente de l'éprouver.

Et ce fut la fin. Vanille s'effondra. C'est avec un grand étonnement qu'elle rouvrit les yeux. « Victoire ?» Elle avait sentit sa présence. « Oui, je suis là. Comment allez-vous ?» - « Pas mal.» - « Ne vous relevez pas trop vite.» Elle n'eut pas même le temps de terminer sa phrase que Vanille était déjà debout, à vérifier qu'elle marchait droit. Victoire soupira. « Des gens vous ont retrouvé, dans les infrastructures du début du Désert de Glace. On est allé vous chercher. Il est grand temps de rentrer.» Vanille s'étira et passa une main dans ses cheveux. Elle se figea. Quelque chose avait changé. Sans rien dire, elle se dirigea vers ses quartiers et contempla son reflet dans un miroir. Dans la nuque, cachée par ses épaisses boucles, était incrustée une toute petite pierre bleue. « Hum. »

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Dim 10 Nov 2013, 18:25


Rien à faire. Le sommeil manquait à l'appel et piquait à vif les nerfs du jeune vampire. Ne s'étant jamais réellement soucié de sa santé ou de son bien-être, il avait cependant pris soin de se coucher tôt la veille d'une expédition importante. Alors comment cela se faisait-il que son esprit, jamais autant éveillé qu'à ce moment précis, ne le laisse se fondre dans les couvertures candides et l'oreiller en plumes caressant ses boucles bleutées ? Il se retournait sur lui-même réduisant le nombre de gestes au maximum pour ne pas réveiller la bête qui elle, dormait ferrée juste à côté. Ses maigres ronflements étaient bien la seule chose à rompre ce silence de mort qui envahissait la chambre depuis la rue principale, une lune presque inexistant ne se daignant pas lui tenir compagnie.

Le souffle des rafales nocturnes effleurait lentement les carreaux des fenêtres emportant avec lui une multitude de feuillages tirés d'une forêt pas si lointaine. Souvent ces mêmes feuilles teintées de vert obstruaient la vue vers l'extérieur une fois le matin venu, empêchant par la même occasion les rayons solaires de pénétrer dans la pièce et créant à l'inverse un jeu d'ombres sur le sol en bois assez tape-à-l’œil. C'était loin de déranger Luka qui en réalité appréciait ces petits changements anodins dans sa vie monotone qui commençait à gagner au fur et à mesure toute leur importance, ayant toujours porté une affection particulière aux étendues verdoyantes et luxuriantes, possiblement car des années durant ce fut la seule réalité qu'il confrontait. Sous un élan de nostalgie et de telles pensées braquées sur des souvenirs plus ou moins réjouissants, Luka ferma lentement les yeux pour se laisser plonger enfin dans les méandres d'un sommeil tranquille.

Dans les bras de Morphée, comme enroulé dans une fine toile tel un cocon tissé de ses mains, il put aspirer à l'apaisement. Toutefois son esprit ne sembla pas se reposer aussi fidèlement que son corps. Non, celui-ci préférait étrangement s'émanciper et parcourir des mémoires jusque là enfouies comme pour rendre saignantes des plaies déjà cicatrisées. Étais-ce son but de faire souffrir Luka encore et encore  en ressassant des mémoires dont il était enfin parvenu à se débarrasser ? Si tel était le cas, et bien il réussissait haut la main ce genre d'exploits, à chaque fois que la journée du vampire se voyait un peu plus agitée à vrai dire. Quel trouble fête. Aussi, le petit être se vit soudainement submergé par une vague assommante de souvenirs qui malgré tout exprimèrent une certaine clémence à son égard, bien qu'ils surent demeurer poignants.

Sa vue se troublait. Quelque chose de dur s'étendait sous ses pieds alors que dans son dos un élément soyeux allégeait le malaise général. Dans la confusion la plus totale, il se leva. Non pas sans quelques haussements ou autres vacillements, il parvint à franchir la porte étrangement petite de la pièce, traversant de même le fin couloir extérieur. Mais vers où l'emmenait-il ? Pour son plus grand malheur, plus qu'il n'espérait.  Des corps. Une multitude de cadavres gisaient à terre. Les connaissait-il ? Il ne lui semblait pourtant pas ... Alors pourquoi cette tristesse profonde face à ce que la mort avait engendré ? Il avait déjà tué quelqu'un, il savait à quel point cela pouvait être déchirant et pourtant, bien qu'il n'eut idée des assassins de ces derniers, probablement le froid se disait-il sans arrêt, les remords vinrent quand même l'atteindre. Il s'effondra à terre pour faire fondre entre ses paumes tout aussi glacées au touché un brin de neige qu'il avait saisit.

La nuit fut plus longue que prévu pour le jeune homme et le repos ne surgit à aucun moment. Le lendemain matin, le fauve eut à réveiller son maître, chose qui devenait plutôt banale. Léchant le visage chamboulé du jeune homme, il vint frotter sa tête poilue au creux de son cou avant de lâcher un simple « ... ça va aller ... ? », empli de doute comme s'il avait deviné les cauchemars qui l'animaient. Luka le rassura en portant sa main à sa crinière décoiffée pour incrémenter encore plus le désordre, un large sourire déformant ses lèvres rosées.

Luka manqua, à quelques secondes près, de rater le navire qui était censé le ramener jusque dans les plénitudes de glace que Venom lui, n'avait pas eu la chance d'apercevoir. Pourquoi y retournait-il d'ailleurs ? Pour faire face à un nouveau massacre et qui sait cette fois en faire définitivement partie ? Ou seulement pour se prouver à lui-même qu'il était capable de plus que simplement voir des innocents mourir sous ses yeux, impuissant, lâche ? Peut-être mais seul son esprit impénétrable détenait ce secret et inutile de dire qu'il le gardait fermement à sept clefs. Une nouvelle fois, il prit la mer. Cependant, ses chances de revenir étaient, pour ne pas dire nulles, en tout cas très très minces, inutile de mentir sur ce genre de faits indéniables, le groupe de scientifiques préméditant d'ores et déjà la mort du jeune vampire, croyant dur comme fer que celle-ci l'atteindrait dans les prochaines heures pas plus.

Ayant préparé à l'avance une change d'habits considérablement chauds, il prit la route qui lui était indiquée en compagnie d'un membre de l'équipe. Aucun d'entre eux n'échangea une seule parole. Ils restaient tous deux de marbre, sans un seul regard envers le partenaire qui risquerait la vie en sa présence pour une découverte dont beaucoup n'auraient pas cru digne le sacrifice, mais au final que des questions morales. Ses deux orbes azurs s'écarquillèrent en admirant le paysage qui s'offrait à lui, ses doigts gelés restant encrés dans son poing, ses membres meurtris totalement paralysés, ses fins vêtements ne le recouvrant qu'à moitié des vents bestiaux qui le fouettaient à volonté. Cela dépassait de loin l'entendement. Ses jambes continuaient néanmoins d'avancer, sa résolution n'ayant aucunement flanché alors que tant d'autres auraient prit leurs jambes à leurs cous depuis un bon moment déjà.

Jusqu'où était-il prêt à aller pour une simple question de se surpasser, de s'annoncer plus puissant qu'on ose le croire ? Très loin de toute évidence. Rien que l'effort semblait déjà trop oppressant pour tout spectateur qui assisterait au spectacle agonisant. Le simple fait d'ouvrir les yeux semblait à présent comme un des tâches les plus ardues. Bien moins que donner un pas de plus en avant, j'en conviens, et ce dans le seul but de traverser l'étendue glaciale dont les bourrasques aux vent entraînants, déchirants par ses milliers de lames, ne se faisaient pas prier pour attaquer de face le jeune homme inoffensif. Il ne voyait plus rien, autre que la masse enneigée immense à perte de vue, son partenaire n'ayant proféré de signe de vie depuis un bon moment déjà. Il n'était pas en conditions pour reprendre la route périlleuse qui l'avait mené jusque là par pure bonté d'âme, en raison d'un homme qui l'aurait sacrifié sans le moindre scrupule dès que l'occasion se serait présenté. N'avait-il pas agit convenablement étant donné les risques et périls auxquels il s'était préparé pour une telle expédition ?

Le temps dont il disposait pour achever ce périple, chose qu'il ne pouvait pas simplement jeter par les fenêtres, se voyait diminué de manière accablante, risquant dans la seconde de se voir englouti sous les plus violentes avalanches. Cependant, malgré tous ses vains efforts pour ne pas baisser les bras et ne pas laisser s'écouler entre ses doigts l'espoir ou encore une curiosité inextinguible, cette soif, ce désir de connaissances, il vit sa route prendre fin sous ses yeux. Il n'avait malheureusement pas des forces dans lesquelles il pouvait puiser indéfiniment et il venait d'atteindre ses limites, nul doute là-dessus.

Il avait pu s'engouffrer juste à temps dans une espèce de cavité dans la roche qui l'abritait quelque peu mais sa respiration trop faible continuant sa décadence à un rythme hallucinant et son énergie vitale bien trop réduite, ne lui permettaient point de rester en pleine possession de ses moyens. Il se laissa s'écrouler contre toute-attente, longeant un mur de pierre pour laisser à son corps le temps de s'habituer à ce nouvel environnement qui semblait déjà plus paisible que le précédent. Mais hélas, comme toujours, il était loin de la vérité.

Le dos courbé contre la paroi, sa tête penchée en arrière, dans une posture des plus outrageuses, Luka retrouva peu à peu ses sens comme si l'essence même de cet endroit lui remettait une énergie nouvelle qu'il était en mesure d'apprécier pour continuer d’œuvrer dans les galeries ténébreuses du continent. Ses paupières couvertes de fines particules de givre, s'ouvrirent peu à peu avec une lenteur sans égale, la lumière aveuglante les envahissant étant plus qu'elles ne sauraient supporter.

Le vampire se redresse. Il observe ses alentours, analyse la situation pour enfin se rendre compte qu'une seule option s'offre à lui puisque faire demi-tour n'a jamais été un choix acceptable. Il s'agenouille pour vérifier la stabilité de ses membres dont il ne récupère que petit à petit le contrôle, sa tête encore lourde regagne un peu de sa lucidité d'antan pour lui permettre de voir les nombreux cristaux illuminant la voie. Le voilà fin prêt à repartir dans sa lancée, une main s'agrippant fermement au mur, ses doigts déjà recouverts d'une fine couche rouge sanguine, n'ayant pour seul but que d'achever ce périple en bonne et due forme.

Cependant, peut-être s'était-il surestimé ... Peut-être n'aurait-il pas dû faire irruption dans la grotte, peut-être n'aurait-il jamais dû quitter l'auberge pour commencer ... Les hypothèses sont vastes mais toutes ramènent à une seule et même conclusion. Quelque chose hantait ce lieu, une chose innommable et dont la forme nous reste cachée, quelque chose qui ne rassurait pas vraiment le vampire. Une chose étrangère à tout ce qu'il avait pu connaître auparavant et dont la force dépasse de loin son imagination fertile, fictive. En d'autres mots, un adversaire redoutable, invisible à l’œil nu contre lequel il ne peut rien, plus impuissant qu'il n'eut jamais été par le passé, une proie facile pour tout prédateur qui se respecte.

Sa poitrine se contracte soudainement. Il a mal, incroyablement mal. Ses muscles endoloris ne se font plus sentir tandis que sa tête semble prête à exploser comme une cocotte minute au point de fendre en petits morceaux la rationalité du vampire ainsi que ses nerfs prêts à lâcher. Quelqu'un se joue de lui, de ses sens, de ses pensées, de ses souvenirs, de sa personne et il ne peut absolument rien pour l'arrêter, pour la faire cesser ces simagrées, déjouer ses viles desseins. Sur sa peau des petits amas de neige semblent résister alors que sur ses tempes des sueurs froides perlaient tel une centaine de perles, joyaux précieux. Des paroles, un chant, voire même un hymne paradisiaque mais inquiétant, assiègent contre son gré sa conscience presque inexistante, trompeuse. Elles l'assourdissent, le trompent, essaient comme de lui faire passer un message ou encore communiquer, elles le font surtout douter cela dit. Douter de la réussite, douter de ses capacités limitées, douter de l'avenir de cette mission et enfin de sa propre survie en laquelle il n'avait plus la moindre confiance.  

Le tout résonne en une cacophonie infernale. Qu'essaient-elles de lui dire à la fin ? Essaient-elles de le mettre en garde ? Mais contre quoi ? Un danger ? Mais lequel ? Impossible à dire avec la complexité extrême de la langue proférée. Les cris se font plus intenses dans son crâne, peut-être même que les siens viennent s'y mélanger. Son cerveau n'a plus de raison d'être tellement toutes pensées confondues, autres que sa souffrance poignante, deviennent impossibles à opprimer. La souffrance se fait palpable. Insupportable. Alors que ses forces déjà faibles le quittent continuellement, l'horreur vient se dessiner sur sa frimousse pâle. Ses yeux se vident comme si quelque chose s'y jouait, les habitait orgueilleusement tel un trophée de guerre. Son corps semble se déchirer sous ces accès violents qui l'envahissent, semblant rejeter de tout son être cette présence d'une provenance exceptionnelle. Il se voit entraîné frénétiquement malgré lui par une entité supérieure, son esprit dans les courants sceptiques perd toute consistance.

Ses pensées se voilent, la folie s'empare de lui pour ainsi dire, bien que ses pieds continuent de s'écraser sur le sol rocailleux. Tout est vain. Tout est inutile. Tout est finit. Il ne ressent plus qu'une envie, faire cesser la douleur. Qu'elle cesse. Qu'elle arrête pour qu'il puisse continuer. Dans sa tête le peu de pensées qui lui sont permises supplient presque ces foutues voix de se taire d'une bonne fois pour toutes. Ses sens se révoltent, se déchaînent contre lui au point où il en perd même toute notion du lieu, n'étant capable de différencier entre rochers et joyaux, eau et roche, sol et toiture. Il croit entendre quelqu'un l'appeler, répéter son nom inlassablement, alors que d'un autre côté quelques tintements perforent ses oreilles. Il sait pourtant que tout cela est impossible mais ses sens lui disent autrement. Est-ce une odeur alléchante de nourriture ? Non encore une fois, blasphématoire et pourtant tout semble si réel ...

Il est à bout. Perdu. Il n'est plus qu'une bête enragée dénouée de tout sens commun, un simple détraqué, un vampire sans âme, une charogne, un cadavre abandonné dont la beauté continue de perdurer. Il se laisse choir, inanimé, cette fois définitivement car refuser la domination devient bien trop entreprenant pour lui ...  A son réveil inopiné, la seule chose dont il se rappelle vraiment, c'est une béatitude étrange de se voir encore en vie, sentir ses blessures et la douleur qu'elles lui apportaient. Sans oublier évidemment, une petite présence étrangère à son corps mais qui pourtant y était bel et bien incrustée. Sur sa main droite, distinctive, aux traits fins, parfaits, contrastant avec sa peau livide, une petite pierre bleutée pour seul témoin de ces déments événements. Comment a-t-elle put s'y incruster, son pouvoir et si elle est à l'origine de sa survie ? D'excellentes questions qu'il vaut mieux laisser en suspens, pour l'instant …

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Dim 10 Nov 2013, 21:17

[justify]Alexie n'était encore jamais venue sur le nouveau continent. Oh, elle en avait déjà entendu parler, plusieurs fois. A vrai dire c'était presque la seule rumeur qui courait en ce moment, les autres passant inaperçu. Grâce à la curiosité des nobles, ils avaient laissé leur maison à quelques domestiques et étaient parti près du port pour avoir des renseignements au plus vite. En tout cas, tout ça avait laissé le champs libre à la Bélua, qui ne s'était pas gênée pour dévaliser leur domicile, se servant du nouvel objet qu'elle avait obtenu, qui servait à répliquer les objets. Une bonne chose pour quelqu'un comme elle. Mais justement, elle aussi était très curieuse, et même extrêmement sur certains points. Alors partir à la découverte d'un nouveau monde... C'était... C'était une chose qu'elle ne pouvait pas manquer. Bon, elle avait entendu dire qu'il y faisait un froid pire que glacial, et elle détestait le froid, mais ça ne la ferait pas reculer. Le plus dur était de trouver un moyen de monter sur le bateau qui partait dans deux jours. Et voilà une semaine qu'elle cherchait un moyen d'y pénétrer. Elle avait bien la clandestinité, le problème étant que le voyage durait un certain moment et que passer plusieurs mois ainsi était presque impossible sans se faire repérer, et si faisant, les marins la jetteraient sûrement à l'eau pour économiser les provisions.

