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 ¤ Tournoi des nations : Épreuve de charisme ¤

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Mitsu
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mer 11 Déc 2013, 17:24

¤ Tournoi des nations : Épreuve de charisme ¤ 583185Epreuvecharisme


L'épreuve de charisme se présenterait sans doute comme un rêve mais il n'était en aucun cas question de cela. Non, en réalité, les Aetheri s'étaient amusées à créer des manoirs, des châteaux, des demeures de la plus grande architecture, appartenant à des personnes que l'on pouvait aisément imaginer comme étant riches. Néanmoins, il n'en était rien car la femme, si l'on pouvait dire les choses ainsi, qui organisait l'épreuve, était unique et multiples à la fois. Dans chaque forteresse, dans chaque demeure, elle était les murs et les invités, les domestiques et les propriétaires, apparaissant sous différentes formes, sous différents visages, les corps se mouvant comme une foule de Mortels, discutant entre eux, buvant du champagne en trinquant à l'avenir. Tout ceci avait l'air réel et, quoi qu'il en soit, quelque part, ça l'était. Aussi, les participants avaient reçu une lettre, ou, plutôt trois lettres distinctes en fonction de l'endroit où ils choisiraient d'aller. Chaque lettre commençait ainsi :


« Chers champions,

votre souverain a choisi de placer en vous ses espoirs. A présent, vous représentez votre race pour cette unique épreuve de charisme. Montrez-vous digne de la confiance accordée en illustrant votre prestance par votre présence. Vous avez le choix entre trois réceptions, et les indications sur ce que vous devez faire se trouvent ci-dessous, ainsi que le lieu de rendez-vous. »


Ensuite, les lettres se diversifiaient en fonction de la réception qui était énoncée. La première lettre contait ceci :

« Lord Erickson vous convie dans son château où aura lieu un défilé de mode. Bien entendu, vous ne faites en aucun cas parti des mannequins mais il faudra convaincre les organisateurs de vous faire monter sur le podium pour défiler. Usez de tous les stratagèmes pour vous faire remarquer par la foule et par ceux qui ont le pouvoir de vous faire réaliser votre objectif. »

La seconde :

« Lord Bowlby vous convie dans sa demeure à une soirée où se mêleront débats politiques et économiques. Vous devrez faire en sorte de pouvoir vous exprimer devant les invités parmi les plus grands connaisseurs des terres du Yin et du Yang. Votre discours doit être convaincant. ».

La troisième :

« Mademoiselle Klein vous convie à sa soirée dansante. Une troupe professionnelle se produira dans la cour de la propriété à la nuit tombante. Vous devez faire en sorte, par tous les moyens, d'intégrer les danseurs, de briller et de faire briller votre partenaire. ».

Les trois lettres se finissaient par une phrase, un objet étant livré avec :

« Néanmoins, vous avez un malus car vous devrez porter tout le long de la soirée, que vous choisirez d'intégrer, cet objet ridicule. A la fin, il faut que la foule se l'arrache. Bonne chance. »

En clair, en plus de devoir se placer sur le devant de la scène, chaque participant devrait le faire avec un objet ridicule. Le lieu de rendez-vous, bien que se situant dans des demeures différentes, se trouvait près de la montagne de l'Edelweiss enneigée.

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Jeu 12 Déc 2013, 20:30

Cela avait commencé de manière quasi habituelle pourrait-on dire. Yulenka avait reçu une invitation, Yclipt lui avait très chaudement recommandé de s’y rendre, pour ne pas dire obligé, et en moins de temps qu’il ne lui en fallait pour le dire, elle s’était retrouvée dans un carrosse direction la demeure d’un certain Lord Bowlby. Selon le rapide briefing que lui avait fait son bras droit, ce gentilhomme avait pour réputation d’organiser des soirées intellectuelles où les grands esprits de ce monde aimaient à se rencontrer et se confronter en débats aussi passionnés que réfléchis. Ce qui n’était pas pour déplaire à la jeune demoiselle finalement. Elle espérait bien apprendre beaucoup de cette soirée, et profiter d’un savoir qui lui serait offert à l’insu de leur orateur.  Cela serait également l’occasion d’échanger quelques points de vu. Dans une tenue aussi élégante que sobre, la jeune Impératrice arriva devant le lieu de rendez-vous. Elle allait s’y rendre lorsqu’elle entendit de petits bruits de pas de course. Se retournant, elle vit une petite fille venir précipitamment à sa rencontre tenant entre ses mains une boule de poils. Mais ce qu’elle croyait être un animal était en réalité une coiffe !  Une étrange sorte de bonnet…. De fourrure léopard…. Avec des oreilles…. Et deux grands pans de chaque côté se terminant par ce qui semblait être des poches.

Qu’est-ce que c’était que cette chose à l’allure complètement capillotractée ?!

Mais voilà que la petite fille vint lui tendre avec un sourire exhalant le bonheur et la fierté, et elle lui dit avec un enthousiasme explicite.


Madame Yulenka ! Tenez ! Je l’ai fait toute seule pour vous ! Ça protègera vos beaux et longs cheveux bleus !
-Euh….
Marie viens ici ! Veux-tu laisser la demoiselle tranquille avec tes bêtises ?! Une reine n’a pas besoin des chiffons farfelus d’une enfant !

Celle qui semblait s’occuper de la petite Marie était visiblement très mal à l’aise du cadeau que la petite fille venait de tendre avec autant de bon cœur à la jeune vampiresse. Les tabliers et les tenues que ses interlocutrices portaient lui laissèrent penser qu’elles étaient des domestiques de la maison.

Excusez-la majesté, elle est jeune vous savez, mais elle vous tient énormément en admira…. ?!

Yulenka avait doucement prit la coiffe des mains de la jeune fille, et s’accroupissant à sa hauteur, elle lui offrit un sourire radieux et chaleureux, avant de lui faire un bisou et de lui caresser doucement la tête.

-Merci beaucoup Marie… Tu as dû te donner beaucoup de mal pour le faire. J’en ferais bon usage, sois en sûre. Je dois te laisser ma douce, on m’attend. Encore merci !

Les yeux de la petite fille s’illuminèrent de petites étoiles, tandis que la femme qui l’accompagnait resta bouche bée devant le geste de la jeune reine. Qu’allait-elle faire de cette guenille à une pareille réception ?! A vrai dire, Yulenka elle-même n’en savait rien ! Mais elle ne se sentait pas le cœur à refuser le présent qu’une enfant s’était donné du mal à faire, sous prétexte qu’elle était reine ! Alors là ! Tout en cherchant le sens dans lequel s’enfilait ce curieux bonnet, elle pénétra dans la demeure. Le gratin semblait déjà très impliqué dans une conversation sérieuse sur ce qui semblait être la politique de gestion d’une entreprise. Tout en s’approchant de ce groupe, et toujours en se débattant pour arriver à enfiler correctement son cadeau –si tenté est qu’il y avait un sens à ce machin- elle tendit l’oreille aux différents arguments soumis.

