Yulenka avait accouru, que dis-je, elel s'était littéralement précipité à la joyeuse petite sauterie collective qui s'organisait dans l'Antre des Damnés. Et pour cause, une chasse à l'homme ma brave dame, rien que ça ! Un véritable massacre, une boucherie sur un ton de jeu et presque de fête, ce n'était pas pour rien que c'était une des activités favorites des vampires lors de leurs jours de fête nationale ! La permission de tuer au grand jour, au nez et à la barbe de tous sans qu'il n'y pas le moindre clampin ou cul béni pour venir vous faire sa moral à deux ronds ! Ô joie ! Ô bonheur ! Ô douce félicité enivrante ! Une nuit de défoulement totale en toute impunité ! Un champ de bataille, du sang des entrailles, il y avait de quoi être motivé ! Mais était-ce vraiment Yulenka qui avait ce genre de pensés ? Non.... C'était bien pire..... Rubis par le massacre alléchée, s'était brutalement manifestée. Pour une fois qu'il y avait un événement sur mesure pour elle et non organisé par des vampires ! Yulenka n'avait pas eu le cour de la priver de cette opportunité somme toute assez rare. Elle priait juste qu'elle ne croise pas son père sans quoi elle savait qu'elle aurait des ennuies ! Mais elle ne voyait pas ce qu'il viendrait faire dans ce genre d'endroit et surtout dans ce genre d'occasion. Elle devrait donc avoir normalement quartier libre !

C'est à dos de Baal'Iag qu'elle arriva au lieu dis. Le cataragon avait à peine eu le temps de se poser qu'elle avait dégainé son épée qu'elle se mit à courir vers la première odeur de sang. Elle courait face au vent, camouflant son odeur, se dissimulant à son maximum, empruntant les recoins les plus sombres pour évoluer, n'hésitant pas à se fondre dans les ombres. La lune était haute, la nuit jeune, tout s'annonçait à merveille. Elle manipula les ombres pour se faire comme une sorte de paire de gants griffus. Et lorsqu'elle croisa sa première cible qui courait vers sa liberté, elle se jeta violemment toutes griffes dehors, lui enfonçant ses serres d'ombre dans les yeux jusqu'à titiller son cerveau, tandis que de l'autre main, elle lui disloquait la mâchoire. Il fallait commencer en beauté ! Léchant un peu de sang récolté sur ses griffes d'ombres, la jeune vampire écarlate ne perdit pas une seconde de plus et se remit en route. Il y avait encore tant de victime à exterminer..... Il lui fallait un plus gros ! Un plus coriace, une petite teigne bien hargneuse et vicieuse pour exciter ses instincts de chasse ! Mais ce ne fut pas l'objet de sa prochaine trouvaille. Mais ce n'était pas grave car elle était ni plus ni moins tomber que sur tout un groupe de gibier. L'union faisait la force pas vrai ? Et lorsque les malheureux prisonnier la vire arrivée, déjà bien ensanglanté et avec son aura suffocante par son envie de massacre et de sang, ils prirent leurs jambes à leurs cous. Rubis, Katana en main s'élança sur excitée à leur poursuite !

-Petits, petits, petits, petits, petits, petits, petiiiiiiiiiiiiiiiiiiiits ♥ !

Résumé:

Cocoon était quelqu'un d'assez étrange finalement. Non, pas étrange... Il était neutre. Tellement neutre, qu'il avait sa propre justice, et sa propre vision des choses. Tan qu'il se plaisait -et se complaisait- dans cette attitude, il n'avait aucun sentiment de culpabilité qui le retenait. Son but n'était pas de semer le mal et la discorde, mais s'il pouvait profiter de l'attitude des gens autour de lui, il n'en demandait pas mieux. Il se faisait passer pour un suiveur, ou pire une victime mais au final, ce qui comptait, c'était que ce ne soit pas lui le fautif. Ainsi, il s'était arrangé pour que quelqu'un le renseigne sur cette barbarie, que tout aille correctement pour qu'il n'eut aucune once de culpabilité, et qu'il soit lavé et blanchi de tout soupçon maléfique.
Non, non, il n'était pas maléfique, il était neutre.
Et ce fut avec cette neutralité absolue qu'il se prépara pour se rendre dans l'Antre des Damnés.

