-45%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go /1 To
1099.99 € 1999.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 La vraie misère est la misère de l'âme

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Mar 18 Déc 2012, 14:04

Lynn trébucha encore une fois. Le sol était meuble. Les pavés de la ruelle étaient depuis bien longtemps recouvert d’une épaisse nappe de boue nauséabond où devaient circuler tous les passants des bas-fonds de la cité. Cependant, ce n’était pas la raison principale du déséquilibre de la magicienne. Après un temps d’hésitation emprunt de remord, elle balança un coup de pied contre un caniveau et cassa enfin le talon de sa chaussure. L’autre étant parti depuis longtemps, elle retrouvait enfin une stabilité acceptable.

Ce n’était pas le seul vêtement qui avait souffert. Sa robe d’Ultimage était méconnaissable. Elle était sale, battue par la pluie et la terre. Elle était élimée, sa fragilité pliant devant une aventure à laquelle elle n’était pas destinée. Les perles entrelacées de fils d’argent qui ceignaient son corsage avait disparu, tandis que le vide qu’elles laissaient avaient été rapiécés à la va-vite. C’était un voleur qui les lui avait arrachés après l’avoir agressé dans une impasse. D’ailleurs, elle en gardait toujours une entaille à la lèvre, là où il l’avait frappé.

Lynn sourit à ce souvenir. Bien qu’elle ait eu très peur, elle savait que la valeur de son butin permettrait au voleur de vivre correctement pendant quelques mois. Peut-être même qu’il allait investir cet argent pour devenir l’apprenti d’un maitre et se former à un métier qui le sortirait de sa misère. La magicienne l’espérait de tout son cœur. Si elle souhaitait le salut de celui qui l’avait molesté, on ne posait même pas la question de savoir pourquoi l’Ultimage ne l’avait pas désintégré sur place. C’était une évidence lorsque l’on connaissait Lynn.

La jeune fille tentait de survivre ici. Elle passait tout son temps libre à guérir les miséreux et à leur apporter un peu de réconfort. Aussi, elle vivait misérablement et survivait uniquement grâce à ses pouvoirs et aux rares dons qu’elle daignait bien accepter. Il est vrai qu’elle aurait pu amener une somme conséquente, n’étant pas, en tant qu’Ultimage, privée de ressources abondantes, mais elle aurait tout donné au premier mendiant venu de toute façon.

Cependant, Lynn avait, par chance, trouvé quelques pièces de bronze qu’une bourse percée avait du laisser filer. N’étant pas affamer plus que la moyenne et ayant désespérément besoin d’un peu de contacts sociaux, elle avait décidé d’aller les dépenser dans une taverne.

Lynn déambulait dans les ruelles, slalomant entre les colosses aux regards féroces et les miséreux courbés qui ne semblaient même pas la voir. Lynn n’était pas d’une beauté éblouissante sans ses apparats d’Ultimage. On pouvait tout juste la qualifier de mignonne, et elle pouvait très bien passer pour une enfant avec sa petite taille et son visage de poupée. Aussi, les hommes la laissait-elle tranquille dans la plupart des cas.

Elle passa d’ailleurs devant un groupe de malandrins qui répondirent à son sourire timide par des grognements indistincts. Ils la laissèrent cependant passer et elle arriva enfin devant une auberge. Une lumière chaude ainsi que des rires et un brouhaha constant filtraient par les fenêtres ouvertes. Un homme sortit par la porte, accompagné d’une volée de rires plus gras que de coutumes et commença à tituber avant de tomber à la renverse. Une force invisible vint le réceptionner avant que son nez ne se plante dans la boue et le souleva pour le déposer délicatement contre le mur de la taverne, à moitié dissimulé derrière des planches de bois pour que le pauvre homme ne soit pas détroussé pendant son sommeil. Lynn relâcha sa poigne de télékinésie et entra finalement dans la gargote.

D’un bref regard circulaire, elle embrassa la taverne qui accueillait toute la population des bas-fonds. Des braillards totalement ivres qui frappaient leur table avec des chopes et chantaient des chansons paillardes qui faisaient rougir la jeune fille. Des vieux briscards qui jouaient tranquillement aux cartes, serrant discrètement leur épée courte au cas où on les accuserait de tricher. Des habitués qui sirotaient la pisse de chat que le gérant osait appeler « bière », accoudés au bar. Et enfin, quelques silhouettes sombres encapuchonnés et isolés dans les coins de la gargote ; des assassins. C’était ceux que craignait le plus la jeune fille. Il suffisait que l’un d’eux soit au courant de son titre pour la livrer à la reine des sorciers et tirer une bel somme de sa tête. Lynn réprima donc un frisson glacée et alla plutôt s’installer sur un des tabourets alignés contre le zinc.