Et voilà où elle en était, si proche et loin du but en même temps, assise sur un rebord, les pieds pendant dans le vide, juste au-dessus de l'eau, le dos appuyé contre une caisse, toujours en train de réfléchir un quelconque plan capable de lui permettre de monter sur le bateau. La solution se présenta à elle toute seule, lorsque deux hommes s’arrêtèrent à quelques mètres d'elle, sans, apparemment, la voir. L'un des deux jura avant que l'autre ne parle. «Calmez-vous, vous n'êtes pas obligé de vous énervé ainsi» [color=green«Vous ne pouvez pas comprendre! Vous n'êtes pas un scientifique! Nous n'avons pas assez de volontaire, il nous faudrait au moins deux personnes de plus»[/color]. S'exclama l'homme qui venait de jurer. «Je ne sais pas ce que vous mijotez avec les autres scientifiques, mais personne ne veut aller sur le continent après avoir entendu parler des hommes morts dans la glace». Alexie comprit que c'était sûrement sa chance d'enfin pouvoir monter sur le bateau, qu'importe le projet de ce scientifique. La jeune femme se leva, et marcha jusqu'à eux, se plantant devant les deux hommes, qui la regardèrent étonnés. «Si tu as t'en besoin de volontaire pour faire je ne sais quoi, je suis partante». Les deux hommes se jetèrent un regard, et le marin, en tout cas c'est ce qu'avait déduit la Bélua, éclata de rire, mais le scientifique, avait un sourire qui ne lui plaisait pas, pourtant elle ne laissait rien paraître. Ce dernier pensait que par l'apparence de sa faible constitution physique, elle mourrait en première et qu'il résoudrait l'énigme de la grotte. «Eh bien c'est d'accord, jeune demoiselle. J'espère que vous avez des vêtements chauds car là où nous allons il fait très froid». Alexie fit un léger sourire amusé, avant de suivre les deux hommes qui se dirigeaient dès à présent vers le bateau.

Après des jours de voyages, ils finirent pas arriver sur le nouveau continent. Durant son voyage, la jeune femme avait appris pourquoi elle était là, ainsi que d'autres comme elle, même s'ils n'étaient pas au courant, n'ayant pas assez cherché. Par contre, elle savait et ne comptait pas se laisser faire. Elle se souvenait du sourire qu'elle avait vu sur le visage du scientifique, et comprenait pourquoi dès à présent. Il voulait s'en servir de sacrifice, ni plus ni moins, mais elle ne comptait pas se laisser faire. Et, quant ils arrivèrent sur les abords du continent, les différents duos sautèrent au sol. La plupart restèrent en groupe, mais le scientifique et Alexie se séparèrent. Ils marchèrent, silencieux, pendant quelques minutes, le froid commençant déjà à leur engourdir les muscles. La Bélua prit l'initiative de briser le silence. «Alors comme ça tu compte me prendre comme un sacrifice? Ne fais pas une tête comme celle-ci, il suffisait juste d'être attentif et de laisser traîner ses oreilles où il faut. Ce que je n'ai pas trouvé, c'est pourquoi?». Le scientifique continuait de la regarder étonné, ne se doutant sûrement pas qu'elle était assez intelligente pour trouver ça toute seule. «Je ne pensais pas que vous trouveriez ça. Et pourtant vous m'avez quand même suivit, pourquoi?» «Parce que j'ai soif d'aventure, maintenant réponds à ma question» «D'accord, je vais répondre. Il y a quelques temps, un scientifique et ses compagnons. Un seul y pénétra, les autres étant mort. Il perdit connaissance dans la grotte et se réveilla ensuite dans les infrastructures, avec une pierre bleu incrusté dans la peau» «Je vois, tu compte te servir de ma mort pour pénétrer dans la grotte, mais je te préviens, je suis plutôt tenace». Le scientifique lâcha un rire, puis ils se turent tous les deux, continuant de marcher. Il semblait convaincu qu'il n'allait pas mourir. C'est sur qu'il devait avoir moins froid que la Bélua, car il était enrobé, et c'est bien connu, la graisse tient chaud.

Petit à petit, le froid commença à geler les cheveux d'Alexie, et gerça ses lèvres, qui commencèrent à saigner, et le scientifique était dans un état pire qu'elle. Encore plus, il la ralentissait, car il n'arrivait presque plus à avancer, complètement gelé. Il finit par s'écrouler au sol, la Bélua le regarda, avant de continuer à avancer. Ce n'est pas comme si ça ne la touchait pas, mais elle savait qu'il aurait fait pareil, et puis elle priorisait sa survie à celle d'un autre, qui plus est, était déjà aux portes de la mort. Mais la Bélua ignorait combien de temps elle pourrait tenir encore. Ce ne fut pas long, car elle ne tarda pas à arriver à l'entrée de la grotte. Elle passa devant d'étranges femmes, et se souvint qu'on les avait surnommé les «gardiens». Ces derniers la regardèrent passer, mais ne firent aucun geste pour l'arrêté. Lorsqu'elle les eut dépasser, aussitôt elle sentit le froid la quitter, ceux qui lui fit un bien fou. Mais, quelques temps plus tard, des images défilèrent dans sa tête, et des visions apparurent devant elle. Le fantôme de ses trois amis, l'accusant de les avoir abandonné. Sa mère ne tarda pas à apparaître elle aussi, et à commencer à la juger, dire qu'elle la décevait. Son père lui aussi vint, et commença à faire pareil que sa mère. Alexie cria pour qu'il s'arrête, et, la pression qu'exerçait ces illusions sur son esprit, la fit s'évanouir. 1119

La jeune femme ouvrit les yeux, et observa tout autour d'elle, affolée. Une personne vint vers elle, et lui posa une main rassurante sur l'épaule. «Calmez-vous mademoiselle, vous êtes en sécurité maintenant» «Co... Comment suis-je arrivées ici?» «Nous vous avons trouvé près des infrastructures installés sur le désert de glace. Vous vous souvenez comment vous êtes arrivée ici?» «Je... Je ne sais pas... J'étais dans la grotte et... Et je me suis évanouie. Je suis venue avec un groupe...» «Ils sont tous mort... Vous êtes la seule survivante en plus des marins resté sur le bateau». Alexie soupira, avant de mettre un bras devant ses yeux. Elle pensa que la jeune femme serait partie, mais elle était toujours là. Elle retira son bras de son visage, observant l'infirmière. «Qu'est-ce qu'il y a?» «Je me demandais si vous aviez toujours eu cette pierre, en semble incrustée dans votre corps». Alexie se redressa, et toucha l'endroit que la femme montrait. Elle était placée au creux de sa gorge. La Bélua attrapa une plaque métallique posée à coté et s'en servit pour voir cette chose. C'était une petite pierre bleu, parfaitement ronde. Elle essaya de la retirer en tirant dessus, mais elle ne réussit qu'à se faire plus de mal que de bien, la peau venant avec. Elle était réellement incrustée dans la peau. «J'ai aucune idée de ce qu'est ce truc»

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Lun 11 Nov 2013, 04:45


Prendre la mer devenait de plus en plus un plaisir pour l'Orisha qui marchandait autant que possible son droit de passage par un échange de service, usant de sa force pour ramer lorsque les vents ne sont pas clément. Se baladant sur les ponts, discutant avec les marins et autres passager pour élargir ses connaissances et fréquentations. Qui sait un jour il pourrait croiser une personne de haut rang... Déjà de nombreux jours qu'il était à terre et l'envie de voguer le repris de plus belle. Il retourna au port à la recherche d'un équipage à rejoindre.

Un petit tour à la capitainerie lui permis de savoir qu'un navire était à quai depuis quelques jours à la recherche de volontaires. Il prit bonne note de son emplacement et se rendit au quai correspondant...  y trouvant un bâtiment magnifique et robuste, une annonce avait été placardé. Parlant d'un voyage vers le continent glacé, équipement fourni, vêtement chaud et repas, risques élevés. « Voilà une offre parfaite...» Il emprunta la passerelle pour monter à bord. Quelques formalités plus tard tout était réglé, le départ aurait lieu le soir même.

Il c'était embarqué pour un long voyage, aux conditions climatique changeante, loin de la chaleur et du soleil, le vent de plus en plus glacial leur fouettait le visage à travers cette pluie et ce grésil qui nuisait à la visibilité alors que le continent devait être non loin. Les eaux se calmèrent soudain, dévoilant un soleil brillant qui reflétait sur les glaces, enfin les installations construites au début du désert de glace était à porté de vue. Les marins festoyait sur le navire, un autre périple de réussi à leur actif, les scientifiques quittèrent leurs cabines vêtus de leurs énormes manteau, ne laissant paraître que peu leur visage par la peur du froid. Ethan avait discuté avec l'un d'eux pour connaître les raisons de sa présence, le pourquoi de cette expédition en ces régions si éloignés. L'exploration d'une grotte, se gardant bien de préciser son aspect maudit bien entendu. L'Orisha et un des chercheurs partiraient ensemble, voyageant deux par deux pour plus de sécurité qu'ils disaient.

Il mirent pied sur la glace, devant eux à perte de vue le blanc étincelant de la glace et de la neige, région aride et sans vie outre ces installations rudimentaires en bord de mer. Le départ fut annoncé pour le lendemain matin alors que la journée était bien entamé, Ethan en profita pour rejoindre celui qui serait son coéquipier, un homme d'âge moyen se cachant sous sa barbe et ses long cheveux noir d'ébène. « Pas très accueillant lui... il y a pas plus agréable ? » Aucune femme ne faisait parti du groupe de scientifique, tous des hommes un peu fou et obsédé par cette grotte qui les perturbent, les font baver d'envie de savoir ce qui s'y cache. Discussion morne et sans vie que de l'entendre tourner autour du sujet de façon vague, comme si il ne fallait pas donner certains détails... Ethan alla dormir près du feu de bois, s'endormant sans mal dans cette ambiance étrange jusqu'au matin.

Réveil difficile, le froid mordait sa peau, le feu n'avait pas été entretenu... il le ralluma pour se réchauffer avant de se préparer, enfilant plusieurs couches de vêtements pour terminer par un épais manteau, lourdes bottes. Fin prêt, sac sur le dos, la marche débuta dans un silence glacial disons-le. L'homme ne disait mot, sourire en coin sur ses lèvres, jubilant presque de rejoindre leur destination. En fait il avait hâte de voir mourir l'Orisha pour gagner sa place au coeur de la grotte. Ethan imposa le rythme, marchant contre le vent à travers les dunes de neige et de glace, ses pieds s'enfonçant parfois jusqu'aux genoux, s'extirpant sans l'aide du barbu qui ne dérogeait pas de sa marche. Sa barbe ne bougeait plus, bloc de glace dans son visage lui donnant un air ridicule, le basané ne pu s'empêcher d'éclater de rire à cette vue avant de poursuivre l'avancé sous les injures de l'homme givré.

Ce dernier réclamait des pauses, l'Orisha n'en fit point, l'objectif devait être atteint avant la tombée de la nuit et les heures c'étaient rapidement écoulé depuis le matin. Mangeant en marchant pour ne pas geler sur place, profitant d'un passage entre deux parois rocheuse pour se couper du vent. Il sentit une main sur son épaule.

- Tu es ici pour mourir, pour être sacrifié au désert de glace pour que je puisse atteindre la grotte. C'est ainsi fait ! Un mort, un visiteur. Je suis la science infuse, tu n'es qu'une race d'esclave et te voilà un condamné à mort.
- Tu aurais dû me transpercer avant de me le dire.

L'Orisha mis la main à sa taille pour attraper sa dague, le vieux avait une lame brillait au bout dans son poing prêt à se battre pour cette grotte. Un bruit sourd, un grondement faisant écho, Ethan leva les yeux et couru aussi vite qu'il pu et évita de justesse un bloc de glace trois fois plus gros que lui. Fracas violent au sol ayant d'abord fait éclaté le crâne du chercheur... Il était maintenant seul et appréciait ce coup du destin, cette justice de la nature. Il reprit la marche, tremblotant par le froid qui le ronge, cet arrêt l'avait refroidi mais moins que l’hurluberlu. Tête penché, fonçant droit devant en essayant de se repérer, espérant que la forme haute et sombre devant lui, à la fois si près et si loin, soit son but.

Plus il marchait et moins c'est muscles voulaient lui obéir, frigorifié par l'air si froid, titubant de plus en plus. Murmure dans son esprit qui n'était pas celui de... Faely... il venait juste de se rendre compte qu'elle ne l'avait pas suivi ! Elle avait sûrement perçu le danger. Toutefois il entendait quand même un murmure incompréhensible qui augmenter à mesure que la grotte prenait forme devant lui. Inspiré par son but qui s'approche, il redouble d'ardeur en puissant les forces qu'il lui reste. Rampant au sol malgré la douleur de son corps gelé pour atteindre la protection du lieu tant recherché. Encore une fois, la grotte mystérieuse avait prit une vie pour en accueillir une...

Ethan se releva, comme si une chaleur le traversait, l'aidait à reprendre possession de son corps à la limite de l'hypothermie. Pas à pas il s'enfonça dans la grotte, il se mit à voir des gens passer devant lui mais aucun ne réagissait à sa présence, essayant de les toucher il fendait l'air de sa main. À croire qu'il virait fou... il avança durant ce qui lui semblait une éternité, se retrouvant face à ... eux... ces êtres sombres avec une lame brillante à la main, des appendices noire et tranchante à la place du bras de l'autre côté. Immobile et ne disant mot. L'Orisha s'avança à pas lent, longeant le mur comme pour éviter ces choses à la fois inerte mais vivante. Il pensa le plus dur passer mais c'était sans compter sur le lieu lui-même.

Les visions reprirent, des voix par dizaine l'interpellait, son défunt maître s'arrêtant devant lui en maugréant comme un damné. Il n'avait même pas la force de répondre, se tenant la tête à deux mains, incapable de supporter tant de bruits et d'images. Les formes devinrent flou, des objets inconnus se tenaient devant lui, il n'avait même pas la force de les mémoriser. Ses yeux se refermèrent et il sombra, souffle court et saccadé, perdant toute notion de temps, de lieux et d'espace.

- Ethan... Ethan... réveil toi...

Une voix féminine l'appelait, douce, inconnue. Lentement il ouvrit les yeux puis les referma pour lever la main et réduire l'éclat de la lumière sur son visage. Se redressant avec peine pour s'asseoir et regarder autour de lui, il était de retour aux installations qu'il reconnaissait.

- Mais comment suis-je revenu ? Depuis quand ? Vous êtes ?

Il porta la main à son front, un mal de tête lui martelant le crâne. Il ne pouvait parler plus sans ressentir de douleur. Espérant que la personne pourrait répondre à ses interrogations. Il avait devant lui une femme aux cheveux noir, long jusqu'au milieu de son dos, vêtu d'une veste blanche et ne pouvait se pencher pour voir le reste.

