Anwen le questionna sur Nydelia :

-Non je n'appartiens pas à ce peuple, je suis un Orisha, pur et dur, et que l'on m'en préserve. Je connais Nydelia depuis tellement longtemps, et vice versa, que l'on se considère comme des frères et sœurs. Quand je l'ai rencontré, c'était l'époque où j'étais très tourmenté...

Il soupira, se grattant l'arrière de la tête. Il ne voulait pas embêter les gens avec ses histoires mais apparament elle, elle voulait réellement savoir.

-Nous ne sommes pas du même sang, mais c'est tout comme.

C'était réel. Nydelia était quelqu'un d'important pour lui, et il réalisa la position dans laquelle se trouvait Anwen. Si Nydelia avait besoin de lui, où qu'il soit, il rappliquerait à cent à l'heure, traversant les montagnes s'il le fallait. C'était la relation qu'il entretenait avec elle. Quand elle avait perdu Elise, il avait été sa seule échappatoire, le temps qu'elle retrouve son âme sœur. Alors il comprenait que l'élémental ne se résigne pas à la laisser tranquille, qu'elle essayait à nouveau de tenter sa chance. Après tout, rien n'était plus mortel que les regrets. Croisant les bras, elle répondit à ses questions :

-Ecoute, essayons tout de même de nous camoufler avec cette pierre, pour au moins la voir. Si tu peux avoir l'occasion de lui parler, saisit là, quoiqu'il arrive. Si nous devons battre en retraite, nous le ferons, mais fait ton possible.

Puis il eu un doute :

-La pierre marchera sur moi même si je ne la porte pas ? Je ne suis pas très... Doué pour faire diversion.

Effectivement. Cocoon était très grand, bronzé, aux yeux bicolores, avec une morphologie de titan... Les gens le remarquaient et préféraient s'en éloigner plutôt que venir lui tenir la bavette. Alors s'il devait distraire quelqu'un, le temps qu'elle mène à bien sa mission, se serait tout bonnement impossible.
Il n'avait pas vraiment d'idée sur ce que faisait réellement la pierre. Elle camouflait tan qu'il y avait de la nature autour. Hum... C'était abstrait. Soupirant il leva les yeux et vit Dæmon sur une branche.

*S'il s'avère qu'il n'y a personne dans la maison, tu t'arrangeras pour faire le gaie. Je ne veux pas qu'elle risque quoi que ce soit*

A chaque fois qu'il se trouvait en présence d'une autre personne, il avait plus peur pour sa vie à elle, que sa propre vie. Il était vrai qu'en aucun cas il ne voulait qu'elle soit blessée. Et puis sa cause était juste, elle était de bonne foi. Personne n'avait à lui faire du mal. Son seul souhait était de revoir sa sœur, il n'y avait rien à craindre n'est ce pas ?

Soufflant un bon coup, il lança à Anwen :

-Vas-y, je te suis...

Cocoon écoutait la jeune fille parlait de la pierre. Apparemment elle pouvait ne faire effet que sur une seule personne. L'orisha s'en fichait car plus il s'approchait de la maison, plus il sentait qu'il n'y avait personne. Échangeant plusieurs regard avec Daemon, il se comprirent plusieurs fois. Le démon s'esquiva du groupe pour se rapprocher de la bâtisse.

-Il n'y a personne dans la maison. J'ai le pouvoir de détecter la vie autour de moi et là, il n'y a pas d'humains dans la maison. Le mieux est que tu entre. Si tu veux vraiment partir, on s'en ira, mais au moins tu seras revenue...

La voie était libre mais pour combien de temps ? Il était facile de suivre, mais un peu moins de protéger. Peut être le tour de la propriété était entouré d'un champs magnétique, avertissant des intrus ?
Le démon devait faire attention, et prévenir Cocoon, si quoi que ce soit venait à se passer. Une visite impromptue ou quoi que ce soit d'autre. Suivant sur quelques mètres la jeune femme, il l'arrêta un instant, lui indiquant de ne pas faire de bruit. Mais ce n'était visiblement pas les proches de son binome qui passait dans le coin. Peut être des baroudeurs ou aventuriers, qui ne firent même pas attention à la maison. Tan mieux pour eux, ils pourront plus aisément se faufiler a l'intérieur si personne ne les observe. L'orisha préféra vérifier à deux fois, et effectivement, il sentit les végétaux de la forêt, tout autour, les quelques plantes à l'intérieur, Daemon qui se trouvait sur le toit et des animaux de ci de là.

-On peut y aller, mon ami fera la vigie pendant que tu seras à l'intérieur.

Cocoon était méfiant, sur ses gardes, s'attendant à tout et n'importe quoi.