L’aubergiste, affublé d’une longue moustache, essuyait sporadiquement un verre sale avec un chiffon qui semblait l’être encore plus. Lynn tenta d’attirer son attention, mais sa petite voix fluette se faisait très vite emporter par le bruit incessant des conversations. La jeune fille fit donc teinter ses pièces contre le comptoir. Aussitôt une grosse main s’aplatit sur le petit trésor en l’emportant dans la poche de son tablier. L’aubergiste se pencha alors sur la jeune fille et tendit exagérément son oreille pour entendre la commande de sa cliente.

-Un vin chaud et un biscuit au beurre, s’il vous plait, monsieur, fit-elle en essayant tant bien que mal de hausser la voix.

L’aubergiste se redressa donc avec lenteur et hocha la tête. Le brave homme prépara la commande toute en lançant des regards désapprobateurs aux braillards qui étaient montés sur les tables pour chanter encore plus fort. Il s’éclipsa d’ailleurs pour aller frotter les oreilles de ces malappris après avoir poussé un verre fumant et un biscuit sec vers Lynn.

La jeune fille poussa un soupir de soulagement en trempant sa lèvre abimée dans le liquide chaud. Certes, le vin était si mauvais que l’aubergiste avait du rajouté quelques épices pour faire passer le goût du tanin, mais cela faisait bien longtemps que Lynn ne s’était pas permis un petit plaisir.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 18 Déc 2012, 21:24

    Douce errance était mon amie depuis toujours, et cela faisait quelques nombreuses années que je ne m'étais pas retrouvé, seul, avec elle, car depuis qu'Alice m'avait sauvé contre mon gré, elle s'était employé à me suivre où que j'aille, peu importe où, que je veuille passer et m'attarder dans les coins les plus paradisiaques de ces terres ou braver les Enfers. Mais les choses avaient changé et cette époque de naïve insouciance que je passais à voyager en sa compagnie était définitivement révolue, car aujourd'hui elle n'était plus la seule femme de ma vie. Je ne l'ai jamais aimé autrement que comme un sœur. Cela lui suffisait amplement, autrefois, mais c'était avant que je flanche pour une femme ensorcelante. Et la présence de la sirène qui m'apaisait jadis devenait presque insupportable tant elle se montrait exécrable et jalouse à l'égard de ma belle Orine. Il ne se passait plus une journée sans que nos discussions virent sur ce sujet épineux et qu'elle hausse le ton, devienne furie. Ren, pendant le plus clair de son temps, tachait de nous réconcilier. Elle n'appréciait que peu Alice mais n'aimait guère nous voir dans ces états et préférait largement que je pense à ma Lily. J'avais cru avoir toucher le fond en ce qui concernait ma chère sirène capricieuse, pourtant, elle me prouva qu'elle était capable de bien pire ce que je compris et subis le matin ou je rentrais du Pont Originel, alors que j'avais révéler le moindre de mes sentiments à Lily-Lune et avait pris la liberté de l'embrasser, car il me semblait que c'était le meilleur moyen de lui exprimer mes sentiments. De l'euphorie et l'allégresse, je passais à la culpabilité devant les scènes que me réservait Alice.

    Je fermais doucement les yeux, ne voulant guère y songer. Alice avait un don pour briser les meilleurs moments de mon existence et les réduire en charpie. Mais je ne voulais pas lui donner satisfaction et gardait un délicieux goût sur mes lèvres du baiser échanger avec celle que j'aimais et ce moment resterait l'un des plus doux que je n'ai jamais connu, car c'était la première fois que j'aimais quelqu'un ainsi. Alors pourquoi me sentais-je aussi misérable ? Vacillant comme un ivrogne, ma tête me faisant un mal de chien, je posais doucement une main sur un mur délabré pour éviter de tomber tandis que de l'autre, je me frottais doucement les tempes. Courbant légèrement la tête je contemplais de mes yeux d'ocres reflétant ma lassitude le ciel gris et pluvieux de Medigo. Peu m'importait tout cela, l'eau qui tombait sur mes cheveux sombre déjà en bataille, qui coulait sur ma peau blême et qui trempait ma chemise blanche, tout comme les badauds de la rue malfamée qui braillaient et grognaient.

    Il était plutôt rare que je traîne dans ce genre de coin, ce n'était guère dans mes habitudes j'avais plutôt tendance à fuir la populace, d'autant plus quand elle était imprévisible. Mais aujourd'hui, je me fichais de tout. C'est ainsi que je continuais mon chemin d'une démarche titubante. Je ne pouvais voir mon allure, mais je préférais qu'il en soit ainsi. On m'avait toujours dis que j'avais l'air d'un ange malgré mon air continuellement dépressif, c'était ainsi que me décrivait Alice en riant, avant. Mais avec une mine maladive et un air d'assassin, je devais faire peur à plus d'un, et en plus, j'étais assez musclé et l'eau laissait se dessiner ma force, et comme je frôlais les deux mètres, je ne devais guère passer inaperçu. Sur ma route, je croisais de nombreuses petites gens, dont deux demoiselles qui se plaquèrent l'une contre l'autre en faisant les gros yeux en me voyant passer. J'aurais presque pu en sourire. Qu'on me pende haut et court le jour où je ferais du mal à quiconque, et surtout aux jeunes femmes.

