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 Confidences pour confidences. [Caleb Suellan]

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Ven 22 Juin 2012, 12:01

La journée avait été éreintante, une partie de chasse au zombie suivit de plusieurs combats. Heureusement pour elle, la ville d'Avalon n'était pas encore infestée par ce fléau. Mais elle savait que cela ne tarderait pas, et que le seul moyen de repousser la menace était de les tuer avant qu'ils n'arrivent jusque là. Habituellement elle ne dormait pas et passait sa nuit à surveiller la ville du haut de sa fenêtre, mais après plusieurs nuits d'insomnie, elle finit par tomber de sommeil sans vraiment pouvoir y résister. La jeune femme était allongée dans son lit qui flottait au dessus du sol. Un lit enchanté qu'elle avait commandé spécialement pour sa chambre au palais. Il faut avouer que lorsque l'on est un souverain on aime posséder plusieurs objets uniques. Elle s'était glissé dans ses draps de satin blanc, venant se coucher sur la montagne de coussin qui entourait le haut de son lit. Il faisait une chaleur étouffante cette nuit-là, et la tenue d'eve serait amplement suffisante. Le drap resta à ses pieds laissant une vue imprenable sur son corps nu à quiconque entrerait en pleine nuit. Malheureusement pour les petites curieux, la porte était maintenue fermée par un sortilège qui ne laissait entrer que certaines personnes, notamment Blake son garde du corps ainsi que Sowelu sa servante.

Aya avait donc réussit à fermer les yeux cette fois et partait déjà pour le pays des rêves. Elle se souvenait souvent de ses rêves et avait parfois l'impression de les avoir réellement vécu tellement certains étaient marquant. C'était peut être une autre raison de ses insomnies, la peur de vivre quelque chose d'horrible le temps d'une nuit. Ce qui l'agaçait dans ses rêves c'est que la plupart du temps elle ne pouvait pas tout contrôler, la réaction des personnages fictifs par exemple. Pour une femme qui aimait tout commander c'était frustrant. Mais bon, elle ne rêvait pas souvent puisqu'elle évitait de dormir.

La jeune c'était endormit, son corps reposait sur le lit alors que son subconscient volait déjà vers d'autres lieux. Elle se voyait marcher sur une étendue aussi douce, moelleuse et blanche que le paradis. Cela lui rappelait beaucoup de choses plus ou moins plaisante. Elle avançait lentement, regardant autour d'elle le grand vide. En marchant elle finit par voir au loin une grande porte , mais étrangement rien ne se trouvait autour. La jeune femme se pressa un peu pour retrouver cette grande porte, elle était magnifique, entièrement recouverte d'or et de pierres précieuses. Elle était dans un rêve c'était certain. La porte s'ouvrit toute seule, la laissant passer, cela l'incita donc à y entrer. Une fois à l'intérieur elle put constater la beauté du décor, elle se félicita d'ailleurs d'avoir autant d'imagination. Elle était dans un lieux véritablement magique qui ne permettait pas de se croire dans la réalité. En effet, elle marchait sur l'eau, comme si son corps était si léger que la mer semblait incapable de l'attirer dans ses profondeurs. C'était magnifique, elle pouvait voir au travers de cette eau bleu turquoise, le corail coloré et ses habitants étaient absolument fabuleux à observer. 0 l'horizon on ne voyait rien d'autre que le couché du soleil qui semblait figé dans cette position de transition. Le ciel était étoilé, étrange pour un couché de soleil, mais les rêves n'ont pas de limites. Elle avait donc devant elle plusieurs choses magnifique de la vie de tous les jours qui créaient ensemble un décor de rêve.

La belle Aya s'assit sur un rocher qui sortait de l'eau et se laissa à penser, elle réfléchissait à certaines choses, ici au moins elle pourrait penser sans être interrompue par des mauvaises nouvelles. Elle avait besoin de faire un peu le point sur certaines choses, le rêve était le moment idéal pour revivre quelques instants de sa vie sans être jugé par les gens autour.
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Dim 24 Juin 2012, 19:37



Immobile, debout face à l'unique fenêtre aux carreaux sales de la petite chambre que je louais à la vieille auberge du coin, je contemplais le paysage morbide qui s'étalait à ma vue, sans que mon visage n'exprime le moindre sentiment. Le ciel était d'un gris sombre, et une violente averse s'abattait sur l'herbe verte et les branches des arbres qui lointain qui perdaient lentement leur feuilles. Tout était calme. Je ne percevais pas le moindre mouvement parmi les plaines et les petits bois. Et pourtant, je savais que ce tramaient de bien sombres événements depuis quelques longues semaines déjà, qui me contraignaient à changer mes habitudes à mon plus grand damne. Mais continuer à errer à travers les terres, dormir à la belle étoile dans des lieux reculés et isolés étaient devenu dangereux, et je ne pouvais mettre la vie d'Alice ainsi que la mienne en danger. Las, je me détournais de l'horizon pour poser mon regard sur Mon Ondine, paisiblement endormi dans le lit miteux qui trônait au centre de la pièce exigüe. Silencieux, je m'approchais à pas de loup du lit pour s'assoir sur le bord. Je passais doucement une main dans la chevelure sombre de la sirène, tout en me demandant comment j'allais bien pouvoir continuer à payer l'auberge. Je n'avais jamais ressentit le besoin d'avoir beaucoup d'argent, vivant aussi bien que notre condition le permettait. Cependant, maintenant que les morts-vivants pullulaient et que je me devais de nous mettre à l'abri, les pièces de cuivre, d'or et d'argent devenaient indispensable. J'allais devoir songer sérieusement à travailler dans les jours à venir. Même si Alice ne pipait mot, je me doutais qu'elle n'ignorait pas les difficultés que nous allions bientôt traverser, et elle aussi ferait certainement de son mieux pour rapporter quelques deniers.

L'esprit remplis de question et de problèmes, je m'allongeais tout habillé sur les couvertures et contemplais sans vraiment les voir les poutres rongées par les mites qui quadrillaient le plafond. Si répugnant et grotesque... surtout pour quelqu'un comme moi qui avait pour habitude de voir les étoiles avant de m'endormir. Je peinais à rejoindre les bras de Morphée, mais mes paupières lourdes après l'éprouvante journée qu'était celle ci finirent par se fermer, et peu à peu, je rejoignis le monde des rêves, ce lieu magique et merveilleux ou j'étais le seul roi.

Que j'aimais rêver. C'était une manière de s'évader, de vivre sans que son corps n'en subisse la moindre conséquence. Ainsi, c'est sans peur et calmement que je marchais à travers un long couloir sombre ou chacun de mes pas résonnait à l'infini. Lentement, je tendis la main vers la poignée que je voyais se dessiner au loi, attirée par elle, je désirais ardemment ouvrir cette mystérieuse porte. Les quelques pas qui me séparaient d'elle me parurent être aussi long qu'une existence sur terre. Les secondes s'écoulèrent, et enfin je la saisis, puis la tournais pour franchir cette entre deux mondes.

Le décor changea du tout au tout, et émerveillé, je contemplais de mes prunelles d'ocres le ciel étoilée, comme heureux de retrouver mes vieilles amies. Mon regard se perdit alors sur l'horizon et ses couleurs chatoyantes, comme des flammes s'entremêlant. Un paysage bien digne de mes songes. C'est alors que je remarquais que je n'avançais pas sur la terre ferme, mais sur les flots, sans que les douces vagues ne perturbent mon chemin. Un sourire se dessina lentement sur mes lèvres et je remontais les manches de ma chemise blanche pour contempler l'effet que la lune bien haute dans le ciel avait sur ma peau blême. Elle prenait des teintes argentées. Satisfait de ce paysage, je continuais d'avancer laissant un bref rire s'échapper tout en passant une main dans mes cheveux sombres, remettant en place les longues mèches qui tombaient devant mes yeux.

