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 Test Niveau IV : Faire face à son ombre [Vanille]

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Ven 03 Aoû 2012, 21:41

Test Niveau IV : Faire face à son ombre [Vanille] 544040bann

    Il existe à toute chose son opposé, son contraire, comme le bien et le mal, l'amour et la haine, la lumière et l'obscurité, la mort et la vie. Une dualité nécessaire à l'équilibre du monde afin que la balance de l'univers ne s'ébranle. Cette dichotomie existait aussi pour tout être vivant, car en chacun d'entre nous, il existait une part de bon comme de mauvais. Qu'importait ce que l'on se déclarait, on ne pouvait nier les sentiments divers qui vous habitaient... On ne pouvait être dénué de cœur, on ne pouvait être dénué de colère. Mais la différence se trouvait dans la dominance de l'un ou de l'autre. Noah s'était toujours située sous l'étendard de la neutralité, bien qu'elle ne savait que trop qu'elle se cachait derrière ce porte drapeau, qui au final, n'avait que bien peu de sens. Il venait toujours à un moment donné, dans le choix de nos actions, un penchant vers une distinction bonne ou mauvaise. Être neutre signifiait seulement ne pas faire en sorte que les bonnes actions ne dépassent les mauvaises. Cela était aussi la preuve qu'il n'était guère bon de ne pas se méfier de ceux qui se déclamait tel quel car il était capable du meilleur comme du pire.

    De quoi était capable Noah? Elle se le demandait, mais s'en inquiétait tout aussi bien. Ceux qui la connaissaient, dirait d'elle qu'elle était voluptueuse, charmante, voire même attendrissante. Elle était capable de faire preuve d'humilité et de sagesse quand cela était nécessaire. Pourtant, de la lumière naissait aussi l'obscurité et cette même obscurité dormait en son être, refoulée, oubliée... ignorée pendant de longue année par son inconscient. Toutefois, lorsqu'elle eut cherché à comprendre qui elle était, elle saisit la complexité de sa nature et ce que sa renaissance en tant qu'ombre avait ouvert. Si toute sa vie de rehla fut vouée à la soumission, l'obéissance et l'esclavage, les profondeurs de son âme avaient été souillée par la colère, la rancœur et les désirs inavoués de vengeance. Ils furent cachés tout au long de son existence... mais quand elle quitta le premier plan de la vie pour choisir la mort, la chose qui revint, l'ombre, l'obscurité, fut un amas de sentiments négatifs, bien loin de porter le visage de la Noah que nous connaissons. Difforme, torturée, méprisante, elle était un spectre de haine qui, guidée par de noirs desseins, s'était vouée à retrouver la dernière personne qu'elle méprisa. Et quand elle eut enfin trouvé, elle tortura sa raison pour la pousser vers la mort la moins noble qui soit... sans pour autant calmer l'animal en colère qu'était l'ombre. Noah se souvenait à présent, elle se souvenait de ce qu'elle fut brièvement, elle se souvenait des terribles sentiments qui l'avaient parcouru, elle se souvenait avec quel rage qu'elle s'acharna de façon inhumaine sur la dépouille de son bourreau. Et cette chose sommeillait quelque part en elle, et cela la terrifiait plus que tout, de ne plus être maîtresse d'elle-même. Elle ne souhaitait plus ressentir de telles choses à nouveau. Pour se faire, elle devait devenir plus forte, plus puissante que jamais.

    Quoiqu'il en fut, un curieux sentiment frappa l'ombre il y avait près de quelques jours. Pour une raison qu'elle ignorait, on l'intimait de se rendre près du vieux phare, à la levée du jour. C'était comme si une conscience extérieure venait à caresser ses songes et la réclamait pour un rendez-vous. Peut-être était-ce juste son imagination ou même une vision où elle se voyait là bas. Qu'importait la réalité de cet évènement, l'ombre avait uniquement suivi son instinct et s'était rendu sur les terres de ce paysage maritime. Arrivée là bas après de longues heures de marche, seule, elle fut accueillit par les embruns de la mer et le parfum de l'eau salée. Le phare, ancien, prônait néanmoins de toute sa gloire et semblait attendre Noah. Ce dernier serait alors le témoin des avènements futurs, un témoin silencieux du changement...
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Ven 03 Aoû 2012, 23:13

Test Niveau IV : Faire face à son ombre [Vanille] Sans_t10

Qui est-ce?:


