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 ♠ Petits rites entre amis [Quête solo] ♠

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Sam 07 Sep 2013, 19:56


Une ombre muette filait en silence à travers les rues désertes du Quartier Résidentiel. Il était bien étrange que les ruelles d'ordinaires si fréquentées, et ce même la nuit, soient vides de toute âme qui vive, si ce n'est celle de la silhouette dissimulée par une longue cape bordeaux. Mais depuis quelques temps déjà, on dénombrait des dizaines de disparitions pour le moins inquiétantes, et les bonnes gens tenaient suffisamment à la vie pour redoubler du prudence en ces temps obscurs. Vanille n'était guère de ceux-là. La flamboyante demoiselle ne craignait pas qu'on s'en prenne à elle, ni même de croiser la route de quelques infortunés qui se feraient violence. D'un pas tranquille, elle longeait les allées si calmes où résonnait le bruissement de ses talons sur les pavés. Doucement, elle courba la tête pour effleurer du regard le ciel étoilé. La soirée était belle, et il faisait bon. Le temps était magnifique. Dommage pour la populace qu'elle soit trop terrifiée pour profiter de l'agréable climat. Mais la jeune femme appréciait cette petite ballade dénuée de turbulence. De temps à autre, elle aimait se ressourcer dans le calme ambiant d'un paysage envoûtant. Du moins, elle les aimait durant quelques instants.

« Je reconnaîtrais cette démarche entre milles. Quelle allure peu commune ! Vanille, ma princesse, mais quel mauvais vent t’amène dans les parages ?» Un étrange homme se tenait debout dans la pénombre, le dos appuyé contre un mur. Il tira la dernière bouffée de sa cigarette avant d'écraser son mégot par terre. Et lentement, il avança. Son regard sévère toisait la sirène. Mais sur ses lèvres s'étiraient un petit sourire mesquin. « Elazar. Je ne pensais pas revoir ta face avant une bonne centaine d'années.» Le jeune homme s'approcha de Vanille. Du bout des doigts, il caressa la capuche qui recouvrait sa tête avant de la faire tomber. Et il sourit davantage tandis qu'il contemplait le doux visage de la Sirène. Il releva doucement son menton et planta ses yeux sombres dans les prunelles d'émeraude de la demoiselle. « Qu'il est bon de te retrouver ma belle. Mais tu n'as pas répondu à ma question.» - « Je suis venue régler le petite problème qui hante ses rues.» Il arqua les sourcils, perplexe. Il recula de quelques pas, dévisageant la jeune femme. « Mes oreilles mes joueraient-elles des tours ? J'ai cru entendre que toi, Vanille Déliana, tu voulais aider des gens ?» Souriante, elle rit. « Pas exactement.» - « Ah ! Je me disais aussi. Alors, quelles sont les réelles motivations qui t'animent ?» - « J'ai cru comprendre qu'ils avaient enlever une personne que je désire trouver. Je dois donc aller la sauver. Et comme je suis une personne rancunière et qu'ils m'ont fait prendre du temps, je vais en profiter pour les éliminer pour le plus grand plaisir des habitants des environs.» - « J'espère que celui ou celle que tu cherches n'est pas déjà mort !» - « Je l'espère en effet, pour leur survie personnelle.» - « De qui s'agit-il ?» Elle posa son index sur ses lèvres roses. « C'est un secret.»

Elazar fronça les sourcils. Il n'appréciait guère cette petite énigme et rêvait de savoir ce qui se tramait dans l'esprit de Vanille. La jeune femme, un éclat farceur dans les yeux, se contenta de passer ses longs doigts fins sur la joue du démon. « Ne m'en veux pas. C'est ainsi.» - « Saurais-je la vérité un jour ?» - « Bien entendu. Mais pas aujourd'hui. Maintenant, laisse-moi passer, j'ai à faire.» Pourtant, ni Elazar ni Vanille ne bougèrent. Ils continuaient de se regarder, sans rien dire. « Fais attention à toi.» - « Ne t'inquiète pas. Tu sais bien que sur le grand échiquier de mon existence, je finirais par être la seule pièce debout.» Il déposa un léger baiser sur le sommet de son crâne, humant au passage le délicieux parfum sucré qu'elle dégageait. Vanille se remit en route. Sans se retourner, elle dit à Elazar tandis qu'elle s'éloignait « A jamais je hanterais tes rêves et tes cauchemars. Je les rendrais plus doux, plus merveilleux et plus acides.» Elle rit en s'enfonçant dans la pénombre du quartier. Elle ne voulait pas traîner. Les affaires qu'elle devait régler étaient plus qu'urgentes. Elle les avait mis depuis bien trop longtemps de côté. Aujourd'hui, elle ne pouvait plus les remettre au lendemain. Car si jamais ils la tuaient, ce serait peut-être aussi sa propre fin. Et ça, c'était tout à fait hors de question.

