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 Snake III [solo]

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Lun 07 Avr 2014, 20:30



« Non je ne suis pas obligé d'y retourner mais... Je sais pas ça fait comme si... Comme si on m'appelait. Qu'on me disait Cocoon, reviens. Viens nous voir. Alors que je sais qu'il n'y a personne. Mais j'y peux rien. Et j'ai besoin d'aller éclaircir tout ça, tu comprends ? », « Moi je pense juste que tu as des problèmes mentaux. » Le Roi leva les yeux vers la jeune femme. Sa robe et ses cheveux, d'un bleu turquoise, mettait en valeur son teint et ses formes. Il la scruta un moment avant de dire « Azrëel, tu n'as jamais été d'accord avec moi. » Il attrapa son débardeur au pied de son bureau, avant de se redresser complètement. La guerrière décroisa les bras, mettant une main sur sa hanche « Non, je te suis pour beaucoup de choses, mais là, tu es particulièrement effrayant. Les Aethers n'appellent pas des Mortels comme nous, et tu le sais. Antarès n'est jamais apparu devant Dayne, Jay, Rido, ou même Lison. Alors ne viens pas me dire que, une Aether, que tu as vu une fois, t'appelle pour que tu ailles la revoir. Ce n'est pas une chatte en chaleur je te signale. » Cocoon ricana « Sérieusement, tu penses m'apprendre quelque chose là, Az' ? Puis j'aurais jamais pu me la faire. Trop... Droite dans ses bottes tu vois. » C'était surtout qu'elle ressemblait à Oëna et, tout ce qui lui ressemblait de près ou de loin, ça devenait assez morbide de penser à faire quelque chose avec. Cependant, toujours son haut en main, s'exhibant torse nu, il se rapprocha de l'Eshu, la faisant reculer, dos au mur « En revanche toi... » Elle soupira, faisant mine de le repousser, posant ses mains à plat sur son torse « Arrête tes conneries. Tu sais bien que je préfère que l'on arrête. » L'Orisha laissa tomber son vêtement, pour prendre les poignets de la femme, et les écarter sans forcer. Il baissa sa tête et courba son dos, pour venir embrasser son cou « Pourquoi... ? Ton corps te trahit Azrëel... », « Lily me dit que tu es infernal... », « Alors arrête de parler à Lily. », « Tu couches avec aussi ? » Son ton était plus amer, et l'Orisha se décala d'un coup « Non. Et puis quand bien même, qu'est ce que ça pourrait te faire ? », « Je n'ai pas envie. Avec Manna au moins... J'avais pas de problème. Elle était vieille et laide. Mais Lily... », « J'en veux pas de Lily. Je te veux toi, d'accord ? » Cocoon attrapa le visage de la jeune femme, le lui relevant pour l'embrasser. Celle-ci fut réticente au début, baissant les yeux, avant de planter ses orbes bleues dans celles du Roi. A ceci, elle céda complètement et se laissa finalement faire, remontant ses mains le longs de son torse pour caresser ses épaules et sa nuque. Elle préférait se laisser aller, si elle savait que lui, ne couchait pas avec sa meilleure amie. Et elle lui en fit part « C'est ma meilleure amie et... Je n'aimerai pas qu'un homme nous sépare. Tu comprends ? » Cocoon acquiesça. En fait, il s'en foutait. Se faire Lily et Azrëel, lui il était d'accord. C'était toutes les deux des espèces de canons, alors que ce soit ensemble ou séparément, il ne voyait aucun inconvénient à se les approprier. Et à cet instant là, il se stimula seul, rien que de penser à ces femmes, réunis, avec lui dans une couche. Finalement, il irait en toucher deux mots à la pirate, pour voir si l'idée ne la séduisait pas.

Cocoon se trouvait beau, doué d'un certain charme, avec un charisme à en faire pâlir les plus grands. Il était quelqu'un de magnifique, un peu comme le Roi des Rois. Il avait acquis certaines choses, que ce soit physique -comme des terres, une maison- ou sentimental -quelques femmes, une réputation, un nom- Seulement, riche de tout ça, il se disait pauvre de rien. Et c'était vrai !
En théorie.
Tout était, de toute manière, en théorie.
Lorsqu'il cru bon, ici, de se rendre à nouveau chez Fuzaîl, il fut accueilli par bien d'autres personnes. Alors qu'il fut certain de prendre son couloir, sa porte, il fut reçu par Asîlah. La Grande Illusionniste. Dès qu'il frappa pour entendre cette voix, qu'il enclencha l'automatisme de tourner cette poignet alors qu'il savait parfaitement qu'il n'avait pas reconnu Fuzaîl, il resta immobile, sur le pas de porte. L'Aether revêtait une apparence qui lui était propre et, cette fois-ci, Cocoon ne tomba pas a genoux. Loin de là.
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Lun 07 Avr 2014, 20:31



L'Aether le regarda un instant, le jaugea avant de détourner le regard, comme si elle préférait s'occuper d'autre chose de bien plus intéressant. Quand bien même, elle lui adressa un mot, une parole, lui prouvant son insignifiance à ses yeux, de par son ton et sa voix. Il la haïssait déjà... « Bonjour Mortel, qu'es-tu venu cherché ? » Mortel. Il haïssait jusqu'à ce mot. Se dire que sa vie ne tenait qu'à un fil, qu'elle pouvait briser en... Une seconde ? Haha. Non, vachement moins qu'une seconde.
Car après tout, si Cocoon tombait, lentement, en gémissant, le monde qui l'accompagnait, ferait de même car après tout, c'est comme cela que meure les Géants.
Avalant la bile qui lui était remonté de l'estomac, prouvant l'acidité de la situation, autant que la colère qu'il éprouvait envers elle, il finit par dire « Fuzaîl m'attend. » Et Asîlah éclata de rire. L'Orisha écarquilla les yeux, avant de froncer immédiatement les sourcils, mais ne bougea pas de sa place « Pourquoi tu ris ? », « Fuzaîl n'est pas sotte, elle n'attend personne. Tu fais partit de son lot de Mortel qui vient la voir, pour demander ses vertus. Que crois-tu réellement qu'elle fait ? Qu'elle passe ses journées à t'appeler et à t'attendre ? » Elle ne pu s'empêcher de continuer de rire « Cocoon. Tu es si pauvre... » Le bronzé soupira, passant une main dans ses cheveux « Ca recommence... Pourquoi dis-tu ça ? » L'Aether toucha doucement ses cheveux, avant de lever les yeux vers lui « Tu n'es personne. Tu n'es pas riche ni de ce que tu es, ni de ce que tu as. Ton seul 'bien' le plus précieux est ta fille. Tu es devenu un homme au coeur tendre, le genre d'homme méprisable qui se fait marcher dessus par le moindre talon aiguille. Tu as beau être monstrueux, tu n'es rien d'autres qu'un faiblard, devant ces harpies qui s'attaquent à toi. Ton amour pour les femmes est devenu viscéral, et maintenant, tu es devenu une personne lambda, a qui plus personne n'a rien a envier. Quelle... Tristesse. » Cocoon resta immobile. Elle... Etait sérieuse en proférant ces insultes ? Seulement au moment de répliquer elle lui dit « Mais je peux faire de toi quelqu'un de fort. Retrouver le Roi qui fut jadis un homme, et non un pleutre. Celui qui était prêt à gravir les montagnes, à s'en briser les os, juste pour le désir de survivre. Maintenant, tu n'as plus besoin de tout ça. Tu vis, et rien ni personne ne te menace. Tu n'as plus aucune raison d'ailleurs, de te sentir menacer mais... Rappelles-toi de comment meurent les Titans... » L'Orisha resta de marbre. Dans sa tête, ce fut le chaos. Elle lui parlait, comme s'il était un légume, regardant défiler finalement sa propre vie, vu par les yeux de cette femme. Un homme fort et endurant, devenu grabataire et sénile, préférant se perdre dans tout ce qui est jupons de femmes et boissons alcoolisées, que dans des problèmes beaucoup plus... Personnels. Et réel.

