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 Lieu du mois d'Avril : Le conte de l'ours en peluche et des nobles lépreux.

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Jeu 04 Avr 2013, 02:43

Lieu du mois - Somnium : le théâtre
© Code réalisé par Alec.
Lieu du mois d'Avril : Le conte de l'ours en peluche et des nobles lépreux. Nobles11


Sombre et mystérieuse, il existerait d’après une légende une très ancienne confrérie sectaire qui n'aurait ni nom, ni visage. Une organisation plus que discrète qui aurait manipulé le monde à un moment donné de son histoire de par sa grande force économique et la capacité de ses membres à devenir n'importe qui. Oui, nous parlons bien de génies. Cinq génies du nom de Burgohr, Vason, Javichi, Smaloth et Ben' - aussi nommé le p'tit gros - qui prirent la place de grands de ce monde, copiant leur gestuelle, visage et voix, ils firent de grands, très grandes choses ensemble. Oui mais voilà, ça c'était avant. L'ancien Mârid a rapidement découvert leur pot aux roses et a menacé de divulguer au monde leurs pratiques secrètes s'ils ne marchaient pas dans son sens. Ce petit jeu dura un temps mais le contrat se rompit un beau jour et le Mârid mit fin à leur règne usurpé, à tous. Lorsque le Mârid et l'ancien monde des génies se sont éteints sous le coup de la révolution de Naram, les esprits de la confrérie se sont réveillés, s'accrochant au nouveau monde, à Somnium. Il leur fallait pour exister un lieu obscure, l'opéra du chaos leur sembla une bonne solution.

Seulement voilà, rien ne va plus au grand théâtre de la ville. Les représentations de la semaine ont dû être annulées car ces débris et autres résidus d'anciens génies hantent les lieux et sèment la terreur pour passer le temps. Leur grande force ? Créer le cauchemar, ils maîtrisent autant l'illusion que la matérialisation réelle de vos pires peurs qu'ils descellent en vous dès que vous franchissez les grandes portes du lieu. La situation s'aggrave de jour en jour et le risque devient grand. Ce qui s'apparentait à un jeu plus ou moins drôle selon le point de vue va peut-être tourner en drame sans votre intervention. Il semblerait que la descendante de Ben' le p'tit gros, génie de son espèce également, s'est faite capturée par la troupe de cinglés. Il paraîtrait que la confrérie pourrait renaître grâce au sang versé par la demoiselle. Personne ne voudrait les revoir revenir, leur puissance en tant qu'esprits est gérable mais en tant que génies, c'est autre chose. Sauvez la pauvre Gabriella mais pas seul, non, vous serez guidé par son fidèle compagnon et ami de toujours, Max : son ours en peluche vivant.  
Explications
Votre mission est simple, rendez-vous à la taverne de Somnium après avoir entendu parler de cette histoire et attendez Max’ car on ne peut le trouver, c’est lui qui vous trouve. Partez ensemble à la recherche de Gabriella et revenez tous les trois sains et saufs. Si vous réussissez cette périlleuse et étrange mission, ce curieux groupe qui fait plus peur qu’il ne fait mal sera sous votre contrôle. Amusés par votre manière de les avoir combattus, ils vous proposent leur aide au besoin. Ainsi vous pourrez à votre bon loisir les invoquer. En plus d’être dotés d’un certain humour appréciable, ces joyeux lurons peuvent matérialiser les peurs de vos adversaires et traverser la matière comme bon leur semble. Ils vous protégeront si vous leur demandez, formeront une barrière entre vous et votre ennemi, lanceront tout ce qu'ils trouvent autour d'eux sur la personne que vous aurez désigné, bref ils sont utiles.

Votre post devra faire 60 lignes. Attention, dans le cas où votre adversaire aurait cette même capacité d'invocation que vous, les cinq nobles ne défendent ni l'un, ni l'autre, ils s'assiéront dans un coin, se moqueront de vous deux, à la rigueur, vous nuiront à tous les deux mais c'est tout.

Bonus Gabriella - 40 lignes supplémentaires : l'art des ombres chinoises. La belle vous apprendra son art si vous l'aidez à accomplir sa vengeance, voir son portrait pour plus de détails.

Précisez votre ou vos gains à la fin de votre post sous spoiler.

Notes : Pour toute question ou doute, mp Naram.

PNJ de l'évènement
Lieu du mois d'Avril : Le conte de l'ours en peluche et des nobles lépreux. Gabrie10
Race : Génie.

Gabriella est une femme que l'on peut considérer comme fatale. Elle n'a rien de la femme frêle et fragile qu'elle laisse paraître pour un subtil jeu qu'elle gagne toujours. Ses courbes laissent rêveurs plus d'une âme en peine d'amour et sa voix résonne encore bien des heures après qu'elle vous ait quitté. Son parfum vous envoûte et sa verbe est un délice lyrique. Seulement cette femme plus qu'indépendante, une fois qu'on la connait un peu mieux, est loin de son stéréotype. D'un très fort caractère, elle n'hésite pas de son cynisme à vous descendre plus bas que terre, peu importe que vous soyez son bourreau ou son sauveur, elle a exclus de son vocabulaire les mots "compassion", "pitié" ou "reconnaissance". Connue pour sa fierté à toute épreuve, elle vit mal de s'être faite attrapée par des guignols de son arbre généalogique alors elle sera encore plus acerbe que d'habitude. Maniant le sabre et les émotions comme une reine, elle aime jouer avec ses victimes et ne compte pas partir de l'opéra du chaos sans avoir accompli une petite vengeance qu'elle vous sera grès de laisser faire, voir même de l'y aider contre ses ravisseurs à qui elle veut toucher deux, trois mots. Son art de prédilection sont les ombres chinoises, elle les dessine avec ses fines mains dans l'air à condition qu'il y ait de l'obscurité comme matière première, elles prennent alors vie, souvent des figures chimériques qui semblent plutôt faites d'encre et qui attaquent votre adversaire. Si vous l'aidez et si vous êtes bon, il ce peut qu'elle décide de passer un peu plus de temps avec vous pour vous apprendre ses techniques familiales.

Votre allié
Lieu du mois d'Avril : Le conte de l'ours en peluche et des nobles lépreux. Max10
Race : Ours en peluche.

Max est un ours en peluche certes mais pas que. Vous le pensez fragile et facilement cassable ? Détrompez-vous, il vous enterrera, n'ayez pas peur pour lui. Max est un terrible, un dur. Son regard semble sévère et non pas qu'il n'a un grand cœur, au contraire, il donnerait sa vie pour Gabriella, mais la vie lui a appris à se méfier de tous ceux qui cherchent à le câliner affectueusement : sa plus grande phobie. Il porte un chapeau et possède une ceinture bourrée de capsules multicolores. Mais ce qui est plus impressionnant encore c'est cette espèce de bout de métal à roulette qu'il tient à la main. Selon la couleur de la cartouche, l'effet est différent. Cela peut aller d'un simple aveuglement par une vive lumière - cartouche blanche - à l'apparition pour l’ennemi d'éléphants roses à poids verts - cartouche rose à poids verts -. Il en a de toutes les sortes, il vous en montrera certaines avec plaisir si vous lui témoignez un peu d'intérêt, tout sauf la capsule noire avec une tête de mort : la capsule interdite qu'il réserve pour Ben' dit le p'tit gros avec qui il a des comptes à régler. Et oui, Max n'est pas là pour rigoler, il déteste qu'on le prenne pour un mou, lui qui excelle dans les acrobaties et cascades en tout genre. Rien ne peut venir à bout de cet ours capitonné, lui qui est prêt à tout pour sauver Gabriella.

Pour sa petite histoire, Max' de son véritable nom "Maximichouninet" était un ours que Gabriella, enfant, a cousu elle-même. D'un sort que lui jeta Gabriella, il prit vie et depuis c'est son compagnon. Les deux ont bien changé mais ils restent fusionnels.
Récapitulatif des gains


  • Raeden Lidell | Fiche | Invocation des 5 nobles + Art des ombres chinoises [Gains Mis]
  • Lully Lin | Fiche | Invocation des 5 nobles + Art des ombres chinoises [Gains Mis]
  • Naram-Sin | Fiche | En Cours
  • Euplecte | Fiche | En Cours
  • Yulenka | Fiche | Invocation des 5 nobles [Gains Mis]
  • Lily-Lune | Fiche | Invocation des 5 nobles + Art des ombres chinoises [Gains Mis]
  • Samaël | Fiche | Invocation des 5 nobles + Art des ombres chinoises [Gains Mis]
  • Kosuke Taiji | Fiche | Invocation des 5 nobles + Art des ombres chinoises [Gains Mis]
  • Myrialuna | Fiche | En Cours
  • Dylan | Fiche | En Cours
  • Kyo Shin | Fiche | En Cours

    MAJ 04/05/2013

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Ven 05 Avr 2013, 14:25

Les histoires d'esprits et autres malins qui s'amusaient à terroriser les gens dans les lieux les plus sombres et affreux qu'ils pouvaient trouver, c'était à foison sur les terres du Yin et du Yang. Mais une histoire en particulier, une rumeur, avait attirée l'attention de Raeden. Cela concernait le Somnium. Il s'y passait en ce moment des choses étranges, étroitement liés avec des fantômes. Et bien évidemment, cela intéressait le Grand Faucheur, même s'il ne le disait pas. Car après tout, la plupart du temps, quand les gens parlaient de fantôme, il s'agissait de personnes de sa race, d'Ombres. Et même si en règle général, il évitait de se mêler à eux, quand il entendait que cela foutait le boxon quelque part, il n'arrivait pas à rester les bras croisés. C'était peut être pas son boulot d'aller voir ce qui se passait et de se renseigner là-dessus mais il le fit quand même. C'est ainsi qu'il apprit que cela n'avait rien à voir avec sa race. Mais que ce n'était pas plus rassurant pour autant. Et avec tout cela, il ne pouvait pas décemment s'en retourner comme si de rien n'était, sinon, c'était assurément le chaos qui finirait par envahir ce monde.

Quelqu'un avait tenté d'agir, une génie. Sauf que malheureusement pour elle, elle s'était fait avoir. Et ce n'était pas le plus triste dans l'affaire. Elle se trouvait être la descendante d'un de ses troubles-fêtes et il suffisait d'un peu de son sang pour qu'au lieu qu'ils fassent les terreurs sous forme d'ectoplasme, ils recommencent à le faire dans leur vrai corps. Et ça, c'était pas bon du tout. Au vu des pouvoirs qu'ils possédaient déjà à lors actuel, simplement sous forme de fantôme, le pire était à craindre s'ils arrivaient à revenir à leur niveau précédent. C'était certain que la jeune femme avait voulu bien faire en intervenant mais au vu des circonstances particulières, elle n'aurait peut être pas du. Ou pas toute seule du moins. Enfin, il ne servait à rien de rabâcher sur tout cela puisque c'était déjà passé et qu'ils se trouvaient à présent devant le fait accomplit. Il ne restait plus qu'à rentrer à son tour dans la danse pour tenter de tout remettre dans l'ordre.

Raeden se trouvait à présent dans un bar, juste à côté du Somnium. Il aurait bien aimé s'y rendre directement, mais ici était un passage plus ou moins obligatoire , en out cas pour cette fois. Il n'était pas là pour se reposer ou picoler, non. Il attendait quelqu'un. Une personne qui devait l'aider dans cette entreprise. Et ce n'était d'ailleurs pas n'importe qui. C'était ni plus ni moins que le compagnon de Gabriella, la génie qui était maintenant au prise des fantômes. On pouvait d'ailleurs se demander pourquoi ce compagnon n'avait pas accompagné son amie dès le début. Ou peut être qu'il l'avait fait et qu'il avait réussi à s'en échapper. En tout cas, il serait de la partie, et ça, on ne pouvait décemment pas cracher dessus. Il ne savait pas trop à quoi ressemblait ce dénommé Max, jusqu'à ce que ce dernier grimpe sur la chaise en face de lui. Un instant, l'Ombre resta interloqué. Un ours en peluche ! C'était cela qui allait l'aider ?! L'homme se mit soudain à douter qu'on ne soit en train de lui jouer un mauvais tour. Mais le regard du nounours et son petit discours de présentation de la situation et de ses armes dissuadèrent bientôt l'ex-ange de chercher une quelconque farce dans tout cela.

Ils se mirent donc en route, tous les deux silencieux. Ils n'avaient pas grand chose à dire en fait, le débriefing ayant été fait avant. Et de toute façon, ce n'était pas des grands bavards. Ils étaient là dans un but précis : sauver Gabriella et empêcher ses aïeux de pourrir le monde. C'était simple comme bonjour ça ! Enfin, surtout quand on le disait. Mais à réaliser, ils allaient devoir en baver plus d'une pour mettre tout cela en branle. Mais voilà, à peine franchirent-ils les portes du Somnium que les ennuis commencèrent. Ils avaient été repéré, et leur présence ne devaient pas plaire. Les effets ne se firent pas ressentir réellement tout de suite. En tout cas pas pour l'Immortel. Il y eu un souffle de vent, une voix qu'il crut reconnaître et qui lui murmurait à l'oreille :
  « Tu nous as tué ». Cela se faisait de plus en plus souvent, mais l'Ombre avait beau regarder autour de lui, il ne voyait personne. Seul l'ours en peluche était présent, et lui aussi semblait rencontrer quelques difficultés. Il n'arrêtait pas sursauter, de s'écarter et de regarder autour de lui comme si quelqu'un l'avait frôler.

Et puis soudain, alors que Raeden percevait du coin de l'oeil une personne, Max hurla :
NOOOOON !!!! PAS DE CALIIIIINS!!!. L'ex-ange n'avait aucune idée à qui il parlait. En effet, à par lui, il n'y avait personne. Et puis si, il avait pensé trop vite. Car maintenant, tout autour de lui se trouvait sa famille. Sa femme, ses enfants et Chess. Ils le pointaient tous d'un doigt accusateur – sauf pour le gardien de la famille puisque c'était un animal – en murmurant de plus en plus fort : « Tu nous as tué ». L'homme les avait déjà vu comme cela par le passé, lorsqu'un certain petit génie s'était amusé à le torturer mentalement. C'était son pire cauchemars, être responsable de la mort de ses proches et qu'ils en souffrent dans l'au-delà, perpétuellement, par sa faute.

Il refusa de les regarder, de prêter attention à eux. Mais c'était si dur. Il les sentait près de lui, il entendait leur voix l'accuser, de plus en plus pressantes et de plus en plus forte. A côté de lui, le compagnon de Gabriella semblait lui aussi en mauvaise posture. Il gesticulait dans tous les sens et agissait comme s'il tentait de tenir des gens éloignés de lui. Si l'Ombre avait bien compris, l'ours en peluche redoutait qu'on le câline. Pour un nounours, c'était peu banal. Quoiqu'en somme, on en savait rien puisque les oursons, quand ils n'étaient pas vivant, ne pouvaient nullement dire ce qu'ils aimaient bien ou pas !

Malgré les cauchemars qui les avaient assaillis, les deux compères avaient quand même continué à avancer. Leur recherche, assez maladroite au vu des circonstances, n'avaient rien donné de concluant pour le moment. Le pire était encore à venir puisque Max se mit à tirer avec son machin en métal. Si cela continuait, il allait finir par blesser l'un des deux, ou les deux même. Ainsi, aux grands maux les grands remèdes, Raeden le gifla purement et simplement. Un silence froid s'abattit instantanément dans les lieux. On aurait pu entendre une mouche voler. L'ours en peluche foudroyait l'Immortel du regard, prêt à lui tirer dessus, mais au moins, cet instant de répit leur permit d'entendre une bordée d'insulte, émis par une voix féminine. Gabriella, assurément.

Tous les deux se précipitèrent vers l'origine de la voix. C'est ainsi qu'ils trouvèrent la génie. Ses kidnappeurs s'étaient volatilisés en entendant arriver la cavalcade. Ce qui fit enrager Max, qui avait prévu une capsule spéciale pour l'un d'eux, mais aussi la jeune femme, qui loin d'être reconnaissante envers l'Ombre d'être venu à son secours, l'invectivait sur le temps qu'il avait mis, le fait qu'il ai laissé s'échapper ses bourreaux … et blablabla. Car rapidement, l'homme se contenta purement et simplement de l'ignorer. S'il ne faisait pas ça, il allait finir par l'assommer purement et simplement. Reconnaissance, remerciement …. elle ne connaissait rien de tout ça. C'était franchement décevant et ça vous faisait regretter d'être venu dans tout ce merdier pour la sortir de là. D'autant plus que c'était elle qui s'y était mise toute seule. Mais ça, elle avait du complètement le zapper, parce qu'à aucun moment, elle ne s'excusa de les avoir mis en danger.

---------

Et puis, en plus de toute cela, elle ne voulait même pas quitter les lieux. Non ! Madame voulait partir à la poursuite des ectoplasmes pour pouvoir se venger tout à loisir et comme elle l'entendait. Elle avait vraiment un sale caractère. On pouvait se demander comme ses kidnappeurs avaient fait pour la supporter. Elle ne souffrirait d'ailleurs pas que quelqu'un se mette en travers de son chemin, même si ce qu'il pourrait lui dire était censé. Même si la jeune femme tapait sur les nerfs du Grand Faucheur, il ne pouvait tout simplement pas la laisser crapahuter dans le Somnium, au risque qu'elle tombe une nouvelle fois entre les mains des anciens génies. Il était peut être froid la plupart du temps, mais ce n'était pas pour autant qu'il était sans cœur. Même si cela le rongeait de l'intérieur de devoir crapahuter dans le bâtiment avec quelqu'un qui ne le méritait pas, selon son point de vue qu'il se garda bien d'exprimer, il n'avait tout simplement pas envie de l'avoir secouru pour rien.

Ils ne mirent pas trop longtemps à retrouver les ravisseurs d'ailleurs. Et pourtant, ça avait été un vrai calvaire. La jeune femme n'avait pas arrêté d'envoyer des phrases acerbes à son sauveur, quil avait mis trop de temps à venir, qu'il n'avait pas été capable d'empêcher de fuir ses ravisseurs, qu'il avait eu l'audace de ne pas s'excuser … Plus d'une fois, l'ex-ange serra les poings pour éviter de tout simplement la coller au mur. Ces derniers ne comptaient certainement pas laisser échapper leur chance de revenir à la vie, alors qu'elle se trouvait à porter de main. Par contre, ils étaient vraiment casse-pied avec leur matérialisation des cauchemars. Comme si ce n'était déjà pas assez éprouvant de devoir se coltiner Gabriella et son sale caractère. L'Ombre ne savait pas si elle le faisait exprès ou si c'était son comportement naturel mais quoi qu'il advienne, il ne comprenait pas comment l'ours en peluche pouvait l'apprécier et avait eu envie de la secourir en plus. Enfin, il était vrai que pour lui aussi, des fois, les choses se passaient comme cela. Après tout, Izis n'était pas toujours des plus sympathiques. N'empêche que l'ex-ange l'avait quand même prit sous son aile. Enfin, penser à tout cela n'aiderait en rien dans l'affaire.

Les fantômes des cinq génies étaient à présent devant eux. Les visions des cauchemars, fruit e leur pouvoir, avaient augmentés mais cela ne changeait pas grand chose visiblement du côté de Gabriella. Son envie de vengeance prenait le pas sur tout le reste, et ça en devenait presque flippant d'ailleurs. C'était à ce demander en quoi la jeune femme avait besoin d'une aide quelconque. Pour Max et l'Ombre, c'était un peu différent, mais ils arrivaient plus ou moins, avec une marge de succès variable, à en faire abstraction. Ils auraient franchement du faire demi-tour dès qu'ils avaient mis la main sur la jeune femme. Enfin, Raeden avait dit qu'il viendrait et qu'il lui donnerait un coup de main, il allait donc quand même le faire. Ainsi, avec son contrôle des ombres, il entreprit de retenir les fantômes pour qu'ils ne puissent fuir ou même bouger. Après tout, même quand on n'était qu'un ectoplasme, les ombres avaient de l'effet sur nous. L'Immortel était bien placé pour le savoir.

Mais évidemment, les anciens génies ne comptaient pas se laisser faire comme cela. Ils avaient bien l'intention de retrouver leur corps et leur pouvoirs d'antan, et savoir que c'était la personne qui pouvaient résoudre tous leur problèmes, qui en rajoutait de nouveau ne faisait que les rendre encore plus hargneux et détestables. Cela fit d'ailleurs remarquer à l'Ombre que ce n'était pas étonnant que Gabriella soit la descendante de l'un d'eux. Leur mauvais caractère était similaire. A croire que c'était dans les gênes de la famille. Enfin, l'homme n'avait pas l'intention de passer sa vie avec eux, alors la façon dont ils se comportaient, il n'en avait que faire. Dès l'instant où il aurait fini d'aider la jeune femme, il s'en irait. Ca lui apprendrait à vouloir à chaque fois se mêler des choses qui ne le concernaient pas.

A part « tenir » les fantômes, le Grand Faucheur ne fit pas grand chose d'autre. Il laissa libre loisir à Gabriella de décider ce qu'il devait advenir de ses bourreaux. Dans cette situation, il n'était qu'un auxiliaire, une aide extérieure, une gène même, si on écoutait la jeune femme. Enfin, il n'y en avait plus pour longtemps, ça serait bientôt fini et la « liberté » serait à portée de main. Belle perspective ! Se coupant un peu de ce qui était en train de se passer, l'homme assista à la vengeance de la génie et à l'usage de la capsule que Max réservait à Ben. Tout cela le laissa plus ou moins sans réaction. Qu'ils s'amusent donc et que tout soit terminé, c'était tout ce qu'il voulait. Enfin, ce fut fini. Et l'Ombre eut une double surprise. La jeune femme voulait le remercier ! Et lui apprendre son art. Et en plus de cela, les cinq fantômes l'avaient trouvé marrant et était prêt à ce mettre à son service … c'était vraiment le monde à l'envers, mais après tout, Raeden n'allait pas se plaindre!


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Sam 06 Avr 2013, 14:09

Dès qu’elle avait mis les pieds à Somnium, Lully avait aimé l’endroit. Île céleste, elle était bien loin de son bercail, dans les profondeurs de la planète. Elle ne s’en était jamais sentie aussi éloignée, mais cela l’enchantait plus qu’autre chose, maintenant : la sirène s’était habituée au changement et l’Océan ne lui manquait absolument pas. Au contraire, retourner dans son domaine natal l’aurait déprimée : elle aurait eu l’impression de retourner à une certaine époque qu’elle ne souhaitait pas revivre, une époque de traque et de sang. Tout en se dirigeant vers le cœur de l’île, Lully s’amusait à donner vie à ses multiples illusions. Pour elle qui aimait son pouvoir plus que toute autre chose, c’était une réelle joie que de l’avoir illimité ! Ainsi, à ses côtés se promenaient un poisson-chat et une renarde –un animal terrestre par lequel elle avait été fascinée. Parfois, ils se mettaient à danser sur un air imaginaire, qu’elle ne pouvait que créer dans les limites de son propre pouvoir, cette fois. En arrivant, elle avait fait paniquer des passants à cause de mauvaises illusions qui continuaient à la hanter : une horde de méduses s’était précipitée sur elle, l’éblouissant de leurs étincelles produites par l’enchevêtrement de leurs filaments. Affolée, elle s’était mise à crier, comme certains autres passants, mais elle s’était ensuite ressaisie et avait fait appel à son poisson-chat pour qu’il les fasse fuir. Les passants, habitués de l’endroit, lui avaient crié dessus, en beuglant que ce genre de mauvaises blagues mériteraient d’être sanctionnées. Depuis, Lully guettait la moindre méduse, de peur que l’une d’elles ne revienne essayer de l’entraîner dans l’Océan. Depuis qu’elle en était partie, elles ne la quittaient plus, lui faisant perdre la tête. Ça restait mieux que l’illusion cauchemardesque de l’Ondin tué, mais quand même.

Pour les oublier définitivement, Lully alla dans la première taverne qu’elle croisa, toujours accompagnée de ses deux animaux imaginaires. Le lieu était plein à craquer ; les conversations animées faisaient vrombir ses tympans, le sol vibrait au rythme des pas des serveurs affairés. Il n’y avait pas une seule table de libre et les seules places se trouvaient au bar, sur les chaises surélevées. Lully se dit qu’elle n’aurait pas le choix. Affolée par le bruit, sa renarde s’en alla en grimpant sur un mur, traversant le toit et disparaissant. En revanche, son poisson-chat la regardait, prêt à la suivre.


« Ce sont des belles illusions que vous avez-là », lui dit soudainement un homme, qui semblait joyeux sans être trop grisé par l’alcool. « Vous êtes ici pour sauver la donzelle du gros esprit ? » lui demanda-t-elle avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit. Cet homme était bien curieux. En temps normal, Lully serait partie en courant, le croyant mal intentionné, mais il semblait si inoffensif qu’elle se décida à s’asseoir à côté de lui, tout de même éloignée de quelques mètres de sécurité.

    -La donzelle du gros esprit, tu dis ? ça a l’air intéressant tout ça, raconte-moi un peu, lui dit-elle familièrement, sans autre forme de procès. Puis, elle se rendit compte qu'elle faisait des bulles imaginaires en parlant. Cela l'amusa, la poussant à respirer la bouche ouverte, pour les voir s'envoler paisiblement puis éclater dans l'air.

    -Quoi, t’as pas entendu ? T’es nouvelle, hein ? Une voyageuse hasardeuse, peut-être ? L’homme attendit une réponse, mais elle ne vint pas. Au bout d’un moment, il se décida à reprendre : Tu connais pas le théâtre, au bout de la misérable rue, là ? Non ? Ben sache qu’il est hanté. Plus personne n’y va, et pour cause : je les ai vus, moi, de mes yeux vus, ces génies errants qui jouaient avec nos peurs ! Ils nous emportaient dans un tourbillon d’illusions cauchemardesques, tout ce qu’on espérait jamais voir un jour. Pour moi, tu sais ce que l’un d’eux a créé ? Une araignée géante ! Oui mademoiselle, aussi grande que ça ! S’exclama-t-il en levant maladroitement une main qui indiquait le plafond. Je peux te dire que mes jambes m'ont servies plus que jamais, ça oui !

    -Des génies errants, tu dis ? Demanda Lully, sa curiosité éveillée. Pourquoi ils hantent ce théâtre ? Poursuivit-elle en buvant la dernière gorgée de sa bière, avant d’en commander une autre.


-Il y a une légende autour d’eux, qui les rend plus redoutables que les aetheris eux-mêmes. Devant le regard suspicieux de la sirène, il ajouta en écarquillant les yeux : si si, j’te jure. Ces génies, ce sont Burgohr, Vason, Javichi, Smaloth et Ben'. Lully fit un geste évasif de la main, en montrant son désintérêt pour ces détails. Le buveur décida donc d'y couper court et reprit. Selon la légende, ils auraient été anéantis par le Mârid, car ils avaient fait des choses effroyables. Maîtres dans l’art de l’illusion, ils s’étaient fait passer pour les personnes les plus puissantes qu’il existait et s’étaient amusés avec leur identité. Combien de victimes ont péri, ont souffert à cause de leurs manigances ? Nul n’a osé compter. Ça ne pouvait plus durer : c’est pour ça que le Mârid les avait renvoyés dans le Royaume des Ombres. On pensait alors que tout était fini, mais il n’en fut rien. Récemment, les génies sont revenus, comme des fantômes, plus intouchables et joueurs que jamais. Ils se sont amusés à effrayer les clients, allant de plus en plus loin. Puis ils ont commencé à s’ennuyer : ils voulaient reprendre leur forme d’origine, pour pouvoir recommencer à mettre le monde en pagaille. Soudain, l’homme eut un hoquet, ayant de plus en plus de mal à trouver ses mots. Lully, quant à elle, s’était mise à boire à son rythme, ignorant les tentatives d’empêchement de son poisson-chat qui se mettait entre sa bouche et son verre. Finalement, le point d’orgue a été atteint hier soir. Ces sales plaisantins ont convenu d’enlever la belle Gabriella, la fille du gros… la maîtresse d’hôtel est sortie en beuglant hier, vrai ! Elle criait que les Génies l’avaient enlevée ! À ce qu’il paraît, ils veulent verser le sang de la pauvre petite pour revivre... et même son ours en peluche ne peut plus la protéger : il en a été séparée. À ce qu’il paraît, il arpente la ville à la recherche des courageux qui seraient prêts à l’aider. Certains croient à l’enlèvement de la donzelle, et d’autres pas, évidemment. Ils pensent qu’elle a filé en douce. Mais si tu veux mon avis, c’est de l’œuvre des cinq rigolos. Voyant que Lully était bouche bée, il ajouta : une folle histoire, hein ? Mais le monde va sans dessus-dessous en ce moment. La guerre, tout ça… moi je suis triste pour la petite, mais que puis-je y faire ? Autant boire pour en rire. À ta santé !

Puis, l’homme, qui était définitivement ivre, leva son verre de bière en le buvant cul-sec. Il souhaita bon voyage à la sirène, pétrifiée depuis qu’il lui avait contée son histoire, ne sachant que faire : il fallait qu’elle agisse, non ? Rencontrer des génies, ça pouvait être intéressant. Et surtout des illusionnistes… oui, il fallait absolument qu’elle les rencontre ! Mais, si la légende était vraie –et pour Lully, elles étaient toutes vraies–, il ne fallait pas qu’ils puissent reprendre un corps. Ils semblaient pouvoir faire assez de bazar comme ça… ! Déterminée, Lully envisagea de se rendre au théâtre, à tout hasard. Mais elle se rendit compte que ç’aurait été idiot et inutile, toute seule. Il fallait qu’elle trouve quelqu’un. Pourquoi pas cet homme ? Lully regarda l’homme partir en trébuchant sur toutes les tables. Peut être pas.

    -Hé, mon ami ! L’interpella-t-elle en s'apprêtant à lui demander conseil.


En se retournant, ce dernier s’effondra sur la table des hommes qui parlaient le plus fort. L’un se retrouva avec un alcool inconnu, mais qui sentait drôlement fort, renversé sur la totalité de son haut. Il se leva d’un bond et lui mit son poing dans la figure, ce qui provoqua un bruit de craquement d’os assez désagréable, puis celui du corps de l’homme qui retombait sur le plancher. Dès lors, tout se passa vite : la moitié des clients se rassembla autour des deux hommes ivres, en criant des encouragements pour l’un ou pour l’autre. L’homme qui lui avait parlée se releva et riposta. L’autre homme, ravi d’offrir ce spectacle, n’évita même pas le poing qui le fit reculer de deux pas, avant de s’élancer vers son adversaire en poussant un véritable cri de guerre –que l’alcool avait plus transformé en un aboiement ridicule. Le cercle des clients se resserra, puis les tenants de la taverne réagirent. Ils se mirent à crier pour se frayer un passage parmi la foule, puis ils tentèrent de séparer les deux colosses. Manque de chance, l’un d’eux se prit une droite à la place de l’un des combattants : et là, ce fut le début d’une bataille générale. Les coups et les cris fusaient, les tables tombaient, les verres se cassaient. Effrayée, tout comme d’autres clients, Lully se précipita vers la sortie à l’arrière de la taverne.

Retrouvant de l’air frais, le tapage de la taverne devenant de simples échos, elle s’aperçut que la nuit était en train de tomber. C’était une ambiance festive qui s’éveillait dans les rues ; les musiciens se multipliaient et les passants n’avaient plus les mêmes tenues. Du moins, de ce qu’elle pouvait voir : à cause des multiples bières qu’elle avait bu (dont la dernière était restée impayée, d’ailleurs), sa vue était un peu tremblante. En soupirant, Lully s’avança jusqu’à la place centrale et s’affala contre la fontaine, après avoir aspergé son visage d’eau, pour se rafraîchir. Puis elle se mit à réfléchir. Elle avait envie d’aider cette Gabriella ; en plus, ça lui donnerait l’occasion de découvrir une génie vivante… comment pouvait-elle s’organiser ? Et comment pouvait-elle réfléchir dans son état, d’ailleurs ?
*
Lully volait. Elle regardait, du haut de ses ailes, les paysages défiler loin au-dessous d’elle. Au début, c’était une belle forêt. Puis une jolie plaine. Enfin, au fur et à mesure, les paysages devenaient plus sombres, jusqu’à se transformer en paysages dévastés. Le ciel aussi s’assombrissait : la nuit prenait place, de seconde en seconde. Ce qui acheva de la perturber, ce fut cette douleur à son épaule qui revenait par coups. « Aïe ! Mais arrête ! » criait-elle en protégeant son épaule. Ensuite, tout devint noir, puis elle commença à apercevoir une ombre ronde, mouvante. Elle ressentit un coup à l’épaule, puis elle finit par comprendre que la personne qui la tapait était un… ours en peluche.

    « C’est bon, c’est bon, je suis réveillée ! Qu’est-ce que tu me veux, l’ourson ?!
    -J’ai cru entendre que tu voulais aller sauver ma maîtresse ? J’ai bien entendu, j’espère ? Si tu m’as fait me déplacer pour rien, tu vas goûter à la fontaine comme tu l’as jamais fait !
    -Oh, on se calme ! Ta maîtresse, de qui tu parles…?
    Encore l’esprit embué par l’alcool et par le sommeil, Lully tardait à reprendre ses esprits, assimilant à peine tout ce que lui débitait l’ours en peluche. Puis, l’histoire du « combattant » lui revint en tête. Max ?
    -En coton et en peluche, c’est bien moi. Enfin quelqu’un qui daigne s’intéresser à sa cause. Allez, grouille-toi, on va leur faire comprendre qui est le patron, à ces cinq fantômes ! Eh oh, qu’est-ce que t’attends ? Lève-toi !


La sirène n’eut même pas le courage de répliquer face à la vulgarité de la « chose », mais elle laissa apparaître une illusion de marteau qui s’abattait sur sa tête. Max parut ne pas s’en rendre compte, l’entraînant déjà à travers la grande place, en lui répétant de se dépêcher. Selon ses dires, s’ils tardaient ne serait-ce de quelques minutes, il était possible qu’ils arrivent juste trop tard pour sauver Gabriella. Dès qu’il en parlait, sa voix s’adoucissait, ce qui amenait cette dernière à éprouver presque de l’attendrissement pour lui. Un ours en peluche, ça laissait difficilement les gens indifférents : c’était pour eux le symbole de l’enfance et de l’innocence… mais alors qu’elle se calmait, il recommença à lui parler dans son ton de rustre fini. Maintenant, il l’appelait « la joyeuse blonde ». Merci bien, le nounours. Alors qu’elle se demandait si ça lui ferait mal qu’elle lui retire un œil ou deux, Max s’arrêta soudain de parler, s’immobilisa et leva le regard. Lully le suivit et regarda longuement le théâtre qui se dressait devant eux, implacable dans la nuit. Même sans entendre ce qu’il s’y passait, elle l’aurais volontiers qualifié de maison hantée. Sans plus attendre, la sirène lui demanda :

    -Alors, tu as un plan ? Je te rappelle quand même que nous ne serons que 2 contre 4 !
    -Nous, deux ? Tu rigoles ?
    Et l’ours en peluche créa des dizaines d’illusions de villageois armés de poêles et de bâtons. Lully fut bouche bée. À n’en pas douter, Max avait longuement préparé la précision de ses illusions.
    -Tu es sûr que ça va nous aider ? À ce qu’on dit, les génies sont maîtres dans l’art de l’illusion. Tu crois vraiment qu’ils tomberont dans le panneau et qu’ils s’enfuiront ?
    -Bien sûr que non ! Ils verront que ce ne sont que des images. Mais le temps qu’ils s’en rendent compte, je serai déjà parti chercher ma Gabriella. D’ailleurs, tu ne devras pas me suivre ; je ne sais pas s’ils connaissent mon existence, alors je pense pouvoir passer inaperçu. Toi, tu retiendras leur attention
    .


Alors que l’ours en peluche lui exposait son plan, Lully acquiesçait. Cela lui paraissait plein de sens. Puis, quand il lui dit qu’elle devrait « retenir leur attention », elle le regarda en écarquillant les yeux, arrivant à peine à déglutir. Etait-ce une blague ?

    -Attends, attends. Tu veux que je serve d’appât ? À ces brutes qui jouent avec mes peurs ? Pendant que toi, tu te faufiles joyeusement derrière leur dos ?! Moi je peux me rendre invisible. On échange les rôles, s’ils ne connaissent, ça leur paraîtra crédible que tu ailles leur faire face tout seul, comme un fou. Un ours en peluche, je pense qu’ils pensent que c’est pas très intellig… aïe !


Avant qu’elle ne puisse finir son mot, Max se mit à débiter des insultes en la tapant en plein milieu du tibia. Jugeant que vengeance était faite, il se mit à réfléchir. Puis il lui répondit, d’un ton résigné mais avec une pointe d’appréhension : « C’est un bon plan. » Les deux coéquipiers échangèrent un regard. Ils s’avancèrent vers le théâtre, puis ils poussèrent la lourde porte d’entrée.

*
Lully arpentait les sombres couloirs du théâtre, derrière la salle principale où elle entendait les voix horribles des génies. Selon ses pronostics, elle avait entendu les quatre voix dans la salle : elle ne pouvait en croiser un là où elle était. De toutes manières, il ne le fallait pas : Lully ne faisait que commencer à maîtriser ses pouvoirs, et celui de se rendre invisible n’était pas son plus grand atout. Ceux pour lesquels elle avait un don, c’était la création d’illusions et le contrôle de la musique… choses qui ne lui étaient d’aucune utilité, pour le moment. Ainsi, elle avait réussi à se rendre invisible pendant toute la traversée de la grande salle. Mais dès qu’elle avait atteint la porte des vestiaires, elle s’était rematérialisée. Heureusement, les génies n’avaient que faire des murs et des chemins tracés pour les humains : ainsi, ils étaient allés faire la rencontre de Max en volant au niveau du plafond, traversant tous les murs du théâtre. À son plus grand soulagement, trouver Gabriella fut d’une simplicité enfantine : elle était attachée dans la garde-robe où étaient enchevêtrés tous les costumes. À côté d’elle se trouvait un couteau qui semblait appartenir à moitié au monde réel, à moitié à un autre monde : Lully ne pouvait pas le toucher, mais sa lame était presque coupante. Jugeant qu’elle ne pourrait s’en servir pour couper les cordes qui emprisonnaient la jeune fille, elle se mit à défaire les multiples nœuds, d’une main non-assurée et tremblante. Que se passerait-il s’ils s’apercevaient de sa présence ? S’ils faisaient du mal à l’appât ? Pour se rassurer, elle avait recréé l’illusion de la renarde et du poisson-chat. Ils la regardaient faire sans bouger, d’un regard qui la calmait, quand elle les croisait. Gabriella était étonnamment calme, au contraire ; elle laissait Lully dénouer les nœuds comme si elle avait tout son temps. La sirène s’était plutôt attendue à ce qu’elle panique… tout comme elle.

-Merci, lui-dit Gabriella d’une voix douce, une fois que Lully eût fini. Comment as-tu fait pour venir jusqu’ici ? ... non, tu me raconteras quand on sera sorties de cet enfer. Quand ce couteau aura fini sa transformation, les génies pourront s’en servir et…

Soudain, les deux filles entendirent un cri : celui de Max. Pas un cri de douleur, mais un cri de peur, qui glaça le sang de Lully. Gabriella, qui avait reconnu sa voix, perdit aussitôt son calme et se mit à courir vers son ours. La sirène ne tenta même pas de la retenir : elle ne l’aurait pas écoutée. Elle se demanda à quel point elles seraient dans le pétrin quand elles arriveraient à la vue des génies… Max se remit à crier, ce qui mena la jeune fille à accélérer le rythme de sa course déjà effrénée. « Max ! » se mit-elle à crier. Puis elles arrivèrent dans la grande salle. Toutes les illusions avaient disparu, les génies se tournant d’un seul mouvement vers les deux filles. L’ours en peluche jeta un fier regard à Gabriella, qui le lui rendit bien. L’un des génies prit alors la parole. C’était celui qui avait la voix la plus effrayante, proche d’un râle : « Notre petit oiseau a tenté de s’échapper, on dirait… sait-elle qu’on ne quitte pas sa cage comme ça ? » les autres génies rirent en entendant la métaphore. Puis ils se concentrèrent, leur sourire disparaissant d’un coup. Devant chacun des trois coéquipiers apparurent des formes sombres, qui se métamorphosèrent en leurs pires peurs. Max se mit à tirer dessus, par simple réflexe, avec son arme si curieuse ; Gabriella, elle, restait impassible, comme si elle en avait assez eu l’habitude. Puis Lully, elle, reconnut l’ombre de l’ondin qu’elle avait aimé se matérialiser, petit à petit. Habituée à ce qu’il la hante, Lully savait comment s’y prendre avec ces illusions. Elle se concentra pour canaliser son pouvoir du contrôle de la musique. Les illusions ne faisaient pas de bruit, et c’était bien dommage… Soudain, toutes les illusions créées par les génies se mirent à chanter une chanson qu’elle avait entendu dans la taverne, un peu plus tôt, leur enlevant toute crédibilité. « Sers-moi un verre, jolie tavernière, et fais danser ta crinière… » Autant les ennemis que les alliés se mirent à rigoler. Cela arracha même un sourire à Lully. Le plus petit des génies lui dit :

[list] -Le contrôle des sons, c’est ça ? J’aimerais tant contrôler ce sens-là ! Tu peux modifier la voix de Smaloth ?
-Quoi ? Tais-toi, bouboule ! On a une mission à remplir, je te rappelle, pas le temps pour ça !


Et vers la moitié de sa phrase, Lully s’était emparée de sa voix et l’avait fait monter dans les aigus, provoquant les rires des autres génies. Gabriella et Max s’étaient rejoints entre temps, et jetèrent un regard à la sirène pour lui faire comprendre qu’ils pouvaient s’enfuir. C’était vrai : leur attention était relâchée. Mais Lully se plaisait à leur parler ; elle les trouvait drôles, oubliant qu’ils avaient failli tuer la jeune fille. En plus, les génies semblaient l’apprécier aussi. Lentement, alors que Lully s’amusait à modifier la voix de chacun des génies, la descendante de Ben et l’ours en peluche reculèrent et finirent par s’en aller. Ce ne fut que quelques minutes que les esprits s’en rendirent compte. Soudain, ils arrêtèrent tous de rires et s’approchèrent dangereusement de Lully. Mais elle n’avait plus peur : elle les considérait comme de bons amis.

    « Je crains que ces goujats n’aient voulu fausser votre compagnie, mes chéris, leur dit-elle. Ils ont dû avoir peur de vos rires d’animaux.
    -Tu es bien amusante, ma chère, répondit celui qui semblait être le chef. Tu nous as mis les bâtons dans les roues à notre manière. Si tu es sage, on pourra venir rigoler avec toi si tu nous appelles.
    -À la seule condition que tu nous amuses toujours autant
    , ajouta Ben –le seul génie qu’elle reconnaissait.
    -Je vous reverrais avec plaisir ! Dit-elle joyeusement. Puis les génies s’en allèrent. Lully, savourant sa victoire et ses rencontres pleines de succès, resta quelques secondes au milieu de la scène du théâtre, imaginant des centaines de personnes l’applaudissant. Le son de leurs applaudissements résonnait réellement dans toute la grande salle. La renarde et le poisson-chat saluèrent les spectateurs imaginaires, puis ils si dirigèrent vers la sortie, suivis de près par Lully.


Une fois dehors, elle s’aperçut que les deux personnes l’attendaient. L’ours en peluche la remercia chaleureusement, et Gabriella resta silencieuse, l’étudiant de haut en bas de son regard critique. Puis elle lui dit :
« Je pense que tu es digne d’apprendre mon magnifique art des ombres chinoises. Viens chez nous et je t’apprendrai cet art. Tu ne pourras jamais être aussi douée que moi, je te le dis tout de suite, mais tu pourras avoir quelques bases. » La jeune fille le dit d’un ton sans équivoque, mais Lully ne comptait de toutes façons pas refuser. C’était la moindre des choses pour la remercier, après ce qu’elle avait fait… et puis elle avait envie de rester un peu avec Max. Il avait un caractère bien trempé, avait martelé son épaule et son tibia, mais il était drôle, mignon et même sensible. Quel ours en peluche aurait pu affronter toutes ses peurs dans le but de sauver une fille aussi imbuvable que Gabriella ?

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Jeu 11 Avr 2013, 01:47

Yulenka aimait l'opéra. Elle aimait le théâtre, les spectacles, les chants, bref, elle aimait l'art ! Et en ces heures sombres, elle avait sentit le besoin de souffler un peu das son travail titanesque pour pouvoir décompresser et reprendre l'esprit léger. Direction la porte des songes au Somnium ! Elle était donc arrivée au lieu dit, toute guillerette, accompagné de Chess bien entendu. Lui aussi était d'excellente humeur. Pour une fois que leur expédition avait un but aussi simple que sain, et que leur seule préoccupation serait de trouver les meilleurs place, il était ravi. Enfin un peu de quiétude dans cette vie de fou ! Enfin une distraction saine et innocente, qui ne prendrait la vie de personne, ne ferait souffrir aucune créature, et n'impliquait pas non plus des bêtises de sa jeune protégée ! De véritables vacances en somme, bien qu'elles ne dureraient que l'espace d'une journée. C'était toujours une journée de gagnée pour l'imposant gardien félin décharné, et c'était tout ce qui comptait à l'heure actuelle. Mais à croire que le destin lui refuserait jusqu'au moindre répit, car lorsqu'ils arrivèrent au théâtre, on leur annonça que les représentations avaient toutes été annulées.

Enfer et damnation pour le félin qui sentit les ennuis arriver gros comme une maison. Et il ne s'y était d'ailleurs pas trompé ! Car voilà que sa jeune maîtresse fit la chose à ne pas faire quand on ne veut pas s’attirer d'ennuis, ou dans son cas, courir littéralement après, demander le pourquoi du comment de l'affaire ! Ainsi, ça serait une bande de fantômes qui sèmerait la panique.... Assez curieux que d'entendre cela quand on savait où on se trouvait. Et plus curieux encore, on lui apprit que ce groupe de perturbateurs ectoplasmiques avait capturé une jeune fille. Voilà qui était intéressant, mais alors que la jeune reine voulait en savoir plus, son informateur du moment lui avoua désolé qu'il n'en savait pas plus et qu'il ne pouvait donc plus rien pour elle. Un peu déçut, Yulenka allait pour s'en aller, quand son interlocuteur l'interpella au dernier moment en lui dévoilant une information quelques peu intrigantes. Si l'affaire l'intéressait autant que ça, il lui confia qu'elle pouvait se rendre à la taverne du coin, si elle voulait en savoir davantage, et plus..... Le et plus fut la tentation de trop pour que Yulenka ne daigne pas y jeter un œil !

Elle se rendit donc à la taverne en question, au grand damne du gardien félin qui poussa un long soupir à vous fendre l'âme. Envolé l'instant détente tout gentil, tout mignon..... Bonjour les emmerdes à foison.... La demoiselle entra en demandant un bol de lait pour Chess, allant s'installer à une table à l'écart. A partir de là elle dut attendre. Car impossible de savoir à qui elle devait d'adresser pour pouvoir en savoir plus sur toute cette histoire. On lui avait juste dis qu'on viendrait à elle, à un moment ou un autre. Pas que Yulenka était impatiente, mais depuis son avènement au trône, elle ne pouvait pas se permettre de perdre son temps inutilement. Chess avait finit son lait depuis longtemps et la demoiselle songeait à partir. Elle maudissait cet inconnu qui l'avait mené en bateau et qui lui avait fait perdre son temps. Elle se demandait quel intérêt pouvait avoir les gens à raconter de telles âneries aux autres. Et pourtant le théâtre était bel et bien fermé ! C'était à ne plus rien y comprendre. Pourtant, elle dut se résoudre à ne peut-être jamais savoir la vérité..... Ou pas.


Vous êtes là pour Gabriella ?

Mais d'où venait cette voix ? Elle avait beau regarder à droite à gauche, rien du tout. Ce fut Chess qui lui dit de regarder à ses pieds. Et ce qu'elle découvrit la stupéfia. Un ours en peluche ! Vivant ! Yulenka ne l'observait plus avec ses yeux de vampire, mais avec ceux de Saphir, à la fois émerveillée et curieuse. Et les petites étoiles dans les yeux de la jeune fille mirent mal à l'aise le nounours. Le genre de ressentiment que peut avoir une souris lorsqu'elle croise le regard plus qu'intéressé d'un chat. Cependant, Yulenka se retint d'attraper l'ours en peluche pour le papouiller le toucher, et l'examiner dans tout les sens. Elle l'invita d'un signe de la main à prendre place, en épiant scrupuleusement le moindre de ses mouvements, ainsi que son accoutrement. Il disposait d'un drôle de petit truc en ferraille, et d'une sorte de ceinture avec tout plein de couleur dessus. Trop cool le nounours ! Même le petit chapeau qu'il portait sur sa petite tête lui allait bien selon elle. Chess se bidonnait dans sa moustache en observant Yuli réagir comme une gamine, bien qu'elle disait pas un mot. Mais revenons en à nos moutons.

-Je veux bien vous aider à la sauver si vous m'expliquer un peu plus ce qu'il se passe.

Discours qui sembla ravir l'ourson qui lui raconta toute l'histoire. Yulenka arqua un sourcil lorsqu'elle apprit que le sang de la demoiselle devait servir à ramener les morts à la vie. Elle ne comprenait pas qu'on puisse ainsi traiter sa descendance..... Enfin, elle ne laisserait pas cela se passer après tout. Max, alias l'ourson en peluche de la mort qui tue, lui indiqua ensuite que les fantôme s'amusaient avec les pires cauchemars des gens ce qui arracha un soupir blasé à la jeune demoiselle, ainsi qu'un "encore" qui surpris le nounours. Il ne chercha pas à comprendre et poursuivis son explication. Ils devaient se rendre au théâtre pour secourir Gabriella avant son exécution. Le tout en déjouant les plans des fantômes. Dans un sens c'était simple. Et sans autre forme de procès, la jeune vampire se leva, et quitta la table, bien décidé à aller clamer les ardeurs des petits plaisantins spectrales. La petite troupes arriva aux portes du bâtiment qu'elle franchit. Plus vite cette histoire serait réglée, plus vite les choses reviendraient à leur état normal, et Yulenka pourrait aller se distraire un peu.

Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on ne lui avait pas mentit. Immédiatement, sortant des limbes, les cadavres gisants et réanimés de sa famille firent surface, en se dirigeant vers elle. Yulenka les observa, bras croisé, affichant un air explicitement blasé qui laissa l'ourson sur le cul. Non pas qu'elle était devenue parfaitement insensible à tout. Mais on lui avait déjà fait le coup plusieurs fois d'user de ses pires peurs contre elle. Elle avait même eu récemment droit à une piqûre de rappel avec son ex paternel vampirique, donc franchement, l'aspect réchauffé de la scène était trop omniprésente pour que cela la touche. Aussi, et sans le moindre doute, elle passa d'un pas déterminé et pressé entre les personnifications de ses peurs pour avancer et chercher Gabriella. Si Max était sur le cul, les fantômes l'étaient tout autant. C'était bien la première fois qu'on venait les déranger en snobant prodigieusement leurs illusions. Et voila que Yulenka se mettait à appeler Gabriella. Intrigué un des fantômes vint à elle et lui dit.


Je suis prêt à te rendre celle que tu cherches, si tu me dis comme se fait-il que tu n'aies pas eu peur de tes pires cauchemars ?
-J'accepte le marché. Je n'ai pas eu peur des fantômes de mon passé, tout simplement parce que vous n'êtes pas les premiers à me les envoyer méchamment dans la figure. On m'a déjà fait le coup, et plus d'une fois, j'ai donc bien été obligé de les affronter. Et à plusieurs reprises. Aussi, et sachant en plus que c'était votre jeu de prédilection, vos illusions ne m'ont fait ni chaud ni froid, outre le fait de m'agacer un peu. Je n'aime pas qu'on joue avec mes souvenirs. Je peux ravoir Gabriella maintenant ?

Max, tout comme les fantômes, étaient sciés. Elle leur avait sorti cela, comme si elle leur avait parler de sa dernière tarte aux pommes, avec une banalité et une lassitude troublante. Mais aussi avec des révélations relativement douloureuses. Elle avait déjà dû affronter ses pires peurs ? Et plusieurs fois ? Au point d'en être habituée ? Mais qu'est-ce que c'était que cette jeune fille ?! D'où est-ce qu'elle sortait ?! Question qui resteraient surement sans réponse... Ceci dit, un marché était un marché, et les fantômes lui livrèrent Gabriella, qui était forte heureusement encore vivante. Furieuse mais vivante. Elle usa ensuite des ombres pour s'entourer, elle et tout le groupe, d'une bulle épaisse de protection, des fois qu'un truc trouve judicieux de leur tomber sur le crâne. Puis munie de cette précaution, qui fut bien utiles, tout le monde put quitter les lieux en un seul morceau et sain et sauf. Ce qui était une réussite totale pour l'ourson, qui n'aurait pas cru que cela se passerait aussi bien. Chess non plus d'ailleurs. Le nounours remercia la jeune fille et son félin, qui purent dès lors repartir chez eux.

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Jeu 11 Avr 2013, 18:55

    « C'est magnifique.» murmura Lily-Lune. « Et bien, tu vois ! J'étais certaine que ça te plairait. Ce monde est presque fait pour toi. Je ne vois pas pourquoi tu as montré tant de réticence à venir en ces charmants lieux.» Mégumi souriait, de toute évidence très fière de ces petites manigances, elle contemplait de ses grands yeux bleus à l'éclat malicieux la Vénus qui faisait quelques pas, non loin devant elle de sa démarche gracieuse et aérienne. « Il y a certaines personnes que je ne tiens pas particulièrement à croiser.» répondit-t-elle simplement « Et je crains d'en voir deux ou trois ici.» - « A Somnium ? Mais non voyons ! Enfin, à moins qu'il s'agisse de quelques génies, et là par contre ...» - « Précisément.» - « Forcément, c'est embêtant. Mais les probabilité de croiser les objets de tes craintes sont minimes. Il faudrait quand même que tu sois sacrément poisseuse pour tomber pile sur ceux que tu ne veux pas voir dans une cité aussi grande.» - « Ne sous estime pas les aléa de ma bonne étoile.» L'Orine aux cheveux blonds rit, tout en écartant quelques longues mèches claires qui tombaient sur son visage et chatouillait son nez. « Arrête de t'en faire. Contemple le paysage. N'est-ce pas sublime ?» Lily-Lune, un mince sourire sur ses lèvres de sang, laissait son regard d'encre glisser sur les environs. « A l'image de celui qui a voulu sa création. Étonnante.» - « Hein ?» demanda très spirituellement Mégumi. Lily-Lune soupira. « Rien. Allons, en route, bien que je pourrais contempler ces nuages pendant des heures, j'aimerais voir le reste.» - « Mais je n'ai pas compris d'ailleurs. Tout ça … c'est réel ou non ? Ce sont bien les Terres du Yin et du Yang en dessous de nous ?» - « Oui et non. A la frontière des deux, tout s'entremêle.» - « Pff. Ils sont compliqués ces génies. Ils ne peuvent pas se construire une petite baraque dans les bois comme tout le monde ?» Lily rit à son tour, avant de faire un pas, puis deux, comme hésitant, et elle s'élança définitivement à travers l'île volante de tous les rêves.

    « Voici Destati.» annonça Lily-Lune alors qu'elle approchait avec son amie du cœur de la île. « Mais dis donc.» commença à râler Mégumi. « Je voulais t'emmener ici pour te montrer de nouvelles choses, et résultat, c'est toi qui me présente les parages. Tu m'as l'air bien renseignée sur un coin que tu n'as jamais visitée.» - « Je suis curieuse.» se justifia la jeune Reine, l'innocence incarnée, la blancheur de son aura immaculée rayonnant soudainement davantage pour lui conférer encore plus ce petit côté d'Ange tombée du ciel qui ne pourrait mentir. « Je me suis juste renseignée.» Le regard suspicieux, Mégumi dévisagea Lily-Lune quelques instants avant de détourner la tête, une petite moue aux lèvres signifiant clairement qu'elle acceptait cette version des faits pour l'heure, mais qu'elle reviendrait à l'attaque à la première occasion. « J'aimerais que nous allions à l'Opéra si tu le veux bien. L’Opéra du Chaos.» - « Si tu veux ma belle colombe. Mais je t'avoue que j'ai un peu … Disons quelques appréhensions. On est chez les génies. J'ai hâte de voir leur conception du théâtre.» Et elles se mirent en route, longeant les drôles de rues des quartiers qui l'étaient tout autant. Sur le chemin, les deux Orines discutaient tranquillement, de tout et de rien, surtout de Lily-Lune, en réalité, bien que la jeune femme fasse son possible pour dévier subtilement la conversation, Mégumi n'en démordait pas et faisait tout pour tirer quelques informations à sa Reine. « Je te sens mal, ces derniers temps.» insista-t-elle sans se préoccuper du long soupire agacée qui échappait des lèvres rouges de sa souveraine. « Je suis ton amie, j'aimerai savoir ce qui te chagrine.» - « Je ne suis pas sûre d'avoir envie d'en parler.» - « Quelque chose ne vas pas ? Avec le bébé ? Avec Caleb ? Mais quoi à la fin ?» - « Non, mon enfant va très bien, je le sens, et je suis heureuse avec Caleb. Seulement … J'ai l'impression qu'il sait quelque chose qu'il ne veut pas me dire, j'ai cru l'entrevoir dans mes rêves. Je ne suis pas certaine de saisir, ni même de le vouloir.» - « Lui, comme toi, arrêtons donc de scruter l'avenir comme deux paranoïaques, aussi. Laissez faire les choses. Il se passera ce qu'il devra. Et c'est tout.» Lily-Lune jeta un regard étrange à l'Orine, orné d'un pauvre sourire légèrement forcé.

    « Quoi ?!» s'écria Mégumi en voyant un petit panneau sur la grande porte d'entrée de l'Opéra du Chaos qui informait gracieusement les visiteurs que l'on ne pouvait pénétrer à l'intérieur pour le moment. « C'est une blague?» continua la jeune femme, de toute évidence énervée, alors que Lily-Lune demeurait dans le silence, pensive, un peu en retrait. « Ce sont des génies, bordel ! On est dans un monde qui évolue, créer de toute pièce ! C'est quoi leur problème ? La maintenance ? Un génie débile s'est cramé un neurone?» - « Ah … si seulement ma petite dame.» Comme une seule et même personne, les deux jeunes Orines tournèrent la tête pour contempler l'obscurité d'où se détachait peu à peu une ombre. Dans un silence presque religieux, un ours en peluche fit une apparition dramatique. Cigare à la bouche, une démarche de conquérant, le regard à moitié dissimulé par son couvre-chef, on discernait pourtant ses prunelles dures. Les pattes prêt du corps, il serrait dans l'une un étrange petit instrument de métal, et de l'autre, semblait s'apprêter à saisir une petite cartouche de couleur qui décorait sa ceinture. Une entrée digne de noble. Lily-Lune, surprise, le regardait sans rien dire, mais Mégumi ne put se retenir, et au bout de quelques instants, elle finit par éclater de rire, ce qui fit froncer les sourcils à la peluche. « Un problème, peut-être mademoiselle ?» - « Ah non mais je n'en peux plus ! J'ignore à quoi tourne les Djinns, mais ils feraient mieux de songer à une cure de désintoxication. Ça devient grave.» - « Mon apparence vous gêne ?» - « Mais non mais non. Vous me rappelez mon nounours, quand j'étais gamine. Il s'appelait Tommy.» - « Et bien je me prénomme Max, et je vous prierais de m'écouter, petite sotte impertinente.» - « Ouh, on se fâche.» Loin d'être impressionnée, Mégumi alla souffler et rire un peu plus loin, laissant Lily-Lune seule avec l'étrange bonhomme. « Et vous ? Êtes-vous prête à m'écouter ?» Elle sourit. « Bien entendu.» - « C'est fou. Vous lui ressemblez beaucoup.»

    L'air préoccupée, Lily-Lune tâcha de résumer la situation. « Ainsi, si je comprends bien, des génies d'un autre temps que l'on voudrait disparu ont pris possession des lieux. Sous forme d'esprits, cependant. Pour revenir en puissance, ils ont besoin de procéder à un rituel, un espèce de sacrifice, sur la descendante de l'un deux, qu'ils retiennent en ce moment même ?» - « Voilà. Et Gabriella est mon amie. Ma meilleure amie. Je dois aller l'aider. Mais je ne peux m'y rendre seul.» - « Et bien je suppose que je peux vous proposer mon aide.» - « Ce serait merveilleux. Mais nous devons agir vite. Et je vous préviens, cette visite à l'Opéra n'aura rien de calme. Ces génies sont des maîtres de la peur. Ils savent voir leur peurs et les cauchemars, et les matérialiser.» Mégumi rit. « Et bien, c'est le bon moment pour toi, tiens.» Lily-Lune lui jeta un regard noir, mais détourna vite les yeux pour se concentrer sur Max. « Comment comptez-vous procéder ?» - « Je ne sais pas exactement. Mais j'ai de quoi me défendre. Voyez toutes ces capsules. Je pourrais les tirer. Leur effets sont dévastateurs.» Religieusement, il prit entre ses petites pattes pelucheuses celle noire avec une tête de mort blanche. « Je la réserve au P'tit Gros. J'ai de vieux comptes à régler avec lui.» - « Il ferait presque peur.» souffla Mégumi à Lily-Lune, ironique et cynique « Je me méfierais de Tommy à présent.» - « Arrête donc.» Pour toute réaction, elle rit, loin d'être aussi sérieuse que sa Reine. « Entrons maintenant.»

    « On cours ! On cours !» Max hurlait avec autant de puissance que le permettait ses petits poumons. Mégumi et Lily-Lune, ne se firent pas prier pour suivre les ordres de la peluche. L’Opéra du Chaos devait être un lieu magnifique en temps normal, mais les esprits des génies semaient le désordre et la peur. Il semblait flotter dans les airs une étrange fumée sombre qui aimait à prendre les formes de ce qui tracassaient le plus les gens. Les cauchemars en face des yeux. Le cœur battant, les Orines filaient à travers les sièges. Du coin de l’œil, Lily-Lune crut apercevoir une silhouette, et s'autorisa à tourner très légèrement la tête. Une jeune femme était attachée quelque peu en hauteur, les poignets presque lacérées, ses pieds ne touchaient pas même le sol. Visage fermé, regard éteint, elle ne bronchait pourtant pas. « Max !» Autant interpeller l'ours. Celui-ci suivit le regard de Lily. « Gabriella !» - « Max !» répondit d'une voix forte la génie en voyant sa peluche favorite débarquée pour la sauver, à n'en pas douter. « Mégumi !» s'écria alors le nounours, lui ordonnant simplement par son nom d'aller la libérer. « Lily-Lune !» continua celle-ci pour lui demander de s'occuper des Esprits. Elle soupira, agacée, et dans le feu de l'action, ajouta, irritée : « C'est bon, les présentations sont terminées?» Avec élégance, elle tourna les talons, pour faire face aux cinq esprits qui faisaient peur à voir. Ils semblaient lépreux, ou décomposés depuis bien longtemps. « Le P'tit Gros.» grogna Max en s'armant.

    « Ils sont drôles, n'est-ce pas, Vason ?» - « Oh oui. D'adorables enfants. Mais que va-t-on bien pouvoir faire d'eux. Une idée, Javichi ?» - « La ferme !» hurla Max, prêt à tirer. L'un rit, son grave semblant sortir des cavernes, il tendit simplement les mains, rendant réel aux yeux de l'Orine et de la peluche leur peur respective. Lily-Lune écarquilla les yeux. Ce qu'elle voyait était à l'image de ce qu'elle pensait. Une peur sans nom, indéfinissable, mais terriblement inquiétante. Les bras croisés, les yeux baissés, elle se contentait de se frotter la peau. « Ça suffit.» tonna une voix forte. Et d'étranges formes sombres fondirent sur les génies. Et Max, revenu à lui, quoique tremblant tira.

    « Les ponts de Lumière.» annonça Gabriella, appuyée sur les cordes de l'un aux côtés de Lily-Lune. Silencieuses, les deux jeunes femmes restèrent un moment là, à ne rien dire si ce n'est contempler l'horizon. Un peu en retrait Max et Mégumi discutaient, étonnés. « Elles se ressemblent beaucoup, c'est deux là. Un lien de famille lointain, à ton avis ?» - « Possible. Peut-être, peut-être pas. Mais c'est troublant. Elles n'ont même pas l'air de s'en rendre compte.»

    « Et bien. Je suppose que c'est un au revoir.» finit par déclarer Lily-Lune. « Il me semble.» - « Merci pour cette journée pas comme les autres. Vous avez été un excellent enseignant.» - « Utilisez mon Art avec sagesse.» - « Comptez sur moi.» Et sans rien ajouter, elles prirent chacune une lanterne pour faire ce que la tradition voulait.

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Dim 14 Avr 2013, 15:47

« Alors on va y aller ? Pour de vrai ? » - « Chose promise, chose due, non ? » - « Super ! » Difficile pour le petit vampire de ne pas sourire à cette idée. Son père acceptait enfin de l’emmener à Somnium ! Il en avait tellement entendu parler ! Mais avec Alec et sa fâcheuse tendance à surprotéger son rejeton - logique après ce qui est arrivé à celui-ci - rien n’était couru d’avance. Cependant, le génie avait accepté, de toutes façons c’était bien la seule solution pour que le mioche oublie le fait que la déesse n’ait pas tenu sa promesse. Il n’en voulait pas à sa mère, elle devait avoir ses raisons, et le gamin essayait de ne pas en vouloir à son ère malgré le refus catégorique qu’il avait adressé à l’Aether, Ed avait tout vu et n’avait sur le coup pas compris pourquoi il avait été si sec.

« T’es prêt ? » - « Oui ! » - « Très bien ! Bon, je veux que nous nous rendions à Somnium. » Il avait prononcé son vœu d’un ton solennel et un peu curieux par rapport à ce qui se passerait, et forcément cela ne manqua pas de le surprendre ! Son enveloppe corporelle devint une poussière bleutée, tout comme celle du vampire qu’il tenait dans ses bras. Très vite, ils furent transportés et arrivèrent sur l’île, qui n’en avait franchement pas l’air sauf quand on regardait le bord ! C’était tellement grand, et si … Beau ! Se mettant à parcourir les rues, le génie ne lâcha pas un instant son fils. C’était étrange qu’il soit aussi surprotecteur, mais il y avait quelque chose, un sentiment, un instinct qui lui prenait aux tripes et qui lui disait de faire attention à Ed. D’ailleurs, il en eut confirmation en remarquant que quelques regards pas très bienveillants s’étaient tournés vers lui et plus particulièrement vers Ed, qui rayonnait étrangement comme un génie, enfin en partie, et là était apparemment le problème …

« Sale hybride … Il devrait avoir honte d’être le père de cette chose ! Si l’ancien Mârid avait vu ça, il n’aurait jamais laissé une telle chose passer … » Oh que non, commencez pas, résidus d’âmes coincés dans des habitacles poussiéreux à cause de votre vanité qui a eu raison de votre intelligence en déclin. Ils pouvaient insulter Alec autant qu’ils le voulaient, mais on ne touchait pas à Ed, et il ne permettrait à personne de lui faire le moindre mal, que ce soit en actes ou en paroles. « Qu’avez-vous dit ? » Alec s’était téléporté devant le type qui avait affiché un rictus après s’être permis un tel affront à l’égard d’un de ses « frères », comme ils aimaient apparemment s’appeler entre eux ici. Sauf qu’après la surprise, c’est le sourire du type qui s’effaça bien vite devant la rage du génie. Pas besoin de lire les émotions pour sentir qu’Alec l’avait très mauvaise, son aura magique suffisait à avertir qu’il ne fallait pas le faire chier, ce qui n’avait vraisemblablement pas suffi pour décourager monsieur téméraire et abruti.

« Vas-y, répète le devant moi si t’es un homme ! Dommage que j’ai tout entendu, à moins que tu espérais que je n’ose pas répliquer ? » - « Tu vas faire quoi, t’as une preuve d’abord ? » - « Bien sûr, tes souvenirs ! Et puis je peux faire quoi ? Bonne question tiens … Te forcer à lire mes émotions, tu en es capable non ? Alors lis ! » Bien emmerdé, le type s’exécuta et commença à perdre son reste d’assurance. User d’empathie sur Alec, c’était se risquer à comprendre à quel point on l’avait heurté, et vu les pensées de psychopathes et émotions associées qu’il avait, le type comprit très vite à quoi il avait affaire. « Tu … Tu ne me feras rien ! On est des frères non ? » - « Frères mon cul ! Tu oses cracher à la face de tes soi-disant frères ? Qui es-tu pour te permettre de telles insultes ? Peut-être devrais-je jouer au sorcier et exiger ton habitacle brisé sur un piédestal pour montrer l’exemple ? » L’aura du génie était devenue meurtrière, et celle de sa future victime tremblait autant que son propriétaire. « Tu … Tu peux pas me tuer ! Le Mârid ne permettra jamais ça ! Je suis sûr que tu n’y connais rien aux souverains de toutes façons, tu … tu bluffes ! » - « Oh ? Et ça se cache derrière son souverain ? Crois moi, j’en sais quelque chose des rois ! En fait … » Il avança, ce qui fit reculer l’autre, mais il vint porter ses lèvres à l’oreille du type et lui susurra quelques mots, qui se résumèrent à « Peut être devrais-je te parler un peu plus de moi … J’ai été Seigneur de la nuit il fut un temps, et je n’ai pas fait que disparaître crois moi … Pour ce qui est de ton souverain, je l’ai déjà dans mes petits papiers, tu devrais donc faire attention, si je lui fais part de ce que tu as proféré comme insultes à mon égard, peut être seras-tu content qu’il soit plus clément que son prédécesseur, à moins qu’il ne le soit pas en fait ! »

Le pauvre type tremblait de tout son être, et Alec comptait bien le mener encore plus loin, eut être même l’inciter à mettre fin à ses jours, ça serait amusant, surtout pour lui ! Cependant, Ed lui serra l’épaule et le rappela à ses priorités. « T’as de la chance que j’ai mieux à faire que te tourmenter, pauvre petite chose. J’espère que tu as bien retenu mes paroles ! » Sans plus de cérémonie, le génie laissa son confrère à deux doigts de se faire dessus et il se rendit dans la première taverne disponible, il avait besoin d’un bon remontant ! « Le truc le plus fort que vous ayez ! Et une chope vide s’il vous plaît ! » Après avoir été servi, il versa du sang de la gourde d’Ed dans la chope qu’il donna à son fils. C’était toujours mieux de boire comme papa après tout, mais au moins ce n’était pas de l’alcool !

« Eh, toi ? » - « Mhm ? Qui c’est qui … » Non, quand même pas … Alec manqua d’exploser de rire à la seconde suivante, comprenant que c’était un ours en peluche qui venait de lui adresser la parole, et sérieux le bout de tissus ! Punaise, dans quel monde on vivait ? Au moins, cela eu le mérite d’émerveiller Ed qui avait de grand yeux ronds et un sourire non dissimulé. La peluche en revanche semblait se méfier du mioche, on aurait dit une crainte même … Il avait peur des poupougnes ou quoi ? « C’est pour quoi ? » - « Je t’ai vu toute à l’heure … » - « Tu veux me faire chanter en menaçant d’aller tout dire au Mârid ou me prévenir que je vais me faire attaquer en traitre d’ici peu ? » - « Tu le fais exprès ? J’veux t’employer, abruti ! » On respire, et on se retient, interdiction d’exploser de rire … Une fois repris, le génie fut à l’écoute de l’offre de l’ours en peluche. Qu’il dise la vérité ou qu’il hallucine, c’était toujours une visite gratuite de l’Opéra de Somnium !

En chemin, la peluche fut bien peu loquace, tout comme Ed qui hésitait à demander au dit « Max » quel était son problème. Déjà qu’il y avait les génies pas très gentils, si maintenant les ours en peluche s’y mettaient, il n’était pas sorti de l’auberge ! « C’est ici. Fais attention, ils sont dangereux ! Faibles mais très vicieux. Et ramène Gabriella en parfait état, sinon j’écrase sur le champ. » Eh, respect hein, non mais ! Le père et le fils entrèrent alors dans l’opéra, majestueux, mais bien vide ! Parcourant les allées, le génie se sentit de moins en moins à l’aise et ressentit même une sorte de présence désagréable. Finalement, ils trouvèrent ladite demoiselle, attachée et posée au milieu de la scène. Ca sentait le sacrifice à la sauce représentation à plein nez tout ça, et c’était pas bon du tout ! « Ed, va la libérer. » Aussitôt, le petit vampire s’exécuta et vint se téléporter côté de la dame, qui ne réagit pas vraiment à l’aide qu’on venait lui apporter. Elle n’avait qu’à dire qu’ils la gênaient tant qu’il y étaient !

« Je t’avais dit qu’il irait pas de lui-même ! » - « Quel lâche ! » - « A moins qu’il nous ait repérés et qu’il ait envoyé son rejeton hors de portée ? » - « Tu crois ? On fait quoi de la file ? » - « On la récupèrera après, je crois qu’on a trouvé une cible beaucoup plus intéressante pour l’instant ! » Qu’est-ce que c’était que ce bordel ? Des voix, autour de lui, mais personne. C’est alors qu’en fixant le vampire, une scène d’horreur se déroula devant lui. Ed était en train de se faire égorger par une forme fantomatique, la femme avait disparu et le génie était incapable de faire un pas. « ARRETEZ ! PAS CA !!! » Alec était angoissé au possible, étrangement impuissant face à cette scène d’horreur, pourquoi ne pouvait-il rien y faire ?

« Qu’est-ce qu’il a ? Papa ! » - « Il ne t’entend pas, il ne te voit pas. Il est pris dans une illusion. » - « Il voit quoi ? T’es un génie non, tu dois savoir ? » Pas enchantée à l’idée d’entrer dans la tête d’un type torturé, Gabriella s’exécuta cependant et ressentit à la fois les pensées et émotions d’Alec, qu’elle repoussa aussi sec. « Viens, il faut qu’on se mette à couvert. Max est dans le coin ? » - « Au fond de la salle, près de la sortie. » - « Bien ! Téléporte nous ! » - « Et Alec ? C’est mon père … » - « On ne peut rien faire pour lui ! Et si tu ne veux pas qu’il te tue vraiment en pensant assassiner un ennemi, tu ferais mieux de m’obéir ! » Le vampire déglutit bruyamment mais appliqua les ordres à la lettre. Une fois à l’abri, il vit un sourire traverser le visage de la dame en voyant la peluche. Cependant, ça n’aidait toujours pas Alec, qui semblait souffrir le martyr.

« Tu vois, il est amusant ! » - « Mais qu’est-ce qu’il est faible ! Si on ajoutait cette Misaka tant qu’on y est ? Et aussi Seijin, il semble y tenir ! Dès qu’il sera assez détruit, on lui montrera Hope et Nastaé, ça le tuera de les voir mourir sous ses yeux ! » Non … Pas ça … Pourquoi ne pouvait-il rien faire ? Tandis que l’esprit du génie n’arrivait plus à suivre, qu’il perdait peu à peu pied, il chercha un moyen de sortir de ce cauchemar, jusqu’à ce qu’une nouvelle voix, qu’il avait l’impression d’avoir déjà entendue quelque part, ne vienne l’interrompre. *Faut tout faire ici … Laisse-toi aller petit, relâche toute cette pression relâche ton pouvoir.* Sous l’influence de quelque chose qu’il ignorait, le génie précédemment à genoux se releva, le regard vide. Mais il ne fit pas que se relever, il se mit carrément à léviter dans les airs, le vent se levant dans la salle. « Prenez en de la graine, amateurs ! » Ce n’était pas la voix d’Alec, le génie était aux abonnés absent, enfin presque, mais il n’était en tout cas plus maître de son corps. De son pouvoir de vision il parvint à localiser les êtres spectraux qui le manipulaient, et il usa alors de sa capacité de copie pour leur renvoyer l’illusion dans la tronche, ce qu’ils n’apprécièrent apparemment pas. Une fois distraits, il ne purent rester invisibles et durent faire face au génie, son visage tendu et regard gris de psychopathe n’étant guère rassurants avec le sourire sadique qu’il avait aux lèvres.

« Et si on jouait un peu avec les esprits ? » Usant du contrôle des émotions, il manipula celles des esprits pour leur faire perdre leur assurance, puis il profita de la confusion pour créer. Il matérialisa une cage, assez grande, composée de filins en guide de barreaux, que les esprits ne purent passer. Comment cela était-ce possible ? Il suffisait d’imaginer, de considérer une cage que même des esprits ne pourraient traverser, et c’est ce qui arriva. Profitant de la confusion, Max arriva alors à grands bonds et usa de son étrange objet pour lancer une cartouche noire sur les esprits. Une fumée noire s’en échappa et des hurlements de terreur surgirent alors de la cage, mais le génie ne pu en supporter plus et tomba dans l’inconscient. Il ne reprit connaissance que plusieurs minutes après, avec un mal de crâne tout simplement ignoble. Les esprits avaient disparu, mais la génie et son ours en peluche étaient toujours là, tout comme Ed qui se jeta dans les bras de son père. « Je t’en dois une. Pas que ça m’enchante, mais je ne supporte pas d’être redevable pour quoi que ce soit. Reviens ici après t’être reposé, je t’apprendrai quelque chose qui pourrait t’être utile. »

Puis la femme et sa peluche disparurent, sans plus de cérémonie. Après avoir trouvé une auberge, le génie s’allongea sur un lit que son fils qualifia de confortable avant de s’y endormir. Toujours parfaitement conscient, il cru halluciner en voyant les esprits apparaître devant lui, mais ils ne lui voulurent pas de mal, ou en tout cas pas pour le moment. « Tu sais que t’es amusant toi ! » - « C’était plutôt bien joué, même si t’as pété une sacré durite ! » - « Si jamais t’as besoin d’aide un de ces quatre, invoque nous, ça pourrait être drôle ! En plus t’as l’air d’avoir le chic pour t’attirer les problèmes, on s’ennuiera pas, j’en suis certain ! » puis ils disparurent. C’était officiel, Alec détestait les génies !

[ HRP : Presque 2400 mots - 133 lignes (Invoc des cinglés + Maîtrise des ombres chinoises SVP ^^) ]
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Mar 16 Avr 2013, 00:57


Pour sa première sortie hors du Manoir Taiji, Kosuke ne faisait pas les choses à moitié. Il avait toujours nourri en lui une envie mordante de découvrir le monde, et ses premiers pas de liberté le guidèrent à la Cité des Génies, à savoir Somnium, ouverte depuis à peine six mois. C'était une ville où tout inspirait au rêve, tout comme au cauchemar, car la beauté envoûtante de l'endroit avait quelque chose de très angoissant. Une taverne serait sans doute un endroit plus approprié pour le jeune homme, qui voulait voir à quoi ressemblait les milieux dits « populaires » auxquels le luxe du Manoir Taiji ne l'avait guère habitué. Il détestait la richesse, le snobisme des classes de la haute société. En tant que citoyen normal du Monde du Yin et du Yang, il saurait sans doute davantage trouver sa place que s'il se promenait avec une pancarte sur laquelle était inscrit le nom de « Taiji Kosuke ». Accompagné de sa petite lionne Sarabi, il entra dans la première taverne de la Cité, à l'atmosphère sombre et duveteuse. Le décor était cependant assez riche, ce qui désola le garçon. La petite Lionne grimpa sur les genoux de son compagnon, et s'excita dans la langue qui lui était propre : « Grand frère, comme c'est beau ici ! On va aller dans les magasins ? Tu vas m'acheter un cadeau ? On va faire quoi ? » Kosuke ne répondit rien, et caressa la petite tête dorée de Sarabi. Il n'avait en effet aucune idée de ce que serait leur programme. Ils pouvaient aller se balader dans les rues, où bien se rendre dans la forêt d'Opium, ou... Kosuke n'en savait définitivement rien.

« Une bière, s'il vous plait » fit une voix rauque près de Kosuke. Lorsque ce dernier tourna la tête pour voir qui venait de parler, il se retrouva nez à nez avec un ours en peluche. Celui-ci portait un chapeau venant de l'Ouest, une ceinture de cuir, fumait une cigarette mal roulée, et observait le bois laqué du bar avec lassitude. On aurait dit que tout le poids du monde reposait sur ses frêles petites épaules. Le jeune Bélua cligna des yeux, et se mit de nouveau à observer ce curieux personnage. Il n'avait pas rêver, c'était bien cette peluche qui venait de commander une boisson alcoolisée. Kosuke ne connaissait rien du monde, mais il était loin de se douter que les peluches parlantes étaient aussi courantes. « Tu veux mon portrait ?! » lâcha l'ourson, qui avait remarqué que Kosuke le regardait avec insistance. Ce dernier fronça un sourcil, et se concentra sur autre chose. Le nounours but cul-sec sa boisson, et reposa avec énergie la peinte sur le bar. Le jeune homme se sentait mal à l'aise. Sarabi, sur ses genoux, semblait quant à elle fort intéressée par la peluche, et se pencha vers lui pour le flairer un peu : « Qu'est-ce que tu es, toi ? T'es pas un vrai ours, ça se voit. Tu es magique ? Tu veux jouer avec moi ? » - « Mais...Aaaah ! Hey, gamin, vire moi cette bête sauvage de dessous le nez ! Elle va me bouffer ! » L'ours était en train de repousser du mieux qu'il pouvait la truffe de la curieuse Sarabi. Kosuke la saisit doucement par la peau du dos, et soupira. « Tu dis rien ? » Kosuke ne répondit pas. Il ne parlait à personne dans sa maison familiale, ce n'était pas pur commencer à en faire autrement avec les étrangers. L'ours se tourna vers Kosuke, et agita les pattes comme pour lui demander de se réveiller. Le jeune homme lâcha du regard la peluche, qui commençait à l'agacer. Il se leva, et fit mine de s'en aller. « Non, non attends ! Pars pas comme ça petit ! J'ai quelque chose à te demander ! » le nounours farouche appelait Kosuke à l'aide. Ce dernier se retourna, l'air fermé. Qu'est-ce qu'un petit nounours en peluche qui jouait les durs pouvait bien lui vouloir ? N'ayant toutefois que cela à faire, le jeune homme daigna se rasseoir près du jouet, et s'accouda sur le bar. « Qu'est-ce que tu veux ? » lâcha-t-il. « Ah quand même, t'es pas muet. Bien. Je m'appelle Max, et j'ai un problème. Un gros problème ! » Max raconta son histoire à Kosuke, ce qui prit une bonne heure, durant laquelle Sarabi se vit commander morceau de viande sur morceau de viande pour passer le temps. Le Bélua, une fois que Max eut terminé, tenta de répéter succinctement le récit. « Donc.... ton amie Gabriella s'est faite enlevée par des Génies de son ascendance, pour qu'ils prélèvent son sang afin de revenir à la vie, c'est ça ? » - « T'as tout pigé » fit l'ourson, en allumant une nouvelle cigarette. Il faisait songer à un parrain sévère. « Je vois pas ce que tu attends de moi... » - « Que tu m'aide à délivrer Gabriella. T'auras ce que tu veux en échange. Mais il me faut un jeune robuste et suffisamment en forme pour vaincre ces cinglés de Génies lépreux. Alors ? » Le jeune Taiji réfléchit, et pensa à la jeune femme en proie à des fantômes qui voulaient la vider de son sang. N'importe qui serait mort de peur dans cette situation. « Ok » répondit-il. « On doit aller où ? » - « A l'Opéra du Chaos ! »

L'Opéra était un bâtiment très kitsch qui faisait songer à Kosuke au Manoir qu'il avait mis tant de temps à quitter. Il s'agissait de terminer la mission, et vite. Il n'avait aucune envie de traîner dans les parages trop longtemps. Ceci dit, les esprits avaient tout flanqué sans dessus dessous, comme l'avait indiqué Max. « Quelle bande de minables... » dit-il, dans sa barbe. Kosuke se garda de faire le moindre commentaire, cela n'était pas dans ses habitudes. « Ils se nomment Burgohr, Vason, Javichi, Smaloth et Ben' – qu'on appelle aussi le p'tit gros. J'te préviens, ils ne sont pas tendres avec leurs adversaires, et s'ils se contentent simplement de faire peur, j'espère que t'en as dans le pantalon. Ils ne font pas les choses à moitié, j'espère que tu n'es pas trouillard... ». Kosuke fit non de la tête, en écartant de ses pieds des morceaux de tissus rouge servant à la scène qui traînait dans le couloir dans lequel Max, Sarabi et lui-même se trouvaient. Que foutoir ils avaient mis, ces nobles lépreux. Sarabi tremblait comme une feuille, aux pieds de Kosuke. Rien que l'idée d'un fantôme en drap blanc qui fasse « bouh » la terrifiait. Elle s'attendait à voir sortit à tout moment un monstre sous ses pattes. Heureusement que son précieux ami était là pour elle. La relation que le Bélua entretenait avec Sarabi lui faisait aisément comprendre ce que ressentait Max. Si on lui enlevait sa précieuse amie, il serait sans doute malheureux, et prêt à tout pour la récupérer, même à demander de l'aide aux plus illustres inconnus pour ce faire.
Un bruit sourd se fit entendre, comme des tambours que l'on battait dans l'obscurité. Max s'arrêta net, Kosuke en fit de même. Sarabi lui grimpa dessus aussi vite que sa force et son agilité le lui permirent. Cramponnée à son épaule, elle enfonçait douloureusement ses griffes dans la peau du jeune homme, qui grimaça. Puis on entendit un rire, long, et froid. « Ils arrivent... » dit Max, tout bas. Le Bélua se tint prêt à en découdre. Il n'avait pas peur des fantômes en soi, mais il craignait ce qu'ils auraient à lui montrer.

« Coucou » fit une voix morne derrière lui. Kosuke fit volte face, et frappa dans le vide avec son sabre encore enfoncé dans son fourreau. Le fantôme à moitié démembré à la peau grise et poreuse laissant voir son squelette ne fut nullement affecté par cette attaque, qu'il ne prit pas la peine d'esquiver. L'immatérialité était un don fort pratique. Cependant, cela handicapait sévèrement le jeune homme qui ne voyait guère comment il pourrait venir à bout de ces esprits. D'autant plus qu'un deuxième apparu, ainsi qu'un troisième, un quatrième, et un dernier. Ils étaient tous plus laids les uns que les autres, déformés, la peau trouée, écharpée, déchirée, pourrie et moisie jusqu'à la vue de ces semblants d'os qui leur restait. Ces monstres se mirent à tournoyer partout autour des protagonistes, sous l’œil furieux de Max qui grognait d'une manière sourde. Sarabi s’agrippait tellement à Kosuke qu'on aurait pu croire qu'elle voulait rentrer dans son corps. Kosuke lâcha un petit gémissement de douleur, et rangea son sabre. Ce n'était pas ce qui les aiderait. Les Génies s'intéressèrent de plus près à Max : « Alors, on vient sauver sa petite compagne ? » - « C'est attendrissant ! » - « Quelle belle preuve de loyauté... » - « Mais nous ne te la rendrons pas. Nous avons besoin d'elle pour mener à bien notre petite expérience, tu comprends ? » - « Alors vas donc jouer avec ton nouvel ami, et laisse travailler les grandes personnes, tu veux ? » Les cinq nobles lépreux se moquaient ouvertement de la peluche, qui dégaina rageusement une arme et des cartouches. Il hurla : « Vous allez me le payer, bande d'ectoplasmes !! » Puis il se mit à bondir, dans tous les sens, pour tirer sur tout ce qui bougeait. Kosuke s'écarta contre un mur, alors que les nobles éclataient de rire devant la colère de la peluche. Sarabi tremblait comme une feuille. Cet opéra du Chaos portait fort bien son nom...

« Sarabi... » dit Kosuke, de vive voix cette fois-ci. La petite lionne lui jeta un regard interloqué, puis se résolu à obéir à son ami. Lorsqu'il la posa à terre, celle-ci grandit, grandit, grandit, jusqu'à prendre la taille d'une lionne énorme, qui touchait le plafond. Max cessa tout de suite son opération passoire, et les Génies cessèrent de rire. Chacun faisait un visage étonné. De leur vie, jamais ils n'avaient vu de lion aussi énorme ! Sarabi maîtrisait en effet la magie du gigantisme, et Kosuke savait que si sa petite amie était plus impressionnante qu'autre chose sous cette aspect, elle faisait son petit effet. Max s'approcha « C'est quoi ce monstre, encore ? C'est ta p'tite lionne, garçon ? » Kosuke acquiesça, et demeura silencieux. Les nobles atterrirent, et s'approchèrent de lui avec circonspection : « Dis-donc, tu n'es pas très bavard toi. » - « Dur à cerner » - « Sans intérêt... » Les commentaires fusaient, et le jeune homme demeurait coi. Il ne savait pas vraiment comment réagir face à ces gens de l'extérieur qui le prenait pour un simple gamin parmi tant d'autres alors qu'il avait toujours été traité comme un prince. Même si la situation était assez inconfortable, elle n'était pas pour déplaire au Bélua, qui avait enfin l'impression d'être vu tel qu'il était. « Es-tu sourd ? » lança un des Génies, fatigué d'attendre la réponse de Kosuke. « Non » répondit celui-ci. En deux secondes à peine, il changea l'importun en chien, grâce à son pouvoir du règne animal -c'était un chien en piteux état, à vrai dire, du fait de l'apparence initiale du Génie. Les autres, autant ébahis que surpris, la fermèrent enfin. Kosuke s'approcha du chien, et déclara : « Cherche Gabriella, et mène-moi jusqu'à elle. » Le pouvoir du Règne animal permettait de transformer une tierce personne en animal, et de lui donner des ordres. Il appris qu'il avait transformé ledit Vason quand un des Génies s'affola de le constater. Le chien se mit immédiatement en route, et courut au travers des couloirs de l'Opéra. Kosuke le suivit en courant lui aussi, suivit de près par Max qui répétait sans cesse « C'est dingue, c'est dingue ! » Sarabi quant à elle donnait de violent coups de patte aux Génies pour gêner au maximum leur avancée. Si les coups ne les atteignaient pas, leur vue était entravée par la lionne, qui reprit son apparence normale avant de galoper derrière son ami. Ils s'enfoncèrent profondément dans les coulisses noires de l'Opéra, alors que les Génies foncèrent dans les murs pour pouvoir les rattraper.

Le chien les guida jusques sous la scène, où une jeune femme était enfermée dans une cage, pieds et mains liés. Un tissu blanc lui servait de bâillon. Max cria le nom de Gabriella, qui se retourna et émit un petit cri étouffé. La peluche se précipita vers la cage, et se mit à tirer sur le gros cadenas qui la tenait fermement close. Le chien se transforma de nouveau en Génie, et déclara toujours à quatre pattes : « Ne perds pas ton temps, tu n'y parviendras pas. Mes compagnons et moi-même ne vous laisserons pas reprendre cette jeune femme. » - « Pourquoi ? » demanda Kosuke, d'une voix blanche. Tout ceci commençait à l'agacer. Le Génie se posta devant la cage, et s'accroupit face à Gabriella qui se débattait comme un petit ver. « Pour ce sang si précieux qui coule dans ses veines. Nous sommes de la même famille, mais malheureusement, mes frères et moi sommes décédés. Nous avons besoin de notre descendance pour revenir à la vie, c'est aussi simple que cela. C'est surtout grâce à notre Petit Gros, à vrai dire... » Kosuke l'avait repéré, celui-là. Il était aussi laid qu'un furoncle qu'on aurait mis sur pattes. Il posa doucement ses mains sur la garde de son sabre, et se dirigea vers la cage tandis que les autres esprits arrivaient. « Vason ! Tu as retrouvé ton état normal ? » - « Oui... mais je pense que c'est parce que Môssieur l'a bien voulu » Un grand bruit de métal sur lequel on frappe se fit soudain entendre. Kosuke frappait de toutes ses forces sur le cadenas avec son sabre pour le briser, et délivrer la jeune femme. Max décida de l'aider en tirant tout les coups possibles dessus.
Les Génies échangèrent un regard. Ils n'étaient guère écoutés avec ces deux là. Le cadenas ne cédait pas. Kosuke sentit qu'on l'entraînait vers l'arrière. L'un des Génie l'avait saisit par les épaules, pour le jeter au beau milieu de la salle, et donna une tape à Max pour qu'il aille rejoindre Kosuke. « Pour qui tu te prend, espèce de morveux ? » lança-t-on à Kosuke, qui fusillait du regard ces Génies qui se prenaient pour les rois du monde, et qui jouaient impunément avec la vie d'autrui. Ils changèrent d'aspect, peu à peu, pour faire apparaître devant Max et Kosuke leur plus grande peur respective. Le jeune homme n'avait peur que d'une seule chose : perdre sa liberté, et retourner au manoir Taiji. Du reste, il n'en avait cure. Alors, malgré l'illusion des Génies, aussi terrifiante que répugnante, mettant en scène les êtres aimés dans des situations grotesques, Kosuke se leva. Il frappa une dernière fois le cadenas de Gabriella, la délivra de ses entraves, la saisit par la main, et décida qu'il était temps pour eux de partir.

Une fois en dehors de l'Opéra, Sarabi se laissa tomber sur le ventre tant elle était essoufflée. Kosuke lâcha la jeune fille, qu'il n'avait même pas prit le temps de regarder tant il était insensible au charme féminin. Il fit quelques pas dans la rue, avant de plonger la tête dans une fontaine qui faisait le coin. « Bravo gamin ! » lança Max, qui sauta pour donner l’accolade à Kosuke. « Et merci. Sans toi, je ne sais pas ce que j'aurais bien pu faire pour sauver mon amie. Je te dois une fière chandelle. » Kosuke fit un maigre sourire à l'ourson. Il était brut de décoffrage, mais pas moins attachant. Gabriella s'approcha doucement de Kosuke, et faisait une mine déconfite et contrariée à la fois. « Eh bien... merci. » dit-elle, froidement. « C'est bon... » concéda Kosuke, qui devait prononcer moins de la dixième phrase de la journée. Pourtant, rien que ce chiffre devait être un record. « Tu connais les Ombres chinoises ? » demanda la jeune fille au Bélua. Celui-ci fit non de la tête. Il passa donc la soirée en compagnie de Max et de la jeune femme, pour qu'elle lui apprenne son art si délicat. De ses fines mains, elle formait un être sur le mur, un être noir, qui s'animait et voltigeait parmi la lumière sous sa forme d'ombre. C'était assez amusant. Kosuke ne rit pas, mais un sourire timide n'avait pas quitté son visage du début jusqu'à la fin de ce bon moment. Quand il fut temps pour lui de partir, Max l'appela encore : « Hé, petit ! Attends, je ne sais même pas comment tu t'appelle ! » -. « … Kosuke. Taiji Kosuke » répondit-il, en souriant. Puis il partit, accompagné par la petite lionne qui sautillait dans les rues illuminées de Somnium.



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Mar 06 Aoû 2013, 21:26


    Elena courait. Elle courait si vite que le paysage en devenait presque flou. Il faisait sombre, très sombre mais ses yeux étaient tels des lanternes transperçant les profondeurs de la nuit, rien ne lui échappait. De même, rien ne pouvait se soustraire à son ouïe, les sons les plus faibles venaient s’infiltrer dans son esprit, l’alarmant de toute présence aux alentours. Son odorat quant à lui était encore plus alerte, elle parvenait à percevoir le passage de n’importe quel être vivant qui aurait posé les pieds sur sa route, même si ce fut deux jours auparavant. Un hurlement sortit d’entre ses crocs qu’elle sentait si aiguisés qu’elle aurait pu déchiqueter la gorge d’un humain en un claquement de doigts. Ses idées allaient si vite et étaient si étranges qu’elle n’était pas sûre de les comprendre, elle savait juste qu’elle devait courir. Où ? Elle n’en avait pas la moindre idée mais elle devait continuer. Courir sans jamais s’arrêter. Comment était-elle arrivée ici ? Elle s’en souvenait même si c’était non sans difficulté, tout était brumeux. La porte des songes, elle y était retournée et avait rêvé. Elle avait rêvé de cette île dans le ciel où il fallait qu’elle se rende. Il le fallait tout simplement. Voilà comment elle était arrivée ici mais pourquoi alors elle n’était pas dans sa forme anthropomorphique ? Ses quatre pattes aussi noires que les ailes d’un corbeau, munies de griffes acérées continuaient à se poser sur le sol à tour de rôle et à s’en décoller, la faisant courir si vite qu’elle eut presque l’impression de voler. C’était elle à présent. Cette louve noire qu’elle avait vu autrefois, dont elle avait tant rêvé, c’était elle. Elle était la louve noire. Tout devint alors flou puis les lumières s’éteignirent.

    « -Ma pauvre enfant, dépêchez-vous de vous revêtir, imaginez que quelqu’un vous voie, ce serait une honte… Pâle comme la mort qui plus est, j’ai bien cru que vous n’étiez qu’un corps sans vie laissé à l’abandon ! Dites-vous bien que j’aurais appelé à l’aide si je ne vous avais pas entendue grommeler dans votre sommeil. Allons levez-vous, vite ! »

    Elena sentit un bout de tissu tomber sur sa peau nue tandis que ses yeux s’ouvraient peu à peu, non sans difficulté. Elle fut rapidement saisie d’une affreuse migraine et le rayon de soleil qui vint se poser sur son visage n’arrangea pas les choses. Elle mit un temps à comprendre ce qui se passait. Peu à peu, retrouvant ses esprits, elle se rendit compte qu’elle était allongée au pied d’un arbre, magnifique soit dit en passant, comme s’il était sorti tout droit d’un rêve. Une femme d’un certain âge se tenait auprès d’elle, agitée, ne cessant de parler comme si elle était en proie à une crise. La déchue ne distingua dans ses paroles que quelques mots qui revenaient sans cesse comme « indécent », « pâle » et « honteux ». Elle remarqua vite que l’inconnue avait recouvert son corps nu d’une robe, de piètre qualité, qu’elle l’invitait vivement à enfiler, chose qu’Elena fit aussitôt qu’elle eut retrouvé son état normal. Elle remercia l’étrangère qui lui indiqua une taverne où la jeune femme pourrait se restaurer. Cette dernière partit alors, espérant que cette femme qui semblait incapable de se taire un instant ne le suive pas, tant elle était agaçante.

    Tandis qu’elle marchait, même si elle était encore sous le choc de ce qui s’était produit et qu’il lui fallait un peu de temps afin de remettre ses idées dans l’ordre, elle ne put s’empêcher d’être stupéfaite par la beauté de cette île dont la splendeur allait tant au-delà de la définition du paradis qu’elle en était ineffable. C’était comme si elle était dans le plus magnifique des rêves qu’il était possible de faire, jamais elle n’avait vu un endroit pareil. Elle repensa alors à ce qui s’était passé cette nuit et se demanda si ce n’était vraiment qu’un songe tant tout avait paru réel. Jamais elle ne s’était sentie aussi vivante que dans la peau de cette louve, jamais elle ne s’était sentie aussi libre. Etait-elle lycanthrope ? Après tout cela ne serait peut-être pas dénué de sens, elle avait toujours ressenti comme une affinité avec les loups, c’était comme si elle connaissait tout d’eux sans réellement les connaître. Il y avait dans ce bazar qu’étaient ses souvenirs, comme des images, des sons ou même des odeurs qui lui revinrent d’un coup de fouet cette nuit-là, lorsqu’elle courait si vite que personne ne pouvait l’arrêter. Et puis il y avait l’image de cette louve noire, loin dans la forêt qui était comme un souvenir lointain, donnant l’impression qu’elle l’attendait patiemment.

    Perdue dans ses songes, Elena finit par trouver la taverne dans laquelle elle s’assit machinalement à une table vide, demandant au tavernier seulement un verre d’eau car elle était trop préoccupée pour manger quoi que ce soit.

    « -Vous n’êtes pas d’ici vous. »

    Une voix plutôt rauque avait interrompu ses pensées. Elle tourna alors son regard vers la source de ces paroles, qui était une fille d’une dizaine d’années visiblement.

    « -Non, en effet.

    -Qu’est-ce que vous faites là alors ? »

    Elena fut quelque peu surprise par l’audace de l’enfant, ainsi elle ne répondit pas. Mais cela ne suffit pas à la faire partir car elle reprit.

    « -Vous êtes là pour sauver Gabriella ?

    -Qui est Gabriella ?

    -Vous n’êtes pas au courant ? C’est la fille de ce génie, le p’tit gros… Ben. Lui et les autres l’ont capturée, ils vont lui faire du mal, il faut faire quelque chose ! Parce qu’après ils vont revenir et ce sera affreux… »

    La jeune femme fronça les sourcils, l’enfant avait réussi à ranimer sa curiosité et à lui faire oublier ses propres pensées.

    « -Peux-tu m’en dire plus sur cette histoire ?

    -Vous n’avez jamais entendu parler de cette légende des cinq génies qui auraient formé une société secrète et…

    -Bien entendu mais je croyais qu’ils n’étaient plus de ce monde.

    -Ils sont là de nouveau, ce ne sont que des esprits certes mais ils peuvent exister sans peine dans cet univers et si jamais ils font couler le sang de Gabriella, ils reviendront sous leur forme d’origine pour semer la terreur sur ce monde.

    -Sais-tu où ils se trouvent ? J’aimerais voir cela de plus près. »

    Imprudente comme à son habitude, elle s’était à présent mise en tête d’affronter ces esprits afin de libérer la descendante de l’un d’entre eux. Peut-être que ce n’était que folie passagère après son escapade si vivifiante de la nuit passée mais quoi qu’il en soit, elle allait le faire. L’enfant n’eut pas le temps de répondre, une autre voix se fit entendre, derrière Elena.

    « -Alors c’est toi qui veux sauver Gabriella ?

    -Les nouvelles vont vite. »

    Elena répondit sans réfléchir, juste avant de se retourner. Il n’y avait personne ainsi, il lui fallut un temps pour penser à regarder plus bas où elle trouva un ours en peluche qui, curieusement semblait animé. Il était des plus étranges, portant un chapeau ainsi qu’une ceinture avec des espèces de boules lumineuses. Le plus curieux était une sorte d’objet en métal qu’il tenait dans sa… patte. La jeune femme ne put s’empêcher d’esquisser un léger sourire d’amusement, cette situation étant des plus étranges.

    « -Remets toi jeune fille, je suis tout ce qu’il y a de plus normal derrière cette apparence trompeuse. Viens avec moi, les esprits retiennent Gabriella dans l’opéra du chaos où ils prennent un malin plaisir à rendre fous de peur les malheureux qui osent y pénétrer. Mais je sens que tu as plus de courage que ces poules mouillées ! Tu viens avec moi ? »

    La jeune femme acquiesça, fit un signe de tête pour dire au revoir à l’enfant qui l’avait renseignée et partit dans la rue avec l’ours en peluche. La situation était sordide mais elle était sur « l’île du rêve » et après la nuit qu’elle avait passé, il n’y avait que peu de choses qui pouvaient la surprendre. L’architecture du bâtiment de bois et d’or était magnifique mais Elena n’eut pas le temps de s’attarder dessus, l’ours lui demandant de se dépêcher quasiment à chaque pas qu’elle faisait. C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent à l’intérieur de l’opéra juste après qu’il lui eut adressé quelques dernières paroles.

    « -Tu vas devoir les distraire le temps que je retrouve Gabriella et que je la libère. Fais attention, ce sont des illusionnistes de très haut niveau, ne te mets surtout pas à penser que tout ce qui t’entoure est réel, tu n’y trouverais rien de plus que la folie. »

    Après ces mots il disparut, laissant la déchue seule dans le hall de l’opéra où elle observa brièvement les objets curieux qui se trouvaient dans les vitrines. A vrai dire, ce moment ne put être que bref car quelques instants après son entrée, une silhouette sombre se rua sur elle tandis qu’un rire aigu retentissait dans le corridor. Elle n’eut pas le temps de l’éviter ainsi, cette illusion la traversa, provoquant en elle une sensation de chaleur qui devint vite trop étouffante. Elle créa alors une bulle d’air autour d’elle, y abaissant la température histoire de revenir à la normale. Elle sentit à plusieurs reprises que quelqu’un tentait de pénétrer son esprit, si ce n’étaient plusieurs personnes, ainsi elle redoubla de vigilance, créant de nouvelles barrières par précaution. Cela l’épuisa quelque peu, les tentatives d’intrusion se faisant de plus en plus violentes. Elle se sentit affaiblie mais ne lâcha pas l’affaire. Elle savait ce qui était en train de se passer, les génies tentaient certainement de pénétrer ses pensées pour y découvrir ses pires peurs afin de les matérialiser. C’est alors que les tentatives cessèrent. Soudain, de nouvelles formes au départ floues, puis plus précises se formèrent autour d’Elena. Il y avait toutes sortes de créatures, toutes plus horribles les unes que les autres. La jeune femme s’amusait à penser que les esprits n’étaient pas parvenus à déceler ses peurs, peut-être parce qu’au final, même s’ils eurent pénétré son esprit, ils n’y auraient pas trouvé grand-chose tant il était trouble.  C’est alors que les illusions se ruèrent sur elle, poussant des cris menaçants que la déchue ignora.

    « -Je n’ai pas peur. » murmura-t-elle dans un souffle glacial.

    Les illusions finirent ainsi par produire comme une explosion, disparaissant une à une et laissant derrière elles une fumée noire qui ne tarda pas à se dissiper.

    « -Pas mal. »

    Une voix forte se fit entendre dans les airs accompagnée d’un rire, sans qu’Elena ne puisse en voir sa source, d’où elle conclut que c’était l’un des génies qui s’adressait à elle. C’est alors qu’apparut, comme sorti de nulle part, l’ours en peluche accompagné d’une jeune femme des plus belles qui devait être Gabriella. L’ours était agité plus que jamais et lui reprochait en criant à gorge déployée quelle enfant ingrate elle était. Apparemment, elle avait refusé de s’enfuir car elle voulait faire payer son enlèvement aux génies. Ceux-ci relâchèrent de nouvelles illusions sur les trois individus, qui n’eurent pour effet que d’agiter encore plus l’ours en peluche qui répondait au nom de Max. Il tirait à tout va avec son objet curieux en métal, provoquant des bruits presque assourdissants. Pour mettre fin à cette scène ridicule, Elena décida de s’occuper elle-même des génies afin d’aider Gabriella et partir de cet endroit au plus vite car elle commençait à en avoir assez. Y trouvant un certain amusement, elle usa de sa magie de l’hiver pour modifier les émotions des esprits et les rendre si euphoriques qu’ils se mirent à rire tous en chœur, oubliant la situation dans laquelle ils se trouvaient. Gabriella en profita pour assouvir sa vengeance à laquelle la déchue n’accorda guère d’attention, son seul désir étant de partir. A sa grande surprise, cette jeune fille hautaine lui offrit par la suite de lui apprendre son art des ombres chinoises afin de la remercier de son aide. Les esprits, quant à eux, avaient été si amusés de l’intervention d’Elena qu’ils lui donnèrent la possibilité de les invoquer quand bon lui semblera. Ainsi, on put dire qu’elle ne repartait pas les mains vides.  


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Lieu du mois d'Avril : Le conte de l'ours en peluche et des nobles lépreux.

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