Puis je la vis. Une jeune femme à la longue chevelure blonde qui à l'instar de ma peau prenait les reflets de la lune. Assise sur un rocher, elle était immobile. Qui était-elle? La connaissais-je? Que faisait-elle dans les fabulations de mon esprit malade? Curieux, me doutant qu'elle n'était pas ici par hasard, je m'approchais dans le plus grand des silences de la demoiselle dont je ne voyais que le dos.

« Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers, Picoté par les blés, fouler l'herbe menue : Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds. Je laisserai le vent baigner ma tête nue. Je ne parlerai pas, je ne penserai rien : Mais l'amour infini me montera dans l'âme, Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien, Par la Nature, - heureux comme avec une femme. »

Sensation de Rimbaud.

Ma voix grave et douce n'avait en rien perturbé la sérénité du lieu, au contraire, elle semblait être la juste continuité de la magie que dégageait les environs. Lentement, je tournais autour du rocher qui surplombait l'immensité de l'Océan qui nous entourait, moi et la jeune étrangère. Je m'arrêtais à droite de la grosse pierre fouettée par l'écume et m'appuyais légèrement sur un grand saule pleureur apparut non loin d'elle. Les longues branches se balançaient lentement, comme une valse frénétique, et le doux bruissement des feuillages semblait chanter avec les vagues.
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Mer 27 Juin 2012, 15:25

L'eau semblait mouiller ses pieds, et pourtant, une fois la vague passée, elle était aussi sèche qu'avant. La jeune femme restait assise, là, sur son rocher, attendant quelqu'un ou personne. Elle ne savait pas vraiment, après tout les rêves sont imprévisibles. Elle ne pouvait jamais prévoir à l'avance ce que son subconscient allait décider de lui faire vivre. Chaque nuit était une nouvelle aventure, un nouveau roman dont elle était l’héroïne. Ces derniers temps, ses rêves avaient été beaucoup hanté par des idées sombres, surement causées par ses petits ennuis dans le monde réel. Elle avait beaucoup de mal à dormir depuis qu'elle avait apprit l'existence des morts-vivants, et cela se ressentait sur ses pensées nocturnes.

Ses rêves se déroulaient souvent de la même façon, soit elle se faisait attaquer, soit elle assistait à un réel massacre. Il était un peu étrange pour une fois qu'elle semble si apaisée, et surtout, que le décor soit si fabuleux. Le ciel étoilé ne révélait rien de ses mystères tout comme à son habitude. Et pourtant elle avait l'impression d'y apercevoir certaines formes. Comme si les étoiles lui dessinait des visages. Elle n'aurait su dire à qui cela pouvait bien ressembler, mais c'était plutôt fascinant. Alors qu'elle semblait enfin sur de ce qu'elle voyait, une étoile filante passa au travers et ces dernières semblèrent s'écarter, gommant ainsi le visage qu'elle avait reconnue. C'était vraiment étrange, mais les rêves le sont, sinon on ne pourrait plus vraiment dire que l'on rêve.

Un moment d'échappatoire comme celui-ci, elle en avait envie depuis bien longtemps. Une bonne nuit de sommeil, paisible, et vraiment reposante. Un cauchemars était épuisant, et la nuit s'avérait pratiquement inexistante au final. Elle ne pouvait pas vraiment en tirer une leçon et se réveiller au petit jours avec un sourire aux lèvres. Voir la mort, cela ne faisait que l'épuiser et la réveiller en sursaut, le visage en sueur et le cœur palpitant. Aya admirait maintenant l'horizon, le couché de soleil, ce soleil figé. Décidément, elle avait de drôles d'idées, mais il faut dire que tous les soirs la jeune femme s’asseyait au bords de la fenêtre et admirait le couché de soleil avant d'être appelé pour le dîner. Les plaisirs simples sont souvent les meilleurs.

Une femme comme elle, paraissant si insensible pour ceux qui ne la connaisse pas, révélait en fait une véritable sensibilité pour des choses paraissant futiles. Chacun s'émerveille devant ce qu'il souhaite après tout, on ne peut pas juger la beauté d'une chose, les gouts et les couleurs ne se discutent pas. En y repensant, tout ce décor avait un sens réel. Les étoiles et leur mystère l'avaient toujours fasciné. Le couché de soleil était un événement de la journée qu'elle adorait admirer. L'océan restait un lieu qu'elle n'avait pas la chance de pouvoir visiter et pourtant elle adorerait pouvoir observer tout le monde sous-marin et ses secrets. En fait, rien n'était étrange, cela lui ressemblait tout à fait.

Aya était prise par ses songes lorsqu'une douce voix d'homme se fit entendre. Une parole bien fascinante, de la poésie, quoi de plus apaisant. Elle ne dit rien, sentant la présence de cet inconnu, le fruit de son imagination. Pouvant enfin poser son regard sur celui qui venait d'apparaitre, elle put juger de son apparence. Il était vraiment beau, rien d'étonnant qu'il soit le seul invité de cette nuit paisible. Son visage mystérieux semblait ne rien vouloir révéler sur son identité. Il faut dire qu'elle ne l'avait jamais croisé dans la vie, il était donc totalement créé par son imagination. Tout cela semblait tout à fait possible, et puis cela expliquerait aussi qu'il soit si charmant. La jeune femme afficha un sourire, elle aurait une bonne compagnie pour ce rêve, c'était toujours agréable d'être bien entouré. La poésie était apparue en même temps que lui, empruntant son visage et sa voix pour se faire entendre. Elle sembla donc prise d'inspiration, et s'amusa à répondre à cette tirade à sa façon.


-"A pas lents et tardifs tout seul je me promène
Et mesure en rêvant les plus sauvages lieux ;
Et pour n'être aperçu, je choisis de mes yeux
Les endroits non frayés d'aucune trace humaine.

Je n'ai que ce rempart pour défendre ma peine,
Et cacher mon désir aux esprits curieux
Qui, voyant par dehors mes soupirs furieux,
Jugent combien dedans ma flamme est inhumaine.

Il n'y a désormais ni rivière ni bois,
Plaine, mont ou rocher, qui n'ait su par ma voix,
La trempe de ma vie à toute autre celée.

Mais j'ai beau me cacher je ne puis me sauver
En désert si sauvage ou si basse vallée
Qu'amour ne me découvre et me vienne trouver."

Philippe Desportes


La jeune femme se fit ensuite silencieuse. N'attendant pas vraiment de réponse, car après tout il n'y avait rien à répondre à cela. Et puis, si l'inconscient, son inconscient, souhaitait répondre à elle-même, ce serait surement plus agréable que de discuter avec un homme réel.
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Mer 04 Juil 2012, 21:29



Mes lèvres frémirent furtivement avant qu'un léger sourire se dessine. Pas un de ses rictus figés que j'affichais souvent pour apaiser le cœur de Mon Ondine ou simplement pour paraître plus accueillant et aimable, mais une esquisse fugace d'enchantement. L'ocre de mes prunelles se posa délicatement sur la jeune inconnue aux longs cheveux blonds qui, visiblement inspirée par mes quelques vers improvisés, se mit à en formuler quelques uns à son tour. Je fermais alors mes paupières, laissant la douce chaleur de sa voix m'enivrer tandis que je glissais volontairement contre le tronc. Je sentis mon dos, à travers ma vaporeuse chemise blanche, râpé contre l'écorce; et je fus surpris que les sensations ici soient aussi justes. Il régnait une impression de réalité assez surprenante. Assis sur cet étrange sol, je caressais du bout des doigts les graciles vagues qui se balançaient inlassablement à mes pieds, écoutant toujours aussi attentivement les paroles de la créature à mes côtés. Était-elle réellement le fruit de mon imagination ? Dans ce cas, je pouvais me féliciter de mon bon goût. Car si jamais je n'avais éprouver le besoin d'une compagnie féminine, j'appréciais de voir de belles œuvres d'art. Mes pensées s'évadèrent, voyageant dans les méandres de mon esprit malade jusqu'à ce que l'image de la charmante Alice me parvienne. Bien de belles femmes, autant extérieurement qu'intérieurement, avaient croiser ma route, et pourtant, jamais je n'avais désiré en posséder une, ce bonheur m'était interdit, et je n'en ressentais nullement le manque. C'était surement mieux ainsi. Je relevais très légèrement la tête pour pouvoir contempler le visage clair et angélique de la mystérieuse demoiselle. Dans un murmure, je répondis simplement :

«Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant d'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon cœur, transparent pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore comme ceux des aimés que la Vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a l'inflexion des voix chères qui se sont tues. »


Paul Verlaine – Mon rêve familier.