Cocoon était heureux de pouvoir aider cette jeune femme. Alors quand elle pénétra dans la maison, il la suivait de près de manière à pouvoir écarter le danger imminent. Elle avait l'air de se poser beaucoup de questions, des doutes étaient facilement lisibles sur son visage. Des gens vivaient dans cette maison, mais elle avait si sombre et si vieille, comme si personne ne l'entretenait réellement. C'était étrange que Anwen reconnut sa maison, dans un état pareil. Malgré cela, quand ils montèrent à l'étage prudemment, ils firent attention de ne rien toucher, de ne rien bouger de manière à ne laisser aucune trace de leur passage.
La chambre de la jeune femme était couverte de poussières, juste les draps étaient changés régulièrement, le lit fait. Ils étaient frais, et sentaient le propre. Mais là aussi, elle se devait de sortir de cette pièce, car même un doigt sur un cadre ou sur un meuble, avertirait quelqu'un qu'il y avait eu, un jour, une présence ici.
L'orisha descendit, préférant laisser la jeune femme dans son univers, se remémorer ses souvenirs et replonger dans le passé à sa guise. Il était là pour l'aider, et non l'importuner. Mais à peine était-il arrivé en bas, qu'il sentit quelqu'un arriver. Dæmon, à son tour, le prévins par télépathie. Il était mal, il ne pouvait le dire à Anwen, ni même crié qu'il y avait quelqu'un, car tout cela s'entendrait. En plus la porte était restée entrebâillée. Ils ne l'avaient pas jouer fin sur ce coup là.
La personne poussant la lourde porte avait une petite voix fluette, et ressemblait plus à une adolescente. Au moins ce n'était pas les parents, ni leur courroux. C'était déjà une bonne chose. Anwen voulait revoir uniquement sa sœur, et ça tombait très bien, vu que ça avait l'air d'être elle. Mais ça ne se passa pas du tout comme ça.
La jeune femme repoussa sa sœur qui était en pleur, prête à lui sauter dans les bras, hallucinant presque de la voir. Lorsqu'il fila, l'orisha la suivit et l'aida à sortir, en essayant de garder la tête haute. Dæmon s'était planqué dans un grand arbre, et les deux amis eux, se dissimulèrent grâce à la pierre de l'élémentale. Alors il chuchota près d'elle :

-C'était ta sœur ? Je pensais que tu voulais la revoir, pourquoi ne lui as-tu pas parlé ?

Et voilà que juste à quelques mètres d'eux, ils virent la jeune fille sortir de la maison, cherchant irrémédiablement Anwen. Elle fit deux fois le tour de la maison, appelant prudemment.

-Tu es sur que tu ne veux pas au moins lui dire que tu existe ? Tu ne seras jamais obligé de la revoir tu sais...

Il ne savait pas vraiment qu'elle décision était la plus judicieuse. Au final il dit :

-Tu peux juste lui parler, et quand tes parents reviendront, tu la laisses s'en aller. Et si elle veut venir avec toi, nous la dissuaderons tous les deux, car il ne faut pas qu'elle te suive. Sous aucun prétexte.

Déjà ce ne serait pas "sage" pour Anwen d'emmener sa jeune soeur, de la sortir de son contexte actuel et de deux, elle lui avait dit elle-même, qu'elle ne voulait pas forcément la prendre avec elle. Son but était juste de la revoir, et du lui parler, alors Cocoon l'empêcherait de l'emmener. Tournant son visage, il la vit devant la porte, regarder partout anxieusement, pleurant encore un peu et reniflant de temps en temps.

Cocoon fut rassuré que Anwen prit la décision d'aller parler à sa chère sœur, il croyait en elle et savait qu'elle prendrait forcément les bonnes décisions. Ainsi il resta dissimulé dans les fourrés grâce à la pierre, pendant que son amie allait de l'avant. Une fois qu'il vit la sœur écouter la jeune femme, et pleurer de joie de la revoir, l'orisha sortit de l'ombre, mais resta en retrait, de manière à les laisser dans leur intimité.

*J'arrive !*

Dæmon atterrit juste à côté de Cocoon, appuyant son coude sur l'épaule du guerrier.

*On peut peut être les laisser tranquille là non ? Elles se sont retrouvées !*

*Non, il est important de voir si les parents ne rappliquent pas et ne tue pas Anwen. Ca pourrait être un vrai bain de sang.*

*Tu vas les tuer ?*

*Non, je ne vais tuer personne, et toi non plus, alors du calme !*

Le dialogue télépathique étant fini, l'orisha s'agita un peu. Deux personnes arrivaient dans leurs sens. Cocoon commença à sortir des feuillus pour s'approcher du petit groupe, puis vit les parents arriver plus vite que prévu, juste en face des deux filles. La sœur était tout à coup muette et tremblante alors que l'élémental fit signe au bronzé de se rapprocher. Celui ci n'attendit pas vraiment longtemps puis arriva près d'elle. Bien, comme il lui avait dis, si il n'y a pas de dialogue, et qu'ils en viennent aux mains tout de suite, ils se cassent. Dans ce genre de situation, mieux valait ne pas trainer et ne mettre en danger personne.