- Je suis Sophia, la soigneuse. Nous t'avons trouvé étendu au détour de la première dune, tu as du t'y écraser en revenant. Tu dormais depuis cinq jours déjà...
- Je .. je .. ne suis pas revenu.. je me suis évanoui dans la grotte.

Ethan passa une main dans ses cheveux, essayant de se remémorer mais ses doigts glissèrent sur une bosse derrière son oreille. Sophia s'approcha pour regarder, un petit cristal bleu y paraissait maintenant, semblant être relié à lui.

- Tu as un souvenir Ethan... mais je ne sais si il te sera utile.

Le lendemain l'Orisha était sur le navire et retournait à son port de départ, retrouvant sa vie quotidienne avec ce petit plus inconnu... heureusement ses cheveux longs le cachait et n'aurait pas à répondre au questionnement des gens.

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Mer 13 Nov 2013, 21:26

Le continent glacé…. Un lieu bien mystérieux qui avait très vite intrigué la jeune vampire. De la glace à perte de vue, un climat des plus épouvantables, et des phénomènes inexplicables. Des vampires qui éprouvaient de nouveau la faim, la soif d’eau, et des éléments qui ne répondaient plus à la magie. Toute une sorte de système de protection aussi impénétrable que puissant pour…. Du vide. Non résolument cette histoire n’était pas claire. Il y avait quelque chose qui échappait à Yulenka, mais quoi…. Et pour la première fois depuis son avènement au trône, la section 13 ne lui avait pas été d’un grand secours. Ce continent semblait bien déterminé à garder ses secrets. Qu’à cela ne tienne, la jeune Impératrice décida d’aller y fouiner un peu ! Première étape, esquiver ses obligations royales le temps de l’excursion. Autrement dit, parvenir à fuir Yclipt en évitant au maximum ses oppositions et ses sermons. Une petite note laissée sur son bureau, des affaires dans son sac à dos, des vêtements bien chauds, et une rencontre diplomatique en guise d’excuse à une sortie matinale de la forteresse. Mais même avec toutes ces précautions, ce n’était pas forcément évident…. Et pour cause, le « YULENKAAAAAAAA !!!» qui retentit dans tout le château alors qu’elle était dans les jardins l’incita vivement à se dépêcher ! Ni une ni deux elle grimpa sur Baal’Iag, qui décolla promptement avant que le conseiller et bras droit de la reine ne vienne l’intercepter. C’était qu’il était déjà arrivé aux escaliers le bougre ! Fort heureusement le cataragon avait été le plus rapide, et c’est un vampire vociférant et furieux que la jeune impératrice laissait derrière elle. Elle allait très certainement prendre cher lorsqu’elle rentrerait, mais elle aurait tout le temps de réfléchir à un subterfuge pour éviter les sanctions de son cher Yclipt.

Pour l’heure l’aventure l’appelait ! Le voyage s’était passé sans embrouille, cela dit Baal’Iag n’était pas tranquille et contre toute attente, il demanda plusieurs fois à sa maman/maîtresse si elle ne préférait pas aller à un autre endroit. Surprise, la jeune fille lui demanda pourquoi il se montrait aussi réticent. L’imposant félin-dragon lui répondit alors que son instinct le mettait en alerte, comme si cette destination recelait plus de danger que n’importe quelle autre place de ce monde. Yulenka écouta avec attention les mises en garde de son dragon félin. Mais si elle se montra que plus méfiante, elle était également que plus excitée encore. Pour que son bébé à poil et écaille en vienne à la mettre en garde, cela devait vraiment être quelque chose d’impressionnant. Et il valait mieux savoir que devoir faire face à quelque chose d’ingérable sans être préparé un minimum. Oui c’était une mauvaise excuse pour masquer sa mauvaise foi, mais qui s’en souciait ? Peut-être Yclipt lorsqu’il avait lu la note de sa reine, mais il n’était plus là pour en témoigner. Les deux compagnons atterrir à bon port, et Yulenka ne regretta pas de s’être chaudement couverte !

Il faisait un froid à vous faire friser les couettes ! Baal’Iag lui semblait étrangement à son aise, mais avec son pelage aussi épais qu’hermétique et chaud, cela expliquait beaucoup de chose. Après tout, il appartient à une race originaire d’un pays glacial, bien que nul ne savait lequel. Puis rapidement, il vont une constatation qui ne plus mais alors pas du tout aux deux voyageurs et encore moins à Baal’Iag. Leurs pouvoirs…. Ils étaient annihilés ! Alors là non ! Il ne laisserait pas sa maman/maîtresse seule dans un coin aussi dangereux sans aucune défense ! Qu’elle prenne des risque c’était une chose, mais se jeter dans la gueule du loup pieds et poings liés et assommée, il ne fallait pas pousser.  Cela dit, la jeune Impératrice n’avait pas fait tout ce chemin pour revenir sur ses pas une fois arrivée. Elle rassura donc son compagnon, lui promettant d’être prudente et de ne pas y aller seule. Elle dut néanmoins lui promettre de s’enfuir si jamais elle rencontrait le moindre ennemi. Mais même ainsi, Baal’Iag n’était pas tranquille. Et c’était pour cette raison que dès que la jeune fille s’en alla interroger les équipes scientifiques, il s’envola aussitôt pour retourner à la forteresse. Pour la première fois de sa vie, le dragon félin allait chercher de l’aide pour ramener sa maîtresse/maman saine et sauve à la maison.

De son côté la jeune reine alla à la rencontre des scientifiques qui lui expliquèrent la suite des opérations. Elle se retrouva donc affublée d’un étudiant, aspirant scientifique apparemment, qui lui servirait en plus de guide. Pourquoi pas, du moment qu’elle pouvait fouiner à loisir ! Les deux aventuriers se mirent ainsi en route à travers les étendus gelées environnantes. Bien qu’il y faisait plus froid que n’importe quel autre endroit des terres du Yin et du Yang, Yulenka appréciait le paysage. Il lui rappelait un peu ses montagnes natales, en plus désolé et désertique mais qu’importe. Le froid était rude et difficile à supporter mais pour l’heure, elle tenait bon. Elle était bien habillée et ses origines lui donnaient pour l’instant suffisamment de ressource pour tenir le choc. Elle ne pouvait cela dit pas en dire autant de son compagnon d’infortune qui lui commençait déjà à claquer des dents et à avoir du mal à avancer. Et bien ça promettait. Elle ralentit le pas pour lui permettre de suivre, lui proposant plusieurs fois qu’il rentre au camp sans elle. Mais piqué dans sa fierté, l’homme refusait obstinément. Ils poursuivirent et le temps se fit de plus en plus impitoyable. La jeune fille commençait à éprouver à son tour des difficultés pour respirer et pour avancer. Et pourtant, elle en avait connu des climats rigoureux et à peine supportable, mais celui-là battait tous les records ! Chacun de ses muscles lui hurlait sa souffrance, le froid la dévorant jusqu’à la moelle. Et son binôme qui s’était écroulé, et m*rde ! Elle n’allait pas avoir la force suffisante de le traîner, que ce soit vers l’arrivée ou le départ ! Arrivée dont elle ne voyait pas le bout du nez…. Elle s’approcha de l’homme, résigné à le réanimer avant de pouvoir reprendre la route. Ou pas….

Mort ! Il était mort l’animal ! Son cœur avait cessé de battre, elle ne sentait plus son pouls ! Yulenka tenta de faire un massage cardiaque, pestant de ne pas pouvoir user de ses pouvoirs. Que ce soit pour son feu sombre qui les aurait réchauffés, ou sa faculté de ressusciter les gens, c’était toujours quand on en avait besoin qu’ils nous faisaient défauts ! La jeune fille s’acharna sur le corps pendant plusieurs minutes avant de se rendre à l’évidence. Dans ces conditions, elle ne pourrait jamais le sauver…. Faisant contre mauvaise fortune bon ventre, elle décida de boire son sang, espérant qu’il soit encore suffisamment chaud pour la réchauffer elle. Hélas il était tout juste tiède, mai bon, au moins elle était nourrie. Elle poursuivit alors sa route en solitaire, n’ayant plus le choix de toute manière. Mais la grotte recherchée tardait à se montrer, et le froid commençait à son tour à l’engourdir. Elle réfléchit à faire demi-tour tant qu’il en était encore temps. Mais alors qu’elle était sur le point de faire demi-tour, la grotte lui apparut.

Enfin ! Elle s’y précipita, et pu de nouveau respirer un air à peu près viable. Il faisait froid, mais c’était déjà moins insupportable que dehors. Et surtout, elle avait enfin trouvé la grotte, il ne lui manquait plus qu’à l’explorer. Et tandis qu’elle s’amusait à explorer l’endroit comme une grande gosse surexcitée, elle finit par tomber nez à nez avec de curieuses créatures…. Ç dégageait quelque chose de bénéfique, mais aussi de maléfique, ça avait un bras en moins avec juste 3 plume à la place et…. C’était figé dans la glace ?! Nom de nom, elle ne pouvait pas les laisser ainsi ! Cela semblait encore vivant ! Elle s’évertua à briser la glace, ne ménageant ni sa force ni sa peine, mais rien à faire ! Elle ne parvenait même pas à érafler leur cercueil de glace…. Frustrée, la jeune fille pesta de nouveau sur son infortune à ne pas pouvoir disposer de ses pouvoirs. Elle aurait peut-être pu faire quelque chose pour eux au moins ! Elle poussa un long soupire, et affichant une moue désolée pour ces étranges créatures, elle poursuivit sa route. Et les choses n’allaient pas aller en s’arrangeant….

L’atmosphère lui parut bizarre, comme si le temps s’arrêter pour mieux reprendre sa course folle en accéléré, avant de se ralentir brutalement. Elle entendait des voix qui ne venaient de nulle part, il lui semblait avoir soudainement chaud, puis froid, être puissante puis faible…. N’importe quoi ! Elle poursuivit sa route et commença à se sentir de plus en plus mal. Elle avait l’impression d’être droguée, déconnectée de la réalité, tout lui semblait flou et obscure et tandis que sa vision elle-même lui jouait des tours, des images du passés vinrent comme la hanter…. Ou la prévenir ? N’était-ce pas sa mère qui venait à elle la pousser  vers la sortie ? Elle ne le saurait surement jamais car voila que ses forces lui firent défaut et qu’elle s’écroula sur le sol, inerte. Périr ainsi et aussi bêtement ? C’était trop fort, elle se le refusait, elle ne voulait pas y croire ! Et il sembla que le destin fut avec elle pour cette fois….


Apportez d’autres couvertures et des linges chauds, dépêchez-vous ! Et vous là, qu’est-ce que vous regardez ?! Déguerpissez avant que je ne vous fasse crever les yeux ! Quand à vous, scientifiques de bas étages, je n’en ai pas fini avec vous, vous devrez répondre de vos actes !!!

Mais monsieur, nous ne savions pas qu’il s’agissait de l’Impératrice ! Comprenez-nous, elle est venue d’elle-même et à toujours était consentante, nous ne l’avons jamais for….


Encore une excuse pitoyable de votre bouche et je exécute moi-même….

-Mmmmm…. Y… Yclipt ?

Économisez vos forces Altesse, c’est déjà un miracle que vous soyez parvenue à revenir jusqu’ici….. Quelle folie avez encore fait…. Et vous là ! Il hors de question que vous posiez vos sales patte sur sa poitrine ! Je me moque que ce cristal bleu soit entre ses seins, vous ne la toucherez pas c’est clair ?!

Baal était parti cherché Yclipt, et il l'avait guidé jusqu'ici. Le cataragon avait eu du flaire et sa maîtresse lui devait une fière chandelle. La jeune reine revint doucement à elle réchauffée par des linges chauds. Dès qu’elle se sentit mieux, et après avoir été nourris, Yclipt, et l’escadron de vampire qu’il avait spécialement détaché, rapatrièrent la jeune reine à la forteresse où elle termina sa convalescence…. Et où elle eu droit à un savon de tout les diables de la part de son conseiller, donc la colère avait été décuplé par l’inquiétude folle qu’elle lui avait provoquée. Enfin, elle était saine et sauve, et même si elle boudait de ne pas avoir pu découvrir grand-chose, elle ne s’en tirait qu’avec un cristal bleu logé sur son sternum.

[1827 mots]
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Sam 16 Nov 2013, 02:14


Depuis que Zess avait prit le contrôle, voilà quelques jours, il avait profité de la vie, et n'avait que très peu dormit, ce qui ne le gênait pas. Mais, pour le moment, il faisait une petite pause. Enfin... Disons plutôt qu'il allait reprendre le cours des recherches de Setho sur le nouveau continent. Effectivement, il n'allait pas tarder à prendre le bateau qui y menait. Bien que l'idée de reprendre les recherches de son alter-ego ne lui plaisait pas vraiment, tous deux avaient le même esprit de scientifique, et tenter de faire des découvertes étaient dans on caractère. En plus, il était sur que le Réprouvé n'aurait jamais pu faire ce que lui-même allait faire pour avancer. Effectivement, cela aurait contredit ses valeurs morales, après tout les scientifiques devaient sacrifier une personne pour pouvoir aller dans la grotte. Par contre, Zess, lui, n'avait aucun sens morale, aucune éthique à respecter, aucune règle qu'il ne s'imposait et lui interdisait de faire certaines choses. Ce manque de restrictions était une des choses dans sa définition de liberté qui lui plaisait le plus.

Le jeune scientifique était déjà sur le bateau, attendant, impatiemment, même s'il semblait calme de l’extérieur. Pour lui, c'était la première fois qu'il allait poser le pied sur le nouveau continent, malgré qu'il possède les souvenirs de Setho. Grâce à ça, il se souvenait du froid pire que glacial, qui transperçait toutes couches de vêtements, et affectait même les créatures comme les Ombres. Mais les souvenirs de valaient pas l'expérience, et il ne comptait pas se priver de cette dernière, tout en trouvant des indices sur cette mystérieuse grotte. Il avait prit comme un cobaye un citoyen lambda. L'histoire, la vie, ou tout autre chose qui le concernait n'intéressait pas du tout Zess. Ce n'était qu'un simple moyen pour aller plus loin dans son expérience, et il ne comptait pas échouer, car ici cela voulait dire la mort, ainsi qu'un simple homme puisse terminer ce qu'il a commencé. Et il avait bien d'autres choses à vivre, étant, en quelque sorte «un nouveau né», bien qu'il est trois cents années de souvenirs via Setho, ce qui n'était pas rien. Bon, c'était énervant également, car il avait des tendances à déprimés, mais aussi à se comporter en bon samaritain. C'était très énervant d'avoir ce genre de souvenirs alors que Zess est plutôt du genre à se servir de tout le monde, sans se soucier de manipuler, ou de semer des morts.

Soudain, il entendit quelqu'un s'approcher de lui, et s'accouder au bateau juste à coté de lui. Il reconnut la scientifique rousse que Setho avait déjà rencontré. Elle lui sourit, la tête tourné vers le jeune homme. «Eh bien, je vois que nous avons un nouveau scientifique à bord. Vous venez de commencer?». Zess lui fit un sourire charmeur, avant de lui répondre. «Oh non, cela fait un moment que je suis un scientifique, mais par contre, vous avez fait une bonne déduction quant au fait que je suis nouveau à bord. Ce sera la première fois que je verrais ce continent, et vous?». La jeune femme se mit alors à parler de sa première expérience sur le nouveau continent. Pendant plusieurs minutes, qui semblèrent interminables à Zess, car il savait à quoi il ressemblait. Mais il la supporta quand même, gardant un aire charmeur et attentif sur le visage. Quant elle eut terminé, elle fixa le visage du jeune homme, le détaillant. Elle lui dit, pensive. «C'est étrange... Vous ressemblez beaucoup à un jeune scientifique que j'ai rencontré sur la première expédition. Il était roux et avait l'oeil gauche vert, mais il vous ressemblait fortement. Il se nommait Setho, peut-être avez-vous des liens de famille avec lui». Zess cacha le mépris qu'il éprouvait à cette idée, même si elle était, en quelque sorte, vraie. «Désolé, je ne le connais pas, et pourtant j'ai une bonne mémoire». Tous deux se turent, tandis que le bateau se mettait enfin en marche.

