Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

Partagez
 

 Si è spenta la mia vita {Vanille}

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Lun 23 Déc 2013, 21:45

Musique d'écriture • I know what I am - Band of Skulls

Il flottait toujours ce petit parfum de nostalgie au-dessus de la tête du Réprouvé, un parfum nauséabond dont il ne parvenait pas à se débarrasser, incapable de penser à autre chose qu’au doux visage de sa bien-aimée, disparue il y a plusieurs années de cela à présent. À chaque petit regard jeté sur son fils, à chaque parole qu’il lui adressait, il ne pouvait cesser de penser à Reiya, à cette femme qu’il a perdue et qu’il ne retrouverait plus jamais. Utiliser la magie pour la ramener à la vie ? Faire appel à un Génie pour exaucer son souhait ? De toutes les races que l’hybride avait pu croiser, ce peuple était bien de l’un de ceux à qui il ne faisait que très rarement confiance, voire même jamais à quelques exceptions près. Fourbes et instables au possible, Maak n’avait jamais formulé de vœux pour quoi que ce soit, et ce n’était pas aujourd’hui qu’il comptait le faire, pas en sachant que le Génie pourrait interpréter le souhait comme il le voulait.

Voilà pourquoi, depuis des années maintenant le Réprouvé ruminait, encore et encore, jusqu’à en devenir malade, au plus grand damne de son entourage ; Asio avait tenté plusieurs fois de lui changer les idées, de le libérer de ce carcan du quel il se tenait lui-même pour prisonnier, mais impossible. Eliosse arrivait parfois à ce miracle lorsqu’il n’avait pas encore son adolescence, mais plus les jours, les semaines, les mois passaient et plus l’enfant ressemblait à sa mère : détail qui n’avait pas échappé un seul instant à son père, ne cessant de se torturer à chaque fois qu’il posait ses yeux sur lui. Ce qui le faisait encore et encore était bien qu’il n’avait pas réussi à protéger son aimée de malheureux sauveurs à la sauvette. Lui qui avait tellement tué, lui qui avait traqué des personnes pendant des jours et jours pour leurs tomber dessus au bon moment, lui qui n’hésitait pas un seul instant à laisser un homme mort derrière lui si on s’en prenait à son bien le plus cher. Mais lui, n’avait pas été capable de mettre en déroute de simples voleurs.

À quoi lui avaient servi toutes ces heures d’entrainement ? Toutes ces heures à suer sang et eau s’il ne pouvait protéger ceux pour qui il avait vécu jusque-là ? La seule et unique qui l’avait fait tenir jusqu’à présent était bien Eliosse, pour qui il aurait donné dix fois sa vie ; pour le voir grandir et s’épanouir comme il était en droit de le faire. Malheureusement, le Réprouvé ne lui apportait pas toute l’attention que l’enfant était en droit de recevoir de sa part : son penchant à être distant avec les personnes ne l’avait pas quitté, jamais. La solitude était son alliée le plus fidèle, n’en déplaise à son entourage qui lui reprochait de nombreuses fois de s’isoler du reste de la famille. On le voyait disparaître pendant un certain laps de temps avant qu’il ne réapparaisse mystérieusement, d’humeur taciturne, et tout le monde savait alors qu’il était totalement exclu de lui parler, il lui fallait le temps de se calmer, de se ré-acclimater à la population, à la vie normale.

Eliosse était à présent habitué au saut d’humeur de Maak, à ses disparitions aussi soudaines qu’inattendus, à son attitude parfois froide envers lui et il le respectait. Le jeune Réprouvé n’avait jamais manqué de rien auprès de son père, ce dernier s’était appliqué à lui apprendre ce qui lui permettrait de vivre seul son existence : des petits gestes quotidiens, des réflexes, l’apprentissage du maniement des armes, tout cela jamais contre son gré. Si l’hybride manifestait une quelconque objection à l’une de ces activités, Maak passait immédiatement à autre chose. Était-il un bon père malgré tout ? Il ne savait le dire et, Eliosse tout autant que lui, n’était pas très doué pour cela, mais maintenant que ce dernier avoisiné les seize ans, il n’était plus question de tout cela, il ne pourrait plus rien faire si l’éducation en question était à remettre en cause.

