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 La délivrance de l'éternel. [Event - Part. II]

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Dim 02 Sep 2012, 13:47


Non réponse au second tour : 120 lignes.


    - Pourquoi est-ce que tu n'avances pas ?
    - Car je ne vais pas dans la même direction que tous les autres..
    - ...

    Le génie avait emprunté seul cet immense couloir en dunes blanches dont l'asymétrie faisait penser au fil conducteur d'un esprit lorsque l'idée lui vient et le quitte. Il s'éloignait des différents passages dont les escaliers montaient jusqu'au sommet sans le moindre regret. Pourtant, tout portait à croire qu'il aurait désiré gravir ces marches, participer activement à l'arrestation ou au contraire à la défense du sorcier dont la tête était mise à prix dans tout le pays mais... non.

    - Tu es un très bon acteur, Naram-Sin.
    - Mais un très mauvais cuisinier !

    Et c'était sans plus de comédie qu'il avançait d'un pas lent et promené, comme si le temps qui passait n'avait plus la moindre importance. L'ombre à côté de lui marchait à même cadence, comme si les deux ne faisaient presque qu'un.

    - Ils sont tous venus pour me tuer...
    - Orion, je ne te connais pas mais quelqu'un comme toi n'a pas peur de la mort. Bien au contraire, il l'attend comme une délivrance. Tu as tant joué avec elle. Je ne prendrais pas pitié de ton sort ni de tes méfaits. Ce monde n'est pas prêt pour les rêveries de l'éternel, voilà tout.

    L'ombre se brusqua net sur le passage d’ivoire, sa voix sonnant comme vacillante.

    - Et toi, Naram, n'as-tu aucune haine envers ce que j'ai fait ?

    - Pourquoi en aurais-je ? Tu es un adepte du chaos, tu veux que les choses changent ! Du mouvement dans la stagnation des étoiles mourantes ! On te compare à la faucheuse alors que tu as insufflé la vie à tant de trépassés ! Tu es l'absence de la logique du cycle trop normal d'une vie de mortel. Non je n'ai aucune haine, juste des questions. J'ai suivi de près Delix, Dante et bien sûr, toi aussi. Tous ces Hommes qui sortent de l'ombre pour brusquer notre quotidien, tout flamboyant à la conquête d'un rêve, tous autant que vous êtes, et je vous vois tous tomber, je vois vos ailes brûler et je vous vois disparaître dans les cendres de votre défaite. Pourquoi le chaos est incapable de s'installer sur la durée ?

    - Car c'est en ceci que tu affectionnes particulièrement ta vision du chaos. Ce changement constant. S'il s'installait sur le long terme, ce ne serait plus le chaos, il n'y aurait plus de changement mais juste de la désolation. Et ce n'est pas la ruine qui a de l’intérêt mais la façon dont on peut créer les plus belles choses sur la cendre la plus noire qu'il soit.

    Le génie sourit aux paroles du jeune Orion. Il le trouva plein de sagesse à cet instant.

    - Tu as sans doute raison. Je trouve regrettable de ne pas t'avoir connu avant. Tu m'avais l'air différent.

    - Tu parles déjà de moi au passé ?

    - Tes minutes sont comptés. Alors que cette projection de toi discute avec moi, les autres grimpent à une vitesse folle ces escaliers. Et alors tu disparaîtras. Tu parles d'un jeu, dès la case départ, l'on connait le gagnant, il n'y a rien d'excitant là dedans. Je ne veux pas participer à cette mascarade politique. J'ai une autre question à ce propos. Il y a forcément un autre coupable dans cette histoire, qui est-ce ?

    - Je ne peux te le dire. Mais à ta véritable question, qui doit être, si Mitsuko est derrière tout ça, je te décevrais en te répondant que non, elle n'est en rien mêlée à ce désordre.

    - J'ai du mal à te croire.. Elle n'aurait jamais loupé une telle occasion de faire parler d'elle.

    - C'est étrange.. Comme tu la vois.. elle m'est si chère, bien différente de l'image que tu t'en fais.