Le voyage dura plusieurs jours, que Zess passa à faire un peu plus connaissance avec les autres scientifiques, et à leur extorquer les informations qu'ils avaient chacun réussi à glaner. Ils avaient tous des théories différentes, certaines plus crédibles que les autres. Il n'essaya pas de faire de quelconques suppositions, attendant de voir la fin de l'expérience pour cela. Il fut bien vite récompenser, car ils arrivèrent sur le continent des glaces. Le scientifique sauta au sol, suivit du citoyen qui l'accompagnerait. Il l'avait prévenu que tous deux n'iraient pas avec les autres, et lui avait sorti une excuse bidon qu'il avait gobé, bien trop occupé à jouer aux cartes et à parier de l'argent, ou tout autre chose d'inintéressant aux yeux du démon. En tout cas, ils accostaient à peine que Zess commençait déjà à marcher à l'intérieur du continent, ses pieds le dirigeant seuls, grâce à son pouvoir de boussole, acquis depuis peu. L'homme l'accompagnant dut courir pour le rattraper, et se mit à parler pour passer le temps. Au bout d'un moment, il finit par voir que le jeune homme était plus concentré sur le paysage que sur ce qu'il disait, et se tut. Décidément, il n'arrivait pas à comprendre le scientifique. Sur le bateau, il était sympathique, et charmeur, mais là, il était glacial, et le pire semblait que le froid ne semblait pas l'affecter. Ce que l'homme ne savait pas, c'était que Zess jouait la comédie, que se soit sur le bateau ou ici. Bien sur, il avait froid, il était même complètement gelé, mais il le dissimulait, et plutôt bien.

Le démon continua de marcher, la tête droit, ses pas crissants sur la glace. Il lança un regard au citoyen derrière lui, qui commençait à se fatiguer, le souffle court. Aussi, avec un si gros manteau qui descendait jusqu'à ses pieds, ainsi que son poids,, plutôt volumineux, ne l'aidait pas vraiment. D'accord la graisse tient chaud, mais quand même, un peu de respect pour son corps. Enfin, de toute façon il allait mourir aujourd'hui, et à la façon dont c'était parti, il n'allait pas tarder, et c'était tant mieux, car, bien qu'il se soit protégé, il commençait sérieusement à avoir froid. Il remonta son écharpe sur son nez, la serrant un peu plus pour qu'elle tienne, et replaça sa capuche, qui avait commencée à glisser. Il portait un manteau épais, qui lui tombait aux cuisses, ses hautes bottes faisant le reste, bien qu'il porte de grosses chaussettes. Par contre, malgré la protection qu'il avait mit sur ses lèvres, elles commençaient à gercer. Le gros devait rapidement mourir, mais de mort naturelle, ou est-ce qu'il pouvait mourir d'une autre façon? Zess lui lança un regard, tandis que cette éventualité prenait plus d'ampleur, puis se ravisa. S'il se trompait il n'aurait pas d'autre chance. Il continua de marcher, et l'homme ne tarda pas à s'effondrer au sol. Il leva des yeux suppliant vers le démon, qui lui rendit un regard froid et méprisant. Il attendit quelques minutes, se délectant du calvaire du citoyen, qui finit par mourir. Le jeune homme tourna les talons, et s'en alla, le pas rapide pour essayer de se réchauffer.

Au bout d'un moment, il faillit s'écrouler, mais il tint bon, sachant que ce serait la mort assurée s'il s'effondrait. Zess sentait le froid devenir de plus en plus prenant, mais ne tarda pas à voir une grotte devant lui. Il s'avança vers cette dernière et y entra. Aussitôt, il sentit le froid le quitter. Il passa devant des étranges choses, qu'il savait qu'on avait surnommé «gardien». Ces derniers ne tentèrent rien pour l'empêcher de passer, ne faisant que le regarder. Il commença à sentir une sorte de pression sur son esprit, mais ni fit pas attention, préférant se concentrer sur ce qu'il voyait. D'étrange petites pierres bleus brillaient à l'intérieur, donnant une légère clarté. Il s'avança vers l'une d'entre elle et l'observa, n'essayant même pas de l'enlever, ayant depuis longtemps compris qu'il n'y arriverait pas. Il avait l'impression d'entendre des voix qui murmuraient dans une langue qui lui était inconnue, et pourtant, il en connaissait quelques unes, la plupart anciennes. Il reprit sa route, se demandant comment se faisait-il que sa fatigue, et le froid ne l'affecte plus. Cela avait une explication magique, mais quelle magie? Il se posait bien plus de questions auxquelles il n'arrivait à trouver aucune réponse pour le moment. Pour pouvoir faire des recherches plus tard, il observait tout, tentait de tout enregistrer. Bientôt, des visions se manifestèrent à lui, montrant Kaito, celui qui avait élevé Setho, ou encore Mélissa, la Démone qui lui avait arraché l'oeil. Il lui parlait, mais ce dernier les ignorait. Ce n'était que les souvenirs de Setho, pas les siens, et sûrement pas eux qui les touchait. De toute façon, ce n'était que de simples illusions, il n'avait pas à s'inquiéter. Ce qui lui posait le plus problème c'était les changements d'espaces et de temps, ce qui faisait très mal à la tête, lorsque devant soit se mettait à se tordre.

Pourtant, bien que les visions ne le touchent pas émotionnellement, il sentait que son esprit commençait à vaciller, à se «fendre», et il en souffrait pas mal, pourtant il la mettait de coté et continuait d'avancer, trop prit par sa soif de curiosité insatiable. Il se sentait de plus en plus faible, sa vision se troublant parfois, son ouïe s'intensifiant, ou se régressant, et même son touché qui partait dans tous les sens, sentant parfois comme des pentes, alors que le sol était plat. Cette magie devenait de plus en plus pesante. Il s'effondra par terre, sentant son esprit se replier. Il faillit tomber dans les pommes, mais resta conscient quelques secondes de plus, juste le temps d'apercevoir les gardiens, avant de perdre connaissance. 1567

Quant il rouvrit son œil, Zess regarda autour de lui, agiter, ne comprenant pas ce qui se passait, ni où il était. Il s'assit sur le lit, complètement frigorifié. Il retira la couverture, et tenta de se lever, mais un homme vint vers lui en courant et lui attrapa les épaules pour l'en empêcher. «Non, monsieur, vous ne pouvez pas bouger, vous êtes encore très faible» «On est où là? Et puis, comment est-ce que j'ai atterrit ici?» «Nous sommes dans les infrastructures installé sur le continent. On vous à retrouvé évanouit à coté du camps. Vous vous souvenez de quelque chose?» «Non... Rien». Bien sur, c'était faux, il se souvenait parfaitement de tout ce qu'il venait de vivre, et même de la vision des gardiens. Il supposa que c'était eux qu'il l'avait sauvé, mais pour quelles raisons? Il se passa une main dans les cheveux, et se frotta le cou, le faisant tourner, pour le réchauffer. Il sentit une petite boule, un peu plus haut que la base de son cou. Il fit le tour de cette boule, avant de prendre un miroir et d'observer ce qu'il avait. Il remarqua vite la petite pierre bleue dans son cou, ressemblant beaucoup à celle des Magiciens de la première expédition. Il essaya de la retirer, mais il vit qu'elle était incrustée dans son cou et qu'il n'allait pas l'enlever en tirant. En tout cas, cela ferait un petit souvenir, ainsi qu'un sujet d'expérience en plus.

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Dim 24 Nov 2013, 22:53

Un bînome ? Pour aller visiter une grotte dans l'desert de glace ? Juste accompagner un chercheur, un scientifique, rien b'soin d'faire d'autre ? P't'être qu'ils payent aussi les gens pour les aider … j'devrai me renseigner parce que si c'est ça, j'dis oui tout d'suite. Ca permettra d'faire d'nouvelles connaissances et d'me remplir un peu les poches. Et puis, c'est toujours une expérience comme une autre. Découvrir d'nouveaux lieux, d'nouveaux gens, d'nouvelles choses, d'nouvelles techniques, d'nouvelles textures, d'nouvelles matières, d'nouvelles odeurs, d'nouveaux sons, d'nouvelles bouffes, d'nouveaux goûts, d'nouveaux tout quoi ! Oué, c'décidé, j'participe. En plus, z'ont pas donné d'restriction pour l'type de personne qu'ils veulent. C'doit bien vouloir dire qu'ils acceptent tout l'monde. Donc cette fois-ci, pas d'soucis d'essayer d'convaincre, d'raconter des bobards d'supplier, d'faire appel à la pitiée et même d'servir de larbin ! C'parfait tout ça ! Ca peut être que positif cette affaire, cette sortie. J'espère en plus qu'on va trouver quelque chose d'important, ça serait chouette d'être à l'origine d'une découverte. P't'être qu'même dans c'cas là, on m'donnera une récompense pour mes efforts fournis durant l'voyage ?! On verra bien !



On y va, le jour du grand départ ! Alors comme ça, il s'appelle Alla Rescouss … drôle de nom, mais bon, j'vais pas lui faire r'marquer. Après tout, l'mien n'est pas non plus courant tous les jours. Et puis, c'pas lui qu'a choisi son prénom, donc bon, c'pas d'sa faute. Et j'ai pas envie d'le vexer et d'me taper tout l'voyage dans un silence gêné. Ca s'rait vraiment con. Bon d'accord, j'ai l'habitude d'avoir personne avec qui parler, ou plutôt qu'personne me réponde mais quand même, là, il a l'air enclin à la discussion, donc j'vais pas cracher d'ssus. Parce qu'en plus, j'suis sur qu'le chemin va être long, donc si j'dois l'passer à parler tout l'temps tout seul, j'vais vite avoir la bouche sèche … enfin, p't'être qu'pourrai manger d'la glace, pour avoir tout l'temps d'l'eau. Oh moins, comme ça, on est sur d'pas mourir d'soif. C'parfaitement parfait ! On pourra même emmener d'la viande. Avec ce froid, elle mettra quand même beaucouuuup plus longtemps à pourrir qu'en temps normal et comme ça, on pourra en manger plus longtemps. D'la viande … niaaaaaaaaa … rien qu'd'y penser, j'en bave !! J'ai franchement fait une bonne affaire en acceptant d'accompagner c'type. Il m'fournit la bouffe, les vêtements, l'argent … tout c'dont j'ai besoin. C'est une sorte de mini paradis, même si j'aurai préféré quand même qu'il reste moins froid.

Hé ho hé ho on rentre du boulot … ah bon, c'vrai c'est … hé ho hé ho on va au boulot ! Un kilomètre à pied, ça useeeeuh ça useeeeeeuh … un kilomètre à pied, ça useeeeeuh les souliers ! Deux kilomètres à pieds, ça useeeuh ça useeeeuh, deux kilomètres à pieds, ça useeeuh les souliers ! Trois kilomètres à pied, ça useeeeeeuh, ça useuuuuuh, trois kilomètres à pieds, ça useeuh les souliers ! … A.. A... A … A la queue leu leu ! … A.. A... A … A la queue leu leu ! … A.. A... A … A la queue leu leu ! Tout le monde s'éclate à la queue leu leu ! … … … Un corbillard s'en allait dans le brouillard … cricrouk cricrouk … suivi de quatre squelette à bicyclette … cricrouk cricrouk … Ils s'en allèrent à la morgue … cricrouk cricrouk … voir s'il n'y avait pas des crevés des macabés … cricrouk cricrouk …Ils y trouvèrent une femme morte … cricrouk cricrouk … Qui se faisait lécher les pieds … cricrouk cricrouk … qui se faisait lécher les pieds .. ; cricrouk cricrouk … la peau du ventre était si verte ... cricrouk cricrouk .. Qu'on aurait dit des épinards … cricrouk cricrouk .. qu'on aurait dit des épinards … cricrouk cricrouk … des asticoats avaient laissés ces quelques mots … cricrouk cricrouk … 1,2, 3, 4 … cricrouk cricrouk … moi j'aime le crachat des vieux … cricrouk cricrouk … et la morveeeuh des vieilles … cricrouk cricrouk … le jaune qui couleeuh des yeux .. cricrouk cricrouk … la cire des oreilles … cricrouk cricrouk … hum ! C'est bon, c'est gluuuant ! … Cricrouk cricrouk … ça craqueuuuh sous la dent ! Cricrouuuuuuuuk !



Purée qu'est c'qu'on s'fait chier ! L'est pas très causant en fait c'type. Purée, l'fait même plus d'bruit … tiens … il est plus là ? m*rde, il est passé où ??! Purée ! Il s'est quand même pas arrêter pour s'reposer sans rien m'dire ? L'est quand même gonflé ! Ah non mais vraiment ! En plus, c'est lui qu'avait la tente et une moitié d'la bouffe. Franchement, si j'crève à cause de lui, j'reviens en fantôme et j'le hante. Il l'aura bien mérité ça, c'est certain. Bon, continuer à marcher tout droit hein … parce que maintenant, moi, j'sais pas où elle est cette grotte. Pourvu qu'j'tombe dessus quand même assez vite. Parce qu'c'est pas tout mais c'est qu'j'commence à avoir froid et faim moi. Et d'mal à marcher, à avancer.

Tiens … y'a plus d'vent … Fait moins froid … oh, j'dois être dans la grotte !


LA LA LA HI HOU HI HOU HI HOU HI HOU HI HOU HI HOU HI HOU HI HOU HI HOU HI HOU HI HOU HI HOU

Wahou, ça doit être grand là-d'dans … J'suis sur qu'j'pourrai faire d'l'écho encore et encore. Ca m'permettrait certainement d'me repérer … même si au final, j'sais pas pourquoi j'suis là … ça d'vait être le scientifique qui d'vait travailler ici, pas moi. Moi j'devais juste l'accompagner pour qu'il s'sente pas tout seul comme un con. En plus, ça va déjà mieux ! Doit être magique c'te caverne ! C'est tant mieux d'ailleurs, comme ça, j'vais pouvoir r'prendre des forces … tiens, ça fait combien d'temps qu'j'marche ? C'bizarre, j'm'en souviens pas … j'sais même pas si j'ai continué d'aller tout droit ou pas … TAGADA TSOIN TSOIN !! hein ? Oui ? Vous avez dit ? Atchik atchik atchik aïe aïe aïe !! Trois p'tits chats trois p'tits chats trois p'tits chats chats chats chapeau d'paille chapeau d'paille chapeau d'paille paille paille paille paillasson paillasson paillasson son son son somnambule somnambule somnambule bule bule bule bulletin bulletin bulletin tin tin tintamarre tintamarre tintamarre marre marre marre marabou marabou marabou bou bou bou bout d'ficelle bout d'ficelle bou d'ficelle celle celle celle selle de ch'val selle de ch'val selle de ch'val ch'val ch'val ch'val ch'val de course ch'val de course ch'val de course course course course à pied course à pied course à pied pied pied pied de vache pied de vache pied de vache vache vache vache de ferme vache de ferme vache de ferme ferme ferme ferme ta gueule ferme ta gueule ferme ta gueule gueule gueule gueule de loup gueule de loup gueule de loup loup loup loup des bois loup des bois loup des bois bois bois boite aux lettres boite aux lettres boites aux lettres lettres lettres lettres d'amour lettre d'amour lettre d'amour mour mour mour mourre à trois mourre à trois mourre à trois trois trois … FOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU …



Hein ? Pourquoi j'me réveille ? Oh … j'ai dormi … cool!