    Je finis par entrer dans une vieille petite auberge au détour d'une rue qui empestait la sueur et l'alcool. Les soulards chantaient fort de leur voix grasse, riant et trinquant. Je les observais du coin de l'œil en me faufilant jusqu'au bar en prenant garde à ne bousculer personne. Je ne voulais pas d'ennui parmi la clientèle que je savais prompt à se battre pour un oui ou pour un non. Et si je n'étais pas violent pour un sou je ne comptais pas me laisser tabasser. Je m'assis négligemment sur un vieux tabouret que je sentais bien instable, fouillant rapidement dans les poches de mon pantalon de toile sombre, je dégotais quelques pièces que je lançais sur le comptoir, vite rattrapé par l'aubergiste qui se découvrait des talents lorsqu'il s'agissait d'argent. Il se rapprocha de moi, posant le coude non loin de ma tête puisque je cachais mon visage dans mes bras. « Ce sera quoi pour le jeune homme?» Je ne pris pas la peine de lui dire que malgré les apparences, j'avais l'âge d'être son arrière grand père. « Ce que vous avez de plus fort.» Compréhensif, l'aubergiste me prépare une immense choppe d'un breuvage inconnu qu'il fit glisser jusqu'à moi. Je ne buvais presque jamais et je voyais déjà se dessiner dans ma tête le tableau que j'allais bientôt offrir. Peu importe, je voulais boire, j'aspirais à avoir l'esprit embrumé et agir inconsidérément. Humer le parfum amer de mon verre me suffisait presque à être ivre. Je ne pris pas même la peine de tremper mes lèvres dans cette drôle de boisson, en prenant sans détour plusieurs gorgées. Et c'est alors que j'avais la tête courbée à me souler que je fis attention à la demoiselle à côté de moi. Nous avions un point commun, à première vue : nous n'avions rien à faire là. Mais nous y étions.

    Je reposais doucement sur le comptoir mon verre que j'avais déjà vidé de moitié. Le tenant doucement de mes mains tremblantes, je caressais du bout des doigts le verre sale et usé, le regard dans le vague. Une mélodie jouée au piano parvient jusqu'à mes oreilles et, relevant la tête, j'aperçus à l'autre bout de la grande salle un vieil instrument de bois sombre sur lequel un homme moins atteint par la boisson que les autres s'activait à jouer quelques airs, surement simplement pour son bon plaisir. Je connaissais la mélodie. Je ne la savais que trop. Je l'avais créée, et cela me surprenait de l'entendre venant des doigts d'un autre. Mais c'était ma préférée, air mélancolique aux notes orientale venus de je ne sais où, je me mis à la murmurer. Continuant de chanter tout bas de ma voix si grave ma tendre chanson, je posais à nouveau mon regard ocre sur la frêle petite chose assise non loin de moi. Elle était en piteuse état. Surement avait-elle subis les affronts des environs. Mais je devinais qu'elle n'était pas une mendiante, ces vêtements, bien que réduit à l'état de chiffon par la saleté, avaient autrefois du avoir de l'allure et le tissu ne devait pas être celui qu'on portait habituellement lorsqu'on avait peu d'argent. A moins qu'elle ait volé la robe. Mais au fond, je m'en fichais pas mal. D'une traite, je finis mon verre pour en redemander un aussitôt.

    Au moins, l'aubergiste ne s'était pas moqué de moi. Je ne savais toujours pas ce qu'il m'avait servi, mais mes pensées perdaient déjà de leur clarté. « Eh poupée !» Ô voix désagréable d'un homme rongé par l'alcool qui se mettait en chaleur à la vue de la moindre demoiselle, ce n'était guère le moment de s'offrir à ma vue pour tenter une quelconque sérénade qui serait forcément vulgaire et à n'en pas douter insistante pour dériver sur la violence. Un homme s'approchait de la petite au visage poupin qui se trouvait à côté de moi pour l'enserrer de ses bras gras et pleins de je ne sais quoi. « Ça te dirait pas qu'on...» Au moins allait-il droit au but. Mais un coup d'oeil sur son visage rouge me suffit à savoir son nom et sa vie et ce monsieur là n'avait rien d'un homme mais appartenait à l'une de seules rares catégories en ce monde que j'estimais moins que moins, de ceux qui aiment abuser des femmes. Répugnant. Je n'écoutais même pas le long discours rempli d'atrocité voilé qu'il récitait à celle qu'il voulait comme proie, mais je ne lui laissais pas le temps ne serait-ce que de l'effleurer de ces gros doigts. La posture de mon corps n'avait pas bougé d'un millimètre, mais je tenais fermement entre l'une de mes mains le poignet de cet être répugnant alors que de l'autre, je buvais une gorgée d'alcool. Toujours immobile, je murmurais simplement d'une voix tenu, suave, mais mon ton contrastait étrangement avec mon expression :

