Et voilà , je m'étais encore foutue n'importe où n'importe comment , à risquer ma vie pour tout et n'importe quoi ... Au milieu de ces brigands , la jeune femme à terre me dévisageait , commençant sans doute à comprendre que j'étais pas venue pour la finir mais bien pour lutter contre ses adversaires . Même si c'était ce garçon que je ne connaissais pas qui m'avait intercepté en pleine rue avec la ferme détermination de faire que je l'aide à sauver cette jeune femme maltraitée par ses imbéciles .

Il m'avoua ne point la connaître et je soupirais face à l'innocence des enfants , qui les faisaient devenir presque trop gentils ... Mais trop faibles pour accomplir 10 B.A par jour tout seul ... Me voilà donc encore lancée dans une affaire qui ne me concerne pas plus que celui qui m'a envoyé !

Je regarde les malfrats avec attention , les comptant , les détaillant . Ils ont juste l'air armés et pas dangereux en matière de magie , à ce qu'ils laissent voir de ce côté-là en tout cas . Ils n'étaient pas plus de 4 ou 5 , c'était bien peu pour moi mais bien trop pour l'enfant qui m'attendait derrière la porte . Ils commençaient déjà à me demander ce que je foutais avec leurs grosses voix qu'ils trouvaient sans doute menaçantes à mon sujet bien que cela ne me fasse strictement rien . Toujours avec la même délicatesse , l'un d'eux s'impatienta , se jetant sur moi poing levé . Sans arme ? Oh je sais qu'il n'est pas rare de croire que ses hommes nous croient inférieures , nous , femmes ! Mais nous raisonnons bien mieux que la plupart d'entre eux . Et toujours si peu de considération ? C'est désolant !

Je le recevais néanmoins , l'esquivant simplement , optant pour l'agilité et la vitesse plutôt que sa force brute inutile , sans réfléchir . Et dès qu'il fut derrière moi , creusait son ventre d'un coup de sabre qui le transperça dans le dos , et retirait violemment la lame de la plaie . Bon lui il allait crever . Les autres n'avancèrent pas , doutant soudainement de moi et du fait que je puisse être un plus gros handicap que prévu .

Je n'avais pas réellement envie de me battre et attendais sagement qu'ils réagissent . L'un deux s'impatienta à nouveau , bientôt suivi par un autre , et l'un à l'autre opposé , se jetèrent sur moi tandis que je me préparais . Et dès que le point de choc fut culminant , disparaissait dans l'ombre , laissant les deux se rencontrer comme l'un et l'autre auraient fait avec un mur .

Revenant normalement derrière la jeune femme qui n'avait pas bougé du sol , je l'attrapais , l'aidant à vite se relever avant qu'ils ne comprennent , sautant par la fenêtre de l'arrière de la petite maison et le temps que les brigands cherchent où j'étais avec ma rescapée , j'étais passée devant la bâtisse et emmenait le jeune homme à ma suite . Lui sommant de me suivre en courant , la jeune femme que je tirais par le bras . Une fois que j'estimais avoir emmené mes amis à l'abri , la jeune femme nous remercia milles fois bien que le jeune homme aux cheveux bleus tint à rediriger toutes ses éloges vers moi . Je murmurais un "Ce n'est rien" gêné , en toute modestie pensez-vous !

- Je n'ai rien à vous offrir , surenchérit la jeune femme , mais je vous suis très reconnaissante ! Éternellement même !

Et avant que je ne puisse rajouter quoi que ce soit , le garçonnet me tendit une paire de lunettes que j'attrapais hésitante , les mettant sur mon nez tandis qu'il s'expliquait :

- Moi je vous offre cela ! Ses lunettes permettent de voir à travers à peu près tout !

Et effectivement ! C'était fascinant car je voyais maintenant à travers le mur de la maison d'à côté , une mère servant le repas à sa famille , qui me fit doucement sourire . Je les enlevais et les rangeais précieusement dans une de mes poches , remerciant milles fois le garçon , rajoutant que ce n'était vraiment rien . Mais la nuit tombait et il fallait que je retrouve mes compagnes de route à l'auberge :

- Excusez-moi mais je dois vous laisser . C'était bien sympathique cependant ! A la revoyure !

Et je reprenais mon chemin après quelques moqueuses révérences , partant d'un pas guilleret , heureuse d'avoir moi aussi fait ma B.A du jour . Mais alors que je marchais pour retourner à ma chambre d’hôtel et piquer un bon petit somme , le jeune homme m'interpella . Je me retournais avec un grand sourire fiché sur le visage , l'écoutant attentivement .

- Et au fait , je ne vous ai même pas demandée votre nom si je vous revoir mademoiselle ...