C'était vrai. Il ne dirigeait pas son peuple d'une main de maitre, il n'arrivait même pas à tenir correctement ses séances de doléance... Non, il était devenu un gros lard, se reposant sur son trône, en s'empiffrant de sexe. Chaque qui entrait dans son Palais, avait deux chances sur trois de repartir en cloque, et à défaut, d'avoir au moins connu une fois la décoration de la chambre du Roi et, notamment, le toucher de ses draps. Il était devenu d'un pathétisme à toute épreuve, laissant presque une régence quasi totale a ses Eshus, les lourdant d'un fardeau qui n'était pas le leur, mais que eux, bien plus dévoués que lui, s'étaient empressés de prendre, pour servir celui qu'ils admiraient. Et d'ailleurs... L'admiraient-ils toujours ? Ou étaient-ils ici car, de toute manière, ils ne pouvaient être nulle part ailleurs ? Il leur offrait un sacré confort et, à leur place, peut être ferait-il pareil.
Non, ce fut pire : il a déjà fait pareil.
Retenant sa respiration, il prit conscience, et cette fois-ci beaucoup plus rapidement, de sa médiocrité. « Qu... » Pour la première fois de sa vie, en des années, il avait mal à la gorge. Cet horrible mal qui vous serre la trachée, jusqu'à vous empêcher de parler, de respirer, et qui vous brûle tout le gosier, pour que vous vous la fermiez. Pour que, votre cerveau qui, lui au moins, vous soumet avec une facilité déconcertante, vous empêche de l'ouvrir, car il en a marre que des inepties sortent de cette bouche. Des inepties qu'il n'a jamais pensé, jamais proféré, mais qui n'hésite pas à franchir cette limite.
L'Orishala observa Asîlah, muet, ne pouvant qu'écarquiller les yeux sous l'espèce de douleur psychologique qu'il subissait.
Qu'il s'infligeait. Seul.
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Lun 07 Avr 2014, 20:31



Cocoon regarda l'Aether. Elle  ne riait pas, ne souriait pas, elle se fichait pas mal de lui. Elle avait prononcé trois petites phrases, monté un semblant d'argumentaire pourtant, relativement bancal, et avait su toucher le bronzé. Ouais, il était devenu faible. Un beau petit geignard pourri gâté, qui s'était habitué à la vie de luxe confortable que lui offrait sa situation. Quelque chose qui lui semblait pourtant impossible, et inimaginable lorsqu'il était gosse, ou même esclave et qui, à aujourd'hui, s'était réalisé.
Il était Roi, mais à quel prix ? Ca n'en valait pas la peine. Il était nul, il était abruti, et aveugle par dessus tout alors, comment pouvait-il bien paraitre devant ses pairs, quand lui-même n'était rien ? Quand lui-même n'était qu'un semblant de déchet de l'humanité, existant simplement grace à sa propre survie ? C'était impossible.
Tout bonnement impossible.
Son démon intérieur s'agita, voulant à tout prix sortir pour expliquer la vie à cette bonne femme, mais Cocoon était tellement absent, tellement perdu dans les limbes de son esprit, qu'il ne le remarqua même pas.
Asîlah avait réussit a toucher un point, qu'il l'avait fait se replier mentalement et, maintenant, il ne ressemblait plus à rien. A l'intérieur, il commençait déjà à être mort.

Il ne prit pas la peine de parler, seulement de penser. De penser à pourquoi elle avait dis cela, pourquoi elle avait fait tout cela, et à quoi lui ça lui servait d'être aussi détruit ? A quoi ça lui servait de s'être détruit ?
Bordel mais... C'était quoi cette vie ?
L'Aether s'approcha du Titan, et se mit face à lui. Elle prit sa main, doucement, lui faisant sentir le grain de sa peau, avant de lui dire « Cocoon, viens t'asseoir avec moi. » Elle l'emmena sur un divan ou il s'adossa. Son âme l'avait quitté, son esprit était partit, il ne restait qu'une simple enveloppe charnelle de ce pauvre type. Il la regarda, intriguée, et elle lui souffla, assise à côté de lui « Ferme les yeux, et détends toi... » Comme un pantin il obéit, et dès qu'il ferma les yeux, toutes ses facultés mentales revinrent, le heurtant comme s'il venait de s'écraser lourdement dans un ravin. Alors il les rouvrit immédiatement, se tenant la tête à cause d'un mal de crâne abominable, et se leva spontanément « Vous êtes vraiment tous les mêmes sérieusement. Qu'as-tu essayé de me faire ? Tu crois que je tomberai dans ton piège de sangsue, juste en fermant les yeux ? T'es censé m'aider put*i*, pas me dire ce que je ne veux pas entendre ! Je suis fort de tout ce que j'ai. J'ai gravis les marches pour arriver ici, d'accord ? J'y suis pas arrivé par le désir du Saint Aether, juste parce qu'il voulait virer Lison et avoir quelqu'un d'autre, seulement pour s'amuser. Arrête de me prendre pour un moins que rien, tu ne me connais pas, tu ne sais ni qui je suis, ni ce que je pense. Ton ennuis te perdra. Il vous perdra tous ! Sors un peu d'ici, et découvre le monde, tu reviendras me faire tes grands discours plus tard. » Asîlah se leva doucement. Un sourire sincère étira ses lèvres « Bonne chance Cocoon, tout est, de toute façon, déjà fait. », « Hein ? » Mais ses paroles moururent, s'échouant dans l'oreille d'une Sourde, qui se désintéressa de lui. Complètement. Et lui, il voulait partir. Le Temple était en feu, de la braise brûlait ses pieds et, son seul désir était de sortir d'ici rapidement. En courant s'il le fallait.

Alors il se détourna, franchit la porte, et partit rapidement vers la sortie, arrivant dans les jardins, sur l'allée par laquelle il était arrivée « M*erde... C'était quoi ça ? » Le pressentiment qui l'envahissait était alarmant. Son cerveau fonctionnait à vive allure et lui-même se sentait fébrile.
Fébrile.
Un mot qui était destinée aux femmes pour évaluer une constitution physique défaillante.
En gros, un faible qui était tombé malade.
Et lui, évidemment, était tout, sauf un faible.

Cocoon regarda ses mains. Elles étaient plus pâles que d'habitude. Il n'eut pas de miroir ni d'eau pour voir son reflet, mais il savait que quelque chose n'allait pas. Qu'un compte à rebours avait commencé, sans savoir exactement sur quel sujet. Lui se sentait juste mal à l'aise, mais il n'avait pas l'intention de se laisser abattre. Il était fort bon sang ! C'était un Géant, il n'allait pas tomber, ni mourir ! Les Aethers n'étaient rien, et n'avaient aucun pouvoir sur lui. Aucun ! Il était immunisé !
Et ce fut avec cette force de conviction qu'il rebroussa chemin pour rentrer chez lui.
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Lun 07 Avr 2014, 20:32



Cocoon passa les portes de Mégido. Sa ville avait légèrement changée, il sentait quelque chose de différent comme si... Comme s'il avait raté des épisodes. Que quelque chose s'était passé et que, lui, n'y assista pas. Haussant les épaules, il finit par arriver au Palais, dans lequel il entra. Kaithleen était là, en train de faire ses visites, comme d'habitude, et, alors qu'il se tourna vers elle pour lui signaler sa présence, elle ne le remarqua même pas. Devant cette ignorance, il partit vers l'arrière du Palais, pour entrer dans son bureau. Immédiatement, Déon entra à sa suite et vint près de lui. Par réflexe, l'Orishala, prenant une lettre sur son bureau, lui dit naturellement « Tu voulais ? », « Tu es sur que ça va ? » Cocoon leva juste les yeux, avant de finir le mouvement avec sa tête, et regarda à droite et à gauche, sans bouger celle-ci, signifiant son incompréhension « Euh... Ouais... Pourquoi cette question ? » L'espion croisa les bras « Tu sais Roi, t'as pas besoin de faire le fort devant moi. Je te connais entièrement, et même si je ne le comprends pas, je sais que la perte d'un être cher est terrible. Dévastatrice. Et qu'elle reste là... Chaque année qui passe. » Le bronzé le regarda, face à lui « La perte d'un... Mais de quoi tu parles ? » Déon roula des yeux, avant de soupirer « T'es carrément agaçant quand tu t'y mets. Continue de faire ta tête de mule, tu viendras me voir quand tu le voudras. » Cocoon le regarda sortir.
Depuis quand parlait-il... Normalement ? Depuis quand le traitait-il comme un adulte à part entière et pas comme son collègue de jeu, sur lequel il montait en hurlant de raser la Prison ? Le souverain secoua doucement sa tête, essayant de se remettre les idées en place, avant de s'assoir derrière son office. Saisissant un registre, il le parcouru des yeux, et ne comprit rien. Qui avait posé ça ici ? Et pourquoi ? Mais les réponse à ces questions arrivèrent. Son esprit lui envoya des images mentales. Des souvenirs. Des mémoires qu'il avait vécu, et qu'il était en train de reconstituer. Seulement, pourquoi en avait-il oublié une partie ? Ca ne faisait que quelques heures qu'il était partit et, rien n'avait... Foncièrement changé. Et pourtant, il se trouvait étranger à cette scène.

Trouvant cela définitivement trop étrange, il décida de grimper les escaliers pour monter à l'étage. Sa chambre était, elle, complètement différente. Plus décorée, plus personnifiée, plus... Féminisée. Son expression de surprise se lu sur son visage, et sans qu'il ne pu bouger, il vit une femme arriver vers lui. Une ange, aux cheveux chocolat et gourmand, vêtu d'une chemise sur-mesure, et d'un pantalon beige. Elle marchait de façon singulière. Son visage était radieux. Immédiatement, en la voyant, il se sentit complètement fondre. Réellement ! Comme s'il devenait un caramel mou. Le genre de personnalité qu'il détestait en somme. Luttant contre cela, il resta de marbre, ne voulant s'attendrir, alors qu'il n'était pas si... Familier que cela avec elle. Avec Lilith.
Enfin ça, c'était ce qu'il croyait. Il comprit rapidement le reste de l'histoire.
Le tableau qu'il avait devant lui commençait à l'effrayer. A effrayer l'âme libre et solitaire qui le caractérisait.
Devant lui, Lilith portait un enfant dans son ventre, rond comme une lune, et ses traits étaient tirés. Elle avait l'air de passer des nuits affreuses, et des journées peu commodes. Cocoon se mit à paniquer.