    « Je crains que cette Dame n'ait guère envie de vous suivre, d'ailleurs, j'irais même jusqu'à dire qu'aucune de vos conquêtes ne l'a jamais voulu. Ainsi, Monsieur le Baron, car oui, je sais qui vous êtes, je pense qu'il est temps que vous vous retiriez dans vos appartements pour faire un point sur votre charmant existence, et qui sait, vous remettre en question, peut-être? Si vous tenez à demeurez indemne, je vous prierais de partir, car je crois qu'il y a ici même les pères, les frères ou les époux de nombreuses de vos victimes encore traumatisées et je serais ravi de vous livrer à ceux qui deviendront vos bourreaux. Si personne ne nous a encore entendu, faites moi confiance mon bon ami, je sais me faire entendre en cas de besoin. Veuillez simplement disparaître de ma vue avant que je change d'avis. Et au passage, je vous surveille.» Ou du moins, j'allais le faire, observer ces actes dans les cieux. Je ne pouvais pourtant rien faire pour l'empêcher de continuer. Si ce n'est lancé des rumeurs. Je sentais peser sur moi le regard ébahi du Baron qui baragouinait des mots que je ne comprenais pas, je n'en avais pas l'envie. Je me contentais de tourner très légèrement la tête pour le poignarder du rouge de me yeux : « Compris?» Il hocha la tête. Je n'avais jamais vu quelqu'un courir aussi vite. Je ricanais doucement. Peut-être maintenant aurait-il peur de mon fantôme et réfléchirait à deux fois avant de recommencer l'un de ces vices. Je me remis en position, gratifiant la jeune femme d'un sourire au passage.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 19 Déc 2012, 16:08

Lynn observa son biscuit avec envie et réalisa que les miséreux en savaient plus sur les plaisirs de la table que les fins gourmets. Elle n’avait jamais eu autant envie de ce gâteau au beurre trop cuit et sec que les mets raffinés qui lui étaient servis au palais. La rareté exacerbe donc le plaisir tandis que l’opulence le paralyse. Finalement, il était peut-être préférable d’envier un démuni qui à pleinement conscience de ce que sont les plaisirs de la vie, plutôt qu’un prince qui se perd dans la décadence pour ressentir un centième de ce que son paysan peut ressentir. « Ce qui est facile n’a pas de saveur ».

C’est sur cette réflexion qui se prête volontiers au débat, que Lynn croqua un morceau de biscuit, le faisant ensuite passer avec une lampée de son vin chaud. Elle avait, certes, senti la présence de l’homme qui s’était posé non loin d’elle, mais n’y faisait pas attention par simple politesse. Les gens n’aimaient pas trop qu’on fasse attention à eux dans le coin. De la part d’un homme, cela pouvait passer pour une menace ou une invitation à échanger des coups, tandis que pour une femme… hé bien… disons que cela lui attirait encore plus de problèmes.

Pourtant ses mires d’argent osèrent un discret regard. Juste quelques secondes : grand, fort, gnole, fredonnant. Aussitôt son petit coup d’œil jeté, Lynn retourna à sa boisson pour analyser le peu qu’elle venait de voir. Cependant, ce n’était pas vraiment concluant. Elle n’avait aucune idée de ce qu’il faisait là, mais il ne semblait pas avoir besoin d’aide. En tous cas rien de ce que Lynn avait à offrir. De toute façon, elle avait fini son verre. Que dieu le protège !

-Yiiik ! Couina la magicienne dans un sursaut.

On venait de l’enserrer dans un carcan de bras sales, ou du moins, plus sales que l’établissement lui-même, ce qui était un exploit en soi. Lynn s’en serait peut-être tirée avec un sourire nerveux s’il s’agissait là de l’étreinte paternelle d’un ivrogne dont les relents protecteurs se seraient concentrés sur elle, mais la proposition de l’homme était sans appel. Grmbl ! N’était-elle donc pas encore assez misérable pour décourager les hommes ? Ou bien fallait-elle qu’elle se taillade la chevelure pour ressembler à un garçon ? Dans ce genre de cas, deux forces bien distinctes se battaient dans la tête de Lynn. Son instinct, qui lui criait de réduire en poussière cet homme sans même bouger le petit doigt, et sa conscience, qui se refusait à faire du mal à qui que ce soit. Tandis que n’importe qui aurait senti l’haleine putride de celui qui lui lançait des propositions salaces, et les gros doigts qui râpaient sur ses formes, Lynn ne voyait que l’espoir. L’espoir que cet homme change et devienne quelqu’un de bien. L’espoir qu’il ne supporte pas l’alcool et qu’il sera tout honteux le lendemain. L’espoir que le bonheur d’autres personnes dépende de lui ; sa femme, son frère, un ami. Il n’y a rien de bénin à supprimer la vie de qui que ce soit, pour ceux qui savent ouvrir les yeux. Et c’est pour cette raison que Lynn ne réagissait toujours pas.

