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 Promenons dans les bois [quête Haru]

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Sam 27 Oct 2012, 22:43


La forêt des murmures, lieu lugubre, miroir de mon âme d'antan. Comment me suis-je retrouvé de cet endroit, cela reste pour moi un mystère. Je marchais, sans but précis, à travers ce dédale infini d'arbres entremêlés, perdu dans une brume mystique. Le temps avait quitté ce monde, me laissant perplexe, suspendu dans un espace immuable, incapable de m'en échapper.

On aurait pu se croire dans un monde de cauchemar, avoir l'impression que derrière chaque arbuste se cachait des monstres sans nom. Chaque relief de ce paysage prenait la forme de serres, de crocs, prêts à déchirer tout corps à leur portée. Cet endroit respirait le doute, la peur, un sentiment d'insécurité, et jamais je n'aurais pu me douter que des festivités puissent y avoir lieu. Et pourtant, il y avait peu, un homme d'importance y en avaient organisées. Quel imprudence de sa part! Quel homme censé aurait laissé ses enfants jouaient sans surveillance aucune ici? Mais cette nouvelle me remplit non pas de joie, mais d'un grand intérêt. Je comptais bien m'en servir dans un but précis. J'allais me jouer de ce baron qui, j'en étais sur, donnerait tout pour pouvoir retrouver sa progéniture. Il allait devenir ma proie, mon jouet et cela me changerait des femmes qui devaient, aujourd'hui, éprouver envers ma personne, une haine et un mépris à faire pâlir les individus les plus sensibles.

D'un pas décidé, je me remis en route. J'avais perdu toute notion d'orientation, ne sachant où j'allais. Retournais-je sur mes pas que je serais bien incapable de le remarquer. Un instant, une pensée me fit doute. Allais-je errer en ce lieu pour cette éternité que m'avait offert mon appartenance aux génies? Heureusement pour moi, cette idée ne fit qu'une apparition fugace, vite remplacée par l’appât du gain. J'étais prêt à tout pour réussir, quelles que soient les conséquences de mes actes. Dans un premier temps, il me fallait retrouver un semblant de pouvoir. Je ne pouvais pas rester si faible. Non je me le refusais ...

A force de persévérance, je me retrouvai à l'orée de la forêt, près de l'habitation du baron. Sans savoir comment, mon souhait venait de se réaliser. Il ne me restait plus qu'une chose à faire, obtenir du baron son propre souhait pour ensuite le détourner. Malsain, pervers? Quel que soit la façon dont vous pouvez interpréter mon comportement, soyez sur que le résultat est la seule chose qui m'importe en ce monde.


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Mer 31 Oct 2012, 00:49



    Il ne faisait pas particulièrement beau. Du moins, sous les épais branchages sombres de la forêt des murmures, les rayons du soleil peinaient à réchauffer l'atmosphère et illuminer les alentours. Haru marchait en silence sur le sol recouvert des feuilles mortes que le vent frais balayait. Vicieuse petite brise automnale, elle faisait frisonner l'ange déchue qui était comme à son habitude fort peu vêtue. Ne portant simplement qu'une légère robe blanche au corset lacé, ses bras et ses épaules étaient nus, offerts aux intempéries. Tremblante, elle soufflait doucement sur ses longs doigts pâles et glacés, sans vraiment pourtant se préoccuper du froid environnant. Ses grands yeux, d'un drôle de rose soutenu, vagabondaient sur la grande demeure qui surplombait les environs, non loin d'elle. Un sourire aurait presque pu naître sur ses exquises lèvres éternellement inexpressive. Elle demeura flegmatique, cependant, comme à sa charmante habitude. Elle n'en était pas moins satisfaite. Silencieuse, elle avança de sa démarche légère et agile, une idée derrière la tête.

    Quel idiot... Le baron qui vivait ici n'avait-il donc aucune petite cellule grise sous son crâne dégarnie ? Quelle imprudence de laisser quelques adorables bambins se promener seuls dans un lieu aussi mystérieux et dangereux. Haru avait presque du mal à croire cette histoire farfelu, que tous avait au bout des lèvres. Car après tout, il pouvait très bien s'agir de rumeurs lancées par ce riche monsieur, qui aurait voulu se débarrasser d'éventuels gêneurs, héritiers ou on ne sait quoi. Et en cas de disparition, mieux valait jouer la comédie pour s'innocenter, et peut-être ne point se faire haïr des parents, pour peu qu'ils soient encore en vie. Le pouvoir et la fortune, deux choses si précieuses aux yeux de détestables êtres pour qui l'amour et la famille étaient bien vains. La jeune déchue n'aurait même pas été surprise de frôler la vérité.