Ses souvenir lui revinrent : la rencontre, l'échange, la séduction, la nuit, les fiançailles, le mariage, le béb... LE MARIAGE ? Le bronzé leva sa main devant lui, et constata qu'un de ses doigt était encerclé. Encerclé d'un anneau, similaire à celui de l'Ange.
Des gouttes de sueur se formèrent sur son front, et il focalisa sur la baie-vitrée. Il fallait qu'il sorte. Les murs commençaient à se rétrécir de manière à ce que sa tête touche le plafond, et que chaque pan l'étouffe. Puis suffoquant, cette vision se stoppa net, et le salon redevint ce qu'il était, lorsqu'une main gelée toucha son bras nu, bouillant. De ses orbes vairons, il regarda Lilith, comme si elle fut une inconnue, et observa les murs. Ils ne bougeaient plus mais, lui, avait toujours besoin d'air « Cocoon ? » Aucun mot ne sortit de sa bouche, et l'Ange se mit face à lui, se collant le plus possible, tan que son ventre le lui permettait, et encadra le visage de son mari, de ses deux petites mains « C'est demain. Je sais que c'est dur... Nous ne sommes pas obligé d'y aller. Ca ne fait qu'un an Cocoon... » Quel regard...
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Lun 07 Avr 2014, 20:33



Il la fusilla du regard, avant de lui adresser quelque chose de plus... Etonné. De quoi parlait-elle ? Attrapant ses poignets, il la décala avant de dire « Faut que j'sorte » Se décalant, il se dirigea vers la baie-vitrée, qu'il ouvrit sans ménagement. Celle-ci fut légèrement résistante, mais une fois qu'il fut dehors il pu respirer à pleins poumons, et commencer à se détendre. Sa femme s'était assise dans un fauteuil au salon, ne pouvant rester debout longtemps à ce stade de la grossesse. Lui, se remémora ses souvenirs. Comment il avait pu laisser passer ça ? Le Mariage. Son angoisse la plus lourde de tous les temps, il avait dis oui. Mais qui était-il ? Qu'était-il devenu seulement ?

Cocoon ne comprenait pas. Il avait des souvenirs, mais il n'avait rien fait pour empêcher certains évènement de se passer. Il se rappelait de la nuit de noces, mais là encore... Pourquoi un tel lieu ? Et puis pourquoi se marier à Lilith ? Qu'avaient-ils vécu de si... Fusionnel ? Et pourtant, au fur et à mesure de ses questions, des réponses arrivèrent. Son esprit lui projeta inlassablement des souvenirs, et sur ce balcon, dans sa tête, il voyait le film de sa vie, défiler.
Son film. Son histoire.
Mettant une main sur sa bouche, il commença à trembler, les yeux écarquillés, les pupilles dilatées, et sentit le malaise remonter de son estomac à sa gorge. Se précipitant dans la salle d'eau, il se contenta de déverser cette mélasse, qui passa ses lèvres. « M*erde, mais je suis malade ou quoi... ? » Lui il vomissait quand il se prenait des cuites, pas quand il réalisait qu'il était marié.

Evidemment, la mariée ne le dérangeait pas du tout. Il était heureux que ce soit Lilith mais... Comment être heureux quand vous êtes spectateur de votre vie, et que quelqu'un a décidé de faire des choix a votre place ? Il n'avait pas suivit le cheminement, pourquoi tout ça ?
Agenouillé à terre, il sursauta lorsque Lilith posa une main sur son dos, inquiète. Prenant un linge, il essuya sa bouche et son visage, avant de vouloir se rafraîchir aux robinets. Mais devant les lavabos, il fut confronté au miroir. Cet accessoire qui nous donne notre parfaite réplique. Notre clone. Et ici, Cocoon avait perdu son clone...
Il vit un homme aux cheveux raides, beaucoup trop longs, pourvu d'une barbe de cinq jours, ne contrastant même plus avec sa peau, au vue de leur pâleur respective. Ses yeux étaient vitreux, bien qu'il y voyait parfaitement, et son corps n'était qu'une... Contrefaçon. Une statue, faite d'argile ou de glaise, à laquelle le sculpteur s'était amusé d'enlevé tous les reliefs. Il n'avait plus de forme, plus de force, plus de muscles... Contrairement au Titan qu'il voyait chaque jour, il avait peine à croire qu'il tenait encore debout.

Puis, faible d'esprit, face à cela, et dans les bras de sa femme, il s'évanouit.

Cocoon se réveilla en sursaut dans la pièce de Asîlah. Il était sur le divan où elle l'avait assit, et elle même se tenait à côté de lui. Il transpirait à grosses gouttes et, tout ce qu'il voulait c'était sortir d'ici. Evidemment, l'homme qu'il était ne manqua pas de mettre un tir, comme il se devait, à cette Déesse de pacotille « Mais qui es-tu pour me traiter de la sorte ? » Il se leva du divan, sans la lâcher du regard « Qui es-tu pour me faire la morale, me traiter d'être faible, de prétentieux, lorsque toi même tu t'amuse à utiliser de tels subterfuges sur moi ? Qu'attends tu de moi en faisant ça ? Tu te pense intelligente ? Supérieure ? Ne me fais pas rire... Je ne crois pas en toi. Ni en personne d'autre. Vous êtes des mensonges, et je suis devant un mythe qui, pour moi, restera irréel. Si je suis personne, si je suis si pauvre que ça, et si pathétique, je t'en pris Asîlah, regarde toi dans un miroir. Lis entre tes propres lignes, et ensuite, Chimère, tu reviendras me voir, pour me dire qui est l'espèce de con*ard qui se noie dans sa situation confortable. » Faisant demi-tour, il finit par serrer les poings, sans lui laisser seulement le temps d'ouvrir la bouche et haussa finalement un peu le ton « Et tu trouves ça drôle ? Tu penses qu'avec ça je serai plus pieu que n'importe lequel des humains peuplant cette terre ? Arrêtez vos conneries d'Aether. Redescendez, mettez vous à notre niveau au lieu de vous jouer de nous, et on verra qui sont les plus forts et les plus malins. »
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Lun 07 Avr 2014, 20:34



Cocoon, de colère, détruisit un meuble, comme s'il voulait proférer une menace, et sortit de là. Dès qu'il fut dehors, il trouva une des fontaines enchantant le paysage du temple, et se précipitant aux abords, pour se regarder. Il était... Normal. Bien portant, fort, beau... bref, Cocoon quoi. Immédiatement, il toucha son doigt, et regarda ses mains. Aucun anneau. Rien, niet, nada, que pouik.
S'appuyant contre la pierre, il ricana nerveusement, se disant que vraiment, ouais, il était faible. Il s'était laissé berné par une illusion, juste pour... Qu'elle s'amuse ? Qu'elle se rit de lui ? Avec une telle attitude... Elle avait finalement le droit...

Des choses furent étranges dans cette illusion, et il n'en comprit pas la moitié mais, qu'importait car, dorénavant, il en était sortit. Cependant, les paroles de l'Aether ne tombèrent pas dans l'oreille d'un sourd. Paraissait-il autant campé sur ses acquis, sans regarder la menace alentour ? Quand avoir le réflexe de lever la tête, et de la tourner, pour regarder un peu autour de lui, plutôt que son nombril ? Comme il l'avait dit, s'il était là, maintenant, à cette place pourtant désirée de certains, ce n'était pas en faisant rien? C'était grâce à lui seul. Il eu l'occasion de montrer plusieurs fois sa valeur, de s'être fait connaitre et reconnaitre alors sérieusement, ce que pouvait en penser cette femme était... Dépassé. Il s'en foutait complètement. Pour elle, il était devenu aveugle et sourd. Et crasseux. Pour elle, il ne prenait plus d'initiative, il était presque bord du précipice, prêt à basculer dedans à tout moment, tan il était ridicule. Finalement, pour elle, il n'était pas un Mortel, il n'était rien. Peut être même l'avait-elle accueillit par politesse, ou bien parce qu'elle voulait s'amuser un peu, mais rien d'autre. Depuis le départ, il était surement censé repartir. Et il détestait se sentir comme un vermisseau. Cocoon se connaissait, connaissait son histoire, il savait comment il avait évolué, ce qu'il avait traversé, et pourquoi il en était arrivé là. L'observer de loin ne vaudra jamais son premier rôle.
Pour lui, Asîlah n'était qu'une âme morte, qui avait décidé de s'élever, et qui, ç présent, s'ennuyait.
Le reste viendrait après.