Je poussais un petit soupire tout en passant négligemment une main dans ma chevelure sombre, écartant les longues mèches qui glissaient sur mon nez. Toujours curieux, j'observais du coin de l'œil la jeune femme. Elle n'avait beau être qu'une fabulation sortie d'un coin de ma tête, elle attisait chez moi un vif intérêt. Qui était-elle? Et pourquoi celle-ci et pas une autre? Peut-être que discuter avec elle relevait à me perdre dans mon propre être, mais je ne pouvais me résoudre à demeurer ainsi. Je devais lui parler.

« Vous achevez avec ravissement le tableau qui se dresse face à ma vue. Ces paysages ensorcelant sont propices à la fuite et apaisent les cœurs les plus douloureux. L'horizon et l'Océan pourraient n'être nos plus fidèles confidents à qui vices et pêchés peuvent être confesser sans crainte, car ils demeureront éternellement muets. »

Je parlais sans vraiment réfléchir, laissant les mots sortir comme ils l'entendaient. Je n'avais pas le sentiment de devoir contrôler mes paroles et faire attention à chaque syllabe que je prononçais, un délice si simple mais tellement enivrant, il était bon de ne pas s'inquiéter de tout ce que l'on disait. J'enchainais ainsi librement:

« Les arts ne sont-ils pas une magnifique façon de s'enfuir? Personnellement, je suis particulièrement sensible à la musique et à la poésie.»

Immobile, je choisis de changer quelque peu les environs, ajoutant au loin de majestueuses montagnes qui surplombaient l'étendue d'eau. Les rayons du soleil venaient se refléter sur les pans lumineux recouverts de neige, et ceux qui traversaient des piques de glaces laissaient apparaître comme un semblant d'arc en ciel.
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Ven 27 Juil 2012, 16:38

Le paysage qui se déroulait sous ses yeux était surement l’œuvre d'un artiste. Une artiste, celle qui sommeille en elle surement, elle ne se souvenait pas avoir fait un tel rêve auparavant. Tout était si neutre, si pâle, si blanc habituellement. Aujourd'hui, cette nuit, tout semblait si coloré, si emprunt à une réelle magie visuelle. Et puis un autre détail venait illuminé un peu plus le centre de la toile, cet homme. Jamais, non jamais, elle n'avait imaginé passer du temps avec un homme si charmant. Et pourtant en tant que maitresse et amante digne de ce nom elle aurait eu de quoi fantasmer sur des noms. Mais jamais elle ne c'était amusée à créer l'homme "idéal". Elle avait déjà revu des visage connus et avait souvent réalisé dans ses rêves ce qu'elle avait souhaité en réalité. Mais pour la première fois ce visage n'avait rien de commun, rien de déjà vu, et pourtant il n'était pas totalement étranger. Il est vrai qu'elle avait déjà essayé de penser à l'homme parfait, celui dont toutes les femmes parlent en buvant le thé. Mais jamais réellement elle n'avait osé se faire une véritable image de la "chose" en question.

Comment l'homme pouvait-il être idéal? Comment l'être le plus abjecte pouvait-il avoir un seul de ses fidèles qui sorte du lot? Même celui qui avait une fois osé prétendre l'aimer était le plus infidéle des mâles. Impossible donc de s'imaginer que le sexe masculin puisse être parfait. Ce n'est pas la femme qu'il faut accuser lorsqu'elle décide d'aller emprunter d'autres bras dans d'autres draps, c'est celui qui bien avant à déjà réalisé ce méfait et l'a poussé à l'imiter par désespoir. Un homme ne se contente pas d'être mauvais, il répand son venin autour de lui et fait de la femme la plus parfaite un déchet qu'il jette et laisse se recycler tout seul. Mais toute chose salie une fois ne peut être totalement blanche à sa renaissance. Même après d’innombrables tentatives de remise en question, la tête n’oublie pas et les souvenirs viennent toujours ternir nos actions futurs. Il y a bien une chose de sur c'est que rien n'est pire que la femme que l'on a trahi. Aya dirait même que "L'enfer n'est rien face à la femme que l'on a trahi", et elle a de quoi le prouver ne serait-ce que par sa propre histoire.

Tout cela venait habituellement ternir ses rêves ne présentant le décor que comme un espace terni par les nombreux nuages gris qui assombrissent ses idées folles. Mais pour une fois tout semblait parfait, la mer, le soleil, le ciel, et lui, lui seul pouvait la comprendre et l'écouter sans jamais trahir le secret. Ses mots étaient tel qu'elle en oublierait presque qu'il s'agit de l'un d'eux, de ceux qu'elle hait habituellement. Chaque mots et si bien choisit, si joliment assemblé aux autres que l'on en oubli les lèvres qui les ont prononcés. Elle écoutait en silence, fermant parfois les yeux pour mieux entendre et surtout se souvenirs de cette cascade de poésie cristalline. Lorsqu'elle les rouvrait il était toujours présent, ne s'effaçant jamais comme un mirage trop parfait. Ce qui était insensé était la pure réalité dans ce monde fait de désirs et de souhaits exhaussés. Seul le rêve offre l'infini de nos secrets enfouis, il est le seul à pouvoir lire dans nos cœurs trop timides pour s'ouvrir. S'il fallait choisir un moment pour mourir c'était surement le moment ou les paupières se ferment et vous guides dans ce paradis constitué de tout ce que la vie vous a toujours refusé.

Le paysage changea quelque peu, juste suffisamment pour éveiller un peu plus sa curiosité. Son regard vint se poser sur la montagne qui se dressait au loin, fière et sage, elle laissait le soleil l’éblouir et coucher sur sa façade blafarde quelques couleurs chatoyantes. Mais son attention fut vite aspirée par son inspiration première, l’homme et ses multiples facettes.


-"La musique donne une âme à nos cœur et des ailes à l'esprit. Je pourrais vous parler toute la vie de ce qui est pour moi la seule façon d'exprimer ce que la poésie parfois n'arrive à prononcer. Laissez-moi vous montrer."

Alors qu'elle terminait ses mots, un magnifique piano entièrement blanc apparu au beau milieu de l’océan. Elle prit place sur le petit tabouret qui lui faisait face et posa lentement ses doigts fins sur les touches. Elle les frôla un instant comme pour provoquer la fusion de l'instrument, cherchant à prolonger son corps dans ce qui constitue cette merveille musicale. Après quelques secondes d'attente elle pressa la première touche qui fut suivit bien vite de plusieurs mouvement très travaillé. Elle jouait du piano depuis bien des années et cet art musical n'avait plus de secrets pour elle. La mélodie était douce et presque aussi tendre que les bras qui vous enserre lorsque tout va mal. Les notes résonnaient dans le lieux comme s'ils étaient enfermé dans une pièce immense. La musique exprimé tout ce qu'elle ne disait jamais à personne, et personne bien sur ne comprenait ce que cachait ces quelques notes. La musique finit cependant par cesser comme elle le fait toujours. Le visage d'Aya semblait marqué d'une émotion qui lui était inconnue en publique mais qui irait en parler ici, personne. Une larme c'était avancée au bords de ces douces prunelles, mais elle se ravissa et reprit le chemin inverse. La jeune femme se releva et le piano disparu.