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Mer 27 Nov 2013, 16:35



Emivia fut accostée alors qu’elle faisait une petite balade le long du Port. Un homme d’une quarantaine année se présenta à elle comme étant un scientifique de renom. Il lui compta leur découverte extraordinaire : Une grotte dite magique. Lui et ses compères étaient à la recherche de jeunes gens dynamiques et en pleine santé afin d’escorter les scientifiques et leurs matériels jusqu’à celle-ci. Le contrat était juteux et laissait paraitre une récompense qui n’avait pas de prix, lui avait on dit. Après de longues minutes de discussion, elle finit par se laisser convaincre et accepta de rejoindre l’expédition. Ce fut donc à l’aube du lendemain, qu’elle, son chat et ses affaires rejoignirent le navire en partance  du Continent des Glaces.

Le bateau, un magnifique et immense trois mât, grouillait d’individus alors que la demoiselle embarqua. Il y avait énormément d’agitation sur le pont et le départ s’annonçait pour bientôt. Visiblement, certains manquaient à l’appel. Un homme d’un âge apparemment avancé finit par prendre la parole d’une voix grave, demandant calme et silence.
- Et bien, jeunes gens, calmez vous… Messieurs, Mesdames… Tout d’abord, bienvenue à bord… Je suis le Capitaine de ce merveilleux navire… Je vous informe que nous levons l’ancre et que nous arriverons à destination dans deux jours si les vents nous sont favorables. Mettez vous donc à l’aise et surtout, reposez vous. Votre périple ne fait que commencer… Les matelots, ici à ma gauche, sont là afin de rendre votre voyage plus convivial. N’hésitez donc pas à les solliciter. Merci de votre attention.
« Et ben… Rapide et directe cette annonce… Il faut que je me trouve un coin tranquille… » La demoiselle regarda en direction de la proue puis s’y dirigea lentement. Le navire commençait à changer de cap afin de quitter le port et prendre le large. L’odeur iodée emplissait ses narines. Elle posa les mains sur la rambarde, ferma les yeux et respira un grand bol d’air. « En avant pour l’aventure ! ». Voiles toutes dehors, le bateau prit rapidement une vive allure, voguant avec une certaine légèreté malgré son poids assurément conséquent.

Les deux jours en mer se passèrent sans heurts. La jeune femme n’avait pas été malade, contrairement à d’autres. Le soleil pointait le bout de son petit nez sur l’horizon azur et l’air extérieur s’était extrêmement rafraichi. Visiblement, ils touchaient au but. Ce fut confirmer quelques heures plus tard par l’apparition d’une femme qui vint lui remettre une tenue chaude. « Beurk, c’est moche… Et qu’est ce que ça pu ce truc… ». Emivia grimaça.
- Excusez moi mais… Je suis forcée de porter cela ?
- Je vous le conseille très fortement, en effet. Les températures extérieures sont extrêmement froides. Certes, je dois avouer qu’elles ne sentent pas la rose mais dites vous que… c’est pour votre survie…
- Mouai… Vous ne les mettriez pas vous, n’est ce pas ?
- C’est vrai… Je ne sais pas qui les a portés avant vous mais il a du oublier ce qu’était une douche…

« Pouah… dégueu… Bien parce que je suis obligée…». Totalement dégoutée, elle enfila les vêtements chauds, des bottes fourrées au bonnet en plus d’une capuche en fourrure, la panoplie complète de l’esquimau… Enfin, dans cet accoutrement, elle ressemblait plus à un ours brun… Poupi était aussi bien au chaud sous le lourd manteau, blotti entre les seins de sa maîtresse.

Fin prête, elle quitta sa minuscule cabine. L’avantage d’être une femme sur ce rafiot était d’avoir une pièce individuelle. Peu de demoiselles pour trop d’hommes, elles avaient été parquées ensemble cela dit, afin d’éviter d’éventuels problèmes. Le navire avaient enfin fait escale et elle se réjouissait de pouvoir enfin fouler la terre gelée. Elle rejoignit alors le pont puis finit par débarquer, paquetage sur l’épaule. La vue était imprenable et vraiment magnifique. La neige donnait à ce paysage une impression de pureté inégalable. La demoiselle en sourit devant cette beauté à couper le souffle. Elle finit par atteindre un regroupement de personnes. Visiblement, les scientifiques divisaient les nouveaux arrivants par petits groupes de deux. Dernière à être arrivée, elle fut placé avec un vieillard. « Super… J’espère qu’il n’est pas aussi sénile que celui de la Tour… ». Elle lui adressa un bref sourire. L’homme se présenta gentiment.
- Bonjour mademoiselle, je me nomme Peter et vous ?
- Enchantée… Emivia…
- Je suis ravi de vous connaitre… Êtes-vous bien entrainée ?
- Je pourrais vous poser la même question…
Le vieil homme éclata de rire et lui répondit qu’elle n’avait pas tord, lui expliquant par la suite qu’il était le scientifique qu’elle devrait escorter. Il lui donna rendez vous pour le petit déjeuner du lendemain. La nuit commençait déjà à tomber mais la brunette n’avait pas vraiment sommeil. Elle était anxieuse. Les administrateurs lui avaient annoncé que son chat se devait de rester au campement. Cela lui déplaisait énormément car elle ne s’en séparait qu’à de rares et courtes occasions. Elle dormit d’ailleurs très mal cette nuit là.

Au petit matin, ce fut les yeux tout collées qu’elle se rendit au bâtiment qui servait aux repas. Peter l’attendait attablé et dégustant son petit déjeuner tranquillement. Il lui fit signe de la main. Emivia se dirigea vers lui et s’assit en face, lui adressant un petit sourire. Alors que la demoiselle sirotait son café et grignotait une tartine beurrée à la confiture de prune, il se perdit en explications sur la marche à suivre dans le désert. Leur destination : la grotte maudite. « Maudite?... On m’avait dit magique… Mmmh, j’ai peut être mal compris… ». La quête n’avait donc rien de compliqué, escorté le vieillard jusqu’à cette grotte afin qu’il y fasse des prélèvements et des analyses. Elle finit son repas puis se leva et le suivit jusqu’à un petit hangar où ils prirent quelques vivres afin de tenir pour les trois jours à venir. Ce fut ensuite en chantonnant que le vieil homme ouvra la voix vers l’immensité blanche. Il prit un rythme assez élevé mais cela ne gêna en rien la demoiselle au début. Effectivement au fur et à mesure des heures, elle commença à fatiguer mais prenait sur elle afin de garder le cap. L’homme semblait en souffrir tout autant qu’elle. « Il a l’air d’avoir une sacré force mentale pour s’imposer une marche forcée… ». Ils firent une halte afin de se restaurer puis repartirent de plus belle. Luttant tout d’eux contre le froid tenaillant, ils avancèrent bon train jusqu’au début du coucher de soleil. Emivia dut alors installer un petit campement devant le regard épuisé de son compagnon de route. Il s’était assis dans la neige et ne semblait plus pouvoir bouger, ou du moins, n’en avait point l’envie. Elle alluma un brasier puis monta une sorte de petite tente pour s’abriter. Après leur souper silencieux, l’homme alla se coucher dans l’abri, laissant le feu à la charge de la brunette. Cherchant dans leurs sacs respectifs, elle trouva dans celui du scientifique une petite dague. « Mmm… Pour quelles raisons aurait-il besoin de ça?... » Elle la replaça et en sortit ce qu’elle cherchait, un petit rondin de bois à ajouter dans les flammes. Elle finit par s’assoupir quelques heures.

La luminosité de l’aube la réveilla alors. Le feu n’était plus que braise et elle le raviva d’un nouveau morceau de bois. « C’est étrange… Nous n’aurons jamais assez de combustibles pour les trois jours… ». Elle fit alors chauffer de l’eau dans une petite casserole pour leur thé matinal. Peter sortit de la tente et s’étira avant de s’installer auprès de l’âtre.
- Vous avez bien dormi ?
- Ça a été… « Non, mais je vais éviter de me plaindre… » et vous ?
- Non… J’ai les jambes et le dos en compote… Marcher dans cette neige par ce froid est atroce… Je ne sais pas si j'aurai le courage d'aller au bout...
« Peu de le dire… » Elle afficha cependant un doux sourire avant de lui répondre.
- Nous allons y arriver. Il n’y a pas de raisons…
Il hocha la tête dans l’affirmative puis prit un petit déjeuner léger avant de ranger ses affaires. La demoiselle rangea les siennes, replia la tente et remit son sac sur le dos. La balade reprit sur un rythme bien plus calme. Le vieux avait de grandes difficultés à avancer et les pauses furent beaucoup plus fréquentes. La jeune femme finit par rompre le silence.
- Nous pourrions faire une plus longue pause si vous le souhaitez… Vous avez l’air épuisé…
- Non, continuons… Il le faut…
Quelques heures plus tard, il s’écroula sur le sol glacé. Emivia accourut afin de lui venir en aide.
- Est-ce que tout va bien Peter ?
- Je… Je ne peux plus marcher… Je… Je ne sens plus mes jambes…
- Je vais vous aider… Accrochez vous à moi…
Elle réussit à le remettre sur pied tant bien que mal, plaça un de ses bras autour de ses épaules et avança ainsi avec lui, le soutenant comme elle le pouvait. Faire demi était impossible. Ils étaient déjà bien trop loin et d’après les dires du vieillard hier, ils ne leur restaient que peu à parcourir.
- Nous y sommes presque… Nous avons marché presque deux jours… La grotte devrait être à portée de…
Elle regarda alentour. Rien. De la glace, de la neige, mais aucune grotte visible sur des kilomètres.
- Vous êtes sur qu’on ne s’est pas trompé ?...
Le vieil homme soupira puis ferma les yeux, laissant couler une larme.
- Je suis désolé mademoiselle…
- Désolé ? Mais pourquoi ? Vous n’y êtes pour rien… J’aurai du être plus vigilante…
- Non, vous ne comprenez pas…
Elle laissa un silence.
- Je… Je n’ai pas eu la force de le faire…
- Ne dites pas ça, nous sommes ensemble et je vous laisserai pas tombé !
- Je devais… Je devais vous tuer pour l’atteindre…
- Quoi ?
Elle laissa tomber l’homme sur le sol qui grimaça de douleur.
- Comment osez-vous ?
- Je suis vraiment navré… Je n’ai pu me résoudre à laisser perdre une si jolie perle… même au prix de la science… Vous paraissez si gentille… Et moi, je suis un vieillard mourant et condamné… Je voulais faire de ceci, ma dernière œuvre en ce monde…
- Heu…
L’homme suffoqua, toussa violemment et se mit à trembler.
- Non, ne me laissez pas ici ! Je… Je veux pas rester toute seule, s’il vous plait !
Elle se mit à genou à côté. Il murmura des mots incompréhensibles pendant des minutes qui parurent des heures à la demoiselle. Lorsque la vie quitta son partenaire de voyage, elle resta immobile encore un temps avant de se résoudre à reprendre la route… Mais ce fut en sens inverse. Elle comptait bien rentrer au camp.

Elle marcha encore et encore, n’en voyant le bout. Ses vivres s’étaient épuisés au début du troisième jour. « J’aurai du être arrivée depuis longtemps… Je suis perdue et je vais mourir ici… ». Elle chuta une première fois puis se releva, et une seconde, trouvant la force de continuer encore. Pensant à son chat, tout seul dans sa loge à l’attendre, elle puisait dans toutes les forces de son corps. La glace à perte de vue, aucun bâtiment, seulement de la neige aussi blanche que les nuages, aussi froide que la mort elle-même… Elle finit par tomber, dans l’incapacité totale de se redresser. Son esprit ressassa toutes les belles années de sa vie. « C’est la fin, je la sens venir à moi… La mort… ». Un murmure lui parvint alors.
- Éveille-toi mon enfant… Ton heure n’est point venue…
- Mmmm, laisse-moi dormir encore un peu…
Elle ouvrit les yeux subitement, surprise au son de sa propre voix. Elle se redressa avec facilité, comme si ses forces ne l’avaient jamais quittée. Elle admira le paysage autour d’elle. « La… La grotte maudite ?! ». Lieu étrangement bienfaisant, parois serties de petites pierres bleues magnifiques, la demoiselle y entendait même comme un murmure, une langue inconnue mais si douce. Sa curiosité prit le dessus. Elle commença son exploration. De toute manière, elle n’avait pas vraiment le choix. Aucune sortie n’était visible. Peut être était elle au bout de son long couloir ? Elle s’y engagea donc sans aucune précaution, se sentant en sécurité. « Je ne sais pas où je vais mais le lieu n’a pas l’air habité… ». Regardant à droite et à gauche comme si elle visitait une maison, elle finit par tomber sur des statues de glaces. Elle s’approcha et les examina sous toutes les coutures. « Qu’est ce que c’est que ça ?… On dirait… On dirait des êtres vivants prisonniers de la glace… ». Elle frissonna puis reprit sa marche, gardant à l’esprit ce qu’elle venait de voir. Elle se sentit de plus en plus mal, se demandant si elle n’aurait pas du essayer de les libérer, repensant à Peter dont le corps était resté dans le désert. La culpabilité la rongeait de plus en plus. Elle avait beau secouer la tête et essayer de ne plus y penser, cela revenait au galop et en pire. Elle finit par se mettre à pleurer et parla toute seule.
- Ça suffit, reprends toi !... Et voilà que je pleure maintenant… Qu’est ce que j’ai fait?...
Ses jambes ne s’arrêtèrent pas pour autant. Elle continuait sa route malgré tout, aggravant son cas de minutes en minutes. La demoiselle tâtonna d’ailleurs ses flancs et son dos à la recherche d’une lame, prête à mettre fin à ses jours. Ne trouvant rien, elle s’énerva avant de tomber à genoux et frapper le sol de ses poings. La rage passait, elle prit sa tête dans ses mains et virait folle, se secouant dans tous les sens, souhaitant mourir pour que cela s’arrête.

Et puis plus rien, le calme plat était de retour. Elle s’agita à nouveau et sentit deux mains sur ses épaules. Elle ouvrit ses paupières en gémissant de douleurs puis s’agita dans tous les sens.
- Calmez-vous mademoiselle… Calmez-vous…
- Qui… Qui êtes vous ? Et… Où suis-je ?
- Vous êtes au centre de santé du campement scientifique… Je suis votre soigneur…
- Mon soigneur ?...
- Oui, vous avez été retrouvée inconsciente proche du campement… Et vous avez dormi durant une semaine…
- Une semaine ?
Elle se redresse subitement, légère panique sur le visage.
- Je dois retourner sur le continent… Il va s’inquiéter…
- Qui ça ?
- Ça ne vous regarde pas…  
- Je dois vous prévenir…
- De quoi ?
- Vous avez… comment dire…
Le jeune homme lui indiqua le front que la demoiselle s’empressa de toucher.
- AHH ! Qu’est ce que…
Elle se leva d’un bond et se scruta au miroir derrière le soigneur. Un cristal bleu était incrusté dans sa peau, sur son front, pile entre les deux yeux…


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Dim 01 Déc 2013, 16:09

Le bateau tanguait doucement avec les légères agitations causées par le remous de l’eau sous la coque du navire. Je me laissais bercer par ces derniers, emmitouflé dans un long manteau doublé de fourrure épaisse afin de me tenir et me garder au chaud. Et capuche rabattue, je restais dans mon coin, immobile et invisible à ceux qui pouvaient passer près de moi sans faire attention. Pour peu, ceux qui faisaient attention à moi auraient pu croire que je dormais, hélas ce n’était pas exactement le cas. Plongé dans les prunelles de Munin, j’observai à travers ses yeux l’infinité de l’océan qui nous entourait. Perché sur le mât du bateau, j’avais une vue imprenable sur l’horizon grâce à mon corbeau, mais malheureusement, aucune terre en vue pour le moment.
Cela faisait d’ailleurs un bout de temps que nous étions à bord de ce navire. Un jour, deux jours ? Une semaine ? Plus ? Je n’avais plus fais le décompte des jours depuis un temps déjà. Il faut dire que le temps sur un tel bâtiment passait très lentement, ce malgré les quelques tâches que l’on confiait, qui d’ailleurs était des plus ingrates et épuisantes pour une personne de ma carrure. J’avais alors pris l’habitude de me cacher dans les recoins les plus sombre du navire, me faisait oublier des autres et évitant ainsi la pénible corvée que j’avais à faire. Trop curieux et naïf que j’étais, je m’étais proposé pour participer à une expédition scientifique sur un nouveau continent. Tout heureux, j’avais alors embarqué sur le bateau sans me douter une seule seconde de la labeur qu’allait être le voyage. Mais le temps de m’en rendre compte, il était déjà trop tard pour faire demi-tour, même avec mes ailes. Maintenant je ne pouvais que aller de l’avant et attendre que l’on débarque sur ce continent au froid intense et entièrement recouvert de glace.