Le Réprouvé s’était de nouveau éclipsé, prévenant son fils de son départ, celui-ci lui adressa ces seuls mots avec un immense sourire : « Essaie de ne pas rentrer trop tard. ». Son père lui sourit à son tour en lui lançant un signe de la main, avant de mettre une chemise et de fermer bruyamment la porte derrière lui. Il avait été dans une taverne quelconque, isolée au milieu de ce territoire, bien plus propre que celles qu’il pouvait fréquenter en général et avait choisi pour une fois de se relaxer à l’extérieur, sur une table isolée des quelques badauds présents en cette journée qui s’annonçait particulièrement belle. Pourtant, rien ne respirait la joie autour de Maak, et pour ne rien arranger, celui-ci avait sorti un médaillon de sa poche contenant le portrait de Reiya qu’il avait fait faire quelques semaines après leur rencontre pour l’avoir toujours sur lui, près de lui. À sa grande surprise, une larme impromptue vint rouler le long de sa joue, la première en seize ans ; il s’affaira rapidement à l’essuyer mais ne cessa pas pour autant de caresser le portait de sa défunte femme du bout des doigts.

« Patron ! La même chose ! Déclara-t-il en levant son verre. J’ai besoin de me changer les idées, murmura-t-il pour lui-même. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 26 Déc 2013, 22:11

« C'est une véritable catastrophe, oui.» souffla le tavernier à l'intention d'un homme assis un peu plus loin, tandis qu'il servait à nouveau un alcool fort dans le verre du Réprouvé. « Le bateau a coulé avec toutes les marchandises que j'avais acheté. La perte est sèche je vais sûrement devoir … oh !» Ses peines et ses maux s'envolèrent en un battement d'aile. Son regard, comme celui de la majorité des hommes du coin, se tourna vers la nouvelle arrivée, qui s'installa tranquillement sur une table en terrasse, non loin de Maak. Elle était belle, avec une gueule d'ange pour laquelle on se damnerait sans regret ni doute. Fine et élancée, elle était élégante, dans sa légère robe blanche parsemée de perles. Elle dégageait même bien trop de prestance et de grâce pour un petit établissement comme celui-ci. Mais personne ne s'offusqua de sa présence, bien au contraire, c'était un ravissement pour les yeux. « Qu'est-ce que je vous sers mademoiselle ?» demanda le propriétaire avec entrain, soudainement de meilleure humeur. « Du saké froid s'il vous plaît.» murmura la jeune femme de sa voix douce. « Tout de suite.» Et il fila à l'intérieur pour préparer le verre. Un léger sourire étira lentement les lèvres roses de Vanille, qui suivit des yeux le tavernier pressé. Dans un petit rire, elle repoussa ses cheveux, réunis en une longue tresse cuivrée. Près de l'oreille, une fleur rouge comme le sang était piqué et embaumait d'un charmant parfum semblable à la rose. « Et voilà pour la Princesse.» Et le tavernier posa un petit bol, que la Sirène prit entre ses doigts blêmes pour goûter au breuvage du bout des lèvres. De qualité moyenne, comme elle s'en doutait. Mais elle ne s'en formalisa pas. La raison de sa présence était tout autre.