    - Pour un sorcier au bord du trépas, je trouve que tu te bernes encore de bien trop de mensonges mon pauvre ami. Je n'aspire qu'à la déchéance de cette femme, cette aetheri. Personne n'a rien fait pour l'arrêter et voilà où cette succube en est. L'esprit de la mort puis un dieu et demain, quoi ? Elle décidera du droit de vie et de mort sur chacune de nos têtes. La preuve en est avec toi et tant d'autres sur sa liste avant même que tu deviennes gênant à ses yeux. Elle n'a nullement le droit d'être seule à décider de tant de destins, de qui doit mériter le paradis ou se résigner à l'enfer. Elle influe bien trop et ne se soucie, et c'est le pire, de personne.

    - Et pourtant, et j'en suis certain, s'il advenait que demain, un quelconque danger plane sur elle, tu mourrais sans réfléchir pour qu'elle survive.

    - Tu me fais doucement rire. Tu ne me connais pas, Orion.

    - Mieux que tu ne le penses. Je perce ton esprit, ne l'oublie pas. Je ressens cette douleur, nouvelle mais présente. Depuis qu'elle est devenu une déesse, tu la sens si loin de ce monde, c'est comme si tu l'avais perdu, tu la sens chimère à travers les astres, et tu sais pertinemment que jamais tu ne pourras la toucher car son corps ne serait qu'illusions. Tu vis mal son ascension, pourquoi mentir, pourquoi ne pas avouer tes ambitions ?

    - Oh ? Ah ! Oui, mille excuses ! Allez, cesse ta dernière lecture de condamné. Tu ne grattes qu'en surface une problématique bien plus complexe. Tu es malin mais tu demeures un crétin, comme tous les autres de ce monde. Tu ne comprendrais qu'un millième d'une infinie partie invisible de la réponse à tout l'engrenage qui me lie à sa famille. Et je me fiche bien de ce que tu peux découvrir en moi, dans quelques minutes, tu ne seras plus qu'un souvenir, comme les autres avant toi.

    Un silence glacial s'était installé entre les deux hommes qui continuaient toujours à marcher dans un couloir qui, décidément, semblait sans fin.

    - Je trouve ça particulièrement drôle, moi.

    - Fais moi partager ta lubie, j'ai grand besoin de rire !

    - Et bien, cher Naram, je trouve ça très drôle que l'homme réputé n'avoir ni coeur, ni sentiment doit sûrement être celui possédant le plus de compassion et d'amour en lui. A te voir comme ça, l'on dirait que tu n'es qu'un criminel sans foi, un fou à lier qui pourrait marcher sur un champ de cadavres en ne se souciant que de la propreté de ses chaussures.. oui à te voir ainsi, je voyais les choses autrement.

    Le génie sourit évidemment mais sa lèvre trembla, comme si l'énervement le gagnait et le quittait.

    - Malgré l'amitié que j'éprouve pour notre brève et unique rencontre avec toi, permets-moi de remettre les choses à leur place. Je lis dans le coeur des gens. Je ressens leurs peurs, leurs envies. Je sais comment ça marche. J'en suis maître. Ce que tu vois c'est ce que je veux que tu vois. C'est tout.

    - Et quel intérêt à me faire voir tout ça alors puisque tu sembles si bien tout contrôler ?

    - Car tu aimais Mitsuko et je veux te rappeler la douloureuse sensation, si parasitaire qui t'envahit sans jamais te lâcher. Je veux te rappeler tes propres émotions.

    - Tu prêches le faux pour savoir le vrai.

    - Oh, mais non, non, non. Détrompe-toi, mon ami d'un soir. Je veux te pousser à me révéler la clé de l'énigme Orion. Je me fiche éperdument de vos combats idiots, de vos vengeances pour laver un linge de famille déjà si sale. Non. J'aspire à plus. Je veux comprendre comment tu as pu ramener à la vie un cadavre moisi et puant, dévoré par les vers gluants, tu as réussi à faire rebattre le cœur de personnes partis si tôt de ce monde. Tu as réussi, Orion, l'impensable pour un vieil homme comme moi qui a enterré tous ses proches avant lui. Et je veux connaitre ce secret.

    - Et ce sera pour laquelle des deux Mitsuko ? siffla Orion avec une certaine satisfaction personnelle. Le génie se heurta à un mur avec violence.

    - Celle des deux qui m'amusera le plus. lui souffla-t-il à l'oreille comme s'il s'agissait d'un secret.

    - En parlant de ça, ils sont tous à l'étage, ça y est. Je vais devoir te quitter. Je n'aurais pas la force pour assurer cette projection et les mouvements de mon corps. Mais si je peux me permettre, et sans mentir car je n'aurais en ceci aucun intérêt, cette discussion fut enrichissante. Tu es vraiment quelqu'un à part Naram..