Je le regardais de haut , riant doucement . Cela sonnait comme faux dans la bouche d'un enfant de "se revoir" . Je lui répondis néanmoins , incapable de refuser quoi que ce soit à ce gamin si adorable .

- Sora . C'est ainsi qu'on me nomme , c'est comme ça que tu me trouveras où que je sois encore à traîner ma carcasse ! Compris ?

Il hocha la tête , et je lui rendais un sourire en le décoiffant , lui adressant à nouveau mes salutations d'un geste de la main et disparaissant au coin de la rue , remettant encore ses fameuses lunettes sur mon nez , regardant autour de moi , épiant quelques touchantes ou étranges choses . C'était stupéfiant ... Cette saleté de curiosité chez moi !

Il était assez étrange de partager son repas avec quelqu'un qui ne mangeait pas. En effet, ça faisait quelque jour que je dormais dans l'auberge de la ville, ne sortant pas beaucoup. Mais maintenant que je mangeais, ben c'était étrange de la voir me regarder manger sans rien manger, mais en même temps c'était inutile pour elle. Si au début tout le monde m'avait regardée bizarrement, ils avaient fini par comprendre et ne faisaient plus attention. Du coup, j'étais assez tranquille. En plus l'aubergiste était un vieil ami, alors je ne pouvais pas vraiment dire que j'étais mal à l'aise pour le reste.

- Anna, tu sais que si tu dois éviter tes parents, tu devrais peut être partir plus loin. Pas que tu me déranges, ne te m'éprend pas, mais ce n’est pas vraiment prudant.

Quand je disais que c'était une vielle ami, il n'avait pas vraiment tord, mais pour le moment j'étais bien, alors autant continuer à profitée n'est-ce pas.

- Une idée de ce que tu veux faire maintenant ? Car il a raison, on ne peut pas rester et puis j'espère que ta seule ambition n'est pas de rester ici. Tu veux certainement en savoir plus sur ce qui t'entoure non ? Voir le monde et devenir plus forte.
- Ne t'en fais pas, je conte bien partir, même prochainement, mais j'aimerais savoir où avant de partir. Dit moi, comment ça va ce passé les pochai fusions ? Je veux dire les combats, je ne connais certainement pas ta magie. Et puis il y a le kadaï aussi, je ne sais pas vraiment comment maitriser.
-Si tu veux, on n'a cas se trouver un endroit ou nous pourrions nous entrainer. Pour mes pouvoirs, tu as accès à mes souvenirs, donc tu pourras les maitriser sans problème. Mais c'est vrai que pour le Kasaï c'est plus compliqué. Enfin, n'oublie pas que c'est le feu, donc le plus dangereux sans doute.

J'avais alors réfléchi à un endroit tranquille et surtout ou le danger serait vraiment minime. Mais même un endroit complètement désert ne me semblait pas vraiment une bonne idée. Car même l'herbe pouvait prendre feu. Enfin, de toute manier, ce soir je contais allée dormir tôt, vu que j'avais envie d'essayer des le lendemain et pour ça, il faudrait que je me repose le plus possible.
Une fois dans mon lit, je remarquais qu'Arina était à la fenêtre, en même temps, on s’était liée, tout ce qu'elle m'avait demandé en échange, c'était de servir de porte-parole. Et je n'avais toujours rien fait dans ce sens malheureusement. Mais je ne savais même pas comment m'y prendre. Surtout que partageant ses souvenirs, j'avais compris pourquoi elle avait besoin d'aide. Mais c'était tellement complexe en fin de conte. Enfin j'aurais tout mon temps pour y réfléchir, mais j'avais d'autres choses à accomplir avant.
Le lendemain, on avait fini par se rendre dans une grotte, je me souvenais qu'il y avait une partie qui nous donnerait assez d'espaces et comme c'était de la roche, ça ne risquait pas de nous crée des problèmes. Arina fusionna alors avec mon éventail, je sentis rapidement le pouvoir du feu y émanée et je passais donc on bon moment à m'entrainée. Cependant, ça m'avait demandé beaucoup d'énergie, car c'était la première fois que j'utilisais le kadaï. Mais je ne regrettais pas au moi ça m'avait permis de comprendre mieux ce pouvoir. Même si j'étais maintenant complètement crevée, malgré la nuit que j'avais passée.
Du coup, elle fusionna avec moi, me prévenant que j'aurais un contre coup quand ont se sépara et qu'il vaudrait mieux être dans mon lit quand ça arrivera.

On avaient, enfin, je m'étais donc mise en route pour rentrée chez moi, cependant, en passant devant une maison un jeune garçon me rentra dedans, demandant de l'aide et quiconque prenait le temps de l'écoutée. Je m'étais alors approchée un peu plus de lui.