Retournant à l'Eorishaze, il trouva Mégido comme il l'avait quitté. Dans sa chambre, avançant sur le tapis, il marcha sur un bout de verre, qui se brisa un peu plus. L'observant, il se demanda un instant ce qu'il faisait là. Il ne se rappelait pas avoir cassé quelque chose en partant... Attrapant l'objet tranchant, il vit une partie de son reflet à l'intérieur. Un miroir ? Dans la salle de bain, un bruit retentit. Se détournant, il posa le morceau sur le meuble le plus proche, avant de traverser sa chambre, pour entrer dans la salle d'eau. Il vit une Ange, donner un bain à sa petite fille. Dos à lui, elle ne remarqua pas sa présence, et lui en profita pour la laisser tranquille. Depuis qu'elle était ici, ses sentiments étaient confus dans sa tête. C'était différent. Il y avait des choses qui se passaient, qui étaient très particulières, et la façon qu'il avait de les ressentir étaient, quand à elles, inédites. Comme s'il aimait, mais d'une manière différente que par le passé.
Pourtant, l'Orisha qu'il était, ce gêne de liberté qu'il avait dans les veines, pouvait le faire frivole, qu'il ne s'attache plus à personne mais étrangement, plus il vieillissait, plus il avait ce... Désir de s'enchainer à quelqu'un. Pas d'être fidèle -le pourrait-il un jour ?- seulement d'être lié à quelqu'un, permettant ainsi de partager. Le partage, c'était une des choses qu'il recherchait. Partager sa vie avec Lilith, rien que d'y penser, il se sentait heureux. Les moments qu'ils vivraient, seraient pour lui une sorte de rédemption. Un havre de paix, lui prouvant que l'époque de Nydelia était terminée et quand bien même, acceptée. Qu'enfin il pourrait enlever ce poids de sa conscience, en se concentrant sur quelqu'un d'autre, qu'il aimerait comme un fou. Peut être l'aimerait-il tellement, qu'il n'aurait besoin de personne d'autre dans sa vie ?

Cocoon avait envie d'y croire. Debout, devant sa fenêtre, les bras croisés, ce fut à son tour de ne pas sentir une présence derrière lui. L'Ange le surprit, mais sans tressaillir, il se tourna pour lui faire face. Elle avait abandonné Mimi dans son landau, prête pour la sieste.
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Lun 07 Avr 2014, 20:35



Le sourire de cette femme, valait bien la puissance de tous les Dieux réunis. Qu'importe la magie, ou les pansements, lui n'était dévoué qu'à cette figure. Alors il s'approcha d'elle, jusqu'à ce qu'elle touche son torse, et lui prit le visage entre ses paumes, ses doigts descendant dans son cou, avant d'arquer son dos. Il se baissa, arrivant à la hauteur de l'Ange, pour coller ses lèvres brunes aux siennes, rosées. Il adorait ça. Il aimait l'embrasser, car il se sentait vif et frais. Comme s'il n'avait jamais eu de problème, et que tout était toujours allé.
Elle était en train de rebâtir sa vie, et lui ne la laisserait pas tomber.

Leur échange dura un certain temps, avant qu'il ne laisse reprendre conscience d'elle-même, et qu'il glissa dans son cou, finissant par l'enlacer, la prenant contre lui, s'enivrant de son odeur. Ses bras passèrent autour de sa taille, alors qu'il sentait son corps pressé contre le sien. Seulement, il se rappela de sa blessure, et la dégagea doucement de son étreinte, avant de lui dire « Je suis content que tu sois ici. »
Et quel bonheur !
Sa fille entra dans la chambre, suivit de Viktorya, mais celle-ci salua juste son maitre, avant de repartir. Hasnna couru vers son père, qui du la rattraper assez rapidement, la pauvre trébuchant sur un rebord de tapis trop épais. Elle se fichait de tomber, elle n'avait jamais peur car, de toute façon, il y avait toujours son père quelque part, prêt à la rattraper. La famille presque parfaite, aux premiers abords.

Une famille dont on pouvait sentir l'union. Oui, une « famille » tout ce qui avait toujours manqué à Cocoon pour pouvoir correctement évoluer. Ici, il avait eu l'impression d'enchainer Lilith. Qu'elle ne soit... Amoureuse, que parce qu'il était beau, ou puissant. Tout ça, c'était éphémère, ce qui comptait, c'était la personnalité. Et dans ses années, et ses siècles de vie, au fond de lui, il était persuadé qu'elle le savait. Et que finalement, elle l'aimait pour ce qu'il était. Mais comment aimer un être aussi exécrable, qui n'arrête pas de découcher, silencieusement, avant de revenir au petit matin. Il ne savait satisfaire personne et, lui même, ne se satisfaisait de personne. Et c'en était dramatique pour lui. Pour lui, pour sa vie, et tout ce qui s'en suivait.
Et alors il retourna au schéma de départ.
L'homme qui ne se suffisait plus de ce qu'il avait, et qui se laisser déchoir de plus en plus par la gourmandise, la luxure et le confort d'une vie de richesses et de profusion.
Asîlah avait raison. Si les Dieux le mettaient en situation de conflit, il n'était même pas sur que son instinct de survie le sauve. Il avait développé une telle fainéantise et, surtout, il avait une telle estime de soi, qu'il avait finalement tendance à se croire plus fort. Plus fort que tout et tout le monde alors que non. Alors qu'il restait un Mortel. Oui, un Mortel. Et vulnérable qui plus est.

Des pensées le bloquèrent, et défilèrent dans sa tête. Il entendit la voix de l'Aether résonner dans son crâne. Il n'était plus digne d'être Empereur. Il n'était plus capable d'aimer. Ni capable de résister à une menace. Il était sur de tout, et prenait tout pour acquit. Cocoon était en train de se tuer à petit feu finalement, en se laissant vivre dans les tripes des pêchés les plus horribles « Qui es-tu ? Où est le Cocoon qui a réussi à convaincre son maitre de lui laisser de l'indépendance ? Où est celui qui a résisté à la blessure qui avait sectionné son corps en deux ? Qui est cet homme qui, par rage de vaincre, eu le courage héroïque de défier des créatures bien plus puissantes que lui, jusqu'à son propre maitre, pour en faire une gloire ? Qui est celui qui savait faire la part des choses, entre le bon temps, et l'heure de la guerre... ? Si les Anges gagnaient dorénavant, ce ne serait pas grâce à toi. Tu es un homme incompétent, et tu produits des incompétents. Sors... Sors dans la rue. Regarde bien ta ville... Mégido est à ton image : belle et rayonnante de loin, et complètement pourrie de près. Dès que tu es dans ses ruelles, tu comprends le mal viscéral qui la ronge, et tu vois le revers de la médaille. Tu es le revers de la médaille Cocoon. Tu es le mal viscéral de cette ville, de cette histoire. Tu es ta propre ombre ! » L'Orisha prit sa tête entre ses mains, et se mit à hurler, avant de chanceler. La douleur cérébrale était intensives et peu supportable. Il cria, avant de tomber à genoux. Autour de lui, des gens s'agitaient et, pourtant il ne voyait personne. Il ne faisait que fermer les yeux en les crispant, serrer la machoire, en lachant des râles de douleur.
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Lun 07 Avr 2014, 21:04



« ASÎLAH ! ARRÊTE ÇA ! » Cocoon hurla à travers la pièce. Ses tourments étaient plus encrés en lui qu'il ne le croyait, et l'Aether à su les déterrer, pour qu'ils assaillent sa pauvre tête. Son esprit était déjà dédoublé par une personnalité complètement étrangère qu'il ne contrôlait pas, et voilà qu'à présent, il n'était qu'un pauvre idiot à essayer de lutter contre lui-même. Le mal qui le rongeait n'était rien d'autre que sa propre personne. Il ne réalisait pas, ne le réaliserait surement jamais, mais c'était une certitude.
A genoux, recroquevillé de manière à ce que ceux-ci touchaient son front, il essaya de faire partir cette douleur qui lui vrillait le cerveau.
Elle partit tout à coup. Comme s'il ne fut jamais affecté par celle-ci.
Il arrêta de gémir, et ne bougea pas, attendant qu'elle revienne, se préparant au choc frontal. Qui n'eut pas lieu.
L'Ange s'assit à ses côtés, le regardant inquiète.
L'Orishala releva la tête, le visage empli de petit points bruns, lui signifiant que des vaisseaux sanguins avaient éclaté sous son épiderme. Des sortes de mini stigmates zébrèrent ses joues, et le contour de ses yeux, le vieillissant tout à coup comme jamais. Au fond de lui, l'endroit où se trouvait l'Aether avant d'envahir sa tête était dorénavant vide. Une présence manquait à l'appel et il se sentit anormalement serein. Tout allait bien, et il n'y avait aucune raison de s'en faire. Autour de lui, plusieurs personnes se tenaient là. Lilith, Viktorya, Jupiter, Céles... Mais il n'en connaissait aucune. La façon dont il les regarda montrait un moment d'absence de sa part. La Déesse n'avait annihilé ni ses facultés, ni même ses souvenirs, mais lui, il se sentait étranger à tout cela. Ses paroles résonnaient d'ailleurs encore en lui, faisant écho comme une toute petite voix, qui le suivrait dorénavant partout, et qui lui rappellerait en permanence qui il était. Ce qu'il était. C'était à dire rien.
Strictement rien.