Dans un récent combat il avait eu la très bonne idée d'abandonner son arme, qui avait fini littéralement en cendre. Pas ennuyé pour deux sous, s'il n'avait plus de claymore, ses poings feraient laaargement l'affaire, si ce n'était mieux encore. Lorsqu'il se battait à mains nues, Cocoon prenait soin de mettre des gants. Il détestait avoir le sang des autres sur ses mains. Physiquement il le supportait, pas de problème, mais psychologiquement ça agissait comme de l'acide. C'était de la pitance de piètre qualité, et l'avoir sur sa lame était une chose, mais sur ses mains, s'en était une autre. Et non des moindres. Alors entendre les os craquer, et se briser sous ses propres phalanges, c'était encore une fois sans problème, mais sans le liquide qui allait avec, c'était mieux.

L'Orisha prit sur lui une fiole, dont le liquide était noir comme les ténèbres, et la glissa dans le revers de son pantalon, de manière à la prendre plus tard. Sachant que la grande chasse était organisée de nuit, il était temps pour lui de partir, de déployer ses ailes pour survoler bien des endroits. Cocoon était venu une fois ici, un peu par hasard et il n'était pas vraiment enclin à y retourner de lui même. Seulement ici, c'était différent, et les conditions étaient différentes.
Atterrissant dans un chemin adjacent au terrain de chasse, il enleva son collier pour faire disparaitre complètement ses ailes, et prit la fiole dans ses mains, la faisant sauter pour la rattraper. Il enleva le bouchon de son pouce, et en bu la totalité, avant de balancer le verre qui s'écrasa dans un fracas peu bruyant.

Cette potion n'était rien d'autre qu'un effet pour accentuer la partie maléfique de son être. Cette moitié qu'il avait préféré enfouir, au lieu de la garder et de la préserver. La mixture écrasait la partie plutôt agréable, pour faire jaillir le mauvais. Le seul signe qui attestait réellement de ce changement radical d'état, était la couleur de ses yeux. Oh bien sur, il en avait toujours un bleu et un doré mais les binomes s'inversèrent. L'un prit la place de l'autre. Le revers de la médaille, rien de plus. S'essuyant la bouche de son poignet, il mit ses gants, et s'avança vers le champs de bataille. Sa démarche était nonchalante, détendu... Il avait presque une sorte d'impatience en lui. Quels allaient être les adversaires, les prisonniers en somme ? Et combien ? Puis l'affrontement... Oui, le plaisir de sentir ses muscles se tendre, pour donner coups sur coups, et achever les pauvres bêtes, d'un tour de force brute. Il pouvait laisser éclater sa puissance, de tout son être. S'il avait envie de jeter un rocher sur six individus, il n'y avait aucune raison qu'il se gêne. Il n'y avait pas un prix par tête non, le prix était l'adrénaline, et le plaisir d'être le chasseur et non la proie.

Ce soir, Cocoon était le Grand Chasseur. Celui qui tuait ceux qui étaient censé s'évader et se libérer. Son aura reflétait son besoin de sang, son besoin d'être sans pitié, son besoin d'évacuer toute cette gentillesse dégoulinante qu'il avait pu accumuler, pour éclater un bon coup, et faire sortir ses serpents venimeux de son corps. Il avait besoin de ces actes, il avait besoin d'être une mauvaise personne de temps à autre. Bien sur, plus qu'un passe temps, une nécessité. C'était une grande partie de lui qu'il refoulait bien trop pour l'ignorer.
L'Orisha était sur ses gardes, ses sens en alerte, plus que jamais et il se tenait prêt à avancer dans ce champs de bataille.

résumé:

Rubis coursait les pauvre bougres qui la fuyaient comme la mort elle même -ce qui dans un sens n'était pas vraiment faux quand on y pensait- tout en jubilant d'avance du massacre qui allait venir. Comment allait-elle s'y prendre ? Les démembrer à coup de katana ? Les disloquer en les écartelant avec des liens d'ombres ? Les faire rôtir comme des poulets (Piou piou piouuuuuuu !) via son feu sombre ?  Les pendre haut et court via sa végétation infernale ? Non vraiment le menu était varié et pour cause elle n'avait pour limite que celle de son imagination ! Elle finit par se décider à faire la chose la plus indiquée dans ce genre de situation, faire un peu de chaque méthode, vu qu'elle avait l'avantage du nombre. S'étant enfin décidé, et en bonne bourrine, elle décida ni plus ni moins que de jouer les boules de bowling et de foncer sur les malheureux prisonniers comme s'ils n'étaient que de vulgaires quilles ! Sauf que voilà, dans ce fichu monde, il n'y avait pas moyen de pouvoir tourner en rond en paix ! Car voila t'y pas qu'un ptit gars, visiblement ange au vue de ses ailes, trouva opportun et tout indiqué de se mettre en plein milieu de sa trajectoire pour jouer les héros !

Et m*rde ! Au vue de son élan et de sa vitesse, elle ne pourrait jamais s'arrêter à temps ! Et le choc fut quelque peu violent.... Rubis fut emportée dans la chute et se retrouva vautrée sur l'ange. L'avantage c'était que ce couillon était grand, et qu'ainsi même allongée de toute sa longueur sur lui, elle ne touchait pas le sol. Mais qu'est-ce qu'il foutait là ce couillon ! Ha m*rde hein, on avait dit chasse ouverte à tous alors qu'est-ce qu'il foutait le cul béni ?! Non mais y'en avait marre quoi, on pouvait jamais s'amuser en paix ! Pas cette fois et pas ce soir ! Déjà que d'ordinaire Rubis n'était pas du genre à négocier ses plaisirs meurtrier, mais là, pour une fois que Yulenka lui avait donné carte blanche, c'était hors de question de se faire entraver par qui que ce soit. Se redressant, assise sur le ventre de l'homme, elle arma son poing bien décidé à lui coller une droite de tout les diables !

-Ho toi tu vas prendre !

Elle lança son poing fermé et.... STOOOOOOOOOOP !!! Freinage et arrêt d'urgence brutal, Rubis parvenant à arrêter son poing à quelques centimètre du visage de l'ange. Et là changement d'approche, elle lui attrapa la mâchoire comme à un gosse en prenant quelques instants pour réfléchir, toujours en servant de lui comme coussin angélique. Elle fouillait sa mémoire, la visage de cet ange ne lui étant pas inconnu.... Voyons voyons, ça n'était pas tout jeune, elle avait du mal à remettre un nom sur ce visage et même tout simplement ce souvenir où elle l'avait vu.... Puis ce fut l'illumination divine ! Le Circus ! Miss Santa Claus ! Le bonhomme sur sa chaise à qui elle avait fait tirer une langue de trois kilomètres par son Show des plus chaud ! C'est Methos ! Euuuh Neros ! Rubis lui lâcha le visage toute contente d'avoir retrouvé à qui elle avait à faire avant de s'exclamer.

-Neros ! Mais quelle surprise, qu'est-ce tu fous là toi ?! Foutu empêcheur de tourner en rond va !

Elle daigna tout de même se relever cherchant du regard la troupe de gibier qui prenait de l'avance sur elle.... bah elle les rattraperait plus tard ! Cela leur donnerait une petite avance. Une fois Neros relevé, et comme si c'était le lieux le moment et les circonstances, elle lui donna ce qui se voulait être une frappe amicale dans le dos avec sa main. Sauf qu'avec la délicatesse et la retenue de Rubis, elle risquait juste de lui décoller les poumons.... Elle ajouta alors en rangeant son katana pour le moment, et sur un ton pareil à si elle lui donnait des nouvelles de la famille, du boulot, tout ça..... Genre ils étaient super potes alors que si ça se trouve le pauvre ange ne se souvenait même pas d'elle. C'est Rubis quoi....

-T'as de la chance qu'elle m'interdise formellement de te tuer sinon je peux te jurer que je te foutais la trempe du siècle ! Mais si tu veux me divertir un peu mieux que ces poules faisanes qui fuient dans tout les sens, j'accepte volontiers ! J'ai pas croisé un seul adversaire valable et ça devient trop facile, j'ai besoin de résistance ! Je voudrais pas que tu crois que je m'en prends aux plus faibles par volonté, jusqu'ici c'est par dépit ! Allez viens ! Déchaîne ta colère ! Libère les démons que tu muselles ! Affrontes moi ! Viens, la nuit est encore jeune et ma soif éternelle ! Il me faut l'apaiser tu sais ? Ma nature sanguinaire m'enivre, ma dentition me démange et tout mon être appelle le sang à couler et inonder ces terres ! Allons viens, ne me fait pas languir ! Vite.... vite.... Vite ! Vite !!! VIIIIIITE !!!

