Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal

Partagez
 

 Bain de midi... [Naram-Sin](Terminé)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Sam 06 Aoû 2011, 20:37

    Aya s'était aventurée au delà des forêts parcourant maintenant les eaux clairs d'une rivière. Survolant ce lieu somptueux la demoiselle décida de s'y arrêter pour une séance de détente. Il faisait une chaleur atroce et l'appel de l'eau devenait trop fort. Le soleil était à son zénith, ses rayons brulants avaient réchauffé les eaux de ce lieu fantastique. La belle déchue arriva juste à l'endroit où l'eau se retrouvait engouffrée dans une grande cascade. Que demander de plus si ce n'est d'avoir un bain aussi grand. Aux pieds de la cascade se trouvait une espèce de cuvette qui c'était creusée après des années voir des siècles de chute d'eau. Un endroit idéal pour un bain en toute intimité. Elle se posa donc en bas de la cascade découvrant ainsi le paysage qui l'entourait. Des arbres immenses et des fleurs toutes aussi splendides les unes que les autres ornaient les abords du paysage. C'était comme apprécier un tableau de maitre après avoir passer des années sans connaitre la couleur. Aya prit une grosse bouffée d'air puis s'approcha de l'eau pour y tremper le bout de ses pieds. L'eau n'était pas glacée ce qui la rassura et l'invita à se presser pour y aller. Elle enleva donc soigneusement ses sandales, dénouant chaque lacets qui ornaient ses mollets. Puis petit à petit elle remonta pour se débarrasser de sa jupe et de son léger haut noir. Elle était à moitié nue, il ne lui restait plus qu'un petit morceau de tissus masquant encore son intimité. Sa poitrine, n'était plus couverte, laissait ainsi les êtres de cette forêt profiter de sa plastique de rêve. Quel spectacle, une déesse qui s'apprête à plonger son corps dénudé dans un lieu aussi sublime qu'elle.

    Aya s'avança donc lentement dans l'eau, mouillant petit à petit chaque parties de son corps pour l'habituer à la froideur de l'eau. Il faisait tellement chaud que la fraicheur de l'eau lui procurait un grand bien être. Elle allait enfin pouvoir se sentir propre et fraiche après toute cette route sous ce soleil de plomb. Elle était arrivé à hauteur du nombril et commençait à masser son corps dans des mouvements tout aussi sensuelles les uns que les autres. C'était une scène presque érotique qui se déroulait au milieu de cette nature innocente. La belle demoiselle s'accroupit dans l'eau, se retrouvant maintenant avec juste la tête hors du liquide transparent. Elle prit son souffle puis plongea la tête dans l'eau afin de mouiller l'intégralité de sa chevelure dorée. Elle ressortie de l'eau tel une naïade, passant les mains sur son visage pour en essuyer l'eau, son corps trempé n'était caché que par ses longs cheveux ruisselants. Elle rouvrit les yeux lorsqu'un bruit derrière elle l'interpela. Quelqu'un venait d'arriver, elle n'était pas pudique et ne s'empressa donc pas de masquer son corps nu. Lentement, Aya tourna le visage sur le côté pour tenter d'apercevoir quelqu'un puis ne voyant personne elle décida de l'inviter à se présenter.

    -"Qui est là? Ne vous cachez pas, je vous ai entendu arriver..."

    Elle plaça une main sur chaque seins puis se tourna pour faire face à la personne qui la regardait depuis peu. Quelle chance! Et si cette baignade pouvait s'avérer bien plus passionnante que prévue....

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 11 Aoû 2011, 02:02


    Ce fut au coeur d'une rivière immaculée, pendue au bord des lèvres de la rivière Éternité, nichée par une fausse naïveté au coeur du paysage idyllique qu'elle domptait fièrement, que je croisai une ange des plus déchues qui y gagnait tous les délices à danser de ses ailes cendrées par une luxure que tout homme, aussi peu instruit aurait-il put être, pouvait deviner pour peu qu'il était préférable de l’imaginer, les fantasmes trouvant leur couleurs dans nos désirs hypocritement endormis. Il suffisait de la regarder et je ne savais m'en priver, pour jalouser l'homme qui avait osé caresser la neige sur sa peau la toute première fois et ainsi la déchoir de la plus indélicate des façons, j'en étais persuadé; l'eau s'aventurait mesquinement sur son corps dénudé et j'eus alors une idée de la perversité de la nature à vouloir nous tenter, pour peu qu'il ait eut besoin de plus pour cela. La nature nous offrait ses pétales les plus éclatantes, le soleil faisait briller les robes de fleurs, j'étais l'ombre parmi les soleils. La nature nous hypnotisait, elle rendait à l'ange en quête d'un peu de soins corporels, la couronne de laurier qui faisait taire cette nature trop bavarde, tout un silence au service d'une femme qui canalisait tous les regards et dès cet instant, je sentis la fierté monter, celle de pouvoir posséder ce moment, qu'il n'y ait que mon seul regard, posé sur elle aussi doucement que l'une de ses plumes perverties.

    C'est ainsi semblait-il que je ne passai pas mon chemin comme à mon habitude lorsque je croisai une nymphe ou deux. Ce fut sûrement ainsi, attiré par l'aimant dangereux de sa beauté alléchante qu'il ne fallait qu'admirer, contempler dans la frustration de consommer l'idylle, que je m'approchai. Sans qu'elle ne veuille le voir, j'étais là, autour d'elle, partout et nul part. J'étais là lorsqu'elle massait son corps et n'entendait-elle pas le vent qui se faisait mon messager, lui contant que j'étais moi même un excellent masseur au service de ces plus belles dames ? J'étais là lorsqu'elle plongeait son corps, lorsque sa tête était immergée dans l'eau brûlante, sous l'eau avec elle, n'avait-elle senti la caresse de ma main hésitante sur sa joue, la fixant d'une innocence qui envoyait les fous en prison ?

    Était-il question d'une surprise de papier lorsqu'elle semblait avoir sentie une présence nouvelle alors que je demeurai devant ma statue mouvante, fille des déesses déchues mais surtout femme des dieux qui n'ont jamais eu honte d'avoir créé pareilles tentations. Se fichait-elle de ces spectateurs, plutôt de son spectateur qui n'aurait admis que d'autres ne viennent épier la découverte qu'il venait de faire par un hasard des plus intéressants ?

    « Qui vous a dit que je me cachais ? Aurais-je des raisons ? J’en vois pourtant bien mille mais étrangement, aucune envie de les entendre. » Et dans le ton de ma voix si grave, on ne sentait aucune ardeur, le froid palpable que je dégageais constamment, ça non plus je ne le cachais pas. Me tenant accroupi, derrière elle, sur une branche plutôt solide qui s'aventurait par dessus l'eau cristalline des cascades qui me semblèrent moins pures soudainement, sur mes lèvres se lisaient l'indifférence et dans mes yeux, un sombre puzzle.

    Les mains sur ses seins étaient une audace, elle me signifiait inconsciemment qu'elle cachait bien son jeu mais que derrière un masque de fausse pudicité se cachait bien des crimes luxurieux. Je n'étais pas de ceux qui se prêtaient à ces jeux, étrangement. J'aimais être désiré mais jamais je ne jouais très longtemps, j'étais de ceux qu'on ne pouvait toucher, juste espérer effleurer pendant des rêves interdits mais jamais plus d'un seul instant. J'étais pourtant toujours fasciné par ces êtres aux penchants libertins pour leurs réactions imprévisibles. Moi qui était un être sans cesse gagné par l'ennuie, j'aimais que l'on me surprenne. Une personne dont j'étais capable de prédire les actes ou les comportements était, selon moi, une personne ennuyante. Et même si l'on pouvait prendre cela pour un orgueil certain, je l'assumais. J'en attendais souvent beaucoup des brebis éphémères que j'abreuvais, des victimes que je droguai par piqure de rêves, les génies étaient nés pour cela, sans se mentir. Mais cette ange qui ne semblait vouloir gouter aux laisses de l’apprivoisement, était-elle capable de me... Surprendre ?