Touchant le mur de son dos à force de reculer, il se remit les idées en place, demandant tout à coup à sortir. Le balcon et son air frais l'accueillirent, et il pu respirer à pleins poumons, comprendre ce qu'il venait de se passer. Cocoon avait envie de comprendre et, en même temps, ça lui faisait peur. Peur. Un mot créé pour ceux ne sortant pas de chez eux. Pour les faibles et les couards, préférant la fuite et la délation, au courage et à la bravoure. Cocoon n'avait pas peur. Cocoon refusait d'avoir peur, il n'y avait aucun raison qu'il soit un tel abrutit. Le seul qui l'eut une fois tenu enfermé, de force, fut son seul et unique maitre sorcier. Sinon, jamais il n'avait reculé devant le danger.
Il n'avait pas peur bordel ! Il était un homme, le genre de type sans phobie, qui n'hésitait pas à se jeter en avant. Mais ici, le bronzé s'était jeté en avant, et sous ses pieds, il n'y avait que le vide. Le sol invisible, ne cherchant pas à le rattraper, le laissant sombrer vers les ténèbres, elles qui agrandissaient son trou, minimisant de plus en plus celui de la lumière.
Cocoon n'avait jamais été la lumière. De tout temps, ce fut dans le puits des ténèbres qu'il fut né, et ce fut dans celui-ci qu'il resta. Il voua sa vie aux ombres putrides et néfastes « Je vis dans la Lumière, mais je ne vois rien. Peut importe combien ma chambre est éclairée, peut importe le nombre d'heures où je reste en plein soleil, mon âme ne verra jamais que la noirceur de sa prison. Je... Je n'ai aucun mérite à être là où je suis... » Il avait murmuré, chuchote pour lui ces quelques mots. Non, il n'avait aucun mérite. Il était un être qui avait su se battre mais tout cela, c'était terminé. Fréquenter les réceptions, pour démontrer sa force et sa puissance finalement, cela n'était que poudre aux yeux, cela ne servait à rien. Tous étaient dans ce cercle infini du pouvoir et de l'apparence et lui, qui avait juré de ne s'enchainer à rien, avait fini par se laisser passer un collier autour du cou. Une collier mortel, car ce n'était rien d'autre que la corde du pendu. Celle rêche et pourtant solide, qui brisait la nuque du pauvre, lorsque la trape de l'échafaud s'ouvrait tout à coup.
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Lun 07 Avr 2014, 21:20



S'en était fini pour lui. Cocoon s'était pendu à la poutre de sa propre chambre et ce, depuis qu'il vivait ici. Chaque jour il croisait son cadavre suspendu, coulant de misère, sans y prêter attention, sans prendre conscience qu'il s'était assassiné. Et lorsque enfin il avait daigné levé la tête, lorsqu'il était revenu du temple, lorsqu'il était revenu de chez Asîlah, il vit enfin son corps mort, et à présent si défraîchit, que même les vautours n'en voudrait pas.
Il n'était plus rien.
Il avait ouvert les bras à la Royauté, et celle-ci l'avait tué.
Et le cercle vicieux recommença, et Cocoon ne vit à nouveau que les Ténèbres. Tombant toujours plus bas.
C'en était fini de lui, il n'était plus l'homme qu'il fut. Il avait évolué, mais pour devenir un moins que rien. Un homme d'apparat, sans vrai raison de vivre, comme à l'époque. Et en prendre conscience à ce jour, était pour lui plus qu'une déchirure. Un voile s'était complètement arraché en deux dans son esprit.
Le Voile qui existait, pour tenir éloigner la Raison de la Folie.
De l'un à l'autre, il n'y avait qu'un pas.
Et Cocoon l'avait fait. Vu qu'il avait décidé de sauter. De sauter dans les Ténèbres.
De sauter dans la Folie.

Les yeux injectés de sang, le teint blafard, et les traits tirés, il douta de lui. Il vacilla alors jusqu'à la salle d'eau, se rafraîchissant comme il pu, avant de décider d'aller dormir. Il fallait qu'il se repose, qu'il pense à autre chose. Croisant Lilith, qui devait se faire un sang d'encre, il lui dit seulement « Je vais dormir. » Elle pouvait venir ou non, c'était pareil, tout ce dont il rêvait, c'était de fermer les yeux.
Ses iris bicolores le faisaient atrocement souffrir, alors il se dénuda tout juste, se hâtant de s'allonger dans sa couche. Ce fut tout à coup son endroit, son havre de paix, celui qui lui permettrait de se reposer et de respirer calmement, sans paniquer, sans se sentir dément. Peut être fallait-il qu'il boive ? Il tenta de vider son cerveau, une fois, deux fois, puis finit par abandonné, laissant les paroles défiler sous ses paupières, devant ses yeux, pour se les remémorer.
Combien d'années avait-il pris en moins d'une journée ?
Combien de temps s'était-il écoulé entre le balcon et la chambre ?
Il ne voulait tout à coup plus rien savoir. Sur lui, sur personne. Les Aethéri étaient là où ils étaient, et lui se contentait de rester à sa place. A sa maigre place.
Seulement, il avait dit oui à la Folie et cette fois-ci, impossible de revenir en arrière.

Sur son torse, il sentit une main fraîche et agile. Soulevant ses paupières pourtant lourde de sable, il vit Lilith essayer de le rassurer. Mais il ne voulait pas Lilith. Il ne voulait pas que l'Ange le voit comme ceci, il ne voulait rien de tout ça. Alors il se redressa, au prix d'efforts phénoménaux, pour dire d'une voix morne « Je vais... Dormir ailleurs. » Sans explication. Il partit de chez lui, simplement en se téléportant.
Le Lien.
Luka.
Il atterrit dans le lit d'une auberge gogneuse. Ricanant, son visage avec ce sourire lui donnait un air fou, il tourna juste la tête. Plus le temps passait, plus on aurait dis que ses yeux allaient éclater dans ses orbites tellement ils étaient malades. Dans la pièce, en train de parler visiblement tout seul, un vampire à la tignasse bouclée et bleutée se trouvait là, faisant comme... Du rangement. Sa voix retentit. Rauque, grave, mais complètement écorchée, comme s'il était aphone et qu'il se forçait à parler « Luka. » Le vampire s'immobilisa.
Cocoon n'avait pas de temps à perdre, il voulait dormir serein « Viens. » Le type se retourna, n'y croyant pas. Son âme soeur se tenait là, dans son lit même pas fait. Malgré tout, il ne se fit pas prier et se jeta anormalement sur l'Orisha. Cocoon commença à lui enlever sa chemise, avant de sentir le froid glacial de sa peau. Ce froid qui lui fut, de tout temps, si bienfaiteur.
Se tournant sur le côté, faisant grincer le matelas, il fourra sa tête dans le creu du cou du petit être, avant de passer un bras par dessus son corps, le serrant contre lui, démontrant une appartenance et un certain désir d'obéissance « Reste... »

Il ne pu finir sa phrase qu'il s'endormit immédiatement.
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Lun 07 Avr 2014, 22:20



Cocoon était vulnérable. Lorsqu'il dormait, aussi paisiblement, il ne ressemblait à rien d'autre qu'un homme calme, presque un enfant, à qui on donnerait des ailes. Il était sage, silencieux, apaisé, ce qui faisait de lui quelqu'un de mignon. Luka pouvait alors profiter de sa présence plus que de coutume, outre mesure même, et le toucher autant qu'il voulait.
Cocoon n'était plus qu'une coquille vide, dès à présent, et sa vie n'avait plus aucun sens. Rester avec le vampire n'avait, de toute façon, plus d'importance. Il représentait son foyer. Bien sur, il voulait une femme, des enfants, et tout ce qui s'en suivait mais son désir de Liberté lui dictait une conduite. Celle de ne pas s'enchainer. Le crédo de ne jamais se lier à personne. Douce ironie lorsqu'il regardait ses relations actuelles. Cocoon mourrait certainement pour Luka et pourtant, il ne voulait pas s'enchainer.
En fonction des bouches dans lesquelles il était prononcé, ce mot ne voulait parfois rien dire. Et pour lui, il avait perdu, depuis bien longtemps, tout son sens.

Les heures passèrent, et Cocoon ne sortait pas de son sommeil. Il dormit plus de vingt-quatre heures.