-"J'aimerais parfois savoir dire ce que la musique exprime bien mieux. Mais la poésie m'est bien moins aisée je penses."
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Lun 20 Aoû 2012, 17:00

Encore une fois, mes lèvres s'étirèrent légèrement pour esquisser l'ébauche d'un sourire sincère. Une main dans ma chevelure sombre pour empêcher quelques mèches rebelles de tomber devant mes yeux, je contemplais la belle jeune femme qui, cette fois ci, ne me récita pas quelques vers mais m'adressa bel et bien la parole. Elle n'avait prononcé que deux ou trois phrases, et pourtant, je la tenais déjà en haute estime, bien qu'elle ne soit qu'une chimère, un rêve, une fabulation de mon esprit malade. Tout semblait tellement réel dans ce petit monde enfoui dans un coin de ma tête, les sensations étaient toutes autres mais si douces et agréables: comment ne pas se sentir apaisé? Alors qu'importe qu'elle n'existe pas, pour moi, elle l'était et je ne pouvais la traiter que comme une personne de mon entourage. Au moins je pouvais parler librement et sans retenu, sans surveiller le moindre de mes mots ou les intonations que j'utilisais, je n'étais pas vraiment soumis aux impératifs de ma vie tant que je me réfugiais dans un rêve. Je suivis du regard ma compagne dans cette illusion onirique, qui alla s'installer au piano blanc qu'elle venait de faire apparaître. Une partie de moi aurait voulu fermer les yeux pour me laisser envahir par la douce mélodie qui résonnait dans l'infini de mes songes, mais je préférais plutôt en profiter pour dévisager plus en détail cette mystérieuse femme.

Elle était belle. C'était inéluctable. Je devais très certainement être l'homme le plus fou de ses terres pour ne pas la désirer. Pouvait-on me blâmer de ne pas considérer ces dames comme des jouets ou des biens à s'approprier? Je n'étais pas de ceux qui envie ou qui convoite, et l'amour ne m'intéressait guère. Je n'avais jamais éprouver le besoin d'avoir une âme à mes côtés. Et j'avais déjà assez de problèmes avec Alice, sirène téméraire et capricieuse qui avait décidé que je lui appartenais sans me demander mon avis sur la question. L'amour n'était pas un délice fait pour moi. Je laissais glisser mes prunelles ocres sur les fins cheveux blonds de la pianiste, sur les traits fins de son visage et j'effleurais seulement une seconde à peine du regard les courbes de son corps. Il était totalement déplacé de lorgner sur les formes d'une demoiselle, fruit de mon imagination ou non. Mais je notais tout de même un net contraste en cette femme. Elle dégageait une certaine douceur et mélancolie à faire fondre le cœur des chevaliers les plus durs, dans ses yeux, je discernais l'ombre d'une détresse qui lui conférait des allures de princesses égarées, mais son corps pourrait prêter à tous les fantasmes et dans sa démarche et sa façon de bouger, je voyais qu'elle était confiante et sûre de ses charme. Peut-être abusait-elle de ses milles appâts pour arriver à ses fins et qu'elle aimait la compagnie des hommes. Étrange paradoxe. Je secouais vivement la tête. Mais quel idiot. Je me mettais à psychanalyser l'apparence d'une femme croiser dans un rêve. Je devais me surveiller.

Le morceau s'acheva dans une ultime note, et après que la jeune femme eut essuyer l'esquisse d'une larme qui tentait de s'échapper du bleu de ses yeux et qu'elle clôt sa prestation par quelques mots, je me relevais, souriant.

« La musique est une forme de parole humaine. Plus pure. Une échappatoire pour ceux que la voix a abandonné. Ne vous sous estimez pas, vous pouvez tourner de manière toute aussi parfaite avec des mots ce que vous exprimez par des airs. La seule chose qui vous en empêche, c'est vous même.»

A mon tour, je fis quelques pas sur le sol d'eau pour m'installer sur un tabouret sobre qui apparut au moment même ou j'aurais pu tomber. Lorsque j'étirais mes bras, un piano fit son apparition. Noir, contrairement à celui que la jeune femme avait choisis. Tout en laissait courir mes doigts sur les douces touches, je murmurais en guise de justification;

«Je préfère la sobriété et le classique à l'exubérance et l'originalité.»

Sans crier gare, mes mains se mirent à danser et à valser sur le clavier, laissant résonner quelques accords avant que je m'élance pour de bon. Pendant quelques instants, j'avais hésité. Quelques partitions devrais-je jouer? J'en connaissais des centaines et des centaines. Et sans me vanter, je savais être un musicien hors pair. Autrefois, je m'étais fait un nom et ma réputation parlait d'elle même, à l'époque où je jouais là où le vent me portait. Je décidais finalement d'improviser une mélodie, inspirée de ce paysage, de cette femme. Durant quelques minutes, je laissais mon imagination prendre le dessus.

Un ultime note s'éternisa et mourut doucement avant que le silence s'installe. Si l'instrument s'évapora dans une fumée sombre, je restais assis sur le tabouret de bois, tourné face à la jeune femme. D'une voix que je voulais douce, je demandais:

« Que cachez-vous derrière les arts? Vous semblez enfouir de nombreux secrets qui vous emprisonnent et vous empoisonnent.»

Tous nous avions nos petits sujets tabous, bien évidemment. Ceux que l'on ne pouvait aborder, car ces informations, en possession d'inconnus, nous détruirait. Mais ici, tout était permis et je ne me sentais pas même honteux d'avoir poser cette étrange question.
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Mar 21 Aoû 2012, 21:04

Un instant de doute marqua son visage. Cette question était peut être anodine pour des amies de longue date, mais elle ne l'était pas pour un être créé de toute pièces par notre inconscient. La jeune femme resta figée, comme prisonnière de sa propre incapacité à répondre spontanément. Elle avait perdue l'habitude de justifier toutes les raisons de sa douleur, les causes de cette carapace qui venait pourtant d'être percée à jour par les méandres de son esprit torturé. Aya ne prononçait aucun mot, pas un son ne sortait de ses lèvres pincées par la frustration. Un silence atroce couvrait tous les secrets que seule la musique pouvait dévoiler. La jeune femme s'en voulait de ne même pas réussir à se confier à sa propre personne, cherchant surement à éviter de dire tout haut ce que son cœur cri tout bas. Fuyant le regardes insistant de son confident imaginaire, elle regardait l’océan qui remuait sans cesse sous ses pieds. Tout était soudain sombre, le ciel se fit gris presque menaçant d'éclairs foudroyants, la mer était déchainée et ses vagues venaient se fracasser contre les rocher présents. Tout était dévasté, la montagne semblait asséchée par un manque visible de toute végétation , le soleil avait disparu laissant place à sa vilaine sœur obscur la Lune. Aya releva le visage vers celui qui observait surement ce changement radical d'ambiance. Son regard azuré semblait plus sombre comme une mer profonde.

Son visage angélique empruntait les traits du démon qui l'habitait, cette autre face de sa personnalité qui se nourrissait de ses déception et puisait la force de régner dans ses nombreuses illusions bafouées. Elle aurait tellement voulu expliquer tout ce qui la torturait, sortir toutes les épines qui demeuraient plantées mais rien n'y faisait le silence régnait toujours. Pour seul parole une musique menaçante se fit entendre, un air saccadé et brutal joué par son esprit agacé. Plutôt que de se confier comme toute femme douce et fragile l'aurait fait, elle préférait l'affront et cherchait en cet instant de total changement à échapper à ses propres démons. Une façon de se protéger qui faisait d'elle la femme qu'elle était dans le monde réel, impossible à cerner véritablement, déstabilisante et pourtant parfois si ambigu dans ses sentiments. Il est pourtant difficile d'échapper à sois-même, mais c'est parfois possible avec beaucoup d'entêtement. Elle le voyait comme celle qu’elle avait été, semblant reconnaitre dans sa question la jeune femme pure qu'elle fut un temps. S'il n'était pas un homme séduisant, il serait surement une petite blonde au ailes d'un blanc immaculé. L'effet miroir elle l'avait déjà vécu et sa confrontation avait mené son mauvais sois à se faire plus fort face à la fragilité de la douce enfant. Une chose était sur, si son esprit ne se faisait pas plus convaincant elle se réveillerait surement le corps tremblant avec dans l'idée de se venger de cet affront sur un homme qui n'aurait encore une fois rien demandé. Sa voix finit par briser le silence, lançant son venin afin de chercher à remettre de l'ordre dans ses idées.