Les croassements de Munin alertèrent une bonne partie de l’équipage, se demandant surement ce qu’un corbeau faisait ici, moi je me demandais surtout pourquoi il poussait ces cris. Je savais qu’il m’appelait, m’alertait, me disant de venir. Alors, ni une ni deux, je m’engouffrai de nouveau à travers ses yeux et je vis ce pourquoi il croassait ainsi. Terre en vue. Ayant pris connaissance de l’information, Munin s’arrêta comme si de rien n’était et de mon côté, je commençai à me lever doucement. M’étirant et baillant à m’en décrocher la mâchoire je réajustais mes vêtements afin de me préparer au froid qui allait m’attendre. Courant pour descendre du navire, j’en sortis en quatrième vitesse, posant ainsi pour le première fois mes pieds sur ce nouveau continent. Je sentis le froid venir mordre mes joues malgré ma capuche rabattue sur mon visage afin de me protéger du vent qui soufflait.
Essayant de lever la tête un minimum, j’observais les différentes infrastructures qui avaient été construite à l’endroit ou m’avait déposé le navire. Je déambulais quelque peu au hasard parmi ces dernières, errant sans but et totalement perdu, ne sachant absolument pas où je devais aller maintenant. Heureusement, une personne qui passa par là et qui, sans nul doute, eut pitié de moi m’interpella en me demandant ce que je fichais ici. Avec la timidité habituelle qui me caractérisait je lui répondis que j’avais répondu à une annonce pour participer à une expédition scientifique. Et d’un signe il m’indiqua de le suivre à l’intérieur de l’un des bâtiments de ce centre scientifique.

C’est ainsi, après plusieurs minutes de discutions de présentation et autre que je me retrouvais à traverser cette immense désert de glace en compagnie de ce que les gens appelaient mon binôme. Un grand type au teint aussi pâle que la neige et aux iris d’un orange aussi brillant et éclatant qu’une flamme. D’ailleurs, ce dernier n’arrêtait pas de me jeter bon nombre de regard en me souriant de toutes ses dents, qui étaient toutes aussi blanches que sa peau. Cela m’inquiétait quelque peu, un petit quelque chose qui me disait de me méfier. Et pour cause. Alors que nous continuions d’avancer à travers ce désert qui ne semblait pas en finir, j’aperçu mon compagnon de route s’effondrer, tête la première dans la neige. Je me précipitai alors près de lui, m’assurant que tout allait bien. Retournant mon partenaire, ce dernier semblait endormit, je tapota ses joues afin d’essayer de le réveiller, mais un détail me fis aussitôt sursauter. Son visage était froid, aussi froid que la glace, aussi froid que la mort.
Soudain, le scientifique ouvrit les yeux et sans crier garde se releva pour ce jeter sur moi, bouche grande ouverte, dévoilant ses incisives, pointues et effilées comme un rasoir. Je me redressai subitement, pour me retrouver sur les fesses, les mans en avant afin de le repousser.


Vient là sale gamin, il me faut retrouver mes forces. Et ainsi le sacrifice requis sera accompli.

Je n’avais aucunes idées de ce dont il parlait, et j’étais bien trop pétrifié pour le lui demander. J’étais là tremblant de peur, totalement tétanisé, tandis que le vampire s’approchait lentement de moi. Un sourire carnassier illuminait son visage. Mais alors que tous semblaient perdus pour moi, mon sauveur arriva du ciel, fondant sur mon ancien compagnon de route tel un oiseau de proie sur son futur repas, en lançant de sinistre croassements. Munin lui lacéra le visage, à coup de patte et de bec, allant jusqu’à percer les beaux yeux du vampire. Remplaçant ceux-ci par deux puits vermeil. Aveugle et le visage en sang, il agita ses bras dans tous les sens, essayant d’agripper son agresseur, en vain. Celui-ci s’était posé sur mon épaule, observant la scène en silence, ce jusqu’à ce que le vampire finisse par s’épuiser et s’écrouler sur le sol. Mort.

Finalement, après avoir marché pendant plusieurs heures, abandonnant le corps du vampire dans le neige et ayant retrouvé mes esprits, épuisé et fatigué, je me retrouvai à l’intérieur de ce qui semblait être une grotte, toute faite de glace. Une lueur bleutée s’échappait des immenses parois de l’antre, rassurante, reposante et, étrangement revigorante. Car totalement exténué par le désert, une fois à l’intérieur de la grotte, il me semblait avoir retrouvé toute mon énergie.
Ainsi, revigoré et en pleine forme, je continuai à m’enfoncer dans cette endroit, poussé par une certain curiosité. J’eus un sursaut quand j’aperçu une personne, prisonnier dans les parois de cet endroit. Je m’en rendis compte que je vis que ces derniers ne réagissaient pas à ma présence. Je l’es observai un moment, fasciné et apeuré en même temps. Après cela, je continuai mon chemin, m’enfonçant un peu plus à travers la grotte. Mais alors que mes pas m’emmenaient toujours plus loin dans cette dernière, j’eus d’étrange impression. Des sons parvenaient à mes oreilles, inquiétants étranges. Il me semblait aussi apercevoir des silhouettes se déplaçant devant moi. J’avais aussi l’impression d’être épié, traqué. Mais malgré tous, je continuais d’avancer et au fur et à mesure de mon avancée, tous se mirent à empirer, ce jusqu’au stade de la folie, voir de la démence. Et alors que je me croyais perdu à jamais, vouer à rester ici, torturé, au sein de ces lieux, ce fut le noir total. Plus rien, plus de sensation. Le néant.

Ouvrant les yeux, je me relevai, affolé et totalement perdu. Heureusement, les gens autour de moi me calmèrent en contact et mots rassurant de leur part. Reprenant après un temps mes esprits, je demandai alors ce qu’il se passait, ou j’étais et comment j’avais bien put atterri ici. Ils m’expliquèrent bien gentiment que j’étais au camp de scientifique, qui se trouvait au début du continent des glaces et d’après eux, ils m’avaient retrouvés à l’entrée de ce dernier, inanimé et dans un sale état. J’avais les souvenirs de l’étrange grotte qui me revenait, les gens prisonniers dans les parois bleutées de la grotte, mes sens qui me jouaient des tours, mais hélas plus rien ne me revenait au delà de cela.
Je me rendormis alors quelques heures, avant de reprendre la route pour retourner vers les terres connues de notre monde. Entre temps, j’avais eus le temps de remarquer l’étrange pierre incrustée dans la paume de ma main droite, je n’avais rien dit aux autres, préférant cacher cette dernière avec mon gant. Et alors que je reprenais mes habitudes, une fois sur le bateau, me reposant dans ma cachette, j’entendais des voix me murmurer à l’oreille dans une langue qui m’était hélas inconnue.

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Lun 02 Déc 2013, 19:34

Lorsque j'avais pour la première fois entendue parler de ce nouveau continent, ce n'est pas l'envie qui m'avait manqué de m'y rendre. Mais à l'époque j'avais des soucis plus immédiats à gérer. Évincer ma sœur du trône et prendre le pouvoir à sa place n'avait pas été une mince affaire, les troubles qui par la suite agitèrent la cité ne m'avait pas non plus permis de me rendre en ces lieux. Le temps avait passé et maintenant que la situation semblait être stabilisée dans ma ville, voilà que mes oisillons me murmuraient des choses fort intéressantes. Jusqu'alors ces contrées gelées n'avaient pas laissé échapper la moindre information les concernant. Seuls les morts et les cristaux fichés dans leur peau témoignaient de leur étrangeté. Mais voilà que la communauté scientifique daignait nous faire part de leurs dernières découvertes. Effectivement, ces derniers se trouvaient une fois de plus obligés de demander de l'aide semblait-il. Si une grotte avait été découverte ce n'avait été qu'au prix de lourdes pertes. Mais en revanche les survivants avaient eut aussi gagné une perle bleue. Il semblait évident que nombreux seraient ceux près à se ruer là bas pour obtenir un trésor dont-ils ignoraient l'utilité. Pour ma part je comptais m'y rendre également mais pour d'autres raisons. Tout d'abord j'étais devenue extrêmement méfiante vis à vis de la moindre découverte ou de tout phénomène inexpliqué. Les dernières catastrophes, qu'elles aient eut lieux dans le présent ou le futur, avaient échappés à mon champ d'action et m'avaient profondément affectés. Sans doute étais-je en train de céder à la paranoïa, mais il me semblait vital d'aller sur place pour voir de quoi il retournait. J'allais tenter de comprendre ce qui se produisait en ces mystérieuses terres et surtout d'avoir une longueur d'avance sur les autres qui qu'ils soient.

C'est ainsi que peu après j'embarquais dans un navire en compagnie d'un scientifique d'une vingtaine d'année. Je ne tardais pas à apprendre que c'était un bélua ours. Censé être très talentueux, il n'était pas spécialement orgueilleux, mais pas particulièrement modeste non plus. J'avais emmené avec moi mes deux dragons. L'un prenant forme humaine semblait être mon domestique tandis que l'autre avait réduit sa taille à celle d'un moineau et se dissimulait sous ma chevelure. Cela ne faisait pas longtemps que j'avais trouvé le moyen d'aller les chercher sans éveiller les soupçons. Après plus de dix ans de séparation les retrouvailles avaient été émues. Ils veillaient en permanence sur mes arrières et je restais pour ma part discrète. Je n'avais certes pas fait part de mon rang à la communauté scientifique lorsque je m'étais enrôlée pour cette aventure. Je m'en étais bien gardée. Que l'on me croit jeune, faible et inexpérimentée. Mes yeux d'émeraudes guettaient mon acolyte dans l'ombre. Peut être mon esprit est-il si mauvais que je ne pouvais m'empêcher d'imaginer une chausse trappe quelconque ou bien alors la réalité était-elle légèrement différente et un piège existait-il réellement.

La traversé se fit avec quelque désagréments mais sans accident majeure. Le froid se fit sentir progressivement et je ne tardais pas a décider de faire des exercices. La nuit venue m'entourant d'illusions je travaillais ma souplesse et ma capacité à tuer. J'ignorais ce qui pouvait m'attendre en ces lieux aussi m'attelais-je à utiliser ma magie au minimum. J'avais pu découvrir en me rendant dans le futur que je me reposais trop sur cette dernière jusqu'à en être dépendante. Je me forçais à habituer mon corps au froid grandissant en restant nue et immobile des heures durant sur le pont. Le confort avait amollit mon corps me semblait-il. Peu à peu je m'habituais à nouveau à ces conditions plus rudes. Parlant avec des esprits alors que nous approchions du continent j'eus enfin quelques détails. Il me dirent ne pas savoir de quoi je parlais, ne pas pouvoir le voir, mais avoir vu bien d'autres navires venir dans cette direction et d'autres personnes leur en parler. Je les remerciais et me retranchant dans ma cabine les sourcils froncés j'entrepris de réfléchir au problème qui se posait à moi. A ma connaissance rien n'échappait aux esprits. Je n'avais encore jamais rencontré un esprit prétendant ne pas percevoir ce que je percevais. Il y avait bien des choses que mon coéquipier me dissimulais. Ce soir là je trouvais le moyen d'aller lui subtiliser un de ses précieux carnets qu'il passait la journée à potasser. Lendemain, après le repas je le pris de vitesse pour l'attendre dans sa cabine. Quand il ouvrit la porte pour me trouver là, nonchalamment allongée sur son lit il cru d'abord que je venais le séduire et je le laissais rougir et me contempler à loisir, avant de me relever pour venir si près de lui que je pu percevoir son trouble. C'est alors que je choisis de brandir le fameux carnet entre mes longs doigts fins et pâles. J'observais ses yeux s'agrandirent, la panique le gagner, un sourire au lèvres.

« Y a-t-il autre chose dont tu souhaitais me faire part avant que je ne le découvre ? » l'interrogeais-je d'une voix de velours. J'étais dangereusement calme. « Ainsi la magie est-elle annihilée là bas... Tu pensais qu'une jeune alfar de Drosera serait aisément manipulable ? Pauvre fou. Tu connais mal mon peuple. Ainsi cette sensation de tomber dans un piège n'était-elle pas un effet de mon imagination, l'un de nous doit périr dans ces contrés pour que l'autre puisse avancer. Tu pensais qu'en me cachant cela, tu aurais plus de chance de survivre ? Ci ces récits sont vrais, rien ne nous aidera ni l'un, ni l'autre si ce n'est notre opiniâtreté, notre désir de vivre. Et si je suis encore en vie aujourd'hui, après toutes ces décennies, c'est que je n'ai pas encore daigné mourir pour arranger quiconque. » Je vis le doute et la peur surgir dans ses prunelles et je m'en délectais. Et tandis que je tournais les talons pour quitter la pièce, ma dragonne sortis soudainement de sa cachette pour reprendre une taille plus impressionnante et rugir une dernière mise en garde avant de revenir se lover autour de mon cou. Un regard en arrière me permis de voir un homme tremblant me considérer avec horreur. Je l'abandonnais là à ses pensés et il m'évita soigneusement jusqu'au débarquement. J'avais prévenu mon deuxième dragons qu'il ne pourrait pas garder l’anonymat une fois débarqué.

En revanche l'équipage et notre comité d'accueil eux ne s'attendaient pas à nous voir ainsi accompagnés. Mes deux dragons avaient reprirent leur véritable apparence respective en décollant du bateau et réussirent après quelques vigoureux battements d'ailes à atterrir suffisamment loin du bord du glacier pour ne pas le briser. Ils avaient beaucoup grandis depuis notre séparation et ils n'étaient plu aussi légers qu'autrefois. Un Tempesta et une Dragonne de guerre vinrent ainsi s'échouer sur ces nouveaux rivages tandis que je descendais, accompagnés de mon acolyte, couverte de nombreuses épaisseurs de fourrures, du navire. Il fut convenu que nous passerions les deux nuits à venir à la base avant de partir en exploration à notre tour. Le froid mordant ne rendait personne très loquace et tout le monde m'observait ainsi que mes dragons avec un regard suspicieux. Ma présence ne semblait pas naturelle, et les secrets que je gardais ne leur plaisaient pas mais je ne m'en souciais guère.