Cela cessa pourtant, alors que Lynn s’était tendue comme un arc. Une voix prenait sa défense, mais elle dut regarder par elle-même de quelles lèvres elle sortait car jamais la jeune fille n’aurait pu le deviner. C’était bien la première fois qu’on prenait sa défense ainsi. Pas que Lynn ait des chevaliers servants qui viennent à sa rescousse à tout bout de champs mais la plupart des gens qui avait assez de moral pour défendre une femme se contentait de rosser l’agresseur. Le genre de geste que Lynn condamnait et qui l’obligeait souvent à protéger son agresseur. Une parfaite incohérence qui laissait le, dit, chevalier perplexe et frustré. Mais là, c’était parfait au point que Lynn en ait les larmes aux yeux.

L’altercation était finie. L’homme s’était enfui et les quelques badauds curieux qui avait assistés à la scène s’en étaient retournés à leur occupations, tout comme le jeune homme après avoir décoché un sourire à la petite magicienne.

Bien entendu qu’elle allait le remercier, mais tout d’abord il y avait quelque chose qui l’intriguait. C’est alors qu’un filament de magie se mit à pousser ; invisible, impalpable, d’une pureté inégalable. Puis, un autre, à la différence qu’il n’avait rien de pur. Il était sale, profane et chargé de malveillance. C’est à se demander comment il pouvait supporter la proximité de la magicienne. Les deux filaments de magie blanche et noire s’étirèrent gracieusement vers le jeune homme jusqu’à l’effleurer. Il ne se passa rien. Rien du tout. Ils s’évaporèrent alors comme soufflé par un vent invisible. Verdict : cet homme ne faisait partie ni des races bénéfiques de ce monde, ni des maléfiques. Un soulagement, surtout en ce qui concerne la dernière information.

Finalement, elle se tourna vers le jeune homme et le gratifiait de son plus beau sourire. Il était frais, communicatif et touchant pour la simple et bonne raison qu’il était vrai. Lynn ne se forçait jamais à sourire. C’est sans doute l’un des grands avantages à être si naïve.

-Merci monsieur. Je m’appelle, Ly… Ly.

Elle faillit s’étrangler en prononçant son nom, car il ne valait mieux pas qu’on le sache. Depuis qu’on avait tenté d’assassiner l’Ultimage à plusieurs reprises, elle se montrait un peu plus méfiante, à son plus grand damne ; elle détestait mentir.

-Lyli, acheva-t-elle.

La jeune fille roulait des yeux d’un air mal à l’aise. Autant dire qu’elle avait des difficultés à mentir et que cela se voyait.

-Vous avez été très brave, enchaina-t-elle pour ne pas rester sur un terrain glissant. Ce n’était pas la méthode la plus simple. Ce qui en fait la plus honorable.

Lynn sembla chercher quelque chose puis agrippa finalement un lambeau de sa robe. Elle ferma les yeux quelques instants. Son sourire jovial avait fait place à une mine concentrée. Sa magie s’insinua dans le morceau de tissu, allant toujours plus profond dans la matière, s’insinuant toujours encore un peu plus dans de ce qui est microscopique, nanoscopique, picoscopique… Il ne s’agissait pas d’agencer les particules cette fois. Il fallait les tordre les séparer tout en maitrisant les énergies incroyables qui se déchainaient durant une telle opération. Finalement, Lynn ouvrit la main et découvrit un gros écu d’or. Il était encore chaud après les forces magiques qu’il venait d’accuser, car elles étaient immenses. Encore heureux car si n’importe quel mage pouvait créer de l’or par son seul pouvoir de transmutation, il y aurait longtemps que ce métal ne vaudrait plus rien.

-Acceptez ceci comme dédommagement, s’il vous plait, fit Lynn en tendant ses petites mains vers l’inconnu.