Du rendement ! C’est à ça qu’on reconnait la bonne santé d’une entreprise n’est-ce pas ? Le Circus Brothel par exemple, cet établissement –tout discutable soit-il- ne fait-il pas recette ? Y a-t-il ne serait-ce qu’un concurrent qui oserait défier ce colosse sur ses terres ? Non Monsieur !

Mais justement mon cher, on ne fructifie pas son affaire sans une bonne stratégie ! Et comment s’y prend votre tenancier, puisque nous le prenons en exemple ? Par la force ! Non seulement notre homme à écraser ses concurrent, mais il écrase aussi les contestataires internes ! Personne en sa maison n’oserait élever la voix contre lui et encore moins émettre un avis contraire sous son toit ! N’est-ce pas là la preuve qu’un bon ‘’patron’’ se doit d’être d’une discipline et d’une rigueur sans appel ?!

-Je crois monsieur que vous allez un peu vite en conclusion sur notre homme, et sur la situation en générale.

Yulenka était enfin parvenue à enfiler son bonnet ! A l’intérieur d’une grande salle chauffée, et avec sa tenue raffinée en prime, autant dire qu’elle avait juste l’air d’une illuminée abonnée au mauvais goût par excellence ! D’ailleurs la tête que firent les convives, lorsqu’ils découvrirent la voix féminine qui les avait coupés, valait le détour. Sur tous les visages on pouvait lire un « mais qu’est-ce que c’est que cette hurluberlue » ? Profitant de l’effet de surprise que provoquait sa vision, la jeune fille usa de l’attention qu’on lui portait pour enchaîner.

-Certes Zéleph est respecté dans son entreprise. Et n’importe quelle personne sensée redouterait ses colères. Mais il n’est pas le monstre abruti et hermétique comme vous semblez le caricaturer. L’un d’entre vous a-t-il réellement étudié comment notre réprouvé gérait ses ouailles ?

En tout cas, pas en portant une touffe de poils rapiécé sur la tête…. Ça n’inspire certainement pas au respect !

Quelques ricanements se firent entendre, mais contre toute attente, Yulenka sourit doucement à la moquerie de l’homme, rebondissant même sur sa remarque.

-Et si je vous disais que même en portant cette coiffe atypique, à la fin de cette soirée vous ne me verriez plus comme une petite écervelée un peu légère, comme certains ici pensent que je suis ?
Mais revenons-en à la gestion de notre commerce. S’il est bien entendu nécessaire d’établir un minimum d’ordre et d’organisation, le respect ne s’obtient pas, et ne s’est jamais obtenue par un climat de terreur. Il se mérite. Zéleph possède un fort caractère, mais si ses employés lui accordent du crédit, c’est parce qu’il est également une bête de somme, qui respecte et considère ses hommes et ses femmes, jusqu’aux prostitués. Bien sûr il sera le premier à râler s’ils font des bêtises. Mais il sera également là pour les féliciter lorsqu’ils auront bien travaillé, et les soutenir lorsqu’ils seront soumis à des épreuves périlleuses.


Où voulez-vous en venir ?

-Au fait qu’un employé, ouvrier ou quoique ce soit, sera indéfiniment plus rentable dans son travail s’il se sent valorisé, écouté et reconnu, qu’un de ses homologues la bride serrée sous une chape de plomb. La peur n’est pas synonyme de respect, c’est un sinistre leurre éphémère. Quelqu’un qui travaille parce qu’il le veut, parce qu’il a le souci de bien faire son travail, et qu’on lui accorde de la reconnaissance pour sa prestation et ses efforts, donnera au maximum de ses capacités pour réussir, car il est motivé et fier de ses actes. A contrario, le même homme dans des conditions autoritaires, et sous le joug de la peur ou des remontrances, agira simplement de manière à éviter une situation désagréable. Il ne cherchera pas à faire bien ou plus, il cherchera à se mettre en sécurité. Si son but premier n’est pas de bien travailler, comment voulez-vous qu’il soit réellement productif ?

Silence de mort dans la salle. Les railleries avaient cessés, et les propos de la jeune vampire inspiraient visiblement au respect et à la réflexion. Et après un petit temps qu’elle leur avait laissé pour digérer sa thèse, elle se tourna vers l’homme qui l’avait repris sur sa coiffe loufoque, et avec un sourire léger, elle lui demanda.

-Et maintenant ? Croyez-vous toujours qu’il m’est nécessaire d’arborer un couvre-chef plus conventionnel ou plus solennel pour discourir parmi vous ?

Il semblerait que l’habit ne fasse pas le moine en effet…

-C’est exacte. Je n’ai pas eu besoin d’une apparence sévère, austère ou imposante pour vous communiquer mes idées. J’ai simplement usé d’observations de réflexions et d’écoute. Tout comme un bon patron n’a pas besoin de violence perpétuelle pour se faire respecter, mais des mêmes ingrédients que j’ai utilisés ici.

Yulenka, ou comment faire d’un bonnet qui fut la risée de tous, le fil d’Arianne d’une étude sur la gestion et la politique dans un secteur économique donné. La suite de la veillée se profila sur la même lancée, mais plus personne ne vint mépriser le bonnet, devenu le symbole soirée, même pas par pensée.


[1421 mots]
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Lun 06 Jan 2014, 20:39


La danse. C'est la raison de mon existence. Raconter des histoires avec des gestes, plutôt qu’avec de simples mots. Donnant ainsi quelque instant de bonheur aux créatures peuplant ce monde. C’est ma passion; transmettre des moments de rêverie. Et tout cela, grâce à la danse. Imaginé donc ma joie, quand le thème de l'épreuve fut donné. Ce fut une épreuve adéquate pour moi. Que je ne pouvais me permettre d'échouer. Qu'importe l'issue finale de ce test, un sentiment de fierté personnelle m'envahissait déjà. Représentant mon peuple et exposant ma profession. Je souhaitais seulement réussir ma prestation.

