Une fois avec Céles, elle se mit à lui parler, triste, frénétique, plus déboussolée que jamais, lui racontant l'histoire du livre.

« J'ai... J'ai eu l'impression de m'identifier comme la fille. Pourquoi ? POurquoi ce ressentit en mon fort intérieur ? Il étreint mon âme et je... Ai-je vraiment ma place aux côtés de cet homme ? Te rends-tu compte ? Je rêve de passer une nuit dans ses bras, je rêve de me perdre dans son lit, qu'il fasse de moi une femme, quelqu'un qui aurait de l'importance à ses yeux mais... Il ne m'a jamais touché. J'ai dormis une... Deux fois avec lui, quand il était déprimé, mais il ne m'a jamais... Il n'a jamais fait en sorte que je sois sienne. »

Elle pleura, ne comprenant pas pourquoi ces sentiments tout à coup, pourquoi tout ça maintenant ? Elle n'avait plus rien à perdre, plus rien à faire, et elle comprenait alors d'un côté, que ses avances aient été repoussées. Cocoon ne supportait pas son touché, car il préférait la voir comme un précieux, à protéger, qu'une chose dont il pouvait faire ce qu'il voulait, sexuellement parlant compris.
L'Orisha n'était pas aussi minable pour ça, il avait fait mal une fois, il ne voulait pas qu'elle tombe amoureuse de lui. Mais à chaque fois qu'elle voyait une femme sortir de sa chambre, elle voulait la tuer, et au final elle s'appitoyait sur son sort. C'était elle qui n'était pas à la hauteur. Et ce malaise, Cocoon n'en savait rien.
Lui, spectateur, s'approcha d'elle, voulant toucher sa joue mais en vain. Il passa à travers son être, étant juste un intrus dans l'illusion. Comment aurait-il pu interféré dans le passé ? Non, c'était après qu'il fallait qu'il parle à Viktorya. Plus tard. Mais ce qui était fait était fait, on ne pouvait pas le changer. Ni lui, ni les Dieux.
Cette vision l'attrista légèrement.

L'illusion disparu pour réapparaitre immédiatement, et montrer l'Orine, près de sa fenêtre, la nuit tombée et la Lune pleine, psalmodier dans son coin. Se rapporchant d'elle, il comprit qu'elle priait. Elle priait les Dieux de l'aider dans son parcours d'Orine, et dans sa quête du savoir. Comprendre son maitre. Seulement, les Dieux restèrent sourds à ses appels. Encore une fois, Cocoon aurait voulu la toucher, mais c'était impossible. Que pouvait-il faire... ? Pourquoi voyait-il tout cela d'ailleurs... ?
Encore une fois, elle disparut et réapparut pour montrer une nuit, où Vik' dormait à poings fermés, et où son maitre entra dans sa chambre. Il s'était baissé à sa hauteur, l'enveloppant dans sa chemise de nuit de princesse, pour la porter contre lui, et l'emmener dans sa propre chambre. Alors il la posa sur le lit, persuadé qu'elle dormait, et se rendormit à côté d'elle. Face à elle. Dès qu'il fut plongé dans le sommeil, elle ouvrit les yeux et se rapprocha de lui. Il traça de son doigt, l'arrête de son nez, ses pommettes, ses lèvres, sa machoire...
Faisant un pas en arrière, l'Orishala qui était dans le temple, réalisa qu'il la blessait quotidiennement. Elle le désirait, comment pouvait-il rester aveugle ? Et si elle se faisait prendre par un autre ?

L'illusion s'estompa petit à petit, et Cocoon était en face de Fuzail, assise.
Elle lui tendit un bracelet, beau et neuf, qu'il reçu au creux de sa main. Celui-ci glissa jusqu'à son bras, et s'enroula autour, avant de se figer.
Le regard perdu sur le bijoux il dit :

« Pourquoi m'avoir montré ceci... ? », « J'avais envie que tu le saches. Elle nous pries chaque nuit... Il était peut être temps que l'on fasse quelque chose, tu ne penses pas ? Nous ne pouvons pas intervenir... Mais toi tu seras d'une plus grande utilité pour elle, que nous. Alors va mon Roi, tu reviendras en temps et en heure. Pour l'heure, tu t'es bien battu. Tes progrès ont été particulièrement étonnant... »