Lynn avait conscience de ne plus passer pour une mendiante lambda puisqu’elle pouvait créer de l’or à volonté, mais ce n’était pas bien grave. Le jeune homme était quelqu’un de bien et ne devait pas avoir beaucoup d’argent pour trainer dans un endroit comme celui-là. Vue qu’elle n’avait plus un sou sur elle, la jeune femme ne voyait pas de mal à tricher un peu avec ses pouvoirs.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 21 Déc 2012, 17:24

    Était-ce bien raisonnable pour quelqu'un comme moi de boire autant? Assurément, non. Mais je ressentais le besoin de me noyer dans l'alcool, étrange sentiment que je n'avais jamais connu auparavant, pour faire taire les cris de mon esprit malade. Je regrettais le moindre mot que j'avais pu prononcer à Alice, que ce soit dans l'espoir de la calmer ou bien de tempérer ces ardeurs pour anéantir une bonne fois pour toute son désir, car les deux avaient causé notre perte. Mais que pouvais-je réellement faire pour elle, si ce n'est lui promettre mon éternel affection venu de tendres liens fraternels qu'elle ne voulait pas et pire, rejetait, leur préférant l'amour que je porte à une autre. Je ne pouvais pas même dire que j'étais un homme déchiré entre deux demoiselles, car s'il y avait un choix à faire, je n'aurais pas vraiment à réfléchir pour prendre ma décision et me tournerait naturellement vers les penchants de mon cœur, pour celle qui ne m'a jamais rien demandé et surtout pas d'abandonner mon amie. Alice s'engageait sur une voie dangereuse et bien que je l'adore, elle me perdait, je la perdais. Je secouais soudainement la tête avec vivacité, souhaitant par ce stupide geste chasser les sombres pensées. J'avais besoin de distraction, d'oublier, et c'était pour cela que je m'étais aventurer dans les parages pour me soûler, car au fond, je devais espérer qu'un ivrogne qui n'aurait pas aimé ma tête décide de me poignarder, qu'on m'empoisonne ou qu'on me pende, je n'en avais cure et partir dans une lente agonie ne me gênerait pas, je ne m'en sentirais que d'autant plus vivant. Dans un soupire las, je laissais ma tête tombée dans l'une de mes mains avant de tourner légèrement mes prunelles d'ocres pour les poser dans le gris lunaire de la demoiselle que j'avais aidé quelques instants avant. Je lui souris.

    Qui était-elle ? Quelqu'un d'intrigant, pour le moins, car au premier coup d'œil, je ne discernais que des paradoxes mais l'espace d'un instant, rien n'avait plus d'importance face à l'immense sourire si touchant et sincère qu'elle abordait. J'aimais ce genre d'expression, les visages comme le sien. Peut-être parce que j'étais incapable d'en faire de même, et que même mes sourires les plus spontanés, que je ne forçais pas à apparaître sur mes lèvres résonnaient d'une façon bien étrange à cause de mes traits toujours tintés de mélancolie et de tristesse. Je ne pus cependant pas réfréner l'un de ces rictus qui illumina brièvement ma face devant tout les efforts que déployait la jeune demoiselle pour me mentir sur son identité. Un enfant aurait pu voir qu'elle tentait de berner , tant elle peinait à être convaincante, mais en plus, vouloir tromper un rehla sur ce genre d'information n'était guère judicieux, bien qu'elle ne pouvait savoir que j'appartenais au peuple des étoiles.

    « Soit.» finis-je par murmurer doucement d'une voix suave et basse « Si telle est votre volonté, que Lyli soit la vérité en cette soirée.» Par ces paroles, elle devrait comprendre que j'avais, bien évidemment oserais-je penser, découvert son petit manège, mais qu'en aucun cas je tenterais de la démarquer. Ce n'était pas mes affaires et je n'avais pas envie de troublée cette charmante jeune femme, et c'est aussi par galanterie et courtoisie que je ne cherchais même pas à utiliser mes pouvoirs pour voir son véritable nom. Mais je ressentais sa puissance qui était indiscutable. Je sentais qu'elle aurait pu réduire en poussière toute l'assemblée si elle le voulait. Mais cela ne s'était pas passé ainsi et cela me poussait à m'interroger, car il était rare que les forts de ce monde soit aussi miséricordieux. Elle n'avait rien d'une vagabonde ou d'une mendiante comme son apparence aurait pu le suggérer à un regard inattentif. Du bout des doigts, je continuais à caresser le verre sale de ma chope, ajoutant : « Je ne crois pas avoir été plus brave qu'un autre, seulement moins impulsif. Je considère simplement que nous ne sommes pas de vulgaires animaux à l'état sauvage fonctionnant à l'instinct et à a brutalité, mais plutôt que d'autres voix s'offrent à nous. En l'occurrence, je suis un grand adepte de la discussion et de l'art de la persuasion.» Et de la manipulation, mais c'était bien plus rare que je m'adonne à ce genre de jeu. Je préférais convaincre que m'emparer d'un esprit, c'était si malsain.

