La belle Darla avait traversée la ville à la recherche d'un potentiel futur maitre mais ses recherches avaient été vaines. Personne n'avait été à la hauteur de ses attentes. Elle n'avait jamais été véritablement attirée par quelqu'un, elle n'avait pas ressentit de potentielle attirance aussi banale puisse t'elle être. Rien, rien du tout. Tous ceux qu'elle avait croisé n'auraient pas supporté une seconde ses caprices de petite fille gâtée et elle n'aurait pas pu supporter leur manque de patience. C'était un cercle vicieux, puisqu'elle cherchait à être insupportable comme ces enfants qui font tout pour vous faire perdre la tête, elle était exactement pareil ce qui rendait l'entende avec un homme plutôt difficile voir impossible. Elle pouvait être très agréable mais il fallait que la personne en face l'intéresse et représente un quelconque intérêt pour son avenir. Il n'est pas utile de cacher que l'argent est un critère de sélection très important dans son choix de maitre. Ayant toujours vécu dans le luxe, au milieu des tissus de qualité, soyeux et parfaits, au milieu des bijoux scintillant et de l'argent qui coule à flot. Elle ne se verrait jamais trimer ou même quémander pour obtenir quoi que ce soit et ne voulait pas tirer un trait sur son habituel mode de vie.

Elle voulait tout, l'argent, le pouvoir, la gloire, tout ce dont une femme peut rêver. Les femmes cependant ne veulent pas toutes l'admettre, se laissant attacher en laisse par un homme trop beau parleur mais les poches vides. Darla ne se laisserait pas avoir comme ça, les seuls bruits qui pourront l'amadouer seront ceux des pièces d'or s'entrechoquant dans une bourse. De plus, si l'homme en question pouvait être charmant, un physique angélique comme tout droit descendu du paradis, cela serait absolument parfait. Elle ne demanderait rien de plus à la vie si elle pouvait obtenir cet homme tant rêvé, tant espéré. Les sentiments étaient au second plan, elle tomberait amoureuse de celui qui lui conviendrait, mais elle ne choisirait jamais celui qu'elle aime s'il ne correspond pas à ses attentes. Le monde est cruel mais cette femme l'est encore plus.

Elle ne savait où aller pour cette nuit et n'avait pas envie de passer une autre nuit à l’auberge de la ville. Ainsi, afin de faire un peu patienter le moment cruciale où elle serait obligé de s'enfermer dans sa chambre, elle décida d'aller boire un petit quelque chose à la taverne d'à côté. Les hommes qui la fréquentait étaient loin de l'intéresser ainsi elle serait tranquille et n'aurait pas à se soucier de l'impression qu'elle leur laisserait. De toute manière, son physique les attirerait qu'elle le veuille ou non, ils étaient tellement en manque qu'ils sauteraient sur n'importe quel femme passant par là. Mais elle était bien décidé à les dissuader de la toucher sans avoir besoin de jouer à la femme violente. Elle savait bien convaincre sans avoir à sortir une arme quelconque. Son art étant la persuasion pure et simple.

Elle était donc tranquillement installée à une table, préférant prendre place sur la banquette un peu moins raide que les chaises de l'autre côté. Elle ne regardait personne en particulier, ne laissant apparaitre qu'une partie de son visage, l'autre partie étant masquée sous la capuche noire de sa cape. La serveuse de la taverne lui apporta ce qu'elle avait commandé sans même lui prêter une attention particulière ce qui lui convenait parfaitement. Elle ne tenait pas à devenir amie avec la moindre personne présente dans cet endroit, d'ailleurs elle savait déjà que si un malheureux se risquait à venir l'accoster elle n’attendrait pas bien longtemps pour le renvoyer à sa table.

Les gens semblaient déchainés ce soir. C'était déjà la deuxième bagarre et les patrons devaient à chaque fois tenter de les mettre à la porte. Le poison qu'est l'alcool pouvait véritablement empoisonner l'esprit de tous ceux qui le consommait. Ainsi en coulant dans leurs veines il en faisait des bêtes, des animaux, des êtres totalement inconscients de leur stupidité. Darla n'était pas une grande amatrice des alcools forts, elle préférait les cocktails fruités et les alcools raffinés tel que le champagne. Malheureusement, dans ce genre de lieux, les alcool avec un véritable parfum n'existaient pas. Il n'y avait que des boissons tellement fortes qu'elles auraient put servir de désinfectant pour une plaie purulente. C'était plus pour se bourrer rapidement que pour le plaisir de boire, c'était d'ailleurs pour cette raison qu'elle n'avait demandé qu'un fond d'alcool et avait précisé qu'il soit mélangé avec du jus de fruit. Au moins la chose était moins puissante et bien plus agréable à avaler.

Alors qu'elle relevait le visage sur l'assemblée, elle remarqua un homme au physique bien différent des autres. Il était plus que plaisant à regarder. Son visage était angélique, parfait, une chevelure brune semblant être soyeuse et entretenue. Les autres hommes faisaient tâche à côté, avec leurs cheveux gras et leur barbe où trainaient les restes de leur dernier repas. Il était vraiment charmant et son apparence entretenue laissait à penser qu'il avait de quoi vivre paisiblement. Il n'était surement pas un dandy , ni même un gentleman, mais il restait tout de même bien plus alléchant que les autres bougres présents. Darla fixait ce corps musclés dont tous les muscles étaient parfaitement dessinés. Il devait être sportif ou prendre le temps d'entretenir cette musculature saillante. Une chose était sur, physiquement, il était l'homme parfait. Darla se voyait aisément à son bras lors de réceptions ou d'une soirée en publique. Elle ne voulait pas le faire fuir en allant lui parler trop directement, mais elle espérait pourtant qu'il finisse par remarquer sa présence.