Je m'approchais à pas de loup de vieil homme aigri, assis non loin de la vaste cheminée qu'il contemplait, le regard vide. Dans son grand fauteuil de velours rouge, il aurait pu avoir fier allure, seulement, son visage était rongé par la maladie, l'âge et les tourments de la vie. Fatigué, il gardait sa tête appuyé contre sa main. Au bord du gouffre, c'était pour moi le bon moment d'agir. J'avançais silencieusement jusqu'à lui pour me courber près de son oreille et lui murmurer de ma voix douce et caressante comme du satin quelques mots. Juste quelques mots. Simples et innocents. Pourtant, je déversais en eux toute ma rage, mon dégout de la vie, ma puissance et mon venin. «Il n'y a plus rien pour toi, ici. C'est fini.» Se rendait-il compte que je n'étais pas une petite voix dans un coin de sa tête mais bel et bien une créature peuplant ces terres? Je n'en étais pas sûre. Mais peu m'importait, je n'avais qu'un but, et je l'effleurais du bout des doigts. Je n'avais plus qu'à affirmer un peu plus mon emprise pour qu'il sombre, et son temps ne se comptait plus en heures, pas même en minutes, mais en secondes. Il hocha faiblement la tête tandis que quelques marmonnements incompréhensibles s'échappaient de ses lèvres usées. Je reculais lentement pour m'enfoncer dans un coin d'ombre à l'autre bout du salon, observant de mes grands yeux bleus ma proie qui se relevait, un poignard à la main. Le geste fatal ne tarda pas, il s'effondra. L'esquisse d'un sourire illumina fugacement mon visage, mais je savais que mes yeux gardaient leur éclat éternel, celui de la mort.

Sans plus tarder, je filais comme un météore auprès d'un mort. Une malheureuse enfant qui était promise à un bel avenir, avant qu'un amant malfaisant en décide autrement. Ce courageux monsieur s'était enfui en courant après avoir commis l'irréparable, abandonnant le corps de la belle sous un pont insalubre. Je m'accroupis près d'elle. Vivante, elle avait du être très belle et j'imaginais sans peine ses traits adorables respirant la santé et la joie de vivre, ses cheveux blonds soigneusement travaillé en boucles élégantes. Je soupirais et sans cérémonie, l'emportais. Son existence avait été bonne et vertueuse: sa plus grosse erreur avait été de succomber aux charmes de la mauvaise personne. Un léger pincement au cœur à cette pensée et ce qu'elle réveilla dans ma mémoire, je la déposais tout simplement dans le fleuve qui la conduirait à sa prochaine demeure. Je l'accompagnais le plus rapidement possible. Je ne voulais pas perdre de temps, aujourd'hui. « Et bien, Xiaolin, tu ne chômes pas en cette magnifique journée. Tu as fait passer des dizaines et des dizaines d'âmes, à la suite, dans les fleuves et tu as poussé six hommes au suicide, et parmi eux, un personnage important et apprécié. C'est du beau travail... » Je n'eus aucun mal à reconnaître la voix de Sanctus, le gardien de la vengeance. Je me raidis avant de lui répondre d'un ton ferme, bien que ma voix demeure douce: «Je travaillais sur ces cas depuis longtemps. Coïncidence que j'arrive à mes fins en même temps.» Il rit. « Tu es trop modeste.» Je fis quelques pas en avant, et avant qu'il saisisse mon bras, j'ajoutais: « Surtout pressée, en fait.» Et sans tomber dans les vaines politesses qui m'irritaient, je m'évaporais vers d'autres cieux.

Lorsque j'ouvris les yeux, puisqu'il m'était plus confortable de les fermer quand je me téléportais, j'aperçus un grand phare. Le vieux phare. Ainsi, j'avais atterris sur le continent dévasté. A quelques mètres près, je sombrais dans les eaux profondes de l'Océan. C'était le risque à prendre dans les téléportations non contrôlées, mais j'aimais le danger et ce gout de péril. Je fis quelques pas sur les gros rochers humides et glissants qui bordaient cette étrange île. Plusieurs fois, je faillis tomber. Mon habituelle maladresse combinée aux fortes brises maritimes allaient causer ma perte. Qu'importe, j'étais déjà morte. Tandis que l'aube au loin pointait le bout de son nez, je commençais à chantonner un petit air qui me traversait l'esprit. Vestige de mon ancienne vie où chaque jour, j'inventais une mélodie différente pour emmener dans les abimes les plus profondes les pauvres marins qui croisaient mon chemin. De mon vivant, je trainais énormément dans les parages, c'était mon lieu de prédilection. Mais depuis plusieurs décennies, j'avais chasser de mon esprit ce morceau de ma vie. Je n'étais pas venu depuis si longtemps... Les choses n'avaient pourtant pas vraiment changé. Le hasard et le destin avaient décidé que je devais y retourner en cette belle matinée.