Son corps le tiraillait, et son dos le faisait horriblement souffrir. Sans ouvrir les yeux, il roula dans le lit, sur le côté, jusqu'à buter contre quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Luka dormait. Le vampire avait passé sa journée, et était venu le temps de dormir, alors il s'était couché. Seulement, comme s'il guettait le moindre mouvements de la part de son géant, il ouvrit instantanément les yeux. Ceux-ci étaient lourds, emplis de poussière, mais il essaya de distinguer le bronzé dans la nuit et la pénombre de la chambre. Le Titan s'étira, s'éveillant à la vie, comme une fée sortant de sa fleur pour la première fois, et passa un bras sous le corps menu et svelte de sa poupée, pour la soulever et l'envoyer s'écraser contre son torse « Désolé d'être venu à l'improviste... Je n'avais pas d'endroit où aller et... » Cocoon avait l'habitude d'un peu mentir à Luka pour se faire plaindre, et pour que celui-ci prenne soin de lui. Ce qui fonctionnait tout le temps d'ailleurs, mais ici ce fut différent. L'Orisha entendit une voix dans sa tête, qui le fit le stopper dans sa phrase « Et tu n'en n'auras plus jamais... » Il regarda le vampire mais, visiblement, celui ci attendait qu'il continue de parler « Ce serait dommage qu'il découvre la vériter non ? Les femmes, l'alcool, ta fille, ton rôle, tes conquêtes... Ne penses-tu pas que ce serait drôle ? Aller... Dis au revoir à Luka, Cocoon... », « NON ! »

Luka sursauta, effrayé de ce changement de situation alors que de l'autre côté de la pièce, Lilith se matérialisa. Le vampire, à cheval sur le torse de l'Orishala, resta muet. L'Ange hurla, avant de se mettre à pleurer de chagrin. Cocoon poussa le vampire, qui s'étonna de se geste et le prit clairement comme un affront, avant d'aller vers Lilith. Mais au milieu du chemin, sa voix résonna dans la pièce, lui sommant de ne pas l'approcher « Tu détruits tout ! Les gens qui t'approchent, meurent, et ceux qui restent, tu les trahis ! Tu as pensé à ta fille ? Cocoon ! Combien de femmes as-tu eu avant moi ? Combien de je t'aime fictifs as-tu proféré ? Tu n'as pas d'âme Cocoon tu m'entends ? TU N'AS PAS D'ÂME ! » Et avant qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit, elle disparu.
L'Orishala resta devant l'endroit, maintenant vide, complètement hébété. Venant de Lilith, ce fut pire qu'un couteau dans le coeur ce fut... Une abomination. Quelque chose de si difficile, qu'il cru en crever. Luka, derrière lui, n'en menait pas large. Son monde venait de se détruite. Femmes, fille, conquêtes, maitresses, je t'aime... C'en était trop. Pourquoi n'était-il pas le seul pour lui ? Comment cela se faisait-il qu'il n'arrivait à être le seul.
Des larmes perlèrent sur ses joues transparentes, et il pleura en silence, douleur trop forte pour être exprimé d'une quelconque manière.
Et le Titan ne se retourna même pas pour le regarder.

Le vampire se mit debout, sur ses pauvres jambes tremblantes, et ramassa ses affaires.


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Lun 07 Avr 2014, 22:21



« Tu sais... Je pensais que tu étais sincère avec moi. Mais j'ai été idiot. Idiot de croire en toi car, après tout, tu ne m'as jamais dit que tu m'aimais n'est ce pas ? » La tignasse bleutée se tenait devant lui. Son visage était un crève-coeur pour le mastodonte, et dès qu'il le vit il se ressaisit, voulant parler mais, une main en l'air en signe d'arrête, stoppa net le Roi « Comme tu me l'avais dit un jour : nous sommes différents. Je me rends compte aujourd'hui que nos désirs ne sont pas compatibles, et que nos futurs n'ont rien en commun. C'est terminé Cocoon. Je n'ai plus rien à faire avec toi. Tu as choisis ta vie, tu as choisis d'en avoir plusieurs justement, alors que j'ai voué la mienne à la tienne. A présent, tout ce que tu m'offre, c'est la Mort. » Luka resta comme ça une seconde, n'osant pas regarder l'Orishala, et se détourna de lui. Il partit, passant la porte, et Cocoon le regarda partir, ne pouvant toujours rien prononcé.
Sa langue se désintégra, refusant de lui faire articuler quoi que ce fut, et le vampire ne resta pas à ses côtés.
Il avait décidé de renier le Lien et de briser le Pacte. Il s'était fermé.
L'Orisha ne captait plus ni sa présence, ni ses émotions, ce fut comme s'il était mort et qu'il n'y avait plus de connexion. Bien qu'il n'avait pas connaissance du Lien, Luka fut tellement heurté qu'il en annihila les effets.

Tombant à genoux, Cocoon sentit la moitié de son âme partir en fumée. Il sentit la bile remonter dans sa gorge, puis venir brûler ses papilles. Ce goût là, il ne le connaissait que trop bien. C'était la délicieuse saveur des Ombres. Ces Ténèbres noires qui revenaient sans cesse, encore une fois ici. Les deux mains à plat, au sol, il serra les dents, à se décrocher la mâchoire, et sans rien dire, sans mot, son coeur se tordit. Il se retourna, avant de s'empaler sur une broche conique. Et d'y descendre, jusqu'à sa base, se crevant en un trou béant.

C'était terminé. Cocoon avait tout perdu. Lilith, Luka, sa fille... Des larmes sèches et peu nombreuses roulèrent sur sa paupière inférieure, pour tomber et s'écraser sur le sol. Une, deux, trois. Il n'en n'avait plus après ça. Il était le genre d'homme à n'avoir jamais pleurer, alors les canaux lacrymaux étaient pour ainsi dire, comme une rivière asséchée au milieu d'un canyon désertique. La douleur, il la vivait de l'intérieur. Ce fut dans son simple sous vêtement qu'il se releva, fit demi-tour, et se jeta par la fenêtre. Le ciel voulu qu'il tomba juste devant Luka, dissimulé sous une cape. Il l'attrapa par les bras, le secouant légèrement « Reste ! Luka, reste avec moi ! Je... Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, ni ce que c'était ! Je... Il faut que tu restes ! », « Cocoon... As tu seulement pensé à moi ? Je resterai mais sous quelles conditions ? Celle de ne pas te voir et d'appréhender que tu sois dans le lit d'une autre ? Non... Tu as choisis tu... », « Non, non je... Je vais être réglo je... ca va, j'ai besoin de toi il... Il faut que... Que tu restes il... Tu dois rester ! » Cocoon commençait à partir. Ses délires revenait, et sa Folie ne le ratait pas. Lâchant Luka il se gratta frénétiquement une petite partie du bras, et ses yeux virèrent aux rouge. Pas l'iris, non, juste le blanc. Ses ongles grattaient sa peau sans s'arrêter, de manière rapide et secouée par des spasmes « Tu ne m'as jamais rien dit. Je ne veux pas de quelqu'un qui est là sans l'être et dont je ne suis pas sur de ses sentiments. J'ai besoin moi aussi de quelqu'un mais pas d'une chimère. Dis le moi. Dis moi tout ce que tu dis à toutes ces femmes... », « Je... Je peux pas... Pas du... du tout. Je peux pas le dire. Je suis... désolé... Je... Peux pas... Pas du tout et... Reste. Il... Il faut que tu.... que tu reste tu sais... » Ses spasmes, ses démangeaisons prenaient de plus en plus d'ampleur et altéraient même jusqu'à sa faculté de parole. Il ressemblait à un drogué en manque, l'oeil vitreux, le TIC nasal classique, et la rapidité d'expression tout en butant sur chaque mot, fort banale. Mais Luka fut plus fort que l'Orisha ne l'aurait pensé. Il fut déçu. Déçu de voir que cet homme n'était pas à la hauteur, et se détourna de lui, pour reprendre sa route « Tu me confirme que je ne suis rien pour toi... Au revoir Cocoon. »

C'était... C'était un cauchemar. Il ne pouvait pas se passer cela... Pourquoi... Pourquoi Luka ?

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Mar 08 Avr 2014, 11:13



Cocoon se réveilla en sursaut. La transpiration perla de son front. Etait-ce réellement un cauchemar ? Le genre de choses que l’on désirait comme inexistantes. La nuit était là. Encore « Hein… ? Combien de temps ai-je dormi ? » La lune ne quittait pas son poste et s’amusait à regarder cette fourmis se faire écraser. Cocoon était une pauvre chose qui se débattait, alors qu’il n’avait plus de bouclier, plus de protection. Sortant du lit, il fila à la salle d’eau, essayant de faire le vide dans son esprit. Sa peau était anormalement blafarde, lui-même se sentait mal. Un partie de son bras était à vif, écorché par ses ongles, alors que la moitié de ses membres tremblaient de manière alarmante « Calme toi… Bordel… »
Cocoon se lava, et devant lui, alors qu’il se tenait debout dans la bassine, il vit Asîlah. Une représentation holographique apparue devant lui, le regardant sans le voir. Le bronzé s’arrêta de bouger et fronça les sourcils « Qu’est-ce que tu fais là ? Dégage. Je vais venir au temple, et je vais te tuer. Tu désires qu’une chose, que je me retrouve seul, comme toi, pour que tu ne sois plus une pauvre âme sans attache. Qu’il y est au moins quelqu’un d’aussi pathétique que toi ! JE NE SUIS PAS COMME CA TU M’ENTENDS ? MOI AU MOINS J’AI UNE DIGNITÉ, DES VALEURS ! Tu n’as rien toi, tu n’es fait de rien ! Tu crois qu’on ne m’a jamais marché dessus ? Tu crois réellement que je ne me souviens pas de mes années où je n’étais personne ? Même si je fini seul, sans ami et sans famille, je serai riche de moi, je serai riche de mon histoire ! Quel mérite as-tu à ne plus avoir de défis à relevé ? Tu n’es personne. Je préfère me dire qu’autour de moi, des gens pensent à moi chaque jours, que mon nom soit écrit dans des livres, car j’ai existé, j’ai réellement fait avancer les choses. Plutôt que de rester juché sur un siège aussi miteux que la personne assise dessus. Asîlah, dégage de là, je veux plus te voir. Je rentre chez moi. » L’Aether sourit et partit. Elle ne dit rien et ne fit rien. Cocoon s’étonna, avant de finir de se préparer et bouger de là.