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 18 Aoû 2011, 11:55

    La belle déchue entendit les paroles de l'inconnu , celle ci se perdirent dans le bruit de la cascade. D'après le son de sa voix, elle put en conclure que celui ci se trouvait sur l'arbre juste au dessus de l'eau. C'était un arbre immense dont plusieurs branches venaient se coucher petit à petit sur l'eau en contrebas. Il formait un abris sur contre la dureté du soleil, offrant au plus faibles l'ombre idéale pour se reposer. Aya n'aimait pas abîmer la nature, elle n'était pas une elfe et ne se trouvait pas investi dans la vie de la flore mais elle ne prenait pas plaisir à détruire l'un d'entre eux. Pourtant celle ci était bien décidé à faire descendre le vilain corbeaux qui occupait la branche de cet ancêtre. Qui pouvait-il bien être pour observer les autres d'un tel endroit, comment pouvait-il croire que la jeune femme le laisserait tranquillement regarder à ses envies sans avoir envie de le faire tomber de son perchoir. Aya réfléchie un instant à la manière dont elle allait s'y prendre pour le dénicher de là-haut. Elle trouva soudain une idée qui la fit sourire juste en pensant à la situation qui pourrait en découler.

    Lentement la jeune femme enleva les mains qui masquaient sa poitrine, elle allait en avoir besoin et puis peut être que ses deux jolie parties de son corps allaient faire diversion pendant sa petite danse païenne. Elle plaça ses mains de chaque côté, la paume vers l'extérieur comme pour pousser un mur invisible. Elle inspira une grande bouffée d'air puis se concentra pour ce petit numéro aérien. Le vent vint lentement s'engouffrer entre les buissons et les fleurs en contrebas, les faisant danser violemment dans une secousse frémissante. De petite fleurs lâchèrent leurs pétales colorés ainsi que les petits buissons laissèrent valser leur feuilles légères, c'est ainsi que la jeune femme petit à petit se mit à peindre l'air du vent. Les couleurs empreintes à la nature virevoltaient dans une valse incessante, traçant de jolies courbes sur le passage avant de rencontrer la créatrice de leur ballet harmonieux. Autour de la jeune femme montait peu à peu un tourbillon coloré, elle aimait faire de ses pouvoirs un don artistique. Cela venait de sa passion humaine, peindre de magnifiques paysages.

    Cependant cela n'était qu'un spectacle destiné à attirer le regard du jeune homme sur elle, ainsi oublierait-il de se tenir correctement à sa branche et serait-il prêt pour son premier envol. Elle concentra donc toute la puissance du vent autour d'elle dans une tornade multicolore, l'eau de la cascade c'était introduit dans l'air par des milliers de micro gouttelettes. Après avoir concentré assez de puissante Aya leva lentement les bras pour se libérer de l'emprise du vent, laissant la tornade colorer prendre le chemin de l'arbre, secouant fortement toutes les branches de celui ci. Il était secoué comme un prunier dont on voudrait faire tomber les fruits bien mûres. De plus, si celui ci ne tombait pas il serait fortement arrosé d'une brise légère mélangée à un délicieux soin pour la peau, petit mélange de feuilles et de fleurs. L'arbre avait été bien secoué mais dans le bruit de la cascade et celui de la tornade elle n'avait pas entendu si celui ci avait un plongeon dans l'eau environnante. Cependant la demoiselle n'allait pas attendre pour le savoir, c'est ainsi qu'elle décida de sortir pour se rhabiller. Elle marcha donc jusqu'à la rive pour retrouver ses vêtements. Elle remit donc sa jupe légère et son haut à lacets multiples. Elle recoiffa ses longs cheveux comme elle pouvait car ils étaient encore mouillées par la baignade. Puis sans même se retourner elle parla à l'intention de l'inconnu toujours présent.


    -"J'espère que le spectacle vous à plut et que vous en avez profité car vous n'êtes pas prêt de pouvoir le revoir de si tôt... Mais bon, si vous pouviez avoir l'amabilité de vous présenter peut être aurions nous d'autres moments à échanger..."

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 19 Aoû 2011, 01:12

    Et l'oiseau aux mauvais présages, sur son arbre de pureté, trouva fort intéréssant de ne pas s'y poser trop longtemps, l'envol était dangereux mais les deux êtres respiraient le désir du danger, bien plus encore même s'il aurait été fou de l'admettre. J'admirais d'un œil amusé, la danse d'une femme qui faisait tomber des pommes si rouges que les croquer aurait été une autre folie. Son corps nu était admirablement beau mais se doutait-elle que je n'étais le genre d'hommes à se laisser hypnotiser par une flamme qui dansait fort bien mais fort peu. Mon expression indifférente laissait la place à un sourire un peu particulier de la gamme dont j'étais l'auteur imprévisible, prenant un certain plaisir à être défié par une muse qui m'inspirait plus qu'une idylle sous un soleil doré. J'aimais ces enchainements de couleurs tourbillonnantes, cette peinture naturelle et magique dont le prix aurait été mien si j'étais moins bête.

    Elle se donnait un mal étonnant pour me faire bouger d'un endroit plutôt stratégique, où la vue était agréable et d'où je ne pensais pas si vite descendre. L'effort de son art était d'ailleurs assez réussi, j'en riais presque, un rire discret et bref, mais visible; l'esquiver ? Évidemment, mais pourquoi faire ? On passe sa vie à esquiver ce qui nous effraye, ce qui peut nous mettre en péril; me mettrait-elle en une telle situation ? Les faiblesses animales des hommes me concernaient peu, mon contact glacial était aussi physique que psychologique; et puis, je voulais lui laisser... comment dire... sa chance ? Oui, voilà, je voulais, sans en expliquer les raisons exacts, jouer son petit jeu le temps de quelques instants. Car, je le savais, elle n'était qu'une femme comme les autres, au delà d'un joli minois et d’attributs féminins comme j'en avais déjà tant vu, même si elle savait fort bien les mettre en valeur, ce n'était que de la poudre aux yeux destinée à 'un génie tel que moi qui savait si bien en proposer, sa vie durant.

    Pouvait-elle se douter que j'étais un Djinn ? Je ne pensais pas. Nous qui étions si habiles dans l'art de présenter les choses, de jouer sur les apparences pour endormir toute méfiance, la fenêtre de notre âme incarnée par nos yeux étrangers n'étaient elle même qu'un doux mensonge que les violons de nos mots embellissaient. Je constatai en cela une sorte de point commun entre l'ange heureusement déchue et moi. Elle aussi aimait jouer des images. Sa maitrise des éléments était parfaite; non pas qu'elle faisait démonstration d'une quelconque puissance; je trouvais ça de toute façon tellement prétentieux en plus d'être d'un désintérêt incroyable; et non, elle ne jouait pas sur sa force mais sur son imagination à s'en servir au mieux pour... me faire rêver ? Elle était si folle pensai-je, si folle. Dans son plus simple appareil, elle domptait la douceur d'une brise légère et parfumée, celles de fleurs dont on se droguerait volontiers, mimant dans un tourbillon de plaisir, un septième ciel artificiel. Du moins, sa petite prouesse me fit penser à cela mais je faisais toujours des comparaisons peu habituels, on me l'avait souvent dit après tout.