J'étais là. Inviter dans cette grande demeure. Parmi des invités que jamais sans doute, je n’aurais pu côtoyer. Mais si j'étais présente à cette réception, ce n'était surement pas pour profiter du buffet ou pour faire la conversation aux invités. Non. Je devais impérativement trouver où se cacher la troupe d'artiste qui aller se produire ce soir. Le soleil n’était manifestement pas encore décidé à se coucher. Ce qui me laissait une marge de manœuvre honorable. Que je n’avais pas fatalement besoin. Puisque, étant également danseuse, je connaissais les coulisses du décor. Et par conséquent, je savais où se dissimuler les artistes avant de se dévoiler sur scène.

▬  Allez dépêcher vous un peu! Toi là viens m'aidais! Entendis-je en bas d’un escalier.
Dernière un porte à l’abri des regards indiscret.
▬  Veuillez m'excusez mais...
▬  Qu'es ce que tu veux?
▬  Hmm... J'aurais souhaitais pouvoir participer à votre spectacle de se soir.
▬ C'est une blague?
Dit-il d’une voix hautaine et moqueuse.
Riant surement intérieurement pour mon manque de tact et ma naïveté.
▬ Non, je suis plus que sérieuse.
▬ Nous n'avons pas besoin d'une novice qui prêtant savoir danser juste parce qu'elle arrive à faire une pirouette. De plus, tu ne connais nullement notre chorégraphie. Alors non. Remonte en haut et laisse les professionnelle faire leur travail!


Un juron resta en travers de mon gore. Quel abject personnage était ce vieil homme! Plus la conversation avançait, plus la tonalité vocale augmenter. On aurait sans doute pus comparait cette scène à un échange père et fille, d'où le géniteur refuserait une poupée à son enfant qui se serait mis à lui faire des caprices. Rien nie ferais. Cette discussion était vouée à l'échec. Avec son caractère borné et mon insociabilité, un dialogue de sourds avait été entamer. De longues et interminables minutes c'était suicidées pendant cet échange futile. Voyant la lumière de l'extérieure diminuée, je contenu mon ardeur et retenu mon irrésistible envie de me jeter sur mon interlocuteur. Fermant les yeux. Respirant profondément. Cherchant soigneusement les prochains mots que j'allais prononcer.

▬  Quand avez vous oublier votre passion?
▬  De quoi parles-tu petite insolente?
Répliquât-il sinistrement.
▬  La Danse... n'est pas simplement une chorégraphie technique que l'on apprend bêtement. C'est avant tout un moyen d'exprimer ce que l'on ressent. Et cela peut se faire essentiellement par une part d'improvisation.

Un silence. Un son bien dérangeant pour mes nerfs à l'heure actuelle. Ce que j'attendais, ce n'était pas le bruit du vide. Mais une réponse claire et argumenter. Venant de celui qui ce désigner comme le "chef" de cette troupe. Mais mon attente ne fut satisfaite. Ce fut ce jeune homme, aux cheveux d'or, qui s'occupa de rétorquer à mon impertinence.

▬ Soit... Alors montre nous se que signifie véritablement le mot "Danse".
▬ J'espère que tu n’es pas sérieux?
▬ Je la guiderais. Alors ne tant fais pas, je suis sur que tout ce passeras bien.


Un simple grognement se fit entendre. Puis, sans la moindre insistance, le patron de la troupe disparu derrière une autre porte. Sans doute pouvais-je prendre sa réaction comme un accord contraint face à ma demande. Et cela me convenait parfaitement. D’un signe de la tête, je remercie le garçon qui était intervenu en ma faveur. Celui-ci, qui sembler avoir mon âge, dégageait une forte aura lumineuse… Et me réserva une étrange surprise. Une manière bien insolite de me souhaiter la bienvenue dans leurs groupes.

Il se trouve que Mademoiselle Klein, la maitresse de cette demeure, avait une passion bien étrange. Un adepte du tricot. Il y avait donc un mot d'ordre pour la compagnie : porter l'une de ses créations lors de leur prestation. Et bien entendu, je fus celle qui dût porter l'une de ses bizarreries. L’objet que l’ont me tendit fut une broche. Fait de laine. Qui souhaitaient sans doute vouloir ressembler à un cœur. Mais qui hélas pour lui, fut garnie de tellement de laine et de couleurs diverse, qu’on aurait simplement dit une pelote de laine désorganisée. Si encore cet objet était petit… Mais il se trouve que cette fantaisie essayer d’égaliser avec la taille de ma poitrine ! Et Pheobe seule savait combien elle était encombrante. Je ne fus en position de refuser cette tâche. Acceptant ce présent à contre cœur.

Les derniers rayons du soleil se dissipèrent peu à peu. Invitant notre présence dans la cour. Peu de temps après, la musique s'engagea. Ordonnant ainsi l'animation de nos corps. Sans prendre le temps de déchiffrer le tempo, mon corps se soumit aux décisions de mon partenaire, qui m’avait saisi par la taille. Me courbant selon ses désirs. Tournant à la vitesse qu'il ambitionnait. Me guidant parmi les autres danseurs. Le permettant ainsi de me manipuler tels que le ferait un marionnettiste avec son pantin. Il menait la danse alors je le suivis sagement. Ne réfléchissant pas. Laissant délicatement le temps à la musique de pénétrer mon âme.

Me submergeant par tant de son qui devaient être apprivoisé. Je finis par me laisser bercer. Sans lâcher du regard le garçon angélique, je me détachai de son étreint pour valser entre les acrobates qui nous accompagner. Combinant mon improvisions émotive à leur savoir expérimenter. Un spectacle excentrique créant une certaine harmonie. Produisant une part de magie. De ces êtres dansants et acrobatiques. Fessant ainsi tête à mon coéquipier qui ne pouvait plus, à lui seul, décider de la tournure que prendrait notre danse.

Subtilement, la scène se désemplissait. Un par un, les artistes disparaissaient. S'éclipsant furtivement. Chaque un leur tour. Ne souhaitant pas attiraient brusquement les regards des observateurs. Se tapissant dans l'obscurité de la nuit. À l'abris des regards. Laissant là place pour le grand finale. Dès lors, sans pouvoir objecter, je me retrouvais seule. Séparaient de mes semblables les danseurs. Exclût de cette masse fluidifiant de noblesse. Dans cette cour qui composait notre scène, il ne restait plus que moi. Et lui. Nous étions seuls. Côte à côte. Yeux dans les yeux. Jouant la séduction et la provocation. Captivant les spectateurs pour je ne serais quelle raison.

Si nos destins avaient dût se lier en cette nuit, ce n'était que pour répondre à une même et unique besoin: celui de danser. Nous ne nous connaissions pas et ne cherchions pas à en savoir davantage. Pourtant, nous ressentions la même chose à cet instant précis. Sans prononcer une parole, nous arrivions à nous comprendre. Un lien éphémère nous relier. Bougeant nos membres au gré des caprices sonores. Les mains glissaient. Les jambes s’entrecroisaient. Les yeux jamais ne se quittaient. Nos corps se frôlaient sans pour autant se toucher. Et l’euphorie nous gagna peu à peu.