    Bien évidemment, ce n'était en rien pour s'assurer de la bonne santé de la progéniture du Baron que Haru s'était rendue dans les parages. Cela ne la concernait pas, et pour être tout à fait honnête, en plus de ne pas réellement l'intéresser, elle n'en avait que faire. Ces véritables desseins étaient beaucoup moins nobles. Demoiselle à l'allure angélique, petite poupée vivante, elle avança lentement jusqu'aux grands escaliers qui la mèneraient au pavillon, sans pour autant monter le marbre blanc. Comme nerveuse, elle entortillait quelques mèches de sa longue chevelure de jais autour de ses doigts, le regard baissé. Elle mourrait presque d'envie de se retrouver seule auprès du vieil homme. En quelques minutes ou heures, elle pourrait briser cet homme, son rang et son honneur avant de lui faire quitter ce monde avec violence. Au moins aurait-il, avant de connaître une bien grande souffrance, pu goûter à quelques délices du paradis. Et si la faim de la jeune femme n'était point satisfaite avec ce riche vieillard, elle aurait encore quelques hommes à dénicher pour s'amuser.

    Haru jeta un coup d'œil derrière elle, pour s'assurer qu'elle avait bien fait disparaître les grandes ailes noires, si caractéristique des gens de sa race. C'était chose faite. Mais elle se retourna vivement, crispée, pour reculer rapidement. Elle en oublia les grands escaliers et tomba à la reverse, dans un petit cri de surprise. Elle poignarda de son regard de poupée le jeune homme qui venait de sortir de d'un coin de la forêt. Muette, la jeune femme le contempla. C'était un bel homme, avec des yeux expressifs et des cheveux clairs. Le genre de petits minets qu'Haru aimait avoir, avec lesquels elle prenait du plaisir, dont les jeux macabres étaient plus que savoureux. Leur agonie était un enchantement, et leur dernier râle, un régal. Mais ce n'était guère le genre de choses qu'il fallait dire lors d'une première rencontre, du moins, pas tant que l'homme en question n'avait pas baissé sa garde. Haru se contenta de rester allongée sur les escaliers, sans dire un mot ni quitter du regard l'étranger qui venait d'arriver.

    Autant dire que cet inconnu n'avait pas intérêt à perturber les plans qu'elle avait habilement préparé. Pour son propre bien personnel.
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Ven 02 Nov 2012, 02:27


Devant moi se tenait, majestueusement, le manoir de ce Baron imprudent qui avait eu la malheureuse idée de laisser sa progéniture se promener seule dans cette lugubre forêt. Jamais je n'aurais imaginer qu'une demeure d'une telle splendeur aurait pu se trouver en ce lieu et pourtant. Qu'avait il bien pu se passer dans la tête de cette famille? Enfin, quoi qu'il en soit, je me devais de me remettre en route, je ne comptais pas rester à l'orée de cette forêt plus longtemps.

Je m'approchai alors du bâtiment, marchant das ce qui semblait être le jardin de cette propriété, tout en posant mon regard sur les quelques fenêtres d'où s'échappait une douce lumière feutrée. Tout semblait calme, silencieux et sans âme qui vive, jusqu'au moment où, peu à peu, le sentiment d'être observé s'imposa à moi. Alors, intrigué, je me mis à la recherche de l'origine de cette sensation. Personne n'était près de moi. Mes yeux se posèrent alors sur les escaliers qui menaient à l'entrée du manoir. Quelle ne fut pas ma surprise quand j’aperçus la délicate silhouette d'une femme allongée sur les marches.

En véritable gentleman, je me dirigeai alors vers elle dans le but de lui venir en aide si elle le souhaitait. Plis je m'approchais et mieux je pouvais distinguer ses formes. Elle avait une apparence fragile, délicate qui devait surement plaire à un bon nombre d'homme. Sa peau était pale et donnée l'impression d'être faite en porcelaine. C'est alors, qu'une fois suffisamment près d'elle, je me perdis dans son regard. Pour la première fois, je fus incapable de porter mon attention ailleurs, et la couleur de ses iris m'avaient envoutés à un tel point que je me sentais capable de tous les miracles pour elle.