    Dans tous les cas, je ne tombai pas. M'accrochant fièrement à mon indépendance mais surtout à ma fierté de mâle que l'on ne réussissait à impressionner, j'attendis que la belle tempête ne passe, appréciant la multitude de gouttes qu'elle foutait sur mon visage comme l'on voudrait chasser un mauvais rêve. Mais je n'étais pas qu'un mauvais rêve, j'étais bien vivant et je ne comptais pas m'en aller tout de suite. Ce fut ainsi, une fois le calme revenu, que je feintais une fausse chute fort dramatique puisque volontairement exagérée; cet humour qui avait le contrôle de mon corps lui signifiait que finalement, je m'étais laissé tenter à ce geste là et seulement à celui-là. Plongeant dans l'eau plus froide qu'il n'y paraissait de mon perchoir, je me sentais libéré d'un poids comme à chaque fois que je me retrouvai immergé sous l'eau, toujours cette même sensation de libération qui n'appartenait qu'à moi, que je n'aurais su partager avec nul autre puisque personne d'autres n'aurait su la comprendre.

    Puis, une fois arrivé au plus profond du bain désirable, je poussai sur mes jambes contre le sol boueux pour remonter à la surface d'un seul mouvement assez puissant pour pouvoir respirer à nouveau; le poids du monde revint sur mes épaules mais je n'y fis guère attention, je ne pouvais pas rester toute ma vie caché au fonds de l'océan après tout. Prenant une profonde respiration, je brassais l'eau tel un nageur professionnel pour la rejoindre alors qu'elle se rhabillait. Déçu de voir Ève s’éteindre sous mes yeux frustrés ? Nullement. J'étais pourtant sûr qu'elle ne s'était encombrée d'un ou deux vêtements que dans ce seul but, aussi me parla-t-elle soudainement de sa voix cristalline que mon hypothèse se confirma sans détour. J'étais censé ne plus revoir pareille beauté avant longtemps ? D'un simple regard pourtant et sans dire un seul mot pour rétorquer à pareil interdit qu'elle venait de formuler, et bien qu'elle me tournait le dos, je lui jurais en la fixant que ce spectacle là, je le reverrai quand il me plaira.

    " Était-il alors bien utile de déloger un oiseau de mauvaise augure pour finalement lui montrer à quel point les barreaux de sa cage sont solides et que dehors, les fleurs sont si belles. " et sans laisser le silence s'installer, je disparus dans l'instant pour réapparaitre, juste derrière elle sous une forme particulière; ayant pris les traits jumeaux de l'ange, je m'étais transformé en cette belle muse, frottant vulgairement ma poitrine nouvelle dans son dos et lui susurrant à l'oreille avec sa propre voix : " Mais vous êtes loin d'imaginer toutes les colombes qui peuvent sortir de mon chapeau.. " et je reprenais mon apparence de génie aux épaules larges et à la carrure des plus masculine. M'éloignant d'elle, je m'assis non loin, la regardant se peigner.

    " Comme si connaitre mon nom pouvait avoir le moindre intérêt. Pour preuve, le vôtre m'importe peu. Par contre, pour ce qu'il en est de faire votre connaissance... " mais le vent sifflait à l'ange que les hommes m’appelaient bêtement "Naram" pour me protéger d'une éternelle servitude à quiconque trouverait la vérité.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 29 Nov 2011, 19:00

    La demoiselle avait longuement recoiffé ses cheveux blonds dorés, elle replaça habilement chaque mèches devant son visage de poupée lorsqu'elle sentit un corps pas si étranger que cela se frotter au sien. Une femme? Elle aurait pourtant pu jurer que la présence en question était de genre masculin. C'est en écoutant sa propre voix lui susurrer quelques mots qu'elle comprit que l'homme en question venait de s'amuser à prendre son apparence. Très amusant surement mais pas pour elle, il faut dire que son apparence est bien une chose à laquelle elle n'aime pas trop que l'on touche et le fait de savoir que l'on se joue de son image avait de quoi l'agacer. Elle ne dit cependant rien gardant une attitude indifférente. Elle était enfin prête, c'est ainsi qu'elle tourna son visage vers l'homme en question. Il avait prit place non loin d'elle, assis au bords de l'eau attendant surement à ce qu'elle vienne faire de même où cherchant à garder ses distances. Pourtant, d'après ses propres mots il souhaitait faire sa connaissance, du moins c'est ce qu'elle avait comprit lorsqu'il laissa la fin de sa phrase en suspend.

    Aya lui avait demandé de se présenter ce que celui ci se refusa sans de faire de façon catégorique, et pourtant un "pressentiment" lui disait que cet inconnu se faisait appeler Naram. Ne pouvant réellement affirmer une telle information elle n'en dit point mot et chercha à le lui faire prononcer de lui-même. Elle prit l'initiative de s'approcher de lui, lentement, pas après pas la distance qui les séparait se faisait plus courte. Elle était intrigué par cet étranger au physique assez particulier, non pas qu'il soit déplaisant, bien au contraire. La couleur de ses cheveux et de ses yeux était comme complémentaire, un bleu uni qui ressortait de façon intense. Un visage fin au traits pourtant bien marqués et un corps qui vous donne envie de vous y frotter. La belle ange était intéressée et cela ne serait un problème pour personne si celui-ci se montrait agréable et dévoué à ses désirs.

    Elle était assez directe et ne chercherait en aucun cas à masquer son attirance, pourtant elle ne se montrerait pas docile et obéissante. Aya s'approcha lentement de lui, puis s'agenouillant face à lui elle plongea son regard océan dans le sien, comme pour chercher à la noyer au plus profond de son regard. Elle voulait avoir une emprise sur lui, ce qui d'après une intuition bien féminine, ne serait pas gagné d'avance. C'est ainsi que sans détourner son regard elle lui adressa quelques mots de sa voix la plus envoutante.


    -"Très bien si mon nom vous est égale alors je ne vous ennuierais pas avec cette information... Pour ce qui est de faire connaissance, je dois dire que cela m'intéresse fortement. Mais comment connaitre un oiseau de mauvaise augure s'il risque de s'enfuir au moindre mouvement brusque? "

    L'ange s'approcha doucement de lui , prenant position sur ses deux mains, étant maintenant à quatre pattes dans une position des plus félines. Le visage se trouvant maintenant à quelques centimètres du sien mais gardant tout de même une distance suffisante pour ne pas le toucher. Elle pouvait tout de même sentir le souffle chaud de celui si caresser son visage. Ses yeux fixaient toujours les siens ne prenant pas le risque de le quitter du regard pendant une fraction, de peur qu'il ne s'envole trop vite et qu'elle ne puisse même pas tenter de lui sauter au cou. Elle se voyait tout à fait en faire son jouet du jour, mais la récompense en serait trop mince, un être comme lui devait être milles fois plus attirants lorsqu'il vous appartient une bonne fois pour toute. Elle le verrait tout à fait à ses côtés, ne serait-ce que lorsqu'elle le souhaiterait, après tout un homme dévoué ne peut pas être déplaisant. Mais d'ailleurs une question lui traversa l'esprit, de quelle race pouvait-il bien être? Elle ne voyait ni ailes, ni même un autre signe qui pourrait signifier son appartenance à un quelconque groupe de personnes. Seul son physique atypique témoignait de son originalité. Elle reprit la parole de sa voix de félin ronronnant.

    -"Ne soyez pas si volatile, je suis sur que si j'ouvre la cage qui vous tient prisonnier nous pourrions très bien nous y enfermer à deux pour quelques temps."


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 20 Déc 2011, 18:41

    Comme un poète sur son rocher, en solitaire désabusé, il observe le monde et rit de ses illogismes. Comme un poète sur son rocher, il admire ce qui l’attrait à moins d'ennui mais ne consent qu'un regard, à tous les plaisirs ou tous les interdits. Comment savoir ? Comment décrypter ? L'oeil d'un fou, qui rit de tout. Un sourire presque sadique perché aux deux coins de ses lèvres rosées, on ne sait s'il pense vraiment où s'il s'imagine un tout autre conte, un tout autre monde. Osez franchir le point de non retour, osez composer la gamme et observez, comme vous êtes perdus mes enfants, vous ne pouvez faire confiance à rien de ce qu'il peut montrer, à rien de ce qu'il pourrait dire ou faire croire, il ment comme il respire, celui qui raconterait ses aventures serait capable d'autant de prudence dans la narration de ses faits et gestes. Qui croire ? L'inverse de ce qui est dit, ou la théorie du chaos, le hasard du coeur, comme si vous étiez en mesure d'y comprendre quoi que ce soit.