Rubis s'enflammait au sens propre comme au sens figuré.... Son feu sombre s'animant brusquement pour l'envelopper d'une couverture de flammes infernales dansantes. Yulenka avait abandonné, l'entrain de Rubis étant à peine gérable. Elle essaierait au mieux d'éviter qu'elle ne porte un coup fatal au pauvre ange. Rubis s'y voyait déjà, affrontant Neros comme si la vie de ce dernier en dépendait.... Ce qui serait surement le cas. Elle s'y croyait bien, dans une lutte sanglante et implacable, elle jubilait d'avance à l'idée de lui arracher les ailes, de lui faire gicler les yeux de ses orbites, tout en essuyant des attaques qu'elle espérait éblouissantes ! Oui elle se vendait du rêve et s'emballait carrément.... Déjà parce qu'elle prêtait une force à Neros qu'il n'avait pas, et encore plus, une volonté de combattre qu'il n'avait pas non plus ! La déception allait être cruelle pour elle.... Son aura éclata, galvanisée par l'idée du combat à venir et son expression meurtrière et carnassière se dessina de nouveau sur son visage. I'm a fucking Vampire of the Death ! Nice to meet You and nice to kill You !

Résumé:

Résumé:

Une chasse à l'homme, autant destinée à faire baisser quelque peu l'effectif de la prison de l'Enfer qu'à amuser les instigateurs de ce jeu malsain et sadique à souhait. Voilà ce qui devait se dérouler cette nuit dans l'un des endroits les plus lugubres des terres du Yin et du Yang, un endroit où j'avais ironiquement passé une bonne partie de mon existence – je sais, je sais, l'Antre des Damnés, c'est pas très glamour comme endroit, mais bon, c'est pas moi qui ait choisi d'aller y planquer le manoir de l'illustre famille Taiji. Une chasse, qui, sans aucune surprise, ne faisait pas très bon ménage avec mes convictions, ma nature de bonne poire et tout le blabla qui allait avec. Et d'ailleurs, il semblait que ça ne faisait pas très bon ménage avec les Protecteurs du Bonheur, avec lesquels je travaillais de temps à autre depuis que leur chef, Meredith, avait réussi à me convaincre de faire un peu moins bande à part – j'ignorais encore si j'y avais vraiment gagné quelque chose, mais bon. La Magicienne, loin d'en faire tout un foin officiel – ce qui, d'un point de vue politique, était assez compréhensible – avait tout de même de ce fait lancé un appel aux plus courageux ou suicidaires d'entre nous afin de minimiser le bain de sang qui aurait lieu cette nuit. Je ne savais pas vraiment si j'étais classé dans la catégorie courageux ou suicidaire, mais toujours est-il que j'avais bien entendu décidé de mettre les bâtons dans les roues des chasseurs, et ce, pour une fois, pas en solitaire.

J'avais été plus ou moins amené à avouer que l'Antre des Damnés était un endroit qui m'était familier, et que, par conséquent, j'étais à même de m'y déplacer avec discrétion et efficacité, sans avoir à chercher mon chemin toutes les trente secondes. Quand bien même j'avais passé la majeure partie de mon enfance entre les murs du manoir Taiji, je m'étais plus d'une fois aventuré au dehors. Pas que les alentours m'avaient paru franchement glamours à l'époque, mais c'était parfois par désir de prendre un peu de distance avec l'environnement un peu trop exigeant dans lequel j'étais élevé et avec mes frères plus ou moins difficiles à supporter, et parfois par obligation, Seth nous soumettant assez fréquemment à des épreuves de survie, d'endurance ou d'orientation dans cet environnement hostile. Etant donné que la plupart de mes stratégies étaient basées sur la fuite, j'avais fini par connaître assez bien le coin. Suffisamment pour y survivre sans avoir à taper sur tout ce qui bougeait, en tout cas – comme devaient probablement le faire Haruki ou Heylel. Si bien que l'on m'avait plus ou moins bombardé guide d'un petit groupe de Protecteurs du Bonheur aussi courageux ou suicidaires que moi, que je connaissais plus ou moins bien – plutôt moins que plus, en fait. La seule chose dont j'étais certain à leur propos était qu'ils étaient aussi bonnes poires que moi et qu'ils n'avaient, pour la majorité, pas pour habitude de faire du tourisme dans l'Antre des Damnés pour la plupart – en fait, je passais plus pour excentrique qu'autre chose en avouant ma connaissance du terrain, dans ce ramassis de gens majoritairement bénéfiques...