L'Âme du Mal était fourbe, et abordait les traits de l'innocence dans toute sa splendeur. Méfiez vous de l'Ange Noir qui frappe sans prévenir. Ses choix sont douteux, ses proies parfois étonnantes. Cette créature n'agit que pour son bon plaisir, pour des motifs étranges qui échappent aux mortels comme aux immortels. Vanille souriait, tout en buvant son saké froid, breuvage qu'elle s'était mis à apprécier depuis un passage clandestin à Maëlith. Mais le saké des Orines était bien meilleur. Sa chaise était dos à celle du Réprouvé. Les deux ne se voyaient pas. La jeune femme en avait vu bien assez pour sa part. Elle avait vu la désolation. « Ah ...» soupira-t-elle de ses intonations naturellement si chantantes et sucrées. « Ce désespoir dans le regard est vieux comme nos terres. L'éclat amoureux ne perd jamais de son tempérament malgré les âges et la perte tragique de l'être cher. Une peine commune, et éternellement pitoyable. Regardez-vous, cher et illustre inconnu. Vous êtes tout à fait lamentable, dans un état à faire rire les pierres.» Elle posa le bol à présent vide sur la table, sans pour autant se retourner. « Il faut tourner la page. La femme que vous aimez est morte et enterrée.» Enfin. C'était plutôt une image. Après tout, son corps avait pu être perdu. « Les bêtes rongent son corps abandonné. Elle n'est plus qu'un amas sans vie. Et pourquoi pleurer ce qui n'est plus ? Trouvez-vous une autre brune, plus jolie et moins stupide que la précédente et dont l'amour n'aura plus de secret, au lieu de pleurer pour une petite idiote qui ne vous a peut-être jamais aimé.» Elle rit doucement, cynique.

Tous ces mots pouvaient être blessants. Inutiles et acerbes, ils n'étaient prononcés que pour faire mal, irriter. Pourquoi Vanille disait-elle cela ? Et bien après tout, pourquoi pas. C'était un divertissement comme un autre, quoique malsain. La Sirène savait comme cette histoire terminerait. Et selon son humble point de vue, la fin serait heureuse. Pour son interlocuteur muet, cependant, le destin serait tout autre. Mais cela, il ne le savait pas encore. « Cette larme traîtresse n'aurait pas dû couler. Vous êtes faible. C'est réellement affligeant. Il est temps de se remettre de cette broutille.» Loin d'être de l'inconscience, c'était de la pure arrogance. Qu'il était délectable de remuer lentement un poignard déjà violemment enfoncé dans une plaie béante. C'était tellement stupide de pleurer pour une créature, de pleurer pour l'amour. Vanille était dénué de sentiments. Toutes ces considérations n'avaient pas le moindre sens pour la jolie et cruelle demoiselle qui se fichait pas mal de ce que pouvaient bien éprouver les autres.

« Hey ! Pour vous Princesse, de la part du monsieur assis au bar.» dit le tavernier en posant une nouveau bol de saké près de Vanille. « Oh comme c'est adorable.» A travers la vitre, elle adressa un charmant sourire craquant à celui qui venait de lui offrir un verre. Mais dès qu'il eut le dos tourné, le sourire se fana, et la Sirène leva les yeux au ciel.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 28 Déc 2013, 01:09

Musique d'écriture •  American X - Black Rebel Motorcycle Club

Trempant ses lèvres dans le verre d’alcool, le Réprouvé sentit le liquide descendre lentement dans sa gorge, laissant sur le passage une traîné lui brûlant tout son être. Il ne savait pas ce qu’il buvait, ni pourquoi il buvait à vrai dire ; il n’en avait pas le réel besoin, ni même l’envie, c’était simplement une sorte de réflexe, un geste inconscient qui faisait qu’il s’était malgré lui dirigé vers cette taverne. Il n’était en général pas un très grand amateur d’alcool, quel qu’il puisse être, mais certaines situations faisaient que les mauvaises habitudes qu’il avait pu prendre par le passé reprenaient très rapidement le dessus. L’hybride s’appliquait le plus possible à cacher cette face de sa personnalité à Eliosse, mais il lui était arrivé de revenir légèrement éméché à la maison, soutenu par Asio qui ne cessait encore et toujours de lui faire la morale. Mais peine perdue, il refusait que cet esprit lui donne la moindre leçon ; lui qui avait vécu pendant des décennies en compagnie d’un Démon, ce n’était pas un jeune Réprouvé comme Asio qui allait lui faire changer ses habitudes.