-Attend mon bonhomme, calme-toi et surtout explique moi ce qui ce passe. Pourquoi est ce dont tu as besoin d'aide mon grand ?
-Une femme ce fait attaquer dans une maison le bas, par plusieurs gars, je veux l'aidée, mais je suis trop faible, même pour un magicien, aidée moi s'il vous plaie.

Magicien ? Il était étrange de ce dire que lui et moi avions fait partie de la même race, mais c'était maintenant du passée. Par conte, si on personne n’était en danger, je ne pouvais pas restée à ne rien faire n'est-ce pas. Mais comment avait été il mit au courant ?

-Bon conduit moi là-bas, mais explique-moi comment ça ce fait que tu es au courant de quelque chose comme ça.

Sur le chemin il m'avait alors expliqué qu'il avait réussi à crée une étrange paire de lunettes, cependant, alors qu'il s'amusait avec, je du me retenir de l'engueuler et du coup attirée l'attention, la suite n'était pas rassurante et il fallait que je presse le pas si je ne voulais pas avoir la mort de cette jeune femme sur la conscience.

-N' n’oublie pas que c'est mon énergie que tu prends, plus tu va loin, plus le contre coup sera lourd, fais y attention, d'accord.

Ce n'était pas pour elle qu'elle m'avait dit ça, mais bien pour moi, elle était réellement inquiète de ce qui pourrait m'arriver, ça me réchauffait le cœur.
Une fois près de la maison, je lui demandais alors de m'attendre pendant que j'y allais. Je m'étais alors approchée discrètement de la porte et l'avait ouverte calmement. Rapidement, j'avais alors demandé les capacités qu'elle possédait.

-Il est temps que tu me le demande, ce qui peut être utile ici, lecture des pensées et sans doute les illusions, pour la jeune femme, je pourrais la soignée. Mon contrôle de la nature ne sera pas trop utile ici. Enfin pour l'utilisation, laisse-toi guider.

Je sentis alors la jeune femme prendre le contrôle de mon corps, tout en se m'étant face ou trois hommes qui était face à nous. C'était étrange d'attendre ce qu'ils pensaient. Comme le faite qu'ils allaient me faire payer mon intrusion. Rapidement, j'avais pris mes armes a la main, mais malheureusement, je ne pourrais pas utilise le feu vu qu'elle m'aidait à restée debout.
Les illusions qu'Arina m'aidait à cré étain assez surprenant pour une première fois. Même si je devais combattre mon envie d'utiliser mes anciens dons. En tout cas, les trois hommes furent rapidement expédiés dans le royaume des songes. Ils étaient fort pour s'en prendre à une jeune femme sans défense, mais à moins qui avait été entrainée, c'était une autre histoire. Je m'étais d'ailleurs approchée d'elle, heureusement, elle était vivante et grâce à Arina, j'avais réussi à la soignée efficacement.
Le jeune magicien avait alors donné une paire de ses fameuses lunettes, je n'en voyais pas vraiment l'utilité, mais pourquoi pas ? J'en trouverai bien une à un moment donné. Une fois que je me fus assurée que l'enfant serait rentrée chez lui et que la jeune femme allait bien. Je m'étais alors rendue à l'auberge, m'allongeant sur le lit, Arina me souhaitait bonne nuit, je ne compris que quand on se sépara de nouveau et que la fatigue arriva comme un coup de massue. Je m'endormis rapidement.

« Il t’a dit que c’était là ? » - « Ouais, mais il a pas voulu entrer. Enfin j’le comprend ! » - « Alors qu’est-ce qu’on fout là ? » - « Devine ! » Lança-t-il simplement à son chat tandis qu’il passait la porte de la petite auberge. Sans s’encombrer des banalités d’usage, le génie monta les escaliers, le chat noir sur l’épaule de son maître. Entrant dans la petite chambre, ils trouvèrent alors un corps sans vie, marqué par deux petites traces de crocs au niveau du cou. Il n’y avait pas de doutes, Ed avait encore frappé ! Usant de la clé magique pour ouvrir un portail vers le manoir Kuro, le chat repassé sous forme humaine aida son maître à passer le corps sans vie jusqu’à leur chez eux pour ensuite l’entreposer dans un endroit frais de la cave, le temps de l’enterrer ailleurs.

Revenant bien vite dans la rue commerçante pour nettoyer la scène de crime, Alec laissa Seijin au manoir pour être un moment seul, même si en réalité il n’était jamais vraiment seul. Une fois le portail fermé, le génie se dédoubla et Misaka prit sa forme habituelle, aidant Alec à nettoyer les ravages de son fils. Une fois la chambre de nouveau propre, les deux fusionnèrent pour ne former qu’une personne et il descendit au rez-de-chaussée pour payer la chambre et inviter l’aubergiste à la fermer. Une fois son souci du jour réglé, enfin pour l’instant, il s’accorda un petit moment sous la protection des étoiles, à admirer le ciel. Peut être irait-il faire un tour au parc, s’allonger un moment, ou se téléporter n’importe où en fait, cela lui plaisait bien aussi à dire vrai !