Cocoon sentait que ça n'allait pas du tout. Il attendait l'attaque physique et se prépara à encaisser. Il préférait de loin être blessé physiquement, qu'elle moralement. Malheureusement ce ne fut pas vraiment de tout repos. Sa mère s'énerva, l'invectivant de propos injurieux, et l'orisha essayait de se mettre en travers, mais au final Anwen riposta de plus belle. C'était ainsi, la famille était totalement déchirée, elle n'y pouvait rien, et lui non plus.
Lorsqu'elle partit, la tête haute, il jeta un coup d'oeil à la soeur en larme et suivit son amie. Une fois éloignée dans la forêt, elle se mit à son tour à pleurer et l'orisha croisa les bras. Il ne savait pas vraiment quoi faire pour elle, et préféra lui laisser un moment, au lieu de la brusquer. Une fois qu'elel se fut calmé, elle lui demanda son avis. Il ne répondit pas de suite et finit par dire :

-Je pensais que ça allait être plus dangereux.

Il expira et dit :

-Tu as fais le bon choix. Tu t'es expliqué, même si elle ne t'a pas écouté, tu as vu ta soeur, elle sait que tu n'es pas morte, après il faudra faire attention à ce qu'elle ne te suive pas bêtement. Je pense que tu n'aurais rien pu faire de plus. Tu en serais forcément venu aux mains. A moins que l'un d'eux viennent te chercher pour s'excuser, mais je ne pense pas que tu reverras tes parents un jour.

En même temps, il n'allait pas dire des gentillesses, en la faisant espérer. Il était franc, et n'avait pas vraiment eu à mâcher ses mots. Mais malheureusement, il se sentit un peu coupable de lui faire du mal, même si c'était qu'en ne disant la vérité.
De toute façon, elle avait bien vu, sa mère était aussi frigide qu'un glaçon et son père n'avait pas dit un mot, seulement envoyer des regards menaçants. L'orisha l'avait tenu à l'oeil, mais n'avait rien tenté. Il resta en face d'elle, les mains dans les poches de son manteau, ne sachant pas vraiment quoi faire pour la réconforter.

-Tu veux attendre la nuit pour revoir ta soeur ? Ou nous partons maintenant ?

Après tout, peut être avait-elle envie de la revoir encore une fois, pour finir cette conversation, et persuader la jeune fille de ne pas s'aventurer à travers le monde, dans le but de la trouver. Autant tout mettre au clair immédiatement.

Cocoon resta toujours au même endroit, comme les deux femmes. Personne ne bougeait. Pourtant, il pensait qu'Anwen allait se jeter dans les bras d'Amanda, mais il se trompa. Son amie défaillit légèrement et il tendit ses bras, se rapprochant d'elle, pour la soutenir un peu. Lorsqu'elle décida de s'asseoir, il resta juste derrière elle, croisant les bras, ne s'imposant qu'avec sa présence et non par ses mots. Il l'entendit couper la parole à la fille, qui n'avait pas pu commencer à parler, et lui poser certaines questions. Tout à coup, il sentit une grande vague de peur et d'intimidation venir de devant lui. Que faisait exactement Amanda ? Elle tremblait un peu, restant fixer sur sa sœur. Mais lorsqu'elle répondit, sa voix la trahit. L'orisha se redressa, s'attendant à tout et n'importe quoi. Puis elle sortit une arme à feu de derrière elle, braqué sur son aînée. Anwen se releva, apeuré, mais quand elle bougea, Cocoon sentit le geste arriver.
Rapidement, il se glissa entre les deux protagonistes. Il n'avait pas assez de temps pour dégainer, ni rien faire d'autre. Alors il se prit la balle dans l'épaule. Le bruit tonitruand de l'arme, accompagna son cri grave et rauque, à travers la forêt. On pu entendre différents oiseaux s'envoler des arbres.
L'orisha fit un pas devant elle, et leva sa main pour envoyer l'arme plus loin. Amanda tremblait comme une feuille, encore ahurit de son geste. Il la prit par le col, la rapprochant de lui -il était toujours plus intimidant vu de près- puis dit en colère :

-Tu croyais vraiment que j'allais te laisser la tuer ? Tu n'es même pas capable de l'écouter quand elle s'adresse à toi ! Ne t'excuse pas bêtement quand tu ne le pense pas ! Qui penses tu que tu sois ? Et en agissant de la sorte tu te crois assez adulte pour te vante de pouvoir parcourir le monde ? De juger ta propre sœur ? Même tes parents sont trop aveugles pour voir la vérité et la vraie personnalité d'Anwen !