    Un geste de sa part, un mot élancé sans prudence et vous êtes ensorcelée, vous ne savez plus à quelle réalité s'accrocher, sur quel pied danser et quel visage sous on ne sait quel masque. Il y a encore mille coutures sous son costume de troubadour et peut-être mille encore. Un violon résonne, le sol s'effondre, vos ailes ne se dépoliront plus en sa présence, il corrompt vos repères, vous n'êtes que sa victime, un pantin qui s'ignore encore et pourtant, oui, pourtant, vous le ferez de votre plein grès mais vous savez pourquoi : car l'ennui vous dévore et il est le remède.

    Tenant avec douceur le menton de l'ange dont il se saisit avec la délicatesse d'une plume, il siffla pourtant tel le serpent en emprisonnant son regard : " Vous me sous-estimez. Cela en serait presque vexant. " alors que la demoiselle croyait pouvoir hypnotiser un génie qui était maître dans l'art du paraître. Et Aya put contempler, la profondeur infinie de ces iris, deux océans emprisonnés, les vagues étant presque visibles dans la couleur charmante qui la bordait, tel un chemin infini qui mène au plus délicieux des rêves qu'il ne serait plus permis.

    " Il n'y a rien qui pourrait vous assurer que je ne m'enfuirais pas. Si vous étiez sûre que je ne puisse m'enfuir, où serait exactement le jeu ? Etes-vous de celles qui se disent aimer le risque mais détester la défaite ? Vous ne seriez donc qu'une lâche et le jeu ne serait qu'un prétexte pour édicter vos règles ? Car en cela, vous ne seriez que plus fade, encore plus fade que ce que vous m'inspirez déjà. " commençai-je soudainement, embrassant un instant si bref qu'il paru inexistant, le coin des lèvres de l'ange, un instant qui sembla paradoxalement durer une éternité. Puis sans émotion, le génie se recula, prenant de nouveau de la distance, de sorte qu'il en fut presque pervers à tant aimer se faire désirer.

    " Je ne suis ni de vos amants, ni de vos hypothèses d'un soir. Je ne suis de ceux qui perdent la raison, à la vue de votre balcon, aussi fleuri soit-il. On ne m’impressionne pas avec de la poudre aux yeux, au mieux vous me ferez rire, de désespoir. Mais si vous contiez envoûter un homme avec si peu, il faudrait revoir quelque peu votre numéro de dompteuse de fauves. Car je suis de ceux qu'on ne peut dompter, ma belle. " et de toutes ses contradictions, celles-ci fut la plus marquante, il alliait l'indifférence à la complaisance d'un mot. La beauté au titre d'un avis qui sortait du regard des hommes, celui qui s'aventurait au yeux d'un seul homme. Et s'il aimait jouer de cela, il savait qu'elle, ne saurait s'en servir.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 13 Fév 2012, 22:09

    Aya semblait se refroidir sous la soudaine dureté glaçante de ses paroles. Il venait de faire de son éventail de séduction un vulgaire bout de papier plié en quatre. Elle se sentit comme rabaissée au statut de courtisane , un métier qu'elle ne ferait pas malgrè sa facilité à se glisser dans différents draps de soie. Elle était peut être d'une légèreté évidente mais n'en restait pas moins maître d'elle même. Elle choisissait toujours soigneusement ses proies qu'elle prenait le temps d'amadouer en douceur avant de leur arracher le cœur. Si elle ne se serait pas retenue elle aurait surement prit le large à tire d'ailes. Mais le regard océan de son interlocuteur l'obnubilait, la figeant sur place comme paralysée. Elle ne savait plus vraiment ce qu'elle désirait, il dégageait quelque chose de magnétique, vous obligeant à tenter tout ce qui est possible pour tenter de faire de cette mer agitée un lac calme et posé. Un homme si charmant ne peut être aussi facile à séduire. Il faut bien que le jeu en vaille la chandelle et c'est en persévérant que la victoire aura plus de saveurs.

    La belle déchue se laissait manipuler avec douceur, malgré la brusquerie de ses mots, ses gestes n'en restaient pas moins des caresses. Il donnait une impression d'être paradoxale, si contradictoire dans ses propres gestes et propos que cela était déconcertant à vous en faire tourner la tête. Elle ne cherchait plus à l'attaquer directement au corps et se résigna à faire preuve de plus de tact pour arriver à ses fins. Comme il l'avait si bien expliquer lui-même il fallait être capable d'accepter une éventuelle défaite mais pour éviter cela le mieux était encore de ne pas y penser du tout. Aya n'était pas du genre défaitiste et rien ne la découragerait tant qu'il laisserait toujours sous entendre la moindre chose à son égard. Le léger baisé aussi furtif fut-il avait donné un espoir bien plus grand qu'il aurait souhaité le laisser paraitre. Elle avait obtenu quelque chose qu'elle n'attendait pas venant de lui-même cela était surement le signe que peut être, ce maître chanteur déciderait lui même du lieu, du moment et de comment cela devrait se passer. Cela ne posait aucun problème, il lui suffirait d'exiger pour qu'elle accepte. Mais ce petit jeu de chat et de souris était si amusant que l'acte en lui même perdrait de sa valeur dans la facilité.

    Une fois qu'il fut reculé, Aya s'assit lentement, ne quittant jamais des yeux ce regard obsédant. Elle réfléchissait sagement à ses prochaines paroles.


    -"Qui a parlé de vous dompter? Je n'ai peut être pas envie de m'amuser avec un animal domestique, peut être que c'est justement une bête sauvage que je cherche. Et puis on dit bien que la plus douce des caresses ne peut changer un tigre en chaton. Si l'on reprends ses propos je sais déjà que toutes les flatteries et les tentatives de séduction seront totalement veines face à un oiseau d'une si grande envergure. Pour vous il n'y a que le dédain et l'ignorance qui puisse piquer votre curiosité. Me tromperais-je?"


    Aya restait assise là, le dévisageant avec un regard fougueux. Elle cherchait le conflit, mais pas celui qui vous mène à faire la guerre, celui qui vous conduit à faire l'amour.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 15 Avr 2012, 14:38

    Spoiler:

    Le génie s'amusait de la situation, son rire cristallin parfois, étouffé par d'autres fois, se mêlait au ruissellement tambourinant des cascades et s'il s'amusait de faire tourner la tête en perdant son interlocuteur, il s'musait bien plus des paroles qu'elle proférait.

    " Je dois bien l'avouer, sur ce seul point, vous avez juste. Mon "genre" de femme puisqu'il faille en avoir un en ce monde, serait plutôt de cette catégorie de personnes. Sans défis, nul plaisir. Mais par votre théorie, vous avez oublié un facteur, plus important encore. Je suis bien plus attiré par l'ombre que par la lumière. Alors, je le sais, vous me direz qu'en tant qu'ange en déchéance, la pureté n'est plus votre pain quotidien. En cela aussi, vous auriez raison. Mais au final, connaissez-vous vraiment les ténèbres véritables ? Je parle de celles qui vous prenne aux tripes, vous lacère le coeur avec des chaînes de rosiers, brûlant votre âme avec excitation, sentant alors un frisson inimitable vous parcourir le bas du ventre, vous vous sentez détenteur d'un pouvoir unique pour lequel la magie n'agit pas, ceci est propre à ce que nous sommes. Connaissez-vous l'adrénaline d'une peur terrifiante qui vous glace le sang et pour laquelle vous seriez prêt à tout renoncer ? Vos idéaux s’effondrent et tout ce en quoi vous croyez ne sont plus que des brouillons que l'on déchire car votre existence est soudainement plus intéressante lorsqu'elle est dirigée par ces pulsions, ces désirs inavoués, qui feraient s'embraser ce monde trop, ennuyeux. "

    Naram s'amusait à la moindre branche qui craquait, au clignement d'oeil de l'ange noire, à disparaître puis réapparaître, sans effet de prestidigitation, rendant leur proximité parfois nulle et parfois contraignante. Le génie était parfois à gauche, caressant la joue d'Aya contre sa joue, disparaissant sans faire de bruit, il était à sa droite, passant un doigt dans ses cheveux, le regard noir et pervers ; l'instant suivant, il était perché à un arbre, se profilant par sa silhouette que les feuilles déformaient, il laissait la suggestion de sa bouche qui chuchotait sans laisser entrevoir le moindre son, puis revenait, couché au sol, ses bras lui servant d'appui-tête.