Peut-être que les effluves du précieux liquide lui avaient embrumé l’esprit, mais c’était à peine s’il avait remarqué qu’on lui avait adressé la parole. À vrai dire, il se demandait pourquoi quelqu’un qui lui était parfaitement inconnu s’intéressait à lui, une femme qui plus est ; il n’était pas réellement d’humeur à vouloir bavasser avec quelqu’un, et encore moins avec une représentante de la gente féminine. Il se demandait même si c’était bien à lui qu’elle s’adressait, mais il n’y avait pas foules sur la terrasse et les deux autres hommes se trouvant au même endroit que Maak discutaient paisiblement entre eux, c’était donc de lui qu’était en train de parler cette jeune femme. Lui qui pensait pouvoir passer un moment à ne penser à rien, seulement à se laisser aller pendant quelques heures, ce ne serait visiblement pas le cas aujourd’hui, pas tant qu’il resterait ici à écouter cette voix qui lui brisait presque les tympans.

Le Réprouvé rattrapa le monologue de la jeune femme en cours de route car il ne l’avait pas remarqué dès le début. Elle n’avait pas tort, Reiya était bel et bien morte, depuis plusieurs années maintenant, et c’était à vrai dire assez désolant qu’il n’avait pas réussi à tourner la page sur cette histoire comme on lui avait si souvent dit, mais il n’avait pas pu s’y résoudre. Il continua donc à boire son verre, sans réagir aux pics que lui envoyait cette inconnue. Il avait été amoureux, l’était même après la mort, il était dans un état pitoyable, et ce n’était pas une remarque de plus qui allait lui ouvrir les yeux sur ce à quoi il ressemblait. Toutefois, en écoutant plus attentivement ce qu’on lui disant, deux paroles retinrent son attention, deux paroles qu’il ne supporterait jamais entendre à propos de Reiya : « stupide », « petite idiote ».

D’un coup sec, l’hybride vida son verre avant de briser celui-ci entre ses doigts ; la simple mention de ces trois mots avait immédiatement dissipé les vapeurs dus à l’alcool pour être remplacés par la colère, la colère à son état pur. Lentement il se leva, saisissant sa faux au passage avant de se diriger vers la table de celle qui avait réussi à le faire changer d’état en un clin d’œil. Femme ou non, Maak n’aurait aucune pitié, si elle cherchait la guerre, elle l’aurait. Le Réprouvé s’assit en face de cette dernière, des flammes dansant dans ses yeux rubis, tout sourire ayant disparu de son visage, ne reflétant plus que la haine. Il posa bruyamment son arme sur la table, ainsi que le médaillon qu’il tenait toujours dans sa main.

« Alors ? Qu’est-ce que tu cherches ? Pourquoi est-ce que tu viens me faire chier alors que je ne t’ai rien demandé ? »

D’un geste rapide, il saisit le bol de saké se trouvant la jeune femme avant de le descendre d’un trait. Elle s’était montrée odieuse, Maak se montrerait impoli et brute sans aucun problème.

« Qu’on soit bien clair toi et moi, en général je me moque plus ou moins de ce qu’on peut me raconter, le venin que peuvent cracher les eirik comme toi, mais s’en prendre aux morts est bien l’une des choses que je ne peux pas supporter. Alors, réfléchit bien la prochaine fois que tu voudras insulter une personne, MA femme ! Compris ? »

Un instant, le Réprouvé fixa les vêtements que la jeune femme portait et y déclencha le feu au niveau de sa poitrine. Il avait toujours tendance à se méfier des personnes qui semblaient fragiles et innocentes car, elles étaient en général les plus féroces de toutes, mais à cet instant, le voile rouge de la colère l’empêchait de réfléchir clairement.