« Excusez-moi monsieur, vous pouvez m’aider ? » - « A quoi donc mon p’tit ? » - « Heu … Y’a un monsieur, il fait du mal à une dame, dans une maison, mais je ne peux rien faire, je suis trop … Trop petit ! » - « Qu’est-ce que tu racontes ? » - « Suivez-moi ! » A la fois intrigué et surpris, il suivit le garçon qui le mena jusqu’à une rue un peu plus tranquille que celles qu’ils avaient emprunté précédemment. Sortant alors de sa poche une paire de lunettes, il les posa sur son nez et fixa le mur droit devant lui. Les retirant pour les donner au génie, celui-ci imita l’enfant et fut surpris de ce qu’il voyait. Outre le fait que le gamin disait effectivement vrai, il parvenait à voir à travers la matière … Mais où avait-il trouvé ce truc ? Et comment …

« Dis moi, pourquoi en es-tu arrivé à regarder ce mur ? » - « Heu … Ben vous voyez … Je suivais une dame et à un moment elle s’est arrêtée ici … Alors j’ai tout vu … » - « Par tout vu, tu veux dire que tu observais aussi … » - « Oui bon ça va hein ! Alors, vous pouvez m’aider ou pas ? » - « Tu me proposes quoi en échange ? Hors de question que je fasse ça gratuitement ! » - « Vous êtes dur en affaires vous ! Bon, ben ça sera une paire de lunettes comme ça ! » - « D’accord, mais je les veux maintenant ! » Ayant eu raison du mioche, et aussi assez satisfait de son coup, il usa alors de la clé passe partout pour ouvrir la porte comme si c’était chez lui, puis avança silencieusement jusqu’à ce qui semblait être un salon, dont la paix environnante était entachée par des cris étouffés, des gémissements de douleur féminins, et aussi quelques bruits secs typiques des coups. Entrant comme s’il était invité, il toisa nonchalamment l’homme, ce qui lui valut un regard haineux en retour. Se jetant sur le génie, le tortionnaire s’écrasa à ses pieds, incapable de faire le moindre mouvement, paralysé par la peur et ses sens détraqués, logique quand on se pense en haut d’une falaise aux bords glissants, incapable de rebrousser chemin ou avoir une bonne prise imaginaire ! Prenant son temps pour libérer la femme, il la questionna longuement et découvrit que le type n’avait rien de charmant. D’un petit regard vers Seijin, le génie intima ses autres à son compagnon qui sauta alors de son perchoir tandis qu’Alec aidait la femme à sortir.

« Elle va bien ? » - « Regarde par toi-même, mais sans tes lunettes ! » - « Et … Et l’homme ? » - « Je crois qu’il ne posera plus de problèmes ! » Emmenant la femme dans un endroit qu’il connaissait plutôt bien, il la laissa au bons soins des médecins du sanctuaires qui pourraient lui prodiguer tous les soins nécessaires. Cependant, au moment où il allait partir, le génie fut interrompu par le garçon qui d’une se présenta, et de deux lui demanda pourquoi il ne voyait rien à travers lui, mis à part un tas de magie. A ceci, Alec ne répondit qu’un petit clin d’œil complice, avant de rebrousser chemin pour récupérer Seijin qui avait du finir de se repaître depuis un temps. Punaise, ce n’était pas aujourd’hui qu’ils allaient avoir une nuit tranquille, encore bien des enterrements allaient suivre s’ils continuaient comme ça ! Une fois revenu au manoir avec un second cadavre sur les bras, le génie trouva néanmoins vite une utilité à ces lunettes : à présent, il était capable de trouver le meilleur endroit pour creuser, évitant les racines, les trous, pièges et autres tombes déjà creusées dans la forêt des murmures !

Le regard vermeil du lancier détailla ostensiblement le jeune garçon, tandis que sa curiosité s'éveillait déjà vis-à-vis des raisons qui poussaient un si jeune individu à rechercher l'aide de personnes martialement compétentes. Dans le coin, Ercan n'était probablement pas la plus efficace, mais il possédait quand mêmes quelques aptitudes semblant intéresser son interlocuteur. L'avantage – ou l'inconvénient – de se balader avec son arme visible. La lance à double pointe dans son dos semblait attirer à elle seule tout un tas de petits boulots plus ou moins intéressants rien que par sa présence. Dépendait ensuite de son porteur s'il acceptait ou non ce qu'on lui proposait. Et pour le moment, il était plutôt enclin à écouter ce que le jeunot avait à lui raconter. Un jeunot, qui, visiblement, devait être plus dans l'intellectuel que le labeur physique, à en juger par son apparence. La main droite de l'Elémental se posa machinalement sur sa hanche, tandis que l'autre vint distraitement titiller quelques unes des mèches argentées retombant sur son visage, les enroulant nonchalamment autour de ses doigts.

« Mmm, bon. En gros, tu cherches quelqu'un pour faire la castagne à ta place. »

Malgré le ton du lancier, qui n'avait en rien été accusateur, le jeunot se mit à danser d'un pied sur l'autre, l'air gêné. Apparemment, il n'était pas vraiment familier avec ce genre de besogne. Engager des gens pour faire le sale travail. Même si en l'occurrence, le sale travail était en un sens plutôt glorifiant. Ceci dit, d'une manière générale, le jeunot ne semblait pas être familier avec le concept de castagne même. Même si il devait posséder suffisamment de neurones pour bien appréhender la chose, il y avait fort à parier qu'il n'avait que rarement pris part à un réel affrontement. D'autant plus que, d'après ses dires, il n'était qu'un jeune magicien en formation. Son esprit cherchait visiblement une réplique pertinente à sortir, mais Ercan lui épargna cette peine en reprenant la parole.

« Bah, t'as pas à t'en faire. Faut bien quelques âmes bien intentionnées dans c'bas-monde. »

Accourir en mode 'prince charmant' pour sauver une belle jeune femme de ses détracteurs, voilà de quoi faire rêver plus d'un adolescent à la tête pleine d'idéaux. Ercan avait déjà passé cet âge-là – qui avait d'autant plus été un âge assez particulier pour son cas – et n'était pas vraiment enjoué à l'idée de sauver une demoiselle en détresse. Il n'était pas non plus gêné d'avoir éventuellement à le faire, mais cela impliquait pour lui de bouger un petit plus que d'habitude sa carcasse de flemmard né. Raison pour laquelle il n'était pas vraiment classé dans la catégorie des personnes 'bénéfiques'. Le regard vermeil du lancier quitta le visage juvénile de son interlocuteur pour aller se balader dans les environs, observant distraitement les maisons baignées dans les rayons du soleil couchant. Rien de mieux qu'une fin d'après-midi pour violenter une femme dans une maison lambda du quartier résidentiel. Et rien de mieux qu'une fin d'après-midi pour aller jouer les défenseurs de la veuve et de l'orphelin. Enfin, si cela en valait la peine. Luka avait suffi à éveiller la curiosité de l'Elémental, mais il lui en fallait un peu plus. Et le magicien n'était apparemment pas dupe puisque son expression n'avait pas changé en dépit des propos du lancier.

« C'qui tombe plutôt bien, c'est que j'suis garde du corps à mes heures perdues. Maint'nant, tu t'doutes bien qu'il va me falloir un peu plus que ça pour bouger mes vieux os. »

Façon de parler – il était loin de se considérer comme un vieillard. Mais vis-à-vis de son interlocuteur, il pouvait se permettre d'utiliser cette expression. Et tout ce qu'il attendait de ce dernier, c'était qu'il éveille encore un peu plus sa curiosité. Son regard vermeil se planta de nouveau dans celui du jeune magicien, tandis que ses lèvres esquissaient un sourire espiègle.

« Je n'ai pas d'argent... commença le magicien.
- Bah, fit le lancier en haussant les épaules, laissant bien entendre que l'argent était loin d'être le carburant essentiel de sa motivation.
- Mais j'ai ça ! » poursuivit le jeunot en brandissant fièrement la paire de lunettes pendant autour de son cou.

Le lancier haussa un sourcil. Scepticisme et curiosité mélangés, la seconde primant sur la première. Son regard rubis commença à examiner l'objet à la recherche d'une quelconque particularité, mais le magicien l'interrompit en posant les lunettes sur son nez tout en clamant :

« C'est simple ! Vous les mettez comme ça et... »

Le jeunot s'interrompit, ses yeux s'élargissant comme des soucoupes, l'incompréhension se peignant sur son visage juvénile. Incompréhension que partagea le lancier, qui ne voyait pas en quoi mettre des lunettes pouvait changer la face du monde, mais il se contenta de réitérer son haussement de sourcil, son index autour duquel était enroulé une mèche argentée arrêtant toute activité distraite. Panique à bord du navire Luka.

« Hé... Mais... Attendez... Vous êtes... Vous êtes une femme !? »

L'index du lancier retomba, se débarrassant ainsi de la mèche argentée, et l'Elémental toussota, visiblement gêné. Le jeunot venait d'accomplir un exploit que peu d'individus en ce monde étaient parvenus à accomplir. Et à défaut de susciter une réelle admiration de la part de l'hermaphrodite, cela lui avait au moins fait comprendre le principe de fonctionnement de l'artefact posé sur le nez du magicien.

« Heum, non. C'est... plus compliqué que ça, bonhomme » répondit le lancier en évitant soigneusement le regard du jeunot.

Un silence embarrassé s'installa entre les deux interlocuteurs. Un silence qui ne dura toutefois pas bien longtemps, seulement le temps que l'Elémental remette en place ses pensées dans les bons tiroirs – les chaussettes avec les chaussettes, les idées bizarres avec les idées bizarres. Ceci fait, il leva de nouveau les yeux vers le jeun magicien, qui lui aussi semblait avoir trouvé un intérêt soudain pour le sol sous ses pieds. L'Elémental ne put s'empêcher d'esquisser un sourire narquois en tendant la main vers le jeunot, réclamant son dû.

« Allez, fini les blagues. Faut s'la jouer prince charmant maint'nant. »

Le regard que lui adressa le jeune magicien lui fit clairement comprendre qu'il ne prenait pas totalement cela pour une blague et qu'il se posait toujours quelques questions, mais il enleva toutefois ses lunettes et les posa dans la main tendue de l'Elémental. Celui-ci les rangea dans sa poche avant d'administrer une claque dans le dos de Luka, l'enjoignant à la fois de se remettre les idées en place et de lui montrer le chemin.

Et c'est ainsi que, une dizaine de minutes plus tard, le lancier se retrouvait face à trois gus plus un, dans une maison lambda du quartier, trois gus plus un qui semblaient ne pas avoir réellement apprécié l'interruption de leurs activités par un péquenot plus un mioche. Ainsi que le défoncement totale de la porte d'entrée par un abus de pouvoir magique élémental involontaire, dont l'auteur était directement dénoncé par les arcs électriques émanant encore de son corps. Le contrat ne stipulait de toute façon pas qu'il y avait dommages collatéraux à éviter. Même si Luka adressa à l'Elémental un regard sceptique laissant deviner un doute quant à la pertinence de son choix de mercenaire.

Il était de toute façon trop tard pour changer d'avis. Et malgré ses quelques déboires avec ses pouvoirs d'Elémental très récemment acquis, Ercan demeurait un lancier respectable. Et à peine l'acier chuintait-il en sortant du fourreau que le jeune 'homme' s'était déjà élancé vers le premier à se saisir de son arme à la vitesse de l'éclair, transperçant de la pointe de sa lance la gorge du malfrat. Il fit tournoyer son arme pour se débarrasser du corps et prit une seconde pour évaluer de nouveau la situation.

Les deux autres hommes s'étaient à leur tour saisis de leurs armes, une épée courte pour l'un, une dague pour l'autre. Quant au troisième, qui était occupé à battre la jeune femme lorsque les deux intrus avaient surgi, il s'était retourné pour se saisir d'une arbalète de poing, qu'il chargeait présentement d'un carreau. Et il sentit que Luka se plaçait derrière lui, débutant une incantation quasiment inaudible. Le malfrat armé de l'épée s'élança le premier, effectuant une feinte avant de porter un coup d'estoc. Ercan le dévia du manche de sa lance, tout en effectuant un pas sur le côté, enchaînant avec un coup de pied porté dans les côtes du bandit. Ce dernier recula, tandis que le second attaquait à son tour. Le lancier, bénéficiant de l'allonge de sa propre arme, ne le laissa toutefois pas approcher et l'arrêta dans son élan en effectuant un large mouvement horizontal avec sa lance, qui cueillit son adversaire au niveau de l'estomac. L'homme recula en chancelant, tandis que le lancier reprenait sa distance par un pas arrière tout en reprenant son arme à deux mains.

Mais il n'eut pas le loisir de repartir à l'offensive, son regard vermeil repérant immédiatement l'arbalète levée du troisième homme, qui s'apprêtait à tirer non pas sur l'Elémental, mais sur le jeune magicien. Sans attendre, Ercan bondit sur ce dernier, et les deux intrus roulèrent au sol enchevêtrés, alors que le carreau passait à quelques millimètres de l'oreille gauche de l'Elémental. Interrompu dans son effort magique, Luka laissa échapper son sort, et une bourrasque de vent l'entoura, ainsi que son protecteur, entraînant le carreau dans son souffle magique. La pointe du projectile effleura la pommette gauche du lancier, y traçant une balafre sanguinolente. Le jeune Eren y vit cependant une opportunité d'exploiter ses propres capacités magiques et, influençant le vent déjà invoqué par le magicien, envoya une rafale tranchante à l'homme armé de l'arbalète, le faisant vaciller puis chuter dans un fracas sur le sol, à côté de sa victime qui tentait de mettre un ordre dans ses pensées. Ménage mental apparemment fructueux puisque la jeune femme saisit le premier objet lui venant sous la main, à savoir l'arbalète de l'homme, et en abattit violemment le manche sur le crâne de son agresseur.

Luka fut le premier à se relever, voyant fondre sur lui l'épéiste. Ercan, encore accroupi au sol, fit choir dans sa main gauche deux lames de jet qu'il lança en direction de l'homme. La première fut déviée par le tranchant de la lame, tandis que la seconde vint sectionner la carotide du malfrat, qui s'effondra avec un regard empli d'incompréhension. Et lorsque le dernier homme vit Ercan bondir sur ses pieds et se mettre en garde en effectuant un moulinet avec sa lance, il hésita un instant avant de débarrasser le plancher, passant la porte défoncée de la maison à une vitesse record. Le lancier ne lui prêta que peu d'attention, son esprit interpellé par un second bruit de choc, semblable à celui qu'avait produit l'arbalète en heurtant le crâne de son possesseur. Et, effectivement, le jeune 'homme' ne put constater qu'avec un amusement certain que la jeune femme violentée venait de nouveau d'asséner l'arme sur le crâne du malfrat, ses yeux remplis de larmes de rage. Et lorsqu'elle leva les yeux vers le jeune magicien et son protecteur, tous deux purent constater l'effort conséquent qu'elle fournissait afin de conserver sa dignité.

« Merci. »

Les deux hommes échangèrent un regard. L'index d'Ercan vint essuyer distraitement le sang coulant le long de sa pommette gauche, tandis que les épaules de l'Elémental se haussèrent avec nonchalance.

« J'vous en prie, fit-il avec tout autant de désinvolture. Oubliez pas d'aller faire un p'tit tour à la clinique. »

Puis il tourna les talons, récupéra ses deux lames de jet, et fuit sans demander son reste par la porte toujours autant défoncée. Il avait déjà récupéré son dû. Il n'avait aucune raison de rester plus longtemps, autant laisser profiter Luka de son entrevue avec une jolie jeune femme. C'est ce qui formait la jeunesse, non ?

Spoiler:

Myrialuna était en train de manger un petit quelque chose dans la rue du quartier résidentiel. Son ventre avait grondé. Elle avait eu réellement faim et c'était donc avec l'intention de manger qu'elle avait donner quelques pièces à un homme pour avoir un truc à manger. La jeune femme s'était donc doucement assise sur un banc libre. Ses longs cheveux blonds pâles se faisaient balayer au rythme du vent. La jeune femme souriait doucement. Elle était une fée. Sa bonté et sa bonne humeur étaient naturelles et surtout elles étaient bien contagieuses. Tous les gens qui passaient devant elle souriait à son magnifique sourire. Elle adore faire sourire les gens et c'est donc pour cela que la jeune femme s'est mise dans la tête de rendre la journée meilleure pour certaines personnes aujourd'hui. C'était son objectif. Oui ce l'était.


Une petite fille passait par là et vu ses vêtements, soit elle est orpheline, soit ses parents n'ont pas beaucoup de moyens afin de la laver et de lui offrir de beaux vêtements. La jeune femme s'est donc mit dans l'idée de l'observer. Les yeux azurés de la fée la fixait. La petite fille aux vêtements délavés s'en allait prendre une pomme d'un marchand quand soudainement Luna fit un mouvement de la main et un vent passait devant la main de la fillette, l'empêchant de prendre la pomme. Surprise, elle réessayait. Ce fut la même chose qui se produisit. Tournant alors les yeux vers la demoiselle aux yeux bleus, elle la regardait de ses grands yeux ronds et affamés. La jeune femme lui fit doucement signe de s'approcher. Apeurée, la fillette s'approchait quand même de cette femme. Myria posait doucement une main contre son épaule et lui sourit.


- Je sais que cela doit être difficile pour toi de vivre dans ces conditions. Mais je t'en pris fait attention à ne pas te faire prendre, jeune fille. Je n'aimerai pas du tout que tu te vois la main coupée ou que l'on te jette en prison. Même si tu es une petite fille, j'ignore si c'est possible ou si on te punirait sévèrement.


La jeune fille se mit alors à pleurer devant la jeune femme. Les doigts de la fée se resserrèrent délicatement contre la frêle épaule de la fillette et Luna lui présentait alors la main sous ses yeux et elle sourit. Elle jouait un peu avec ses doigts qui étaient contre son épaule afin d'éveiller l'esprit de la petite. Elle redressait alors les yeux et les écarquilla quand elle vit soudainement une pêche commencer peu à peu à grossir dans la main de l'inconnue. Elle levait ensuite les yeux vers Luna.


- Elle est pour toi. Je peux t'en donner quelques unes si tu le désire.


La jeune fille sautillait sur place, visiblement heureuse et lui demandait de lui en donner quelques unes. Souriant, Luna se mit à faire pousser quatre autres pêches l'une après l'autre afin de lui en donner cinq au total. La jeune femme se redressait alors et passait sa main dans les cheveux de la petite avant de se redresser.


- Prend soin de toi, petite...


Puis, la jeune femme prit la direction d'une ruelle. Ses longs cheveux blonds pâles balayaient doucement ses épaules alors qu'ils retombaient contre son dos dans une douce cascade pâle. La jeune femme continuait calmement de marcher jusqu'à ce qu'elle rencontre un jeune garcon qui venait en sens inverse. Il faillit la bousculer et Luna posait une main contre son épaule pour l'arrêter avant qu'il ne la heurte. Les yeux de la fée se baissaient alors vers lui et le jeune garcon regardait la jeune femme. Les yeux de l'inconnue semblait presque le captiver mais il secoua la tête pour se reprendre.


- Tu devrais regarder où tu vas..


- Je suis vraiment désolée! Mais je dois vite chercher quelqu'un pour m'aider.


- T'aider pour quoi?


- J'ai vu un homme frapper une femme innocente plus loin! Si tu m'aides, je t'offrirai des lunettes qui peuvent voir à travers les murs et même les vêtements!


Soudain, elle ouvrit grand les yeux à ses dernières paroles. Voir au travers des vêtements? Elle lui demandait alors où était cette maison. Aucun homme n'avait le droit de lever la main sur une femme sans raison! Même encore là, c'était une indignation. La jeune femme fut conduite à la dîtes maison et grâce à son aide, elle ouvrit la porte et entrait en fracas dans la pièce. Une jeune femme était allongée sur le sol. Les yeux de la fée exprimaient maintenant de l'indignation alors qu'elle redressait les yeux vers l'inconnu. Ses intentions étaient clairs. Il commencait alors à insulter la fée et se dirigeait en sa direction afin de lui faire subire le même sort puisqu'elle se mêlait de choses qui ne la regardait pas. Soudainement, elle ouvrit la bouche et un terrible son sorti d'entre ses lèvres. L'homme se prit alors la tête entre ses lèvres et sous la douleur, se plia en deux et se laissait tomber sur le côté, assommée par ce cri.

Mais soudainement, elle vit que l'homme n'était pas seul dans cette maison. Il y avait d'autres hommes qui avaient fait du bruit en se laissant tomber au sol sous la douleur. La jeune femme posa calmement un pied devant elle et jugea combien d'hommes il y avait dans la pièce. Elle ne s'en était pas tout de suite apercue. Soudain, elle vit un homme se lever et prendre un couteau. Il brandit son bras pour le lancer et la jeune femme courait vers un mur. L'homme sourit, comme s'il croyait l'avoir coincé. Il lanca le couteau mais la fée disparut dans le mur pour se retrouver de l'autre côté. Elle souriait elle aussi. Clignant des yeux, il fut abasourdit. La jeune femme apparût de l'ombre sur son côté droit dans la fente de la porte pour le repousser violemment avec son contrôle du vent contre le comptoir et il se cogna violemment contre le marbre.


La fée sortait alors sa dague de son fourreau et la fit calmement rouler dans sa main avec un mouvement fluide du poignet. Le troisième et dernier homme courait vers elle. Elle fit le même dégât qu'au premier en poussant un cri désastreux et il s'écrasait au sol en se pliant en deux, mains sur les oreilles. La douleur devait être vive pour les oreilles. Myrialuna se penchait alors vers la femme et vérifia qu'elle allait bien avant de la traîner calmement à l'extérieur et l'installait confortablement contre le mur. Elle se retournait vers le jeune garcon.


- Prend soin d'elle, d'accord?


- Oui, mademoiselle.


Soudainement, il fourrait ses mains dans ses poches et sortit une paire de lunette qu'il tendit à la fée. Myrialuna sourit et prit la paire.


- Merci beaucoup.


La jeune femme lui fit doucement signe de la main alors qu'elle se détournait pour continuer son chemin. Elle avait aidé une pauvre femme innocente à se sortir des mains de plusieurs hommes malfaisants qui lui voulait du mal et elle avait gagné une paire de lunette qui pouvait faire voir à travers la matière. C'était magnifique comme journée, non? Retroussant un peu les lèvres vers l'avant, la fée poursuivit son chemin en chantonnant un petit air familier...