Il la lâcha, la repoussant plus loin. Elle tomba sur le sol, sur le dos.

-Tire toi.

Cocoon se détourna, allant au même endroit où il était quelques secondes au paravant pour fouiller dans sa besace.
C'était à Anwen de décider si Amanda -qui était toujours au sol- devait partir, ou rester pour l'écouter. L'orisha était trop énervé pour garder les idées claires et limpides. S'il s'écoutait, il lui trancherait la gorge en la laissant agoniser, à cause de sa bêtise, mais il ne pouvait le faire. Il devait se contenir. Dès que l'élémental aurait fini, il partirait, mais pour le moment, il devait soigner sa blessure. La balle était apparemment ressortie, et rien ne lui indiquait que la plaie allait s'infecter. Se releva, il se dit qu'il ferait ça plus tard, une fois les émois calmés. Pour le moment, il devait s'assurer qu'Anwen était en sécurité.

Cocoon sentait que quelque chose n'allait pas. Vraiment pas. Anwen avait l'air excédée. D'abord effarée de ce que sa sœur avait tenté, avant de s'énerver. Il la comprenait, et à vrai dire, il n'avait pas de pitié pour elle. Amanda ne méritait pas de pitié de toute façon. Mais l'élémental cria au danger. Elle ne pouvait pas quoi ?
La jeune femme contrôlait l'eau, et elle était en train de manipuler son arme de façon assez dangereuse. Sa sœur était pétrifiée de peur, elle ne pouvait plus bouger, même pas se relever. Cocoon ne pouvait l'a blâmer de vouloir la tuer, après tout, celle ci... N'était-ce pas ce qu'elle venait de faire à l'instant ? La blessure de l'orisha continuait de saigner, et ses vêtements n'arrivaient plus vraiment à l'éponger, mais il n'en prit pas cas pour le moment, il devait faire attention à tout ce qu'il se passait aux alentours.
Des épées faites d'eau, s'étaient formées autour d'Amanda, prête à la transpercer de toute part. Le bronzé se questionna un instant, était-ce mieux de la laisser mourir ? Anwen n'allait-elle pas le regretter ? Mais il ne pu réellement annihiler ses doutes. Il entendit un cri strident et vit les épées plantées de toutes parts dans le petit corps de la jeune femme. Cette vision lui arracha une grimace, il doutait que ce soit la meilleure solution mais Anwen était totalement enragée. Il appela Dæmon qui tenta d'éloigner un peu son amie, pendant que lui même allait vers la sœur. Les épées tombèrent en flaques d'eau, au sol, et il entendit le souffle fin et délicat de la mourante. Il vit des larmes couler sur ses joues, pour finir sa course dans la marre de sang. Cocoon s'agenouilla prêt d'elle, le visage neutre, et s'affaira à la soigner. Elle, elle essayait simplement de respirer.
Alors il enleva son habit déjà bien déchiré, et lui appliqua des baumes, et des soins réparateurs. Il n'était ni guérisseur, ni magicien, et il lui faudrait des jours entiers pour s'en remettre. Il finit par dire :

-Je pense que tu ne vas pas mourir. Reste tranquille.

Remportant son matériel, il se releva et alla voir l'élémental. Doucement il la prit dans ses bras, essayant de la calmer rapidement, mais calmement. Il dit alors en chuchotant, pour la rassurer, la calmer :

-Ecoute moi, je vais ramener Amanda devant chez elle, reste là, calme toi. Nous n'avons plus rien à faire ici, alors quand je serai revenu, on partira.

Il se détourna d'elle, et retourna vers la jeune fille qui voguait entre le conscient et l'inconscient. Avec précaution, il la porta dans ses bras, et dit :

-Il faut que tu reste allongé un mois, si tu tente de te lever, toutes tes plais s'ouvriront et tu mourras sur le coup. C'est clair ?

Il vit sa tête se hocher légèrement puis l'allongea devant la grande porte de chez elle. Il frappa un grand coup, puis partit en la laissant là. Ses parents, n'auraient même pas conscience qu'il ait pu être là un jour.

Revenant vers son amie, il fit attention à ce qu'elle aille mieux, et qu'elle soit calme et douce. Rapidement, il enleva son manteau et son débardeur, soignant et bandant sa blessure à l'épaule. Une fois qu'elle fut propre, il se rhabilla et repartit avec elle.

-Nous dormirons en route, bien plus loin... Aller viens...