Dans un mouvement de folie. Dans les derniers instants de l'existence de ce moment d'enchantement. Toutes les danseurs se réunir dans une dernière ronde. Comme si nos vies en dépendaient, nous dansions en ne plus en finir. Jusqu’à l’épuisement intégral de nos muscles. Jusqu'à ce que le souffle nous manque. Jusqu’à ce que la musique finisse par se laisser mourir dans silence de la nuit. Un silence bien court, puisqu'il se fit rapidement dévorer par les applaudissements et les acclamations. Le spectacle était fini. Un sucées qui ne pouvait être négligé. Tenant fermement la main de mon partenaire. Une salutation générale fit réaliser en guise de remerciant pour leur attention et leur ovation. Un dernier regard sur celui qui m'avait permis de vivre cette expérience. Un dernier sourire. Un dernier au revoir.

« Je suis fier de toi »

Ses doigts glissèrent viscéralement des miens. Ce perdant intentionnellement entre les invités juxtaposait. Dissipant son visage parmi tous ces masques humanisaient. Ne fessant plus qu'un avec ce néant qu'ont qualifié de vivant. Les applaudissements avaient laissé place au murmure incessant. Mélangeant l'émerveillement et le détachement. Exprimant leurs impressions et ressentiments sur notre prestation. Désorienté et accablais, je n'apprêtais plus attention à mon environnement. De ces femmes admirant cette broche que je mépriser tant. À ces hommes exprimant leur allégresse pour ma prestation.

Mon épreuve fut sans doute réussie. Mais aucun ravissement ne me parvenu.

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Mar 14 Jan 2014, 18:27


« Lord Erickson.» murmura la douce Nausicaa dans un soupire agacé. Du bout des doigts, elle parcourrait l'écriture délicate ancrée dans un papier d'un blanc éclatant. Ses lèvres étaient pincées, et elle sentait dans sa bouche une saveur de mépris et de moquerie. Presque inlassablement, elle relisait les quelques mots de la missive. Et c'est non sans une pointe d'ironie qu'elle se plaisait à repasser son passage préféré. « Votre souverain a choisis de placer en vous ses espoirs.» La jeune femme doutait du bien fondé des intention de sa tendre mère, mais elle aurait parié que c'était par jeu et malveillance qu'elle lui avait imposé cette grotesque mascarade. Mais puisqu'il était hors de question de courber l'échine face à la mégère, Nausicaa tâcherait de briller dans cette épreuve de la Coupe des Nations. Les mains tremblantes d'appréhension, la demoiselle s'empara d'un petit paquet gris au mystère étouffant. C'était le fameux malus dont parlait la lettre, que Vanille avait spécialement dénicher. Et la jolie blonde redoutait plus que tout son contenu. « La garce.» Léger grincement de dents. Nausicaa n'avait plus qu'une seule envie : fuir. Cependant, elle devait se préparer pour le défilé où elle était plus ou moins invitée.

Nobles et aristocrates sirotaient une coupe de champagne en parlant tout bas. Il régnait dans le château du Lord Erickson cette ambiance si désagréable propre aux bourgeois trop prétentieux pour rire ou même sourire. Nausicaa se sentait mal à l'aise dans cette atmosphère lourde et pesante. Un grand podium serpentait à travers l'immense salle de réception. D'élégants mannequins déambulaient en ventant et vendant autant leur corps que les créations d'artistes plus ou moins talentueux. Mais certains regards avaient quitté le défilé pour dévisager avec une certaine surprise la nouvelle arrivée. Pourtant, Nausicaa était loin d'être vilaine. Sa longue chevelure blonde était relevé en un chignon élaboré d'où dépassaient quelques boucles. Elle portait une robe fluide à la soie argentée, griffée d'un couturier prometteur des mages blancs. Mais sa coiffure était ornée de deux grosses oreilles blanches de chat. Sur ses joues étaient dessiné au charbon des moustaches. Et en guise de gants, elle avait des épaisses pattes aux coussinets moelleux. Un déguisement à la fois ridicule et tendancieux au regard de certains. Mais Nausicaa ne se laissait pas abattre. Un charmant sourire étirait ses lèvres pâles, son regard était avenant et son visage ouvert. D'un démarche légère et gracieuse, elle avançait. On se retournait à son passage. Charmés, intrigués, étonnés, choqués, les avis divergeaient à l'égard de la délicieuse princesse qui ne pouvait retenir ses joues de se colorer de rouge. C'était un teint rosie, presque de plaisir.

L'attention qu'on avait porté à Nausicaa avait bien entendu été éphémère. Bien vite, les convives s'étaient détournés de la jeune femme pour se reconcentrer sur des mondanités. Loin d'en être déçue, la jeune Ondine en profita pour s'éclipser en toute discrétion. Elle se glissa à travers des rideaux pour regagner des coulisses, où s'entassaient des mannequins entourés par des couturiers angoissés. Rêveuse, elle laissa glisser son regard sur ces derniers, à la recherche de celui qui semblait le plus ouvert d'esprit. Elle finit par jeter son dévolu sur un jeune homme maigrichon à l'allure décalé qui semblait avoir consommé des substances pour le moins peu recommandées. « Bonsoir. » souffla la Sirène en usant des talents de séduction naturels que possédaient toute fille des eaux. Le couturier releva les yeux et scruta la divine mais surprenante créature qui se tenait devant lui. Il leva les yeux au ciel avant de tourner les talons. « Vous êtes donc sans ambition, mon seigneur.» Quelque peu piqué dans sa fierté d'artiste, le couturier lâcha sans pour autant faire demi tour « Le Grand Ama a de grands projets, et tous ses rêves se réalisent.» - « Mais le Grand Ama est-il bien entouré ?» Cette fois-ci, il se retourna avec hargne pour toiser l'arrogante. « Regarde les filles qui sont autour de toi. Elles sont belles. Et elles sont à moi.» - « Hum. Ainsi vous êtes de ceux qui préfèrent dix propositions banales, de second choix, au lieu de prétendre à une forme de perfection.» - « Tu es bien orgueilleuse ma chérie. Tu t'es vu ? C'est une réception avec les hautes sphères ici ! Pas carnaval. À moins que tu te prennes pour un chat ? Auquel cas, je m'en fais pour ta petite tête de blondinette. » - « C'est que vous n'êtes pas prêt à marquer les esprits. Vous n'arrêtez pas de me dire de me regarder. Mais vous alors ? Vous sombrez dans les méandres du commun. Vos créations sont semblables à toutes les autres. Rien d'audacieux. Je vous propose de pimenter votre style et de vous démarquer avec un mannequin qui ne ressemble à aucun autre.»