« Ou bien je n’aurais aucun scrupule à brûler tes vêtements et te laisser entre les mains du premier homme qui passe. Quoique je sois presque certain que ça ne dérange pas les filles comme toi. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 31 Déc 2013, 23:06


Un simple sourire ornait délicatement les lèvres roses de la jeune femme. Charmante et douce expression qui teintait une frimousse angélique. Si ce n'est que la petite moue était moqueuse. Il brillait dans les mires vertes de la Sirène un éclat d'arrogance. Et cette insolence transparaissait dans son infinie sérénité et le calme qu'elle abordait. Tranquille, elle suivait des yeux le Réprouvé en colère qui vint s'installer à sa table. L'Ange laissait tomber le masque. Il avait commencé à se briser dès lors qu'elle avait laissé le venin de ses mots couler sur un homme qui n'avait rien demandé. Et elle rit doucement, durant quelques brèves secondes. Les flammes qui léchaient sa poitrine et dévoraient le tissu blanc de sa robe ne semblaient guère l'importuner. Elle n'avait pas réagi ni même ciller. Ses longs doigts pâles finirent par se poser près de son cœur de poussières, et le feu diminua avant de mourir dans un crépitement sourd. En quelques gestes lents, elle balaya la poussières noirs, sans se soucier de ses seins à moitié dévoilé. Si sa peau était un peu rouge, elle n'était pas brûlée. « Croyais-tu réellement que cette flammèche ridicule aurait raison d'une femme faite d'eau,  de braises et de cendres ? Bel espoir. Mais économise-toi gamin.»  Sarcastique, elle soupira. « Tu es tout à fait lamentable. Qui crois-tu impressionner ? Penses-tu sincèrement que plus tu feras de bruit et plus tu seras grossier, la peur que tu inspireras sera grande ? Pauvre mec. Ma gamine a cinq ans était plus terrifiante que toi. Tu n'es vraiment pas crédible.» Elle se redressa légèrement pour poser un coude sur la petite table et déposer son menton dans la paume de sa main. « Il n'y a plus rien de bon à tirer d'un homme un tant soit peu alcoolisé. Ses instincts primaires de bête reprennent le dessus. De vrais petits caïds qui ne comprennent pas qu'ils font rire. Mais ne t'inquiète pas. Je me charge de te remettre les idées en place, pauvre petite âme égarée.» La jeune femme n'avait pas bougé. Elle n'en avait pas besoin pour user de sa magie. Elle puisa sans rien dire dans son esprit élémentaire, qui lui offrait un accès illimité à l'eau, qu'elle pouvait ainsi contrôlé à sa guise. Et une violente averse soudaine s’abattit sur Maak, pour le tremper jusqu'aux os.  

Vanille rit à nouveau. « Heureusement que la petite idiote pour laquelle tu soupirais est morte. Elle se suiciderait de honte à ta vue déplorable, en entendant ton discours sans queue ni tête.» Elle pencha délicatement la tête sur le côté. « Une eirik, vraiment ?» murmura-t-elle en souriant. Le Réprouvé n'avait guère de chance. Car la cruelle maniait relativement bien le Zul'dov. C'est pourquoi elle prononça avec délice : « Naako io wah zirkoniis grik ek sil sona.» Petite pause théâtrale avant une insulte très mal prise par la plupart des hommes, un mot pour le moins vulgaire chez le peuple des Réprouvés. « Dziwka.» Elle souriait toujours. « Cela expliquerait bien des choses. Es-tu sûr que ta belle est partie ? N'a-t-elle pas plutôt fui ?» Cet homme était une telle brute qui respirait l’orgueil. Il était toujours plaisant de se moquer de la virilité de ces messieurs. « Et navrée. Contrairement à Reiya je ne laisse pas n'importe qui me passer dessus. Je ne suis pas une vatin, moi.» Et elle insista tout particulièrement sur le dernier mot. Encore un coup bas. Mais il était si facile de se faufiler dans l'esprit d'un embrumé par le vin, comme fouiller ses pensées pour trouver le nom de l'objet de sa peine. « Guette les filles dans les henselt, tu retrouveras peut-être ton amour perdu.»