Darla n'était pas vraiment de celles qui montrent ouvertement qu'elles sont intéressées. Elle aimait lancer des regards discrets de temps à autre mais ne le regarderait pas avec insistance une fois qu'il aurait remarqué sa présence. Elle ne lui montrerait pas non plus son intérêt, préférant le laisser penser le contraire. La jeune femme était plutôt complexe, disant souvent le contraire de ses pensées. Elle était souvent contradictoire, disant quelque chose mais faisant son contraire, ce qui rapidement permettait aux gens de comprendre son fonctionnement. Ceux qui la connaissait vraiment savaient qu'elle était comme ça, elle voulait se faire désirer, cherchant à obtenir un compliment sans avoir à le réclamer. Enfin, c'était un petit jeu du chat et de la souris qui l'amusait beaucoup et qui bien souvent finissait par la menait à ses fins.

Darla était soudain mal à l'aise, enfin un peu plus que d'habitude. Elle avait remarqué le regard insistant de deux hommes. Ils ne la regardaient pas avec douceur ni même courtoisie, non rien de cela, bien au contraire. Leur regard était pervers, fixant son visage puis glissant sur le reste de son corps sans aucune pudeur. Elle ne les regardait pas mais pouvait juger de leur comportement du coin de l’œil. Si elle se serait amusée à affronter leur regards, ils seraient surement déjà venu lui parler voir même bien pire que tenter une simple discutions. Darla préférait donc concentrer son attention sur le bel inconnu afin de garder son sang froid. Elle se disait qu'ils finiraient peut être par l'oublier et se concentrer sur l'une des femmes bien moins habillées qu'elle qui buvaient au bar. En effet, certaines femme venaient s'abreuver en alcool ici, se comportant comme des hommes, parlant de façon vulgaire et se mouvant de façon nonchalante. Elle n'appréciait guère ce genre de femmes, elles étaient toujours en train de provoquer la moindre demoiselle un peu trop propre à leur gout en lui lançant des réflexions sur l'allure qu'elle ne possédait pas. De la jalousie voilà tout, mais il ne valait mieux pas riposter avec de tels propos si l'on voulait qu'elle nous laisse tranquille. Darla n'avait encore jamais eu affaire à elles, mais elle savait déjà qu'elle prendrait la fuite et éviterait au maximum les conflits. Elle resterait surement calme et chercherait à employer des mots qu'elle ne comprendraient pas et prendraient surement pour des compliments alors qu'elle leur disait le contraire. C'était amusant de tester l'intelligence de tels brutes, des petites bonnes femmes qui se prenaient pour des dures, cela ne pouvait pas voler bien haut. Après tout, un homme de cette espèce étant absolument idiot, une femme qui les imite ne peut être plus maline.

Bien évidemment, ils ne lâchèrent pas prise et les deux hommes restèrent concentré sur la belle blonde. En même temps, elle avait un peu trop espéré en pensant que ces hommes se seraient intéressé à des femmes qui vont jusqu'à se gratter les fesses en publique. Elle avait cessé de lancer de petits regards furtif au bel inconnu, ce dernier ayant intercepté déjà deux d'entre eux, elle jugea plus raisonnable de ne point continuer. Elle allait partir quand elle vit les deux hommes se lever et venir dans sa direction. Un petit moment de panique, elle sentit son poux s’accélérer cherchant déjà un point de fuite dans le décor. Heureusement pour elle, une chance inespérée, car le beau brun vint prendre place à sa table, prenant les deux brutes de court. Elle remarqua tout de suite le regard insistant qu'il leur jeta et put constater qu'il lui avait "sauver la vie". Elle ne pouvait pas l'en remercier, cela serait trop gênant pour elle, mais elle pourrait le lui grattifier autrement, en acceptant de lui parler pour commencer.

-"Pardon? Je ne voudrais surtout pas vous blesser, mais, malgré que vous soyez bien plus séduisant que tous ceux présents ici, je ne vous regardais absolument pas. Voyez-vous mon regard arpentait sans but les différents visages présents dans la taverne. "

Un léger sourire presque imperceptible se dessina sur le coin de ses lèvres. Elle n'allait pas avouer qu'elle le regardait depuis plus d'une dizaine de minutes, mais restait pourtant agréable, c'était une façon de lui dire merci. Mais il se pourrait que leurs prochains échanges soient un peu moins ouverts, enfin de son côté notamment. Le compliment serait surement le seul de la soirée, il faudrait donc qu'il s'en contente et qu'il ne cherche pas à confirmer une quelconque intuition quand à un probable intéressement. Darla vit les deux hommes tourner les talons et sortir de la taverne l'air résigner à trouver une autre proie. Ils devaient surement se rendre dans l'une des maisons closes la plus proche d'ici, bien que la jeune femme n'en connaisse bien sur aucune. Elle jeta un coup d’œil à ce qu'il avait apporté avec lui. Une boisson et un bol de pain qu'il avait dû commander à la serveuse. Darla plongeait son regard dans le sien, laissant la noirceur de ses prunelles exprimer l'indifférence qu'elle affichait toujours.

-" Vous n'avez peur de rien à ce que je vois. J'aurais beaucoup de mal à faire confiance à un tel lieux en matière de nourriture. J'aurais bien trop peur d'y retrouver des rongeurs ou la moindre trace de leur passage."

Il est inutile de rappeler que la demoiselle a toujours vécu dans le luxe et ne se voit bien sur pas vivre autrement. Elle ne mange donc que dans des restaurants dignes de ce nom ou apprécie la bonne cuisine produite par un chef particulier.