Nausicaa sourit davantage. Ses pommettes rehaussées étaient adorables, avec les moustaches qui la rendaient d'autant plus expressives. Ama scruta la jeune femme sans rien dire durant quelques instants, avant de s'en aller. Refusant de perdre tout espoir, l'ondine le contempla. Peut-être allait-il revenir ? Des secondes s'écoulèrent. Puis une minute. Et deux. Ama réapparut, une petite chose dans les mains. « Enlève ta robe.» C'était l'ordre d'un grand couturier. Nausicaa mis sa pudeur de côté pour laisser glisser le tissu le long de son corps. La nudité semblait commune en ces lieux. Tout le monde était en sous-vêtement. Ama, dans un geste théâtrale, brandit le vêtement de sa confection dont il ne semblait pas peu fier. « Je n'avais pas prévu de l'inclure dans le défilé. Mais tu es peut-être la fille idéale pour ça.» Et c'est ainsi que la jeune femme se retrouva affubler d'une robe en lambeaux, semblable à des flammes qui lui lécheraient la peau. Ama entreprit aussi de renforcer le côté sauvage en déstructurant sa coiffure. « File.» Petite tape sur les fesses. Nausicaa faillit le gifler. Mais elle ne pouvait décemment laisser passer sa chance. Et elle avança sur le podium, dans la lumière.

Le tissu était magique. La couleur était changeante. Parfois, les flammes de l'enfer rougeoyait avec ferveur et chaleur. Parfois, on croyait voir les vagues et les abîmes les plus profondes, ou les forêts les plus abondante, jungle aux mystères. La longueur de la robe aussi variait, passant d'une longueur extravagante, à devenir tellement court que cela en devenait inconvenant. Mais Nausicaa ne pouvait se satisfaire de cela, briller par une tenue. Elle devait exploiter le malus imposé. Lentement, la jeune femme se courba jusqu'à finir à quatre pattes, et féline, elle alla jusqu'au bout du podium. « Miaaaou

La suite, Nausicaa ne fut pas certaine de bien la comprendre. Le choque passé, certains aristocrates furent pris d'une rare frénésie frôlant l'hérésie. L'inconnue déguisée en chatte provoqua de drôles de réactions. La mode fut lancée, et elle était aux animaux. Pour autant, le changement pour le moins radical était presque effrayant aux yeux de l'ondine. Tous avait déchiré leur vêtements, et s'étaient affublé de notes animales. Certains avaient mis de grands masques, de chevaux, de cerfs ou de bêtes. Nausicaa fut sacrée Reine des Chats.

1182 mots.
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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36410
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mer 15 Jan 2014, 15:32

« Mamaaaaannn!!! Ze l'ai reçu !!! Ze l'ai reçuuuu !! ». Bonzour, ze m'appelle Violette. Avant ze vous aurai dit que z'ai cinq ans et demi mais maintenant ze ne sais plus trop. Ze sais que Mit-suko n'est pas ma maman mais puisqu'elle s'occupe de moi, ze l'appelle comme ça. Auzourd'hui c'est un grand zour parce que ze viens de recevoir le courrier qui me dit que ze peux participer à la coupe des nations ! Ze zozote, ze sais, mais c'est zuste pour vous embêter. D'ailleurs, ze peux très bien arrêter si vous le souhaitez. D'accord, j'arrête, de toute façon, on me le dit souvent : je commence à être trop grande pour me prêter à ce genre de fantaisies. Bon, quoi qu'il en soit, revenons à nos moutons. Comme mon autre moi, la grande, fut un jour reine des humains, j'ai décidé qu'il était de mon devoir de participer à la coupe des nations. Cependant, et puisque je suis une enfant, je m'étais dit que, peut-être, je ne serai pas sélectionnée. Mais comme j'ai signé « Violette, l'ancienne reine », je pense que le souverain actuel a dû se dire que s'il ne me choisissait pas, j'allais lui lancer des flageolets dans la tête pour le punir. Il a eu peur de moi ! Ha ha ! En tout cas, moi, je ne me souviens de rien et Mit-suko dit qu'il vaut mieux que je garde ma royauté passée secrète. Je ne sais pas pourquoi mais, en tout cas, je compte sur vous pour ne rien dire à personne ! Jaaaaamais !

« Mademoiselle Violette, arrêtez donc de parler toute seule ! ». Ça, c'est une des fidèles de Mitsu-ko, sauf qu'elle ne sait pas que Mit-suko est Mit-suko. D'ailleurs, elle ne sait pas grand chose à propos de la déesse de la justice, elle la prie, voilà tout. Enfin, quoi qu'il en soit, c'est elle qui s'occupe de me laver et de m'habiller. Et comme je dois aller au château de lord Erickson pour un défilé de mode, il faut que je me fasse belle. Enfin, pour l'instant c'est pas gagné parce que je suis debout dans mon bain et je refuse d'obtempérer, juste parce que j'aime bien voir les deux grosses joues de la dame se peindre en rouge. Et puis, je tiens ma lettre avec mes accessoires ridicules : une paire de grosses moustaches bien foncées, des gros sourcils assortis et un nez boule rouge. Bon, de toute façon, il va bien falloir que je me laisse faire donc je vous dis à bientôt pour un nouveau chapitre des aventures de Violette !

~

Me voilà donc toute belle, toute propre, avec ma magnifique petite robe blanche sur laquelle sont dessinées des têtes de licornes roses. Mes cheveux sont, comme d'habitude, attachés en couettes. Ce que j'aime bien faire, c'est sautiller, comme ça, mes couettes s'envolent et c'est très mignon, enfin, c'est ce qu'on me dit. Alors je passe, me faufilant parmi les invités qui me regardent d'un air surpris mais attendris. Il est vrai qu'une petite fille coquette qui porte une moustache, un nez rouge et deux gros sourcils, ça a de quoi faire jaser, faire s'interroger. Mais je ne suis pas ici pour m'amuser moi, je dois trouver l'organisateur pour qu'il me permette de monter sur le podium. Chose faite, cible en vue, approche mignonne enclenchée ! « Dis monsieur, ze peux défiler avec les grandes personnes ? ». Il me regarde, il n'a pas l'air de comprendre. Je lui fais un sourire. « Non petite, va jouer avec les autres enfants ! ». Je soupire. Il n'a pas compris encore, ah non, il n'a pas compris qu'on ne peut rien me refuser à moi. Car j'ai une arme secrète ! « S'il te plaît monsieur !! » J'active la petite moue, je regarde le vide avec insistance pour dilater mes pupilles, pour faire naître un petit effet mouillé, je semble sur le point de pleurer mais je suis sûre qu'il ne me laissera pas en arriver là. « Non ! ». Décidément, il faut que j'active la méthode Mit-suko. Voilà, moi qui voulait faire ça dans les règles, gentiment, il faut toujours en arriver là. « Bon, écoute monsieur, si tu ne veux pas que ze monte sur le podium pour faire le défilé, ze vais me mettre à pleurer, et si ze me met à pleurer, tout le monde va regarder ici et si tout le monde regarde, ze dirai que tu n'es qu'un vilain pas beau et les invités ils t'aimeront plus après ! Si tu continues moi ze fais un scandale ! Ok ? ». Et, pour prouver que j'en étais vraiment capable, ze me mis à chouiner. Il m'arrêta, soupirant mais finissant par m'autoriser à monter. Chouette chouette !