-"Je n'ai rien à cacher. Tout le monde souffre d'une petite déception mais ce n'est pas pour cela qu'il en fini détruit. Et puis je ne penses pas que le fait d'en parler soit utile à quoi que ce soit."

Elle mentait et elle le savait. Un mensonge qui déchira son visage fermé par un pincement de lèvre facile à distinguer.
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Dim 07 Oct 2012, 17:53

J'observais la jeune femme quelques courts instants, et face au désarroi que je lus ses traits après avoir posé mon anodine question, je décidais simplement de jouer un nouvel air, que j'inventais au fur et à mesure, suivant ce que je ressentais, les émotions qui m'entouraient. Il naquit alors une mélodie entrainante aux accents mélancolique parsemé de notes d'espoir. Je courbais lentement la tête, laissant mes mains courir sur les touches du piano sans même y réfléchir, comme possédé, et contemplait silencieusement le décor qui changea du tout au tout. C'est pourquoi le petit mensonge de mon interlocutrice m'arracha un sourire narquois. Comment pouvait-elle décemment tenter de me tromper alors que son esprit modifiait les environs sans même s'en apercevoir au gré de ses humeurs. J'interrompis brutalement mon morceau pour me relever d'un bond vif et me diriger d'un bond pas vers la jeune femme aux cheveux blonds. Mon cher instrument avait disparu au moment même ou je quittais le siège, et les alentours devinrent subitement une étendue de grisaille, comme si nous marchions sur une épaisse brume opaque qui ne nous permettait de discerner ni le ciel ni le sol. D'un coup de vent, j'avais balayé le couché de soleil, les montagnes et l'Océan, pour chager radicalement d'environnement. Une main derrière le dos, je me courbais très légèrement, le sourire aux lèvres, pour tendre l'autre à mon ange d'un soir. Je saisis délicatement sa paume pour l'inciter à me suivre, tâchant de garder mon regard aussi doux que possible. Et je l'entrainais dans un autre univers. Je pris avec douceur son menton entre mes doigts pour relever son visage et qu'elle plonge ses yeux turquoises dans l'ocre de mes prunelles. Durant de longues secondes, je fis mon possible pour la garder sous cette étrange emprise, pour qu'elle ne puisse voir autre chose que moi, le temps que j'opère quelques changements.

Puis enfin, je laissais glisser le bout de mes doigts sur ses joues pour la libérer et la laisser contempler le monde que je venais de créer, sans pour autant lâcher sa main que je tenais toujours fermement dans la mienne, traçant près de son poignet des cercles avec mon index. Je fis quelques pas, avec difficulté puisque nous étions tout deux dans l'eau jusqu'à la taille, et je l'entrainais sans dire un mot au bord de lac, pour que nous puissions sortir. Je n'avais pas cherché à faire compliqué. Il n'y avait pas grand chose d'autre qu'une immense plaine recouverte de fleurs enchanteresses qui n'existaient que dans un coin de ma tête, et un grand saule pleureur qui surplombait les environs. Ce n'est qu'une fois sur la terre ferme que je délivrais la paume de la jeune femme. J'en profitais pour contempler quelques instants les environs. Dans un ciel bleu et sans nuage brillait le soleil, comme si c'était le début d'une belle après-midi. Le champ de fleurs valsaient frénétiquement au gré d'une petite brise qui soufflait. J'en cueillis une blanche aux tâches bleus pour la tendre à la jeune femme tout en murmurant :

« A quoi bon se voiler la face ? Vous devez vous répéter certains mensonges à longueur de journées que vous finissez vous même par y croire. Vous n'êtes pas prisonnière d'un code de bonne conduite, ici, ni par l'obligation de taire certaines pensées, certains vices ou certaines douleurs. Tant de choses semblent vous peser sur le cœur. Je m'en voudrais de laisser une demoiselle telle que vous en détresse, malgré vos airs de tigresse. Tout le monde à ses faiblesses, n'est ce pas?»

Je souris, la contemplant naturellement avec douceur. Ce visage n'était totalement inconnu, et pourtant, lorsque je l'observais, un nom me venait immédiatement à l'esprit. Mais comment était ce possible dans le royaume des songes? Mes pouvoirs de rehla ne pouvait pas fonctionner sur une chimère, aussi parfaite soit-elle. Mais je devais bien avouer que je ne pouvais m'empêcher d'agir comme si elle était réelle. Je m'approchais alors de son oreille pour lui murmurer les lèvres tremblantes :

« Que redoutez-vous, Aya?»

Et je m'écartais de nouveau d'elle pour me laisser tomber à la renverse, juste au pied de l'arbre. J'observais simplement la danse des feuillages, me laissais bercer par le chant des branchages en caressant du bout des doigts les pétales des fleurs qui me chatouillaient les bras.

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Dim 21 Oct 2012, 02:45

La jeune femme restait figée, les poings serrés. Elle laissait peu à peu s'apaiser son cœur qui c'était resserré l'espace d'un instant. Elle n'arrivait jamais à parler de tout ce qui la blessait, elle ne devait pas en parler. Maintenant qu'elle était reine, elle se sentait comme obligée de relever les tête sans arrêt, pour elle et pour ceux qui reposaient entièrement sur ses épaules. Elle était l'exemple de tout un peuple en perdition, tout un peuple d'être qui sombraient dans le pêché. Aya se sentait toujours observée, persécutée par les biens pensants et ceux qui n'attendaient qu'une petite faille pour s'y glisser et la briser totalement. Des vautours qui rôdaient autour d'elle en attendant le moment où elle s'effondrerait leur laissant ainsi tout le loisir d'en faire le diner. Elle redressa le visage lorsqu'une main rassurante vint saisir la sienne pour l'attirer à lui. Elle sentit sa main passer sous son menton pour relever son visage et ainsi plonger son regard dans le sien. Une sensation étrange l'envahit, elle se sentait soudain calme, apaisée, rassurée. Ce regard qu'elle ne connaissait pas semblait avoir un effet étrange sur son être.

Comme hypnotisée, elle restait sagement à le regarder, admirant le moindre éclat dans son regard. La main tendre de l'homme de ses rêves glissa le long de sa joue, la libérant de son emprise et l'éloignant peu à peu de ses yeux qu'elle admirait précédemment. Elle remonta lentement sur la berge, sortant de l'eau qui les avait immergé jusqu'à la taille pendant un instant. Le décor était reposant, simple mais bien suffisant pour pouvoir y trouver tout le calme dont elle avait besoin. Saisissant la fleur blanche tâchée de bleu qu'il lui tendit, elle sourit simplement puis porta la fleurs jusqu'à son visage par réflexe, savourant l'odeur étrange qu'elle ne connaissait point mais qui avait quelque chose d'envoutant. Elle l'écoutait mais ne voulait répondre, elle savait pourtant qu'il avait raison et que le monde des rêves pouvait lui permettre d'exprimer tout ce qu'elle ne pouvait exprimer dans le monde réel. Mais c'était plus fort qu'elle, elle se sentait prisonnière du secret. Soudain un peu interloquée par la résonance de son prénom au creux de ses lèvres, elle marqua une pause en le regardant s'éloigner. Elle faillit lui demander comment il connaissait son prénom lorsque la réponse arriva logiquement, elle rêvait évidemment. Étrangement, cette preuve lui donna envie de se laisser un peu plus aller. C'était comme si en disant son prénom, il venait de lui prouver qu'elle était véritablement seule avec le fruit de son imagination, sinon il ne pourrait rien savoir d'elle. Venant s'assoir lentement auprès de lui, elle décida de répondre enfin.