Au prix d'un terrible effort, je détournai mon regard de ses yeux d'un rose magnifique. Dès que je fus libéré de son emprise, je retrouvai ma capacité à réfléchir par moi même, mais à partir de maintenant je savais qu'il fallait que je prenne gare à ne plus croiser son regard. Alors avec force et courage, je repris mon rôle de véritable homme à femme. Lui faisant mon sourire le plus tendre je lui tendis la main pour l'aider à se relever

Et bien, gente demoiselle, souhaitez vous qu'un jeune homme vous vienne en aide et vous tienne compagnie? Si c'est le cas je me ferais un plaisir de remplir ce rôle ...

Laisser miroiter un avenir plaisant était si délectable quand on savait que rien de tel ne se passerait ... Enfin, non pas que je voulais couper court a toutes discussion, mais j'étais venu ici dans un but précis, et je ne pouvais me permettre de passer encore plus de temps à ne rien faire. Alors je repris la parole tout en relevant la demoiselle pour la remettre sur ses deux pieds

Dites moi, pourquoi resterions nous ici alors que nous pouvons aller nous abriter à l'intérieur du manoir? Autant en profiter ne croyez vous pas?

Je pris alors la décision de lui laisser croire qu'elle avait le choix, mais, avec naturel, je montai une marche de l'escalier, lui faisant alors comprendre implicitement qu'elle devait venir avec moi


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Dim 18 Nov 2012, 02:30



    Haru devait avoir l'air d'une véritable petite poupée, l'une de ses figures d'antan qu'on croyait oublié, avec un visage de porcelaine aux traits angéliques malgré cet air brisé, des grands yeux envoutants et prenants à la couleur surprenante, des lèvres exquises et une chevelure de princesse. Quelle ironie de conférer à une créature telle qu'elle une apparence si innocente et céleste, une aura de pureté si réelle qu'on ne pourrait douter de sa bonne foi. Elle semblait juste être d'une timidité maladive, mal dans sa peau, et on croirait volontiers qu'un vil être lui avait causé quelque mal. Le Malin était rusé, et il préférait emprunter le masque d'une étrange candeur. Le regard posé sur l'étranger qui s'approchait lentement, la jeune femme se contenta dans le plus grand des silences de replier ses longues jambes contre sa poitrine, tapotant nerveusement de ses longs ongles ses genoux. Elle n'appréciait guère d'être ainsi prise au dépourvue, pourtant, le jeune homme qui lui faisait face avait l'air charmant, souriant et poli. Avec un adorable minois, il aurait l'une de ses proies de choix que la déchue aimait traquer avant de s'en emparer et de les détruire. Mais ce n'était pas exactement le genre de chose qu'il fallait dire lors des présentations. Muette, Haru laissa son regard glisser pour se perdre dans la passionnante contemplation de la terre battue, ignorant royalement la main qu'on lui tendait. Elle tourna la tête sur le côté, une petite moue sur les lèvres. Qu'elle aimerait pouvoir s'adonner à ces petits jeux malsains, cet homme était superbe, d'une apparence angélique et immaculé, et il aurait été délicieux de le tâcher du rouge de son propre sang. Elle ferma les yeux, juste une ou deux secondes. Le temps d'imaginer, caresses et baisers, la méfiance s'endormir, et ainsi désarmer, elle n'aurait qu'à attendre, attendre le bon moment pour frapper et tuer.

    C'était mal, c'était mauvais, et Haru sentit au tréfonds de son âme le démon rire, satisfait. La jeune femme tâcha de l'ignorer et releva avec douceur sa tête pour planter ses prunelles claires dans le bleu de celles du jeune homme. Elle entrouvrit ses lèvres roses, prête à dire quelques mots, comme si ces premières paroles allaient être de doux murmures ou quelques mots d'amour. Bien évidemment, il n'en fut rien et de sa voix claire aux accents mélancoliques, la déchue répondit tout simplement :

    « Pour arriver à mes fins, si vous êtes aussi puissant que beau parleur, votre aide pourrai être un atout.»