Le vent s'engouffra dans ma robe digne des anciens temps. Elle gonfla et je ne tardais pas à m'étaler de tout mon long sur les gravillons. Mes mains se refermèrent sur la terre avant de la lancer, de rage, le plus loin possible. La seconde suivante, crispée, je me tenais la tête, et mon épaisse chevelure blanche voguaient dans tous les sens. Je devais avoir l'air d'une sauvage. Tant pis, je n'avais pas de public dans les environs pour se moquer de moi. Enfin, c'était ce que je croyais. En relevant légèrement les yeux, je discernais la silhouette frêle et délicate d'une jeune femme aux cheveux de jais. Mes prunelles plus glacées que la mer qui m'avait engendré, je m'approchais d'elle à vive allure. J'étais poussée par une force étrange. Si mon pas était déterminé et mon visage, neutre, j'ignorais pourquoi j'agissais de la sorte. Je m'arrêtais à quelques pas d'elle pour la détailler et j'arrêtais mes yeux sur l'unique qu'elle avait. « J'ai entendu parler de toi, jeune Ombre. Naoh? Noah?» Je n'avais jamais été douée pour retenir les noms, d'autant plus lorsqu'il s'agissait de ceux qui alimentaient les bavardages entre suicidés commères.  

Sans crier gare, je fis demi tour, contemplant le lointain, les vagues qui dansaient frénétiquement tout en me murmurant leur chant mélancolique. Mains croisées derrière le dos, la mousseline de ma robe me chatouillait le bout des doigts, mais je me concentrais sur mes autres sens. Respirant à plein  poumon l'air pur rempli de ce arrière goût salé, j'ajoutais: « N'est ce pas un lieu idyllique? La rencontre entre la terre dévastée et la mer, parfaite et imprévisible. J'aime ce chaos environnant.» L'ordre avait quelque chose étouffant. Au moins ici, je me sentais à mon aise. Même si quelqu'un venait gâcher le calme auquel je m'attendais. Dans un souffle, étrangement bavarde, moi, si peu loquace habituellement, je lâchais: « J'ai été comme attirée ici. Hasard? Je n'y crois guère. Que fais-tu là?» Je me retournais lentement vers elle. Je posais mon regard tout aussi vide que celui de l'homme que j'avais poussé au suicide un peu plus tôt. Tout en moi respirait la mort. Et bien que je bouge, je n'en demeurais pas moins l'ombre de ce que j'étais autrefois.
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Lun 20 Aoû 2012, 17:27

    La mer avait toujours attirée les hommes, elle avait toujours fasciné par son bleu inconstant. Indomptable, sauvage, ce qui ne pouvait être véritablement manipulée attirait toujours, comme ce que l'on ne pouvait sincèrement posséder. Pourquoi le désir vous emmenait toujours vers des cheveux que l'on ne pouvait gravir? Noah s'était toujours interrogée sur cette nature. Pourtant, était-elle différente des autres? Sans nul doute pas. Et là, aux côtés de ce paysage, elle déambula jusqu'à atteindre le phare. Qu'elle fut petite à ses côtés, si insignifiante. Une simple fourmi face à un géant de pierre. Mais ce bâtiment était l’œil de la terre, celui qui observait l'horizon, celui qui guidait les marins, celui qui annonçait que le bout du chemin était là. Une beauté née de la main des hommes et qui l'ignorait aujourd'hui... Cette pensée fit naître alors une profonde amertume dans le cœur de l'ombre, un chagrin curieux qu'elle ne s'expliquait pas. Posant alors sa main sur le mur froid du phare, elle ferma les yeux comme si elle cherchait à écouter les battements du cœur de la pierre. Une quête veine cependant car elle finit par s'en détourner. Un bruit. Une râle. Elle ne saurait le dire.

    Quittant alors son géant, elle descendit les quelques cailloux qu'elle eut gravit pour l'atteindre afin de rejoindre la terre. De son regard étoilé, elle guetta alors ce qui avait attiré son attention jusqu'à ce qu'une femme à l'ondulante chevelure lui apparaisse et vienne à sa rencontre, d'un pas de prédateur. Toutefois, pour une raison qui lui échappait, Noah n'était nullement effrayée, juste fascinée par l'apparition qui se dressait là. Cette femme dégageait une aura magnétique et imposait le respect naturellement. Muette, elle écouta alors la voix de cette dernière vibrée alors que les flots venaient sans cesse se briser sur la côte. Lorsqu'elle entendit la mélodie de son nom s'échapper de sa bouche, elle comprit bien rapidement qu'elle avait à faire à une congénère, une ombre. Mais ce n'était pas comme si l'intriguante inconnue cherchait à le dissimuler.