Et me voilà, moi, Violette, peut-être cinq ans et demi, peut-être plus, à défiler sur le podium. Alors comme toutes les petites filles coquettes, je marche en balançant doucement la tête, en chantonnant, sautillant presque parfois. Moi ze m'en fiche d'avoir une moustache, des gros sourcils et un nez rouge parce que, au final, les zens ils ont l'air de beaucoup aimer. Et comme Mit-suko ne m'a pas laissé sortir sans me donner un cadeau, je sais qu'il est à présent temps de l'utiliser. Arrivée à l'extrémité du podium, je m'arrête et je fouille un instant dans mes poches avant de déclarer : « Ceux qui n'ont pas d'accessoire sont des grosses poules mouillées qui puent !!! ». Et je lance pleins de moustaches, de gros sourcils et de nez rouges. Hé bien, croyez le ou non, mais les invités, ils se sont tous rués par terre pour essayer d'en avoir un. Pendant toute la soirée, j'ai vu des gens avec des moustaches, un ou deux gros sourcils ou un nez rouge.

De toute façon, la mignonne attitude, y a que ça de vrai ! A bientôt pour une nouvelle aventure de Violette !

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Jeu 16 Jan 2014, 12:07


Début de soirée. Un verre d'ambroisie pour faire passer tout ça. Et c'était reparti. Encore des heures gaspillées sur les lettres biscornues de cet alphabet maudit. La peste soit des démons, cette race si peu avisée qu'elle ne sache pas les rudiments de sa propre langue. Langue elle-même aberrante. Deux semaines qu'il planchait sur cette calligraphie torturée, ces accents imprononçables, ces syllabes d'outre-tombe. Une calamité. Cryptée jusque dans sa plus large acception. Anaël, en vadrouille depuis maintenant trois jours, n'aurait pas pu l'aider, et ce quand bien même il aurait donné signe de vie : n'étant pas né démon, mais issu des arcanes aujourd'hui oubliées d'une magie noire très ancienne, le bougre ne savait ni parler ni lire le langage des siens. Il fallait croire que le sort s'acharnait.

On frappa à la porte. Trois fois. Signe providentiel ou annonciateur de mauvais augure? Quoi qu'il en fût, cet élément perturbateur aurait au moins le mérite de le sortir quelques minutes de ce casse-tête. Il prenait.

- Entrez.

Un messager. Banalités d’usage, sans trop se formaliser toutefois. Il n’était pas d’humeur à tailler la bavette. Le fit ressentir à l’importun de manière assez significative. Ce dernier s’éloigna à tire d’ailes sans demander son reste. Décidément, il en fallait peu pour impressionner ces couards…

Première lecture. Sourcil arqué. Le gauche. Qu’est-ce que c’est que ces batacouèques?! Un tournoi des nations? Pour représenter les démons? C’était une mauvaise plaisanterie, à n’en pas douter. Kamaël laissa un regard suspicieux s’attarder dans les moindres recoins de son bureau, puis à la fenêtre, pour revenir à cette lettre. Il soupira. Elle portait un sceau magique que d’aucun aurait qualifié de tout à fait officiel. Second soupir. Le troisième – conformément à l’adage – ne devait pas tarder. Effectivement, il se pointa après une seconde séquence de « Toc-Toc. Larbin. Aurevoirmsieurdame. ». Un paquet cette fois. Plutôt léger. Il l’ouvrit sans plus tarder, s’attendant toujours à ce que la situation puisse se dégrader davantage. Si, c’était possible, allons voyons.

Alors! C’était à parier! A en mettre une aile – ou deux – à couper, tant qu’à faire, et sans mauvais humour. On atteignait les sommets de la supercherie. Un masque. Mais pas n’importe quel masque, un masque à son effigie. Peut-être légèrement exagéré au niveau du regard, qui faisait presque froid dans le dos, mais dont l’expression glaciale volontairement moulée traduisait tout de la satire. Il était absolument hors de question qu’il s’y rende. Un parterre de créatures sinistres, des débauchés de la pire espèce, qui prendraient un malin plaisir à rire de lui. Sans même savoir que ce serait lui… Hmm, il y avait matière à réfléchir en fin de compte. Le masque offrait justement l’image de celui que l’on veut représenter, pour la simple raison que l’on n’est pas ce dernier. Le public est donc naturellement persuadé que la personne qui se trouve sous le masque peut être n’importe qui sauf ladite personne, sans quoi cela n’aurait aucun sens. Vous suivez le raisonnement? Par la suite, s’il gagnait cette coupe grotesque, il aurait peut-être le privilège de se voir accorder une faveur par la Reine Gaia. Elle devait bien savoir déchiffrer cette fichue langue, tout de même. Ou, s’il s’agissait d’un patois quelconque ou d’un registre désuet que son jeune âge ne lui permettait pas d’appréhender, peut-être pourrait-elle accorder à Kamaël les savoirs d’un spécialiste de leur langue…

¤ Tournoi des nations : Épreuve de charisme ¤ 7501572edwe38jpg

Minuit. Ce couloir semblait interminable. Vêtu comme à son habitude, d’un apparat fastueux et élégant, fait du coton le plus doux et parsemé çà et là de bordures de fourrure blanche comme neige. Le tout dans des tons plus clairs qu’à son habitude, pour volontairement tromper l’ennemi. La perruque inimitable qu’offraient ses longs cheveux platine avait été soigneusement peignée comme à l’accoutumée. Il devait ressembler à lui-même. Un jeu d’enfant. Le talon de ses cuissardes claquait régulièrement sur les dalles de grès, de façon certainement à annoncer son arrivée bien à l’avance. La mise en scène avait commencé. Plus les minutes passaient, plus Kamaël se demandait s’il s’agissait réellement de l’épreuve de la coupe des nations, ou s’il était tout simplement tombé dans un piège des démons. Mais pourquoi? Et pourquoi lui? Qui était, parmi les anges, peut-être l’individu qui leur ressemblait le plus, au fond. Et au même moment que l’absence d’Anaël, qui avait peut-être un lien avec tout cela. Il n’aurait quand même pas fait la bêtise de le trahir?! Le scélérat, il aurait vendu son propre géniteur, son Maître, pour s’acoquiner avec une race qu’il ne connaissait pas et dont il n’avait aucune chance de se faire respecter, lui qui avait grandi sous les ailes protectrices d’un ange. Si c’était cela, le jeune démon viendrait vite à regretter sa naïveté, pire : sa stupidité.