    « Vous êtes étonnante» continuais-je en tendant doucement la main pour prendre délicatement ce qui semblait être un écu d'or, effleurant au passage la paume de la jeune femme. Observant quelques instants ce qu'elle venait de créer par sa magie, je ne pouvais être admiratif, non pas parce qu'il s'agissait d'un métal précieux, mais plutôt parce qu'elle avait réussis l'exploit. Faisant se glisser la grosse pièce entre les doigts, je finis par lâcher avec un nouveau sourire : « Cependant, je crains de ne pouvoir accepter pareil présent, car que les Dieux me gardent de demander compensation à agir moralement et selon mes devoirs. Je ne suis pas de ceux qui désirent récompenses à chacun de leur faits et gestes, et je ne saurais que faire de tant d'or. Je ne suis qu'un simple vagabond, ma Dame.» J'aurais pu, à la rigueur, tâcher d'en faire une broche ou un bijou pour ma bien aimé, mais je ne savais si elle appréciait l'or, et quelque chose me disait que non. Ainsi, je déposais doucement l'écu face à la jeune femme. « Mais enchanté de faire votre connaissance. Lyli. Pour ma part, si cela vous intéresse, je m'appelle Caleb Suellan.» Et cette Lyli était pour le moment mon parfait remède à mes maux. Un concentré de douceur et de gentillesse, bon divertissement au passage, c'était tout ce dont j'avais besoin, et je préférais être ivre du doux parfum d'une femme plutôt que de sombrer dans les méandres de l'alcool où si peu parvenait à se relever. Même si j'étais fort bien placé pour savoir que les femmes pouvaient être de véritables poisons, ce n'était que venin des délices. Je fermais les yeux un instant, le temps de voir le visage de mon bel ange.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 07 Jan 2013, 16:18

Accroupi dans la ruelle, le Gamin sentait la boue froide s’infiltrer entre ses orteils nus. Il fixa son regard sur l’espace étroit au bas du mur et rassembla son courage. Le soleil était couché et la taverne était bondée. Dans la plupart des débits de boissons de la ville, le sol était en terre battue, mais cette partie des bas-quartiers avait été bâtie sur un ancien marais et même les ivrognes n’aimaient pas boire dans la boue. L’établissement avait donc été construit sur des pilotis hauts de quelques centimètres et parqueté de solide tige de bambou.

Des pièces tombaient parfois dans les fentes, mais l’espace entre le sol et le plancher était si bas que la plupart des gens étaient incapables de se glisser sous la taverne pour aller les chercher. Ce qui n’était pas le cas du Gamin ; petit et chétif. Les grands de son groupe de pickpocket récoltaient la taxe demain et il devait donc plonger dans l’obscurité étouffante habitée par les araignées, les cafards, les rats et le chat à demi sauvage du propriétaire. Mais le plus difficile à supporter, c’était la pression des tiges de bambou contre votre dos : elles vous écrasaient chaque fois qu’un client marchait dessus.

C’est avec toutes ces appréhensions en tête que le Gamin commença à ramper par l’ouverture, habituant son regard à la semi-obscurité pour distinguer les éclats de lumière révélant les précieuses pièces.

Lynn hocha doucement la tête en signe approbation devant le discours pacifique du jeune homme qui lui faisait face. Dans son cas, le dialogue et la persuasion s’imposaient d’eux-mêmes dés lors que l’on refusait catégoriquement toute forme de violence.

Si la magicienne fut étonnée qu’un vagabond refuse ainsi un écu d’or qui aurait pu lui permettre de vivre correctement pendant une poignée de semaine, elle ne le montra en rien et se contenta d’un sourire compréhensif. Ses doigts fins s’emparèrent de la pièce rendue et la fit tourner autour de son majeur. La jeune femme fit un dernier effort de concentration et le relief d’un visage apparut sur la pièce, la rendant maintenant identique à une pièce officielle frappée par les orishas. Lynn eut alors un sourire malicieux en observant le visage de Lison, l’Orishala, qui ornait le cercle d’or, et se demanda un instant comment son ami prendrait le fait quelle participe à l’inflation de sa monnaie. La magicienne partagea ensuite son sourire avec le dénommé Caleb Suellan et lâcha finalement la pièce qui roula à peine avant de glisser par une des interstices du plancher de bambou.

-Rien n’est jamais perdu, monsieur Suellan, déclara la jeune fille en baissant la voix. Votre refus était juste et généreux. Nous ne serons peut-être pas témoin des bienfaits qu’engendrera votre acte, mais il ne tient qu’à nous de les imaginer.

Visiblement, Lynn n’avait pas dit cela en l’air, car elle fermait déjà les yeux. Elle resta ainsi quelques longues secondes avant de les rouvrir et de prendre une moue pensif.

-Mmmmh, je vois moins de violence, un petit plaisir et du partage, lâcha-t-elle.

C’était un jeu.

-Et vous, monsieur Suellan ? Que croyez-vous que votre refus a engendré ? Allez-y ! C’est amusant de prédire l’avenir.

