« Quête : Jeu dangereux »

Anwen & Arizar

J’attendais la réponse de la vieille femme, elle adressa un léger sourire à Anwen et se tourna vers moi, plus sérieuse, plus fermé et par conséquent moins souriante. C’était l’esprit de la forêt des Murmures et était particulièrement énervée que l’on soit venu sauver ces personnes. Je commence à m’inquiéter, si elle décide de nous attaquer nous ne pourrons absolument rien faire pour contrer sa puissance. L’environnement autour de nous se modifie progressivement, plus oppressante, plus sombre, l’air se raréfie et notre vision se brouille. Je suis totalement sans défense et ne peux rien faire pour nous aider, je sens la petite panthère bouger dans la sacoche et sortir sa petite tête afin de trouver l’air qui lui manque.

Haletant tout en couinant, le félin aurait attendri la plus féroce des bêtes et c’est ce qu’il c’est passé avec l’esprit. J’ai fais le choix de sauver ce jeune félin et de le prendre avec moi afin qu’il ne meurt pas et grâce à cet acte la colère de l’esprit se dissipe, l’illusion disparaît progressivement, l’air empli nos poumons à nouveau et notre vision revient à son état normal. On pourrait croire que l’esprit qui se tiens devant nous n’est plus le même tellement son visage c’est adoucit. Anwen finit par la prendre dans ses bras afin de la remercier et m’entraine avec elle en prenant la direction du village. Alors que nous progression vers la taverne et que j’encaissais, en quelque sorte, cette petite épreuve, je comprends que ce qui nous a sauvé Anwen et moi c’est notre respect de la nature et de son environnement. Tian avait très régulièrement insisté sur ce respect et la protection de l’environnement et j’avais pris l’habitude de faire toujours attention à ce qui m’entourait dans la nature, de plus mon pouvoir avec les animaux m’a toujours lié avec la faune et je n’ai tué les bêtes sauvages qu’en dernier recours lorsque l’animal refusait de ne pas m’attaquer, j’étais alors forcé de me défendre.

Cette panthère avait été notre salut et sans elle nous serions morts, j’étais content sans vraiment comprendre pourquoi ; bien sur j’étais content de ne pas avoir été réduit en poussière par l’esprit, mais il y avait autre chose, une certaine fierté dans le faite d’avoir sauvé cette panthère qui nous avait finalement sauvé elle aussi. Une chose était certaine, j’allais élever et éduquer ce félin et il était hors de question que je l’abandonne.

Nous arrivons finalement dans la taverne et constatons avec joie que tout le monde est rentré sain et sauf, personne ne fait attention à nous et tous se prennent dans les bras, heureux et contents d’être sain et sauf. Pas un seul d’entre eux ne se retourne vers nous afin de nous remercier, aucune remarque envers Anwen ou moi alors que rien ne nous obligeait d’aller les aider, si ce n’est peut être notre conscience. J’avais utilisé le peu de temps que j’avais à ma disposition à traverser les bois pour sauver des personnes dont je ne savais rien qui ne faisait preuve d’aucune gratitude alors que j’aurais pu passer ce temps avec ma tendre amie. Je traverse la foule me rend au comptoir et demande un bol de lait, pour mon félin, ainsi que deux assiettes du repas du soir pour Anwen et moi. Je m’installe à l’une des tables proches du feu, par habitude je me place dos au mur et j’attends qu’Anwen me rejoigne. Au moins je vais passer le peu de temps qu’il me reste avec elle. Alors qu’elle s’approche de moi je lui adresse un sourire et lui dis :

«  La prochaine fois j’amènerai Minoru et cette petite boule de poil avec moi, tu pourras ainsi faire la connaissance de mon disciple. »

Tout en lui montrant la panthère qui se tenais sur mes genoux je lui expliquais que j’avais déjà hâte que l’on se retrouve ensemble avant même que l’on se sépare. Ce qui aurait dû être trois jours à passer ensemble était devenu finalement la première nuit et la dernière journée. Beaucoup de temps avait été utilisé une fois de plus pour les autres même si c’était pour la bonne cause, j’avais l’impression d’avoir perdu le temps que je m’étais accordé à devoir passé avec celle qui empli mes pensées.