Une fois chez lui, son Palais était désert. « Lilith ? Viktorya ? » Personne ne répondit, personne ne vint vers lui. Sur le meuble, une bouteille se balançait, comme si on venait de la percuter et qu’elle hésitait à tomber. La prenant dans la main, il l’a stabilisant, n’entendant finalement que le silence assourdissant de la pièce « Sal*pe !  »  Asîlah s’était fait une joie de ruiner sa vie. Elle avait fait partir toutes les femmes de sa vie, ainsi que Luka. Sa fille n’était pas là non plus. Qu’en avait-elle fait ? Quel plaisir y prenait-elle… ?
Dans une petite panière sur une console, il vit une lettre scellée. La saisissant, il alla s’asseoir sur son lit, et l’ouvrir pour la parcourir des yeux.
Toutes ses réponses seraient en haut des montagnes.
Les montagnes.
De glace.
« M*rde. M*rde, m*rde !  »
Il jeta la lettre, et s’étira. Son miroir ne lui indiqua qu’un pauvre corps. Résistant, massif, mais au mental instable.
Une fois qu’il eut bandé une partie de son avant-bras, il finit par partir. Partir découvrir un continent, une montagne bien plus féroce que lui.

Le Titan posa le pied sur cette nouvelle terre. Des fourrures enveloppaient son corps, et le protégeaient du froid mordant. Sa force commençait à faiblir légèrement, et il se sentait déjà différent, déjà quelqu’un d’autre. En haut se trouvait la rédemption.
Plus de Folie, plus de malheurs, il allait retrouver tous ces gens perdus.  Tous ceux qu’elle lui avait fait perdre.
Son cœur avait arrêté de saigner, lorsque sa Démence le prit. Cette partie de lui qu’il ne connaissait pas, prit le dessus, bafouant tout et reniant jusqu’à ses propres émotions, pour pouvoir faire le vide, et faire de Cocoon un homme sans faille. Sans peur. Mais sa faiblesse, c’était lui.
Il était sa propre perte.
Cocoon arriva déjà péniblement au pied du mont. Plus haut, une tempête de glace et de givre, faisait rage, alors qu'en bas, seul le blizzard le mordait. Une sorte de chemin se dessinait, traçant une sorte de route si haut, que l'Orisha ne pensait même pas y arriver. Il espérait trouver ce qu'il cherchait, bien avant.
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Mar 08 Avr 2014, 12:12



Sa peau était grise, chez d'autres elle aurait été bleue. Les poils plus ou moins longs qui composaient ses fourrures avaient tous, à leur bout, des stalactites de glace, alourdissant son fardeau. Ses yeux étaient dorénavant plus que deux fentes laissant à peine le champs pour une maigre vision. Sa mâchoire claquait frénétiquement, démontrant combien le climat hostile était terrible pour lui. Son corps, d'habitude brûlant, était aussi froid que les écailles d'un crocodile. Les battements de son cœur ralentissaient doucement, à cause de la température extrême, allant dans les degrés négatifs. Il avançait au ralentit, il luttait sans vraiment se poser de questions. Son visage était déformé par la douleur, par la souffrance et pourtant, ça ne faisait pas deux heures qu'il était partit. Pourtant arrivé à une certaine hauteur, l'ascension devenait mortelle. D'autres auraient péris bien avant.
Et le climat ne fut pas le seul obstacle. Cocoon du faire attention. Derrière les morceaux de glaces, sur lesquels il avait tendance a glisser, se baladait tranquillement des Ridères. Ces bêtes féroces et acharnées, qui détruirait le moindre individu se mettant sur leur passage. Le Géant était affaibli, et il devait se cacher. Se prémunir de ces monstres, pour ne pas tomber ne serait-ce que sur un. Il n'était pas sur qu'il se ferait tué, mais il n'était pas sur non plus d'en ressortir indemne. Loin de là.

Zigzagant sur le pauvre sentier enneigé et glacé, il en arriva au bout. Devant lui se profilait une falaise escarpée qu'il devait monter, et escalader. Il sortit une petite fiole de sa besace, la liquidant d'un trait. Une sorte de fortifiant primaire, juste assez puissant pour le maintenir éveillé. Mais alors qu'il rangeait doucement tout cela, il sentit quelque chose lui agripper le bras, hurler, et le jeter. Son corps décolla, pour passer par dessus un talus de neige, et venir s'écraser sur la glace, qui se brisa, plus loin. Plusieurs hurlements bestiaux résonnèrent, et Cocoon puisa dans ses plus grandes forces pour se mettre rapidement debout. Il était entouré de Ridères. Les monstres l'avaient trouvé, et ils l'avaient encerclé. L'Orisha se défendit contre une attaque brutale de l'un d'eux, et fut obligé de mettre un genoux à terre. Un autre arriva trop rapidement pour lui, et l'assoma, de toute ses forces. Il avait en face de lui des clones de sa puissance. Eux étaient bien aussi fort que lui, et s'en recevoir plusieurs d'un coup d'un seul, dessus, l'acheva. Alors, inanimé, il tomba sur le ventre, percutant la glace sans ménagement. Son visage saignait, parsemé de contusions, et son corps hurlait de douleur. Le froid, le tiraillement, la souffrance, la faim, tout le démangeait et il finit par secouer la tête.

Cocoon se réveilla dans une grotte. Il était pendu par les poignets, à une barre en métal d'un diamètre hallucinant. Ses pieds ne touchaient pas le sol, et ses fourrures avaient quitté son corps. Il était en sous-vêtement, son simple tissu cache-misère sur lui. Grimaçant, il ouvrit les yeux et renversa sa tête en arrière, trop lourde pour tenir seule. La vue était brouillée et il avait mal. Il avait plus mal que jamais « Il est réveillé. Détache le. » Qui parlait ? Il ne savait pas, il avait à peine entendu la voix, trop lointaine pour lui.
Puis à nouveau, il embrassa le sol cendreux et glacé. Dans un réflexe de protection, il se recroquevilla sur lui même, comme un petit ver.
Comme un petit animal, faible et si pathétique. « Tu es un homme ! Relève toi ! Tu es un homme put*i* ! » Il roula sur le côté et se mit à genoux, juste de mettre un pieds à terre le fit souffrir, mais il y arriva et se leva. Seulement il n'y voyait rien, et se sentait tellement engourdi et souffrant, qu'il ne pouvait même pas bouger. Il ne savait pas marcher. Et quand bien même il déplaça un pied, il entendit un bruit.

Le seul et unique bruit qu'il détestait. Celui des chaines.

Ces chevilles étaient liées entre elles, et ses poignets de même. C'était des liens forts, puissants, peut être même magiques. Des liens de glace, imbrisables.
Cocoon paniqua, et se réveilla complètement. La douleur n'existait plus, le froid non plus, rien n'était actuellement présent.
Il était enchainé.
Ses souvenirs les plus affreux revinrent et, comme s'il n'en n'avait pas assez, des plaies qui se rouvraient, du sel se déversa dans celles-ci.
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Mar 08 Avr 2014, 12:13



« Tu sais, le trou noir. Le trou des Ténèbres. Tu y es. Tu es enchainé. Tu sais ce que ça veut dire ? Je t'ai attaché, et je t'y ai accroché. Tu ne pourras plus jamais partir. Les ténèbres vont te manger Cocoon. Elles te dévoreront jusqu'à ce que tu t'en imprègne. Jusqu'à ce que tu deviennes les Ténèbres. Tu connais pourtant, cette tourmente non ? Ce quelque chose qui fait de toi une personne à part, instable, incomprise et qui, pourtant, s'enfonce dans sa torpeur. Dans sa douleur. Ces chaines... C'est toi Cocoon. Ce sont tes fers, ce sont ta pénitence, car tu es voué à mourir enchainé. Tu es voué à crever, au fond du trou. A les nourrir, pour qu'elles te dominent. N'as-tu jamais compris pourquoi tous ces moments de délire ? Tous ces moments où tu n'étais pas toi-même ? C'est parce qu'elles sont déjà en toi. Tu les possède déjà. Et plus tu en fais, plus elles se développent. Et alors viendra le jour où elles t'enlaceront, et où elles deviendront tes nouveaux fers. Car Cocoon, c'est tout ce que tu mérite. »

Le Roi hurla. Un cri démentiel retentit dans toute la grotte, faisant trembler le sol, presque le continent. Il tomba à genoux, ne voyant toujours que complètement flou.
Comme un forcené, il força sur ses chaines pour les briser.