Maak aurait mieux fait de se taire, au lieu de provoquer la sulfureuse Vanille qui ne pouvait s'empêcher de dénigrer une morte puisqu'on l'avait menacé. « Khaleesi ney volum. C'est ainsi que m'appelait l'un des tiens. Je te laisse deviner pourquoi. Ou plutôt, je vais t'en exposer les raisons.» Tout se passa relativement vite. Les prunelles claires de la jeune femme se firent entièrement noires. Et une main se posa soudainement sur l'épaule de Maak. Un homme à moitié décomposé dont les os étaient visibles de toute part se tenait là, à scruter le Réprouvé. Et dans un râle, il se jeta sur sa proie dans l'espoir de lui arracher un peu de chair. Le temps que le jeune homme se débarrasse du zombie, la Sirène avait tout le loisir de s'armer. Et entre ses doigts apparut un long poignard tristement célèbre. La lame était longue et fine, et se tordait comme un serpent, se teintait d'étranges nuances de bleue. Une arme connue dans certain milieu pour appartenir à une personne peu recommandable. « Ce n'est en rien personnel. C'est simplement ton Destin.» Certes, pour l'heure, la jeune ondine ne l'appréciait guère. C'était un homme sans aucune manière, et pas la moindre élégance. Si Vanille recherchait la compagnie des êtres les plus violents, elle les préférait avec subtilité et classe.

Dans un dernier sourire, Vanille, plus féline que jamais, bondit sur Maak en passant par dessus la table. La moitié des présents filait déjà. Ils ne tenaient pas particulièrement à être des dommages collatéraux.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 02 Jan 2014, 00:29

Musique d'écriture •  The Devil Takes Care of His Own - Band of Skulls

De nouveau, la boisson lui avait causé bien des tords ; le monde autour du Réprouvé, qui commençait à chavirer doucement, comme un doux murmure que pourrait lui adresser le Destin, une mise en garde. Malheureusement pour Maak, il avait été bien sourd à tous les avertissements qu’il avait pu lui indiquer jusqu’à maintenant, et il ne semblait toujours pas s’en rendre compte. Certes, il n’avait jamais été très résistant à l’alcool ou tout du moins, beaucoup moins que certaines personnes qu’il avait côtoyé, mais pas au point que la tête lui tourne avec simplement quelques verres. La fatigue, le mal être qui ne l’avait pas quitté depuis bien des années, les soucis, beaucoup de facteurs pouvaient expliquer son état actuel, mais sûrement pas les malheureuses gorgées de saké qu’il avait bu. Il y avait autre chose, mais il n’y accordait pas beaucoup d’importance, il ne voulait pas chercher ce qui pouvait causer ce trouble en lui car il sentait que cela ne servirait strictement à rien, il se laissait aller tout simplement, comme un pauvre idiot las de se battre pour vivre. Son attitude pouvait en témoigner.

La jeune femme lui parlait, mais il n’y faisait pas attention car il ne comprenait presque aucun mot sortant de sa bouche, il n’avait pas non plus la force de répondre, son esprit trop embrouillé par ce qui commençait à le paralyser lentement. Le Réprouvé interpréta ce signe comme un retour de bâton qu’avait décidé de lui envoyer le Destin auquel il croyait plus que tout. Il était à présent à la merci du premier homme qui se présenterait pour lui arracher la vie, incapable de voir clairement ce qui se passait autour de lui, son monde s’effondrant lentement. Il en était certain, s’être retrouvé ici avec pour seule compagnie non désirée une femme qui, à ce qu’il avait réussi à saisir, était en train de l’insulter et de mettre en doute son attitude, n’était pas dû au hasard. Il s’était comporté comme un inconscient toute sa vie, il n’avait pas réussi une seule à mener à bien un objectif quelconque qu’il s’était fixé, il ne méritait donc pas de vivre en homme de bien.