    " Noah. Noah Wyndyl. "

    Mais alors que la jeune femme s'apprêtait à lui poser une question, elle lui tourna le dos pour observer la mer. Là elle lui déclama alors ses pensées, pensées qui sonnaient avec une pointe d'intimité.

    " Je n'y vois pas de chaos.... juste l'évidence. Une association qui ne pourrait être plus belle qu'entre deux lieux si différents. Là où la terre est force et rigueur, la mer est sauvage et intenable. Mais vous avez raison sur la magnificence du lieu. "

    Comme tout, les choses n'étaient qu'une question de point de vue... mais qu'importait quand l'idée principale était la même pour tous? Puis de fil en aiguille, dans un enchainement attendu, l'inconnu questionna Noah sur la raison de sa présence, tout en rapportant qu'elle eut été attirée ici.

    " Je fus moi même attirée ici... une impression, un besoin. Je devais venir ici... alors me voici. Notre rencontre devait être écrite, bien que je n'en saisisse pas le sens. Mais permettez-moi de vous poser une question. Qui êtes-vous? Vous qui semblez me connaître? "

    En effet, c'était le détail principal qui chiffonnait Noah, le fait d'être connue. Elle qui était si modeste et si effacée pour bien des raisons, elle s'étonnait qu'elle eut possédé la moindre réputation. Toutefois, peut-être que bien des choses se disaient dans le monde des ombres, et elle apprendrait bien vite de quoi il en retournerait...
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Mar 02 Oct 2012, 23:08

Je regardais la dénommée Noah, détaillant durant quelques brefs instants son visage et son allure. J'aurais voulu la gratifier d'un de ses espèces de sourire de politesse que l'on laissait se dessiner sur ses lèvres, pour bien paraître, parce que c'était tout simplement d'usage. Mais pas même l'ébauche d'un rictus déformé ne vint éclairer un tant soit peu mes traits, je le savais, je le sentais. Je me contentait donc de fixer de mes grands yeux claires mon interlocutrice du moment, me demandant si mes prunelles trop blanches et argentés , trop bleus, allaient la gêner, et je pariais déjà sur le nombre de secondes qu'elle allait tenir avant de détourner le regard. Au bout de quelques instants, je détournais mon attention de la jeune femme pour la reporter une nouvelle fois à l'étendue bleue si somptueuse qui s'offrait à notre vue. Je murmurais dans un souffle offert au vent :

« L'évidence? Peut-être est-ce simplement là l'expression de nos caractères personnelles, de notre vie, nos existences et notre point de vue. Pour moi, tout ceci n'est que chaos. L'anarchie règne. Et cet Océan si délectable à ma vue est un des êtres les plus vicieux qui existe. Aussi fourbe qu'enchanteur, aussi cruel que merveilleux. Grâce à lui, j'occupe longuement mes journées, à récuperer les marins et les vaillants, et les femmes et enfants éplorés qui préfèrent, loin des vagues, en finir avec la souffrance d'avoir perdu un être cher.»

Je parlais trop. La voilà la véritable évidence. L'ombre qui me tenait plus ou moins compagnie n'allait pas tarder de s'ennuyer de la mienne. Mais qu'importe. Je n'avais pas pour habitude de me faire des amis, et je n'en avais jamais souhaité et ce depuis fort longtemps. Peut-être aurais-je du me forcer à paraître aimable, mais je n'avais aucunement envie de me faire passer pour quelqu'un que je n'étais pas. Si la logique aurait voulu que je me taise, je continuais simplement à dire ce que j'avais envie de prononcer, les mots que je voulais entendre s'élever dans les airs, parmi le chant des oiseaux et la mélodie des vagues :

«N'est-ce pas à la fois fabuleux et étrange? Tout deux attirées dans un même lieu. Je ne crois pas aux coïncidences. La vie est parfois faite de hasard, parfois, elle s'arrange légèrement pour pousser les choses dans la direction qu'elle souhaite. Personnellement, plus je réfléchis à la question, plus je discerne un sens à notre rencontre. Je crois simplement que je ne suis pas forcement la personne la mieux placée pour remplir le rôle que l'on souhaite que je joue pour toi.»

Il était tout de même rare que je sois aussi bavarde. Ce lieu avait quelques effets des plus étranges sur ma personne. Je devais surveiller cela. Agacée, je secouais vivement la tête, déclenchant le chaos dans mon épaisse chevelure blanche qui, comme un nuage de fumée, voletait dans tout les airs frénétiquement, dans une danse macabre.