    " Vous vous dites déchue, je ne demande d'ailleurs qu'à vous croire. Mais il ne suffit pas de perdre sa virginité pour embrasser ce noir incommensurable, ce gouffre d'excitations sous le seuil de votre ceinture. Je vois à votre regard que vous n'êtes en aucun cas dénuée de morale. L'anarchie vous effrayerait car vos codes dirigent votre vie. Le meurtre est répréhensible, vous pensez que le mal à ses propres règles. Ces races dites maléfiques ont certainement un code de moral à respecter, aussi discutable soit-il. Mais je suis de ceux qui n'appartiennent à aucune morale, ni celle du bien, ni celle du mal. Je suis bien pire encore car je n'en ai aucune. Mais vous Aya ? seriez-vous capable d'autant ? Que dis-je, bien sûr que vous en êtes capable. Mais seriez-vous prête à tant de dépravation. Car seule la haine des autres est au bout de ce chemin, vous êtes toujours seul lorsque vous empruntez au chaos, sa robe d'ébène. Et pourtant, pour rien au monde je n'aurais aimé vivre autrement. "

    Rapproché au summum de possible, Naram posa sa main sur le menton d'Aya qu'il soutenait pour inclinait délicatement son visage vers le haut, alors que leur nez étaient tous deux collés, le génie fit en sorte que leurs lèvres se frôlent lorsqu'il parlait, sa respiration étant tangible, le son de sa voix devenant un dangereux parfum.

    " Il y a dans la séduction des codes qui ne m'inspirent grandement. L'art de paraître est une chose qui ne m'intéresse plus, j'en ai déjà compris les aboutissants et à vrai dire, je n'y ai trouvé que déception. Lorsque le jeu est terminé, nous connaissons tous deux la finalité, elle est bien morne face aux pratiques menées pour y accéder. Il est soudainement bien plus scrupuleux mais tellement plus excitant de pervertir une pervertie, de choir l'oiseau aux ailes déjà consumées. Car il suffit parfois d'être le cygne noir pour envoûter. "

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 16 Avr 2012, 23:50

La jeune femme buvait ses paroles comme s'il était le maitre et elle l'esclave. Ne cherchant qu'à lui plaire, elle saisissait le moindre indice, le moindre petit mot qui l'aiderait à comprendre. Elle voulait apprendre à le connaitre, savoir le reconnaitre entre mille, deviner ses pensées, ses gestes et surtout ses envies. Le seul moyen de connaitre quelque chose de lui était apparemment de se taire et d'écouter. Elle ne disait donc rien, assise sagement comme un chien attendant que son maitre lui ordonne de le suivre. Elle ne voulait ni s'en aller, ni même le laisser partir, pas tout de suite. Calme comme le vent de cette douce journée de printemps, elle restait posée et docile. Le son de l'eau qui s'écoulait de la cascade, les oiseaux qui chantaient leur sérénades et les paroles qu'il lui offrait constituaient une mélodie agréable. Comme une enfant devant un spectacle de marionnettes elle le regardait se mouvoir, changeant sans cesse de lieu, de position. Mais surtout, changeant sans cesse sa position face à elle, une fois la frôlant, une autre la dominant du regards puis la caressant de façon furtive. Elle ne pouvait demander plus pour l'instant et se contentait de ses furtives caresses, certes peu rassasiant mais tout de même bien agréables. Il passait près d'elle comme un courant d'air, et ce doux vent frais lui donnait de légers frissons. Malgré qu'il paraisse inaccessible, sa position de maitre chanteur lui donnait pourtant un éclat très saisissant. Elle aurait pu partir, s'éloigner à tire d'aile et le laisser choir comme un moineau loin de son nid, mais rien n'y faisait, il la fascinait. Elle était une pie devant un objet étincelant qu'elle n'arrivait pas à saisir.

Son visage près du sien, la dominant de toute sa prestance, elle ne disait pas un mot, ne voulant l'interrompre, surtout pas maintenant. Ses paroles étaient douces et son souffle chaud parcourait son visage puis venait se perdre dans sa nuque. Ses lèvres étaient si proches des siennes qu'elle pouvait ressentir les légères caressent qu'elles infligeaient aux siennes à chaque mots. La belle déchue n'était pas de celles qui parlent pour ne rien dire, elle préférait mille fois se taire que de paraitre futile. L'art de plaire commence par la capacité à se faire mystère. Autant certains hommes aiment se noyer sous les compliments et autres flatteries de cabaret, mais certains comme celui-ci cherchent la bête noire, celle qui ne lui offrira rien de ce qu'il attend, celle qui le laissera gratter pour tenter de dévoiler un petit message. Aya se saisit elle aussi de son visage puis se levant lentement tout en restant proche de lui elle lui offrit le plaisir de longer son corps du bout de son nez. Plongeant donc son visage entre ses seins puis s'aventurant le long de son ventre nu et terminant sa course face au vêtements qui masquait sa légère pudeurs. Elle fit un pas en arrière lâchant son visage lentement puis marchant lentement autour de lui comme un vautour guettant une proie. Sa démarche était féline et ses pas se faisaient de velours. Ses pieds foulaient la terre avec une légèreté incroyable.


-" Les ténèbres sont peut être dénué de toute passion, de toute douceur, et pourtant les êtres les plus viles cherchent toujours une compagnie pour les divertir. Ne serait-ce qu'une nuit? Et puis comme la noirceur attire toujours les curieux, vous trouverez toujours un pantin à manipuler sur votre route, et je sens que ce genre de petit jeu vous excite au plus haut point. La morale n'est là que pour nous donner des limites, hors les limites sont faites pour êtres dépassées. Le plaisir d'avoir des codes c'est de les détourner, le plaisir d'avoir des chaînes c'est pour mieux les briser. "

Elle cessa de tournoyer comme un oiseau de mauvaise augure puis étalant toute la noirceur de ses ailes elle étira son corps dans un geste gracieux et prompt. Restant juste derrière lui , sachant pertinemment qu'il ne resterait pas longtemps à cet endroit, elle continua son petit discours, tout en regardant face à elle, admirant la lumière du soleil se refléter dans l'eau cristalline.

-" La séduction est un art que l'on ne maitrise jamais totalement. Le pouvoir de séduction est un pouvoir qui doit évoluer et qui doit se modeler selon nos adversaires. C'est une guerre des sexes qui ne se termine jamais comme on l'aurait prévue. Et le plaisir que l'on en tire est dû au fait que l'on en a sérieusement bavé pour obtenir la moindre attention. J'avoue pourtant que lorsque je n'ai pas envie de séduire, le naturel suffit parfois à attirer les hommes, que voulez-vous même les détritus attirent les rats. Seriez-vous de ses hommes qui se disent blasé de tout et qui une fois dans les bras d'une courtisane seraient prêt à lui promettre mont et merveilles? Il est si facile de paraitre ailleurs et pourtant être bien au milieu des autres. Le mystère attire, il provoque la curiosité mais parfois les hommes les plus mystérieux sont finalement les plus fades sous leurs masque de porcelaine. "

Posant ses mains sur les épaules du jeune homme assis face à elle, elle baissa lentement son visage jusqu'à son oreille, chuchotant ainsi quelques mots.