    Était-ce un compliment ou non? De la part de la déchue, c'était assez dur à dire, car ce qui était évident pour la plupart des gens ne l'était guère pour elle, et sa façon d'envisager les choses échappait à beaucoup. En un mouvement lent et élégant, Haru se releva, seule, sans quitter des yeux celui qu'elle avait face à elle. Se courbant légèrement pour se mettre sur ses deux pieds, son visage s'approcha de celui du génie, pour s'en éloigner. Cet homme était vraiment grand, alors qu'elle était plutôt petite, mais sur les marches, elle était à sa hauteur. Elle ne put profiter de ceci puisqu'il entreprit de gravir les escaliers, tout en continuant de parler.

    « Cela ne m'intéresse pas. Je veux rencontrer le propriétaire au plus vite, remplir mon rôle, et partir. Et vous, que faites vous dans les parages?»

    Le ton qu'elle utilisait était étrange, comme dénué de toute émotion, et elle ne tentait même pas d'en insuffler aux mots qu'elle prononçait. Les politesses, les bienséances et les moeurs, tout cela avait fait partie de sa vie passé, mais aujourd'hui, ce n'était que principes lointains dont elle ignorait tout et qu'elle ne désirait pas apprendre. Plus maintenant. Cela ne servait à rien.
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Mer 21 Nov 2012, 03:02

Les premiers propos de la jeune demoiselle me laissèrent perplexe. Je ne savais comment les interpréter, ni comment y réagir. Avait elle voulu me faire un compliment ou alors, de par ses paroles douces, m'avait elle lancé une insulte mortelle? Ne pouvoir apporter de réponse à ces questions me mettait quelque peu mal à l'aise. Enfin, quoi qu'il en soit, elle avait réussi a piquer au vif ma curiosité insatiable. Je me demandai quelles pouvaient bien êtres ses fins, et je me promis de les découvrir, même si pour cela je devais me résoudre à jouer à un jeu dangereux ou mesquin. Je devais dire que sa délicate apparence innocente, sa douce voix, en totale contradiction avec ce qu'elle venait de me dire, m'intéressait, et j'avais envie de mieux la connaitre. Car une femme prête à tout pour arriver à ses fins, méritait qu'on lui porte un attention toute particulière ne croyez vous pas?

Suite à cela, elle ne fit qu'accentuer ma curiosité, me disant qu'elle voulait rencontrer le propriétaire de ce lieu et remplir son rôle. De quel rôle voulait elle parler exactement, je ne le savais. Je pouvais supputer qu'elle était la pour les mêmes raisons que moi, sinon pour quoi une demoiselle d'apparence pure viendrait elle dans ce lieu lugubre? Mais il se pouvait aussi qu'elle soit la dans un autre but. Avec elle, rien ne paraissait aussi simple et c'est en cela qu'elle m'intriguait. Elle me demanda ensuite ce que je faisais ici, question légitime après tout, je venais de l'accoster sans même me présenter. Elle aurait très bien pu me prendre pour un homme sans foi ni loi, en voulant à sa pureté. Heureusement pour elle, je n'étais pas ce genre d'individu, je respectais les femmes, même si je me jouais d'elles de temps à autre, mais cela, comment pouvait elle le savoir? Je décidai alors de lui répondre, et avec un peu de chance, elle allait peut être pouvoir m'aider à atteindre mon propre objectif



Et bien pour savoir si je suis aussi fort que beau-parleur, nous allons devoir passer du temps ensemble, comme cela, vous pourrez juger par vous même, qu'en dites vous?



J'avais dit cela sur un ton suave où l'on pouvait surement sentir toute la niaiserie humainement possible, sans pour autant que cela paraisse comme irrespectueux. Mon envie de jouer au chat et à la souris avec cette demoiselle mystérieuse devenait de plus en plus pressente, aussi, je décidai de me laisser aller. Après tout, se divertir quelque peu ne pouvait me faire du mal. Je continuai alors sur le même ton :



Quant à ce que je fais ici, rien de plus simple, je souhaite moi aussi pouvoir m'entretenir avec le baron. On dirait bien que le sort s'acharne à nous faire passer du temps ensemble, n'est ce pas magnifique?



Insolent? oui on pouvait surement me qualifier ainsi, mais que voulez vous, on ne change pas un être comme cela. Quoi qu'il en soit, il était plus qu'évident que pour avoir notre entretien avec le baron, nous allions devoir tous deux pénétrer dans ce manoir. C'est pour cela que, sans plus attendre, je poussai les larges portes de l'entrée, reculai d'un pas, et fis signe à la demoiselle, dont j'ignorais toujours le nom, d'entrer avant moi.



Gente Dame, je vous en prie, venez donc à l'encontre de cette douce chaleur bienfaisante.



Je n'avais pas pris la peine de faire savoir notre présence aux habitants de cette demeure, et cela était tout à fait délibéré. Je voulais voir comment allait réagir ces individus, pouvoir les observer, pour ensuite calquer mon comportement pour obtenir d'eux ce que je souhaitais.

Une sorte de majordome arriva alors, nous regardant comme si nous venions de commettre le plus grave de tous les impairs. Sans lui laisser le temps de prononcer le moindre mot je lui ordonnai d'une voix ferme et assurée, de nous menez à son maitre. Les yeux ébahis, il nous pria alors de le suivre. Alors, en parfait gentleman, j'attendis que la demoiselle fasse le premier pas.

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Sam 15 Déc 2012, 01:21

    Toujours la même, mais pourtant toute autre. Les allures de fleur fragile, d'oiseau égaré et effrayé avaient quitté Haru, qui se tenait bien droite sur l'une des marches, ses traits angéliques bien moins craintifs que quelques instants auparavant. Son visage lisse était, certes, toujours dépourvu d'émotion, mais même l'expression de mélancolie dépressive qui l'habitait habituellement n'était plus. Bouche légèrement entrouverte, elle passa doucement sa petite langue sur ses lèvres roses, son regard ensorcelant de sirène envoutante digne de ces araignées noires vrillé sur le jeune homme blond qu'elle toisait en silence. Si aucun sourire n'illuminait sa petite bouille d'ange des ténèbres, on aurait pu aisément le deviner tant il aurait convenu en ce moment même. Le céleste était toujours présent, mais accompagné d'un sentiment de cruauté ou de mépris, de malice ou de malveillance, tout cela était bien dur à cerner et démêler. Soudainement, ces gestes, même les plus infimes, semblaient emprunt d'une certaine noblesse. Elle avait un côté royal. Lentement, sans lâcher du poison de son regard le génie non loin d'elle, la déchue fit un pas sur le côté, avec élégance, mains jointes devant elle, avant de remonter les marches dans une envolée de crinoline blanche.

    Elle ne prit pas même la peine de répondre aux paroles prononcées plus tôt qui se voulaient très certainement arrogantes. Elle s'en fichait, et tout cela ne l'importait guère. D'humeur étrange, le temps des rires naïfs venaient de s'achever, tout comme celui des jeux d'une présentation perdue d'avance. C'est seulement lorsqu'elle fut à côté du génie qu'elle daigna détourner ses prunelles claires pour contempler l'entrée somptueuse du manoir du Baron. Mais alors qu'elle dépassait le jeune homme sans le regarder, elle leva doucement la main, laissant le bout de ses doigts effleurer ses épaules et son torse sur son passage. Elle fit comme si elle allait passer la porte, mais, sans crier gare, saisis des deux mains la chemise du jeune homme qu'elle serrait avec conviction entre ses longs doigts pâles pour le plaquer contre le mur, évitant tout de même de l'envoyer valser sur les grandes fenêtres. Haru se rapprocha autant que possible de lui, comme s'ils s'enlaçaient. Elle remonta ses mains pour les poser sur les joues de Dylan, et l'obliger à courber la tête pour qu'elle puisse lui parler droit dans les yeux. Il était largement plus grand qu'elle. Doucement, sans dire un mot, elle se mit sur la pointe des pieds et avança son visage près du sien. Leur lèvres auraient pu se toucher dans un baiser volé, mais il n'en fut rien. Tremblante, elle lui murmura simplement : « Ne joue pas, joli cœur. Tu risquerais de te brûler les ailes ou d'y laisser quelques plumes importantes.» Et elle laissa couler ses ongles sur le cou du bel inconnu avant de tourner les talons comme si de rien n'était et de passer la grande porte d'entrée.

    D'un raffinement sans égal, même les fleurs des quelques vases posé sur le rebord des vieilles tables sculptées respiraient la richesse. Les moindres détails étaient travaillés. Le Baron devait être quelqu'un de maniaque. Il l'était. Haru le savait. Elle l'avait déjà entrevue, il y a longtemps de cela. Se souviendrait-il encore d'elle, de cette ombre du passé resurgit ? Haru était pensive, et suivait, muette, le majordome qui les guidait à travers les interminables couloirs bordés de tableaux des illustres ancêtres de la famille. Elle n'accordait plus un regard au génie alors qu'elle marchait à ces côtés. Puis, on les fit entrer dans un spacieux salon dans lequel était assis sur un grand fauteuil le vieux Baron, un air grave, un cigare à la main. « Vous êtes?» demanda-t-il, froid, sans s'embarrasser d'inutiles présentations. Haru posa une main sur sa poitrine, et tout en esquissant une révérence, répondit d'une voix claire et douce : « Haru Maeda, Monsieur le Baron». Perplexe, celui fronça les sourcils, hésitant, il avait commencer à se relever avant de se raviser. Le doute se lisait dans ces yeux alors qu'il observait la jeune femme. Elle releva très légèrement la tête, son visage encadré par ces longs cheveux noirs, elle lança par dessous ces cils un regard bien étrange au cher Baron. Il préféra se concentrer sur le jeune homme « Et vous? Êtes vous là pour l'annonce?»
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Jeu 28 Fév 2013, 09:59

J'avais la nette impression que cette rencontre n'allait pas se terminer par une amitié pouvant surmonter toutes les épreuves d'une vie, bien au contraire. Comment pouvais je dire cela alors que je venais à peine de rencontrer cette gente demoiselle? Une intuition dirons-nous, oui une intuition qui faisait son petit bout de chemin dans mon esprit. Mais qu'importe, je n'étais pas venu ici pour me faire des relations, loin de là. J'allais réaliser, si je me débrouillais bien, mon premier vœu et cela était la seule chose qui avait un tant soit peu d'intérêt pour moi. Enfin, si je pouvais me divertir par la même occasion je n'allais certainement pas passer à côté de cette opportunité.

Enfin, quoi qu'il en soit, j'attendais toujours que cet oiseau, qui n'était surement de bonne augure, fasse le premier pas pour pénétrer dans l'enceinte même de cette propriété luxueuse. Alors que j'observai la demoiselle, je vis un léger changement s'opérer en elle, léger mais bel et bien présent. Je ne pouvais mettre des mots sur ce que je percevais et cela me déstabilisa quelques instants je devais bien l'avouer. Prenant sur moi pour ne rien laisser paraître de ce moment fugace de doute, je pris le parti d'ignorer superbement mes ressentis. Je ne devais pas me laisser distraire aussi facilement.

Alors que je m'étais imaginé une joute cinglante suite à mes propos, cette dame décida tout bonnement de m'ignorer. Et bien, au moins, je savais à quoi m'en tenir avec elle. Me prendre par surprise à mon propre jeu n'était guère aisé, mais elle, oui elle, avait réussi avec une facilité déconcertante. Je ne devais cependant pas me laisser abattre, d'autres occasions se présenteraient je n'en doutais pas.

Pendant que j'imaginai déjà mon prochain méfait qui se devait être bien plus subtile, elle pris les devants. Alors qu'elle était en train de monter les marches, me dépassant sans même un regard, elle effleura de ses doigts mes épaules et mon torse. Puis, telle l'apparition d'une nouvelle personnalité dans ce corps frêle, elle se retourna vivement, me pris par la chemise et me colla contre le mur, comme si je n'étais qu'un vulgaire bout de chiffon. Se rapprochant dangereusement de moi, me forçant à courber l'échine devant elle, elle me murmura d'une voix qui aurait pu faire frémir de peur le premier venu :



Ne joue pas, joli cœur. Tu risquerais de te brûler les ailes ou d'y laisser quelques plumes importantes.



Oh qu'elle était détestable! Mais cela ne faisait qu’accroitre encore et encore l'intérêt que j'avais pour elle. J'allais devoir rester sur mes gardes, car même si je ne craignais la mort, la demoiselle semblait, quant à elle, maitresse de la douleur et bien plus encore. Enfin le moment n'était plus propice aux bavardages mais à l'action. Je suivis donc cette douce perle aussi fragile que dangereuse qu'elle était, à l'intérieur de la demeure. La richesse apparente me prit alors à la gorges, venant m'insulter, m'agresser physiquement. J'avais toujours aimé vivre dans l’opulence, mais ce que je voyais frôlait l'indécence tant son abondance était flagrante. Sans même s'émouvoir par ce qu'il voyait, l'habitude surement lui avait donné une sorte d'indifférence à cet étalage de fortune, le majordome nous guidait à travers les dédales de couloirs pour finir par nous faire entrer dans une pièce, spacieuse cela va de soi, où se trouvait un homme. Des que nous fumes introduit dans ce salon, le baron nous apostropha sèchement, nous demandant alors qui nous étions. Je laissai la demoiselle se présenter, après tout j'étais un parfait gentleman. Haru Maeda, ainsi c'était son nom. Je pris grand soin de le graver dans ma mémoire pour ne pas l'oublier. Le nom avait un tel pouvoir sur la personne ... Quoi qu'il en soit, le baron observa un instant cette "Haru" comme s'il l'avait connu dans un lointain passé sans pour autant pouvoir se rappeler avec exactitude les traits de son visage. Après quelques secondes, il s'intéressa enfin à moi, me demandant si j'étais la pour l'annonce. Ignorant sa première question et refusant de me présenter à cet homme suffisant, je lui dis simplement :



Je suis ici présent pour exaucer votre vœu ...



Je laissai ma phrase en suspens, attendant de voir comment il allait réagir. Ne me prenez pas pour un idiot, je sais très bien que les personnes de ma races sont recherchées, à tords ou a raison, par tout ceux qui souhaitent plus de pouvoir. Vous pouvez donc penser qu'il était idiot de ma part de parler de vœu, dénonçant ainsi ma condition de génie. Mais j'avais besoin de le tester. Oui, je comptais bien réaliser le vœu qu'il allait formuler, mais en aucun cas je ne comptais m'y soumettre comme un simple pantin. Je voulais savoir si, obnubilé par l'idée d'avoir un génie devant lui, allait lui faire perdre toute prudence. Et il semblait que cela soit le cas ...

En effet, à peine eus-je fini de prononcer ma phrase, que le baron, affalé comme un pacha sur son fauteuil, se releva d'un bond, pour venir se jeter à mes pieds. Comme ce spectacle était pitoyable. Pour une raison que j'ignorais, voir cela me mettait hors de moi. Comment cet être prétentieux au point d'étaler la splendeur de sa richesse, pouvait accepter d'être humilié ainsi? Rester digne en toute circonstance, voila ce qu'il aurait du savoir. Pleurnichant tel un enfant, il réussit a prononcer ce que je voulais entendre



Merci, merci du fond du cœur! Je souhaite que vous retrouviez mes enfants, je vous en supplie! Oui c'est mon vœu le plus cher! Ils sont partis dans la forêt ... retrouvez les ...!



Un sourire énigmatique sur mes lèvres, seule expression que je laissais transparaitre sur mon visage, je me mis à la hauteur du baron et lui chochotai



Et bien, votre voeu sera exaucer mon cher. Nous allons retrouver vos enfants. Si vous voulez bien nous excuser, nous avons du travail a faire ...



Sans plus de cérémonie, je pris le bras de Haru et l'entraina à ma suite. Je nous fis quitter ce lieu sans prononcer le moindre mot. J'avais embarqué cette demoiselle dans cette aventure sans même la prévenir et j'étais curieux de voir comment elle allait réagir, et surtout, curieux de savoir si elle y participerait avec moi. Je comptais bien les retrouver, et j'aurais apprécié que cette demoiselle partage la même vision que moi sur cette "mission". Je ne tarderais pas à savoir si elle allait me suivre dans cette entreprise.

Une fois sorti du manoir, je lâchai le bras de la gente dame et lui dit sur un ton quelque peu agaçant



Et bien, et bien, tout cela est intéressant n'est ce pas? On se met en route?



Je n'allais pas tarder a savoir si elle était, ou non, avec moi ...

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Promenons dans les bois [quête Haru]

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