«Je doute que mon nom te soit d'une grande utilité, mais soit, si tu le veux, je m'appelle Xiaolin.»

Et j’espérais de tout cœur que cette jeune Ombre ne connaisse pas ma réputation de sans cœur, d'ombre insaisissable et maussade qui effectuait son travail sans broncher et sans la moindre compassion. Depuis un bout de temps déjà, quelques rumeurs circulaient à mon sujet sur une éventuelle promotion. Mais avant d'y accéder, je devais moi même aider quelqu'un à s'élever dans notre hiérarchie. Surement cette fille. L'esprit de la mort m'avait-il envoyé là pour que je teste et forme cette demoiselle, que la pousse à bout et lui fasse voir les limites de sa résistance physique et morale? Que devais-je faire? Peu à peu, tout devenait clair.

«Je suis donc... l'une de tes supérieures, dirons nous.»

Je dus avoir une mine dégoûtée. Ces termes ne me plaisaient guère.

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Ven 08 Fév 2013, 00:06

    Noah était devant une jeune femme étonnante. Elle était là, à s'observer toutes deux comme des curiosités. Pourtant, elles étaient liées l'une à l'autre par le lien étonnant de leur existence d'ombre. Plus elle se tenait en sa compagnie, plus elle saisissait que rien n'était dû au hasard.

    D'après les propos de l'intrigante, Noah se rendit compte qu'elle était une faucheuse, ou plutôt, une personne qui recueillait les âmes perdues. Visiblement, elle s'était "spécialisée" - si l'on pouvait dire les choses de cette façon - dans le recueillement des marins, et tous les éplorés de l'océan. En y repensant, on pouvait se dire que la mer était le plus bel endroit pour mourir, mais aux yeux de l'ombre, ce n'était pas tout à fait vrai. Si le paysage était beau, la mort qui pouvait attendre un individu dans les vagues étaient d'une violence inouïes. Si l'on se jetait du haut d'une falaise, alors les flots vous briseraient contre les parois, de toute leur puissance, aveuglé par les écumes des vagues. L'on devait se souvenir de la douleur et uniquement de la douleur en dernière sensation. Quant à ceux qui se noyaient, on avait le temps de saisir toute l'ampleur de la venue de la faucheuse. L'eau qui s'engouffrait dans vos poumons, le froid, la peur, les réflexes inattendues de survie malgré tout le désespoir qui avait pu vous pousser là où vous en étiez... La mer était une traitresse, elle avait ses humeurs. Lorsqu'elle vous embrassait, elle ne vous lâchait pas telle une amante jalouse.

    Puis la conversation changea, et on en venait au point crucial de leur rencontre. Coïncidence ou non? Noah était presque du même avis que sa congénère. Le fait qu'elles se soient croisées là, à cet instant précis, ne pouvait être dû au simple hasard.

    " La mieux placée pourquoi? Que l'on souhaite-t-on de moi? Ai-je ml fait quelque chose ou est-ce que l'on requiert ma présence quelque part? Je dois avouer que je suis un peu perdue. "

    Ce fut enfin que l'inconnue révéla son identité, mais son nom ne semblait ne trouver aucun échos dans sa mémoire. Toutefois, le contraire l'aurait étonnée. Elle ne connaissait que peu de personne de son peuple et les rassemblement d'ombres... autant dire que ce n'était pas monnaie courante. De plus, regrouper tous les suicidés ensemble pourraient peut-être leur donner de bien mauvaises idées après tout.

    " Ma... supérieure? Je vois. Vous êtes donc ici pour me demander quelque chose? "

    Noah intéressait de plus haut gradé qu'elle? C'était étonnant mais si tel était son devoir, alors...
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Ven 26 Avr 2013, 18:11

Je m'y prenais mal. En même temps, le relationnel n'avait jamais été dans mes meilleures compétences. J'étais de ces Ombres vicieuses et silencieuses qui viennent et repartent, furtives, muettes et sans un bruit. Maladroite dans mes mots, je ne pouvais pas me permettre de réfléchir des heures durant à la façon la plus propice pour m'exprimer, même si j'en ressentais le besoin pour ne pas faire de bêtises. Je devais pourtant tâcher de faire quelques efforts, sans quoi la conversation risquait de s'éterniser, si je ne daignais prononcer que deux ou trois mots toutes les heures. Dans un soupire, je passais avec lassitude une main dans mon épaisse chevelure claire, pensive, les lèvres entrouvertes, prête à articuler quelques phrases d'une petite voix :