-" Pourquoi ne pas enlever ce masque de politesse et me montrer enfin cette part d'ombre que vous maintenez caché?"
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 13 Mai 2012, 20:10

    Dès ses premières phrases, je lui coupai la parole, perdant presque le flegme qui m'habitait à l'instant où elle parla de la façon dont les êtres, qui ont choisi l'ombre, aiment.

    " Vous vous trompez amèrement sur ce point. La passion comprend à égalité la souffrance et le plaisir. Qui d'autres mieux que nous, les êtres vils comme vous dites, seraient capables de mieux comprendre cette notion. Là est la raison qui vous a poussé à déchoir : la passion ! Nous sommes tous habités par la passion ! Vous, moi ! Moi, peut-être plus assez, car bien trop par le passé. Le mal n'est pas que brutalité, il peut-être douceur. Le mal peut aimer, avec plus de passion et de conviction que le plus converti des anges. On sous-estime les sentiments des ténèbres, il est tabou, car il est de bonne réputation que l'amour est faiblesse et que jamais les ombres ne faiblissent dans l'horreur qu'ils accomplissent. Notre coeur obéit à ses lois mon ange. Un coeur nécrosé par la folie et la noirceur de l'âme n'en reste pas moins un coeur qui aspire simplement à des émotions d'une autre catégorie. Ne me faites pas croire que vous n'avez pas connu ça, ma belle. Les larmes ont dû couler sur vos plumes qu'elles fussent blanches ou noires. " et s'il fallait avouer que je m'étais peut-être un peu énervé dans la cadence de ma voix plus rapide, comme assommante aux allocutions, je reprenais l'indifférence de ma voix après un raclement de gorge qui signifiait la fin de la rectification que je voulais apporter à la théorie d'Aya. Le sujet était, il fallait l'avouer, plutôt complexe à aborder. Fallait-il ajouter que j'avais pensé à ma relation passée avec la reine du mal, peut-être trop.

    " Sinon, je suis d'accord avec vous. Sous le mystère, il n'y a souvent qu'une coquille vide. C'est bien pour cela qu'il est indispensable de veiller à toujours préserver une part de mystère. Seulement, me concernant, s'il faut que vous décidiez d'enlever mon masque, n'ayez-vous pas peur qu'un autre y soit juste en dessous et ainsi de suite ? Que je ne suis qu'une sécession de masques empilées et que l'homme véritable qui a un jour existé est mort depuis bien longtemps ? Ou peut-être est-ce celui-ci que vous avez devant vous.. Qui sait ? Cela dépend simplement de ce que vous demanderiez au véritable Naram si vous l'aviez devant vous ? "

    J'aimais poser des questions rhétoriques pour qu'Aya puisse comprendre un peu ma manière de fonctionner et de penser. Je ne savais quel genre d'hommes elle avait eu l’habitude de côtoyer pour penser qu'il suffisait de se le dire pour être soi-même, sûrement des simples d'esprits qui n'attendait que l'aval de l'ange pour satisfaire leurs fantasmes. L'ange savait comme les hommes étaient pervers, que peu importait la tournure de leur poésie, le temps qu'il mettait à prouver le contraire, bien souvent, ils n'étaient que chiens abandonnés à leurs instincts. Seulement, avec moi, Aya ne pouvait espérer les mêmes attentes, les mêmes réactions. Je ne désirai d'un côté, rien d'elle et de l'autre, je voulais tout d'elle. Étrange et pourtant logique sentiment, je rêvai simplement d'autre chose que ce dont on aurait pu attendre d'une femme telle qu'Aya. Je voulais autre chose, pas dans le résultat mais dans la manière d'y procéder.

    " Comptez sur moi. Je vous promets que je vous montrerez les véritables ténèbres de mon coeur. Et je vous jure que je vous serez horrifié par cette part d'ombre. Mais si nous allions plutôt nager pour l'heure ? Je vous ai au final dérangé par ma venue. Je ne m'en excuserai pas mais je vous propose de vous rejoindre dans cette activité, peut-être m'amusera-t-elle ? " dis-je, un sourire plutôt bon enfant aux lèvres, et en quelque sorte, un fragment du masque venait de tomber à terre sans pour autant résonner et se faire entendre.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 14 Mai 2012, 10:12

Cet homme était un mystère dont Aya souhaitait découvrir la réalité. L'intriguée s'éloignait pourtant, prenant la proposition de Naram à la lettre. La jeune femme cependant n'enleva aucun vêtements, s'ils devaient la quitter ce serait sous les mains de celui qui l'accompagnerait. Ainsi s'approchant peu à peu de cette eau cristalline, elle y plongea un premier pieds. L'eau était à peine réchauffée par ce magnifique soleil de printemps. La douceur glacée de cette eau réveillait les sens et maintenait ainsi le corps en un éternel frisson. Un pas de plus et l'eau recouvrait désormais l'autre pieds. Cependant cette fois, pas question d'y rester seule, il souhaitait l'accompagner et ne reviendrait pas sur sa décision. Ainsi, afin d'attirer l'oiseau sombre, elle chercha à éveiller sa curiosité.

-"Si vous souhaitez nager en ma compagnie, venez d'abord faire le grand plongeon. Du haut de la cascade la vue est magnifique, il serait surement bien plus amusant de se laisser porter par le vent avant de se noyer dans ce cristal liquide. Sauf si bien sur, la hauteur vous fait peur."

Son léger rire raisonna comme un chant, puis sans attendre une réponse quelconque, elle prit son envol vers le sommet de cette cascade. L'eau retombait bruyamment sur l'étendue d'eau qui se trouvait à ses pieds, provocant des son assourdissants, il était donc impossible de s'entendre sans hurler. Elle remontait le long de la chute, volant avec élégance vers son sommet. La brise venait mouiller légèrement sa peau satinée. Sa longue chevelure dorée flottait au grès du vent, s'humidifiant peu à peu au contact proche de l'eau ruisselante. Elle arriva enfin au sommet de la chute, appréciant maintenant la vue plongeante de cette nature verdoyante. Le printemps leur avait offert une nouvelle beauté, une autre chance d'émerveiller, et pourtant elle n'en fut pas si intéressée. Ce qu'elle voulait ne tarderait à venir la retrouver, enfin s'il le souhaitait. Cependant, attendant sa venue, elle vint s'assoir sur un rocher sortant de l'eau. Regardant ainsi l'étendue qu'elle admirait souvent lorsque ses ailes l'emmenaient ailleurs.

Elle laissa une main glisser dans l'eau remuante, goutant la douceur froide de l'eau de la cascade. La descente allait être libération, mais la chute dans l'eau froide semblerait arrêter les battements de leur cœur. Et pourtant cette sensation lui plaisait, se sentir si libéré puis soudain emprisonné. Le plaisir de recommencer, c'est celui de pouvoir dire stop lorsque cela devient trop oppressant. Ils avaient le choix de sauter, le choix c'est ce qui pousse à dire oui bien souvent. Pourquoi refuser ce que l'on peut décider de prendre. Craindre ses propres choix, c'est avoir peur de se tromper. Mais c'est en connaissant l'erreur que l'on ne voudra point recommencer.