La porte s’ouvrit. Enchaînement d’automatismes depuis le début de la soirée, à partir du moment où on l’avait fait apparaître comme par magie dans ce repère démoniaque. Il déglutit, imperceptiblement. Face à lui, un cortège, non, une meute de démon attablés à un imposant… aquarium? Dans lequel gisait une sirène apparemment sans vie dans son propre sang. Kamaël pâlit. Il sentait de moins en moins bien la tournure que prendraient les évènements.

- Seigneur Kamaël!

Réagissant immédiatement à son nom, peut être « trop immédiatement » d’ailleurs, Kamaël leva la tête vers celui qui semblait présider l’assemblée.

- Veuillez nous présenter votre… « projet », je vous prie, fit-il avec un sourire carnassier.

En jetant un œil plus calme à son entourage, Kamaël remarqua les regards impatients de ceux qui n’étaient ni plus ni moins que des spectateurs. Voilà donc le fin mot de toute cette mascarade : il était le fou du roi (enfin, du « Roi » sur son domaine, probablement un représentant de la noblesse, un sous-fifre de la grande Gaïa). Sa présence ici n’avait pour but que de distraire les convives d’une réunion politique organisée par ce démon particulièrement impoli qui n’avait pas même pris la peine de se présenter à lui. Enfin, après tout, pourquoi l’aurait-il fait? Tout le monde ici pensait que la personne sous le masque était en réalité un démon, qu’il connaissait forcément les notables de cette société. Mais qu’à cela ne tienne. Il avait un « projet » à présenter. Ne serait-ce que pour son propre salut. Car s’il échouait, il ne serait pas seulement disqualifié et libre de rentrer chez lui comme il était arrivé… non, ces ignobles créatures se feraient une joie de lui laisser un souvenir. Il fallait donc improviser.

- C’est très simple…

Il n’avait aucune espèce d’idée, en réalité. Ses mâchoires se serrèrent. Il était tout sauf un acteur, et sa capacité à faire preuve de créativité se limitait à celle de choisir de temps à autre une encre d’une couleur différente de celle qu’il utilise habituellement. Mais improviser devant ce public, avec ce masque, dans un processus d’autodérision qui était totalement étranger à ses compétences… Il fallait qu’il trouve quelque chose au plus vite! N’importe quelle ineptie ferait l’affaire, de toute manière ils étaient tous saouls comme cochons. Soudain, des rires éclatèrent. Kamaël resta immobile, cherchant silencieusement la cause de cette hilarité.

- Ahahah, endormi par ses propres mots! Hahaahah, continuez, continuez.

Le chef avait parlé. Apparemment, l’image que les démons se faisaient de Kamaël était celle d’un personnage froid, ennuyeux à mourir, « coincé » comme ils disaient. Il donna le change comme il put. Se grattant la tête par moments, ne terminant pas ses phrases, proposant des idées abracadabrantes selon lesquelles il fallait équitablement diviser les territoires des anges et des démons afin de garantir la paix entre eux. Il se demanda s’il n’était pas allé trop loin. Que nenni. Son public l’adorait. Et lorsqu’une succube se glissa sournoisement à ses côtés pour venir caresser son torse, sa réaction outragée – et, il faut l’avouer, non simulée - provoqua un tonnerre d’applaudissements. Enfin, un tonnerre de coups de poings sur le verre, certes épais de plusieurs centimètres, mais qui finit tout de même par se fissurer et par exploser sous les bras maladroits et balourds des invités. Apparemment, ils prirent communément cet incident pour un signal. Celui du repas. Ni une ni deux, on sortit la délicate créature de son… cercueil, sans ménagement. Les verres furent remplis de vin ou de sang, il n’aurait su dire. Des chants de liesse se mirent à résonner dans la salle qui s’emplit d’une ambiance malfaisante. Une orgie se préparait. Deux démones semblèrent se souvenir que Kamaël était là. Il imagina le pire en les voyant approcher. Mais, à son grand soulagement, elles ne firent que le congédier. Festin interdit aux non-initiés.


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Ven 17 Jan 2014, 10:00

¤ Tournoi des nations : Épreuve de charisme ¤ 623055Sanstitre1Papy
Papy, compagnon génie de Raeden

Papy faisait rouler les roues de son fauteuil à toute bringue ! Il ne voulait surtout pas être en retard ! On l'avait choisi ! Lui et personne d'autre ! Il n'en revenait pas ! Même si au final il comprenait rien du tout. Il ne savait pas ce qu'il devait faire exactement, qui en avait décidé ainsi, qui il devait représenté … En fait, il s'en souvenait plus. Parce que pourtant, ce n'était pas faute qu'on le lui ait répété encore et encore. Il y avait bien cette lettre, qui récapitulait le tout, mais le vieux ne savait plus où il l'avait mise. Et puis, même s'il l'avait eu sur lui, il n'aurait pas réussit à la lire. Et sans ça, en imaginant qu'un miracle se produise et qu'il y arrive, il aurait oublié son contenu à peine la lecture terminée ! Une seule chose était restée dans sa petite tête : il devait participer à un défilé de mode ! Pour lui, c'était un fait acquis et il ne voyait aucune raison qu'on ne lui autorise pas l'accès ! En plus, avec la lettre, on lui avait offert un super chapeau ! Enfin … c'était comme cela qu'il l'avait interprété ! En réalité, il s'agissait d'un string superman en laine. Mais jusqu'à présent, personne n'avait osé le lui dire, pour ne pas décevoir ses illusions.

A moi la gloire !!!