-"Il y a des personnes qui ne cessent de nous épier, attendant le bon moment pour nous poignarder et ainsi nous infliger pire blessures encore. Je me protège de ces gens, ceux qui pensent tout connaitre mais sont souvent bien loin de la vérité. En effet on a tous nos faiblesses, mais il est toujours mauvais de les confier à n'importe qui. En revanche, vous n'êtes pas n'importe qui à cet instant, sinon nous ne serions pas réunis au beau milieu d'un rêve. Je penses qu'il faut voir cette nuit comme celle dédiée à la confidence. De toute façon maintenant je me dis que je n'ai rien à craindre, et qu'il est idiot de ma part de penser le contraire. "


Elle parlait sans vraiment réfléchir à ce qu’elle pourrait vraiment révéler. Elle avait besoin de parler, une chose qu'elle ne faisait jamais et qui semblait être possible cette nuit, comme si son inconscient avait décidé de créer l'homme parfait juste pour elle. Un homme à l'écoute et qui serait surement compréhensif ou serait comme sa bonne conscience, lui rappelant toujours de faire les bons choix. Posant une main sur la sienne, elle s'en saisit doucement et y glissa tendrement ses doigts comme elle le ferait avec un homme qui lui serait précieux sur l'instant. Si elle devait discuter avec lui , autant que son rêve soit agréable et lui apporte toute la douceur qui manquait habituellement dans ses ébats charnels.

-"Il n'y a qu'un seul soucis. Je ne saurais jamais par quoi commencer. Et puis j'avoue avoir très peu envie de donner des détails. En fait, si je devais résumer le tout, je dirais que les hommes sont mon plus grand problème. Et voilà que même dans mes rêves je suis hanté par l'un d'entre eux, aussi parfait soit-il."

Elle n'avait pas dit ceci dans le but de le séduire, maintenant totalement persuadée qu'il n'était qu'un faux, un homme inexistant bien qu'il serait surement le seul à pouvoir offrir ce qui lui manquait dans son monde.
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Mer 28 Nov 2012, 21:18

    Étrange sensation que celle-ci. Je traitais une douce illusion chimérique comme si elle existait, qu'elle était bel et bien réelle et que cette rencontre se déroulait normalement, banalement. Malgré que je me sache au beau milieu d'un rêve face à une apparition de mes songes, je ne pouvais m'empêcher de me comporter envers cette demoiselle comme un homme respectueux et attentif, pour la couvrir des milles intentions qu'elle mériterait. C'était stupide. Mais qu'importe, ce petit monde n'était que le notre et je ne perdais rien à passer quelques instants d'allégresse et de légèreté en compagnie de cette Aya, sortie du fin fond de ma tête ou non. Peu m'importait qu'elle soit le fruit de mon imagination, converser avec elle était agréable et j'aimais ces airs doux et angélique, ce côté fragile et brisé dissimulé sous ce qu'elle voulait être une épaisse carapace que je n'avais guère mis de temps à percer. Mais je m'étais toujours de sa complexité, ses paradoxes et les émotions qui peignaient son visage, que je ne croyais dû qu'aux êtres de chair et non aux fabulations d'un esprit malade. Soit. Le sourire aux lèvres, je la laissais glisser ses doigts dans les miens avant de refermer doucement ma paume contre la sienne, et sans la lâcher, je me tournais sur le côté, retenant ma tête de mon bras libre. Je buvais silencieusement ses paroles en dévorant le plus poliment possible ses traits délicats. Tout un art que celui d'admirer sans le montrer. Du bout des doigts, je traçais furtivement des cercles sur sa main lui murmurant doucement :

    « A quoi bon vous cachez? Se dissimuler ne fait qu'accentuer vos peurs et vos doutes que vous tenter d'enterrer bien profondément en espérant que personne n'ira les déterrer. Mais les vices et les secrets intrigues, et voilà le bien meilleur moyen d'attiser la curiosité des créatures répugnantes dont vous parlez. Alors qu'aborder au grand jour autant ses qualités et ses défauts, plus que les assumer, ce sont les affirmer et les déclarer non susceptible de vous blesser. Ne vous a-t-on jamais dis que la meilleure façon de cacher une lettre secrète et de l'étaler à la vue de tous?»

    Je fis une légère pause. Bien sûr, mon discours était à nuancer, mais je croyais la demoiselle en face de moi assez intelligente pour faire la part des choses. Je finis par ajouter :

    « Les confidences soulagent les peines de l'âme et allègent l'esprit, il est parfois bon de s'y adonner. Vous semblez avoir tellement de choses à dire, et n'avoir pu en révéler que si peu. Cachez-vous donc de si sombres secrets inavouables?»

    Je ris. C'était plutôt du second degré, surtout qu'elle m'avait dis que son plus grand soucis était les hommes. Malgré mes rires et mes sourires, j'en était intrigué et détaillais avec plus de minutie Aya, curieux et intrigué. Cela ne me ressemblait guère d'imaginer une femme qui trouverait son péché dans la luxure et qui croquerait ces messieurs comme des pommes, j'avais toujours été prude, gentleman, décent et retenu, et je ne portais guère d'attention aux jeux amoureux, et encore moins à ce qu'on disait être les délices du corps.

    « Ravi de vous paraître parfait. Mais je suis une créature sans âme, sans passé ni présent, et encore moins d'avenir. Il n'y a qu'ici que je pourrais vivre un peu avant de m'évaporer aussitôt.»

    Sans défaillir de mon sourire, bien entendu. Je devais bien avouer que j'étais à présent gêné et ne savais pas réellement quoi dire à cette charmante demoiselle. Mais je n'arrivais à concevoir qu'elle puisse être une espèce de fille de joie, qui sans exercer vraiment cette «profession» aime faire tomber tout homme dans ses draps de soie. C'était assez décadent pour ne pas dire écœurant. Les plaisirs du corps n'était pas grand chose, et j'avais une conception du don de soi et de l'amour assez ferme. Si j'avais eu le droit d'aimer et de désirer une femme, je savais fort bien que j'aurais été l'un de ses romantiques acharnés et que toute relation serait pendant bien longtemps platonique.

    « Les hommes sont souvent les problèmes des femmes, et inversement, ma belle. Qu'est-ce qui vous dérange tant?»

    Je me relevais davantage sans lâcher la frêle main d'Aya pour me tenir sur mon coude. Que j'étais bien ici, allongé dans les fleurs près d'un grand arbre. J'aimais ce tableau enchanteur. Tout simplement.
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Lun 10 Déc 2012, 11:45


Aya ferma les yeux un bref instant, écoutant les paroles de cet homme allongé près d'elle. Étrangement, contrairement au monde réel, ici elle ne semblait pas désirer aller plus loin avec lui. Habituellement, ses sens aiguisés l'auraient poussés à vouloir toujours plus, toucher, sentir, gouter, tout ceci avec la plus grande sensualité, mais là rien... Elle avait juste envie de se reposer, se reposer non seulement dans le monde vrai mais surtout dans ce monde de rêve. Elle n'avait jamais l'occasion d'apaiser son cœur et d'arrêter de craindre à une éventuelle trahison. Le meilleur moyen de ne pas répondre aux questions étant bien evidemment de ne pas laisser le temps aux hommes de les poser. Là tout ce qu'elle voulait s'était se confier, se raconter à elle-même, où cet homme produit par sa conscience, tout ce qui la tiraillait parfois, ce qui la blessait, ce qui la rendait plus forte, tout cela avec la plus grande sincérité. Peut être que faire le point avec sa conscience ne serait pas si mal en fait, et pourquoi pas après tout.