Le soleil réchauffait ses épaules, venant étinceler dans sa chevelure d'or. Elle était prête à faire le grand saut, et s'il ne venait pas , elle ferait le saut de l'ange seule, mais elle le ferait tout de même.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 24 Juin 2012, 23:24

    La jeune femme brusqua soudainement l'ordre établi, ne répondant à aucune remarque du génie, elle ne s’attarda que sur l'idée d'un bain de midi. Curieuse sélection verbale que celle-ci à laquelle le génie sourit, l'air intrigué. Et lorsque la jeune femme lui proposa le grand saut, ce dernier acquiesça sans tergiverser, c'était plutôt rare chez lui. Laissant le cygne noire entrevoir ses premiers pas, le génie recula de façon symétrique, et alors qu'elle prenait son envole, l'homme regarda l'ange fendre le ciel et la gravité de l'eau tambourinante. Lui disparut dans un nuage de poussière qui se dissipa aux quatre vents avant de réapparaître au sommet où elle était déjà, où elle l'attendait. A vrai dire, elle ne faisait que ça, attendre que le génie daigne baisser une garde après l'autre, encore fallait-il qu'en ait l'intention.

    " J'avais oublié que j'attrapai facilement le vertige " alors qu'il suspendait son corps en travers de la chute à venir.

    " Je ne suis pas certain que ce genre de saut soit fait pour moi " disait-il ensuite à l'ange, l'air un peu résigné et moins fier.

    S'arrêtant un instant sur le décor, il entrevue tout ce qui bordait les formes d'une femme au centre de l'horizon. Cette forêt luxuriante, tout ce qui vivait, volait et rampait, et nous qui voulions sauter comme si cela avait un quelconque intérêt alors qu'il apparaissait clairement que ceci en avait clairement un, aussi tacite soit-il.

    " Qu'avez-vous prévu ? Que l'on se tue ensemble ? Car, contrairement à vous, je ne suis pas équipé de plumes ! A cette hauteur, à coup sûr, c'est comme si l'on sautait dans le vide sur des dalles de béton. " puis le génie songea aux ailes qu'il caressa d'une main légère, frôlant sans vraiment appuyer, comprenant toute la fragilité et la merveille de la chose.

    " Je me suis toujours demandé ce que l'on devait éprouver lorsque l'on déploie de tels attributs. C'est un prolongement du corps et moi qui n'a toujours eu que ce que n'importe qui a, j'ai du mal à imaginer comment peut-être ressenti un tel prolongement. La liberté se ressent dans notre esprit, mais vous, toi, vous pouvez l’extérioriser, le ressentir du plus profond de votre corps, dans chacun de vos muscles, en vous jetant du plus haut d'une falaise et en ressentant le vent vous fouetter le visage, et en rire, car vous savez que la chute n'est pas la seule possibilité lorsque l'on saute. Qui d'autre a ce privilège. Il y a peut-être du bon à connaître la mort.. " disait-il alors que lui, en avait toujours eu horreur.

    " Mais à trop voler, sait-on encore ce que cela veut dire ? " finit-il par dire avant de se mettre à rire et de reculer de quelques pas pour prendre son élan.

    " Ces pas là se dansent à deux, bien au delà de vos ébats habituels. " et de s'éjecter des cascades comme une simple goutte d'eau qui aurait suivi son chemin jusqu'au crépitement de sa vie.

    Jamais le génie n'avait sauté à une telle hauteur, il le savait, il s'écraserait comme une crêpe si Aya ne le rattrapait pas en vol. Dans sa chute, ses jambes battaient dans le vide, ses bras faisant de larges mouvements circulaires, il ne criait pas, il ressentait ce puissant frisson le paralyser d'un côté et lui faire ressentir chacun de ses nerfs, à vifs, tout son corps était en bataille contre le poids chutant, les seuls instants de liberté éprouvée se transformant en de longues éternités où il avait tout le loisir d'admirer les nuages d'écume qui aveuglaient l'atterrissage. Car oui, il devait bien finir par en avoir un après tout. Oui, tout son corps en tremblait et alors qu'il se confondait avec la brume avoisinante, il venait enfin de comprendre le terme de "saut de l'ange" qui s'appliquait parfaitement à la situation.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 28 Juin 2012, 02:18

" Qu'avez-vous prévu ? Que l'on se tue ensemble ? Car, contrairement à vous, je ne suis pas équipé de plumes ! A cette hauteur, à coup sûr, c'est comme si l'on sautait dans le vide sur des dalles de béton. "

Le génie bleu semblait soudain moins fier, ainsi donc cet être si insensible en apparence avait peur de la hauteur. Cette petite découverte rendait l'action futur bien plus intéressante. Elle avait donc peut être trouvé son point faible. Une intelligence à toute épreuve mais le corps apparemment ne suivait pas dans ce sens.

" Je me suis toujours demandé ce que l'on devait éprouver lorsque l'on déploie de tels attributs. C'est un prolongement du corps et moi qui n'a toujours eu que ce que n'importe qui a, j'ai du mal à imaginer comment peut-être ressenti un tel prolongement. La liberté se ressent dans notre esprit, mais vous, toi, vous pouvez l’extérioriser, le ressentir du plus profond de votre corps, dans chacun de vos muscles, en vous jetant du plus haut d'une falaise et en ressentant le vent vous fouetter le visage, et en rire, car vous savez que la chute n'est pas la seule possibilité lorsque l'on saute. Qui d'autre a ce privilège. Il y a peut-être du bon à connaître la mort.. "


Certes il ne possédait pas d'ailes, il n'était pas bien difficile de le constater, mais elle aurait pensé qu'il aurait caché une carte dans sa manche. Après tout les génies sont réputés pour savoir accomplir toutes sortes de choses sans pour autant avoir besoin d'un quelconque artifice. Aya hésita un instant, il ne le ferait surement pas et elle en était déjà déçue. A vrai dire elle aurait pensé qu'il aurait eu suffisamment de cran pour tenter le grand saut. A l'écouter il semblait bien résigner à expliquer la raison de son refus. Pourtant...

" Ses pas là se dansent à deux, bien au delà de vos ébats habituels. "

La belle déchue fut prise de court, interrompue dans ses pensées. Elle l'avait vue reculer, semblant prendre de la distance avec ce qui l'effrayait, mais finalement il avait franchit la barrière de la peur. Aya fit de grands yeux puis tout s'enchaina en quelque secondes. Elle n'avait pas eu le temps de répliquer ni même d'exprimer quoi que ce soit qu'il avait sauté sans attendre. Décidément il ne cesserait jamais de la surprendre. Sans chercher à réfléchir bien plus que ça, elle sauta à son tour, bien consciente qu'il allait s'écraser sur l'eau comme une mouche sur un vitrail. Le contact avec l'eau à cette vitesse, serait comme s'il tombait sur le marbre. Il allait se tuer c'était certain, mais elle ne le laisserait pas faire. Il avait peut sauté sans réfléchir, mais ce n'était qu'en apparence car bien évidemment, ce dernier attendait qu'elle vienne à son secours. La dernière phrase qu'il avait prononcé d'ailleurs exprimait tout à fait ce désir qu'elle vienne le rattraper.

Plongeant à toute vitesse, battant même des ailes pour prendre de la vitesse, elle faisait tout pour le rattraper dans sa chute. Son corps était soudain léger, la fraicheur de l'air possédait son corps qui lui était offert. Sa longue chevelure blonde flottait au vent, suivant son mouvement de chute. Elle avait l'habitude de ce genre de folies, mais ne craignait jamais l’atterrissage. Comme il l'avait si bien dit, elle possédait des ailes, très utiles pour ce genre de folies. Après quelques secondes elle fini par retrouver celui qui l'avait quitté peu de temps avant. Sans attendre la jeune femme s'accrocha à son corps, passant ses bras autour de son torse, bloquant sa prise sous ses bras. Il ne lui restait plus qu'à faire preuve de force afin de ralentir leur chute. La belle déchue battait des ailes, non sans peine, elle n'avait pas pour habitude de porter quelqu'un dans son envol. L'adrénaline du saut , le contact proche de ce corps secrètement désiré, tout cela semblait offrir bien plus qu'elle ne l'aurait pensé. Si la folie du moment ne l'avait pas habité, elle ne se serait surement jamais autant rapproché sans qu'il ne puisse refuser son étreinte. Le vent était moins violent, caressant leur visage sur son passage, la chute était moins brutale et l'eau approchait à grand pas. Dans un dernier mouvement Aya se serra un peu plus à cet homme, ce mystère qu'il fallait résoudre, ce geste semblait pourtant moins bien intéressé que les précédents. Elle profitait seulement de l'instant présent, vivant l'expérience de la douce folie partagée, une chose qu'elle ne revivrait surement jamais.