« NON ! NON NON NON ! JE SUIS LIBRE ! JE SUIS UN ROI, JE SUIS UN ORISHA, JE NE SUIS PLUS UNE CRÉATURE. JE SUIS UN... UN HOMME LIBRE... UN AVENTURIER... UN... LAISSEZ MOI ! VOUS N'AVEZ AUCUN DROIT ! C'EST A MOI DE DÉCIDER SI JE M'ENFERME SEUL OU NON ! VOUS N'ÊTES NI LES TÉNÈBRES NI RIEN D'AUTRE ! » Il respira fortement, reprenant son souffle « Personne n'a le droit de poser de sceau sur moi. J'ai purgé ma peine, j'ai fais mon bagne, c'est terminé. Je suis libre, je suis un homme fier et fort, plus personne n'a d'emprise sur moi. Ces chaines sont les miennes, pas les votres et c'est à moi de décider si je les brise ou non. C'est à moi de décider si je me lie à quelqu'un. A quelque chose. Aux Ténèbres. » Il se releva, tremblant, avant de serrer les dents. Devant lui, une forme floue se dessinait, se mouvant sans cesse, noire et sombre, sans distinguer les parties importantes comme un quelconque visage « Je créé mes Ténèbres, je créé ma Lumière. Je ne veux ni de vos Dieux, ni de vos Diables. Ce pour quoi des hommes font la guerre. Je n'ai besoin de rien. Je créé mon essentiel. Mon réel ne dépend de personne. Je suis celui dont on dépend, pas l'inverse. Mes Ténèbres ne sont pas les votres, ni celles de personne d'autre. Et les miennes, je les ai déjà laissé, depuis un moment. Je les ai vaincu. Je leur ai marché dessus. Je me suis élevé grâce à ma propre puissance, et non dans leur ombre. Et non grâce à leur ombre. Je ne suis plus esclave. TU M'ENTENDS ? JE NE SUIS PLUS ESCLAVE ! »

Les murs tremblèrent, tout résonna, et sa propre voix ne mourut que bien plus loin.
Les liens enserrant son corps finirent par s'amincir, pour final se dilapider.

« Tu t'habitues aux Ténèbres. Lorsque tu vis chez elles, tu fini par t'y habituer. Et alors, tu ne les distingue plus... On verra si ta Lumière saura vivre avec... »

Devant lui, l'ombre noire et informe disparu. Sa vue revint immédiatement, et une fois debout, il distingua justement un halo de lumière. Rayonnant, jaune, doré, voire blanc, magnifique...
En son centre se tenait Lilith. Celle-ci avança vers lui « Cocoon... » Mais au milieu de son nom, sa forme se désintégra pour laisser place à une autre. Le visage et le corps Nydélia prirent sa place. Abasourdi, l'Orishala resta faible devant elle, et ne pu réellement parler, ou articuler. Les conditions en faisait un homme faible et pathétique. Tellement qu'il ne chercha même pas à dévier l'illusion, et se laissa berner. L'Ange fit le tour de lui, se transformant tantôt en Lilith, tantôt en Nydélia, tantôt en Oëna. Il était entouré de chacune, qui finirent par se dédoubler pour être réellement trois. Mais les voix dans sa tête le firent détourner le regard. Leur rire, leur chant, leur parole, tout ce qui était angélique et qui aurait pu lui apporter du bonheur, s'arrêta brusquement, pour ne laisser qu'un son néfaste et désagréable. Le chemin du Bien était long. Long et semé d'embûches. Jamais il n'était facile de suivre cette route, et chaque jours elle faisait mal aux pieds, mais le prix à payer pour en dévier, était dix fois plus coutant.
Lorsqu'il releva ses yeux, il n'y avait plus personne en face de lui. Rien si ce n'était un objet.

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Mar 08 Avr 2014, 14:37



L'homme devenait fou. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, ni pourquoi ces scènes là se déroulaient devant ses yeux. Alors harassé, fatigué, et perdu, il ressentit une douleur. Plus qu'une douleur, un sentiment de révolte, harassement, qui le fit détruire tout ce qu'il y avait autour de lui. Haineux, il prit juste le temps d'être clairvoyant sur une chose : ne pas sortir dans cet état. Il fut forcé de se rhabiller.
Et même une fois la dernière fourrure mise, il ressentait toujours cette rage. Mettant le pied dehors, il hurla et déclencha une avalanche. Alertés, des Ridères arrivèrent vers lui. Les gardiens de ce lieu allaient mourir. Mourir des mains du Mortel. L'Orisha s'élança de manière suicidaire sur eux, et en percutant un de plein fouet. Il roula sur le sol avec lui, leurs lourds corps s'emmêlant pour se donner des coups de se blesser mortellement. Il lui brisa des os, lui même fut frappé, mais ils résistèrent. Chacun se battait ardemment, l'un avec moins de force que l'autre, mais avec tout autant de rage. Seulement, les congénères ennemis n'hésitèrent pas à empoigner Cocoon pour qu'il dégage, et libère le Ridère. Se relevant immédiatement, il se laissa complètement submerger par sa Démence, et ne se contrôla même plus. Sa force s’amplifia, son agilité fut accru, et il démonta chaque ennemi sur son passage. Les monstres avaient, en face d'eux, un Titan enragé, sous l'emprise d'une haine sans nom, et même à trois, ils ne pouvaient résister.

L'Orisha les abattit au prix d'efforts incommensurables. Cocoon se retrouva avec un oeil fermé, des cotes cassées, et énormément de plaies mais, au moins, il les avait tué. S'asseyant sur un des corps, il souffla un bon coup, se reposant de ce surplus. Il regarda ses mains nues, ensanglanté, et fourra son visage à l'intérieur. Il était un monstre. Tout ce qu'il méritait, c'était de se transformer en Ridère lui aussi. A être le gardien d'un continent qu'il ne connaissait pas. Au moins, ce serait justifié qu'il tombe.
Sa vision d'aigle s'activa, et en haut, beaucoup plus haut, il vit un point lumineux briller et grossir sans cesse, jusqu'à atteindre une taille plus que visible. Un instinct lui dicta où aller exactement, et, obéissant, il se leva pour partir, pour suivre la route. Cocoon trébucha dans la neige plusieurs fois. Son tibia le faisant énormément souffrir, il avait du mal à escalader certaines parois. L’ascension fut douloureuse, longue et laborieuse. S'il dormait, il mourait, alors il s'était interdit de fermer l’œil. La nuit ne tombait étrangement pas. La veille, il ne fit jamais jour, et actuellement, la lune le boudait.
Ainsi, il marcha pendant des jours. Deux, peut être trois. Sa barbe avait légèrement poussée, son corps et ses traits étaient tirés comme jamais, et ses blessures... Certaines purulaient. Il avait pris le temps de se soigner un minimum, mais ce n'était visiblement pas assez. Meurtri et maintenant complètement brisé, il toucha enfin au but, à cette lumière obsédante, qu'il ne pouvait lâcher du regard. Il s'affaiblissait pourtant de jour en jour mais, pour lui, toutes ses solutions étaient ici et nulle part ailleurs. Un bras se leva de la paroi, s'accrochant avec hargne et douleur à la glace. Les jambes le soutinrent à peine, mais assez pour le pousser. Et dans un soupir d'agonie, il se souleva et roula sur le sol. Alors lorsqu'il atteignit le sommet, qu'il finit enfin le tableau qu'il avait pourtant entreprit de manière bancale, il sourit. Ses lèvres gercés se fendirent en tout points, et sa peau se déchira, pour le laisser enfin sourire. Mais au dessus de lui, une ombre passa, puis fila dans le ciel. Alarmé mais à bout de force, il tenta de se relever. Il voulait dormir. Voilà tout ce qu'il désirait. L'ombre revint, et se posa juste à côté de lui, pour lui hurler dessus. Un dragon. Un énorme dragon qui le rendit sourd par son cri. Ouvrant sa bouche, il ne pu parlé, étant aphone, mais tenta de dire « Attend... J'ai plus de force... Pause... » Mais l'animal légendaire prit l'avantage, et l'attrapa dans sa bouche.

Cocoon vit sa dernière heure arriver. S'en était fini pour lui. De toute manière, qui lui restait-il ? Tout le monde était mort, ou loin, et lui même ne savait plus qui il était. Lui-même ne se reconnaissait plus. Ca ne lui servait à rien de lutter. De lutter contre cette mort imminente.
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Snake III [solo]

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