Cependant, Maak n’était pas décidé à lâcher la rampe de cette manière, il avait bien l’intention de se battre une dernière fois, car déjà, il rencontrait des difficultés à raisonner correctement ou à trouver un angle d’attaque. Ses réflexions étaient de plus en plus lentes, sans compter ses mouvements qui l’étaient tout autant que ses réflexes ; il n’avait pas esquissé le moindre mouvement lorsque quelque chose le surpris dans son dos, il n’avait même pas essayé de le maintenir à distance l’espace d’une seconde lorsque ce qui semblait être un zombie tenta de lui arracher un morceau de sa chair pour en faire son repas. Avant même qu’il ne comprenne tout ça, la jeune femme qui s’était trouvé devant lui jusqu’à maintenant, sauta par-dessus la table pour se retrouver sur le Réprouvé, une arme entre ses doigts. Sa faux n’étant pas à portée de main, ce dernier usa de la chose qu’il pensait pouvoir encore contrôler : sa main ; refermant cette dernière en un poing fermement serré, l’hybride lui décocha une droite qu’il voulait puissante, mais il ne parvenait plus non plus à jauger sa force.

Il profita tout de même de l’effet de son attaque pour se dégager de l’emprise de l’inconnue et s’éloigner du peu de pas qu’il pouvait faire sans que la tête ne lui tourne. La preuve en était que les quelques mouvements qu’il venait d’effectuer l’avait chamboulé au point que sa vue s’était dangereusement troublée, sa respiration s’accélérant de plus en plus. Il cherchait son souffle, comme si un poing lui avait été écrasé sur la gorge ; il en était persuadé, cela provenait du saké qu’il avait bu, il ne pouvait en être autrement, un empoisonnement sans nul doute. Mais à présent il était bien trop tard pour qu’il puisse faire quoi que ce soit, sa fin était proche, il le sentait au fond de lui, ses dernières minutes se jouaient maintenant. Cette existence des plus misérables qu’il s’était toujours efforcée de compensé du mieux qu’il pouvait ne serait plus qu’un mauvais souvenir d’ici très peu de temps.

Puisant dans les dernières ressources qu’il possédait, le Réprouvé essayait d’échapper aux coups fins, subtiles et élégants de la jeune femme, mais il en était bien incapable et à chaque parade qu’il tentait de contrer, ou qu’il pensait pouvoir contrer, Maak recevait un coup de plus de la part de son assaillante. Ce n’est que dans un geste qui relevait du miracle, que l’hybride réussi à saisir sa faux pour tenter d’attaquer à son tour son adversaire ; il en était conscient, il ne parvenait pas un seul instant à la touche, c’était à peine s’il réussissait à arracher un lambeau de sa robe avec les trois lames qu’il possédait. Son état pitoyable était affligeant, même pour lui ; sa respiration se faisait de plus en plus rapide, son souffle par coup accéléré lui donnait l’impression de suffoqué. Son corps refusait de plus en plus d’obéir à ses gestes ; ce n’est que dans un dernier éclair de lucidité que le Réprouvé prit conscience que la jeune se trouvait dans son dos. Il se retourna sa faux à la main ; alors qu’un nouveau coup de poignard allait s’abattre sur lui, il écarta ses bras.

Maak accueillit alors sa plus fidèle amie: la Grande Faucheuse.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Si è spenta la mia vita {Vanille}

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Mors Tua, Vita Mea - Séléna
» Gradus Vita (pv Mitsu)
» Mors Tua Vita Mea | Solo
» Mors Tua, Vita Mea - Deux (Séléna)
» Pas bon le sel (PV Vanille)
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Est :: Rocher au clair de lune-