L'eau fini par les embrasser, séparant nos deux protagoniste dans la violence des remous. La froideur presque glaçante de l'eau sembla la réveiller après cet instant loin du monde. C'était un peu comme se réveiller au beau milieu d'un rêve incompréhensible. Après quelques débattements dans l'eau, dans une propulsion elle remonta à la surface. La jeune femme reprit sa respiration, passant une main dans ses cheveux pour libérer son visage. Ses yeux restaient fermés, son cœur battait à une vitesse folle, elle restait là cherchant à retrouver son souffle qui avait été quelque peu coupé pendant ce saut de l'ange. Une pure folie, un délire affligeant, entre deux êtres cherchant le grand frisson là où l'on ne l'imagine pas.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 26 Oct 2012, 01:42

    Spoiler:


    Me jetant de la falaise comme l'on jetait les rejets d'une vie trop intense, l'acte était mûrement réfléchi et à la fois, sous le coup de l'instinct, je voulais prouver à Aya que l'acte sexuelle qu'elle pensait seule preuve véritable de passion n'était en réalité que fioriture face à une passion d'un autre genre, d'une autre qualité. Je l'avais regardé, juste avant de sauter, le sourire en coin, lui montrant que je n'étais pas de ceux qui reculaient, sûrement pas, ni face au danger, ni face à l'excitation. Je ne connaissais pas cette femme mais j'avais envie de faire comme si c'était le cas car après tout, je n'avais besoin de ne rien savoir d'autre d'elle que ce qu'elle montrait à l'instant, cela me suffisait car je n'avais besoin que de ça, le reste n'était que mystères et devinettes personnelles, et si je confiais ma vie à une inconnue, c'était aussi par besoin d'adrénaline, je voulais qu'elle me prouve de quoi elle était capable, que pouvait-elle ressentir ? Pouvait-elle adhérer à mes théories, à mes délires ? Je n'allais pas tarder à le deviner.

    Me jetant de la falaise comme l'on jetait ses a priori et ses pêchers, l'acte était certes prémédité, mais aussi purement spontané, je voulais danser ses pas là, avec elle. Ce fut comme si je fendais l'air, ma respiration se bloqua sans qu'elle ne puisse repartir, ce moment faisant parti de ceux qualifiés d'éternels. J'étais libre, sans ailes, sans besoin de me questionner sur ce qui serait en bas, si j'aurais mal, si je mourrais, je m'en fichais, j'étais libre, le ciel était ma seule limite et elle était si loin de m'arrêter, la chute était une ascension, je n'avais besoin que d'elle, je n'avais besoin que de la caresse de l'ange déchue, je me fichais qu'elle me rattrape, je voulais juste qu'elle essaye. Et c'est ce qu'elle fit. J'ouvris les yeux à cet exact moment, le soleil fut éclipsé par ses ailes dominantes de velours, ouvrant ses bras comme l'ange qui accueillait le pêcheur au paradis, j'ouvris également les miens, qu'elle puisse m'étreindre de toutes ses forces, deux corps se rejoignant sans politesse ni retenue, elle était à moi pendant ces courts instants de liberté. Nous tombions tous deux et le mouvement de ses plumes en harmonie avec les appels d'air me faisait rire, nous tombions, mais je riais de mes poumons vides de ne pouvoir récupérer mon souffle, je riais aux éclats comme un enfant, me serrant bien plus à Aya, je voulais que cet instant pour elle aussi passe si lentement qu'il ne semble plus se terminer.

    Dans cet instant où la pesanteur n'était plus qu'une boutade de scientifiques grincheux, mes mains passaient dans son dos comme par la caresse d'un nuage, comme l'on appréciait du toucher le grain fin d'une peinture riche et vécue, mon souffle chaud dans son cou et mes rires cristallisant les gouttes des cascades qui éclataient à notre proximité. La douce pouvait sentir cette excitation la concernant, je pouvais lui mentir celle-ci ou non, cela n'avait d'importance, je n'étais qu'un génie après tout et avec moi, mieux valait prendre ce que je montrais tant rien n'était vrai ou faux, tant je mentais et disais vrai à la fois. Oui la belle pouvait ressentir en elle tout l'appétit la concernant, un appétit bien autre que ce qu'elle aurait put ressentir chez d'autres hommes, l'apparence n'était rien, mais ce qu'elle ressentait elle même faisant accroître ce que je désirai, comme s'il n'y avait que sa propre adrénaline qui comptait à mes yeux de conquérant, moi qui désirais conquérir son corps pour obtenir son âme. Nous fûmes un et un seul corps, deux âmes partageant la même sensation, lorsque je bougeais mes lèvres, c'est sa nuque qui frissonnait et lorsque mes mains longeaient ses formes de muse, c'est mon corps qui frissonnait. Nous étions un et un seul être, lorsqu'elle battait des ailes, c'est moi qui m'envolait et lorsque je tombais, c'est elle qui pensait la chute. Nous étions deux axes contraires qui s'étaient percutés, ne formant qu'une seule entité de lumière et d'ombre, à travers le calme de la rivière, du brouhaha infernal des cascades, nous étions un et seul le silence résonnait dans cet instant éternel, tout était calme et la proximité était bien plus que physique, elle était spirituelle.

    Cet instant nous éloigna de tout, de tout ce qu'elle pouvait porter sur ses épaules, nous ne portions alors plus que le poids de notre corps, le tout rendant tout si léger, nos tignasses bleues et blondes respectives se mélangeant, rien n'aurait pu gâcher ce moment ou le dramatiser, il n'y avait rien de plus fort que ce qui était éprouvé sans y poser de mots ou des verbes pour le qualifier. Il n'y avait rien à dire, juste des émotions à ressentir.

    Mais les lois de la physiques nous rattrapèrent, bien plus, elles nous incombèrent à sa dure finalité, celle de revenir au point d'origine, à l'eau où nous tombâmes comme de simples gouttes d'eau, sur sa surface, nous nous séparâmes, nos bras faisant encore le mouvement de saisissement, dans deux sens opposés, comme si nous reprenions nos axes contraires. Nageant sur le dos, la tête en arrière, je fis le tour du corps vertical de l'ange tout en la caressant d'un doigt délicat avant de m'éloigner et de disparaître. Réapparaissant sur l'arbre du début où je me faisais le mauvais corbeau, espiègle et épieur, accroupi, le torse recourbé sur des jambes pliées en triangle, les mains solidement empoignées sur l'épaisse branche que les fleurs embellissaient, je soumis un simple : " Au fait, je m'appelle Naram. Retenez mon nom, nous nous reverrons, j'ai eu grand plaisir à converser avec vous. " non sans malice, car il avait s'agit bien plus que d'une conversation, l’euphémisme desservant à mon ironie habituelle. Je lui dis ceci avec un sourire malicieux, me mordillant la lèvre inférieure, comme pour signifier un désir encore insatisfait et affamé de plus d'émotions. D'une inclinaison de la tête, je tirai ma révérence, le regard toujours encré dans le sien, je disparus dans un éclat de poussière bleu qui fut happé par le tambourinement des cascades.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Bain de midi... [Naram-Sin](Terminé)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Je souhaite un rêve en blanc. [Naram-Sin](Terminé)
» [Q] - Un après-midi ensoleillé
» Une après-midi au musée | Lazare
» Après-midi et mauvaise poésie | Solo
» Un après-midi en famille [Event, mission II, PV Anwen]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Terres d'émeraude-