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Sam 07 Sep 2013, 21:11


Vanille poussa la porte d'une petite taverne bruyante qui occupait le coin d'une ruelle sombre bordant le Quartier Résidentiel. Son entrée fut évidemment très remarquée. Elle retira vivement sa cape pour qu'on ne la prenne pas pour un de ses détraqués encapuchonnés qui rôdaient dans les rues pour enlever des gens. Lorsque les soûlard purent voir que la mystérieuse ombre n'était qu'un petit bout de femme, la plupart revinrent à leur boisson. D'autres préférèrent reluquer la nouvelle venue qui était loin d'être désagréable à regarder. On lui adressa d'ailleurs quelques sales remarques qu'elle ne releva pas. Souriante, elle se contenta de traverser la salle pour aller près du comptoir. « Un thé. Le meilleur que vous avez.» Elle balança quelques pièces à l'aubergiste qui les rattrapa avec l'aisance que donne l'habitude. En deux temps trois mouvements, il servit la tasse à la jeune femme qui la prit entre les mains pour en boire quelques gorgées. De ses grands yeux d'émeraude, elle balaya les environ à la recherche d'une personne bien précise. Il ne fut pas très dur à trouver. Bavard, il débitait un long monologue que l'on écoutait pas. C'était un monsieur sans âge aux cheveux légèrement grisonnant sur les côtés. Mince et droit, il portait de petites lunettes sur le bout de nez. Il portait un costume noir qui devait avoir coûté bien cher. Cependant, il était sale et usé. Il devait avoir trop forcé sur l'alcool. Cela devait faire deux ou trois jours qu'il n'avait pas pris la moindre douche. Son temps comme son argent avaient sûrement été dépensé dans la petite taverne. D'un pas aérien, Vanille s'approcha de lui, un petit sourire avenant sur les lèvres.

« Vous êtes Monsieur Louis Colasento ?» demanda-t-elle d'une voix douce teinté de quelques notes sensuelles. « Docteur Louis Colasento !» reprit-il en achevant un énième verre avant d'en recommander un aussi sec. « Bonjour Docteur.» Il leva les yeux pour contempler la demoiselle venue à sa rencontre. Il ne m'y guère de temps à être charmé par cette vision enchanteresse et s'anima davantage face à l'ange venue lui tenir compagnie. « Bonjour ma douce. Comment vous appelle-t-on chère enfant ?» - « Donnez moi le prénom qui vous semblera me sied au mieux, Docteur.» Il réfléchit quelques instants, pas surpris le moins du monde de cette réponse pourtant étrange. « Shaunie. J'ai envie de vous appeler Shaunie.» Elle hocha doucement la tête. « Alors c'est mon nom.» - « Que faites-vous dans les parages ? Vous n'avez guère l'allure des filles qui viennent ici habituellement.» - « Parce que je ne suis pas comme elles.» - « De quel genre êtes-vous ?» - « Vous le découvrirez bien assez tôt.» Elle rit. « J'ai hâte d'en savoir plus.» Elle reprit vite son sérieux. « Docteur, j'ai grand besoin de votre savoir.» Il semblait flatter. « Que voulez-vous savoir ?» - « Je ne me trompe pas en affirmant que vous êtes le spécialiste qui a trouvé un lien entre les astres et les différents enlèvements ?» - « En effet ! Cette sombre affaire intéresse une délicat demoiselle tel que vous ?» - « Oui. Racontez-moi en plus, s'il vous plaît » - « Mais avec grand plaisir Shaunie.»

Le vieillard but en une seule gorgée son verre. « J'ai longuement contempler les étoiles. Elles n'ont plus de secrets pour moi ! Je connais leur calendrier. Et j'ai trouvé une étrange concordance entre les disparitions et les différentes configurations stellaires. Ils suivent un ordre bien précis. Ce sont des ritualistes ! M'entendez-vous ? Des ritualistes. Ils prennent des personnes bien précises dans les rues quelques jours avant de les sacrifier au nom d'un dieu sombre. Ce sont de fervents pratiquants d'une magie très ancienne et très noire. Je reste persuadée qu'ils exploiteront l'apogée des astres pour tenter quelque chose. Peut-être une invocation ? Il s'agit du seul point sur lequel je ne suis pas sûr. Mais quoiqu'il en soit, c'est un plan de grande envergure. Il faut agir. C'est urgent.»

Pensive, Vanille se contenta d'emmagasiner les différentes informations livrées par le Docteur. « Merci.» Le grand-père avait eu l'air heureux d'étaler un semblant de sa culture. « Personne ne m'a cru.» se plaignit-il. « Moi je vous ai entendu, et je pense que vous avez raison. Merci, Docteur. Vous n'avez été d'une grande aide.» Bien rapidement, elle but sa tasse de thé. Il était immonde. Et dire qu'elle avait commandé le plus prestigieux de cette minable taverne. Elle irait vite se ressourcer dans des salons côtés. Sans rien ajouter, Vanille se leva. Elle gratifia un dernier sourire au Docteur avant de tourner les talons pour s'en aller.

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Dim 08 Sep 2013, 00:29


Vanille erra longuement à travers les ruelles sombres du Quartier Résidentiel. Dans le ciel s'élevait de plus en plus une lune ronde et blonde. La soirée était toujours aussi belle. Malgré tout, les allées semblaient inquiétantes. Désertes, bien trop calmes, elles étaient le théâtre parfait pour un crime sordide. Cette atmosphère pesante ne gênait pourtant pas la jeune femme, qui se complaisait dans les ténèbres. C'était son petit univers, et elle ne craignait ni l'obscurité ni le vide. Ils étaient ses compagnons de toujours. Mais elle aspirait à trouver une piste sur ces ritualistes. Ne serait-ce qu'un petit indice qui lui indiquerait la marche à suivre. Mais ces fous furieux n'étaient pas des débutants. Ils savaient effacer leur trace et ils étaient de toute évidence terriblement efficaces. Et c'est tout naturellement que la demoiselle prit une décision qui pourrait paraître des plus insensées pour la plupart des êtres sains et doués de raison. Si elle ne parvenait pas à trouver ces créatures, elle tâcherait simplement d'attirer suffisamment leur attention pour qu'ils veuillent l'enlever comme une vulgaire proie.  C'était aussi simple que cela. Alors qu'elle passait près d'une poubelle, Vanille abandonna la grande cape sombre qu'elle portait jusqu'alors. Elle détacha son épaisse chevelure, libérant les longues boucles qui les maintenaient en chignon pour qu'elles rebondissent doucement le long de son dos. Elle n'abordait plus qu'une courte et vaporeuse robe d'un blanc immaculé, bordé de dentelles d'un vieux rose. Adorable poupée aux grands yeux innocents, elle était une victime parfaite. Les malades qui arpentaient les quartiers ne verraient en elle que délices. Ils ne pourraient résister à pareil tentation. Elle était bien trop alléchante, et son aura trop pure et candide, pour qu'on la laisse continuer son chemin. Ils viendraient à elle. Elle en était persuadée. Elle n'avait plus qu'à patienter un peu, en marchant.

C'était des plus inhabituels que de vouloir se faire enlever. Mais Vanille n'avait jamais réellement fonctionné comme n'importe quelle femme. Elle désirait ressentir le grand frisson. Elle aimait se mettre dans les situations inconfortables que tous fuyait. Le danger était son vice. Alors en cette douce nuit, elle ne faisait rien de particulièrement exceptionnel en vue de sa routine quotidienne. Du bout des lèvres, elle chantonnait un air de chez elle, une vieille chanson oubliée qu'elle affectionnait. Perdue dans ses pensées, la demoiselle avançait presque inconsciemment dans les rues. Elle ne se préoccupait pas de ce qui l'entourait. Elle s'en fichait. « Mais que faite-vous ! Ma parole, vous êtes complètement cinglée ? N'êtes-vous donc pas au courant ? » Vanille ralentit l'allure. Ses yeux cherchèrent la source de cette voix paniquée. Un jeune homme, furibond, fonçait vers elle et saisit avec une certaine violence les frêles poignets de la Sirène. Elle ne se défendit pas. « Des gens se font enlever ! C'est stupide de se balader seule ! » Vanille se dégagea vivement. Le regard dur quoique interloqué, elle recula de quelques pas. « Vous êtes seul. Vous êtes donc aussi stupide que moi.» Il sembla se dérider un peu. « Faites attention, c'est tout.» - « Vous semblez pourtant fâché.» Il soupira. Ses traits se tordirent brièvement en une expression de douleur. Il tâcha de vite de ressaisir. « Ma sœur a disparut elle aussi. Hier. Cela ne peut être qu'eux.» - « Et vous les cherchez.» - « C'est naturel. Non ?» Vanille haussa les épaules. « C'est malsain. Vous voulez vous faire prendre, n'est-ce pas ?» Un comble que ce soit elle qui prononce ces quelques mots. Il baissa la tête, comme honteux, tout en passant une main dans sa tignasse désordonné. « Je me suis dis que j'avais une chance de la retrouver. Je suis l'un des rares à arpenter le question. Ça augmentait ... mes chances.» Vanille lui tendit la main. « Alors avançons ensemble.»

Surpris, le jeune homme demeura immobile quelques courts instants, avant qu'un maigre sourire n'étire ses lèvres. « Je suis Nolan. Et vous? » - « Shaunie. » Ils se mirent à avancer, côte à côte. « Et vous, Shaunie, que cherchez-vous ?» - « Je n'ai pas vraiment envie d'en parler. J'ai simplement mes raisons.» - « Je respecte vos choix. Je suis simplement un peu intrigué.» - « Cela se comprend. Mais si vous voulez vraiment avoir la moindre petite chance d'arriver à vos fins, nous devrions parler de sujet plus léger. Communs et banals. Voyez-vous ?» Il rit. « C'est vrai. Alors, vous êtes allée au théâtre il y deux jours ? Il y avait une représentation fabuleuse ! J'en suis encore tout retourné.» - « Non je n'ai rien vu, je ne suis pas de la région.» Quelle ironie ! Devait-elle préciser qu'elle faisait partie des comédiens, mais qu'elle empruntait une autre apparence qui la rendait méconnaissable ? « C'est dommage !» Et ils continuèrent à parler de tout et de rien en s'enfonçant dans la nuit, priant pour que le malheur s’abatte sur eux.

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Lun 09 Sep 2013, 19:48


Il faisait froid et sombre. Vanille, les yeux clos, se tourna légèrement pour se recroqueviller sur elle-même. Elle n'avait pas encore la force d'ouvrir les paupières. Mais elle sentait qu'elle était par terre, sur un sol humide qui lui rappelait les vieux cachots dans lesquels on oubliait des prisonniers durant de longues années. Faiblement, elle remua le bout de ses doigts. Ses longs ongles glissèrent sur une pierre gelée. Que s'était-il passé ? Comment en était-elle arriver là ? Elle s'en rappelait à peine. Elle parvenait à se souvenir de sa ballade avec Nolan. Le jeune homme et elle avaient longuement marché, en discutant de la pluie et du beau temps. Ils avaient parlé de leur vie. Nolan avait confié ses peines et ses joies, soulignant avec désespoir ou sourire quelques brides de sa misérable existence. Vanille, dans un soucis de contact humain et de sociabilisation, avait fait de même, inventant au fur et à mesure une vie au personnage qu'elle présentait, la douce magicienne prénommée Shaunie. Si la Sirène ne perdait pas de vue son objectif et demeurait à l'affût du moindre bruissement, Nolan semblait de plus en plus distrait et prompt à oublier sa sœur. La charmante présence de Vanille faisait s'envoler tout les malheurs. Il ne devait pas être souvent en bonne compagnie. Quoiqu'il en soit, les deux jeunes gens se baladèrent ensemble deux heures durant. Vanille, ennuyée de la situation puisqu'elle devait à tout prix retrouver les ritualistes, songeait même à changer de tactique. Elle ne pouvait décemment pas demeurer avec Nolan si celui-ci réduisait ces chances de réussite. Ainsi, elle s'était retournée vers lui, un petit sourire aux lèvres. Comme gênée, elle secoua brièvement ses cheveux avant de murmurer : « Tu sais, Nolan ...» Elle soupira. Ils avaient dépassé depuis longtemps le stade du vouvoiement. « Oui Shaunie ?» Il semblait étonné. « Non rien.» Ces mots franchirent seuls ses lèvres. Vanille en fut surprise. Mais quelque chose l'avait incité à continuer avec lui. Ils étaient là. Ils les guettaient. Elle le savait. Ils firent encore quelques pas, avant d'apercevoir quelque chose dans les tréfonds de la ruelle qu'ils parcouraient. Ce n'était pas grand chose. À peine une ombre filante perçut du coin de l’œil. Mais la suite fut noire.

Vanille rouvrit enfin les yeux. Elle contemplait, inexpressive, le plafond miteux d'une espèce de grotte. Doucement et avec une infinie précaution, elle se releva pour inspecter avec minutie les environs. Elle devait être dans les galeries souterraines qui reliaient la moindre maison du quartier résidentiel. Ces fichus ritualistes avaient très certainement dû creuser leur propre tunnel pour arriver sans peine dans leur quartier général, ou quelque chose du genre. Elle était seule. Tant mieux, elle n'avait guère envie de traîner Nolan ou qui que ce soit d'autre. Il pouvait être mort, l'avoir trahi ou n'importe quoi, cela n'avait aucune importance. À présent, elle avait le champ libre pour agir. Aucune cage ne pouvait la retenir, peu importe le nombre de chaîne qu'on lui mettrait. Elle n'avait qu'à passer à travers.

Que se passait-il en ces sombres lieux ? En tendant quelque peu l'oreille, Vanille put entendre de vagues murmures. Il était normal qu'elle se mette à suivre les voix. Guidée par elles, Vanille longea d'un pas léger et aérien les tunnels plongés dans l'obscurité. Les ténèbres étaient son monde, elle ne les craignait pas et était habituée au manque de lumière. Cela ne la dérangeait pas. Et elle devait user de son ouïe, pas de sa vue. Après quelques minutes à déambuler, elle finit par voir une faible lueur percée au loin. Discrète, elle s'en approcha. Une drôle d'odeur emplissait les parages. Un goût de sang dans la bouche. Il devait y avoir eu bon nombre de meurtres non loin. Cette idée n'émut pas le moins du monde la jeune femme, qui espérait seulement qu'ils n'avaient pas encore saigné la personne qu'elle voulait récupérer. Accroupie, Vanille se glissa dans la lumière pour contempler l'étrange scène qui s'offrait à ses yeux. Des hommes, dissimulés sous des capes noires à bordures dorées, mains jointes, en cercle, psalmodiaient inlassablement des paroles que la jeune femme ne comprenait pas. Ils n'articulaient vraiment pas. Au centre de la pièce, quelqu'un était allongé. De toute évidence, la vie l'avait quitté depuis peu. Blême, il semblait vide de son sang. Ses yeux traînaient par terre un peu plus loin, à moins que ce ne fusse pas les siens. Le silence revint brutalement. Ils s'étaient tous arrêté sans crier gare. Puis un homme dit de sa voix morne :

« Nous touchons à notre but, mes frères. Gardez bien en tête notre voie.» Il leva les bras au ciel. « Notre tout-puissant réclame encore des vies avant de daigner se révéler à nos pauvres yeux de mortels.» Des tarés, ces mecs. Vanille soupira.

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Lun 09 Sep 2013, 22:26


« Que nous reste-t-il à faire ?» - « Nous avons accomplis, mes frères, les treize sacrifices mineurs pour que notre maître nous remarque. Il est l'heure des offrandes. Nous devons lui apporter en toute honneur les six grandes figures du rituel, savamment sélectionné par les soins du Grand Prêtre.» - « D'ailleurs, mon frère, sais-tu où est notre Vénéré Grand Prêtre ?» - « Il se prépare. Car dans deux heures, les étoiles seront hautes, et alignées dans le ciel. Il sera l'heure d’accueillir notre maître.» - « Mon frère, pourquoi avons-nous en notre possession une dizaine de personnes si seules six nous sont nécessaires à présent? » - « Le Grand Prêtre et moi voulions être sûrs d'avoir les six. Nous avons préféré jouer la carte de la sécurité. Ceux qui n'auront pas l'honneur d'être sacrifiés pour la venue du maître lui seront offert à son arrivé.» Tous semblait satisfait de cette réponse. Un homme, toujours encapuchonné, arriva en courant. « Mes frères, nous avons un problème.» - « Que se passe-t-il ?» Une vague de murmure s'éleva. Il n'était visiblement pas l'heure des petits soucis, tout devait être fin prêt. Le porteur de mauvaise nouvelle avait l'air gêné et ne savait pas comment annoncer la chose. La gorge serrée, il murmura, presque hébété : « Certains se sont échappés.» - « Comment ?» - « Combien ?» répliqua un autre. « Malédiction, l'heure tourne.» - « Nous avons eu quelques problèmes d'organisation. Je pense que les rondes n'étaient pas assez régulières. Ceux du nord ont du mettre au point un plan pour nous échapper. Quatre se sont évaporés dans la nature. J'ai parcourus les galeries pour les trouver, sans succès.» - « Qui sont les évadés ?» - « La petite aveugle, le vieux fou, et les deux rousses, celle enceinte et celle qui ne parlait pas.» Un homme haussa les épaules. « Il nous reste les six autres. Le Maître sera ravi, à son arrivée, de cette petite partie de cache-cache improvisé.» En quelques gestes, il donna des ordres et tous se pressèrent d'accomplir leur tâche.

Toujours aussi discrète et féline, Vanille longea la paroi pour se cacher là où personne ne viendrait la chercher. Il y avait de grandes chances pour que la personne qu'elle était venue chercher fasse partie des évadés. Mais auquel cas, elle ne pourrait s'empêcher d'aider les autres. Elle ne pourrait fuir. Il faudrait qu'elle revienne. Et à coup sûr, elle se ferait prendre. Vanille devait donc demeurer dans les parages et patienter, en attendant le moment propice pour bondir et la sauver.

Impassible, la cruelle demoiselle regarda vaguement, d'un œil ennuyé, les sacrifices qui s’enchaînaient. Pauvres victimes face à un ange gardien bien sélectionneur. Cinq meurtres eurent lieu sans que la jeune femme ne hausse un sourcil face aux rites qui auraient pourtant fait vomir n'importe qui d'autre. Il faut dire que les ritualistes n'y allaient pas de main morte. Ils étaient de véritables déments croyant dur comme fer que l'immondice qu'ils tâchaient de sortir des enfers était leur dieu. Vanille se fichait qu'ils veuillent le faire revenir d'entre les morts, qu'ils l'invoquent pour le faire sortir de sa maudite tanière. Elle ne se préoccupait guère des malheurs qu'un tel être pourrait engendrer. Ce n'était pas son problème. « Non !» cria un des encapuchonnés. Mais il était trop tard, celui qui était censé être le sixième sacrifice croqua la petite capsule de poison précieusement garder près de sa langue. Et bien vite, il périt. « Il nous manque un sacrifice. Le dernier. Celui qui doit avoir lieu lorsque la lueur de la lune frappera le socle !» braya un autre en pointant le doigt dans les directions précises de ce qu'il citait. « Raison de plus pour retrouver les autres !» cracha un type à la voix rauque. Vanille commençait à s'impatienter. Que faisait-donc la personne qu'elle voulait tirer de cette affaire ? Il était des plus surprenants qu'elle ne se soit pas encore montré, et qu'elle ait laissé tant de monde mourir. À moins que …

« Non ! Lâchez-là !» - « Miracle, elle parle.» ricana quelqu'un. Une petite troupe d'adepte revint. Ils tenaient fermement une jeune et fine demoiselle à l'épaisse chevelure flamboyante qui se débattait comme une furie. Elle ressemblait étrangement à Vanille. Vive, elle mordait comme une démone pour qu'on la libère, et surtout, pour qu'elle puisse secourir une petite fille. Adorable, les cheveux blonds, elle ne devait pas avoir plus de huit ans. Même de loin, Vanille voyait ses yeux. C'était la petite aveugle.

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Mar 10 Sep 2013, 16:50


« Vous ne l'aurez pas ! Pas elle !» hurla presque la jeune femme aux cheveux roux qui se débattait toujours, tant bien que mal. Vanille soupira face à ce comportement qu'elle trouvait tout à fait déplorable. Jamais elle n'avait pu apprécier cette fille qui lui ressemblait bien trop. Leur caractère était bien trop différent pour que la moindre entente puisse exister entre elles. Elles se détestaient ainsi cordialement, se vouant une haine sans fin. Mais dans un sens, elles ne formaient qu'une. Presque curieuse, Vanille prit le temps de détailler la jeune femme en furie. Elle n'avait guère changer. Elle abordait toujours les mêmes cheveux, ces longues boucles d'un roux clair qui rebondissaient doucement le long de son dos. Elle avait les yeux d'un étrange bleu qui tirait parfois sur le violet. Fine et élancée, elle avait une belle silhouette harmonieuse. Elle dégageait une douce aura de bienveillance. Cela faisait de nombreuses années que la Sirène ne l'avait pas vu. Des siècles, mêmes. Puisqu'elles ne s'aimaient pas, elles n'avaient guère chercher à se revoir, même pour s’entre-tuer. Le mieux avait toujours été de s'éviter. Jusqu'à aujourd'hui, tout du moins. Vanille comptait la traîner de force là où elle le souhaiterait.

« Shaunie ?» souffla une voix le plus bas possible. Vanille tourna la tête pour poser brièvement son regard sur Nolan, mystérieusement réapparut. D'un geste, elle lui incita le silence. « La petite … C'est ma sœur.» se plaignit-il. Vanille hocha sèchement la tête. Elle s'en était doutée. Ils avaient pour ainsi dire un petit air de famille. « Je suis navrée de t'avoir abandonné, Shaunie. Mais ces dégénérés ne voulaient que toi. Ils m'ont tabassé, mais pas emmener. Je vous ai suivis de loin.» Vanille lui adressa un regard noir. Elle se fichait bien de ces minables explications. Elle voulait simplement le silence, qu'il se taise enfin. Ils allaient finir par se faire repérer avant l'heure avec ces incessants bavardages. Surpris, Nolan contempla les hommes et l'étrange scène qui les entourait. « Ils ont tué tant de monde. Tu n'as rien fait pour ces pauvres gens ?» demanda-t-il, les yeux rond. « Non.» murmura lentement Vanille en poignardant le jeune homme de ces prunelles vertes. « Mais pourquoi ?» - « Seule ta sœur t'intéresse. Tu aurais laissé les autres mourir pour la sauver. Pourvue qu'elle s'en sorte saine et sauve, les autres peuvent crever comme des chiens. Les secourir était en option dans tes projets. Il en est de même pour moi. Point.» - « Mais c'est … Shaunie voyons ce sont des ...» - « Nolan, encore un mot et je mets fin à tes jours dans le silence le plus complet.» Il se tut. Il avait bien vu que quelque chose clochait. Il n'était plus face à la même demoiselle. Tendu et crispé, il obtempéra sans broncher et reporta son attention pour les ritualistes qui ramenaient d'ailleurs un homme aux cheveux blancs et au regard fou.

« L'heure approche mes frères. Gardons ces dames comme cadeau pour notre maître à son arrivée, qui est imminente. Amenez moi le dernier sacrifice.» dit un homme sur un ton sobre et solennel. Avec cérémonie, on traîna le vieux fou sur la table rituelle pour procéder à la macabre tâche. Nolan esquissa un geste. Il voulait aller aider ce pauvre type. Vanille le tint fermement par le bras. Si les regards pouvaient tuer, il serait mort. « Penses à la gamine.» chuchota-t-elle avec un maigre sourire aux lèvres. D'abord hésitant, Nolan finit par comprendre que c'était le seul moyen qu'elle s'en sorte en vie. « Mais ils vont invoquer la bête...» Nolan, horrifié, contemplait les drôles de prêtres s'adonner à des formules de magie noire en éviscérant leur proie.  « Mais Shaunie ! La bête ….» - « … va tous les dévorer.» Un charmant sourire ornait ses lèvres roses. « Et problème réglé.» - « Tu es sûre ?» - « Je sais qui ils cherchent à invoquer. Ils sont fous de croire qu'il sera reconnaissant. Il les tuera tous jusqu'au dernier. Et c'est là qu'il nous faudra intervenir.» - « Avant qu'il s'en prenne aux deux filles.» - « Voilà.» - « On va tuer le monstre ?» Il semblait inquiet à cette idée. « En effet, c'était dans mes projets immédiat. Tiens toi prêt. C'est bientôt à nous d'agir.»

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Mar 10 Sep 2013, 17:29


L'on se serait cru dans un mauvais conte d'épouvante, de ceux que l'on racontait aux enfants trop turbulents pour qu'ils restent captivés quelques instants à l'horrible histoire remplie de clichés. Accroupie, Vanille contemplait la scène, son poignard à la main. Ces chers ritualistes s'étaient remis à psalmodier sous le regard inquiet des deux filles destinées à être dévorées par la bête en cadeau d'arrivée. La petite aveugle pleurait en silence dans les bras de la rousse, qui préférait toiser du regard ces bourreaux sans prendre la peine d'agir. Dans un soupire, la Sirène se rendit à l'évidence : cette fille était une plaine incapable de se sortir seule de situations délicates. Elle mourrait très certainement ici, si la flamboyante ondine ne s'était pas décider à venir sauver sa peau. Quoiqu'il en soit, les drôles de bonhommes encapuchonnés achevèrent les rites. On pouvait sentir dans chacun de leur geste la satisfaction d'avoir accompli le rituel jusqu'au bout. Ils se reculèrent de quelques pas pour agrandir le cercle, pour accueillir le monstre démoniaque qu'ils s'attelaient à invoquer depuis de longues semaines déjà. Celui qui devait être le Grand Prêtre continuait à incanter de vieilles paroles de sombre magie tandis qu'un rayon de lune se baladait sur l'assemblée. Tout doucement, il se promenait sur les pierres gravées de symbole pour terminer sa course sur le cœur offert du vieux fou décédée. L'astre de la nuit brillait haut dans le ciel et illuminait l'organe vitale du défunt. Tout avait été réalisé, scrupuleusement. Une épaisse fumée noire emplit la salle tandis que Vanille levait les yeux, peu impressionnée par cette mise en scène déplorable alors que tous poussait des exclamations d'admiration. Un grondement sourd s'éleva. C'était un horrible grognement rauque, mêlé à ce qu'on pourrait appeler un rire machiavélique. Nolan frissonna. Vanille lui donna un petit coup de coude dans les côtés, une petite moue exaspérée sur les lèvres. Tout cela n'était que comédie destinée à effrayer les âmes faibles. Il ne fallait pas tomber dans le ridicule piège.

Peu à peu, la fumée se dissipa. On pouvait discerner en son cœur une ombre massive. Ce n'était pas un être humain. Loin de là. Il n'en avait ni l'air ni la chanson. Son apparence était assez hideuse. Il relevait plus de l'animal, avec sa gueule poilue de loup et ses crocs saillants. Il devait frôler les trois mètres, ce n'était pas vraiment un petit gabarit. De ses immenses yeux globuleux d'un jaune perçant, il contempla les fidèles réunis qui chantaient ses louages, trop heureux d'avoir réussis. Il ne semblait guère impressionné. Il devait à peine écouter ce qu'on lui racontait tant cela n'était pas important pour lui. On l'avait ramené sur les terres du yin et du yang. Il pouvait reprendre les atrocités là où elle s'était arrêtée. « Je foulerai la terre.» articula-t-il de sa voix sombre qui semblait sortir des tréfonds d'une caverne. « Et ma cruauté n'aura aucune limite. Craignez, mortel, ma puissance mue de votre ignorance.» On l'acclama. Ces idiots n'avaient donc pas compris le message. Il ne tarderait pas. Le Grand Prêtre fit quelques pas pour lui annoncer son cadeau. Il pointa du doigt les deux filles recroquevillées dans un coin de la taverne. Le bête rit. Cela ne l'intéressait pas. Pas dans l'immédiat, tout du moins. « Répugnantes créatures. Courrez.» Et il se mit à combattre. Il était fort. Ces pauvres imbéciles n'avaient aucune chance. « Maintenant.» dit Vanille. Féline, elle s'élança d'un bond pour surgir de la pénombre et attaquer. Nolan lui emboîta le pas sans tarder. Il craignait trop pour la survie de sa petite sœur pour songer à la gigantesque bête qu'il devait éliminer. « Je suis là ma puce ! Tiens bon !» La petite fille tendit l'oreille avant de relever la tête. « Grand frère !» Elle sourit, puis tira la manche de la rousse qui la tenait toujours dans ses bras. « On est venu nous aider !» - « Tant mieux.» souffla celle-ci qui n'avait pas encore vu qui était sa sauveuse personnelle.

« Toi ?» s'étonna le monstre en voyant arriver Vanille qui avait égorger au passage quelques uns des meurtriers qui n'étaient pas encore en morceau. « Moi-même, vieil ami.» répondit-elle de sa délicieuse voix douce. Poignard en main, elle se rua sur lui. Il rit. Cette petite arme ne ferait pas mouche sur lui. Mais au dernier moment une longue chaîne apparut dans l'autre paume de la demoiselle. Elle prit de la vitesse et concentra sa force. Ce fut ainsi un énorme pique en métal qu'il prit en plein dans la tête. Nolan se joignit à elle. Comme un dément, il se mit à transpercer la bête de partout. Elle ne pouvait plus, allongée au sol. « On l'a eu ? Si facilement ...» - « Il peut se régénérer à volonté, encore et toujours. On ne l'aura jamais réellement. Tu iras voir des mages, ils s'occuperont de lui, et j'ai pas le temps de régler ce problème, je vais me contenter de nous donner un peu de temps.» Et elle démembra la chose. « Maintenant fuyons.»

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Mar 10 Sep 2013, 18:05


« Non. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas toi. Ce ne peut pas être toi.» murmura dans un souffle la jeune femme aux cheveux d'un tendre roux clair. Légèrement hébétée, elle contemplait de ses grands yeux d'un étrange bleu violet la jolie jeune femme qui se tenait devant elle. « Vous vous ressemblez beaucoup.» constata Nolan, surpris. Pourtant, cela ne l'intéressait guère. Sa petite sœur était collée à ses jambes, les yeux rouges. Aveugle, elle se fichait des apparences. Et lui se fichait de tout, si ce n'est d'elle. Il voulait partir, la ramener à leur parent. Et face aux deux demoiselles plongées dans un profond mutisme, il fit ses au revoir. On l'ignora royalement. Vanille, souriante, contemplait sa drôle d'interlocutrice qui semblait vouloir prendre les jambes à son cou. « Tu es pitoyable. Si je n'étais pas intervenue aujourd'hui, toi et cette gamine seriez morte. Où est donc passé ta si grande puissance magique ?» - « On me l'a arraché. De force.» se justifia-t-elle avec hargne. « Ma pauvre enfant. Je vais presque en arriver à te plaindre.» - « Tu es encore enceinte.» - «  Tu es encore en vie.» Mieux valait arrêter les constations aux airs de reproches. Elles se turent pour se dévisager, une fois de plus. « Vanille. Je ne pensais pas te revoir.» - « Et moi j'étais sûre que nos chemins se croiseraient encore, ma chère sœur. Viens avec moi.» - « En quel honneur ?» - « Tu n'as pas le choix. Je pourrais t'écraser plus facilement qu'une araignée sous ma chaussure.» Elle sourit. Ses prunelles s'illuminaient du feu des enfers. « J'aurais aimé qu'on ne soit pas sœurs.» - « Jumelles, ma chère Blanche. Nous sommes des jumelles maudites.»

Blanche hésita quelques instants. Avait-elle réellement le choix ? Elle craignait que non. Depuis des années, elle s'était évertuer à éviter Vanille ainsi que tous les endroits susceptibles de la croiser. Il y a longtemps, on l'avait dupé de la même manière que sa nièce, Nausicaa, et elle avait perdu la majeur partie de sa force et de ses pouvoirs. Elle savait pertinemment qu'elle n'aurait pas la puissance nécessaire pour résister à Vanille. « Tu as bonne allure.» articula-t-elle lentement. « La royauté me va bien, n'est-ce pas ?» - « Pardon ?» Blanche écarquilla les yeux. Elle ne savait jamais si sa jumelle plaisantait ou non. Vanille rit. « Tu te rendra bientôt compte de l'ampleur de tes erreurs, ma chère sœur. Maintenant, suis-moi, je t'emmène dans ma demeure. Ne t'inquiète pas, tu pourras y retrouver quelques membres de notre si belle et grande famille.» - « Qui ?» demanda-t-elle inquiète. Supporter Vanille était déjà une épreuve, elle espérait que les autres seraient un peu plus jovial. « Nausicaa et Clémentine.» répondit la Sirène le plus naturellement du monde, comme si cela était une évidence. « Nausicaa ?» s'exclama Blanche. « Elle s'est réveillée ?» - « Pas de son plein gré, mais oui, elle est là.» - « Et Clémentine … Notre cousine que notre tante s'était vu enlevée ? C'était toi ?» Vanille leva les yeux au ciel. « Ne me colle pas sur le dos tous les malheurs du monde. Je l'ai récupéré à son geôlier.» - « Pas par bonté je suppose. Tu as sûrement un délicieux plan pour nous trois.» - « Bien évidemment.» Elle rit. « Toute ma bonté miséricordieuse ne suffirait pas à t'épargner.» - « Ravie de constater que tu me tiens toujours en haute estime, Vanille.» - « Je t'en prie, je ne voulais pas te troubler lors de nos retrouvailles.» - « Je croirais toujours, tu sais.» - « Je ne peux t'empêcher d'être une sombre idiote. Et ce rôle te va tellement bien, autant te le laisser.» - « Le Quartier Résidentiel est-il sûr ?» - « Tu t'inquiètes réellement de ce genre de futilité ?» - « Réponds-moi, s'il te plaît.» - « Si l'autre avec son aveugle de sœur suivent mes dires, il sera sûr oui. Dans le cas contraire, le chaos l'emportera.» Elle sourit.

Vanille tourna les talons. Elle se mit à avancer sans même prendre la peine de vérifier si Blanche faisait de même. Car elle savait qu'elle la suivrait. Elle n'aurait pas le choix. La douce idée de fuir effleura le délicat esprit de Blanche. Mais cela valait-il vraiment la peine de se condamner à une courte vie d'errance ? Vanille la traquerait et la trouverait, si tel était sa volonté, et elle la manipulerait comme un vulgaire pantin de bois. Lui accorder sans broncher ce qu'elle voulait était tout de même un coup dans sa fierté. Elle se promit en silence de lui mener la vie dure.

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