Lynn n’avait toujours aucune idée de la nature de son compagnon de fortune et elle ne réalisait pas que pour lui, la divination n’était peut-être pas qu’un jeu d’imagination.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 17 Jan 2013, 15:31

    Durant quelques instants, je contemplais, presque ahuri, le doux visage bienveillant de la demoiselle, un éclat troublé au fond de mes prunelles ocres. Les secondes s'écoulèrent lentement, chacune me semblait être aussi longue qu'une vie, alors que j'hésitais sur mes mots. Que pouvais-je bien répondre à cela ? Elle ne pouvait s'en douter, mais elle avait aborder malgré moi le sujet que j'aurais aimé éviter par tous les moyens. Ce n'était qu'un jeu, pour elle, et je crois que j'aurais aimé entrer dans son petit manège innocent, seulement, elle avait dû comprendre en voyant mon expression gêné et peiné que quelque chose clochait. Je finis par lâcher les grands yeux argentés de cette jolie Lyli, détournant le regard comme soudainement très intéressé par les motifs grossiers qui ornaient mon verre. Préférant fermer les paupières pendant une ou deux secondes, je lâchais un soupire. A croire que je ne pouvais oublier ma nature plus de quelques heures, il fallait qu'on me rappelle ce que j'étais. D'une traite, j'avalais le contenu de ma choppe sans broncher. Alors qu'il y a peu je m'accordais à penser qu'il valait mieux soulager mon âme par les bienfaits purs d'un sourire bienveillant que par l'alcool, voilà que je replongeais dans les déboires vicieux de la boisson. « Oui, c'est très... amusant, de prédire l'avenir. » Je repris ses propres paroles, les articulant avec lenteur, sans oser encore la regarder. « Je pense pouvoir affirmer avec une certaine fermeté que je m'y connais plus que la moyenne en prédictions et prémonitions.» C'était peu de le dire. Je me sentais si mal, car tout ce que je voulais tant oublier m'assaillait sans répit et torturait mon esprit malade. Et parmi mes bourreaux, j'entrevis, le cœur battant et prêt à exploser, un fantôme d'autrefois dont je me serais bien passé. « Seulement...» Je tournais enfin très légèrement la tête pour plonger dans ses mires grises « Je crains que ce soit loin d'être un jeu pour moi, demoiselle.»

    D'un petit geste de la main, j'interceptais le regard de l'aubergiste qui comprit rapidement que je voulais un autre verre. Avec l'aisance que confère l'habitude, il se saisit de mon gobelet vide pour le remplir en deux temps trois mouvements. C'était mal. Mais je n'avais jamais été quelqu'un de bien. « Navré de désagréger une ambiance qui devenait plus légère. Mais je ne suis pas … une créature qui rit de la divination. Elle est ma vie et mon fardeau, ma raison de vivre et ma perte, à n'en pas douter. » Connaissait-elle l'existence des Rehlas ? Je savais que la plupart des habitants de ses terres prenaient les miens pour des créatures légendaires, des chimères qui ne trouvaient vérité que dans les fabulations de grands-mères et les contes du passé. « Et il m'est formellement interdit de par ma nature que de livrer mes connaissances de l'avenir à quelqu'un n'appartenant pas à ma race. » Un pauvre sourire désolé flotta quelques instants sur mon visage. Et un autre soupire s'échappa de mes lèvres alors que je ressassais mes vieux souvenirs que je préférais enterrer dans un coin scellé de ma mémoire.

    Par l'une des fenêtres sales de la vieille taverne, je discernais la lueur douce et scintillante de quelques étoiles. Les astres semblaient danser pour moi, me murmurant de venir les rejoindre pour mieux les contempler et me perdre dans les méandres d'un devenir. « Mais, sans interroger les cieux, je tiens à affirmer que c'est plus votre geste que mon refus qui risque de changer les choses. Ce qui arrivera sera de votre fait, et non du mien.» C'était du moins mon avis. Alice, si elle était là, aurait certainement rétorqué que c'était là ma mauvaise habitude à croire que je ne pouvais rien accomplir de bon et que d'autres étaient forcement responsable de ce que j'aurais pu faire de bien. Ce thème de discussion étant lourd à supporter, je tâchais plus ou moins discrètement de changer de sujet, comme si cette question me revenait soudainement en tête : « Que faites-vous ici, si ce n'est pas indiscret ? Vous n'avez guère l'allure d'une traînarde qui viendrait se soûler et vous détonnez parmi les autres. Aussi, vous semblez ne guère avoir l'habitude de ses lieux.» Je ris brièvement. « Je préférais l'entendre de votre bouche, je ne tiens pas à le découvrir vicieusement. En tout cas, je respecterais votre choix.»
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

La vraie misère est la misère de l'âme

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
»  La lame de feu [PV Jake]
» La lame de feu [Solo]
» Une lame coupante [Quête]
» La lame de feu (Dantichou ♥)
» [Q] La première lame | Solo
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Dévasté - Est :: Désert de Mow :: Megido-