Les yeux toujours clos, regardant le noir légèrement éclairé de l'autre côté de ses paupières par un soleil flamboyant. Venant de nul part, une douce mélodie accompagna leur moment d'intimes confidences. Cette musique semblait propice aux douces révélations et apaiserait surement suffisamment son cœur afin de lui permettre de parler plus aisément. Rouvrant les yeux, regardant le ciel bleu, où quelques magnifiques colombes passaient parfois, elle finit par commencer à raconter ce qui lui passait par la tête, ce qui avait besoin de sortir.


-"Je penses que tous mes problèmes ont commencés lorsque j'étais enfant. Je ne suis pas la mieux placé pour savoir comment des événements peuvent rendre une personne bonne ou mauvaise, mais j'ai ma petite idée tout de même. Le manque d'amour est la cause principale de mon grand intérêt envers les hommes. Je n'ai jamais vraiment eut de famille parfaite, le Duc Yeden et la Duchesse Ayame, père et mère comme je devais les appeler, passaient leur temps de soirées mondaines en soirées mondaines, ne se souciant pas vraiment de moi et me laissant toujours aux soins d'Elena ma nourrice. Je ne peux pas dire que je sois à plaindre, j'ai toujours eu tout ce que je souhaitais, j'en étais même devenu capricieuse, essayant d'acheter leur amour en réclamant de nombreux objets qui au final ne comblaient pas leur absences. Je penses que toute personne n'ayant jamais vraiment été aimé en étant enfant, finira toujours par rechercher cet amour dans les yeux du monde entier, et ce pour le restant de ses jours. "

S'arrêtant un instant, elle ne regardait point du côté de Caleb, observant toujours le ciel d'azur. Cette confidence était assez difficile à faire, et ne pas regarder sa conscience droit dans les yeux était plus facile que de prendre le problème en pleine face. Elle savait d'où venait son problème, mais le savoir ne suffit pas à le régler.


-"Elena est finalement morte lorsque j'étais devenue jeune fille. J'avais l'âge de me débrouiller seule, mais je ne me sentais pourtant pas prête à être abandonné. Ce ne fut pas de sa faute, nous étions des humains et tout le monde sait à quel point les humains sont très fragiles. Elle fut tuée par un homme, je ne l'ai appris que plus tard. Et je penses que cela aussi aura joué un rôle dans ma vie. J'ai perdu la seule personne qui m'aimait vraiment à cause d'un homme, et bientôt ils allaient le payer. A cet âge là je ne savais pas encore, j'étais toujours pure et innocente, et bien que j'étais trop naïve pour pouvoir m'en sortir, je partis tout de même de chez moi. J'avais trouvé un petit emploi, je gagnais quelques pièces en posant pour des artistes peintres. Ça me permettait de vivre plus ou moins. "


Cette partie de sa vie semblait peu la marquer. Elle en avait déjà fait le deuil et bien qu'elle n'ai jamais sut ce qui était arrivé à ses parents, elle n'avait jamais cherché non plus à le savoir. Pour être franche, elle s'en fichait totalement, et ne voulais plus jamais les voir. Aya eut cependant du mal à continuer. Le reste de sa vie était bien plus douloureux et elle n'arrivait pas à pardonner ce qui avait put se passer à cette période. Marquant une pause, elle chercha à dévier un peu la discussion afin de ne pas avoir à en parler tout de suite. Même si elle connaissait cette histoire, l'ayant vécue, la raconter lui nouait toujours la gorge et la rendait soudain agressive ou au bords des larmes, tout dépendait des jours.

-"Dites-moi, vous n'avez rien à raconter? C'est moins agréable de se sentir seule à se confier."

Étrange de penser qu'une image pouvait avoir une histoire. Mais après tout elle était dans un rêve et il était intéressant de savoir jusqu'où elle pouvait aller dans la conception d'un homme idéal.
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Lun 10 Déc 2012, 18:21

    Je voyais sans peine qu'Aya avait soudainement la gorge serrée, et ses yeux aussi bleus et clairs que les lagons les plus purs s'embrumaient peu à peu sous le joug des émotions et des souvenirs passés. Douleur tût et tacite d'un autrefois lourd. Je l'écoutais, caressant du bout des doigts les siens, comme pour l'apaiser, mon regard plongé dans le sien, qu'elle fasse de même ou qu'elle préfère le détourner. Je ne voulais pas lui imposer de soutenir mon regard, mais j'avais pour habitude de contempler ceux avec qui je conversais, d'autant plus lorsque les échanges n'étaient guère anodins. Je ne voulais pas passer pour désinvolte et paraître ne pas m'intéresser à elle. C'était totalement faux. Elle me fascinait et m'intriguait, et j'éprouvais le besoin d'en savoir toujours plus, encore davantage, sans pour autant la pousser à me révéler ce qu'elle désirait taire. Je demeurais galant et gentleman en toute circonstance. Puis, à mon plus grand étonnement, la symphonie de la nature et des oiseaux qui résonnait depuis que j'avais créer ce monde chimérique s'interrompit pour céder sa place à autre chose, une musique belle et bien réelle d'où je reconnaissais le piano et le violon. Par réflexe, je courbais très légèrement la tête vers les cieux, troublé d'entendre une mélodie que je ne connaissais que trop bien dans ce rêve. Ce n'était pas moi qui avait voulu que les notes s'enchainent, ou du moins, je n'en avais pas gardé trace dans ma mémoire ou ma volonté, et que ce ne soit pas de mon fait me laissa perplexe durant un instant. Mais je me concentrais vite sur la demoiselle, préférait me noyer sous ses paroles. Je ne pris qu'une infime bride de tout ces dires, morceau choisi, pour lui murmurer doucement :

    « Ainsi, vous avez poser pour quelques peintres. C'est que vous êtes une muse, inspiratrice, qui insuffle les idées. Ne vous réduisez pas vous même, ne vous bornez pas à ne vous définir que par les hommes et vos pêchés avec eux. Et n'est-ce pas cruel de punir toute une catégorie pour le fait de certains?»

    Et je me détachais de sa main quelques instants pour effleurer du bout des doigts son visage et attraper doucement une mèche blonde pour la placer derrière son oreille. Le sourire que j'affichais fana lorsque la belle me demanda de parler de moi, cette fois-ci. Que pouvais-je bien lui raconter? Je n'étais pas de ceux qui se confient, seulement de ceux qui écoutent, aimants, et qui aident. Je n'aimais guère parler de moi et de mes problèmes, mais je trouvais cela bien impoli de refuser de faire ce qu'Aya faisait depuis le début de notre rencontre. Je soupirais, continuant plus las, comme de mauvaise grâce puisque je trouvais le sujet bien moins intéressant :

    « Je ne suis rien, Aya, je n'existe pas. Je n'ai pas de destin, à peine un passé, un présent bancal et un futur sombre ou vide, qu'en sais-je. Une créature sans âme, une aberration de la nature, un monstre au visage d'ange, voyez cela comme vous voulez, mais le fait est là. Je ne me suis jamais sentie aussi vivant qu'ici. Vous me trouvez beau, charmant, parfait? Il faut bien que l'enveloppe soit décoré et embellie pour dissimuler le fait qu'elle soit vide. Je suis de ceux qui savent tout mais qui ne disent rien, par interdit qu'on ne peut contourner. Ajoutez à cela toutes les règles que je m'impose pour paraître un semblant plus humain, pour conserver les dernières brides d'humanité. Mais je les sens se consumer.»

    Je devais passer pour un fou. Mais dans ce monde, je pouvais bien me le permettre, peut-être que cela soulagerait mon cœur endolori.

    « Je vis pour vagabonder, j'existe seulement, plus ou moins, lorsque je m'adonne à la musique. Entendez-vous la mélodie qui flotte ? Je la joue depuis si longtemps que je pense en être le compositeur, mais je ne puis l'affirmer, ma mémoire me fait quelque peu défaut. Mais souvent, je l'interprétais dans deux ou trois bars ou cabarets. Si vous, vous avez côtoyer les peintres pour vous en sortir, dans votre jeunesse, pour ma part, c'est mon talent musical qui me permis de survivre plus ou moins décemment.»