Nous savions que la chasse commencerait une fois la nuit tombée, aussi nous étions-nous arrangés pour être sur place quelques heures avant le coucher du soleil – soleil pas vraiment visible dans cette antre lugubre et nappée de brouillard, d'ailleurs – et je m'étais efforcé, malgré le peu de pédagogie que j'avais, d'expliquer certaines choses vis-à-vis de l'endroit dans lequel la chasse se déroulerait à ceux qui n'étaient pas familiers avec l'Antre des Damnés. Vraisemblablement, l'entièreté de l'Antre serait le théâtre de cette traque sanglante, et les prisonniers ne tarderaient pas à s'y disperser une fois le signal du départ donné. Si bien que si nous voulions être un minimum efficace, il était nécessaire que nous nous séparions en plusieurs groupes, quand bien même nous n'étions pas très nombreux à la base... Stratégiquement, il y avait de quoi se faire des nœuds au cerveau, d'autant plus que j'étais loin d'être le plus brillant esprit que cette terre n'ait jamais porté. Si bien que j'avais rapidement endossé le rôle de 'guide touristique de référence' et avait laissé les réflexions plus sophistiquées à d'autres personnes bien plus compétentes ou patientes que moi.

Et ceci fait, nous n'avions pu faire autre chose, sinon attendre que la nuit tombe et que la chasse débute, dissimulés non loin de l'endroit où seraient relâchés les prisonniers – obtenir ce genre d'information n'avait pas vraiment été difficile, puisque tout être se sentant d'humeur à trucider son prochain avait été convié aux festivités. Certains s'étaient d'ores et déjà éloignés, prenant position ailleurs, tout en restant discret. Et moi-même avais légèrement pris le large, peu habitué aux manœuvres de groupe, mais restant à portée de voix des autres Protecteurs, en cas de de problème. Et honnêtement, j'évaluais les chances que je fausse compagnie à mes alliés pour faire bande à part à une sur deux, tellement j'étais peu habitué à combattre aux côtés de qui que ce soit. Pas que je me débrouillais toujours très bien tout seul, mais bon, on ne se refaisait pas. Quitte à se faire latter la tronche, autant se la faire latter seul.

Notre signal à nous fut donné lorsqu'un cri d'horreur et de souffrance mêlées déchira le silence de la nuit. Plusieurs Protecteurs bondirent sur leurs pieds et s'élancèrent en direction des cris, prêts à voler au secours des martyrisés. Pour ma part, je demeurai assis contre le rocher que j'avais choisi pour me dissimuler au cas où un chasseur ou un monstre surgirait, m'efforçant de faire confiance à ceux qui étaient déjà partis pour régler le problème. Foncer tous au même endroit serait d'une inutilité la plus totale. Je posai néanmoins ma main sur la poignée de mon épée, que j'avais posée au sol près de moi, balayai les environs du regard et ne tardai pas à m'accroupir, les sens à l'affût. A mon côté, Steel se tendit lui aussi, mais je l'empêchai de s'envoler d'un geste de la main.

« Non, murmurai-je au mini-dragon. Pas cette fois. Reste avec ceux qui n'ont pas l'habitude de l'endroit. »

Le regard rubis du petit dragon parut me lancer des éclairs, mais je devinai également qu'il ne me désobéirait pas. Pas cette fois, malgré son sale caractère. Sa présence et ses instincts pouvaient être vitaux pour les Protecteurs qui n'avaient pas l'habitude d'évoluer dans l'Antre des Damnés, car lui aussi avait grandi dans cet environnement particulier. Je jetai un regard aux autres Protecteurs, dissimulés derrière des rochers à une dizaine de mètres de moi, que Steel rejoignit discrètement. Quelques-uns semblaient avoir décidé quelque chose, puisqu'ils s'éloignaient à leur tour, dans une direction différente de ceux qui étaient déjà partis. Mais une fois encore, je n'eus guère le cœur à les rejoindre. Non, tout mon être voulait s'enfoncer seul dans cette obscurité, à devenir une ombre parmi les ombres afin de sauver ce qui devait être sauvé.