« Ne panique pas, les hautes sphères n'ont rien à te reprocher, bien au contraire. Je suppose que si je suis ici avec toi, c'est parce que tu es une travailleuse assidue qui mérite de s'élever dans notre hiérarchie. J'aurais simplement préféré qu'on me prévienne de ce que l'on attendait de moi, plutôt que de m'envoyer sans rien dire auprès de toi. Mais qu'importe, maintenant que je suis là, je ne compte pas faillir et encombrer les volontés supérieurs, j'agirais comme ils le souhaiteront. Noah Wyndyl. Tu fais partie des Grands Faucheurs, n'est-ce pas ? »

Je fis une courte pause, profitant de se répit pour faire quelques pas, je sautais de rocher en rocher avec légèreté, les mains croisés dans le dos. Puis je relevais lentement mes yeux claires dénués du moindre éclat pour observer brièvement cette Ombre. « Moi, je suis un Passeur. Est-ce que tu sais ce que c'est ? » Il était préférable de poser la question pour éviter les malentendus et les confusions. Certaines Ombres ne s'intéressaient pas le moins du monde à leur race, et par conséquent, ne voulaient pas en apprendre plus. Autant prendre quelques précautions. « Je n'ai rien à te demander, Noah. Par contre, il faudrait que toi, tu réfléchisses. Penses-tu qu'il est temps pour toi d'aller de l'avant ? Ce que je te propose, en cette belle journée où le chaos s’entremêle avec des tréfonds de raison et de beauté, c'est de la passer avec moi. Ainsi, je pourrais t'en apprendre plus sur ce que tu es, pour te faire Passeur. Si ta puissance et ta volonté le permettent, bien entendu, puisque la première Ombre venue ne peut pas prétendre à ce poste, qui diffère de tout ce que tu as du connaître

J'aurais aimé sourire. Mais pas l'ombre d'un ne vint teinté mes traits. Peu importe. J’enchaînais sans scrupule : « Disons que la tâche est plus noble. Mais elle n'en ait pas moins capitale. Il faut de la rigueur, et surtout, abandonner l'idée du plaisir sadique que possèdent bien souvent les jeunes Ombres impétueuses à pousser les vivants à la mort dans un suicide parfait. Comprends-tu ?» Non pas que je la prennes pour une sotte, de toute manière, je ne la connaissais pas, mais je voulais qu'elle saisisse bien l'essence de la tâche des Passeurs. Car si ce n'était pas le cas, elle n'avait rien à faire parmi nous. « Il faut savoir allier les anciennes tâches et les nouvelles.» J'étais vague, j'étais floue. Mais au moins, je devrais avoir quelques questions.

« Et se libérer de ces chaînes.» murmura-t-elle en levant les yeux vers les cieux. Si jamais par le plus grand des hasards elle acceptait ma proposition, la suite des événements risquait d'être bien moins agréable. Mais elle serait nécessaire. Et ce n'était pas pour rien que l'on m'avait envoyé, moi, auprès d'elle. J'étais réputée pour laisser transparaître peu de sentiments, pire, pour ne pas en ressentir. Était-ce vrai ? Je n'en savais rien. Mon cœur était gelé, mon esprit fait de la même matière que les cauchemars. Mais Noah ne devait rien en savoir. Elle ne devait pas connaître beaucoup de membres des Ombres. Et au fond, moi non plus. Je me contentais de faire mon travail.

« Dis Noah ...» demandais-je sur des intonations étonnement délicates. « Comment es-tu morte ?» J'avais eu le bon goût de ne pas lui demander comme je le pensais. Je voulais simplement savoir pourquoi elle s'était suicidée, dans quelles conditions. Une curiosité morbide, pour beaucoup. Mais je m'en fichais pas mal. Nous étions ainsi, faites de morts et de néant, de mystère et de peur. Est-ce que j'aimais ça ? Peut-être, peut-être pas. Je me contentais d'exister. À ma façon.
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Dim 27 Oct 2013, 16:16

    L'ombre ne savait que penser, ni même où se trouver. Ce fut avec un étonnant sérieux qu'elle buvait les mots de son interlocutrice, sagement, comme une enfant à qui l'on faisait la leçon, une enfant que l'on félicitait pour son attention. Même si elle n'y paraissait pas, Noah en ressentit une certaine fierté mais elle la trouvait fort déplacée en son fort intérieur. Se devait-on de se féliciter à pousser autrui à la mort, méritée ou non? Elle avait depuis longtemps acceptée son rôle en ce monde, acceptée ce qu'elle était. Son état était sa malédiction. Elle avait choisi de défier les dieux en s'accordant elle-même le répit éternel et elle devait payer le prix de sa vanité en poussant autrui au même péché. Elle se devait de regarder les autres à prendre le même chemin que le sien, elle se devait de les obliger à le prendre, même si elle savait les conséquences. Elle n'avait pas le choix. Point.

    " Les Grands Faucheurs, oui. Je ne sais depuis combien de temps. "

    Silencieuse, elle observait sa camarade qui donnait l'impression de s'amuser. Paradoxalement, son visage n'en dessinait pas le moindre amusement. C'était avec indifférence qu'elle s'adonnait à ce saute-mouton rocailleux. Mais elle finit par s'arrêter en lui adressant une question.

    " Un passeur? Je n'en sais que peu de chose. Mais on dit qu'ils emmènent les âmes vers le grand fleuve des morts. "

    La fille de joie se montra honnête et il lui semblait ridicule de raconter le moindre mensonge sur ses connaissances. Pour le peu qu'elle connaissait, cela reposait soit sur des livres, soit sur les on-dit. Ni plus ni moins. Mais son étonnement fut plus grand quand elle saisit qu'il était question de monter en grade. Devenir passeur? Cela signifierait que l'on reconnaissait sa force mais aussi que l'on lui faisait assez confiance pour lui donner plus de responsabilité. Se devait-elle d'être heureuse? Elle ne savait pas. Elle ne ressentait rien car elle ne réalisait pas la chose. Sa modestie le lui empêchait.

    " Devenir Passeur... Cela serait un honneur si j'en suis digne. "

    Ce fut les seuls mots qu'elle trouva à dire, monotones et placides. L'excitation n'était pas sa qualité première car elle eut toujours été en retenue. Malheureusement, plus le temps passait, plus ses émotions s'effaçaient. Seule sa mémoire et sa conscience lui valait son humanité. Et même si elle n'en disait rien, elle avait peur de tout perdre.

    " Je comprends. Je comprends la noblesse de ses responsabilités. Je pense pouvoir également dire que l'impétuosité ne fait pas partie de mon caractère et donc ne me ferait défaut. "

    C'était sa façon de montrer son intérêt pour sa cause car, plus les minutes passaient, plus elle comprenait que devenir Passeur pourrait être un soulagement à sa morale. Elle deviendrait plus une accompagnatrice qu'un bourreau. Devenir Passeur lui apporterait le confort de l'âme et l'acceptation totale de sa nature d'ombre, sans défaitisme. Mais elle fut surprise par la question de sa congénère et cette fois-ci, cela se dessina sur son visage par un sourcillement.

    C'était pourtant une question si anodine quand on était une ombre. On se demandait toujours pourquoi elles en étaient arrivées là. Les raisons variaient toujours de l'un à l'autre.

    S’éclaircissant la gorge et un peu gênée, Noah cherchait les mots pour s'expliquer. Certes, il ne s'agissait pas de justifier son geste, ni d'être prise en pitié. Le suicide était une lâcheté dont on devait supporter le poids et la douleur.

    " Le désespoir. Je me suis laissée prendre par lui. J'ai passé les derniers jours de ma vie dans une geôle où j'ai été affamée. J'avais espéré jusqu'au dernier moment d'être libéré par l'être que j'aimais. Il est venu avec des intentions bien différentes que celles que je désirais. Il m'a lacéré le visage et abandonné. J'ai choisi de quitter ce monde avec ce que j'avais sous les mains, en me lacérant les poignets. Ce fut long... "

    Que dire de plus à la tragédie. Une femme de plus trompée en ce monde par la faiblesse des sentiments et l'espoir. Mais tout n'avait été que vanité, de l'amour désirée à celui de sa propre mort.
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Sam 09 Nov 2013, 23:03


Pensive, je courbais la tête en mordant délicatement le bout d'un de mes doigts. J'étais face à une bien étrange et mystérieuse femme, secrète et peu loquace. Je ne pouvais lui reprocher sa retenue, c'était le lot commun des nôtres. La joie de vivre et la bonne humeur n'étaient guère des traits de caractère que l'on retrouvait aisément chez les Ombres. Et c'était bien mieux ainsi, car le besogne que l'on nous demandait de remplir jour après jour n'était pas vraiment pour les biens heureux, il fallait avoir une certaine mentalité et une volonté d'expier ses pêchés. Mais la Grande Faucheuse qui était prêt de moi ne comprenait sans doute pas encore l'étendu du rôle de Passeur. « Comprendre la noblesse des nouvelles fonctions est une chose, certes, déjà bien. Beaucoup de jeunes Ombres intrépides ou encore trop avides de mort ne peuvent prétendre à monter dans la hiérarchie, tant les mauvaises habitudes persistent. Cependant, pour être Passeur, il ne suffit pas de bien vouloir récolter l'âme des personne en fin de vie et parcourir les terres du Yin et du Yang. Il est capital de bien saisir que tu auras bien moins de libre arbitre, que tu ne pourras pas prendre n'importe quelle âme mais bien entendu obéir à nos supérieurs.» J'étais toujours sur mes rochers, à passer de l'un à l'autre sans me préoccuper des vagues déchaînées. « Je dirais que le plus important pour devenir Passeur est de commencer à faire son deuil. Un deuil définitif.» Je me tournais lentement pour faire face à Noah.

« T'es-tu débarrassée de ton passé, Noah ? Ton suicide te pèse-t-il sur l'âme ? As-tu des regrets ou des remords ? Entretiens-tu une quelconque haine ou rancune ? Ta mutilation est-elle une plaie dans l'esprit bien plus que sur le corps ? Plus simplement, comment ressens-tu aujourd'hui ce désespoir dont tu m'as parlé ? Est-il toujours en toi ?» Et il était peut-être temps d'user de moi de détour. Je me voulais plus crue. « Comment vis-tu ton suicide ?»

En quelques pas légers, je sautais de roches en roches pour rejoindre la terre dévastée du vieux phare et me rapprocher un peu de Noah que je scrutais de mes grands yeux pâles. « Bien évidemment, le but n'est pas de retrouver le sourire et chanter à tût-tête dans des champs de fleurs. Jamais nos supérieurs ne nous demanderons une chose pareille, sous peine de voir leur effectif largement réduit. Mais le mal qui habite le cœur doit être plus léger, quelque peu apaisé.» Les lèvres pincées, je fis quelques pas. « Et je ne suis pas sûre que tu en sois encore là à l'heure actuelle. Dis-moi si je me trompe ?» Les rouages de mon esprit s'étaient mis en marche. J'avais déjà concocté deux ou trois petites choses pour mettre à l'épreuve cette demoiselle. Car peu importe ce qu'elle me répondait, j'avais envie de vérifier par moi même la véracité de ses dires. Dans un premier temps, tout du moins. J'avais tellement de choses à tester avant d'accorder à cette sombre créature l'honneur de grimper dans la hiérarchie des morts. C'est donc tout naturellement que je décidais qu'il était temps pour moi d'agir, silencieusement et sans prévenir, comme la mort. J'avais depuis toujours la capacité d'influencer les émotions, de les tordre et les manipuler selon mes bonnes volontés. C'est d'ailleurs ce don qui avait causé ma perte, chose que je gardais bien de préciser. Mais mon envie n'était pas de faire percer quelconque sentiment faussée chez Noah, mais plutôt de les amplifier de façon scandaleuse. Il fallait qu'elle éprouve par mille la moindre sensation et qu'elle les accepte, qu'elle comprenne ce qui l'habitait. Car derrière le masque froid d'indifférence que la plupart des Ombres affichaient se dissimulaient un véritable mal être, pire, une immense douleur sur laquelle on ne pouvait mettre de mot, le dépit d'avoir voulu mourir et d'être condamnée à vivre pour donner le repos éternel.

Alors mon pouvoir, assez vicieux je devais bien l'avouer, l'effleura, avant de l'enlacer, l'emprisonner, et s'abattre sur elle. Sous le joug d'autant d'émotions, j'étais persuadée d'entendre davantage de brides de vérités. « Ressens le poids de ta propre dépression.» murmurais-je. « Vois la Malédiction des Ombres. L'acceptes-tu ?» Je parlais lentement, sans que ma voix brise le calme tumultueux des environs. Mes méthodes n'étaient pas forcément les plus douces. Mais un jour, on m'avait complimenté sur ma façon de procédé. On m'avait dit que j'étais une brute violente compatissante et très humaniste. Je menais les gens à la grâce, mais le chemin était rude. Il fallait mérité tout ce qu'on obtenait. « Nous sommes entre nous, nous sommes entre Ombres. Parle moi sans retenu, le silence n'est pas de rigueur ici et maintenant. J'ai besoin de savoir, et tu as besoin de connaître tes vérités.» La suite, je ne lui dis pas, mais je n'en pensais pas moins. Elle devait se suicider une nouvelle fois, se jeter à corps perdu, et vivre une nouvelle fois la déchirure de son passé.
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Test Niveau IV : Faire face à son ombre [Vanille]

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