Le vieux génie était arrivé sur les lieux. Tout au long du chemin, il avait capté les regards des gens posés sur lui. Mais à aucun moment, il ne lui vint à l'esprit que c'était parce qu'on le prenait pour un fou. Au contraire même ! Dans sa petite tête de plus en plus vide, si les gens ne le quittaient pas des yeux, c'était tout simplement parce qu'ils étaient admiratifs et jaloux de son nouveau couvre-chef ! Il n'y avait que cette raison possible. Le reste n'était même pas des possibilités existantes dans son univers ! Et ici, c'était pareil ! Les gens se retournaient sur son passage, comme s'ils étaient subjugués, envoûtés par sa prestance et ses habits et sa maniabilité en fauteuil roulant ! Les rêves et les pensées de Papy étaient toujours ce qu'il y avait de plus simple. Et puis surtout, il n'y avait jamais de mal. Tout ce qui était fait à son égard ne pouvait qu'être une bonne intention, même si la finalité de cette dernière pouvait lui échapper. Garder l'esprit ouvert ! Bon … lui avait laissé le sien ouvert tellement longtemps et souvent qu'on pouvait entendre le vent siffler dedans comme dans une caverne vide !

Bonjour bonjour ! S'cusez moi ! J'cherche l'organisateur du défilé !

L'handicapé tournait en rond sur son fauteuil roulant, apostrophant les gens, matant au passage les gambettes des jolies filles. Puis brusquement, quelqu'un bloqua son engin. Le vieux releva la tête et fit son plus beau sourire édenté. Bah oui, c'était une femme !

Oh, un bouton d'or ! Peux -  tu m'aider ? Je chercher l'organisateur !

C'est moi ! Pourquoi vouliez-vous me voir ?

Oh, comme ça tombait bien ! Une jolie fleur en plus ! C'était parfait ! A coup sur, elle ne pourrait pas lui refuser la faveur qu'il allait lui demander. Comment aurait-elle pu faire autrement ? Entre son fauteuil aérodynamique, son chapeau top mode et son sex-appeal naturel, tout était dans la poche !

Je veux défiler pour vous !

Un blanc, un regard incrédule, du genre « vous vous moquez de moi » … et puis un grand éclat de rire de la part de la dame. Papy garda le silence pendant quelques secondes lui aussi, avant d'éclater à son tour de rire. Après tout, si la dame riait, c'était qu'il devait y avoir une bonne raison de rire. Sinon, pourquoi l'aurait-elle fait ? Et puis, dit-on pas que rire est bon pour la santé ? En plus, le rire, c'est quasi tout le temps communicatif.

Ecoutez monsieur, ça ne va pas être possible. J'ai déjà tous mes défileurs. Ca aurait été avec plaisir sinon.

En plus, elle compatisait ! C'était un amour, cette femme. A aucun moment ne vint à l'esprit de Papy qu'elle pouvait dire cela juste pour se montrer poli et non parce que c'était la vérité.

Oh s'il vous plait madame ! Je vous promet que vous le regretterez pas ! Je passerais en dernier si vous voulez ! Je sais faire beaucoup de chose. Et puis, un p'tit vieux en fauteuil, c'est toujours touchant et attirant. Vous allez voir, tout ce que je porte va faire un carton. J'vais pas vous décevoir ! Regardez !

Et voilà qu'il se met à faire des cabrioles avec son fauteuil roulant autour de l'organisatrice du défilé. Evidemment, le petit manège du génie attirait l'attention des convives. Ce qui n'était peut être pas forcément au goût de son interlocutrice. Quoiqu'il en soit, même si cela pouvait être dérangeant pour la réputation, il fallait reconnaître que le vieux avait un certain talent. Le maniement du fauteuil, ça le connaissait ! Que les gens rient parce qu'ils trouvaient cela amusant ou parce qu'ils se moquaient de lui, peu importait, du moment que leurs cordes vocales émettaient ses sons particuliers.

Monsieur, monsieur, sil vous plaît, je vous en prie, calmez-vous!

Me prenez-vous ? Epousez-moi et faites moi défiler et vous serez la plus heureuse des femmes ! J'ai déjà pleins d'admirateurs, vous voyez ? Ca va faire un tabac!

L'organisatrice ne savait plus où donner de la tête et était plus que mal à l'aise. Ce personnage excentrique était en train de chambouler tout son programme. Elle allait être en retard, si cela continuait ainsi ! Jusqu'à présent, elle s'était montrée gentille et polie. Et elle ne voyait pas comment ne pas l'être. Car après tout, c'était vrai qu'il était attachant ce petit vieux. Peut être farfelu avec des cases en moins, mais il semblait qu'on ne pouvait s'empêcher de sourire avec lui en général. Et c'était pourtant pas faute d'essayer!

Bon, écoutez. Si vous vous tenez tranquille pendant tout le défilé, peut être que je vous laisserai passer à la fin. D'accord?

JE VOUS AIIIIIME !!!! Vous êtes un ange!

Oui oui, si vous voulez. Maintenant, restez sage!

Il lui obéit … une dizaine de minutes ! C'était comme un gamin, il ne pouvait pas rester immobile plus longtemps … sauf quand il tombait endormi comme une masse. Mais là, il ne fallait pas compter dessus. Il y avait trop d'adrénaline dans son corps, pétillant comme des bulles de champagne ! Rapidement donc, ses roues commencèrent à le démanger. Il fit tourner lentement son fauteuil dans un sens, puis dans l'autre … Et il démarra en trombe, passant entre les gens, éclatant de rire, les frôlant, attrapant par-ci, par-là de jolies et jeunes filles et des moins jolies et jeunes aussi, les faisant tomber sur ses genoux, avant de leur offrir une danse endiablée. Sur son passage, il récoltait le regard courroucé de certaines personnes, des hommes généralement, et puis des sourires, des rires, des clins d'oeil, des applaudissements. En fait, il était déjà en train de faire son public avant même de monter sur le podium de défilement. Après ça, c'était certain que l'organisatrice ne pourrait plus refuser de le prendre !

D'ailleurs, attendre la fin, c'était trop dur et trop long. Donc, profitant d'une pause dans le passage des mannequins, Papy fit grimper en catimini son fauteuil sur la rampe et sifflotant, commença à avancer lentement. Balançant la tête de droite à gauche pour bien exposer son jolie chapeau. Un aller, un demi tour, un retour. Le tout en souriant aux invités, en faisant des arrêts, des tours sur lui même. Enfin, il regagna le sol et tomba sur l'organisateur.


Je vous avais dit d'attendre la fin!

Ah bon ? Souriez, regardez autour de vous, les gens sont contents!

D'ailleurs, certaines personnes commençaient déjà à s'approcher de lui. Y'en a même qui voulaient son chapeau, mais ça … c'était une autre histoire!
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