Spoiler:

Sa respiration était légère. Volant doucement dans les airs, il suivait le mouvement des prisonniers, flux d’énergie qui couraient. Peur, désespoir et cruauté. Il chute maintenant avec lenteur. Les battements de son cœur s’accélèrent. Dans les tréfonds de son âme, Faust est étouffé par cette bête qui git dans ses profondeurs. Il devait y avoir bon nombres d’individus avec des idées différentes, luttant pour leurs vies, luttant pour sauver des vies et luttant pour prendre ces mêmes vies. Spectacle en soit des plus étranges. Ses pieds touchèrent le sol. L’odeur de la mort planait déjà. Ce fait inéluctable. Ils pouvaient les sentir, ses prisonniers affolés, courant désespérément pour sauver leurs vies. Pour une fois, une fois seulement, il la laisserait agir à sa guise. Une nuit, une seule nuit ou les Ténèbres seraient libre d’agir. Il n’était pas vraiment amusé par ce genre de jeu, néanmoins ça devrait pouvoir calmer sa faim pour un temps. Prenant une profonde inspiration, il se laissa envahir. Il sentait la douce étreinte de la Déesse, il sentait les énergies nébuleuses retenues, contenues au creux de ses profondeurs commencés à remonter à la surface. Fermant son œil et appréciant ce contact si rare, il se laissa emporter. Il sentit cette faim dévorante le prendre, cette faim qui ne pourrait jamais être étanchée. Sa respiration s’accéléra et bientôt la faim vorace lui vrilla l’estomac. Par la Lune Sombre…Tombant à genoux, il commençait à mesurer sa bêtise. Pourvu que personne ne s’interpose…La faim l’enveloppa complétement. Un sourire avide étira les lèvres. Son œil s’ouvra de nouveau. Pupille dilaté, horizontale, coupant net en deux son iris doré. La faim était si pesante, si horrible. Elle était brulante, si brulante…Les dernières bribes de sa conscience se fissurait. Bientôt il perdrait la faculté de réfléchir, il le savait. Il n’y aura plus que la Bête. Bientôt il sombra dans le chaos de son être laissant s’exprimer les Ténèbres. Il hurla…Ce n’était pas un hurlement c’était un cri de bête sauvage, rauque et affamé. Plusieurs animaux fuyaient. Le cri se répercuta tout autour de lui. Son aura de pouvoir devenu aussi sombre que la Lune Noire. Et bientôt il n’y avait plus qu’une seule émotion, qu’une seule envie. Se nourrir. Son bras s’éleva, la décharge électrique fusa sur une dizaine de mètres, le prisonnier la prit en pleine poitrine, la puissance fut telle qu’il se vaporisa. Il n’eut pas le temps de crier, pas le temps de comprendre, qu’il était déjà qu’un amas de particules cendreuses. Se relevant il entra en mouvement. Se téléportant plus loin, il cueillit un prisonnier alors qu’il courait à toute jambe. Ses mouvements étaient fluides, bestiales, il bondit sur le prisonnier, sa dague déchire la chair. Le bras du prisonnier tombe alors qu’un cri s’élevé de sa gorge. L’Empereur Noir rit, un rire si avide. Si tranchant. Sa main a déjà attrapé le crâne de sa victime et rapidement il le vide, le vide de son fluide vital. Buvant à la source de son âme. Le prisonnier hurle tout ce qu’il peut et bientôt ses hurlements se taisent. Il ne reste qu’un corps décrépit, vieux et inerte. La langue de Valkan émerge et vient humecter ses lèvres. Ce n’est pas encore assez, plus, oui plus…Il lui faut plus. Il a si faim. Il en sent un à proximité. Nouvelle décharge électrique qui de nouveau vaporisé une autre victime. La Bête est libre…Par La Lune Sombre que la Déesse ait pitié pour eux…

Résumé: