Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez
 

 Là-haut sur la montagne...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Mer 06 Fév 2013, 21:32

Encore un matin. Encore un lever de soleil sur ce sommet neigeux, qui doucement étend ses doigts et vient caresser la cime des arbres, comme une coulée d'or qui les enroberaient, tout en gardant cette teinte verte qui leur est si caractéristique. Le chant des oiseaux qui se réveillent, le craquement de la neige au loin sous la chaleur montante, sous la pression du mouvement incessant, mais imperceptible des sols.

Comme depuis plusieurs mois à présent, Raeden se tenait debout devant la fenêtre de ce qui avait été autrefois la chambre de sa fille. Observer ainsi un nouveau jour poindre le nez était à la fois sublime et douloureux. Personne ne pouvait rester insensible devant tant de beauté, même si on était le mal incarné, cela nous faisait réagir. Mais en même temps, l'apparition chaque jour de l'astre solaire rappelait cruellement à l'ancien ange ce qu'il avait perdu et qu'il se retrouvait coincé dans ces lieux, dans cette maison qui avait été sienne, pour l'éternité.

Le spectacle prit fin, et la forme tremblotante du fantôme se découpa parfaitement sur le sol moisi de la pièce. Elle se haussa légèrement, comme si elle soupirait...chose impossible pour quelque chose de pas palpable non ? Elle se tourna sur elle – même et s'éloigna lentement. Une ombre mouva à son tour tandis qu'un chien se levait et suivait l'Immortel. L'animal ne faisait aucun mouvement et se contentait juste de marcher derrière la forme floue.

L'être immatériel descendit les escaliers et entreprit de faire le tour de la maison. Cette dernière tombait lentement en décrépitude. Cela lui rongeait le cœur autant que de ne pas pouvoir revoir sa famille et savoir ce qu'elle était devenue. Les rideaux étaient déchirés et battaient au vent passant par les fenêtres brisées. Les murs craquaient sans cesse, plaintes lugubres d'un foyer qui s'était éteint dans la haine et la douleur. Les tapis étaient rongés par les animaux, tout comme les plinthes des murs. Les couleurs autrefois si chatoyantes étaient à présents ternes et sans vie.

Raeden traversa chaque pièce comme un fantôme...ce qu'il était devenu après tout. Revenant dans la pièce d'accueil, il se dirigea vers la porte d'entrée et la dépassa, sortant dehors. Le chien s'arrêta sur le pas de la porte et s'assit, regardant l'Ombre qu'il avait choisit compagnon, s'éloigner. Celui-ci n'alla pas loin. Il en était incapable. C'était comme s'il y avait une chaîne qui le retenait à l'habitation, l'empêchant de partir plus loin que de quelques mètres. Il longea cette barrière infranchissable, faisant le tour, pour revenir sur le pas de la porte.

Il regarda le chien.


Qu'est que t'as à me regarder toi?

L'animal lui renvoya un regard neutre, placide. C'était tous les jours comme cela. C'était devenu un rituel entre eux.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 07 Fév 2013, 17:33

Il était encore très tôt… oui le soleil venait à peine de se lever, offrant ses tendres rayon à tout ceux qui lui tendaient le visage. Je n’arrivais pas à dormir, une insomnie… J’avais peur de la même chose que d’habitude. J’avais peur de mes fantômes, ceux de mon passé, de mes vieux démons. Vous savez les monstres qui se cachent sous votre lit n’ont pas tous l’allure de croque mitaines, non… Bien souvent ils revêtent les apparences les plus banales. Ceux des souvenirs qui ont terrorisés notre enfance. J’avais vus une nouvelle fois la bouille de mes parents, celle de mes voisins et voisines (Je vous assure que c’était les pires carnes qui existent.) Je sortais à peine de l’auberge ou j’avais dormis la veille. Enfin… Ou j’avais essayé de dormir en vain. Je pris de quoi manger, après tout j’avais payé pour ça aussi ! On me donna alors un petit pain aux noix, une tranche de fromage et une grappe de raisin. Je pris le tout, le rangeant dans ma sacoche. La femme n’avait pas cessé de dévisager mon œil d’un blanc laiteux… Mais j’avais l’habitude. Moi, mes blessures et mes souvenirs étaient exposés sur tout mon corps. La sorcière qui m’avais transformée en élémentale m’avais arraché la jambe, quant à mon œil… J’étais née avec… A moitié aveugle à la naissance. Je grimpais sur le dos de Jaya, mon Lama. Jeckyll, le grand loup blanc nous emboitaient le pas. C’était mes deux protecteurs en un sens ! Je souris, caressant le flanc de mon animal. La neige sur le sol était fraiche, mais les sapins de la forêt étaient encore verts même si ils étaient couverts de neige. Nous allions faire une petite promenade. J’adorais la neige. Et pas que parce que j’étais élémentale de glace. Mon souffle se transformait en buée. Je souris doucement.

« Dis donc il fait pas chaud aujourd’hui, pour un peu j’aurais presque froid. »

MAIS j’avais prévus le coup, emportant une veste bien chaude et des bottes fourrées. Mes peutons étaient au chaud, même si je ne risquais les engelures que d’un pieds. Mes mains étaient enveloppé dans des moufles. C’était pas classe d’accord. Mais au moins j’étais pas prête d’avoir froid ! J’entendis soudain un grand grondement… Sursautant, je me tournais à droite, à gauche sur ma selle dans l’espoir de voir quelque chose.

« Vous avez entendus ? C’est quoi ? »


C’est juste quand Jeckyll se mit à gronder avec force que je comprenais enfin de quoi il était question… Ce « quelque chose » n’était autre qu’un ours brun visiblement mécontent d’être tiré si tôt de son sommeil hivernal. J’eus un petit cri. Il s’était levé trop tôt et était en pétard contre nous, et croyez moi il n’avait rien du petit nounours tout mignon ! C’était un OURS avec des griffes d’OURS, des crocs d’OURS et… De la bave d’OURS, lorsqu’il grogna, un filet de bave atterrit sur mon visage.

« Mais… C’est dégueulasse ! »

L’ours se redressa sur ses pattes arrières, mais Jaya n’attendit pas plus longtemps… Il détala rapidement, suivit de près par Jeckyll. On était une drôle de procession. Une rousse givrée, un lama divin, un loup maxi forma et un ours gaga… Je vis enfin de quoi fuir. Une issus de secours devant une baraque qui avait connus des jours meilleure. Je sifflais, montrant la maison du bout du doigt, c’est ainsi qu’on arriva à une vitesse incroyable devant la maison… D’ailleurs Jaya faillis se taper un chien… Je dus m’agripper. Mais quand Jeckyll nous rentra dedans… Je perdis l’équilibre et tomba le nez dans la neige. Je me relevais avant de tomber nez à nez avec un homme. Il était comme flou… Comme si la bulle de savon quand laquelle il était fait s’apprêtait à exploser. Je pouvais voir les fantômes, et comprendre ce qu’ils me disaient… Mais lui semblait… Différent. Un peu plus matériel que mes amis ectoplasmique.

« Un ours nous poursuis, je vous demande l’hospitalité le temps que nous soyons sains et saufs, s’il vous plait… »


J’étais exténuée, et je devais avoir une sacrée bouille…Je savais qu’il fallait toujours demander le gîte avant d’entrer dans une maison… Même si la maison appartenait à un mort… J’entendis un grognement au loin dans mon dos… L’ours nous avait retrouvés ?!
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 07 Fév 2013, 22:41

La forme floue frôla le chien, lui passant en parti à travers pour rentrer dans la maison. D'habitude, l'animal ne réagissait pas, restant aussi stoïque que possible. C'était à peine si son pelage frémissait. Comme si le fantôme n'avait jamais existé. Après tout, l'être qu'il avait choisi pour maître ne pouvait pas lui faire de mal. Enfin si, mais pas simplement dans un tel contact. Et puis Leaic avait compris depuis longtemps que pour Raeden, l'embêtait ainsi, même si l'être informe ne l'aurait certainement pas qualifié de cette façon, était la seule distraction qui lui restait. Un jeu, un rituel comme celui de la question réthorique. Et surtout, que c'était le seul point d'ancrage qui lui permettait de ne pas sombrer totalement dans sa folie.

La démence. Elle semblait si douce pourtant. Si alléchante. Il était si facile de lui ouvrir les bras, de lui laisser une place à l'intérieur de soi, d'un endroit rien qu'à elle d'où elle pourrait superviser tout le reste, comme une petite reine. Elle pouvait lui donner une sorte d'absolution, un échappatoire à cette vie et à ce qu'il endurait, tout du moins sur le champs psychique. Après ça, on aurait plus besoin de s'inquiéter de rien. Juste se laisser aller, lui donner les rênes, pour qu'elle prenne totalement le contrôle. S'en remettre à elle, comme un enfant le fait avec ses parents, sans peur ni appréhension.

Toutes ses sombres pensées qu'il ruminait sans cesse l'enfonçaient un peu plus chaque jour dans le gouffre. Il avait fini par s'y résignait, ne supportant plus d'être ici, incapable même de mettre en œuvre une vengeance, cantonnait dans cette maison, dernière vestige de son bonheur et en même temps, centre de son malheur, encore si vivace à son esprit. Si seulement il n'avait pas laissé sortir Alice seule cet après-midi là ! Pourquoi cette discussion avec Chess sur la politique angélique lui avait-elle paru si importante, si cruciale ? Maintenant, il la trouvait tout juste futile, sans importance, à peine plus insignifiante qu'une mouche.

Son état sombrait de plus en plus lorsque le clébard était apparu dans sa vie. L'Ombre n'avait rien demandé, rien cherché, et pourtant, l'animal s'était attaché à lui et était resté. Comme si derrière cet aspect brumeux et sombre, il avait ressenti ce que Raeden avait été avant, la peine qui l'habitait et qui l'attirait vers le fond. L'animal n'avait pourtant pas fait grand chose. Il avait fait irruption dans la vieille maison, en parcourant tranquillement les pièces, comme si les lieux lui appartenaient et lui revenaient de droit. Il avait marqué son territoire sous le regard médusé du fantôme pour ensuite s'installer confortablement dans un des vieux fauteuils rembourrés, peut être le dernier potable de tous. Le revenant avait tenté de l'en déloger. D'une, il ne comptait pas laisser quelqu'un, que ça soit un être humain ou un animal, s'approprier ce qu'il considérait encore comme son chez soi, même s'il en était piégé et de deux, il voulait rester seul, totalement, ne parler à personne, ne voir personne, juste vivre avec ses souvenirs et ses tourments. D'un certain côté, c'était sa fierté qu'il agissait ainsi. Ne pas montrer ses faiblesses, ses blessures.

Mais le chien n'en avait fait qu'à sa tête. Délogé du fauteuil par le maître des lieux peu accueillant, il était simplement parti s’installer sur un autre. Et ainsi de suite tout le reste de la journée. Et les suivantes. Jusqu'à ce que Raeden cède. Ce qui avait prit du temps, mais au final l'animal avait gagné. Et en beauté même puisque l'être ectoplasmique avait fini par lui attribuer un nom : Leaic. Il ne l'avait pas choisi au hasard. Au contraire, c'était très réfléchi comme dénomination. Mais il était le seul à en connaître la signification et il n'avait pas l'intention de changer cet état de fait.

Alors que Leaic aurait du rester flegmatique, comme tous les jours antérieurs, il eut une réaction sortant de l'ordinaire, ce qui fit se retourner le fantôme. L'animal grognait. Il s'était redressé, campé sur ses pattes, comme prêt à attaqué, un bruit de tonnerre roulant au fond de sa gorge, le regard rivé sur la forêt. Depuis que l'ex ange le connaissait, il ne l'avait jamais vu réagir comme cela. Même quand quelqu'un passait à proximité de l'habitation. Aujourd'hui, c'était différent. Il se comportait comme s'il y avait un danger qui se rapprochait vers eux.

Un boulet de canon blanc sortit de la forêt et fila droit vers eux. Et il n'était pas seul, un loup semblant le suivre. Etait-ce ça le danger qu'avait capté Leaic ? Ce...lama – mais qu'est ce qu'un lama foutait ici ??? - poursuivit par ce prédateur, qui voulait certainement le bouffer, ce qui était dans la logique des choses après tout. Le chien de Raeden fit un bond de côté pour éviter le camélidé tandis que celui-ci s'arrêtait...avant de se faire rentrer dans le cul par le loup...qui ne le croquait même pas...Une tête rousse sortit de tout ce fatras et regarda le fantôme...sans peur apparente, lui demandant l'asile parce qu'un ours les pourchassait.

Ca y était, l'Ombre avait sombré dans la folie !! Il n'y avait pas d'autre explication plausible vis-à-vis de cette histoire abracadabrantesque. Cette fois-ci, il devait avoir trop dérivé, sans même s'en rendre compte. Ce n'était pas possible autrement ! Une jeune femme montant un lama blanc, avec un loup pour compagnon et poursuivit par un plantigrade...Franchement, qui sain d'être pouvait croire une telle histoire ?! Même fou, l'homme trouvait cela gros. Il se contentait donc de fixer son regard sur la rousse...unijambiste en plus ?!

Puis son attention se reporta sur Leaic, qui continuait à gronder, mais pas en direction des trois troubles fêtes empilés par terre. Il fixait toujours la forêt, d'où retentit un grognement..tout ce qu'il y a de non amical. La silhouette jusque là floue reprit de la netteté, jusqu'à ce que Raeden retrouve l'apparence qu'il avait eu avant de mourir...avec cette coupure, ce trou net au niveau du cœur, là où le couteau avait pénétré la chair. Il savait qu'il ne pourrait pas tenir bien longtemps cette forme, mais c'était quand même un peu plus présentable.

S'écartant d'un pas, il regarda la femme.


Entrez. Leaic va vous guider jusqu'au salon. Je me charge de l'ours s'il approche.

Il jeta un regard insistant au chien pour bien faire comprendre de ne pas les laisser seuls, sans surveillance....ils ne devaient pas quitter le salon et se promener ailleurs dans la maison. Déjà qu'il avait décidé de les aider. De toutes façons, si leur heure était venue à tous les trois, qu'il les accueille ou pas n'y changerait rien, la Mort viendrait quand même les chercher. Il n'y pourrait rien
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 14 Fév 2013, 17:38




Le chien sentait la présence du prédateur qui nous poursuivait. Moi j’en avais encore le cœur qui battait à 100 à l’heure, mes yeux étaient humides, beaucoup trop d’émotions, beaucoup trop de sensation forte. Pourtant je me considérais comme une petite guerrière, je savais me défendre. Mais pas contre les fauves, pas contre les ours. Je frissonnais encore, regardant l’homme ainsi que son chien. Soit je restais dehors soit… Je rentrais me réfugier dans la vieille maison. Soudain l’homme fit quelque chose qui me surprit… Il n’était plus ectoplasme (ceux là, avec mon don de double vue j’en avais vus des tas.) Mais il prit une apparence plus tangible… On pouvait voir que quelque chose avait déchiré sa chemise et mordus sa peau pile au niveau du cœur. Et… Je réalisais soudain de quelle race appartenait mon interlocuteur. Je suis sûr que vous les connaissez, on les connait tous. La légende racontait que la mort, au lieu de leur donner le baiser de paix éternelle leur donnait une nouvelle vie. Ils ne sont pas tout à fait mort… Mais ne sont pas vivant non plus. Un pied dans le monde des vivants, l’autre dans le monde des morts. Une ombre. Serviteur de la mort. Sa fonction était de récolter les âmes. Il s’écarta de devant la porte, déclarant d’une voix calme, qui, bien que grave me sembla douce.

Entrez. Leaic va vous guider jusqu'au salon. Je me charge de l'ours s'il approche.


Je fis une profonde révérence pour le remercier avant d’entrer à la suite du chien. D’un pas boitillant. La maison avait dus etre, dans un temps, une bien belle maison. De ces maisons qui font rêver. Un peu comme celle dans laquelle j’étais née. Je pris une douce inspiration, me retournant et parlant assez fort pour que l’homme m’entende.

« Je vous en suis reconnaissante. Merci. »

Je me retournais pour rejoindre mon petit groupe, arrivant dans une grande salle spacieuse. Les tapisseries étaient effrités à de nombreux endroits. Je remarquais face aux sofas et aux fauteuils une cheminé, il y avait du bois dedans… Je pris des allumettes dans ma poche, en grattant une avant d’allumer la cheminée, il faisait froids dans la maison, aussi froids que dehors. Je m’assis à même le sol, Jeckyll vint se blottir contre moi, lui aussi était près du feu. Je voyais tant de souvenirs me revenir en mémoire. C’était quand j’étais toute petite et qu’on m’enfermais dans la Tour parce que je n’étais pas assez jolie pour que papa me montre à tous les autres. Mon œil laiteux et blanc n’attirait pas les foules de façon favorable. Alors on m’enfermais avec ma mère, atteinte de schizophrénie et gaga comme jamais… J’enfouis la main dans la fourrure du loup, murmurant doucement.

« Je me demande bien ce qu’on aurait fait si on avait pas trouvé cette maison… Tu crois qu’on se serait fait bouloter par le grand méchant doudou ? »

Le loup couina sa frustration. Cette grosse boule de poil voulait à tout prix me protéger, il était mon garde du corps velus et s’était promis qu’il ne laisserait plus passer aucune insulte ni sévices. Mais l’être humain n’était pas quelqu’un de gentil par nature, et je le savais. Jeckyll gronda un instant avant de poser sa grosse tête sur mes genoux. Jaya ne semblait quant à lui pas intéressé par les câlins, il restait droit comme un piquet, semblant attendre quelque chose. Sans doute que le ciel lui tombe sur la tête. Je me levais, sortant une lyre d’une des nombreuses sacoches que Jaya portait et me mis à chanter. J’évacuais mon stress, ainsi que celui de mes compagnons. Au fur et à mesure la respiration du loup se fit profonde et longue… Moi je chantais, je chantais pour me souvenir, et aussi pour oublier. J’étais barde, j’étais celle qui racontait les récits futurs, les récits présents et les récits du passé. Lorsqu’on lit l’avenir, et qu’on a les connaissances nécessaires sur le passé on en profitait. Moi je ne savais pas grand-chose… Quelques connaissances sur les histoires et légendes du pays, ainsi qu’en mécanique. Mais je possédais un autre talent… Une imagination débordante et délurée. Là était mon point fort.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 14 Fév 2013, 22:08

La jeune femme semblait bouleversée par ce qui lui arrivait. Ca pouvait s'expliquer. Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'on se faisait pourchasser par un ours. Et puis en plus, Raeden venait de passer d'une forme ectoplasmique à sa forme réelle, sans aucun préavis, ni rien. Ce qui avait de quoi être déstabilisant pour n'importe qui. Et pourtant, ce n'était pas ce qui semblait le plus surprendre et gêner la pourchassée. L'animal devait vraiment lui avoir fait une forte impression. Ou alors, elle avait déjà vu des choses du même acabit se produire.

Leaic prit donc les devants et montra le chemin aux hôtes provisoires. Il ne leur jeta pas un seul coup d'oeil et pourtant, on aurait dit qu'il avait des yeux derrière la tête et qu'il surveillait leur moindre fait et geste, alors même qu'il se contenait juste d'avancer. Une fois qu'il pénétra dans le salon, il fit demi-tour sur lui même et s'installa un peu en retrait de la pièce, s'asseyant sur son séant, pouvant ainsi les observer tout à loisir...et surveiller qu'aucun d'eux n'aille ailleurs ou ne touche à ce qu'il ne devait pas.

Pendant ce temps là, Raeden sortit de la maison et avança aussi loin que possible, aussi loin que sa « malédiction » le lui permettait, en direction des bruits émis par l'ours. D'ailleurs, l'animal venait justement de sortir de la forêt et foncé vers lui. Nullement avec des intentions pacifistes visiblement. Qu'à cela ne tienne, il n'avait pas l'intention de céder le pas à la peur et encore moins au plantigrade. Cela se lisait dans son attitude, cette façon de se tenir droit, d'attendre presque avec flegme que le danger vienne à lui.

En réalité, il était déjà en train de passer à l'attaque. Les ombres des arbres se faisaient plus denses, s'étirèrent et s'enroulèrent autour des pattes de l'animal. Celui-ci ne pouvait à présent plus avancer. Ce qui le rendit encore plus furieux au vu des rugissements et des cris qu'il poussait. Se concentrant encore plus sur l'animal furibond, il s'attacha à ses émotions. A en prendre le contrôle. Et à pouvoir les manipuler.

Il remplaça la colère et la rage par la peur la plus primaire, celle qui faisait que même un grand fauve tel que lui préférait fuir que passer à l'attaque. Une fois que Raeden fut sûr que l'épouvante avait bien germée, lorsqu'il vit l'ours se débattre pour fuir, il le relâcha, libérant les ombres et par la même occasion l'animal, qui ne demanda pas son reste et s'en alla à toutes jambes.

Une fois cela fait, il s'en retourna à l'intérieur de la maison, content en lui même du travail accomplit. Et s'arrêta sur le seuil du salon, interloqué par ce qu'il voyait et entendait. La jeune femme s'était installée dans les lieux, allumant un feu....et surtout, elle chantait et jouait de la lyre. L'Immortel lança un regard à Leaic comme si c'était lui le responsable de tout cela. Celui-ci se contenta juste de l'ignorer royalement.

Le fantôme fit un pas dans la salle.


Belle voix...l'ours est parti...et le danger avec.

Pour le compliment, il le pensait vraiment. Il avait été surprit, ne s'attendant pas à entendre de la musique en rentrant. Il n'y en avait plus eu dans cette maison depuis bien longtemps.

Je peux faire autre chose pour vous?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 02 Mar 2013, 23:09

Je chantais, je chantais doucement, pour me calmer, pour me remettre de mes émotions. J’avais toujours eu peur de beaucoup de chose. Et les bêtes capables de me réduire en hachis en faisaient partie. Lorsque ma mère se sentait bien, lorsqu’elle n’était pas en plein délire elle me racontait des histoires, des contes… Elle connaissait beaucoup de légendes et d’histoire. Lorsqu’elle avait rencontré mon père elle était fille de noble, elle avait eu une éducation très poussé, ma mère savait beaucoup de choses et je l’avais toujours admirée. Elle avait été déclarée folle, indigne, et incapable de rester en liberté. Mon père m’avait assignée à son chevet, et j’avais pu voir son état mental se détériorer, pendent ses crises d’hystéries j’étais là. Et lorsqu’elle allait mieux… Elle passait son temps à culpabiliser. Maman n’était pas une mauvaise mère… Non Maman était même très gentille. Mais trop étrange pour ce monde, tout comme moi qui avait un peu trop d’imagination pour mon propre bien. L’imagination… C’était ce qui m’empêchait de flancher, c’était ce qui m’empêchait de devenir totalement folle. Je regardais les murs de la pièce, et ce si joli lustre couvert de poussière. J’imaginais tout ça avant, à l’époque où ce joli manoir était encore en état. Les murs aux couleurs chaudes et luxueuses, Ce lustre qui promenait fièrement ses éclats sur toute la pièce. Ho et les fauteuils en cuir de première qualité…
Mes yeux étaient clos et je chantais, caressant les cordes de mon instrument. Après tout j’étais devenue ménestrelle, je chantais milles et uns récits dans les villes pour gagner ma croute. Imaginant monts et merveilles dans ce manoir qui avait dans ma tête magiquement reprit visage présentable. Il me suffisait au final de pas grand-chose pour perdre le sens des réalités.
Je finis par m’arrêter et par ouvrir les yeux, regardant l’homme qui était rentré dans son propre salon. Sa voix emplit la pièce et me fit esquisser un doux sourire.

Belle voix...l'ours est parti...et le danger avec.

J’eus un soupir de soulagement, mais aussi une pointe de tristesse. N’était-ce pas là une invitation à quitter les lieux ? Je me réchauffais encore un instant avant de me lever et de faire une légère courbette.

« Merci pour ce compliment, ça fait toujours plaisir quand on reconnais le peu de talent que j’ai. Et… Je vous remercie aussi pour ce que vous avez fait de cette bête sauvage, peu de gens auraient eut votre prévenance à mon égard et… Votre bravoure. »

C’était vrai. J’avais vus des gens claquer la porte à de pauvres gens ayant le diable aux trousses, refusant de s’occuper de chose effrayantes qui n’étaient pas de leur ressort. J’ignorais si j’étais comme ça… Parce que en fait j’avais pas de maison, j’avais peur de m’incruster trop longtemps quelque part et de me retrouver enchaînée, j’avais été mise en cage toute ma jeunesse, je vivais désormais une nouvelle enfance ! Je croquais chaque bouchée de cette petite chose appelé vie.

Je peux faire autre chose pour vous?

Je m’approchais de lui, les yeux rivés sur sa plaie ensanglanté, puis relevant les yeux vers lui, un sourire en coin sur le visage.

« Oui… Je suis peut-être un peu trop curieuse pour mon propre bien, c’est même sûr… Mais… êtes-vous un de ces fantômes des légendes ? Ceux qui passent des années sur le lieux de leur mort pour hanter les voyageurs qui s’aventurent sur votre territoire ? »


Je laissais glisser mes yeux sur les murs, pensive. Tant d’histoire, aussi heureuse que dramatique imprégnait ses murs, c’était ce dont j’avais l’impression.

« Votre demeure devait être très belle avant… »


Je n’avais fréquenté que la chambre ou ma mère et moi dormions, contenant que le strict minimum… Et les auberges ou je dormais d’habitude. J’étais fille de la noblesse. Mais je n’en profitais pas. Je ne faisais pas partie des grands de ce monde. Je clignais des yeux avant de hausser un sourcil.

« Je pense qu’un peu de compagnie, hormis votre ami poilu égayerait tout de même votre journée non ? »

Je lui lançais un sourire éblouissant. Je savais que j'allais me faire recevoir, mais il n'empêche que je n'avais pas trop envie de ressortir tout de suite, j'étais encore un peu secouée.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 05 Mar 2013, 15:21

Raeden haussa un sourcil lorsqu'il vit la jeune femme faire une légère courbette devant lui, pour le remercier, que ça soit pour son compliment à propos de sa voix, ou de son aide contre l'ours. Personnellement, il jugeait cela un peu gros. Après tout, il n'avait pas fait grand chose. Il était simplement resté lui même en aidant une personne qui en avait besoin, et en disant ce qu'il pensait, sincèrement. D'ailleurs, il aurait souhaité qu'elle continue de chanter et de jouer. Pendant quelques secondes, il avait oublié où il était et ce qu'il était. Ou plutôt, il était revenu en arrière, il s'était revu dans cette maison, non plus en ruine, mais comme à ses débuts, quand il l'avait construit, pour lui et sa femme. Les toiles d'araignées, les meubles décrépit, tout cela avait disparu pour laisser la place à des murs recouverts de tapisseries, de tentures pour se protéger du froid en hiver. Mais voilà, l'Ombre avait interrompu tout cela en ouvrant la bouche, en coupant le chant de la jeune femme. Maintenant, il s'en voulait un peu, mais il ne pouvait se permettre de lui dire directement. Après tout, elle avait peut être autre chose à faire. Elle ne s'était retrouvée ici uniquement parce qu'elle avait été surprise en chemin par un ours.

Les termes qu'elle avait employé étaient aussi trop fort selon l'homme. Enfin, il fallait bien reconnaître que ça n'avait rien d'héroïque tout cela. Il l'avait fait naturellement et c'était plutôt comme cela que ça devrait être pour tout le monde. C'était quand même la base de l'homme, normalement. Ou alors, l'Ombre continuait malgré lui, et peut être même sans s'en rendre compte, à réfléchir comme l'ange qu'il avait été avant que le malheur ne s'abatte sur sa famille et lui.

Raeden remarqua bien lorsque la jeune femme s'approcha de lui, qu'elle avait les yeux rivés sur la marque de son second crime, l'entaille nette de son suicide. Il ne put s'empêcher de faire un pas en arrière et de croiser les bras, pour qu'elle ne puisse plus voir sa plaie. Bien sur, c'était peut être, voire sûrement, puéril de sa part à lui, mais, c'était comme ça, il se sentait mal à l'aise que quelqu'un puisse ainsi observer l'atteinte qu'il avait fait à son corps et à sa vie. Le demi-sourire qu'elle afficha par la suite ajouta un peu plus à son malaise. Il resta totalement immobile, comme une statut imposante, se contentant juste de « l'écraser » sous le poids de son regard.


Je suis un fantôme … oui … de là à faire parti des légendes, je ne pense pas. Hanter … pourquoi êtes vous rentrée si maintenant vous appréhendez ce que je peux être et ce que je peux faire?

Mais déjà, elle changeait de sujet, comme un moulin change de sens. Lui aussi regarda la maison, sa maison. Les deux temps se télescopaient sans cesse dans son esprit, celui du passé, des temps heureux, recouvert par le voile du présent, terne et sans joie.

Elle l'était, oui …

Là, sa voix venait de perdre d'un peu de sa rigidité, comme si parler de quelque chose qui lui avait tenu à cœur, et qui continuait d'ailleurs, ne pouvait être prononcé avec des mots froids.

Il haussa un sourcil significateur, quand elle mentionna sa solitude et le fait qu'il devait très certainement avoir besoin de compagnie, en ce lieu perdu.


Tiens donc...Leaic n'est pas assez bien ? Et qu'est ce qui vous fait penser que je souhaite égayer ma journée?

Ses mots s'étaient fait un peu plus dur, car sans s'en rendre compte, la jeune femme lui avait fait mal, lui rappelant sa condition, sa punition malgré lui.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 06 Mar 2013, 13:42

Il semblait comme vexé lorsque je fixais sa plaie. Et il s’empressa de la cacher avec ses bras. Les ombres avaient joués avec la mort, en raccourcissant volontairement leur destin. La mort leur offrait donc une seconde vie en tant que faucheurs. Lorsque les gens étaient en fin de vie. Ils venaient, doucement, avec de belles paroles et de la compassion pleins les yeux chercher votre âme et vos souvenirs.

Je suis un fantôme … oui … de là à faire parti des légendes, je ne pense pas. Hanter … pourquoi êtes vous rentrée si maintenant vous appréhendez ce que je peux être et ce que je peux faire?

Je secouais la tête secouant la tête. Un air serein sur le visage. J’avais piqué à vif cet homme déjà blessé, mais c’était tout moi ça. Je ne savais pas vivre en société. Je me raclais la gorge avant de continuer, frottant mes mains entre elles.

« Je n’appréhende pas ce que vous pouvez faire. Ni ce que vous êtes. Vous m’avez protégée d’un ours… Et ce que vous pourriez être n’a aucune importance. De plus vous m’avez accueilli chez vous. Mais… Je ne connais pas grand-chose de ce monde et… J’ai tendance à demander sans cesse sans penser aux sentiments des autres. Alors excusez-moi si je vous ai manqué de respect. Bien des fantômes peuplaient les légendes et les histoires de mon enfance. »

J’en vins ensuite à parler de sa maison. La bâtisse était à l’abandon, sans soin depuis pas mal de temps et la poussière c’était accumulé un peu partout, et c’était fort dommage. Il aurait fallu faire venir des hordes de maçons, d’ouvrier, de vitrier pour remettre cette maison sur pieds. Je surpris le regard mélancolique de mon sauveur, avant de reporter soigneusement mon regard ailleurs de peur de le blesser d’avantage.

Elle l'était, oui …


Je m’humectais les lèvres, regardant tout autour de moi. M’imaginant mille et une histoire pour cette jolie maison. J’avais l’impression qu’elle avait une âme… Moi j’avais toujours vus et imaginé ce que les autres ne pouvaient pas voir. Je touchais le mur du bout des doigts. Marmonnant doucement.

« Beaucoup de sentiments sont ancrés dans les murs… »


Je retirais la main comme si le mur m’avais brûlé. J’étais bizarre, je vivais dans mon petit monde oui. Et peu de gens acceptaient ma compagnie. J’avais toujours été seule. En compagnie de Jaya mon Lama. Puis j’avais rencontré tout d’abord des gens comme Neros, Neith et Sora qui m’avaient donné envie d’offrir ce qu’on m’avais toujours refusé. De l’amitié, de la douceur. Et de la compréhension. J’étais pas la plus belle, ni même la plus intelligente. Mon amitié n’apportait rien de bien important a part mon aide et mon caractère de battante.

Tiens donc...Leaic n'est pas assez bien ? Et qu'est ce qui vous fait penser que je souhaite égayer ma journée?

Sa voix claqua dans l’air comme un fouet et je dus me retenir de sursauter. Sous mes airs de fille forte j’avais peur de bien trop de choses… Je me frottais les avants bras. Personne n’aimait les filles comme moi au final. Je lui répondis néanmoins dans un murmure mélancolique.

« J’ai vécu seule avec mon lama pendent bien longtemps. Et… On finit par s’exclure volontairement du reste du monde. Laissez-moi au moins vous offrir une autre chanson. Après… Je vous promet de m’en aller et de vous laisser tranquille. Oui… Je pense que je vous ai assez manqué de respect comme ça. »

Je fermais doucement les yeux avant de venir m’assoir à nouveau contre le flanc de mon loup qui n’avait pas bougé. Lorsque les doigts se refermèrent à nouveau autour de la lyre je me laissais porter par la magie du lieux, chantant une comptine me venant de mon village. Je l’entendais par la fenêtre de la chambre que je partageais avec maman. Il y avait des barreaux aux fenêtres, pour empêcher moi ou maman de sauter dans le vide. Mon enfance avait été malheureuse. J’avais hais mon père bien des fois pour ce qu’il me faisait subir. Et ces villageois qui étaient capable de me lancer des pierres… Tant de malheur, et pourtant j’avais finis par avoir ma revanche. J’avais finis par renaître… Et par vivre des choses merveilleuses.



Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 07 Mar 2013, 23:00

Bon, il s'était trompé, ce n'était pas la peur qui avait la jeune femme à lui poser la question. Simplement la curiosité...sûrement. Enfin, l'Ombre ne voyait pas d'autres raisons sinon qui auraient put pousser la chanteuse à demander une telle chose. Quoique...Après tout, il ne fallait pas non plus aller chercher loin pour avoir de telles pensées. Elle avait eu tout le loisir d'observer sa plaie et de constater qu'il ne semblait nullement indisposer par sa blessure. Comme si elle n'existait pas en fait, ou qu'il ne s'agissait juste que d'un artifice. Pourtant, il suffisait juste de regarder un peu les dégâts pour comprendre qu'ils étaient vrai. Aucun artifice, aucun maquillage n'aurait pu rendre quelque chose d'aussi naturel, d'aussi...réaliste. En plus, ce qui était surprenant, c'était que la jeune femme devant lui ne donnait pas l'impression de le juger sur ce qu'il venait de lui dire et la déchirure dans son torse. Bien sur, rien ne garantissait qu'elle n'en pensait pas moins à l'intérieur de son crâne. Ca, Raeden n'était pas devin, ni même télépathe, il ne pouvait pas le savoir.

La curiosité la plus simple. Celle des enfants et des gens simples. De ceux qui ne se formalisaient pas des convenances, qui prenaient la vie comme elle venait. L'hôte de l'Ombre semblait faire partie de ceux là. Elle avait le désir de connaître le monde, d'apprendre de nouvelles choses sur tous et tout. Ne pas rester dans l'ignorance, se cultiver, mais pas seulement dans une bibliothèque, entre quatre murs. C'était sûrement pour cela que la jeune femme parcourait le monde...et se retrouvait dans des endroits insolites à se faire pourchasser par un ours. Au moins maintenant, elle avait une chouette anecdote à raconter à sa famille et ses amis lorsqu'elle retournerait chez elle.

L'Immortel observait le manège de la femme devant lui. Elle venait de poser la main sur l'un des murs de la pièce, de la maison, comme si c'était un être vivant et qu'à la toucher ainsi, elle pouvait communier avec percevoir ses souvenirs, ce qui s'étaient passé à l'intérieur, que ça soit le bien ou le mal. Puis elle la retira brusquement, comme si elle s'était fait mordre ou bien brûler. Avait-elle le pouvoir de capter des images, des émotions en touchant les objets ?

Raeden n'en avait aucune idée et quand bien même il aurait voulu se renseigner sur ce qui venait de passer, son œil capta autour chose. Lui avait-il fait peur ? Pourquoi se frotterait-elle les bras sinon ? Qu'avait-il fait ou dit pour provoquer une telle réaction chez elle ? Il ne faisait pourtant pas froid dans la pièce, puisqu'elle avait allumé un feu dans la cheminée un peu plus tôt.

Il s'était une nouvelle fois trompé dans ses déductions. Elle n'avait pas d'ami à qui raconter tout ce qu'elle avait vu, tout ce qu'elle avait vécu pendant son absence....était-ce pour cela qu'elle lui avait proposé un peu de compagnie ? Parce qu'elle se sentait seule..et surtout qu'elle pensait qu'il en était de même pour lui ? Encore une fois, tant de questions, et jamais assez de réponse pour toutes !

Une nouvelle chanson. Avant même qu'il ne puisse refuser ou dire quoique ce soit, elle s'était déjà réinstallée. Ses doigts s'étaient remis à danser sur les cordes de la lyre tandis que celles de sa voix se remettaient à vibrer...et faisaient frémir à l'unisson quelque chose à l'intérieur de Raeden. Il ne savait pas quoi, il ne pouvait mettre de nom dessus. C'était à la fois douloureux et pourtant si doux. Ne pouvant supportant de regarder plus longtemps cette jeune femme qui semblait irradier lorsqu'elle chantait, il se retourna, devant la fenêtre, son regard rivé vers l'extérieur, ses pensées tournées vers dehors, pour se forcer à ne pas ressentir, à ne pas s'attarder sur les images et les souvenirs que cette mélodie faisait remonter en lui. Et pourtant, malgré tout ses efforts, il ne put retenir une larme de couler le long de sa joue. Quand bien même il ferma les paupières aussi fort que possible, c'était trop tard.

Lorsque la chanson fut finie, que le silence revint dans la maison, l'Ombre prit une profonde inspiration, comme s'il recommençait à respirer et lâcha un seul mot.


Merci...

Plus de ton froid ni de coup de fouet. Juste une reconnaissance...quand même teinté de tristesse et de douleur cependant. Il porta sa main à son visage, comme pour remettre une mèche de ses cheveux en place, mais en réalité, c'était la larme qu'il était en train d'essuyer. Enfin, il regarda la jeune femme, comme si de rien n'était.

Que comptez-vous faire maintenant?

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 20 Mar 2013, 08:10

Mes yeux étaient posés dans le vague, moi celle qu’on dénigre, celle qu’on ne comprend pas. J’avais affaire à la première ombre de toute ma vie. Le pompon était que j’avais l’impression de malheureusement prodigieusement l’agacer alors qu’en réalité j’étais curieuse. J’avais déjà fais la connaissance d’un réprouvé. Et d’un sorcier aussi, en fait à chaque fois que j’avais rencontré un sorcier je m’en étais sortie avec foule de problèmes supplémentaires. La première fois une sorcière avait tué mes parents et m’avais transformé en élémental, j’avais ensuite revus cette même femme qui, bien des années plus tard avait voulus m’agresser. Je poussais un petit soupir. Le dernier sorcier en date… Ho j’attendais avec plaisir notre face à face… J’attendais avec plaisir de pouvoir l’achever… De mes propres mains. Il était marqué quelque part qu’un jour je prendrais ma revanche sur cet homme. J’avais tant de fois été confronté à la mort… Au sang, que j’avais finis par croire que tout ce qui m’arrivait était normal. Que j’étais maudite… Je m’humectais les lèvres, fermant doucement les yeux. Née dans le sang… Oui j’étais devenue élémental à coup de violence… De barbarie. Alors… C’était sans doute mon sort. La blessure de cet homme n’était pas la pire. Mais elle mettait mal à l’aise, elle faisait briller une lueur de compassion au fond de mes yeux.

Nous étions tous les deux en train de nous observer mutuellement. Un coup d’œil, un regard timide, beaucoup de questions planant dans l’air. Je levais les yeux au plafond un instant. Comptant les tâches d’humidité. Avant de baisser à nouveau les yeux sur cet homme qui m’avais sauvée. Puis mon regard embrassa la maison rapidement. Ma maison était-elle aussi jolie ? J’en savais rien. Moi j’avais passé mon enfance dans la chambre de maman, toute blanche. On m’avais bourré de médicaments, comme maman d’ailleurs. Une femme cassé, et une fille imparfaite avait rendus mon père un peu fou, et après les agressions des villageois dont j’avais fais l’objet il avait préféré m’enfermer. J’avais l’impression d’être Rapunzel au royaume des cauchemars. Mes cheveux ne pouvaient pas servir d’échelle. Mais j’avais finis par sortir. Aujourd’hui encore… Mon village natal était prit dans les glaces, encore aujourd’hui les villageois dormaient, et ils dormiraient encore longtemps.
Au lieu de penser sans cesse au passé et à mes douleurs je décidais de lui jouer un morceau. Je lui offrait la seule chose que je pouvais faire… Je lui offrais ma voix, je lui offrais mes doigts, grattant les cordes de la lyre. J’étais plongé dans mon monde de musique. Les yeux levés vers une histoire qui ne me concernait pas. Lorsque je finis ma chanson, je me décidais à me relever, jetant un regard à Jeckyll qui s’était endormis sur le sol. Puis m’approchais de mon lama, rangeant dans mon sac la lyre, l’homme me remercia en ce moment, alors que j’étais dos à lui. Sa voix me semblait chaleureuse, du moins plus chaleureuse que ce à quoi j’avais eu droit. Je me retournais alors vers lui. Aplatissant d’une main mes longs cheveux roux.

Que comptez-vous faire maintenant?

Je réfléchis un instant. Ce que je comptais faire ? Un sourire polisson s’étira sur mon visage alors que je fis un tour sur moi-même.

« Je ne sais pas encore… Et c’est ce qui fait qu’on ne s’ennuie jamais ! Mais dites-moi… Au risque d’encore m’attirer vos foudres… Pourquoi restez-vous ici ? Je veux dire… Pourquoi ne pas se mêler aux autres ? Découvrir le monde ? »


Je sortis alors un autre sac du dos de Jaya, m’installant par terre. J’allais manger un petit quelque chose, puis reprendrais sans doute ma route. Dans ce sac en cuir se trouvait une grappe de raisin ainsi qu’un petit pain et un bout de fromage. Je sortis donc un petit grain de raisin, le lançant dans ma bouche. Autant qu'on se le dise. On ne m'avais pas éduquée à proprement parler. Et j'ignorais comment vivre en société.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 22 Mar 2013, 22:31

Elle s'était tu, ses doigts avaient fini de jouer sur les cordes de sa lyre, et pourtant, d'une certaine manière, le chant était toujours présent. C'était comme si chaque parcelle de la maison avait absorbée les notes et les vocalises de la jeune femme. Ce n'était pas grand chose, mais en un sens, ça faisait du bien à tout le monde et cela s'en ressentait dans l'atmosphère. Mais ce n'était que temporaire. Après tout, la chanteuse allait repartir, suivre sa voie, tandis que l'Ombre continuerait à arpenter sa bâtisse, fantôme solitaire dont la substance s’effilait avec le temps, de plus en plus vite même. Cette rencontre fortuite était tombée à pique. Elle avait retardé l'échéance. Elle avait ravivé quelque chose en Raeden. Il ne restait plus qu'à déterminer pour combien de temps. Quelle serait donc la durée de vie de cette flamme avant qu'elle ne meure, étouffée par le manque d'oxygène ?

La jeune fille le regardait. Il ne connaissait même pas son prénom. Etait-ce vraiment important de le savoir ? Après tout, elle partirait bientôt, reprendrait son chemin alors que lui non. Il était peu probable qu'elle repasse par là. Ils ne pouvaient pas se croiser ailleurs, en tout cas, si on partait du principe que l'Ombre resterait à jamais coincé de sa maison. Evidemment, il ne savait qu'un jour, cela changerait. Tout ce qu'il remarquait, c'était que cela faisait à peut prêt un an qu'il était dans cet état de fait et que rien n'avait réussi à remédier à tout cela. Alors, pourquoi cela changerait-il donc du jour au lendemain ? C'était un constat réaliste. Très plombant pour le moral surtout. On pouvait voir un bon côté des choses : Raeden savait ce que le reste de son existence allait être. Il était fixé là-dessus. Même si la perspective au final n'était pas réjouissante du tout.

Les animaux compagnons de la jeune femme étaient presque aussi immobiles et silencieux que des meubles. On en venait à les oublier. Tout comme Leaic d'ailleurs. Il n'avait pas bougé d'un yota depuis qu'il avait guidé les hôtes de l'Immortel jusqu'ici. Il se contentait d'observer la scène et surtout son maître comme s'il sentait que la musicienne avait fait réagir quelque chose en lui. Après tout, l'animal le connaissait. Il côtoyait sa vie depuis un peu moins d'une année, et même si l'Ombre n'était pas un maître montrant à tout va son affection et prodiguant caresse sur caresse, le chien s'était quand même attaché à lui. Ainsi, il arrivait à percevoir ses changements, ses humeurs, un peu plus facilement que le reste des gens qui le rencontraient...ce qui revenait à dire pas souvent.

Elle ne s'ennuyait jamais. Elle en avait de la chance. L'Ennuie était devenue une compagne de tous les jours de l'Ombre. Il avait compris qu'il ne pouvait lutter contre, que c'était l'un des fardeaux qu'il devrait porter toute sa vie....ou plutôt tout le reste de sa mort. L'éternité en somme. Et peut être même plus. Et voilà qu'elle lui posait de nouvelles questions. Elles étaient simples, pourtant la réponse était dure à sortir. Bloquée dans la gorge de l'Immortel, au fond de son cœur et de son âme. Le dire serait reconnaître encore plus sa faute, son mal. Il en était venu à se dire qu'il l'avait mérité, que tout cela était parce qu'il n'avait pas su protéger correctement sa famille. C'était son rôle pourtant, mais il avait échoué, et ils l'avaient tous payé de leur vie. Il en était le coupable et il était donc logique qu'il paie.


Le monde a oublié ce lieu, cette maison. Les autres...il est préférable pour eux aussi qu'ils ne sachent plus...je dois assumer, que je le veuille ou non.

Oué, ça donnait pas forcement une réponse. Enfin, normalement, ça voulait dire qu'il ne pouvait pas aller ailleurs, quand bien même il le souhaiterait. Aussi bien que ses souvenirs, cette maison était sa prison.

Elle mangeait à présent par terre, presque à la sauvageonne. C'était assez surprenant, mais au final, l'homme ne fut pas plus choqué que cela. Lui et les convenances, ça faisait deux. Il lui avait ouvert sa porte. Après ça, elle pouvait faire à peut prêt plus ou moins ce qu'elle voulait, tant qu'elle ne fouillait pas partout ni n'abîmait plus que ne l'était déjà la demeure et les affaires à l'intérieur.


Evitez d'en mettre partout...d'accord ?

Sa réplique pouvait paraître bourrue, et d'un sens, elle l'était. Mais le ton légèrement interrogation de la fin de la phrase atténuait quand même le tout.

… Même si Leaic se fera certainement une joie de repasser derrière vous.

Rajouta-t-il plus pour lui même que pour autre chose en jetant un regard vers le-dit animal.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 12 Avr 2013, 00:19

Nous étions deux inconnus l’un pour l’autre. Mais dans un certain sens nous étions aussi deux êtres dotés de sentiments. L’homme semblait moins crispé. Il semblait plus enclin à discuter. Je levais les yeux sur lui et nos regards se croisèrent. Je lui adressais alors un joli sourire. Un peu timide. C’était clair que j’avais plus été un pot de colle embêtant qu’une brave petite pour lui ! Mais bon, si ces quelques notes lui avaient au moins fais plaisir… C’était alors déjà une petite victoire.

Mais bientôt j’allais reprendre la route… J’avais peur de m’arrêter trop longtemps à un endroit, c’était une peur qui ne me quittais jamais vraiment. J’avais vécu jusqu’à mes 17 ans enfermée dans une chambre, sans espoir de sortie. J’avais peur de me retrouver ainsi enfermée pour toujours dans un autre endroit. Vous connaissez ces stupides peurs phobiques ? Celles qui vous poussent à faire des trucs idiots… Celles qui vous poussent à faire des raisonnements stupides. C’était pour ça que je voyageais, pour ça que je voyais du pays. Je voulais prouver d’une part au monde, qu’une gamine, aussi handicapée par une jambe de bois articulée soit-elle, pouvait accomplir de grandes choses. Mais je voulais aussi m’éloigner le plus possible de ce village qui a un jour été mon enfer. Je lui avait posé une question innocente. Mais le temps de réponse m’indiqua que j’avais encore… Gaffé. J’avais l’impression de marcher sur des œufs. Car blesser cet homme plus qu’il l’était n’était pas ce que je voulais. Je lui offris un regard désolé.

Le monde a oublié ce lieu, cette maison. Les autres...il est préférable pour eux aussi qu'ils ne sachent plus...je dois assumer, que je le veuille ou non.

J’eus une petite moue gênée avant de lui répondre d’une voix douce.

« Moi je trouve ça trop triste… Rien ni personne ne devrait être oubliés. Moi je me rappellerais de vous, j’vous le promets. Et… Si par miracle un jour vous parvenez à sortir, dans ce cas là je suis sûre que nos routes finiront par se croiser à nouveau. »


Je n’avais rien avalé depuis la veille et me mis donc à avaler quelques trucs qui traînaient dans mon sac. Généralement j’étais à proximité de la ville pour pouvoir me payer un repas chaud. Mais je devais avouer que je ne me l’étais pas jouée futé sur ce coup ci.

Evitez d'en mettre partout...d'accord ? … Même si Leaic se fera certainement une joie de repasser derrière vous.


Je lui adressais un clin d’œil avant de sourire doucement.

« Vous en faite pas, si je salis je nettoie. Je ne souhaiterais pas laisser une mauvaise image de moi. Dans le style gamine curieuse, casse pied et faisant des miettes partout. Néanmoins… Même si je me suis montrée désagréable avec vous, sachez que j’ai été heureuse de discuter avec vous. »


Je me relevais, remballant mes affaires, l’estomac un peu moins vide. Avant d’épousseter mes vêtements, puis me tournant vers lui, j’eus un grand sourire. Avant de sortir un petit jouet en bois, taillé par mes soins, un petit soldat. Tout de rouge et de noir vêtus. Puis de lui tendre.

« Tenez, prenez ça comme un souvenir de mon passage. Votre maison me rend triste, elle me semble vide depuis trop longtemps. Au moins je suis sûr qu’avec ce petit quelque chose elle aura retrouvé au moins… Un tout petit peu d’éclat. »


Je sifflais et mes animaux se relevèrent. Alors que je souriais doucement à mon sauveur.

« un jour je suis sûre qu’on se recroisera… Et que vous aurez repris part au monde extérieur. Merci pour l’ours en tout cas. Et… Ne perdez pas espoir. Il ne faut jamais perdre espoir. Autrement tout devient fade et triste. »


Je me levais sur la pointe des pieds, collant une bise sur sa joue. C’était le genre de baiser qu’une gamine faisait à un adulte. Et… Par rapport à lui, j’étais encore une gamine.

« Au revoir Raeden. »

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Là-haut sur la montagne...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» | Description de la Montagne de l'Edelweiss |
» Le ventre de la montagne | FB | Alþjófr
» [Rp Spécial] - Le siège de la Montagne
» [Event] Partie II. La montagne de l'Edelweiss Enneigée
» Annexion montagne et monopole de l'Adamantite et Mithril [PV Cocoon]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Est :: Edelweiss enneigée-