    - Non, ne pars pas.. Pas tout de suite. J'ai encore tant de questions. Et puis je veux savoir ce qui t'a poussé à ainsi déchoir de la lumière, le pourquoi de toute cette histoire, je veux savoir le fin mot, la vérité !

    - Tu finiras par le savoir, que ce soit de ma bouche ou de celle d'un autre, cela ne change rien. Quant au secret de la vie que j'insuffle. Tu n'as qu'un moyen de le savoir et je suis comme persuadé que tu connais déjà la solution.

    - Pour une fois que je peux discuter avec quelqu'un comme.. comme toi.. comme moi... il faut qu'il soit recherché et haït par toutes les contrées du Yin et du Yang... c'est fou.. et son rire se mêlait déjà au regret.

    - Moi je trouve ça plutôt logique. Nous sommes les électrons libres, Naram, et n'avons rien de fou, le rationnel de l'un est l'irrationnel de l'autre, ne l'oublie jamais.

    - Tu pourrais t'enfuir... Tu ne serais pas le premier.

    - Pour aller où ?

    Et les deux ombres tournèrent comme deux fauves qui allaient se battre sans ne montrer le moindre signe d’agressivité.

    - Je ne sais pas, ce monde est si vaste, il y a bien un endroit où te cacher !

    - Quel en serait l’intérêt ?

    - Tu es un lâche, Orion. Il y a encore tant de choses à accomplir. Comment peux-tu te résigner ?

    - Tu ne comprendrais pas.

    - Et bien vas te faire massacrer ! Tout a été soigneusement organisé, ton jugement sera inquisitoire ! Ils veulent, TOUS, ta fin ! Mitsuko veut ta mort, mais toi, tu papotes avec un vieil aigris comme moi, mais réagis bon sang !

    - Je sais. Mais c'est ce que, je crois, l'on peut appeler communément, le destin.

    - Le destin, mais laisse moi rire ! Quel destin ! Il ne tient qu'à nous de le façonner, le changer du tout au tout !

    - Moi au moins, j'aurais décidé de mon sort.

    Et il disparut dans le poussière.

    - Tant que l'on a pas choisi, tout reste possible. dit tout de même le génie dans un silence soudain et effrayant. Un silence de mort.

    Les minutes passèrent comme des coups de masse dans la nuque de Naram, lui qui ne savait ou ne voulait savoir. Tout était en proie au doute et pourtant, dans la certitude de l'inertie, aucune vérité n'était possible tant qu'il n'aurait pas choisi.

    Pourtant, l'occasion fut belle, une coïncidence qui n'en résonnait pas comme une, un sans âme que le sorcier avait ramené, des ténèbres que le soleil avait abandonné là, s'approchant de Naram, et lui qui repensait aux paroles d'Orion : « Tu n'as qu'un moyen de le savoir et je suis comme persuadé que tu connais déjà la solution. » Oui, il connaissait très bien la solution. Pour connaitre la renaissance, il fallait, plus que la ressentir, la vivre. Vivre le désarroi de l'éternel, un éternel qui sonnerait comme une délivrance. La quiétude de cet instant imprévu. Il aurait pu fuir, ou décider de combattre, ou bien se laisser faire.

    Alors, le génie avança, sans grandes hésitations, comme dans le couloir de la mort, attendant la sanction qu'il se prononçait à lui-même, la punition qu'il s'infligeait, se faisant son propre juge. Il marcha ainsi jusqu'à son bourreau, fier du chemin accompli, certain que ceci fut la meilleure solution pour le moment, peu importait le sacrifice, il devait savoir, trop curieux au point de vouloir goûter ce que tant fuyaient, à contre-courant encore une fois. Il trouva même que le mort-vivant avait un petit air de Mitsuko et qu'alors, la boucle était bouclée, peut-être que son imagination faisait simplement trop de fois le tour de la question ou que cette femme l’obnubilait bien trop pour que cela reste raisonnable. Et dans l'instant où la déchirure de sa chair lui brisa cœur et âme, il souffla à l'air qui lui manquait : « J'ai décidé de mon sort. »


Word m'en compte 196, faut enlever les sauts de lignes mais je pense que le compte est bon.
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La délivrance de l'éternel. [Event - Part. II]

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