    Mais depuis que j'avais rencontré Alice, je jouais de moins en moins dans les établissements pour me contenter de perfectionner ma méthode, seul, et jouer pour elle. Acerbe et plus cynique, je continuais par dire ce que jamais je ne disais :

    « Ma vie est minable. Et je n'ai jamais été quelqu'un de bien. Une fois, je tentais d'abréger tout cela, de m'envoyer valser une bonne fois pour toute. Mais je n'en mourus pas, de toute évidence, je n'ai même pas le droit de me suicider en paix et suis condamné à errer. J'ai trouver un but, dans ma vie. Mais il est contraire à tout ce que je me suis imposé. C'est pourtant lui qui me fait me sentir mieux.»
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Lun 17 Déc 2012, 19:44

Aya fut touchée par l'attention des mots qu'il lui portait. Plutôt que de la juger, il se contenta de relever le meilleur de ce qu'elle avait dit, trouvant ainsi un peu de lumière dans cette sombre époque. Plusieurs personnes lui avaient déjà posé cette question, était-il juste de punir tous les hommes pour l'erreur de quelque uns? Elle se demandait parfois encore si elle n'avait pas tort finalement et si parfois son cœur meurtri ne la poussait pas trop souvent à être injuste. Elle savait que ses actes n'étaient pas tous justifiés, mais la douleur étant trop forte, elle n'avait trouvé que cela pour soulager son esprit torturé. Restant immobile, elle se mit à l'écouter à son tour. Et étrangement, ce qu'il lui avoua la laissa sans voix. Elle ne s'attendait absolument pas à cela. Ainsi, l'homme parfait en apparence serait à l'évidence une belle enveloppe vide de sens. Du moins c'était ce que lui semblait vouloir lui faire comprendre.

La jeune femme en était presque triste de sentir autant de douleur et de détresse dans ses paroles. Comment un homme aussi attirant pouvait soudain vous montrer autant de noirceur dans son âme? C'était déroutant et presque incompréhensible. Se tournant vers lui pour affronter son regard qui la fixait depuis un moment, elle chercha dans ses yeux un peu d'espoir mais n'y trouva que de la désolation. Ainsi donc même les plus beaux rêves, même les rencontres les plus idylliques se retrouvaient ternies par des histoires obscurs et des sentiments alarmants. Le regardant sans cesse, elle ne pouvait croire en ses mots , elle ne pouvait accepter que tout ce qu'il dise soit vrai. Elle devait faire un cauchemars, et rêver d'un homme qui finalement ressemblait à ceux qu'elle cherchait à faire souffrir chaque jours. Elle créait peu à peu un homme qui de parfait, passait à inutile.


-"La mort n'est pas une solution, elle n'est même pas un remède. Je suis sur que vous accentuez un peu les choses, ne soyez pas aussi négatif, je suis certaine qu'au fond de vous il reste bien assez d'humanité pour vous permettre d'être un homme bien. Il ne peut en être autrement..."

Aya prononça cette dernière phrase comme une remarque à elle-même. Elle ne pouvait accepter de donner à un homme un caractère aussi triste et désolant, elle ne pouvait laisser ce corps agréable se fissurer sous quelques paroles regrettables. Elle devait se ressaisir et redonner à ce rêve ses couleurs chatoyantes du début. Alors qu'elle souhaitait fort que tout ceci redevienne magnifique, loin des confidences qui ternissent l'image d'un homme, ou d'une femme, elle sentit son corps happé par autre chose, une force invisible.


***

Aya sentit une main caresser son visage. Surement celle d'un homme souhaitant ne l'avoir que pour elle dans ce monde qui est le sien.
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Mar 18 Déc 2012, 19:14

    J'ouvris les yeux sans même m'en rendre compte, pour fixer sans vraiment le voir le mur en face de moi, quelque peu déçu. La réalité me rattrapait et dans ce monde-ci où je n'existais pas, je m'ennuyais déjà. Quelques secondes s'écoulèrent dans le plus grand des silences. Au bout d'un moment, j'entendis les épaisses couettes se froisser lorsqu'Alice, un peu plus loin dans son lit, se retournait, toujours profondément endormie et surement encore dans l'univers des songes que je venais de quitter non sans regret. Dans un soupire las d'une journée à peine débutée, je me relevais, prenant ma tête entre mes mains. Du coin de l'œil, je voyais à travers les rideaux tirés que l'aube ne faisait que commencer de pointer timidement le bout de son nez. Ma nuit n'avait pas été très longue, mais au moins fut-elle reposante. Elle avait été illuminé de douces lueurs par une chimère inattendue que je ne reverrais très certainement jamais. Soit, c'était ainsi, mais je ne pouvais m'empêcher d'avoir ce goût amer dans la bouche. Lentement, je sortis de mes draps pour faire quelques pas dans la pièce sombre en prenant garde à ne pas trop faire de bruit. J'allais près de la fenêtre que j'entrouvris un peu pour me glisser sur le petit balcon. Ce n'était qu'une petite auberge, minable et plutôt insalubre, mais elle remontait dans mon estime rien que pour cette petite parcelle. Je laissais mes longs doigts pâles et engourdis glisser sur la rambarde poussiéreuse, songeur, et perdu dans la contemplation de la ligne rouge d'horizon qui prenait le pas sur le voile de la nuit.

    «Il reste bien assez d'humanité pour vous permettre d'être un homme bien. Il ne peut en être autrement.» C'était les dernières paroles que m'avaient prononcé Aya avant que je m'évanouisse de la nature pour retrouver ma morne existence. Quelques mots qui se voulaient réconfortants, et qui au fond, me plaisait, même si je les savais fausse. Le démon bien dissimulé dans les méandres de mon être ricana. Il avait été étrangement silencieux, cette nuit, mais il n'avait pas tardé à refaire surface. Lui aussi savait. Dans sa lente marche funèbre où il s'employait à me consumer, il brûlerait aussi les derniers restes d'humanité et je ne serais plus rien. Je m'accrochais pourtant toujours à de vains espoirs et je continuerais à me battre jusqu'à ce que je ne trouve plus aucune raison. Mais j'étais assez doué pour m'inventer des prétextes. Je fermais doucement les yeux, comme dans un souhait murmuré de retourner dans mon autre vie, celle où j'étais maître. Le vent frais balayait mon visage, mes cheveux encore emmêlés, pour me réveiller et me rappeler que j'avais assez dormi. Soit. Peut-être était-il temps que je reprenne mon chemin. Je n'étais qu'un vagabond qui errait. Je me mis à chantonner tout bas de ma voix grave l'air qui avait accompagné mon rêve, cette mélodie faite de piano et de violon que je ne connaissais que trop pour l'avoir longuement joué.

    De retour dans la chambre, je m'assis au bord du lit d'Alice et passa une main sur son front. Une petite moue aux lèvres, mon Ondine se recroquevilla puis me tourna le dos, me manifestant clairement qu'elle préférait continuer à dormir. Je souris. Elle était adorable. Mais il était temps. « Alice» chuchotais-je à son oreille. « Ne m'oblige pas à partir sans toi.» Je ne le ferais jamais. Mais cela aurait certainement le mérite de l'inciter à bouger un peu, car elle, elle allait douter de mes paroles. L'air que je fredonnais changea sans même que je m'en rende compte, pour prendre des notes plus orientale et exotique. Je ne compris qu'en voyant le regard de ma sirène, soudainement bien réveillée, car elle savait pertinemment à qui était associer ce genre de musique. Je cessais tout, me contentant de faire comme si de rien n'était. Elle fit de même. S'étirant les bras, elle me dit sur un ton léger et joyeux : « J'ai fais un beau rêve!» - « Moi aussi.»


Fin
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Confidences pour confidences. [Caleb Suellan]

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