Le jour venu nous nous enfonçâmes dans ce désert blanc pour entamer notre périple. Je n'avais pas souhaité que les dragons ne nous accompagnent, je leur avais demandé de rester près de la cote et de quitter à la nage le continent s'il ne devaient plus supporter l'absence de magie. Moi même je me sentais étrangement différente. J'avais l'habitude de lire les pensés de ceux qui m'entouraient, de pouvoir jouer sur leurs perceptions, de voir et parler au esprits, de les entendre me murmurer des secrets. Soudainement je me trouvais seule, non pas parce que j'étais projetée dans un temps qui ne m'appartenait pas, quoique je ne devais pas tarder à me demander si ce continent n'émergeait pas du passé. Il y avait là quelque chose d'étrange à marcher dans le froid en ressentant mon environnement par mes seuls sens. Je m'étais graissée la peau pour qu'elle ne craque pas trop vite, une tentative vaine pour repousser une échéance inévitable. Nous marchions d'un bon pas au début, plein de l'ardeur de ceux qui ont encore de l'espoir. Tout autour de nous était blanc, presque comme brumeux sauf qu'aucune brume ne pouvait se former par de telles températures. On aurait pu s'attendre à un ciel dégagé et une lumière vive qui se reflétant sur la glace nous aurait éblouie, mais rien de tel n'existait. Tout était blanc, absolument tout. Quand à nous, enveloppés dans nos fourrures nous étions de petits points noirs, des intrus. La luminosité ne semblait pas baisser ou si peux qu'évaluer le temps semblait impossible. J'avançais plus vite que mon compagnon de route et je ne cessais de le rabrouer. Pourtant il faisait d'aussi grandes enjambées que moi. Peu à peu nous commençâmes à longer des crevasses et nous dûmes prendre garde aux fentes qui se formaient sans raisons tout autour. Le froid pénétrait mon interminable superposition de vêtements chaud et malgré ma démarche active je sentais mes orteils et mes pieds s'engourdir, cela faisait longtemps que je n'avais plus conscience de mes doigts et de mes mains. Combien de temps s'était écoulé depuis notre départ quand nous décidâmes de nous arrêter pour essayer de mâchonner des tranches de poisson fumé, gelées ? Je l'ignorais. Je me sentais lasse, d'innombrables petites douleurs me transperçaient et accentuaient cette sensation. Mais surtout rien n'indiquait que nous ayons progressé. Dans cette soupe de pois nous n'avions pas tardé à perdre de vue le village côtier mais rien ne permettait de savoir quelle distance nous en séparait. Nous reprîmes notre route, bien que l'expression fut déplacer. Nul signe ne nous permettait de nous orienter. Un silence effrayant régnait, je ne ressentais la présence de nulle autre vie aux alentours. Cela commençait à m'affecter, mon peuple avait toujours vécu à proximité des animaux et des végétaux, leur compagnie nous aidait à bien nous porter. Cela faisait des semaines qu'en mer la seule compagnie animale avait résidé dans les rats qui courraient dans la coque et mes dragons. Je ne me sentais pas à ma place ici, mais surtout j'avais la vague impression de ne pas être la bienvenue. Cela pesait sur mon moral. Nous marchions en silence, perdus dans nos réflexions, tentant vainement de faire abstraction du froid qui nous rongeait. Je n'étais plus réellement présente, il me semblait avoir le vertige, pas physiquement, non, mon corps obéissait à cette routine, cette série de gestes que nous avions déjà répétés tant de fois, cette litanie infinie. Avancer un pied, puis l'autre, puis à nouveau le premier, puis encore le second. Mon esprit vacillait au bord d'un gouffre, un gouffre blanc, une mélancolique mélodie semblait m'appeler. J'étais si fatiguée. Nous nous étions arrêtés plusieurs fois pour nous sustenter. Combien ? Je ne m'en souvenais plus. En avais-je perdu le compte, ou le froid engourdissait-il jusqu'à mon esprit ? Je ne m'en souvenais plus non plus. Mes yeux pleuraient et le froid gelait mes larmes sur mes joues. Ma peau semblait si froide et dure que je me demandais si elle ne se briserait pas si je tentais de parler. Mais peu m'importait, je n'en avais pas envie. J'évoluais comme dans un rêve, ou un cauchemar je n'aurais su le dire, sauf que la douleur ne m'éveillait pas, rien ne semblait pourvoir nous en tirer. Mon compagnon n'était pas plus loquace, il peinait à continuer de se mouvoir et j'eus de la peine pour lui au fond de mon cœur de glace.

Plusieurs fois il me sembla que nous étions déjà passés à un endroit semblable. Je n'en dis mot. C'était peut être idiot mais tant qu'elle n'avait pas été formulée la réalité me paraissait fantomatique. Et puis j'avais si froid, si mal, je ne pouvais me résoudre à perdre de l'énergie dans de telles futilités. Nous devions conserver notre moral quoi qu'il en coûte. Nous arrêter pour dormir était impensable, nous serions mort de froid à l'instant même où nous fermerions nos paupières. Et pourtant c'était le seul remède à notre fatigue. Il me semblait que nous avions déjà passé des jours à marcher. Nos provisions baissaient à vu d’œil, même s'il était horriblement compliqué de les dégeler, nos estomacs affamés et nos jambes tremblantes nous y forçaient. On ne peux survivre sans manger, et dans cet univers hostile nous en avions besoin plus que jamais. Combien de temps allions nous tenir sans dormir ? Depuis combien de temps étions nous partis ? Ces questions revenaient sans cesse me hanter. S'il m'avait parfois cru distinguer des silhouettes dans la glace, je les avais chassé de mon esprit, nous ne pouvions nous permettre de nous écarter de notre ligne de mire. Je n'y avais pas réellement cru jusqu'à ce que je manque de buter contre l'une d'entre elle. Mes yeux rencontrèrent les siens et je reculais, terrifiée par le regard qui semblait me suivre depuis les orbites gelés. Je n'étais pourtant pas aisément impressionnable. J'avais vu des armés de morts vivants envahir nos terres, des personnes auxquelles il manquaient des morceaux de corps, mais rien d'aussi étrange et perturbant que ces corps si semblables aux nôtres et si différents à la fois. Tout d'abord il y avait ce regard si vif, ce rictus dessiné par l'absence de chaire, cette peau bleue pâle, ces oreilles trouées et enfin ces minuscules perles fluorescentes incrustées dans leur peau. Mue par je ne sais quelle folie ou instinct stupide je me baissais et tentait de libérer l'un de ces corps de sa gangue de glace. En vain. Mais le regard de l'être semblait briller en me voyant faire, à moins que mes yeux ne me brûlent tant que ma vision soit déformée ? Je n'étais plus sure de rien. Toutes mes certitudes se trouvaient ébranlées en cet instant. Je fermais les yeux une seconde, une courte seconde me mettant à rêver que Jun ou Cocoon venait me sauver, me prendre dans ses bras chaud et rassurant et me ramenait chez moi. Nous n'étions pas à notre place, nous n'aurions jamais du mettre les pieds sur ce continent. Quelque soit son origine, je commençais à comprendre les paroles des esprits. Il n'était pas censé apparaître et nous n'étions pas censés le fouler. Je ne pouvais m'empêcher de penser que si ces terres nous avaient été dissimulées il y avait eut une bonne raison. Tout cela n'aurait jamais du se produire. Cette pensé me tira des larmes sans que je parvienne à déterminer pourquoi et quand je rouvris les yeux mon compagnon tremblait, écroulé à genoux à peu de distance. Nous étions en train d'atteindre notre seuil de résistance. Mais c'était précisément maintenant que les choses allaient se jouer. Pour s'améliorer il faut se dépasser, dépasser ses limites. Je le savais, la vie me l'avait enseignée et me l'avait toujours rappelé. Je m'approchais de lui et le frappais sans ménagement avant de le saisir à bras le corps, comme je le pu à travers mes fourrures pour le remettre debout. Pauvre enfant, il n'aurait jamais du être envoyé ici. Si jeune. Je me demandais s'il survivrait. Ma propre survie quand à elle aurait du être garantie par mon lien avec Jun. Sans doute était-il au delà de la zone d'influence de ce continent. Mais mon esprit parviendrait-il à se détacher de mon corps et à s'échapper de ce désert sans la magie ? Je chassais ses pensés pour me concentrer sur ma marche. J'avais de plus en plus de peine à avancer, je sentais le contrôle de mon corps m'échapper, remplacé par la le froid, le gel, ici c'était une puissance à part entière, le seul maître de ces terres, celui contre lequel il n'est pas possible de se rebeller, contre lequel on ne peux lutter. Mon esprit regimbait, tandis que je continuais à avancer par la seule force de ma volonté. Je me concentrais sur cette lutte pour ne pas retomber dans cette mélancolie, cette hébétude qui venait me caresser, me susurrait des mots doux, des promesses d'oublie et de délivrance. J'avais toujours lutté farouchement pour ma liberté, pour mon indépendance, pour tracer mon propre chemin. Mais maintenant tout cela me semblait si lointain, si futile, si enfantin. Comme si nous avions une quelconque importance... Rien n'importait plus. Je ne remarquais pas la silhouette du scientifique s'effondrer pour ne plus se relever. Mon esprit, dernier bastion de résistance s'écroulait. Je ne tenais plus debout, je trébuchais, je ne sentais plus mon corps, mes forces m'avaient abandonnées, mon corps semblait être devenu un poids mort. Je n'avais plus mal, je ne sentais plus rien, j'observais mon environnement l'air hébété, mes yeux balayaient les horizons blancs comme s'ils cherchaient quelque chose, mais je ne savais plus quoi. Je ne savais plus rien, mon esprit engourdit ne se souvenait plus de rien. Mes yeux s'acharnaient à scruter les environs comme dans un ultime défi, mais qui tentait-ils de défier ? Il n'y avait personne... Je fermais les yeux, aspirant à la délivrance, au repos éternel, je n'avais plus conscience de ce que mon abandon signifiait. Le froid avait eut raison de moi, avais-je été trop présomptueuse en me risquant sur ces terres ? Peut être pas, après tout les aventures m'avaient forgées, mourir dans l'une d'elles pouvait être une belle fin. Mais tel n'était pas mon destin et cela j'en étais intimement persuadée. Les dernières fois que j'avais scruter mon avenir, il ne m'avait pas dévoilé la perspective de ma mort. Mais ce continent brouillait la magie, il n'aurait pas du réapparaître et moi je n'aurais jamais du le fouler. Mon avenir prenait-il en compte ce périple ? Je l'ignorais et je devais continuer d'en douter à l'avenir, mais pour le moment je gisais par terre exténuée, la mort planant au dessus de moi.

Combien de temps restais-je postée là dans cet état second ? Quelques secondes, quelques heures ? Une éternité ? Mais quelque chose, un instinct, un désir, me poussa à m'arracher à la torpeur dans laquelle je baignais. Je rouvris les yeux et à travers mes larmes je vis une forme sombre, quelque chose qui brisait la monotonie de ce paysage. Je me frottais les yeux à l'aide de mes moufles et peu à peu, comme à contre cœur ma vision s'éclaircit. Une grotte ? Ce mot me disait quelque chose, mais mon esprit engourdi ne parvenait pas à se souvenir de la raison pour laquelle cette vision me donnait l'envie de me lever, ou plutôt me faisait éprouver la nécessité de me lever sur le champs. Je remuais mes pauvres membres gelés et tentais d'en reprendre le contrôle. Cet effort me tira des larmes de douleur. Après plusieurs tentatives je parvins à me relever et titubant je me dirigeais vers l'entrée de ce qui semblait effectivement être une grotte. Sans doute la distance qui m'en séparant ne représentait-elle que quelques mètres mais les franchir fut infiniment laborieux. Lorsque enfin je fus à l'abri à l'intérieur et que l'entrée derrière moi parut lointaine j'osais m'arrêter. Je me laissais tomber au sol sans plus de cérémonie. Je restais là longuement recouvrant peu à peu mes esprits et mes forces. Je frissonnais longuement, retrouvant lentement la maîtrise de mes membres et mes sens. Alors seulement j'entrepris de regarder autour de moi. Il faisait étrangement clair, les parois brillaient d'une douce lueur bleue, il me fallut du temps pour distinguer toutes les petites perles qui y semblaient fixées. Je me levais, ma curiosité éveillée et m'approchais, lentement je tendis ma main comme pour sentir ce qui en émanait et caressais doucement les perles sans chercher à m'en saisir, sans chercher à en décrocher. C'était les mêmes que celles qui se trouvaient greffées sur les hommes du désert, cela ne faisait aucun doute dans mon esprit. Elles semblaient former un grand océan, comme une puissance endormie. Je me mis à marcher lentement droit devant moi, du moins dans la mesure des circonvolutions de la grotte. Peu à peu il me sembla percevoir comme une voix, puis deux puis, trois. Bientôt c'est une multitude de voix murmurant à l'unisson qui accompagnait ma marche. Je fermais les yeux, posant ma main contre la paroi pour me guider, afin de me concentrer sur leurs paroles. Mais si la mélopée semblait douce, je ne parvenais pas à reconnaître le dialecte employé. Je me sentais frustrée de ne pouvoir comprendre le sens de leurs paroles. Que voulaient-elles me faire comprendre ? Qui étaient-elles ? J'étais fatiguée. Si fatiguée. Encore une fois. Cela faisait longtemps que je marchais en suivant la mélopée, je rouvris les yeux pour tenter de me repérer, de noter une amélioration quelconque. C'est alors qu'il me sembla distinguer une silhouette, celle d'une femme. Le soulagement m'envahit et je me mis à courir dans sa direction trop heureuse de découvrir là un autre être vivant. Elle se retourna lentement et je vis sur ses traits une certaines tristesse, ses lèvres remuèrent sans qu'aucun son ne sorte, parvenue près d'elle, je voulu lui parler mais pour toute réponse elle tendit un bras qui me traversa, avant que le sol ne se dérobe sous ses pieds, sa main se referma alors sur mon poignet et je sentis son poids tandis qu'elle m’entraînait dans sa chute. Je ne pu retenir un cri. Ses traits furent déformés par la haine et la colère avant qu'elle ne s'évanouisse tout bonnement, me laissant là, chutant encore et toujours dans le vide. J'entendis un rire, un rire cruel, puis je la vie réapparaître, un homme en face d'elle tout aussi étrange. Ils me contemplèrent en scandant des paroles qui m'étaient inconnues. Le monde se mit alors à tourbillonner autour de moi, il me semblais ne cesser de heurter la pierre de toute part, la douleur me vrillait et je hurlais dans la solitude de cette caverne. Cocoon m'apparut alors pour s'incliner et me tendre la main en souriant, bientôt effacé par le visage de Jun, marqué par la déception et le dédain, qui m'abandonnait là. Je le suppliais de revenir, pleurant, le bras tendu vers une silhouette qui disparaissait déjà. Puis je me trouvais écroulée sur le sol dans une marre de sang. Le mien ? Cela n'aurait pas été étonnant. Des petits enfants m'entourèrent et se mirent à danser en ronde autour de moi en se moquant. Dans les têtes tourbillonnantes il me sembla distinguer celles de ma mère et de ma sœur. Dans un éclair ils s'évanouirent et je me trouvais debout appuyée contre une paroi qui se mit à se déformer sous ma main et je m'écroulais dans un marécages boueux et glacé. Je vis deux femmes se faire face, toutes deux belles et rayonnantes mais si l'une dégageait une pureté sans pareille, l'autre semblait l'annihiler. Puis elles aussi s'éloignèrent pour laisser place à des scènes de carnage qui me donnèrent la nausée. Enfin tout disparut, je me trouvais dans le noir complet, sourde, aveugle, du moins c'est ce que je crus jusqu'à ce que se profile une silhouette étrange, les yeux bandés, l'un de ses bras était amputé et des plumes tranchantes semblaient être fichées dans ce moignon. Ses vêtements ne ressemblait à rien de connu, tout comme lui, ou elle. Une épée dans son unique main, il paraissait vengeur. C'est à cet instant alors qu'il me semblait que cette créature allait me tuer que mon corps et mon esprit m'imposèrent leurs limites. Je perdis connaissance, à bout, j'avais été trop malmenée pour pouvoir continuer de résister.

Lorsque je revins à moi, je me trouvais une chambre dans le village de fortune installé à l'orée du désert. Je ne tardais pas à comprendre que mon esprit avait été pratiquement détruit par cette expérience. J'avais du mal à parler, à rassembler mes souvenirs et à coordonner mes gestes, mais il y a autre chose que je découvris en m'habillant, une petite perle bleue incruster dans la peau entre mes deux seins. Pendant le voyage de retour je devais souvent m'interroger à son propos et m'endormir au son de ses étranges murmures.


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Mer 04 Déc 2013, 13:18


— MAIS TU ES COMPLÈTEMENT FOLLE MA PAROLE !
— Ne cris pas s'il te plaît, je te dis que je sais ce que je fais.
— On ne sait rien de ce continent et toi tu veux quoi... foncer dans une expédition don on ne sait pas grand-chose. En plus même si je voulais t'accompagner, je ne peux pas, vous devez obligatoirement entre accompagner par un scientifique et ça travailler en binôme.
— Je sais, j'ai tout lu ne t'en fait pas. Je n'ai pas vraiment peur du froid, mais j'ai vraiment envie d'en savoir plus, tu comprends.
— Je comprends, mais c'est hors de question.

Il semblait bien décider de me bloquer le chemin, mais je m'y étais attendu en faite et je décidais d'être patiente. Quand l'aubergiste nous apporta à boire, il me fit un clin d'oeil qu'Isiel ne vit pas et repartit.
Après quelque instant, ce dernier piqua alors du nez et je me levais rapidement en me dirigeant vers l'aubergiste pour le remercier.

— vous savez qu'il va certainement être très vexé de ce que vous venez de faire.
— Oui, mais je n'avais pas le choix, vous veillez sur lui hein ?
— Mais oui mademoiselle, cependant il a raison, rester vraiment prudente sur ce nouveau continent d'accord ?

Je le remerciais une nouvelle fois et je me remis en route. C'était certain qu'il allait m'en vouloir, mais il ne m'avait pas vraiment laissé le choix.
J'avais alors pris le premier bateau qui partait pour le nouveau continent et j'étais arrivée rapidement sur les lieux ou l'expédition devait prendre le départ. Après quelque instant, un homme était venu à moi et m'avait demandé mon nom et la raison de ma présence. Il me fit alors signe de le suivre et il finit par me présenter à un dénommé Allen.

— ce sera avec lui que vous allez voyager, vous devez retrouver une grotte et la visiter, bon courage.

Le fameux scientifique n'était pas vraiment du genre bavard et après m'avoir rapidement demandé si j'avais tout ce qu'il fallait, on se mit en route. Rapidement, je compris la difficulté de voyager dans un endroit aussi hostile, si le désert ne m'avait pas vraiment gênée, je ne pouvais pas en dire autant de celui-ci. Par compte, il aurait certains mieux plus à Isiel. La route fut longue et je devais bien avouer que mes forces commençaient à manquer. Je n’étais pas du genre frileux et puis j'étais continuellement chaude et le froid m'atteignait moins que les autres, mais ici il était tellement mordant que ce n'était pas aussi simple. Mais alors que je commençais à me questionner davantage sur les raisons de l'expédition, j'entendis un bruit derrière moi et je vis qu'il venait de s'écraser sur le sol. Il était vraiment affaibli et je l'avais pris dans mes bras pour essayer du réchauffé, mais tout ce que je réussis à faire, c'est qu'il meure dans les bras de quelqu'un.
Je ne savais pas vraiment quoi faire et j'avais fini par prendre la décision de rentrée, mais moi aussi j'étais vraiment devenue faible et après quelque instant supplémentaire de marche, je finis par tombée à genoux sur le sol.

* Isiel avait raison, j'étais complètement folle de vouloir venir ici. Et le pire, c'est que je ne pourrais même pas l'entendre me disputer pour ce que je viens de faire.*

Une larme était apparue sur mon visage, tombante et gèle rapidement sur le sol Degas gelée. Au même moment alors que ma vision était fort embrouiller, une grotte apparut devant moi. Quelque peu soulager, j'essayais de l'atteindre tant bien que mal, pour retrouver un peu d'abris contre le vent.
Je m'étais assise pour souffler un peu, mais jamais je n'aurais cru retrouver mes forces aussi facilement. Âpres quelque instant, je commençais alors a marché dans la grotte, maintenant que j'y était autant essayer d'en savoir un peu plus après tout.
Mais je marchais pendant un long moment, combien de temps déjà ? Et puis est-ce que je n'avais pas déjà vu cette stalactique ? Je m'assis quelque instant et je finis par apercevoir d'étrange statue, mais est-ce que ça en était bien ? En m'approchant davantage, je pus remarquer que c'était des personnes qui semblaient enfermées dans la glace. Je posais alors ma main dessus, c'était assez étrange, car s'ils avaient une apparence humanoïde, je n'avais pas l'impression de savoir ce que c'était et puis, pourquoi est-ce qu'ils avaient les yeux bander ? Je restais un moment immobile à les regarder, me demandant si je ne devais pas essayer de les sauver, mais comment est ce que je pourrais faire ? On m'avait prévenue que ma magie était inexistante ici. De toute manier je n'étais même pas certaine que mes griffes suffisent a brisé la glace en faite. Je poussais alors un soupir avant de continuer ma route. C'était dommage pour eux, mais ils étaient certainement morte de toute manier.
Le temps était long, est-ce que cette grotte avait seulement une fin ?

* Des idiotes ou quoi, toute grotte a une fin, donc continue d'avancer et cesse de réfléchir bon sang.*

*, Mais laisse là donc, c'est normal quelle se pose des questions.*
— Qui est là ?
* Regarde ce que tu fais, tu lui dis que c'est normal et voilà qu'elle croit qu'il y a quelqu'un.*
* C'est vrai que j'ai un peu raté l'occasion de ma taire là.*

Paniquer, je commençais à regarder tout autour de moi, mais je ne voyais personne et pourtant ces deux voix continuaient à se disputer, je courus alors en avant, mais ça n'arrangeait rien. Puis les piliers de glace commençait a avoir de drôle de forme. Et les voix continuais en même temps, comme si elles émanaient des fameux piliers, quand l'un d'entre eux pris la forme de mon ami, je du retenir un cri.

— Pourquoi m'as-tu fait ça ? Tu m’as trahie et abandonnée.
— Non, non Isiel je voulais juste...
— Tu m’as trahie en m'endormant, tu m'as trahie en m'abandonnant, tu ne vaux pas mieux qu'eux.

La forme changea alors devenant des sorciers que je connaissais bien.

— Tu vois que tu aurais du resté prés de nous, maintenant tu es complètement perdue.

Pendant combien de temps ça continua ? Je ne le savais pas trop, mais après un long moment, je fini par sombres des les abysses.
Il faisait chaud soudainement, j'étais confortablement installée dans un lit et après quelque instant je réussis à ouvrir les yeux sur le visage triste d'Isiel.

— Je suis désolée.


C'est tout ce que je réussis à dire, il me dit que c'était vrai qu'il était un peu déçu, quand il s’est réveillé il s’est précipité ici. Mais j'étais déjà partie et ils l'avaient forcée à rester ici. Puis j'étais soudainement réapparue aux abords des constructions avec un cristal bleu. Il m'avait alors montré ma main et c'était vrai que le cristal se trouvait sur le dos de celle-ci, comme si elle faisait partie intergrande de mon corps. Je ne compris pas vraiment, mais j'avais juste besoin de repos, donc je repartis rapidement dans les songes.


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Ven 06 Déc 2013, 11:02


La Reine des Glaces. C'était ainsi, qu'un jour, une adorable enfant avait appelé Lily-Lune, dans les Montagnes. Et loin de s'attacher à son caractère qui pouvait paraître froid ou critiquer son comportement souvent distant, d'autant plus qu'elle se révélait toujours incroyablement douce et agréable avec les moins de quinze ans, c'était son allure qui avait inciter la fillette à s'écrier ces quelques mots, en voyant l'Orine arriver. L'hiver et la neige étaient le petit univers de la jeune femme. Avec ces grands yeux d'un noir ensorcelant, ses si longs cheveux sombres et sa peau blanche au teint de porcelaine, elle était une vraie fille du grand froid, qu'elle ne craignait que très peu. Elle aimait les paysages givrés, les grandes plaines blanches et les montagnes au manteau immaculé. Le continent qui avait émergé, plus grand mystère de ces dernières années, avait éveillé une pointe de curiosité. Elle n'avait guère eu l'occasion de contempler plus de quelques heures l'horizon bleutée de ces terres inconnues. Mais elle voulait prendre le temps de chercher à soulever les secrets de cette contrée inédite. Alors la belle avait prit quelques jours pour se promener à sa guise. Si elle ne s’inquiétait pas, d'ordinaire, des températures extrêmes, elle savait qu'il ne fallait pas prendre à la légère le climat du nouveau continent. C'est donc vêtue d'un pantalon de cuire et de grande botte, loin de la délicatesse habituelle de ses tenues légères, le tout rehaussé par un épais manteau blanc, qu'elle embarqua dans un navire de voyageurs. Appuyée contre le rebord du bateau, Lily buvait tranquillement une tasse de thé brûlant, laissant le bout de son écharpe volée au gré du vent. D'un geste, elle baissa son bonnet pour protéger ses petites oreilles. « Il ne faut pas très chaud hein.» souffla une jeune femme grelottante qui tenait une espèce de théière pour remplir à nouveau la tasse de Lily-Lune. Celle-ci répondit d'un sourire. « Nous sommes bientôt arrivées...» Les côtes se profilaient à l'horizon.

A peine les voyageurs curieux et intrépides eurent-ils mis pied à terre qu'un petit groupe de scientifiques vint à leur rencontre. Très brièvement, Lily-Lune discuta avec une femme haute et sévère, aux cheveux blonds parfaitement relevés en un chignon serré, trop fière et hautaine pour protéger son corps des affronts du froid. Elles se mirent rapidement d'accord sur la façon de mener cette expédition. Après tout, il était davantage sûr de crapahuter dans un lieu inconnu bien accompagné. Lily-Lune doutait cependant des intentions de la dénommée Hilta. Elle n'en pipa mot toutefois, se contentant de garder des relations cordiales et des conversations plus ou moins intéressantes avec cette illustre inconnue. « Vous êtes sûre de ne pas vouloir faire un saut à votre campement pour trouver quelques vêtements plus chauds ?» demanda la Vénus d'une voix douce. Avec dédain, Hilta renifla. Lentement, elle passa ses doigts bleutés sur ses cheveux plaqués. « Non, ça ira.» Lily-Lune la contempla quelques instants, le regard malheureux. Cette Hilta était typiquement le genre de personne qui survivait des siècles durant, ou mourrait pour le moins prématurément. Cependant, la Vénus ne pouvait rien pour elle si elle refusait de se protéger des assauts des tempêtes enneigées.  

Le Désert de Glace était magnifique. Lily-Lune, pensive et rêveuse, s'imprégnait de l'univers féerique des environs. Mais il faisait divinement froid. Les lèvres bleus, elle soufflait sur ses doigts, à travers ses gants, pour les réchauffer. « Mais jusqu'où allons nous devoir aller.» s’agaça Hilta en se frottant les bras. Elle faisait de son mieux pour garder une certaine dignité, et tâchait de ne pas grelotter. « J'osais espérer que vous saviez dans quoi nous nous engagions.» souffla doucement Lily-Lune. Ses intonations étaient douces, loin de faire un quelconque reproche, cependant, elle s'attendait à plus de professionnalisme de la part de cette scientifique. Les minutes s'enchaînaient et se ressemblaient. D'une démarche lente et mesurée, les deux jeunes femmes avançaient, scrutant d'un regard perçants les parages. Mais rien de nouveau ne survenait à l'horizon.

« Relevez-vous Hilta.» La scientifique, un genoux à terre, respirait laborieusement. « Hilta.» Les jambes tremblantes, elle tâcha d’obtempérer, mais vacilla rapidement. Lily-Lune s'autorisa un geste qu'elle ne faisait guère habituellement, et saisit le bras de son binôme pour lui venir en aide. Chose étonnante, elle ne refusa pas et prit même appuie sur l'Orine. « Vous êtes mal en point.» constata la Vénus dans un murmure.  Elle passa ses longs doigts sur le visage d'Hilta, dont les couleurs n'étaient guère rassurante. « Vous auriez dû vous couvrir. Je pense que votre gorge est dans un état lamentable.» - « Ah, vous êtes médecin ?» persifla Hilta qui recouvrait soudainement une once de sa personnalité. « Figurez-vous que j'ai les compétences nécessaires pour exercer.» Son interlocutrice fit une légère moue, lèvres pincées, avant de continuer à avancer, encore plus péniblement qu'auparavant.

« J'aimerais faire une pause.» - « Je doute que ce soit une bonne idée.» - « Une pause.» Hilta s'effondra presque le long d'un gros rocher couvert de givre. Lily-Lune, inquiéte, laissa son regard vagabonder. Il n'y avait vraiment rien. « Restez éveillée.» lui conseilla-t-elle lorsqu'elle vit que la scientifique fermait les yeux et ne les rouvrait que de temps à autre, dans une lutte acharnée. « Je ...» Dans un geste tremblant, elle se frotta les yeux. « Hilta. Restez avec moi.» L'Orine s'accroupit et prit la main de la jeune femme dans les siennes, pour la secouer un peu. « Hilta.» - « Je suis … fatiguée.» - « C'est dur, il fait froid je sais, mais il faut se battre.» - « Je ...» Dans un soupire, la scientifique ferma les yeux, et sembla s'endormir. Lily-Lune baissa la tête. Elle se doutait que ce n'était pas les bras de Morphée qu'elle avait rejoint. Délicatement, l'Orine prit le pouls à la gorge de la demoiselle. Rien.

Avec quelques difficultés, et tout en continuant de marcher, Lily-Lune pliait ses doigts engourdis. Elle se sentait si faible. Était-ce réellement une bonne idée que de s'être rendue en ces lieux, seule ? Oui. Elle en était persuadée. Seulement, elle n'était pas dans la meilleure posture. Le regard au sol, elle s'évertuait à tenir debout. Et enfin, le changement survint. C'était une grotte. Une porte de secours. L'unique chance de survie. Il faisait meilleur à l'intérieur. L'Orine enleva son bonnet et secoua quelques mèches de ses cheveux, recouvertes de neige. Un peu plus loin se détachait deux étranges silhouettes. Curieuse quoique troublée, elle se rapprocha de ces ombres. C'était des hommes. Du moins, ils en avaient l'apparence lointaine. Grands, leurs yeux étaient bandés, et ils étaient tout vêtus de noir. Dans une main, ils tenaient une épée. L'autre bras n'étaient pas humain. Ils ne bronchèrent pas quant à la présence de l'intruse. Lily-Lune continua son chemin.

Folie. L'esprit embrumé, Lily-Lune vacillait. Tout était différent. C'était une valse frénétique et sombre. L'abstrait comme le concret étaient instables. Des fantômes du passé surgissaient. Des visages d'autrefois. Certains étaient plutôt agréables à voir. D'autres étaient plus inquiétants et l'Orine était davantage mal à l'aise de les revoir. C'était la fin. Dans un sourire, Lily-Lune tomba.

Le bruit des vagues. Lily-Lune rouvrit les yeux, presque étonnée. « Ah ! Vous êtes réveillée. Comment allez-vous.» - « Bien.» répondit-elle machinalement, en se redressant. « Enfin, je suppose.» Le bateau tanguait. Presque gêné, le marin expliqua : « On vous a retrouvé évanouie près des côtes. Je me souvenais de vous. Alors on a choisis de vous embarquer pour vous ramener.» - « Vous avez bien fait. Merci.» Elle sourit.  Soulagé, le marin aussi. Doucement, l'Orine passa une main dans ses cheveux. Elle avait perdu son bonnet. Pas un drame en somme. Mais quelque chose attira son attention. Elle avait quelque chose près du poignet. Un petit point bleu.

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